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SUR LA BRANCHE
DU MÊME AUTEUR


Format in-18.
NOBLESSE AMÉRICAINE 
 1 vol.
ÈVE VICTORIEUSE 
 1 —
L’ÎLE INCONNUE (Mœurs anglaises) 
 1 —
AU CŒUR DE LA VIE 
 1 —




Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays, y compris la Hollande.




E. GREVIN — IMPRIMERIE DE LAGNY
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DE L’ÂME DE LA FILLE

À L’ÂME DE LA MÈRE

SUR LA BRANCHE



I

PARIS


Paris, hôtel de Castigliono.

Me voici bientôt arrivée, j’imagine, au bout de mon chemin, un chemin long de cinquante-sept ans déjà ! Cinquante-sept ans que mon cerveau fonctionne, que mon cœur bat, que mes pieds marchent. Je ne perçois encore aucune trace d’usure. Une solide machine que la mienne en vérité !

J’étais condamnée à faire toute seule la dernière étape. Un jour, dans mon ciel serein, contre toute prévision, un orage terrible a éclaté. Cet orage m’a enlevé mari, famille, foyer. Depuis lors, je vis à l’hôtel « sur la branche ». Pour une femme, dans les conditions où je me trouve, rien ne saurait être plus pratique et plus agréable. Se perdre dans quelque appartement trop grand, s’asseoir solitaire à la table autrefois entourée de visages, chers, entendre les meubles craquer pendant les soirées d’hiver, voir les visiteurs se faire rares, n’être plus en contact avec le monde que par les journaux, ce serait une véritable petite mort. La Providence m’y a soustraite, je ne cesse de l’en remercier.

Mon esprit, délesté des soins du ménage, de toute préoccupation matérielle, a pris un nouvel essor. On eût dit qu’il avait été rechargé et avec une électricité plus subtile, plus puissante. À l’âge où l’on se sent décroître, je me sens en progrès, et j’ai pu monter dans « le dernier bateau ». Assurément le phénomène ne m’est pas spécial. Corot disait que pour saisir l’âme et la beauté d’un paysage, il fallait « savoir s’asseoir » ; je crois que j’ai réussi à savoir m’asseoir pour regarder la vie. Du point où je me suis placée après bien des tâtonnements, elle m’apparaît belle et bonne, oui, bonne… Je vois l’homme, non plus comme un aveugle en liberté, mais comme un coopérateur de l’œuvre divine, immortel comme elle. Je le vois, marchant en pleine éternité, conduit vers des buts lointains et glorieux. Cette vision nouvelle m’est une source d’enseignements précieux, de consolations, d’espérances infinies. Pourquoi ne les donnerais-je pas à ceux qui en ont besoin ? Pourquoi ne penserais-je pas pour ceux qui n’ont pas le temps de penser ? Pourquoi ne regarderais-je pas pour ceux qui n’ont pas le temps de regarder ? « Sur la branche », on voit de plus haut et plus loin aussi, oh ! beaucoup plus loin.


Paris.

