Thresor de la langue françoise/B

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B
A

Thresor de la langue françoise, Douceur, 1606
B, pages 63 à 95

C


BA

ailler, neutr. acut. Est par eruption et eslancement des subtiles superfluitez vaporeuses du corps, ouvrir avec souspirement la bouche, Oscitare, Dehiscere, Hiare, l’Italien dit, Sbadagliare.

Fort baailler, Inhiare, Oscitare.

Baailler de sommeil, Hiscere Oscitare, Oscitari.

Fort baailler de sommeil qu’on a, Oscitationes longas trahere.

Baailler de faim et ardeur qu’on a d’avoir quelque chose, Inhiare.

Ouvrir et faire baailler quelque chose çà, et là, comme quand on ouvre un compas, Diuaricare.

Baaillant de sommeil, Oscitans.

Qui baaille ou est ouvert, Hians, Dehiscens.

Baaillement, m. acut. Oscitatio, Oscedo.

Babil, a Babel, seu Babylone, vbi extitit linguarum confusio. Loquacitas, Garrulitas.

Qui a trop de babil, Impendio loquacior,

Babiller, caqueter, Blaterare. Deblaterare, Fabulari, Garrire.

Babillard, Blatero, Garrulus, Gerro, Linguax, Loquax, Loquaculus, Locuteleius, blatero, blateronis.

Un babillard, Un rapporte nouvelle, Un deceleur de secrets, Aius, locutius.

Une babillarde et languarde, Linguax Fabulatrix.

Babion, espece de Cinge, Cynocephalus

Baboin, et Babouin, m. acut. trisyllabe, Nugator et nebulo.

Bac, m. acut. est un grand bateau à passer charrettes, chevaux, et gens de pied d’un bord de riviere à autre. Ponto, en Latin. Lequel mot retenants en maints lieux, celuy qui passe l’eau aux allans et venans, est appelé Pontonier, qu’on dit en autres endroits Passagier, et Barquerol pour le mesme.

Bac, pour vaisseau à naviger. Selon ce on dit Bachot estre la nacelle de peu de port à passer outre la riviere, et pour gens de pied. Car Bacquet, qui est aussi diminutif de Bac, signifie une forme de vaisseau à recevoir le vin sous un tonneau, ou l’eau degouttant d’une fontaine, dans laquelle on fait provision d’eau pour le mesnage.

Bacchanales, estoient les festes et solemnitez, que les anciens infideles celebroient en l’honneur de Bacchus, lequel par leur erreur ils estimoient estre le Dieu des vins, et vignes et des yvrongnes, Bacchanalia, Bacchanaliorum.

Bacele, en ancien langage François signifie Chastellenie, en la carte gallicane. Item pour faire un Baron. c’est quand un Chevalier ou Escuyer a la terre de quatre Baceles, c’est à dire quatre chastellenies terriennes ayant droit de haute justice moyenne et basse. Si on le prononce à la mode des Picards, on dira Bachele, dont vient Bachelier.

Bachelier, m. acu. est le premier degré que prennent ceux qui estudient en theologie, en droit, ou en medecine. Qui e tyronibus excessit, apres lequel est le degré de Licentié, puis celuy de Docteur. C’est aussi le premier degré de tiltre entre nobles, dont le prochain en montant, est Banneret, puis Baron, Gaguin au couronnement de Montjoye roy d’armes: Vous irez à tous les Princes, Comtes, Vicomtes, Barons, Bannerets, Bacheliers, et autres nobles hommes tenans dignitez, ou autres fiefs nobles, etc. voyez Bacele.

Un jeune Bachelier en armes, Neoptolemus, Tyro.

Bachelage apprentissage, Tyrocinium.

Bachoue, f. penac. est une espece de hotte, mais applatie des deux costez, au lieu que la hotte est ventruë, et sert à tenir vin, pour en estre l’osier fort serré, et poissé, et à porter la vendange, mesme quand elle est foulée à la vigne.

Bachu, m. acut. et le faut prononcer comme le kh {{grec}} des Grecs. Est la mer que les anciens appeloient Hyrcanum, ores Caspium, & ores Scithicum, à cause des regions d’Hyrcanie, et Scythie, et de la nation des Caspies, qui luy sont delez, laquelle est congregée du flus de la Volga, autrement ditte Rha, et de la Soana, autrement ditte Terchin, et autres rivieres. Il a ce nom mer, de Bachu (et non comme aucuns dient de Abacuc, ne d’Abacut, ne d’abacuch, ne de Bacans) à cause de la ville de Bachu assise sur le rivage d’iceluy, comme il est aussi appelé mer de Sella, à cause de Sella, ville assise sur le bord d’iceluy.

Bacile, quasi baticula, forma vtique diminutiua a Batis, Aucuns l’appellent Percepierre.

Une sorte d’herbe qu’on appelle de la bacille, ou creste marine, de quoy on use


és sallades, Bathis Crithmon.

Bacler, ver. act. acut. est fermer huys, ou fenestre avec un baston par dedans, Pessulum foribus obdere, Fores pessulo occludere, Et s’entend de ce petit baston ou cheville d’un pied de long, ou environ, qui ferme l’huis, en maniere de verroil de fer: Ce qui est usité entre gens de village, et pour raison duquel, on dit aussi cheviller la porte, en maintes contrées de ce royaume. Selon ce on dit tout y est fermé et baclé, Nihil non occlusum, Est pessulo etiam obdito. Car quant est de barrer, comme quand le Languedoc et nations adjacentes disent barrar la porte, c’est fermer la porte avec une grosse barre, qui la contretient par dedans, passant d’un jambage en l’autre par les travers de ladite porte. Bacler selon la raison et usage dessusdite, peut estre deduit de ce verbe Latin inusité Baculare, qui est fait du nom Latin, Baculus, et ce par syncope de la voyele v. tout ainsi que par ces mots Siecle, et Miracle, sont faits de ces deux Latins, Seculum, & Miraculum.

Bacon, Lugd. et Delphin. idem est quod nobis, Lard, Lardum.

Bacquaige, voyez Bagaige.

Bacquet, m. acut. est appelé ce petit vaisseau de bois encercelé, rond ou quarré, et bas de bord, qui est propre et usité à recevoir, soit du vin, soit de l’eau, degouttant d’un tonneau, d’une cuve, ou d’une fontaine, ou bien à mettre quelque chose non liquide. Le Foüilloux au livre de la Venerie, ch. 12. parlant des appartenances du Chenin: Il est aussi necessaire d’avoir de petits bacquets de bois pour mettre leur pain, qui doit estre rompu et decouppé par petits lopins dedans. Lesquels Bacquets, il depeint et figure quarrez.

Bacqueter, act. acut. Est vuider l’eau, soit d’une riviere, soit d’autre lieu, par bacquets, ou grandes auges, pour rendre à sec l’endroit de laditte riviere où l’on veut piloter et bastir. Ce qui se fait avec des grands pieux, drus et serrez, emmantelez et revestus d’ais renforcez par le dedans à force de sable, qui excluent le courant de l’eau, du lieu qu’il convient baqueter, et mettre à sec de l’eau, ainsi qu’on fait quand on veut eslever un pont de pierre sur le courant d’une riviere: Car à chasque pile, ou piliers des arcades dudit pont, il faut baqueter l’eau.

Bacul, de mulet, Postilena.

Badaut, Badaude, Badelori, Badin, Ineptus Bardus, voyez Abbaïer.

Badeladre, m. p. est une maniere d’espée à un dos et un trenchant large et courbant en croissant vers la pointe, ainsi que le cimeterre des Turcs. Nicole Gilles en ses annales parlant de Charles le Chauve, Il contemnoit de vivre et soy habiller à la maniere des François, et se gouvernoit à la maniere des Gregeois. Il avoit volontiers vestu une grande Dalmatique, qui luy venoit jusques aux talons, et avoit la teste enveloppée d’un couvrechef de soye, ainsi comme on peint le grand Souldan de Babylone, et portoit une couronne dessus, et tousjours avoit à son costé un grand badelaire turquois. Ensis falcatus. Ant. Nebrissen. Charlemaigne és lettres closes par luy, escrites à Offlas, Roy des Merciours, le rend par Gladius huniscus. voyez Baudrier & Cimeterre.

Badiner, Ineptire.

Badinage, Badinerie, Nugæ.

Baffroy, Baffray, Buffroy, & Beffroy, (Caron le prononce en toutes ces façons) m. ac. est vn taudis & charpenterie faite de poutres esleuées de montans & croix S. André ou Bourguignonnes entre iceux, sur vne plateforme quarrée, en vn ou deux, ou plusieurs estages quarrez. Castellum trabearium, Et parce que telle charpente est vsitée aux clochers des Eglises, à y pendre & eriger les cloches, on appelle en quelques lieux des noms susdits vne bien grande & maistresse cloche, d’vne Eglise & mesme le maistre horologe d’vne grande ville. Le Baffroy sonne. i. la maistresse cloche sonne. Ce qui se fait ou en vne liesse publique, ou en vne alarme, & effroy d’vne commune. Baffray aussi se prend pour vne bastille faite de charpente, de laquelle les assiege ans battent les assiegez, comme d’vn petit fort, se retrayans en icelle aux saillies qu’on fait sur eux. Ainsi en vse Eng. de Monstrelet.

bagadet, voyez Mesopotamie.

Bagage, m. pen. C’est le menu equipage que les gens de guerre font porter apres eux, ou sur charretes, ou sur sommiers, ou sur le dos des goujards, et par consequent se prend aussi pour les chartiers, muletiers, et goujards, portans et menans ce bagage, Impedimenta, ac Sarcinae, Liu. lib. 23. comme le bagage suyvoit de pres l’armée. Impedimenta proxime insistebant exercitui, Et le bagage a esté defait Muliones, Aurigae ac calones pessum ierunt. Il vient de ce mot Bagues en pluriel, qui signifie hardes. Selon ce on dit en capitulation de guerre, ils s’en sont allez bagues sauues. Vt impedimenta asportarent pactum est. Ne de sarcinis atque impedimentis quicquam militibus detraheretur pactum est, Supellectili impedimentísque incolumibus expresserunt. Liu. lib. 23.

Gensdarmes prests sans bagage, Expediti equites.

Secours de guerre qui ne meine point grand bagage, Expedita subsidia.

Bestes seruans à porter le bagage, Iumenta sarcinaria.

Amasser son bagage, Sarcinas aut vasa colligere.

Trousser son bagage, Colligere vasa. Budaeus ex Cicerone.

Bague, f. C’est proprement vn anneau ou autre ioyau, où il y a pierre precieuse, vne, ou plusieurs. Ian le Maire és illustrations de Gaulle : Vn coursier houssé d’orfeurerie, & de campanes, & poiretes d’argent, l’estoille d’or au front, vne bague de dix esmeraudes au poitral. Mais en pluriel, Bagues se prend pour tous affiquets d’or ou d’argent d’vne femme, soient anneaux pendans, carcans, fermeillets, chaines ou autres. Selon qu’on dit, vne femme bien baguée, c’est à dire bien assortie de bagues. Et pour hardes voyez Bagages. Bague aussi est l’anneau qu’on ped à vne potence du bout d’vne lice ou carriere de cheual, dans laquelle les coureurs taschent de mettre leur lance, pour gaigner le pris. Selo quoy on dit courir la bague, pour tascher en pleine course de cheual mettre la lance dans ladite bague, & il a gaigné la bague, pour Il a emporté le pris, Brabium.

Vne baque qui se pend au col d’vne personne, Monile, Bulla.

Petites bagues ou affiquets pendus au tendron des oreilles, Inauris.

Moy, mes gens, & mes bagues, Vasa, comitésque mei. B. ex Liuio.

Baguenauder, Tu ne fais que Baguenauder, Nihil aliud quam nugaris.

Baguenaudeur, Nugator.

Baguenaudier, petit arbre ainsi appelé, Colutea, ou Colytea.

