Théâtre (Gautier)/Avertissement

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Théâtre, Texte établi par Maurice DreyfousG. Charpentier (p. ---ii).

AVERTISSEMENT

Lorsque parut, en 1872, la première édition du Théâtre de Théophile Gautier, nous avions à peine ébauché le long travail de recherches et le classement des études et des articles laissés épars dans les journaux et les Revues par l’illustre écrivain. Il se faisait une fête de publier ce volume, et nous ne voulions point, par des travaux qui devaient prendre beaucoup de temps, en retarder l’apparition ; nous craignions que Théophile Gautier n’eût plus que peu de temps à vivre, et nous dûmes nous contenter des indications tout à fait insuffisantes qu’il pouvait nous donner. Le 20 octobre 1872 le volume était achevé ; le 23, Théophile Gautier mourait. Depuis lors, nous avons découvert les nombreux documents qui donnent à la présente édition un attrait particulier.

C’est, tout d’abord, un fragment assez considérable du manuscrit de l’Amour souffle où il veut, qui mène, suivant toute probabilité, la pièce jusqu’à la fin du deuxième acte. Nous savons que la pièce n’a jamais été écrite tout entière ; nous ignorons si elle l’a été au delà de ce que nous avons trouvé, et désespérons d’en rencontrer de nouveaux fragments.

Parmi les très-rares manuscrits laissés par l’auteur, nous avons découvert une longue lettre adressée au danseur Perrot, et qui n’est autre chose qu’un canevas très-développé, une sorte de première ébauche du ballet de la Péri, et enfin une première version de Sacountala, qui doit être la pièce originale telle qu’elle a été écrite avant les modifications exigées par les nécessités chorégraphiques.

Donc, voici la partie absolument inédite de cette nouvelle édition.

En outre, de même que, dans l’édition originale, Théophile Gautier avait adjoint à Giselle le feuilleton qu’il fit sur ce ballet, nous avons joint à la Péri, à Pâquerette, à Gemma et à Sacountala les comptes rendus que le poète leur avait consacrés.

De cette façon, et grâce à ces feuilletons, après avoir lu ces ballets, le lecteur aura le plaisir de les voir. En même temps, il trouvera des détails intéressants sur les artistes qui furent chargés de les interpréter.

Enfin, nous avons recueilli, à propos du Prologue pour l’Anniversaire de Corneille, des documents qui forment une page curieuse d’histoire littéraire.

Telle qu’elle est, cette édition du Théâtre de Théophile Gautier nous semble aussi complète que possible.

M. D.
Paris, mars 1877.