Une chambre et un cabinet de toilette au quatrième étage d’un hôtel de première classe, dans le quartier des étrangers, voilà mon chez-moi. Le contenu de trois malles, voilà toutes mes possessions terrestres. Il n’est pas grandiose, pas luxueux ce décor de mon cinquième acte ; eh bien, tel quel, il me plaît infiniment. Ma fenêtre donne sur une rue élégante et je vois passer des théories d’êtres humains intéressants par la variété de leurs conditions et de leurs allures. De mon balcon, j’ai la vue d’une bande étroite mais très étendue du panorama de Paris ; de Sainte-Clotilde à la basilique du Sacré-Cœur, du jardin des Tuileries au boulevard des Italiens et les lueurs du couchant éclairent divinement le pan du ciel qui m’est concédé. Les quelques mètres carrés où je piétine sur place renferment un nombre invraisemblable de choses : un lit, une chaise longue, deux tables, deux fauteuils, une malle. Sur un panneau, entre les plis d’une étoffe ancienne, les portraits de mes derniers amis, sur un autre, ceux de mes connaissances, des personnes qui ont laissé un souvenir agréable dans ma vie, puis les photographies des chiens que j’ai aimés, de Blanchette, de Charmant, de Bob, de Jack. Je les garde pour le rayon de tendresse canine que la lumière a saisi au fond de leurs yeux. À droite de la cheminée l’étagère de mes livres favoris : la Bible, Homère, Dante, Shakespeare, Molière, Diderot, Don Quichotte, Manon Lescaut. Au-dessus, la Vérité de Lefèvre ; au-dessous, Saint-Augustin et Sainte-Monique, d’Ary Scheffer. En face de la porte d’entrée, la Victoire de Samothrace. Épinglée à côté de mon lit, une gravure de Willette, étrange et belle : contre un ciel noir, traversé d’éclairs, se dresse une grande croix sur laquelle est cloué un être humain aux traits rudes, mal dégrossis. C’est le mauvais larron. Il est là, agonisant, les cheveux soulevés par un vent d’orage, mais point seul. Une femme du peuple a les bras autour de son cou, les lèvres sur ses lèvres. Pour atteindre sa bouche, elle a dû se hisser sur sa monture, un petit âne blanc conduit par un enfant qui, honteux, s’appuie contre le bois infamant. Est-ce l’amour de Montmartre, de Saint-Ouen, de Saint-Lazare ?… je ne sais, mais dans ce baiser, dans ce corps de femme tendu, exhaussé jusqu’au crucifié, il y a une force de tendresse maternelle qui fait croire au pardon. Toutes ces choses peuplent ma solitude, pressent contre mon cerveau, contre mon cœur et en font jaillir des pensées et des sentiments. Quand j’ai, en outre, dans ma chambre, des fleurs et du feu, elle me semble gaie et délicieusement intime. Pour une femme qui, comme moi, aime les vastes pièces, hautes de plafond, les étoffes soyeuses, les objets artistiques doux à l’œil et au toucher, les beaux tableaux, cette demeure banale devrait m’être une torture. Eh bien, non, je me suis attachée aux objets qui m’entourent à cause de leur laideur même. La bergère de ma pendule en chapeau rond avec une colombe sur l’épaule, un mouton à ses pieds, une houlette à la main, la pendule elle-même, qui autrefois m’eussent causé un continuel grincement de dents, me sont devenues chères. Et puis, ce que j’aime surtout, c’est cette grande malle, barrée de rouge et de bleu, marquée de mes initiales, chevronnée d’étiquettes qui me rappellent que je suis une nomade. Je la fais et je la défais avec un égal plaisir. Elle renferme tout ce qui est nécessaire à ma vie simplifiée. Dans un de ses compartiments se trouve même ma dernière toilette, ma robe de cercueil, les souliers dont on doit me chausser. Qui donc aurait de la coquetterie pour moi ? Chère malle. En mourant, je la regretterai plus qu’un palais et l’idée qu’un jour des mains étrangères farfouilleront dedans, disperseront son contenu, m’est très désagréable.

Hier, en promenant les yeux autour de moi, je n’ai pu m’empêcher de sourire. Sur la cheminée une statuette de Saint-Antoine de Padoue, le don d’une amie très pieuse, au mur un fer de cheval, le gui de la Noël dernière, le buis de Pâques. Des gris-gris, des fétiches, des symboles comme sous la hutte ancestrale, c’est très curieux. Je sais qu’ils ne me porteront pas bonheur, qu’ils ne me préserveront d’aucun mal, mais ils sont là.

L’hôtel que j’habite, comme toutes les maisons du quartier, date du premier Empire. Pour introduire les ressorts nécessaires à la vie moderne dans une construction d’une autre époque, il faut vraiment des prodiges d’ingéniosité. J’ai assisté à cette évolution de l’habitation humaine. Elle m’a singulièrement intéressée. Dans l’ordre matériel, elle reproduit l’évolution de l’esprit. Les procédés se ressemblent d’une manière frappante. Ici, l’ouvrier rencontre un mur trop gros, une cloison trop mince, une poutre trop vieille ; là, la science se heurte à un préjugé ancien, à une croyance séculaire, à une âme affaiblie. Il faut perforer, étayer, abattre, reconstruire avec des précautions infinies, introduire des ressorts nouveaux et dans l’immeuble et dans le cerveau. Les bois, les pierres crient, l’intellect proteste, mais l’œuvre inéluctable s’accomplit : bains, ascenseurs, électricité, tuyaux, fils, trouvent place dans les vieux murs. Un idéal nouveau prend possession du cerveau, et le monde a marché. J’étais présente, lorsqu’à l’hôtel, on a fermé le compteur à gaz pour admettre la jeune et brillante humière moderne, et en voyant ceci tuer cela, je n’ai pas pu me défendre d’un serrement de cœur. Dame ! je suis parmi les « cela » maintenant.

Paris.