Baguette, f. est vne verge longuette & desliée, qu’on porte communémet à cheual. l’Italien dit Baccheta, & bagheta. Mais la baguette des veneurs est vne verge plus renforcée que la dessusdicte, de la grosseur de deux ou trois poulces par la poignée, & de six ou sept pieds de long, qui leur sert pour battre les chiens en chassant quand ils faillent : laquelle baguete, ils ont vs & coustume ceremonieuse de porter verde & à tout son escorce en esté, & en hyuer escorcée & blanche.

Bahu, m. acut. Et coffre de (ou à) Bahu, est vn coffre couuert de cuir à bandes de lames de fer, clouées à petits clouds. Il y en a qui cuident qu’il vient de ce verbe Latin, Baiulo, parce qu’on en vse à porter des hardes sur des mulets, qui partant sont appelez mulets de coffres. Muli baiuli. L’Alemand dit bien, Bahaltnuss, pour armoire, Armarium, & Bahalten, pour garder, mettre en garde en coffre, ou armoire, ou autre lieu, quelque chose, Seruare, reponere, reseruare.

Arca camerata, Cista.

Bai, Baiard, voyez Bay.

Baie, Bacca lauri,

Bailler, Attribuere, Conferre, Erogare, Praebere, Propinare, Tradere, Transcribere, Tribuere. Semble qu’il vienne de βάλλω, id est mitto, Car celuy qui baille, emittit à se.

Bailler & deliurer, Praestare, dare.

Bailler à louage, ou à ferme, Ablucare, Elocare.

Bailler à ceux qui viendront apres nous, Posteris prodere.

Bailler à cognoistre ce qu’il faut faire, ou ce qui est à auenir, Praemonstrare.

Bailler à entendre, & enseigner, Edisserere.

Bailler fort à faire, Negotium exhibere.

Bailler en don, Donare.

Bailler en garde, Credere alicui aliquid, Concredere.

Bailler à credit, Credere.

Bailler à vsure, Dare foenori.

Bailler caution, pleige, respondant. Fideiubere, Satisdare, Cauere.

Bailler en gage, Dare pignori. Oppignerare.

Bailler congé, Exauthorare, Ablegare, Dimittere.

Bailler à quelqu’vn blasme, Causas in aliquem congerere.

Bailler charge, Mandare.

Bailler à quelqu’vn la charge de loüer vn autre, Tribuere alicui praeconium.

Bailler la chasse, Calcar admouere.

Bailler de l’vn à l’autre l’administration d’vne Prouince, Prouinciam per manus tradere.

Bailler contrepois, Saburrare.

Bailler quelque couleur, Praetexere.

Bailler vn coup, Imponere vulnus, vel Infligere vulnus.

Bailler vn souflet en la iouë, Colaphum incutere, vel infligere, Ducere colaphum alicui.

Bailler vn coup de poing bien serré, Pugnum impingere.

Dieu baille courage, Deus ipse animos sufficit.

Bailler ou apporter dons à quelqu’vn de tous costez, Dona alicui coferre. Bailler vn chaumouflet, Fumidi linteoli nidorem è cucullo chartaceo in nasum inflare, vel inspirare.

Ie luy bailleray sur le dos, Ipse mihi tergo pœnas pendet.

Bailler les noms des tesmoins, Edere nomina testium. Cic. 4. in Verrem. Liu. lib. 10. bell. pugnici.

Baille de l’eau pour lauer les mains, Cedo aquam manibus.


Bailler sa fille en mariage, Filiam nuptum dare, vel nuptui,

Bailler tour, Diem alicui dicere.

Bailler loy à la ville, Legem ciuitati constituere.

Baille çà la main. Cedo manum siue dextram. B. ex Terentio. Fer contra manum.

Bailler vne œillade, Limis aspicere. Bud. ex Quintiliano.

Bailler des requestes pour faire iuger son procez, Supplicibus libellis flagitare vt curia sibi vacet, vt sibi Curia in consilium eat.

Parties appointées à escrire & respondre, ou bailler additions de huitaine en huitaine, Ligatores octonis diebus scribere vicissim, rescriberéque iussi.

Bailler griefs, Commentarium querulum edere.

Bailler saluations de tesmoins, Maledictis testes infamantibus & eleuantibus rescribere, Argumentis probrosis rescribere, Maledicta probrosa scripto diluere.

Bailler requeste pour auoir communication & copie de quelques actes par les mains du greffier, Libello supplici postulare actorum sibi inspiciendorum potestatem fieri per scribámque describendorum.

Bailler ou tendre la main à aucun, In aliquem manum intentare.

Bailler la main l’vn à l’uatre, Dextras interiungere.

Bailler nom aux choses, Notare res nominibus nouis.

Bailler or pour or, Expendere aurum auro.

Ie le vous baille pour tel qu’on me l’a baillé, Non facio litem meam. B. ex Gellio.

Bailler la pelotte l’vn à l’autre, Pelotter, Datatim ludere.

Bailler la reuange, Certaminis potestatem reddere, lusus repetendi copiam facere.

On luy a baillé sergeans pour faire les cotraintes, Assignati apparitores.

Bailler sa terre à hoüer à pris d’argent, Locare, agrum fodiendum.

Bailler plusieurs tormens, Excarnificare.

Baillez à cet homme ce qu’il demāde, Hominem istum quamprimum absoluitote.

Bailler ce qui est necessaire pendant qu’on est en la prouince, Vsum Prouinciæ supplere.

Bailler ce qu’on a promis, Diem promissorum repræsentare, Exhibere promissum.

Ie ne t’en baillerois pas cela, en demonstrant quelque chose qui ne vaut rien, Istoc vilius.

Bailler vn pour autre, Mutare aliquid cum altero.

Bailler à rente, Praedium oppignerare annua pensitatione.

Ie le te baille sur ta conscience, Hoc credo religioni tuæ.

Bailler vent, Relaxatis spiramentis aërem infundere.

Bailler autant à l’vn comme a l’autre, Aequare.

Bailler par escrit & declaration, Edere scriptum.

Bailler par escrit le double ou copie de quelque chose, Exscribere alicui.

On n’en baille plus tant, Pretium abiit.

A qui on a baillé quelque chose en garde, Depositarius.

L’office baillée à celuy à qui elle appartenoit, & en estoit digne, In loco posita ædilitas.

Mettre quelqu’vn en la baillie d’aucun, sous l’esperance qu’on a de sa foy, & du bon traitement, Deponere libertum apud fidem alicuius.

Baillé & donné. Praebitus, Tributus, Attributus, Erogatus.

Ce qui est baillé de nature à vne chacune bonne personne, Id quod optimo cuique natura tributum est.

Baillé en garde, Commendatus.

Bail, Traditio.

Bail à ferme, Bail à louage, Ablocatio, Elocatio, Contractus elocationis.

Baillement, Traditio, Tributio.

Bailleur, Praebitor, Tributor.

Bailleur de beaux iours, Nugator, Crestologus.

Baillet, ou Paillet, Couleur baillet, ou de paille, Heluus color.

Baillet, Qui a vne tache ou estoille au front, Nigram medio frontem distinctus ab albo Instrumentum quo alicuius rei traditio alteri sub certa pensitatione fit. De là vient Bail à ferme, Bail à louage, locatio.

Bail à rete, ou Bail d’heritage, Emphyteusis, Ie ne veux pas affirmer que ce mot vienne de {{hébreu}} des Hebrieux, mais {{hébreu}} est autant que Bailler, Tradere.

Baillistre, Tutor datiuus, par ce que le iuge le baille aux mineurs.

Bailli, Dioecetes, dioecetae, Nomarcha. B. Ainsi appelé, parce qu’il a en sa baillie, c’est à dire soubs son gouuernement, & iurisdiction, ceux de son bailliage. Et notez qu’au pais de Langue d’ouy on appelle communéement Bailly celuy qui és pays de Languedoc & adiaces on appelle Seneschal, Combien que audit pays de Langue d’ouy il y ait aussi quelques Seneschaux. Le Languedoc dit Baile en masculin pour le magistrat du village, Et Baile en feminin pour vne nourrice, le tout de Baillie, par ce que tant ledit magistrat a en son gouuernement le village, que aussi la nourrice son nourrisson.

Bailliage, Dioecesis, Iuridicatus, Praefectura, Prouinciæ. Bailliages ou Seneschaucées, Municipia, Præfecturæ & dioeceses, Nomarchiæ, Nomi, Toparchiæ. B.

Baillie, Puissance, mandement & authorité, Ie ne vueil estre en ta baillie & gouuernement, Berinus, Ils seront en vostre baillie. Guy de Warich, c'est à dire puissance, seigneurie & domination.

Baillon, Epistomium.

Baillonner, Iniicere epistomium.

Bain, Balneum, Balinæum.

Le lieu en la maison où sont les bains & estuues, Balnearium.

Maistre des bains ou estuues, Balneator.

Appartenant à bains, Balnearius.

Baigner en quelque liqueur, Insuccare.

Baignoire, Labrum.

Baiser quelqu'vn, Basiare, Affigere osculum, Aliquem osculo impertire, Osculum dare, aut ferre, aut pagere, Osculari, Suauium dare, aut facere, Sumere suauium, Suauiari.

Baiser quelque chose, Libare aliquid. B.

Baiser hastiuement en passant, Osculum ingerere.

Baiser, ou estre baisé, Osculari, Exosculari.

Baiser doucement, Dissauiari.

Baiser estroittement, Deosculari.

Baiser sa fille, Oscula libare natæ.

Baiser quelqu'vn en rendant l'ame, Extremum spiritum alicuius excipere.

Baiser la terre, Contingere terram osculo.

Baise-la à ma requeste, Ei meis verbis suauium des.

Il ne baisoit pas de bon cœur, il n'y prenoit pas grand plaisir, Osculum illud fuit, non suauium.

Baisoter, Oscula subinde repetere.

Vn baiser, Basium, Osculum, Suauium.

Ie ne parle point des baisers & accolées, Ie n'en fay conte, Mitto iam osculari atque amplexari, id nihil puto.

Baiseur, Basiator.

Baisement, Basiatio, Osculatio, Exosculatio, Suauiatio.

Baisser, Se baisser pour saccoutter à l'oreille d'autruy, Dimittere se ad aurem alicuius.

Au baisser des lances, i. In concursu lanceariorum.

Baisser la teste, Demittere caput, Submittere verticem vel Deprimere.

Baisse les oreilles, Demitte auriculas.

Le iour se baisse & s'en va, Inclinat dies.

Baissé contre terre, Humilis.

Baissement de sourcils, Remissio & contractio superciliorum.

Bal, Danse, Saltatio, Chorea, {{grec}}, tripudio {{grec}}, tripudium, saltatio, quae ad tympana crepitantia, vel etiam ad cymbala desaltabatur.

Baller, danser, Saltare.

Balleur, danseur, Saltator.

Balade, Rhythmus, Homoeoteleuton. B.

Balance, Libra.

La balance d'vn Orfeure, Stratera, Trutina.

Quand la balance ne pend ne d'vn costé ne d'autre, & ne trebuche point, Æquilibrium.

Qui tient vne balance à la main, & pese quelque chose, Libripens, libripendis.

L'aigle se balance d'en haut, Librat se ex alto aquila.

Estre en grand balance d'aller ou ne bouger, hoc est, en doute.

Balancer, Librare. Balancer par metaphore, c'est pancher sans arrest, ores d'vn costé ores de l'autre, comme, Il balança longuement entre les deux opinions, & à la fin s'arresta en celle du Roy. Ainsi dit par ce que les bonnes balances s'entre-branlent trois ou quatre tours auant se tenir en arrest. Et le Cerf en termes de venerie est dit balancer, quand il fuit tantost d'vn costé tanstost d'autre sans fuite arrestée & certaine, ne sçachant quelle garite suiure.

Balancer la grandeur de l'estat d'vn Roy, c'est à dire, peser & bien considerer, Perpendere, Librare.

Balancer vne chose à vne autre, ou contre vne autre, c'est à dire, en faire comparaison, Contre-peser, Conferre.

Balancement, Libramen.

