Aller au contenu

Théophile Gautier/Catalogue

La bibliothèque libre.
(p. 261-272).


CATALOGUE

DE

L’ŒUVRE PEINT, DESSINÉ ET GRAVÉ

DE

THÉOPHILE GAUTIER.


01.1818 (Sept ans). Némorin, composition au crayon. (Disparue.)

02.Estelle, le pendant. Elle est restée dans la famille, et elle appartient à Mlles Gautier, sœurs du poëte. C’est une figure aux trois quarts de nature. Elle est présentée de face, costumée en bergère, en corsage à bretelles, et le chapeau rejeté en arrière d’où s’échappent deux longues tresses frisées en tire-bouchons.
0(Par une curieuse coïncidence, ce nom d’Estelle devait être trente ans plus tard celui de l’une des filles de Théophile Gautier.)

03.1825 (Quatorze ans). Église de Maupertuis, près Coulommiers. Réparation des tableaux de l’église.

04.Décoration de la grande nef. Elle embrasse tout le fond du maître-autel, et représente Saint Pierre guérissant un paralytique. À gauche, le paralytique assis sur une pierre fendue ; debout devant lui, saint Pierre occupe le centre. À droite, des femmes vêtues en Égyptiennes assistent au miracle. La scène se passe dans une salle à colonnes, tendue de draperies rouges ; par l’ouverture du fond on aperçoit la campagne, symbolisée par un arbre de Judée. Cet arbre et la pierre fendue avaient été étudiés d’après nature. La composition est de forme hémicyclique.

05.Même époque. Une vue de la place de l’église de Maupertuis. À droite, le presbytère : on en voit sortir la servante du curé, qui se dirige avec des seaux vers la fontaine de la place ; poules et canards. Au milieu, sur le premier plan, la fontaine ; plus loin, l’église, sous le portail de laquelle le curé entre. À gauche, la vieille porte du château de Montesquiou, porte du XVIIIe siècle, fort curieuse, avec serrures, agrafes et clous ouvragés ; de grands arbres l’ombragent et indiquent le parc. Du même côté, sur les plans avancés, une boucherie et un banc de pierre avec deux personnages. (Ce tableau est perdu.)

Même époque encore.

06.1oPortrait du boucher de Maupertuis.

07.2oPortrait de la bouchère.

08.3oPortrait de la servante du curé, très-jolie fille, paraît-il, en robe à petits carreaux et à fleurs roses.

09.4oPortrait d’une jeune fille brune en robe blanche.

10.5oTête de vierge, brune, vêtue de rouge.

11.6oTitine. (Titine était la petite fille d’une paysanne de Maupertuis, qui avait soigné Théophile lorsqu’il s’était cassé la jambe, et que l’on surnommait « Chère amie », à cause de l’habitude qu’elle avait de cette locution familière.)

12.7oPortrait d’un vieux paysan.

13.8oBeaucoup d’études d’enfants, parmi lesquelles une d’enfants de meuniers, sortant de leur moulin.

14.1827 (Seize ans.) Portrait de Mme Gautier, sa mère. Pastel. Il est resté dans la famille, et il appartient aux sœurs du poëte.

15.Portrait de Mlle Émilie Gautier, sa sœur. Mêmes propriétaires.

16.Portrait d’Auguste Maquet, à l’huile.

17.Portrait de M. Massé, avocat à Bourges.

Même époque (rue du Parc-Royal).
18.Divers portraits de petites filles mortes.
Le spectacle des enfants morts est un de ceux qui l’ont ému toute sa vie : ses poésies en font foi.
Même époque.
19.L’Innocence. Composition à l’huile, de grandeur naturelle.
C’est une figure nue, vue de face, de jeune fille blonde. Elle est couronnée de marguerites ; à la main droite, qui pend le long du corps, elle tient un bouquet des mêmes fleurs, parmi lesquelles se cache un lézard. Elle s’avance sur un chemin bordé de fleurettes et d’herbes sauvages, et à ses pieds se déroule un serpent symbolique.
On ignore ce qu’est devenue cette allégorie, qui avait été offerte par l’artiste à Mme Damarin.

20.1829 (Dix-huit ans.) Quatre petits tableaux à l’huile ovales, de 0m,20 de hauteur ; ils appartiennent à Mlles Gautier.

1oFemme brune, représentée jusqu’à la ceinture, comme les suivantes. Bonnet dit à la folle, robe rose avec ceinture de soie noire.

2oFemme brune ; toilette de soirée ; décolletée ; roses rouges dans les cheveux ; un manteau d’hermine sous lequel passe un cachemire rouge.

3oFemme blonde : béret cerise avec deux marabouts blancs sur des cheveux bouclés ; corsage en velours cerise, bordé de pierreries, et de forme dite jockey ; petits revers triangulaires sur les épaules. Des bandes de pierreries bordent l’ouverture du corsage et celle des manches blanches. À la taille une ceinture de pierreries avec une grosse escarboucle formant boucle.