La connaissance de trois langues a fait de moi une cosmopolite. C’est à la fois un bonheur et un malheur d’être cosmopolite. Les facultés se développent davantage, mais l’âme garde les caractéristiques de sa race, le cœur reste de son pays, de son clocher même. On inspire de la méfiance à ses compatriotes, de l’envie aussi. On se heurte à leurs idées stationnaires, à leurs préjugés. On ne les comprend plus, et au milieu d’eux, on éprouve toujours une pénible sensation d’isolement. Que l’on puisse prendre le germe du cosmopolitisme dans une petite ville de province paraîtra invraisemblable. Cela a été pourtant. La Providence amène de loin, quelquefois, les éléments dont elle a besoin pour les destinées humaines. Une Anglaise fit son apparition dans la société de Bourg. Il n’y en avait jamais eu avant elle. C’était la femme d’un jeune docteur. Elle s’était mariée contre le gré de ses parents et tous les siens avaient rompu avec elle. La littérature anglaise du commencement du siècle a eu, chez nous, une influence qui ne s’est jamais reproduïte. Ma mère avait une admiration passionnée pour Byron, Shelley, Walter Scott. Une compatriote de ces hommes-là ne pouvait manquer de lui inspirer de la sympathie. Elle se la très intimement avec madame André qui habitait la maison voisine de la siente. Cette amitié commnonça à influer sur mon éducation physique, Quand je vins au monde, je fas reçue, vêtue et soignée commme l’étaient les enfants anglais. On me laissa les membres libres, la tête découverte, on m’accoutuma au grand air et à l’eau froide. Plus tard, je portai des robes très courtes, j’eus les épaules et les jambes nues, les cheveux au vent. Ma mère fut sévèrement blâmée de oes innovations. Mes camarades se moquaient de moi et m’appelaient l’« English ». Madame André me parlait sa langue comme elle faisait à son petit garçon et je l’apprenais sans m’en apercevoir. La nostalgie, le chagrin d’être séparée de ses parents développèrent chez l’amie de ma mère les germes de la phtisie. Elle fut emportée en huit jours. Son mari quitta le pays et emmena son fils, mon compagnon de jeu. Après cela, om aurait pu croire que l’élément étranger avait été supprimé dans ma vie. Eh bien, non ! Cinq ans plus tard, vers ma douzième année, un Anglais arriva à Bourg. On ne sut jamais d’où ni comment. Il se logea chez une veure qui avait une maisonnette à l’entrée de la ville et prenait en pension des professeurs, des employés. Madame Permet, qui était une femme de grande bonté, s’intéressa à l’étranger. Sur sa prière, elle lui chercha des leçons et réussit à lui trouver cinq élèves, moi comprise. Pauvre M. Gray ! Je suis sûre que personne en ce monde ne se souvient de lui. Son image n’existe probablement plus que dans une cellule de mon cerveau. Comment y a-t-elle été imprimée si profondément ? Par la puissance occulte de la douleur qu’il portait en lui peut-être! II est là, avec sa silhouette maigre, sa longue taille voûtée, sa pâleur nacrée, ses yeux tristes. Chose curieuse, presque incroyable, pour qui ne sait pas la merveille que nous sommes, je sens encore l’impression de froid physique que me donnait ce corps d’où la vie se retirait. Je revois sa main fine, transparente, aux ongles bien taillés qui se détachait sur mes livres. Elle me fascinait, m’imposait, comme si à mon insu j’eusse subi le prestige de la race supérieure dont elle témoignait. Du reste, avec M. Gray, j’étais extraordinairement attentive et docile. Il m’enseignait sa langue au moyen de la grammaire Robertson. Soit que la méthode fût bonne, soit que j’y eusse une aptitude innée, je ne mis pas longtemps à la comprendre. Il y avait en Angleterre toute une littérature enfantine, alors que nous en étions réduits aux Veillées du Château, aux Exilés en Sibérie, aux Contes de Berquin et que nos éditions roses et bleues se trouvaient encore dans les limbes de quelques cerveaux féminins. Dans leurs livres, pas de sermons, pas de modèles de sagesse impossibles à imiter, mais de vrais petits garçons, de vraies petites filles, tous les animaux de l’arche deNoé, de la vie enfin. Cela m’allait. Ces histoires me ravissaient et excitée par la curiosité, je cherchais sans Page:Laperche - Sur la branche.djvu/27 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/28 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/29 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/30 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/31 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/32 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/33 éditeurs, rédacteurs ne savent pas encore, au xxe siècle, ce qu’est un manuscrit. S’ils s’en doutaient, ils le manieraient comme un saint-sacrement.

En tout cas mon roman fut lu, — il aurait pu ne pas l’être, — il fut lu, accepté, publié en feuilletons, puis en volume. Son succès me fit pressentir que Jean Noël pourrait bien prolonger ici-bas l’existence de madame de Myères. Je n’en vois pas la nécessité, mais la Providence la voit probablement.

J’écrivis un second roman. L’appréciation favorable du premier par un académicien qui aime les Lettres d’un amour désintéressé et se plaît à signaler les œuvres de quelque mérite, m’ouvrit les pages d’une de nos meilleures Revues. Mon amie mourut avant l’apparition de ce nouveau volume, qu’elle avait particulièrement aimé. Le jour même de sa publication, quelque chose de curieux se produisit. J’étais venue faire visite à sa mère que j’attendais dans la chambre même, où nous avions si souvent communié ensemble. C’était au mois d’avril, vers la fin d’une belle journée. Il y avait autour de moi un silence de crépuscule. J’évoquai sa douce figure de madone aux yeux noirs, sa silhouette élégante et je regrettai qu’elle ne fût plus là. Soudain, dans l’air tranquille, sans qu’une feuille des arbres de la cour remuât, une onde de vent… extraordinairement doux, entra par la fenêtre ouverte, m’enveloppa et sembla ressortir. Je tressaillis, mon cœur battit. J’eus l’idée instantanée que cette manifestation venait d’elle. Cette impression m’est restée… Sait-on ? Ah ! sait-on ?