Balancines en fait de nauires, Sont deux petites cordes passans par les deux poulies amarrées aux deux costez de la poulie guinderesse tenans chacune à vn bout de la vergue du beaupré afin de soustenir balancer & tenir droite ladite vergue : duquel effet elles tiennent leur-dit nom.

Vn Balay, Scopæ, scoparum, Euerriculum.

Vn petit balay, Scopula.

Balier & nettoyer, Verrere, Conuerrere, Deuerrere, Euerrere.

Nettier ou nettoyer au balay, est tout emporter sans rien laisser, metaphore prinse des Orfeures & autres, Qui ramenta aurea & argentea scopis coaceruant. Conuasare, Corradere. Rabbi Scelonoh ben Gabirol en vn sien poëme l'a dit ainsi, {{hébreu}} {{hébreu}} {{hébreu}} i. Scopauit regnum Nabatheorum, diripuit, spoliauitque rebus planè omnibus, conuasauit in prædam.

Balieur de maison, Scoparius.

Les balieures de la maison, Nauci, Quisquiliæ.



baldac, voyez Mesopotamie.

Bale, Vne bale à ioüer, Follis.

Vn Balon, Folliculus.

Bale de fourment ou d'auoine, Acus, aceris, Folliculus, Siliqua.

Bale de marchandise, Fascis mercium, voyez Balles.

Vn balon, c'est à dire, petite bale, Fasciculus.

baleaires, Sont deux Isles en la mer d'Espagne, maintenant dites Maiorque & Minorque, Baleares insulæ.

Vne Baleine, Balaena.

Baligaut, Vn grand baligaut, & Maudolé, Caliga Maximini.

Baliueau, m. S'appelle l'arbre qu'on laisse debout, quand on abbat quelque taillis.

Balles, voyez Bale. Ce mot semble venir de βάλλω, id est mitto : pource qu'elles se font pour enuoyer dehors.

Balsamine, Autrement Pomme de Ierusalem, ou de merueille, Balsamine, balsamines, ainsi nommée à cause de la merueilleuse vertu & efficace qu'a l'huyle faite de ce fruit, à conglutiner & refermer toutes playes comme le baume.

Des Balustres, Fleurs d'vn Grenadier sauuage, Balaustium.

Balustres de menuysier.

Banier, ou Bannier, voyez Ban.

Banies, sont criées faites par authorité du Seigneur, ou de ses officiers.

Banir, C'est faire criées par mandement du Seigneur, ou de ses officiers.

Ban, m. C'est cry publique à voix ou son de trompe, Proclamatio per praeconem. Il fit cryer vn ban, en Oolin, L'Italien l'appelle aussi Bando. Et tant les criées faites des biens vaccans dans le fief d'aucun Seigneur que les publications faites au prone de l'Eglise d'vn futur mariage sont par mesme raison appelées Bans, Denunciationes bonoru vacantiu aut futuri coniugij. Ban aussi & arriere-ban signifie la conuocation, assemblée & trouppe des nobles d'vne Seneschaucée ou Bailliage tenans fiefs ou arriere-fiefs au dedans des enclaues desdits Seneschaucée ou Bailliage, Nobilium conuentus, Liu. lib. 23. Et ce selon ladite energie du mot ban, parce que telle Conuocation & mandement se fait par cry publique & son de trompe en la ville capitale desdits Seneschaucée ou Bailliage, en laquelle au iour à eux assigné tant iceux feudataires & arriere-feudataires sont à haute voix appelez, & a tour de roolle par les noms & tiltres de leurs dits fiefs ou arriere-fiefs. Mais qui voudroit tirer ce mot Ban François, de cest autre Bann Allemant, qui signifie vn Champ, ce ne seroit sans quelque couleur de raison : Car tout ainsi que Feudum & retrofeudum Latinizez, & fief & arriere-fief François viennent de Feld Allemant, qui aussi signifie vn Champ, estant le fief vn territoire, marche, ou contrée assignée à bailler par inuestiture au gendarme on soldart à la charge de certain deuoir, seruice, foy, hommage & recognoissance de subiection enuers celuy qui a droit d'en faire inuestiture & assignation : par mesmes raisons de Bann Allemant qui aussi signifie Champ, peuuent venir Ban & arriere-ban François, d'autant que les suiets audit ban & arriere-ban sont ceux qui tiennent les territoires, marches, ou contrées par la ferme & aux champs, ainsi que dit est, A cause desquels tenemens ils sont obligez ausdits deuoirs, seruice, foy, hommage & recognoissance de subiection enuers ceux qui en ont fait l'octroy & inuestiture, ou enuers ceux qui d'eux ont droit & cause. Suiuant cette deduction, Four & moulin Banier, ou Bannier (selon l'orthographe dudit mot Allemant) qu'on dit aussi four, & moulin à ban ou bannal, sera entendu le four & moulin du Bann, c'est à dire du champ, territoire, marche ou contrée ainsi que dit est, baillé & assigné, duquel four & moulin le feudataire est tenu bailler sa declaration on adueu, comme de membres appartenances & dependances de son Bann, c'est à dire de son fief, ayant droit à cause desdits four & moulins Banniers, ou Bannals, ou à ban, de contraindre ses suiets estagiers du bourg où ledit four est assis d'y venir fournier & cuyre leur pain, & acquiter le profit du fournage, & les estagiers coustumiers là demeurans dans la banlieue dudit moulin d'y venir moudre leur bled. Lesquels feudataires au temps de la premiere institution & octroy des fiefs, auoient four & moulin Banniers, si la concession & octroy de leur fief le portoit par expres, & no ia par vertu de leur fief nuëmet, mais depuis que les fiefs ont prins forme & regle de droit coustumier selon le degré de iustice que le feudataire a en son fief & selo la coustume du païs, qui n'est pas la mesmes toutes pars, Il est fondé ou non fondé, d'auoir four ou moulin à Ban.

Appeler à ban & fiches, est appeler vn absent à cry public & attache d'affiches aux lieux publiques, Absentes aut latitantes denunciationibus, edictis ac libellis euocare. B.

Rappeau de ban, Commeatus, remeatusque liber extorridatus codicillis regis.

Ban & arriere-ban, Euocatio & subeuocatio. B.

Crier le ban & arriere-ban, Euocationem & beneficiariorum militum conuentum in diem certam edicere. Liu. lib. 22. Nobilium qui fun dos beneficiarios possident sublatis vacationibus edicere.

Qui mene le ban, Praefectus euocatorum, ex Cic.

Banc, ou siege, Abacus, Scabile, Scamnum, Sella, Semble qu'il vient d' Abacus.

Banc d'argentier, Taberna argentaria.

Bancs qui sont bas, Subsellia, subselliorum. Les bancs sur lesquels sont assis ceux qui gaschent & tirēt à l'auiron, Transtra, Transtrorum.

Bancs de Procureurs, Plutei cognitorij.

Bancs en fait de marine sont ces longs dossiers de sable emmoncelez dans la mer, qui font briser le flot contre. Ils sont ainsi appelez, parce que tels dos longs sont esleuez comme heurt parsus l'autre sable, comme les bancs par-dessus le plain.

Bande, f. penac. Aucuns escriuent Bende, mais est prononcé par a obscur, selon la regle de la voyele c, quand elle est en mesme syllabe auec la consone n, horsmis és tierces personnes plurieles des verbes, & signifie proprement vne piece de quelque estoffe que ce soit, longue & estroitte, Fascia. Selon ce on dit, Vne robe bandée de velours, satin, taffetas, toile d'or ou d'argent. Et en fait d'armoiries, vne Bande est celle qui estant plus large que n'est le baston, ne la cotice, descend par trauers de la teste au fonds de l'escu. Et en cas d'embattage de roües, Bande est la piece de fer de la largeur du dos de la roüe, laquelle est cloüée à clouds de bande sur le dos de ladite roüe. Et entre Chirurgiens, Bande est le drappeau taillé long & estroit, dont ils bandent les medicaments par eux appliquez aux blessez & malades, dont les diminutifs sont Bandeau & Bandelette. Et parce qu'anciennement, comme fait-on encores, les Ensegnes des gents de guerre, estoient faites de plusieurs telles bandes de diuerses couleurs, cousues ensemble, dont paraduenture sont venus les mots de Badiere & Banderole (si mieux on n'aime que l'vn & l'autre descendent de Ban) on appelle Bade en fait militaire, la compagnie de soldats assemblée & marchant sous vne telle bandiere, dont viet par composition le verbe desbander, & cette maniere de parler, à la desbandée, comme quad on dit, Ils se sont desbandez & marchent à la desbandée, c. sans suiure leur Ensegne. Et par translation on appelle Bande, quelque copagnie que ce soit d'hommes ou de femmes, ou d'eux deux ensemble, quand ils vont en trouppe, comme, Voila belle bande, &, Ils sont belle bande, c. belle compagnie. Et par mesme figure dit-on quelques-vns s'estre bandez contre vn tel, c. coniurez, qui ont promis ensemble vne ligue & factio au preiudice d'vn tel, Coniurati, parce que comme l'homme de guerre se venant mettre sous vne Bandiere & Ensegne, fait serment de n'abandonner sa Bande, marcher & combattre à outrance en icelle : ainsi ceux qui se bandent (c'est à dire, qui se mettent de compagnie, comme s'ils deuoient marcher sous vne Ensegne) contre aucun, se font le serment l'vn à l'autre de ne s'abandonner, ce que le mot Latin Coniurati importe.

La bande ioyeuse, Thiasus hilaritatis, Thiasotae hilarium.

Qui sont de la bande ioyeuse, Synthiasotae hilaritatis. B.

Bande d'hommes, Grex hominum, Caterua, atque conuentus.

Bande & compagnie tres-courtoise des poursuiuans, Officiosissima natio candidatorum.

Bande de gens de guerre, Copia & Copiae.

Petite bande de gens de guerre, Copiola.

Vne bande de gens de pied, Peditatus, Caterua.

Vne bande de gens à pied des plus gentils compagnons qui fussent en tout l'ost des Romains, qui estoient gardez pour les derniers mets, si les deux premieres bandes estoient deffaites ou repoussées, Triarij, triariorum.

Bande de gens-d'armes, Turma.

Vne bande de dix hommes, Decuria.

Vne bande de gens de guerre contenant 1250. hommes, Cohors.

Vne ancienne bande de gens de guerre des plus robustes, comme de l'aage de trente à trente cinq ans, Principia, plurale.

La bande de quelque Capitaine, ou toute vne armée, Manus.

Les bandes des legions, Legionariae cohortes.

Les cinq bades des hommes d'armes Romains assistans pour conseil aux magistrats Romains cognoissans des causes criminelles, Decuriae.

Qui est d'vne mesme bande, Turmalis.

De sa bande, Ex suo numero.

Ceux de la bande, Gregales tui.

Qui est de la bande ou compagnie, Manipularis.

Qui estoient de la premiere bande, Classici.

Qui estoit de la seconde bande apres Crassus, Qui erat M. Crassi quasi secundarius.

Couché au rolle de la bande, Centuriatus.

Vne armée sur la mer, partie en deux bandes, Bipartitò classis distributa.

Distribuer en cinq bandes, In quin que classes distribuere.

Enroller aux bandes, In numeros referre.

Il n'est pas encore enrollé aux bandes, Neque adhuc nomen eius in numeros relatum est.

Distribuer par bandes, Centuriare.

Desployer ses bandes, & mettre en ordonnance, Explicare agmen dicuntur imperatores.

Se diuiser & faire bande à part, Secedere, Secessionem facere.

Par bandes, Castellatim, Cateruatim, Manipulatim, Turmatim.

Par petites bandes, Cuneatim.

Mettre par bandes & enroller des serfs, Seruorum vicatim tota vrbe celebrare descriptionem.

Mis par bandes, Aequati numero.

Ordonner par bandes, Distribuere in numeros.

Apres qu'ils estoient assemblez & ordonnez par bandes, Vbi ad decuriatum aut centuriatum conuenissent.


Diuiser & rediger par bandes, Decuriare.

Vne bande & ligue, Factio.

Vne bande ou ruben de teste, Vitta.

Vne bande ou bandelette, comme celle dequoy on lie les petis enfans, Fascia.