4oFemme blonde. Coiffée en boucles remontantes ; chapeau à larges bords, orné d’une plume blanche et de rubans de satin blanc et cerise. Collerette blanche tuyautée. Spencer bleu pervenche à pointe, sur une robe de mousseline blanche.

21.1830. Son portrait à l’huile, en tenue de Hernaniste. Reproduit en fac-simile en tête de la Bibliographie de Théophile Gautier, par M. Maurice Tourneux. (Baur, 1876, in-8o.) Ce portrait, dont Gautier avait fait don à la famille Damarin, se trouvait chez Poulet-Malassis, qui le tenait de Mme Renaut, née Damarin.

22.1830. Jeune fille en costume de bal ; coiffée de marabouts, avec une ferronnière sur le front. Chez Poulet-Malassis.

23.Portrait de Mlle Damarin, à l’âge de quarante ans. À M. Renaut, receveur des douanes, à Paris.

24.1830. Portrait d’Eugène de Nully, peinture à l’huile, signé et daté. (Collection de M. Prosper de Nully.)

25.1830. Femme en robe bleue, avec toque rose à plume blanche. Elle est accoudée sur une table ; peinture à l’huile, signée et datée. (Même collection.)

26.1830. Portrait de M. Prosper de Nully, à l’huile ; daté seulement. (Même collection.) Sans date[sic], mais probablement de la même époque.

27.Gurth ; personnage de Walter Scott ; petit panneau.

28.Jeune fille à toque rouge ; panneau rond.

29.Sarah la baigneuse ; petit panneau ovale. (D’après l’Orientale de V. H.)

30.Le Sylphe ; d’après la Ballade de Victor Hugo ; panneau en ogive. Le Sylphe apparaît à une châtelaine placée derrière sa fenêtre.

Ces quatre pièces appartiennent à M. Prosper de Nully.

DESSINS.

31.1831. Quatre têtes de fantaisie ; — à savoir :

32.Lauretta : signé et daté 31 janvier 1831. Mine de plomb.
33.Élisa Evertje ; signé et daté 4 juillet 1831.
34.Rebecca ; signé et daté 28 mars 1831.
35.Olinde ; signé et daté 28 mars 1831.

36.1831. A hora y sempre, crayon noir ; signé et daté 8 juillet 1831.

37.1831. Paula ; au crayon noir.

38.1831 (?). Femme nue en pied, auprès d’un arbre, présentant une rose à un serpent. C’est peut-être l’esquisse de l’Innocence.

39.1831. Œfella ; signé et daté. Mine de plomb.
40.1831. Ninetta ; signé et daté 25 février 1831.
41.1831. Tête de jeune fille ; signé et daté janvier 1821.

42.1834. Magdeleine de Maupin ; signé et daté octobre 1834. Mine de plomb.

Sans date :

43.Odalisque tenant un éventail ; signé.

44.Portrait de Théophile Gautier en costume moyen âge au célèbre bal de l’impasse du Doyenné, chez Gérard de Nerval. Aquarelle.

45.Dessin à la plume représentant trois portraits : 1o celui d’Alfred de Musset, vu de dos, en lion ; 2o Balzac, avec sa canne célèbre, de profil ; 3o au revers, celui de Théophile Gautier, en tenue romantique, avec le chapeau pointu, de face, jusqu’à mi-jambes.

46.Croquis de tête d’homme et de tête de femme.

47.1830. Musidora ; signé et daté. Mine de plomb.

48.Arabella ; signé et daté. Mine de plomb.

49.Esquisse au crayon de la femme en robe bleue.

Tous ces dessins font partie de la collection de M. Prosper de Nully, au château de la Blotinière, près Vendôme.

Ici se termine la période picturale de la vie de Théophile Gautier. Le cor d’Hernani a retenti, et Victor Hugo l’emporte sur Rioult. Le premier ouvrage de Théophile Gautier allait paraître l’année suivante (29 juillet 1830) chez Charles Mary, passage des Panoramas.

50.1831. Jacinta, type de la maîtresse d’Onuphrius, des Jeunes-France ; mine de plomb, signée et datée du 14 juillet 1831. À Poulet-Malassis.

51.1831. Son portrait à la mine de plomb, signé et daté de novembre 1831. À Poulet-Malassis.

52.1833. Son portrait à l’eau-forte. Reproduit en tête des Portraits contemporains. (Charpentier, 1874.)

53.1835. Trumeau pour la décoration de la maison de l’impasse du Doyenné.

54.1836. Cartouche-frontispice de la Couronne de bluets, roman par Arsène Houssaye. Il est formé de mascarons, de sphinx et de sirènes ; au centre se lit le titre du livre, et à gauche la signature Th. Gautier.

55.1837. Angélique, étude faite dans l’atelier de Chassériau.

56.1842. Tête de petite fille de treize ans. Type israélite. Un cercle d’or dans les cheveux ; collier de perles blanches ; grandeur naturelle.