Je viens d’achever mon troisième roman. J’en ai recommencé la copie. Pendant ces cinq dernières années, j’ai étudié le travail de la vie chez les autres, la curiosité m’est venue de l’étudier en moi. N’est-ce pas bien imprudent ? Dieu sait quelles cellules ma pensée peut rouvrir ! Saura-t-elle éviter cette zone qui contient tant de choses sacrées et douloureuses ? J’y veillerai ! Il y a des morts qui ne sont jamais assez morts.


II

CANNES


Cannes, hôtel Riche.


Si jamais créature a eu Tillusion de la liberté, c’est bien moi. Cette illusion me rend curieusement sensible à la suggestion du mouvement. Il m’arrive souvent de descendre dîner sans avoir l’intention de sortir. S’il se trouve dans la salle à manger quelque personne équipée pour le théâtre, le désir me vient aussitôt d’y aller et j’y vais. Quand je vois une amie faire ses malles, j’ai toutes les peines du monde à ne pas l’imiter. On ne saurait imaginer comme c’est ballotté une femme « sur la branche ». À force d’entendre dire autour de moi : « Je vais à Nice, à Cannes, à Monte-Carlo », l’envie m’est venue de revoir le Midi. Les idées qui mènent notre vie nous arrivent ainsi du dehors, et j’ai reçu mes ordres de marche. C’est comme un petit congé qui m’est accordé après Page:Laperche - Sur la branche.djvu/37 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/38 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/39 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/40 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/41 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/42 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/43 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/44 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/45 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/46 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/47 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/48 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/49 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/50 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/51 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/52 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/53 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/54 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/55 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/56 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/57 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/58 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/59 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/60 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/61 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/62 fêtes aussi, je sens la privation d’un foyer, sa chaleur me manque, je grelotte intérieurement, mais ces moments-là passés, je me trouve bien « sur la branche ».


III

PARIS


Paris, hôtel de Gastiglione.

A la gare, pas de famille, pas de serviteurs, le petit omnibus jaune de la Compagnie Lyon-Méditerranée, puis l’hôtel ; la demeure de tout le monde, une chambre qui était hier celle d’un autre. Chère chambre ! Je voudrais pouvoir la garder,’la fermer. N’importe, je la referai bientôt mienne. C’est curieux, elle a beau être occupée par des étrangers pendant plusieurs mois, aussitôt que j’y rentre, elle me redevient familière, il me semble que j’y retrouve de ma vie : j’y ai ruminé tant de pensées, tant de souvenirs, tant médité… Est-ce que tout cela ne laisse pas de traces ? La table me sollicite au travail comme si elle était une table de médium. Nulle part mon cerveau n’est aussi actif, nulle part je ne sens l’inspiration aussi vivante. C’était là sans doute que je devais Page:Laperche - Sur la branche.djvu/65 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/66 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/67 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/68 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/69 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/70 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/71 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/72 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/73 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/74 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/75 fait ! Ce n’est point pour mon propre plaisir que je transcris ces pensées, ces réflexions qui se sont élaborées lentement, douloureusement, derrière mon front et dont le germe vient de très loin peut-être. Quelle vie sortira de ces parcelles de ma vie ? C’est vexant de ne pas voir tout de suite. Je sais au moins que je ne mourrai pas, je commence même à me douter que je vis depuis bien longtemps. Et il y a des gens qui trouvent ce monde bête ! Ah ! voilà, ils ont la vue mais non la vision. Elle m’est venue tard et seulement après une série d’opérations très douloureuses. Je ne me plains plus, elle en valait la peine.


IV

ANGLETERRE


Staffordshire Simley Hall.