Bandes de fer crochues par le bout, Hami ferrei.

Bande qu'on met autour d'vn habillement, Limbus.

Bander, Fasciare, Caput lana alligare.

Bander ou bender vn arc, Arcum intendere, Curuare, Sinuare, Flectere, Lentare, Lunare, Tendere.

I'ay paour que tu ne bandes si fort ton arc, que tu men rompes la corde, Vereor ne istaec fortitudo in neruum erumpat denique.

Bander les yeux, ou la teste, comme quad on veut coupper la teste à vn homme, Obnubere caput. B. ex Liuio.

Quand les auditeurs se bandent & fauorisent à diuerses parties, Diductu in partes audientium studium.

Quand on bande les yeux à aucun, Obductio capitis.

Bandé, Vittatus.

Arc bandé, Tensus arcus, Contentus, Intentus, Sinuatus.

Bandage d'arc, Intensio arcus.

Vn bandeau, ou fronteau, Pittacium.

Bandelette, Tenia.

Banderolle, C'est vne petite bandiere & baniere telle qu'ou porte au bout d'vne lance, ou qu'on met au haut des arbres d'vn nauire. Aucuns dient Bannerolle, Vexillulum.

Bandon, m. acut. C'est liberté & licence de faire ou dire, Indulgentia, licentia, venia, voyez Abbandon.

Bandon, Indulgentia, Licentia.

Donner bandon à aucun, Indulgere.

Bailler trop de bandon à aucun, Luxuriosè, nimisque liberaliter habere aliquem.

En permettant & donnant bandon, Indulgenter.

Banier, Moulin banier, ou à ban, Moletrina publica, voyez Ban.

Four banier, ou bannal, ou à ban, Furnus publicus, voyez Ban.

Baniere, Vexillum, Signum.

Banir, ou Bannir, Exilio afficere, In exilium agere, Relegare, Ciuitate alicui adimere, Redigere ad (vel in) peregrinitatem, Proscribere.

Banir à son de trompe, Præconio promulgare & proscribere.

Banir quelqu'vn, & le priuer de la presence du Senat, Eripere alicui cospectum Senatus.

Il auoit mieux aimé se banir, que demeurer en son païs, Exilium patria sede mutauerat.

Se banir soy-mesme, & de son bongré, Exilium suscipere, In exilium abire, In voluntarium exilium concedere.

Banir & chasser hors des fins & limites, Exterminare.

Estre bani, Exulare, Ire in exilium, Nomen exulis subire, Ciuitatem amittere.

Estre bani de la Cour, Excuriari, Curia excludi.

Bani, & ses biens declarez confisquez, proscriptus, bonáque eius adnotata.

Estre bani à tousiours, Aetatem exulare, Perpetuo exilio mulctatum esse.

Bani de la preuosté. Reus abstinere finibus praefecturae iussus.

Bani de la ville & fauxbourgs, Iussus excedere pomoeriis & suburbanis.

Bani d'Asie, Desertor Asiae.

Vn bani, Apolis, Extorris, Exul, Proscriptus.

Venir à auoir le nom de bani, Nomen exulis subire.

Banissement, Eiectio, Exilium, Relegatio, Ademptio ciuitatis, Proscriptio.

Banissement de citoyen, Expulsio ciuium.

Malefice puni par bannissement, Multatum exilio maleficium.

Mettre au neant vn banissement & confiscation de corps & de biens, Hominis & bonorum adnotationem circumscribere.

Ban-lieuë, f. C'est la contrée en distance d'vne lieuë seant aux enuirons d'vne ville qui est censée de mesme droit & priuilege que la ville, Suburbana praedia intra primum lapidem.

En la ville & ban-lieuë, In vrbe & ad primum lapidem, vel ad mille passuum suburbanorum.

Hors la ban-lieuë, Extra primum lapidem.

Vne Banne & grand panier, Cista.

Banneret, voyez Baron.

Bannerolle, voyez Banderolle.

Banniere, ou Baniere, Vexillum, Signum. Aucuns estiment ce mot venir de Bann Allemāt, qui vaut autāt que feld, & signifie champ & consequemment fief, ou champ fieffé, & l'estiment d'autant que nul ne portoit bannieres anciennement sinon les Banneretz, Barons, Contes, Marquis, Ducs, Princes, Rois, & Connestables, Admiraux, maistres des Arbalestriers, & Mareschaux, iaçoit qu'ils ne fussent Barons ou Banneretz, & ce par dignité de leurs offices, & ne portoient que pennons, comme si nul gentil-homme sans fief de tiltre n'eust anciennement droit d'auoir bannieres. Mais il est plus prochain voisin de Baner ou Banner aussi mot Allemant, signifiant Vexillum, Enseigne, que de Bann. Außi de Baner à Baniere, le passage en est plus court & plus aisé. Anciennement l'vsage des bannieres estoit des gents de cheual : mais depuis que ces mots de Cornette & Guidon sont suruenus, s'estant aneanty le mot de Bannieres parmy les gens de cheual, il a esté rauallé aux gens de pied, ce que monstre ce mot Bande, prins pour vne compagnie de gens de pied, qui vient de Banniere, parce que chaque compagnie de gens de pied a sa Banniere particuliere. Außi tant le Picard, que le Prouençal, & le Languedoc, pour Banniere disent Bandiere. Ainsi que fait l'Espagnol aussi, disant Vandera, pour ce mesmes. Duquel le diminutif Banderole est encores vsité entre les cheuaux legers, & és ornemens des galeres, galions & nauires. Mais lesdits gens de pied n'vsent à present que de ce mot Enseigne, tant pour Banniere que pour Bande, c'est à dire, tant pour signifier le drappeau, que pour signifier la compagnie, estant demeuré ledit mot de Baniere en vsage aux Eglises & processions, voyez Pennon.

Aller contre ou sur aucuns à Bannieres desployées, est les aller combatre, leur liurer bataille, parce que se presentant l'occasion de la bataille, toutes les Banieres sont desployées & mises au vent, pour l'ordonnance des compagnies, és bataillons & esquadrons, & du combat mesmes. Nicole Gilles en la vie de Philippe de Valois. Mais quand ceux de la ville sceurent sa venuë, ils s'armerent & allerent au marché. Et lors le Conte & Messire Robert de Fiennes vindrent contre eux à Bannieres desployées audit marché, & s'entre-batirent tres-bien, & y eut mout de gens tuez.

Banniere de France, est celle qui est portée deuant le Roy és cheuauchées militaires, armées & batailles, Francicum Liliorum vexillum. Laquelle est semée de fleurs de Lys sans nombre, ainsi que l'ancien Escu des armes de France le fut auparauant l'an 1380. que Charles sixiéme les reduit au nombre de trois. Nicole Gilles en la Chronique dudit Roy, semblablement voulut & ordonna, que là où ses predecesseurs Rois auoient porté en leurs armes vn Escu d'azur, tout semé de fleurs de Lys sans nombre, deslors en auant n'y eut que trois fleurs de Lys seulement.

Bannir, voyez Banir.

La Banque, Mensa, Trapeza, trapezae.

Ie te feray deliurer argent par la banque pour voyager, A trapezita dabo tibi viaticum.

Enuoyer de l'argent, ou faire tenir de Rome en Athenes par la banque, ou par lettres de change, Collybo pecuniam curare, vel mittere Athenas, Permutare pecuniam Athenas. B. ex Cicerone.

Banquier, Mensarius, Mensularius, Trapezita.

Vn banquier, pour Tapis à mettre sur vn banc, Stragulum abaci, Tricliniarium, Polymita tricliniaria. B.

Banquiers, ou tapis de Turquie, Polymita Phrygia.

Banqueroutte, Semble plus raisonnable Banqueroupte, c'est à dire rompuë, comme qui diroit, Banqua rupta.

Faire banqueroutte, Foro cedere, Solum vertere, Decoquere.

Banqueroutier, Decoctor.

Banquet, Coena, Concoenatio, Conuiuium, Symposium.

Banquets, quand on conuie l'vn l'autre, Circumpotatio.

Petit banquet & repeüe franche, ou l'argent que bailloient les riches Romains à ceux qui au matin à leur leuer leur venoient faire la cour, & dire le bon iour, Sportula.

Vn banquet sumptueux & magnifique, Coena pollucibilis, Dapalis coena, Epulae epularum, Lautissimum conuiuium, Polluctum, Opiparè apparatum conuiuium, Pontificalis coena, Adiicialis coena. B.

Vn grand banquet où on boit bien, Ebria coena.

Banquet où il ne faut que torcher la bouche, Asymbolu conuiuium. B.

Banquet seruy de tous mets & entre-mets, Epulum adiiciale. B.

Banquet solennel à tous venans, qui se faisoit anciennement à la dedicace d'vn temple, en vn triomphe, és funerailles, ou autrement, Epulum.

Vn banquet si abondant qu'on ne sçait lequel prendre le premier, Dubia coena.

Banquet excessif & de grande superfluité, Sumptuosa coena, Profusae epulae.

Les banquets qu'on fait le lendemain des nopces, Repotia.

Banquets qu'on faisoit és conuois & obseques des trespassez, Parentalia.

Appartenant au banquet, Epularis.

Qui est conuié ou inuité au banquet, Conuiua, Epulo.

Le iour du banquet solennel, Epularis dies.

Vaisselle seruant aux banquets, Vasa conuiuialia.

Esbatemens qui se font és banquets, Conuiuialia obiectamenta.

Boire largement au banquet, Vino largius epulas celebrare.

Se trouuer au banquet, Se conuiuio reddere.

Parmy les banquets, Ad vinum.

Accoutrer vn banquet elegamment & richement, Magnificè & splendidè ornare conuiuium.

Aller au banquet, Conuiuium inire,

Aller aux baquets de ses voisins, ou les appeler au banquet, Coplere conuiuium vicinorum.

Appeler au banquet, Accersere in conuiuium.

Apprester vn honeste banquet, Pollucere.

Faire grand banquet, Celebrare conuiuium, vel epulas, Conuiuari, Agere conuiuium.


Faire le banquet des espousailles de quelqu'vn, Sponsalia alicui praebere.

Faire le banquet le iour de sa natiuité, Natalia dare.

Faire banquet à autruy, Conuiuium haberè, Epulum facere, vel factitare.

Faire vn banquet à aucun de viandes bien appareillées, Apparatis epulis aliquem accipere.

Faire banquets des deniers de la chose publique, Conuiuari de publico.

Faire souuent banquets, Obsonitare. B.

Regretter les banquets, Deflere coenas.

Renforcer le banquet de viandes, Epulas instaurare.

Qui fait banquet, ou vn faiseur de banquets, Conuiuator, Obsonator. B. ex Terentio.

Celuy qui faisoit le banquet public au peuple à cause d'vn mortuaire, Dominus epuli.

Banqueter, Agitare conuiuium, Comessari, Compotare, Epulari.

Banqueter ensemble, Coepulari.

Apprester à manger & banqueter à aucun honestement, non point trop escharsement, ne trop largement, Commodum obsonare.

Qui banquete auec d'autres, Compransor.

En banquetant, Ad vinum.

Banqueterie, Comessatio.

Banqueteur, Comessator.

Banquetement, Epulatio.

Bans, Qu'on fait deuant les espousailles, Præconia sponsalitia, voyez Ban.

Acheter les bans, ou Estre dispensé des bans, Solui iustis sponsalitiis, Solennitatibus sponsalium solui, Trium praeconiorum quae fiunt in fanis, necessitatem redimere, voyez Ban.

Baptesme, Baptismus, vel Baptismum, vel Baptisma, baptismatis.

Baptizer, Baptizare, Purifico rore perfundere, Initiali sacramento adigi in verba christi, & rogari sacramento, on dit, Vis baptizari ?

Baptizé, In lustrari piscina mersus, Baptizatus, vel intinctus, Aqua & Spiritu interpolis.

Estre baptizé, Per aquam & Spiritum adoptari.

Prestre qui baptize, Mysticus aliptes, Lustricus aliptes.

Les fons à baptizer, Baptisterium.

Baptisecula, voyez Bleuets.

