Symbolistes et Décadents/Note finale

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Librairie Léon Vanier, éditeur (p. 401-402).

NOTE FINALE

Ce livre, encore que compact, ne donne pas toute l’histoire du symbolisme ; il lui manque, pour être complet, de contenir une étude détaillée de l’œuvre de chaque symboliste, et conséquemment une étude des nuances, des différences, et même des contrastes entre les nombreux écrivains qui constituent le Symbolisme.

Cette étude détaillée, cette histoire du symbolisme depuis son épanouissement jusqu’à l’année qui s’écoule sera la matière d’un nouveau et prochain volume.

Il nous a paru que le mieux était de commencer par le commencement, c’est-à-dire, d’indiquer exactement les origines du symbolisme, puis d’en donner la ligne générale, non tant par l’étude intérieure du mouvement, que par ses entours, d’indiquer contre quoi il luttait, de dire son milieu et son opportunité.

Ce volume, en somme, traite des précurseurs, des origines et un peu de l’avenir du mouvement. Le second traitera de ses individualités, de son irradiation qui a été grande, et reviendra plus fortement sur son avenir. De braves personnes vont disant que cet avenir n’existe pas. C’est bien ce qu’on disait du Romantisme après le succès de la Lucrèce de Ponsard. Il semble que ce jugement a été infirmé ; comme tant d’autres ! La critique passe son temps à rectifier ces pronostics hâtifs et ces notations excessives d’après les petits phénomènes de réaction.

Certaines personnes se plaisent à croire que le symbolisme met toujours en scène un chevalier qui s’adresse à une dame, ou qu’il consiste uniquement dans la recherche d’une langue curieuse et rare ; d’autres reprochent au chevalier d’importance si accrue d’habiter une Tour d’Ivoire où il entretient le sommeil de la Belle au Bois dormant. Ce livre a suffi à prouver le contraire, et le suivant le confirmera de plus de preuves.