Sir William Randolph est venu exprès à Londres pour me chercher. Il m’attendait à Charing Cross. Ah ! elle ne s’est pas arrêtée dans sa marche la cruelle maladie de cœur ! Elle a encore affiné ses traits, maigri davantage ses membres. Il a fallu tout mon empire sur moi-même pour ne pas lui laisser deviner mon impression pénible. Il a paru très heureux de me revoir et, dans notre poignée de main, il s’est fait une transmission de chaleureuse amitié. Sir William m’a emmenée aussitôt au Great Western Hotel, le Terminus de la gare de Paddington, d’où nous sommes partis, le lendemain à deux heures, pour le Staffordshire. Simley Hall se trouve à trois heures quinze de Londres, près de Wolverhampton, dans une zone de verdure au cœur même de ce que l’on appelle the black Page:Laperche - Sur la branche.djvu/78 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/79 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/80 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/81 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/82 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/83 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/84 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/85 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/86 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/87 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/88 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/89 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/90 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/91 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/92 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/93 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/94 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/95 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/96 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/97 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/98 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/99 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/100 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/101 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/102 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/103 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/104 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/105 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/106 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/107 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/108 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/109 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/110 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/111 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/112 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/113 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/114 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/115 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/116 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/117 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/118 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/119 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/120 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/121 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/122 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/123 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/124 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/125 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/126 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/127 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/128 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/129 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/130 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/131 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/132 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/133 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/134 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/135 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/136 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/137 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/138 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/139 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/140 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/141 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/142 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/143


V

PARIS


Paris, hôtel de Castiglione.

Ils étaient tous à la station, les parents, la grand-mère, les radieux petits-enfants, Kim et Freddy, les deux fox terriers. Et, dominant le groupe de sa haute taille, sir William était là aussi, impassible, les narines dilatées par l’effort de la respiration. Ses yeux qui savent, m’ont dit adieu, non pas au revoir. Cela a été très douloureux. Claude Randolph m’a accompagnée à Londres. Son père lui a recommandé de me mener dîner au Carlton et de me conduire au café concert « pour me dédommager de l’austérité de Simley Hall ». Nous y avons été, mais pendant toute la soirée, je n’ai vu que les champs d’étoiles, le petit observatoire et la figure solitaire de l’ami que j’ai quitté. A côté de ce tableau, la salle du Carlton avec ses mondains et ses mondaines, celle du grand music-hall avec ses Page:Laperche - Sur la branche.djvu/145


VI

BAGNOLES-DE-L’ORNE


Bagnoles-de-l’Orne, Grand Hôtel.

Ah ! je le savais bien qu’elle aurait un épilogue, ma douloureuse aventure ! Si le théâtre est, comme me le disait un jour un auteur dramatique, l’art des préparations, la vie en est la science. Nous n’étudions pas d’assez près l’enchaînement des circonstances, la progression admirable qui conduit aux événements décisifs. Cette confidence que j’ai faite à sir William m’avait préparée à mon insu à ce qui m’attendait ici.

Je suis arrivée à Bagnoles par le dernier train. Au sortir de mon compartiment, je me trouvai dans un décor d’une beauté irréelle, avec des profondeurs de grande forêt, un lac endormi, une église sur une hauteur, des maisons éparses, des routes blanches, le tout divinement éclairé par la chaude lumière d’une lune d’été. Le directeur et sa femme m’attendaient à la Page:Laperche - Sur la branche.djvu/147 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/148 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/149 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/150 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/151 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/152 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/153 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/154 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/155 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/156 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/157 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/158 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/159 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/160 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/161 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/162 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/163 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/164 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/165 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/166 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/167 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/168 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/169 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/170 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/171 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/172 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/173 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/174 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/175 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/176 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/177 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/178 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/179 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/180 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/181 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/182 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/183 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/184 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/185 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/186 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/187 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/188 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/189 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/190 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/191 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/192 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/193 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/194 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/195 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/196 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/197 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/198 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/199 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/200 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/201 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/202 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/203 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/204 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/205 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/206 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/207 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/208 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/209 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/210 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/211 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/212 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/213 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/214 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/215 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/216 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/217 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/218 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/219


VII

PARIS


Paris, hôtel de Castiglione.

Ah ! elle a tourné vite pour moi « la Roue des Choses », depuis mon départ de Paris, fin juillet ! Cette accélération de mouvement m’a secouée jusqu’au tréfonds de mon être. Voici plus de quinze jours que j’ai quitté les Rocheilles et mon âme est encore toute vibrante de chagrin et d’émotion. Les Rocheilles ! La demeure si chère autrefois, si hospitalière et si animée ! J’y suis rentrée après quinze ans d’éloignement, dans le double silence de la mort et de la nuit. Oncle Georges était venu me chercher à la station. La manière dont il m’a accueillie, l’accent avec lequel il m’a dit : « Je suis content que vous soyez venue, elle vous attend », m’ont donné à supposer qu’il avait soupçonné la cause de notre brouille. Pendant le trajet, j’ai appris les péripéties de la catastrophe. 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VIII

AIX-LES-BAINS


Aix-les-Bains, Palace Hôtel.