Bar, Est vne ville appartenant au Duc de Lorraine, dont toute la Conté de Barrois (qui depuis a esté erigée en Duché,) a prins le nom, & est du fief & hommage lige de la Couronne de France, Barrum. Bar aussi est vne dictio indeclinable, qui empire le mot auquel elle est iointe par composition, comme en Barlue, & Barlong, voyez Barlue & Barlong.

Les Barrois, Barrenses.

Barat, m. acut. Est tromperie, fraude, principalement en marchandise, Fraus, dolus malus, deceptio. Ainsi l'on dit, Contracter sans fraude, barat ne malengin, Benè pacisci ac sine fraudatione, Bona fide conuenire. C'est vn mot grandement vsité és pays de Languedoc, Prouence, & adiacents. Lesquels en font vn verbe actif en leur langue, Barator, c'est Barater, qui signifie tromper autruy en fait mesmement de marchandise, vendant, acheptant ou trocquant, & en vsent aussi pour trocquer ou eschanger vne chose à autre. Et outre encores en font vn nom adiectif, Baratier, & Baratiere, pour celuy ou celle qui est coustumier de frauder autruy, Fraudulentus, Fraudator, Fraudulenta, Fraudatrix.

Barater, verb. act. acut. Deceuoir, tromper, voyez Barat.

Barateur, m. acut. Decepteur, trompeur, frauduleur, voyez Barat.

Baratte, f. penac. Est vn petit barril à douues, fonds & cerceaux, de la hauteur de deux pieds, rond, large par le bas, & estroit à l'emboucheure, laquelle est à fonds leuis, ou plustost à couuerture leuisse, percée au milieu à passer le manche de l'instrument appelé Bat-beurre, par lequel trou apres que la baratte est enuiron pleine de lait, on le bat haussant & baissant ledit Bat-beurre, qui trempe dans le lait qui est dedans la baratte, tant que le beurre soit fait.

Barbacane.

Barbare, Et qui n'estpoint de nostre langage, Barbarus.

barbarie, Barbaria, vel Barbaries, Africa minor.

Appartenant aux Barbares, Barbaricus.

Barbarisme, c'est aucunefois le contraire de Ciuilité, Barbarismus.

Forest Barbarique, voyez Forest.

Barbaude, Ceruisia, Zythum.

Barbaudier, Ceruisiarius.

Barbe, f. penacut. Est proprement le poil qui croist aux ioües, leures & menton, soit à l'homme, soit à la femme, quand par grande virilité elle est ainsi velue, Barba, dont ledit mot est prins, car le poil qui croist en la teste & autres parties du corps, n'est comprins ne appelé de ce nom, ains poil, Pilum. Selon ce Clodio second Roy de France, Payen, fut surnommé non barbu, ores qu'il fust fort velu par tout son corps (comme recite Nicole Gilles en sa Chronique,) ains cheuelu sans plus. Et l'Empereur Barberousse, eut tel sur-nom à cause du teint de sa barbe, ores qu'il ne laissast d'estre pelu és autres endroits de sa personne. La barbe est marque de respect & dignité en l'homme. Et partant & les Philosophes, & les Rois l'ont portée & nourrie de tout temps. Et les adoptions ou affiliations estoient anciennemet celebrées & faites par attouchement de la barbe du pere adoptant. Nicole Gilles en la vie de Clouis, Alaric Roy des VVisigots feit feintement alliance au Roy Clouis, & par l'attouchement de sa barbe, selon la coutume ancienne, l'adopta son fils, & l'institua son heritier, par ce qu'il n'auoit nul enfant. Außi en tēps de dueil public, on la mettoit bas au temps iadis, comme recite Suetone, In Caligula. Dont les Portugais en temps de dueil par mort, font l'opposite, car ils la laissent croistre sans culture, l'an de dueil durant.

La barbe qui commence à venir, Barbe follete, Lanugo, Prima barba, Incipiens barba.

Qui n'a point encore de barbe, Imberbis, Inuestis.

Barbe de cheure, Aruncus.

La barbe d'vn coq, Palea.

Barbe fort longue, Promissa barba, vel immissa, Longa.

Commencer à auoir barbe & deuenir homme, Pubescere.

Faire à Dieu barbe de foarre, Praua religione Deum solicitare.

Barber, est faire la barbe, Tondere, Radere, Abradere, Demere barbam. Vnde Barbier, Tonsor, & esbarber, oster la barbe. Esbarbé, Impubes.

Ils faisoient la barbe & les cheueux à leur pere, Tondebant barbam & capillum patris.

Mettre en barbe à aucun, voyez Teste, en la locution, Mettre en teste. Opponere. Lui. lib. 23.

Vne herbe appelée barbe de bouc, Come, Tragopogon, Hirci barba.

Barbes, Maladie & pustules qui viennent és langues des cheuaux, Ranae, ranarum.

Barbet, Barbatulus.

Barbette, Barbula.

Barbu, Barbatus.

Barbier, Tonsor.

Vn Barbier rait l'autre, Tonsores inter se rasitant.

L'ouuroir d'vn Barbier, Tonstrina.

Barbiere, Tonstrix.

Barberousse, Aenobarbus.

Barbeau, Poisson de riuiere, Barbus, sic enim vocat Ausonius In Mosella, his verbis, Laxos exerces Barbe natatus, Mullus barbatulus.

Barbillon, petit barbeau, Mullulus, Barbulus.

Barboter de froid ou de paour, Horrere frigore vel pauore, Mento tremere vel trepidare, Crepitant mihi dentes prae frigore.

Barbote, Espece de poisson fort semblable à vne lote, Barbota.

Barboter quelques paroles entre les dents, Mutire, Mussare.

Barbotine, Absinthium marinum, siue Seriphium. Aucuns l'appellent mort aux vers

Barboüiller, Maculare, Commaculare, Inquinare.

Barbue, Poisson, Rhombus laeuis, passer. Vide Plinium, lib. 9. cap. 10.

Barbute, Baccula, Epistomium, En ancien langage Barbutes estoient hommes d'armes, ainsi appelez pour l'habillement de teste à mantonniere qu'ils portoient. Et le Florentin en vsoit iadis en cette mesme significatiō, disant Barbuté en pluriel, huomini d'arme, voyez Landin, en son comentaire, Sur le paradis de Dante. Barbute aussi est vn habillement de teste fait en facon de Domino, masqué & non masqué, qu'on porte par les champs l'hyuer, quand il fait grand froid, vent verglassant, ou quand il neige.

barcelonne, Ville principale de Catalongne en Espagne, Barcino, voyez Barselonne.

barcha, region d'Afrique, Marmaricha.

Bardane, Allobrogibus, Punaise, Cimex.

Vne herbe appelée Bardane & Lappe maieur, Personata.

Bardeau à couurir maisons & aisselles, Scandula, scandulae.

Bardes de cheuaux, Phalerae, phalerarum, Cataphrama, Lorica equina.

Barder, Phalerare.

Bardé, Phaleratus.

Barguigner, Disceptare de pretio.

Barguigneur, Disceptator.

Bariquelle, Linter, lintris.

Barlong, m. acut. Est dit ce dont la longueur n'est en tout endroit egale, Alia parte longior. Ainsi dit-on vn vestement estre barlong, quand il est plus long d'vn costé que d'antre. On le pourroit rendre par cestuy Grec, έπρομηκήζ. Il est composé de Bar, diction empirant le mot auquel elle est iointe, & long, voyez Bar, & Barlue.

Barlongue, f. penac. Altera parte longior, comme, Cette robe est barlongue, c. plus longue d'vn costé que d'autre, έτερομεκήζ, non ia en la sorte que les geometriens le prennent.

Barlue, f. penacut. Se prend pour vne offuscatio des yeux, qui fait que l'oeil ne peut discerner l'vne chose de l'autre Cæcutitio, s'il le faut ainsi dire, comme, I'ay la barlue, Ego caecutio, Car barlue, proprement & originairement prins, est vne lueur fusque, qui entre-luit en temps vmbrageux & nocturne, que Virgile au neufiéme liure de l'Eneide, &


Horace appellent nox sublustris, ce que Seruius explique, nuit qui a vn peu de lueur. L'Italien l'appelle Barlume, par analogie duquel mot le Francois pourroit dire Barlueur, m. acut. En cette signification primeraine, le cheualier d'Agneaux audit passage de Virgile, le rend par nuit entreclaire, le mot est composé de cette diction Bar, laquelle empire la signification de ce mot inusité, lue, pour lueur, tout ainsi qu'il fait en cette diction barlong, qui signifie vne chose de logueur inegale, si que barlue, est vne lueur imparfaite, voyez Bar.

Le Barnage d'vn Roy, voyez Bernage.

Baron, m. acut. Soit qu'il vienne du Grec {{grec}}, qui signifie aussi authorité, grandeur & puissance, soit que les Romains en ayent vsé comme de leur creu, ou pour vn homme graue & de grade authorité, come Antoine de Nebrisse l'explique : ou pour vn homme vaillant, fort & roide (ce que la lettre missiue de Ciceron escrite à Attique alleguée à cette fin par aucuns, ne me peut persuader) soit qu'il vienne du Latin, Vir, dont descend sans doute, & le mot Varon Espagnol, & le vocable Baron Picard, Il est tout certain que les anciens Francois en ont vsé differemment, se trouuat ce mot Baron en aucuns anciens autheurs vsurpè pour tout homme noble, & seigneur de tiltre, & consequemmet Baronnie, pour toute la noblesse & assemblée des vassaux, & gendarmerie d'vn Prince, De maniere que quad le Roy haraguoit pour la bataille, Il concluoit ainsi, Auant mes Barons, qui me redra mon ennemy mort ou prins, Ie luy croistray son honneur d'vne bonne ville : Et en ses estats generaux, mandemens & assemblées, où estoiet plusieurs Ducs, Marquis, Contes & autres seigneurs & gentilshommes, parlat à eux en general, disoit ainsi, Seigneurs Barons : Et aussi en autres autheurs anciens on lit ces mots, Auec le Roy estoient maints hauts Barons & maints cheualiers & gentilshommes : Et l'autheur de la Toison d'or parle ainsi, Philippes a institué cette tres-noble copagnie de Rois, Princes, Barons, & Cheualiers, &c. Et partat il semble que quelque temps apres le premier dessusdit, par ce mot Barons ont esté entendus les Seigneurs de tiltre, sans plus, assçauoir, Ducs, Marquis, & Contes. Tout ainsi que depuis, la significatio de cedit mot a esté rauallée & restrainte aux seigneurs superieurs aux Chastelains, & inferieurs aux Vicontes, ou bien immediatement superieurs aux Bannerets, & inferieurs aux Vicontes (comme aucuns asseent les rangs des tiltres feodaux) demeurant anneanti l'ancien vsage d'iceluy. Les droits duquel Baron moderne en cas de iustice, fourches patibulaires, Espaues, & autres plusieurs choses, ne sont encores seblables en toutes prouinces de ce royaume, ains cy plus grads & cy moindres, comme se peut veoir és pays de Touraine, Aniou, Mayne, grand Perche, Lodunois & autres. Toutefois la marque plus commune dudit Baron, est auoir trois Chastellenies, ou deux auec ville close, Abbaïe, Prieuré Conuentuel, ou College, auec Forest enclauées dedans sa Baronnie, combien qu'aucuns ont laissé par escrit, que pour estre crée à Baron, Il faut que le Cheualier ou Escuyer, qui apres auoir longuement seruy & suiuy les guerres, demande estre fait Baron, ait la terre de quatre baceles, c'est à dire, de quatre Chastellenies terriennes, en toute iustice & par tant ait terre assez pour tenir cinquante homes d'armes, & les Archiers & Arbalestriers qui y appartiennent pour accompagner sa banniere, & que le Roy à la premiere bataille, où le dit Cheualier ou Escuyer se trouue, on bien le Connestable, ou les Mareschaux, luy couppet les queuës du Pennon à ses armes qu'il aura apporté, & qu'il se trouue à vne deuxiéme, & acquiere le nom de Banneret, & à la troisiéme bataille apres il prend le nom & tiltre de Baron. Autres escriuent autrement, disans que le Cheualier ou Escuyer noble de toutes ces quatre lignées, ayant la terre de deux Cheualiers ou Escuyers Bacheliers, & de son patrimoine ou acquis, tant qu'il suffise pour aller accompagné de quatre ou cinq nobles hommes à douze ou à seize cheuaux, peut licitement demander à son Roy, ou Prince à la premiere bataille où il se trouuera, ou en vn iour solennel de feste, apres le seruice diuin, estant son-dit Roy ou Prince seant en sa chaire & luy à genoux, que la queuë de son Pennon soit couppée & fait Banniere. Ce que luy estant octroyé, il deuient Banneret, & que s'il augmente par apres sa Seigneurie, tant qu'il ait sous luy vn Banneret ou six Cheualiers Bacheliers, chacun de six cens francs de rente, alors il peut, par le congé de son-dit Roy ou Prince, se nommer & intituler Baron. Les Moscouites, come escrit Sigismond en son ambassade de Moscouie : Apres les Knes, qu'ils entendent pour les Ducs, n'ont autre degré de noblesse & dignité que les Boiarons, qu'ils prennent pour tous Cheualiers & gentilshommes, lequel mot symbolise aucunement à nostre ancien Baron. Les anciens autheurs Italiens, disent aussi Barone & Baroni, en cette large signification. Et Baronia, que le traducteur de la guerre de Attila nomme Baronaggio. Si i'ay debatu cy dessus le lieu de la lettre missiue de Ciceron, ce n'est pas pourtant que les Latins n'ayent vsé de ce mot Barones, mais ce a esté comme de mot Espagnol, & à la facon Espagnole, disant Hircius Pansa, au premier liure de la guerre Alexandrine, Concurritur ad Cassium defendendum, semper enim Barones complurésque euocatos cum telis secum habere consueuerat. Or estoit iceluy Cassius, Gouuerneur du pays d'Espagne vlterieure, où encores auiourd huy ce mot Varon retient vne merueilleuse energie & excellence par dessus cest autre mot Espagnol Hombre, tout ainsi que vir par dessus homo, enuers les Latins, & enuers les Grecs άνέρ par dessus άνθρωποζ, & signifie vn homme courageux. virile, hardy, de grand cœur & de haut affaire. Ce qu’à peu parauenture estre cause, que ayans prins ce mot, où les Espagnols de nous, ou nous deux, ou tous deux du Grec , ou du Latin dessusdits, nos bisayeux en ont vsé pour tous gentils-hommes, comme dit est, par ce qu’en eux consistoit la defense & force du royaume. Et quant au Baron Picard il vient voirement de Vir, en signification de mary, non ia en signification d’energie virile, comme fait le susdit Espagnol.