57.Hôtel des Haricots. L’Andalouse, dessin sur le mur de la prison. Reproduit dans le Diable à Paris. (Disparu.)

58.1845. Une douzaine de bois exécutés pour l’illustration d’un voyage en Afrique, et commandés par M. Hetzel, qui les possède encore. Ces bois, restés inédits, sont charmants ; il est à souhaiter que l’éditeur les utilise. Sur son excursion en Afrique, faite en compagnie de M. Noël Parfait, Théophile Gautier n’a laissé que quelques pages recueillies par Michel Lévy dans le volume intitulé : Loin de Paris.

À partir de ce moment, il est presque impossible de préciser les dates auxquelles l’écrivain a peint ou dessiné, dans ses heures de loisir, les diverses études dont j’ai retrouvé les traces. D’ailleurs mes prétentions ne sont pas d’établir ici un catalogue définif de son œuvre, je ne puis et ne désire que faciliter la besogne et la dégrossir à celui qu’une telle entreprise tenterait. Les dessins de Gautier sont fort nombreux, et il n’est pas un de ses amis qui n’en possède un ou deux à titre de souvenir.

59.Vers 1858. Portrait de Mme Ernesta Grisi, au crayon Conté. — Collection de M. Émile Bergerat.

60.Portrait de sa fille, Mlle Estelle Gautier, au crayon Conté. — Même collection.

61.Portrait de Mlle Dupin, au crayon Conté. — Même collection.

62.Entre 1862 et 1864. Tête de fantaisie (Ophélie ?), mine de plomb. — Même collection.

63.Baigneuses, d’après Rioult, mine plomb. — Même collection.

64.Portrait de Mlle Marie Barbey, mine de plomb. — Même collection.

65.Tête de Bacchante, faite à Saint-Pétersbourg. — Fac-simile par M. Aglaüs Bouvenne dans la publication : Sept dessins de gens de lettres… Paris, 1874, in-fol.

66.Répétition de la même tête. — Collection de M. Émile Bergerat.

67.Profil de Mme Carlotta Grisi, mine de plomb. — Même collection.

68.Portrait de Mlle Ernestine Grisi, enfant, mine de plomb. — Même collection.

69.Portrait au pastel de Carlotta Grisi, dans le rôle de Giselle.

70.Bacchante, à mi-corps, blonde et nue. — Collection de M. Émile Bergerat.

71.Βακχὶς Σαμία, pastel de M. Haro.

72.De 1864 à 1870. La Mélancolie, à l’huile (1867). — Collection de M. Émile Bergerat.

73.1865. Tête à la sanguine, à M. Alfred Stevens, avec dédicace de Théophile Gautier à Mme Alfred Stevens.

74.Deux pochades sur papier à chandelle, à l’encre rouge. La première, intitulée : Cuisine du samedi, représente une scène du sabbat ; la seconde est une fantaisie burlesque sur la Tentation de saint Antoine, de M. Gustave Flaubert. L’écrivain est occupé à composer, et autour de lui voltigent des apparitions de tigres, de lions, d’ours, au milieu desquels s’étire une femme nue, enceinturée d’un serpent, etc. — Émile Bergerat.

75.Portrait à l’huile de Mme Carlotta Grisi, à Genève.

76.Portrait à l’huile de Mlle Ernestine Grisi, à Genève.

77.Plusieurs photographies, tirées pâles, et reprises aux crayons de couleur ou à l’aquarelle, selon un procédé de M. Hébert.

78.Portrait de Mlle Rivoire, mine de plomb.

79.Copie d’une Léda de Ziégler, qui était dans la collection de Théophile Gautier, à Neuilly. (Voir catalogue de la vente Th. Gautier, no 101.) Cette copie, commencée par une de ses filles et achevée par lui, avait été offerte par Gautier à Mme Bénard, maîtresse de piano  (1869).

80.Portrait de Théophile Gautier (1870). C’est une esquisse blonde d’aspect et très-peu poussée. M. Auguste de Châtillon ayant entrepris de recommencer, trente et un ans après sa première et heureuse tentative, de saisir la ressemblance du maître, celui-ci voulut rivaliser avec son peintre. Mais cette fantaisie n’eut qu’une heure et qu’une séance. Cette ébauche de portrait autographe appartient à Mlles Gautier.

81.Ophélie, étude à l’huile (1872). — Collection de M. Émile Bergerat.

Parmi les personnes qui, à ma connaissance, possèdent quelques dessins ou croquis de Théophile Gautier, je nommerai MM. Poulet-Malassis, le peintre Chaplin, et le musicien Laffitte. Mais parmi celles qui doivent en posséder, j’énumère, selon toute probabilité, Mme la princesse Mathilde, M. Arsène Houssaye, M. Paul Dalloz, M. Émile de Girardin, M. Maxime Du Camp, M. de Gourjault, et en général tous les amis du poëte.