C’est toujours avec regret, que j’abandonne « la branche » confortable que j’occupe à Paris. L’hôtel de Castiglione n’a pas la banalité, la froideur, qui caractérisent généralement « la maison du voyageur ». Ceci est dù à son atmosphère franco-italienne. Le propriétaire est Italien, sa femme est Française. Inconsciemment, il apporte dans son métier les qualités de sa race. Il n’est pas seulement l’hôtelier, il est l’hôte. Toute question d’intérêt à part, il désire qu’on se trouve bien sous son toit, qu’on jouisse de la table et du logement. Dès l’entrée de l’hôtel, chez le concierge, chez les grooms bien stylés, au bureau, chez le directeur, on sent la volonté d’être agréable. Au restaurant, les garçons, italiens pour la plupart, ont dans leur service la courtoisie innée, la douceur qui Page:Laperche - Sur la branche.djvu/364 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/365 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/366 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/367 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/368 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/369 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/370 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/371 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/372 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/373 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/374 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/375 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/376 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/377 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/378 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/379 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/380 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/381 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/382 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/383 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/384 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/385 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/386


IX

PORTE-JOIE


Porte-Joie,

Un petit village de cent cinquante habitants, sur la rive gauche de la Seine, aux confins d’une grande plaine fertile, dans un décor merveilleux ; un village à deux heures et demie de Paris, qui ne mène nulle part, où l’on ne rencontre ni un pauvre, ni un vagabond, ni un promeneur, que les peintres connaissent seuls et où Daubigny avait planté sa tente. J’ignorais son existence, il y a une année. La volonté, qui a fait ma destinée si fantastique, a voulu que, l’hiver dernier, j’entrasse en relations avec la propriétaire de la seule villa que le village possède, et l’invitation cordiale, affectueuse, m’y a amenée. Je ne saurais dire tout le plaisir que j’ai éprouvé, en trouvant à la gare de Saint-Pierre-du-Vauvray, non pas un omnibus ou une automobile, mais une voiture de ferme attelée d’une forte et grosse ânesse de curé. Aussitôt dans cet espace libre de la grande campagne, je me suis sentie pénétrée de repos et de bien-être. La maison, précédée de ce qu’on appelle une cour normande, une prairie plantée de pommiers, — m’a fait une agréable impression avec sa véranda frangée de vigne vierge, ses murs tapissés d’arbustes et de fruits. L’intérieur en est très sympathique. Pas de salon prétentieux, mais un atelier clair et gai, ouvrant ses larges baies sur la Seine. Ici et là, un morceau de sculpture, un tableau, une tapisserie, un arrangement de fleurs y révèlent l’artiste. Dans ma chambre, longue comme une galerie, j’ai la lumière du matin, du midi et du soir. Par ses cinq fenêtres, ma vue embrasse presque tout l’horizon, de la jolie plage d’Herqueville, sur l’autre rive du fleuve, jusqu’aux collines qui bornent la plaine. En bas, j’ai un jardin plein de roses, en face, le clocher de la vieille église et, tout près, un arbre peuplé de fauvettes à tête noire, de mésanges, de chardonnerets qui me donnent la joie de leur petite vie. J’ai éprouvé un plaisir enfantin à voir les bateaux de la Compagnie de Navigation monter et redescendre la Seine et je ne me suis pas lassée d’admirer la netteté de leur arrimage. Il y a longtemps que je n’avais été à pareille fête.

Mon hôtesse, très occupée, très discrète aussi, m’a laissée libre d’errer à ma fantaisie. J’ai fait de longues promenades sur la berge et à travers la plaine, buvant avec délices cet air vif et doux qui semble avoir été préparé pour mes poumons. En route, j’ai eu des bouts de conversations drôles, avec de vieilles paysannes, et j’ai constaté, non sans plaisir, que les animaux sont mieux compris et mieux traités qu’autrefois. On le devine, du reste, à leur douceur. Je me suis arrêtée souvent pour dire un mot d’amitié aux belles vaches normandes, aux jolies génisses, et toutes ont paru sensibles à la caresse de ma voix. Je suis très bien avec un troupeau d’oies, qui chaque matin, prend ses ébats dans la Seine et fait sa toilette sur l’herbe de la berge. Le premier jour, ma vue l’a alarmé, le second jour, il m’a regardée avec tolérance, et maintenant il me connaît parfaitement, Comme tout cela a été bon et reposant, après la saison d’Aix-les-Bains ! Je dois cependant dire que Porte-Joie ne justifie pas son nom. Il est idéalement joli, mais n’a rien d’exhilarant, il est même curieusement froid. Bâti au bord du fleuve, il n’a aucune profondeur, et s’étend en long seulement. Ses fermes n’ont pas le pittoresque des vieilles habitations de paysans. Ce sont des maisons neuves, d’aspect bourgeois, avec des fumiers et des basses-cours. L’école communale est laide comme partout. Ensuite, Porte-Joie n’est pas croyant, encore moins pratiquant. Dimanche, à la messe, il y avait cinq personnes, dont un homme, ajouterait Footit. Il n’y a donc pas de prêtre résident. Le presbytère est loué à des employés du chemin de fer ; la vieille église, qui tourne son chevet à la Seine, est fermée toute la semaine. Son clocher muet me somme ni l’Angelus ni les fêtes. On dirait que, dans ce coin du monde, on ne naît pas, on ne se marie pas et on ne meurt pas. Les paysans ont des physionomies dures, hostiles même. Ils ne saluent pas l’étranger, comme font ceux de la Touraine ; sur les routes de cette plaine normande, on rencontre de beaux gars aux yeux bleus, aux traits nettement modelés qui rappellent certains Anglais de grande race et qui ont probablement avec eux des ancêtres communs. L’accroissement du luxe et du bien-être est sensible ici comme ailleurs. Les bébés, les petites filles ont toutes un bout de ruban dans les cheveux. Hier, j’ai croisé une gamine de quatorze ans, très bien habillée, qui tenait un livre d’une main et de l’autre les cordes de trois vaches qu’elle menait aux champs, Ceci m’a semblé bien caractéristique de notre époque. J’ai souri au progrès que je voyais passer.