Baron Picard, Maritus.

Baronie, voyez Baron.

Barque, Aphractum, Nauigiolum, lenunculus.

Vne façon de petite barque, Celox, celocis.

Barquette, Scapha.

Barquerots, sont ceux qui meinent vne barque.

Barraab, Petraea Arabia, Nabathaea.

Barrage, Genus vectigalis.

Barre, f. pen. Est en general vne piece de bois reforcée de moyene longueur, & plus particulierement se prent pour vne telle piece de bois qu’o met par trauers derriere vn huys ou porte pour en asseurer la fermeture, Repagulum, Longurius, siue ligneus, siue ferreus sit : Semble qu’il soit deriué de ce mot Hebraique Beriah qui signifie autant que Vectis ou Barre.

La barre de parlement, c’est l’enclosture de l’audience faite de trauersins sur posteaux de bout où les aduocats sont rengez pour plaider les causes, Repagulum Curiae.

Vn commissaire à la barre, celuy qui est commis par la Cour, qui tient ses assignations à la barre de l’audience, Recuperator repagularius, Disceptator repagularius.

Vne instance pendant à la barre, Recuperatoria disceptatio.

Assignation à la barre de parlement, Exhodium condictum ad repagulum Curiae.

Obtenir sentence à la barre, Ad recuperatorem repagularium damnare aliquem.

Barre de temon, est vne piece de bois ronde de cinq pieds de long appliquée de bout sur ledit temon par vne piece de bois percée en laquelle iceluy temon entre & s’enferme, laquelle barre perce le gaillart & saut par dessus la hauteur de cinq pieds, par oùle gouuernail est regy, & manié.

Barreau, c’est le diminutif de Barre, longuriolus.

Le barreau ou parquet de la Cour, Cancelli, Septum Curiae.

Barreaux ou treillis de quelque chose que ce soit, Clathrum, Cancelli, Ainsi sont appelez les barreaux de pont de corde en fait de nauires les petits bastons trauersans de chaque bord du chasteau de deuant appuyez sur la serre & le trauersin qui croise accollant le mast de misaine, couurans tout ledit chasteau comme d’vne claye sur lesquels est porté ledit pont de corde.

Barrer, Fermer de barreaux ou treillis, Clathrare.

Barres, en pluriel se prend ores pour exceptions & defenses, par lesquelles on s’eschappe de la demande d’aucun, Exceptio, Selon ce les notaires au pays de Normandie vsoient anciennement de ceste clause és contracts qu’ils passoient : Renocerent chacun pour soy à toutes actions, exceptions, barres & defenses, & à toutes autres choses pourquoy ce qu’a esté passé puisse estre empesché ne destourbé par quelque voye que ce soit, Selon ce, aussi on dit, I’ay barres sur vous, pour, I’ay aduentage & prinse sur vous. tibi praeualeo, Si cela toutes fois ne vient du ieu de Barres, lequel se iouë par deux bandes l’vne front à front de l’autre en plaine campagne, saillans de leurs rangs les vns sur les autres file à file, pour tascher à se prendre prisonniers, là où le premier qui attaque l’escarmouche est sous les barres de celuy de la bande opposite qui sort sur luy, & cestuy sous les barres de celuy qui de l’autre part saut en campagne sur luy, & ainsi les vns sur les autres, tant que les deux trouppes soient entierement meslées, Palaestra, Ayant paraduanture tel ieu prins tel nom par ce que telles bandes estoient retenues de barrieres qu’on leur ouuroit, quand il estoit proclamé qu’on laissast aller les vaillans ioüeurs, que les Latins appellent Carceres, Barres se prend aussi pour l’endroit de la maschoire du cheual où les Escuyers d’escuyrie esperonniers prennent leur mire pour la iuste penture du mors du cheual.

Iouër aux barres, Vacare palaestrae.

Ioueur de barres, Palaestrita.

En iouëur de barres, Palestricè.

L’art de iouër aux barres, Ars palaestrica.

Barrez, plur. num. m. acut. Estoient dits les Carmes, à cause des manteaux billebarrez de noir & de blanc qu’ils porterent iusques à l’an mil deux cens quatre vingts cinq, lesquels ils laisserent, regnant philippe le Hardy, comme dit Nicole Gilles en la vie d’iceluy.

Barriere de charpentier c’est vne grosse piece de bois a deux grosses testes portée sur deux poteaux en trauers ou sur potences qu’on met deuant les portes des grosses maisons du costé de la ruë, Diathyrum. Vitruu.

Barrieres sont la palissade qu’on fait pour les camps clos des combats soit à pied soit à cleual au 2. liure d’Amad. où est parlé du combat d’Amad. & Ardan Canile : Desia estoient les habitans de la ville & maints estrangers rangez le long des Barrieres & les damoiselles aux fenestres.

Barril, Barrillet.

Barrique Aquitanis, Muy à mettre vin.



Barroir, Vne longue tariere, de quoy les tonneliers font les trous à mettre les cheuilles qui tiennent la barre du fond d’vn vaisseau, Terebra repagularis.

Baricaue, f. penac. de βαρόζ,Grec, qui signifie grief, aspre & fascheux, cue profonde. Le Fouilloux chap. 19. de sa Venerie : La forest de Merenant est toute en montagnes, vallées & barycues, où les viandes sont arres, aigres & de peu de substance.

barselone, Barcino, Fauentia Plinio, nunc Barselona.

barselonois, Barcinonius, Aucuns escriuent Barcelonne & Barcelonnois.

barvr, nunc Barutus, vel Baruttum, olim Berytus, vrbs est Phoeniciae, & portus Damasci.

Bas, m. Depressus, Ce mot semble estre prins du mot Grec Basis, qui signifie le bas de toutes choses & soustenement, Depressus.

Qui est le plus bas entre autres choses, Infimus, Imus.

Lieu plus bas, Depressior locus.

De puis le fin bas, Ab infimo.

En bas, A bas, Au bas, Infra.

Qui est sur le bas de son aage, Decliuis aetate.

Priser au plus bas pris, Tenuiter aestimare.

Enuoyer encore plus bas que les morts, Mandare infra mortuos.

Parler bas, Submissa oratione, vel voce loqui.

Né ou issu de bas lieu & de poures parens, Obscuro loco natus, Tenui loco ortus.

Repub. qui est si basse, qu'elle n'en peut plus, Affecta ac prostrata Resp.

Riuages plus bas, Demissiores ripae.

Le bas qu'on met sur vn asne ou autre beste, voyez Bast.

Vn bas de chausses, Tibiale.

Basseur, Humilitas.

Bas, ou Bassement, Humiliter : vt Humiliter depressum, Baissé fort bas.

Sonner bassement & grossement, Grauiter sonare.

Basse-contre, est l'vne des quatre parties des chansons en musique & la plus basse, que les musiciens apellent bassus. Imus sonus, Selon l'energie de la diction Contre, dont ce mot est composé, on deuroit dire contrebasse, comme Contremont, mais l'vsage a obtenu de preposterer le mot, voyez Contre, Basse-contre aussi se prent pour celuy des musiciens qui tient ceste partie.

Basse noise, Summissa allocutio, Il luy dit en basse noise, Voce tacita ac summissa affatus est.

Basas, Ville episcopale en Gascongne, Vasatensis episcopatus, Aucuns escriuent Bazas, & le pays Bazadois, par B, combien qu'en Latin il soit escrit par V, car cela procede du vice de la prononciation des gens du pays, prononçans B, pour V, & au contraire V, pour B, comme aussi font aucuns peuples d'Espagne.

Bascule à tirer l'eauë d'vn puis qui n'est point fort creux, Tolleno, tollenonis, Aucuns l'appellent Cicoigne.

Baselic, piece d'artillerie, Basiliscus.

Basenne, Basennier, Aucuns escriuent Basane.

Visage basenné.

Basilic, Vn serpent nommé Basilic, Basiliscus.

L'herbe dite basilic, Ozymon, Basilicon, quasi regia herba.

basilicas, sicyon, mecon, telchinia. Vrbs in Peloponneso.

Basilique, signifie vn palais royal, ou bien le lieu où les senateurs & magistrats rendent ordinairement le droit & iustice au peuple, Basilica.

basilissa, mont de Trace ou Romanie, anciennement dit Rhodope, Les Grecs l'appellent {{grec}}, comme Roine des montagnes, Aucuns l'appellent Mont de l'argent, à cause des minieres d'argent qui y sont.

basle, ville d'Alemagne, Basilea.

Le païs à l'entour de Basle, Rauraci.