Avant de disparaître derrière les hauteurs de Gaillon, le soleil projette quelques-uns de ses rayons sur la rivière, y met des bandes d’or, d’argent, de ce vert qu’en blason on appelle sinople, il touche, au-dessus de la plage d’Herqueville, des rochers qui semblent s’être dénudés pour recevoir son baiser de couchant, et cette merveilleuse illumination ne produit que de la

  • tristesse. Pourquoi ? À cet endroit, la Seine, très large,

divisée par des îles, a l’air d’un grand fleuve ancien. Les nuits de lune, elle est saisissante. Le coteau boisé de la rive opposée y met des ombres fantastiques. À certain tournant, on s’attend à voir paraître non pas des barques, encore moins des remorqueurs, mais des pirogues, et deux fois, j’ai eu à ma fenêtre, le frisson d’un passé très lointain. Non, Porte-Joie n’est pasgai, et cependant la halte de quinze jours que je viens d’y faire m’a semblé délicieuse, rafraîchissante et bien courte… trop courte hélas ! car demain, je dois le quitter. Je sens maintenant la fatigue de tout ce que j’ai vécu pendant l’année qui vient de s’écouler. Mon âme et mon corps n’ont cessé d’être sous haute pression, et ils commencent à demander grâce. Par moments, je suis tentée de rentrer à Paris, de me terrer dans mon appartement de l’hôtel de Castiglione, et de n’en plus sortir. En apparence, rien ne s’y oppose, mais je sais bien que mes amis de Vouvray, les de Lusson, Josée, Guy, le vœu de Colette, mon propre désir d’achever mon œeuvre, ne sont que les médiums de la volonté providentielle qui m’envoie en Touraine. Il y a en moi, cependant, une obscure résistance. Ce petit voyage m’effraie, je ne suis pas suffisamment reposée probablement. Et puis, je regrette mon hôtesse, cette demeure qui a vraiment été « le bon gîte » ; ma grande chambre pleine de lumière. Je regrette Jean-Jean, le chat et ses jolis ronrons, Jeannette, l’ânesse qui m’a promenée avec tant de patience et de philosophie, qui me saluait toujours d’un joyeux braiement. A quoi servent les regrets ? A faire de la vie, j’imagine… Faisons-en ! Si les soirs de Porte-Joie sont mélancoliques, les aubes sont radieuses. J’ai voulu en jouir une dernière fois. Ce matin, j’ai ouvert ma fenêtre avant six heures, et je suis restée toute saisie de la beauté du tableau qui a frappé mon regard. Le soleil venait de se lever au-dessus du coteau d’Herqueville, le ciel était absolument pur, la Seine vermeille et sans un remous. Dans l’air tranquille, d’une transparence rosée, des centaines d’hirondelles formaient un tourbillon vivant, décrivaient des cercles au-dessus du jardin, autour des arbres, du clocher, s’effleuraient du bec comme pour échanger un mot d’ordre. Cela dura cinq minutes, et puis les vis SUR LA BRANCHE s’élever très haut, disparaître, et elles laissèrent du silence derrière elles ! Chères petites sœurs ! Elles sont envoyées bien loin ! Leur mission est là-bas… en Afrique, en Australie. L’itinéraire de leur course est tracé peut-être dans quelque cellule de leurs cerveaux ; leurs corps minces, leurs ailes nervées possèdent le mouvement que l’homme cherche, mais à travers le vent et la tempête, elles sont soutenues par une autre force encore, une force intangible, invisible, celle de leur destinée… elles, comme nous… nous comme elles… Elles n’ont pas peur, parce qu’elles ignorent tout ; nous avons peur parce que nous ne savons pas assez !


X

TOURAINE


Touraine, Vouvray.