Basme, m. penac. Vient du mot Grec βάλσαμον,par syncope, mais nous & autres nations de decà la mer mediterranée abusons du mot , entendans par ceste diction basme, ce qui est proprement opobasme, car Basme est ce petit arbrisseau descrit par Dioscoride, Pline, Iustin, Strabon, Theophraste & autres, & non ce que nous appelons basme, qui est l'opobasme, c'est à dire le suc & la larme degoutant de cest arbrisseau, estant l'escorce d'iceluy ouuerte auec ongles de fer. Cest arbre ne se trouuoit iadis nulle part ailleurs en l'vniuerselle terre qu'en la vallée de Hiericho au pays de Iudée, & en deux iardins sans plus, mais les Romains deuenus seigneurs du pays, le peuplerent autre part. Aucuns escriuent qu'il se trouuoit lors aussi en Égypte, & que à present non pas la Iudée mesmes n'en a, & l'autheur de la continuation Belli sacri, dit qu'il naist en cest aage en Matharée, qui est (comme dit Dominique le Noir au 3. & quatriesme liure de sa Geographie) vn verger non petit au pays d'Égypte à cinq mille pas d'vn lieu où iadis fut par lesdits Babyloniens esleuée vne forteresse dite pour lors Babylon, & à present le Caire, ou Alcaire. Ce basme que nous disons ne vient auiourd'huy iusques à nous. Et ce que les faux basmiers (si on les peut ainsi appeler, comme nous appelons les faux sauniers) nous en veulent faire à croire, n'est que bourde, laquelle falsification & imposture n'a commencé à auoir cours de nostre siecle, veu que Dioscoride en son liure premier s'en plaind, & en met en auant des aduertissemens comme de surprinse pieça intentée. Il n'y a pas faute de tels qui par compositions nous veulent suppleer le defaut de ceste opobasme, & en ay porté de Portugal maintes receptes qui s'exploitent en Espagne. Mais les auteurs & operateurs de telles receptes peuuent contrefaire, ce qu'ils ne virent onc ne cognoissent, si n'est à la relation du sergent.

Basque, ou Basquain, Cantaber, Mais on escrit & prononce Bisquain, ou Bizcain, & le pays Biscaye, comme aussi l'Espagnol l'escrit & prononce Vizcayno, & Vizcaya, C'est ce peuple meslé qui habite la ville & enuirons de Bayone iusques au col S. Adrian. Car par delà le mediterranée est Alaua, & le maritime est Guipuzcua.

Bassecourt, f. acut. Chors chortis, vel Cohors cohortis, voyez Court.

Bassedance, Saltatio numerosa.

Bassesse, f. pen. Baxeza Espagnol. Bassesserza.

Basset, m. acut. Est vne sorte de chien terrien, bas monté sur iambes qu'il a torses, & est à court poil (combien qu'il y en a d'vne autré facture, houssus comme barbets & à iambes droites) lesquels coulent sous terre pour destaner les Renards & Taissons, ou les renger aux accus, dont auec besches ou pietes, tarieres, bezoches, tenailles, racles, coupans & paelles, ils sont puis apres tirez, Bessici canes, car il semble qu'ils ne doiuent tant prendre ce nom de Basset, par ce qu'ils sont courts de iambes, que de ce nom Latin Bessi, que Vegece en son liure 4. chap. 24. de l'art militaire, prend pour des caueurs & fouilleurs de mines d'or & d'argent & autres metaux, pour lesquelles trouuer ils coulent dans les mines & ouuertures qu'ils font dans la terre. Le Fouilloux, en son liure de venerie, chap. 60. estime la race de tels chiens estre venue des pays de Flandres & Artois en France, dont aucuns les nomment chiens d'Artois. Ils sont dits aussi chiens terriers, parce qu'ils coulent dans les tannieres & repaires sousterranées d'iceux Taissons & Renards.

Bassin, Bassin à lauer les mains, Polubrum.

Bassin à lauer les pieds, Peluis, Pelluuia, Pelluuiae.

Vne sorte de vaisseaux creux, fort ouuert comme vn bassin, Concha.

Le bassin d'vne fontaine, Crater.

Bassin à selle percée, Scaphium desidentium, Scaphium excrementitium & vsus obscoeni, B.

Bassin à barbier, Concha, vel peluis tonsoria.

Les bassins d'vne balance, Lances.

Bassiner vn lict, Lectum ignitabulo candentium carbonum pleno concalfacere.

Bassiner vne playe d'eau & de sel, Aqua & sale, vel aqua salsa fouere vulnus.

Vne bassinoire, Ignitabulum, Batillus cubicularis, vel cubicularius.

Bassinement, Fomentum, Fomentatio.

¶ Basinet, C'est en generalle diminut if de Bassin, pour petit bassin, mais en particulier & sans qualité de diminutif, il signifie l'habillement de teste que portoient anciennement les hommes d'armes François, ainsi dit, par ce qu'il estoit fait presques à la maniere d'vn petit bassin comme se peut voir és anciens sepulchres : Le marquis haussa la visiere de son bassinet pour s'esuenter, en Baudouin. Et selon ceste signification Bassinets en pluriel signifioit le nombre d'hommes qui estoit en vne armée, Comme le Roy auoit deux mille bassinets, c'est à dire, deux mille hommes d'armes, tout ainsi qu'on dit à present, il a cinq cens celades, pour cinq cens hommes portans celades. Bassinets aussi se prent pour certaine espece d'herbe qui est appelé en Latin, Ranunculus, Batrachium.

La quatrieme espece de l'herbe appelée bassinets, Strumea.

Bast, m. Est vne espece d'enseleure d'asne ou mulet, ou autre beste de somme (car ne s'en sert on qu'aux sommiers) dont les arçons sont ronds tous d'vne venuë, & baut esleuez, assis sur vn fort & espais siege de bourre, ainsi faits tant pour empescher que la somme ne s'assie sur le corps de la beste, que pour le liage du cordage duquel la somme est troussée, Clitellae, sella baiulatoria, aut oneraria, Il vient de ce verbe Grec {{grec}}, qui est autant que porter faix, Baiulo, gesto humeris.

Baster, verb. actif. Est mettre le bast sur vne beste, ce qui est dit sans composition par le François, tout ainsi que seller ce que les autres auteurs du mesme royaume disent plus à propos Embaster, & Enseller, Clitellas aut onerariam sellam imponere iumento.

Bastier, m. acut. Est celuy qui fait les basts, Opifex clitellarius.

Bastard, Nothus, Adulterinus, Spurius.

Des bastards, ou Bastardeaux qu'on fait en l'eauë, Pilae, Arcae aquariae, & septa, B. ex Vitru.

Bastardiere, Vne bastardiere, ou pepiniere & lieu labouré, ou vn petit lieu fait d'ais en quarré d'vn pied ou deux, plein de terre, où on plante quelque plante ou semence de quelque arbre ou herbe, à fin que là se puisse nourrir & prendre racine, puis apres on les plante en pleine terre d'vn iardin, ou champ, Nutrix, Seminarium.

vne Baste, Stropha.

Basteau, cerchez Bateau.

Basteleur, ludius, Circulator, Praestigiator, Aucuns escriuent Batteleur, & le deriuent de {{grec}} qui signifie celuy, Qui loquax est, multáque & inania loquitur. Et quum aliquem ineptum esse atque effutire multa significare volumus, eum dicimus basteler, quod est Graecè {{grec}}. Sic Battologia, Nimia & inanis loquacitas.

Vn basteleur qui danse sur la corde, Schoenobates.


Basteleurs faisans soubresauts, Cybisteres, Petauristae.

Vne maniere de basteleur qui sçait contrefaire les mines, manieres & gestes d'aucun, Pantomimus.

Tout instrument de basteleurs, ou leur ieu, Petaurum.

Ieu de basteleur, ludicrum.

Basteleuse, ludia, ludiae.

Mestier de bastelerie & farcerie, & autres mestiers semblables, Ars ludicra.

Bastille, f. penac. Est vn chasteau & forteresse à tours donjon & fossez. Castellum, Arx, Propugnaculum, Munitio, Bud. ex Cicer. & Caesare, Ainsi est dit le chasteau qui est ioignant la porte S. Antoine à Paris, la Bastille S. Antoine par Nic. Gilles en la vie de Charles vii.

vn Bastillon, Castellum.

Bastir, Architectari, Condere, Aedificare, Exaedificare, Struere, Praestruere, Instaurare.

Bastir vne ville, c'est la fortifier de tours & bastilles.

Bastir maisons de plaisance, où il y a iardinages, Hortos aedificare.

Bastir vn edifice, Extruere aedificium.

Bastir vne maison royale, Texere basilicam.

Il se bastissoit vn monument, Monumentum sibi instaurabat.

Bastir & edifier vn nauire, Nauem fundare.

Pour certain ie te promets icy te dresser & bastir vn temple, Ast hîc tibi templum voueo.

Acheuer de bastir, Peraedificare, Perfabricare.

Bastir derechef, Reaedificare.

Bastir de pierres de grez ou autre pierre dure, qui est toute d'vne grandeur, sans ce que le bastiment soit fait à plomb, Silicibus ordinariis struere parietes.

Bastir & edifier ioignant, ou contre autruy, Astruere, Obstruere.

Bastir sur des arches, Aedificium suspendere.

Bastir en son esprit quelques grandes choses, Magnas res in mentem instruere, Moliri.

Bastir & controuuer à autruy la forme en laquelle il iurera, Concipere iusiurandum, Verba concipere iusiurandi.

Composer & bastir finement vne accusation, Crimen contexere.

Bastir à quelqu'vn son testament, Dictare testamentum alicui.

Basty en quelque maniere que ce soit, Immolitus.

Mal basty, Inconditus.

Corps mal basty, Corpus enormè, B. ex Suetonio.

Celuy qui a basty sur le fond d'autruy du consentement du seigneur, & en fait certaine rente, Superficiarius.

Bastisseur, qui se mesle de faire bastir, Aedificator.

Bastisseur, comme masson ou charpentier, Structor.

Bastiment & edification, comme massonnerie, ou charpenterie, Aedificatio, Aedificium, Constructio, Extructio, Instructio, Substructio, Structura.

Bastiment & assemblement de choses ensemble, Fabrica.

Vn grand bastiment de pierre quarré, Large par le bas, & agu par le haut, à la façon de la flamme de feu, Pyramis.

Bastimens merueilleux, Substructiones insanae.

Assembler plusieurs bastimens, Coaedificare.

Bastissage, Aedificatio, Exaedificatio.

Le bastissage de l'homme, Constructio hominis.

Baston, m. acut. Ores que le Languedoc & peuples adiacens, l'Espagnol mesmes & l'Italien l'escriuent & prononcent par S. baston, bastone : Si est-ce qu'il vient de Batuo Latin, qui signifie batre & frapper, comme sont aussi tous ces mots, Batable, Batail, Bataille, Bataillon, Batant, Ce qui est bien verifié par ce verbe composé Embastonner, qui signifie ou battre à coups de baston, ou armer de baston de guerre : & par ceste maniere de parler Françoise, charger à coups de baston : & par ce mot Italien, Bastonate, qui signifie batures auec bastons & que ce mot est comme general à toutes armes offensiues, comme, Ils veindrent armez & embastonnez c. garnis d'armes defensiues & offensiues. Si qu'on dit, Armés de longs bastons, c. d'armes de haste longue, comme picques, iauelines, halebardes & bastons à feu, qui sont harquebouses, & semblables instruments de guerre à feu, parce qu'auec les armes dessusdites on bat & frappe les ennemis. Et Pline au li. 7. ch. 56. recite que les Affricains guerroyerent au premier les Egyptiens Fustibus qu'on appelle Phalangas, c. auec longs bastons ronds, tels peut-estre que ceux que Virgile au 7. de l'Eneide, & Cesar au 5. de bell. Gall. appellent Sudes praeustas, c. durcis au feu par les bouts (à la difference des bastons ferrez qu'on appelle aussi bastos à deux bouts, peu differens de ceux que Virgile au 5. liu. de l'Eneide appelle Sudes ferratas) & dot T. Liu. au 6. li. De bello Pun. & Horace en la 3. Sat. du 1. li. des Serm. font aussi metion. Mais en fait d'armoiries Baston est vne espece de brisure, qui est approprié aux bastards d'vne maison, aux enfans & descendans d'iceux, comme escrit Toison d'or Roy d'armes du Duc de Bourgongne, & va descendant de la haute corniere dextre de l'escu, à la partie senestre d'iceluy, ce qui est l'opposite de la barre, Baston peut bien aussi venir du Grec {{grec}}, en ostant , qui signifie le mesme que Baston, Baculus vel Baculum, Fustis.

Vn long baston de guerre dont les Espagnols vsoient anciennement, lancea.

Baston vn peu courbe, & crochu par le bout, duquel vsoient les Augures anciennement, lituus.

Long baston, Pertica.

Gros baston fiché en terre comme vn pieu, Stipes.