Voici la onzième année que je reviens à Vouvray et sous le même toit. J’ai fait la connaissance de mes hôtes à Vichy, d’une manière fortuite et drôle. Un soir, après le dîner, j’étais assise sur le banc de l’hôtel des Ambassadeurs où j’attendais l’heure d’aller au Casino, lorsqu’un monsieur de haute taille s’arrêta tout près de moi, pour allumer un cigare. La marchande de fleurs qui rôdait par là, croyant que nous étions ensemble, se précipita aussitôt vers lui, et avec une tactique qui réussit neuf fois sur dix :

— Achetez ces belle roses à madame, lui dit-elle, Je rougis de colère et j’ordonnai vertement à la malencontreuse bouquetière de s’éloigner.

M. A…, très amusé de ma confusion, ne put résister au plaisir taquin de l’accroître en achetant les Page:Laperche - Sur la branche.djvu/394 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/395 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/396 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/397 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/398 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/399 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/400 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/401 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/402 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/403 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/404 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/405 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/406 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/407 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/408 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/409 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/410 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/411 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/412 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/413 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/414 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/415 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/416 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/417 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/418 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/419 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/420 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/421 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/422 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/423 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/424 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/425 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/426 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/427 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/428 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/429 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/430 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/431 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/432 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/433 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/434 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/435 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/436 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/437 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/438 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/439 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/440 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/441 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/442 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/443 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/444 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/445 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/446 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/447 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/448 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/449 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/450 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/451 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/452 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/453 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/454 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/455 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/456 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/457 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/458 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/459 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/460 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/461 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/462 automobile. Je m’étais réjouie comme une enfant de traverser à grande vitesse cet espace ouvert des plaines de la Beauce. Guy s’est avisé, tout à coup, que la saison était trop avancée pour moi, que je risquais d’attraper froid, et il m’a engagée à prendre prudemment le chemin de fer. J’ai protesté de toutes mes forces et, finalement, j’ai déclaré que je n’irais rue d’Aguesseau que s’il m’y menait en automobile. ll a dû céder à son tour, non sans me faire promettre de monter dans le train à Orléans, si l’air était trop vif. Nous sommes le 10 novembre c’est vrai, mais cette année, saint Martin ne nous a pas frustrés de son été, et le temps est superbe. Cet après-midi, je partirai pour Tours, je coucherai à l’Hôtel de l’Univers, et demain à huit heures, nous nous mettrons en route. Ma malle est faite, tout est prêt. J’ai le cœur serré comme si je m’embarquais pour un long, long voyage. C’est ridicule.. Les de Lusson rentreront à Paris dans une quinzaine. Nous reviendrons tous à la Commanderie fin avril, après le mariage des enfants Je verrai les arbres et les haies en fleurs, je jouirai d’un vrai printemps. Comme ce sera bon et reposant ! C’est curieux, depuis quelques mois, le repos est devenu mon idée du bonheur. Ai-je donc subitement vieilli ? Suis-je donc tellement lasse ?


XI

PARIS


Paris, rue d’Aguesseau.

« Ma fille, ta vanité te perdra. » Ces paroles, que ma pauvre mère m’a répétées si souvent dans mon enfance et dans ma jeunesse, me reviennent à la mémoire. Elles pourraient bien avoir été prophétiques. Je n’ai pas voulu être traitée en vieille femme et revenir sagement par le train. J’ai tenu à faire un dernier voyage, seule avec Guy, dans son automobile de garçon. Cela m’a valu un rhume épouvantable, un rhume foudroyant. Quelles que soient les conséquences de mon obstination, je ne saurais la regretter. Cette course entre Tours et Paris a été prestigieuse. Enveloppée de mon long manteau doublé de vison, plusieurs épaisseurs de gaze sur le visage, couverte de fourure, une boule d’eau chaude sous les pieds, fièrement assise à côté de my boy, j’ai connu un bien-être physique Page:Laperche - Sur la branche.djvu/465 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/466 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/467 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/468 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/469 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/470 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/471 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/472 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/473 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/474 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/475 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/476 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/477 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/478 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/479 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/480 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/481 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/482 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/483 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/484 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/485 Non… eh bien, non. Quelque chose me dit que je pars à temps. Partir à temps ! Le moyen de se faire regretter.

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Il s’achève le dernier roman de Jean Noël !… Je me sens asphyxiée… Impossible de rien absorber… Par moments je perds pied. L’héroïne ne me relève plus… Elle plie, la branche… Elle plie terriblement… Elle craque même… Et je n’ai pas peur… pas peur du tout… Comme l’oiseau dont parle le poète : « Je sais que j’ai des ailes ! »…


. . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . .

Tombée de la branche.


FIN




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Deux Consciences
E. TOUCAS-MASSILLON
Les Attaqueurs
COLETTE YVER
Les Dames du Palais

TABLE DES MATIÈRES

(ne fait pas partie de l’ouvrage original)


De l’âme de la fille à l’âme de la mère