Vn baston sur quoy les enfans vont à cheual, qui estoit anciennement de canne, Arundo.

Qui ne peut aller sans baston, Imbecillis, & Imbecillus.

Bailler vn coup de baston, Fustem impingere.

Vn bourreau qui punit de coups de baston, Fustuarius.

Le baston de ma vieillesse, Subsidium meae senectutis.

Il sert de baston aux vieilles gens, Baculi vsum senectuti praebet.

Les bastons qu’on met és trous d’vn engin à bras, pour entortiller vne corde tout entour à leuer quelque fardeau, Vectes.

Bastonnet, Bacillus, Bacillum.

Bastonnades, Vn donneur de bastonnades, Fustuarius.

Batable, voyez Batre.

Batail de cloche, Malleus tintinnabuli, voyez Cloche.

Batailler, Batuere, Certamen conserere, Conficere bellum, Dimicare acie vel praelio, Pugnare, Depugnare, Certare, Confligere.

Batailler ensemble, Certamina belli inter se conferre.

Batailler corps à corps, Singulari certamine pugnare.

Batailler contre les ennemis pour son pays, Pro patria cernere cum hostibus.

Batailler à l’encontre de quelqu’vn, Manum alicui committere.

Batailler en pays estrange, ou loingtain, Peregrè depugnare.

Batailler contre les voluptez, Bellum voluptatibus indicere.

Batailler fort & ferme contre quelque meschanceté, Conflictari cum malo aliquo.

Bataille, f. C’est tantost la meslée & combat de deux armées rengées soit à iour assigné ou à iour forcé. Et est different de rencontre & d’escarmouche qui ne sont de deux armées entieres, & ordonnées, les Latins disent praelium & pugna, Selon ce on dit, Il s’est retiré de la bataille : ou, Il a cessé de combatre, Praelio abstitit, Liu. lib. 23. Aussi selon ceste signification on dit, iour de bataille praelio, pugnaeque condictus dies, ou bataille assignée, Pugna condicta : Bataille gagnée ou perdue, Deuicta aut amissa pugna : Bataille sanglante, Crueta pugna, On disoit ainsi iadis, La bataille corps à corps est arrestée, Pactum ac conuentum est singulare certamen, Tantost c’est chaque bataillon où esquadron d’vne armée, Acies au 3. li. d’Amad. chap. 5. Pour à quoy paruenir, le Roy ordonna neuf batailles, à chacune desquelles il mit douze cens cheualiers, reste à la sienne qui estoit de quinze cens ou plus, Nouem acies, Selon laquelle signification anciennement en l’ordonnance d’vne armée & l’auant & l’arriere garde estoient appelées batailles, mais à present le mot bataille est restraint au seul esquadron ou bataillon auquel le Roy ou son lieutenant general representant sa personne en son absence est rengé, estant ledit esquadron precedé de l’auangarde comme d’vn auanceur, & secondé de l’arrieregarde. Bataille se prent aussi pour l’armée entiere & en ceste signification on dit bataille rengée, Exercitus ordinibus instructus, audit liure & chap. d’Amad. Estans donques les deux batailles rengées & prestes à combatre marcherent droit l’vn contre l’autre & menoit le premier reng de la part de ceux de l’isle ferme Florestan &c. Selon ce on dit l’armée est, où s’est mise en bataille, Acies aut exercitus in ordines digestus est, Instructus est.

La bataille, c’est quand il y a Auantgarde, Bataille & Arrieregarde, Media pugna, media acies, liu. 22.

Bataille aussi se prend pour le conflict de deux armées aduenu en quelque lieu, que le François dit autrement iournée, comme, la Bataille ou iournée de Rauenne, Rauennas pugna, Ainsi que T. Liue dit, Cannensis pugna, lib. 23.

Auoir bataille auec aucun, c’est combatre contre luy, assembler à luy, En Maugis. Si voy qu’il nous faudra auoir bataille auec luy, Pugnandum cum eo nobis esse video.

Tenir l’armée en bataille est la tenir ordonée par esquadrons & rengée ainsi que chacun doit combatre si l’ennemy la veut ou liurer ou receuoir, Aciem instructam tenere, Ainsi on dit le Roy a tenu son armée en bataille fort long temps, Aciem ad multum diei tempus tenuit instructam, liu. lib. 22.

Mettre l’armée en bataille, ou mettre les gens de guerre en bataille, Dirigere aciem, liu. lib. 22.

Eschapper, ou s’en fuyr de la bataille, E pugna profugere, liu. lib. 22.

Bataille cruelle où il y a force morts, Bellum exitiabile.

Vne bataille ferme, d’vne grande obstination, Pertinax certamen, Depugnatum praelium.

Vne vraye bataille, Iusta acies, B. ex liuio.

Bataille qu’on fait sur la mer en nauires, Praelium nauale.

Bataille plus lasche, lentior pugna.

Apres que la bataille fut feruë & faite, Praelio facto.

Vne bataille de deux quand ils ne sont pas pareils ne sortables, Pugna iniqua.

Ordonner sa bataille, Aciem instruere.

Commencer la bataille, & donner dedans, Praelium committere.

Se mettre en bataille & entrer dedans, Committere se in aciem, Descendere in aciem.

Se mettre ou venir en champ de bataille, In aciem dimicationémque venire.


Presenter la bataille, Potestatem pugnae facere, B. ex liu.

Liurer ou receuoir vne bataille, Dimicare acie vel praelio.

Venir au milieu de la bataille, Deuenire in medium certamen atque discrimen.

Demesler vne bataille, Praelium dirimere.

Il entre dedans la bataille & meslée, In pugnam succedit.

Quiter la bataille, Hastam abiicere.

Gagner la bataille, Pugnam indipisci.

Ils auoient gagné plusieurs batailles, Plurima praelia secunda fecerat.

Perdre la bataille, Praelium aduersum facere.

Bataillon, m. acut. Diminutif de bataille, Acies, comme le premier bataillon de l’armée, ou de l’ost, Prima acies, liu. lib. 22. On disoit anciennement bataille pour bataillon.

Batant, acut. Tantost est gerondif, comme, Il les a menez batant iusques dans les portes de la ville, Feriendo iciendóque ad vrbis vsq ; portas perduxit, Et tantost est nom substantif masc. gen. & signifie ceste grosse piece de bois, qui va de haut en bas du costé de la serrure és portes & huys & fenestres, dans laquelle s'enchassent par vn bout les trauersins desdites portes, huys & fenestres, ou à clouds auec liens & croissans de fer au regard des portes. Et est different de la chardonniere, ou chardonnereau (qui est vne semblable piece assemblée ausdites portes, huys & fenestres du costé du iambage) en ce que la chardonniere tient aux bandes de fer & gonds ausquels elles sont aggraffées, au regard des huys & fenestres, & au regard des portes elle tient au linteau par le moyen de la bourdonniere (qui est le bout de ladite chardonniere qui la surmonte, & est taillé en rond, & entre dans vn trou fait audit linteau en cet endroit là, & arreste en estat ladite porte) & à la crappaudine par le moyen du piuot, Scapus cardinalis.

Batbeurre, m. pen. Est composé de ces deux entiers, bat, & beurre, c'est vn instrument à battre & faire le beurre, sçauoir est vn baston rond de deux pieds & demy de long ou enuiron, enchassé par vn bout dans vne rouè de ou petite assiette de bois espaisse d'vn bon poulce, laquelle sert à gadiller, hausser & baisser le laict en le battant dans la baratte, pour à force de battre en tirer le beurre, sortant l'autre bout dudit baston hors la baratte par le trou du fonds leuis, ou couuerture leuisse d'icelle, pour seruir comme de manche & empogneure à celuy ou celle qui bat le laict iusqu'à ce qu'il soit prins & coagulé en beurre.

Bate, f. Est vn instrument de bois dont ceux qui batent le bled aux granges applanissent leurs aires : on ne le peut rendre par Cylindrus, par ce que le Cylindre estoit de pierre & colomnaire qu'on rouloit sur l'aire champestre pour l'applanir. Et bate est vne planchette de bois longue de deux pieds ou enuiron, large d'vn grand demy pied, de l'espaisseur de quatre doigts, faite comme vne semelle de soulier quarrée par deuant & ronde au talon, emmanchée à demy pied dudit talon d'vn long manche & en coigne-on sur l'aire dont paraduenture elle a prins son nom, pource qu'on en bat & coigne les bossures de l'aire pour l'vnir.

Bateau, à batuenda aqua, Nauis, Nauigium.

Vn genre de bateau propre à porter gens ou marchandise, Corbita, corbitae.

Bateaux ou nauires passageres, eu de voyages, & propre à mener gens ça & là, Epibades naues.

Bateau de charge sur la riuiere, linter lintris.

Bateaux à porter marchandises & viures, Onerariae naues, Vectoria nauigia.

Faire vn bateau, Aedificare classem vel nauem.

Le bateau fait eauë, ou tire l'eauë, Nauigium trahit aquam.

Bateau rompu & brisé, Dissolutum & dissipatum nauigium.

Bateau de pescheur, Nauis piscatoria, liu. lib. 23.

Vn bon batteau, Probum nauigium.

Petit bateau, ou batelet, Nauigiolum.

Qui tirent vn bateau, Helciarij.

Vn batelier, Nauita, Ratiarius, Nauicularius, Nauiculator.

Vne batelée de bois, Nauis xylega.

Bateleur, bateler, voyez Basteleur.

Batemaere, oiseau qu'aucuns appellent Bergeronnette, ou Hochequeuë ou Haussequeuë, Cinclus, Motacilla, Culicilega, Cnipologos.

Batre, act. penac. Est frapper ou par iniure ou pour correction, Caedere, verberare, Et vient de ce vieux mot Latin Batuo, duquel Plaute, Ciceron & Pline vsent, qui signifie frapper, ainsi que dit est. De là sont appelez les Batus, voyez Batus. Batre aussi est vsité par metaphore és choses inanimées & insensibles, Selon ce on dit, Batre l'aire d'vne maison ou d'vn champ pour l'applanir, ou vn pané pour l'enfoncer & affermir, ce qui se fait auec grosses masses droites appelées Bates, Tundendo aequare solum, Tundendo pauimentum ac eius silices solidare, Et de ceste signification translatée on dit aussi par translation secondaire, Batre le paué, pour se promener par la ville oisifuement, & trotter çà & là par les rues en faineant. Et en phrase militaire, Batre aux champs, Batre les chemins, ou la strade, quand les coureurs font des cheuauchées de guerre, cerchans proye & aduenture sur leurs ennemis és chemins & en la campagne çà & là, Incurrere, incursionibus hostes vexare, Selon laquelle acceptation on pourroit aussi dire Batre les eaux, quand les pirates & escumeurs de mer, ou vne iuste flotte & armée de mer, auecques vaisseaux de rame (cardes vaisseaux ronds ne peut-on dire proprement qu'ils aillent batans les eaux) vont faire courses çà & là par mer & eauë douce pour pareilles occasions, & Batre vne muraille, pour la mettre bas, ou y faire breche, & y entrer d'assaut, ce que les Romains faisoient auec grosses poutres suspendues entesteés de fer en forme de teste de belier, & nous à present faisons à coup de canon, dont vient le mot militaire Baterie, qui signifie le heurtis des boulets contre les murailles d'vne ville, quad ils sont canonnez, tout ainsi qu'on dit quand la meßlée se fait de deux armées, qu'ils se battent. Dont vient le mot combat, & le verbe combatre, estant Batuere, vsité des Latins pour pugnare, comme Sueton. In Caligula en vse és chapitres 32. & 54.

Batre iusques à la mort, Ad mortem vsque multare.

Batre de verges iusques à la mort, Caedere aliquem virgis ad necem.

Batre à force, Deuerberare.

Se batre l'vn contre l'autre, Velitari.

Ils estoient tous prests à se batre, ou à combatre, Nec procul dimicatione res erat, B. ex liuio.

Venir iusques à se batre & s'entr'empoigner, Venire ad manus.

On se batit si longuement, qu'on ne sçauoit qui auoit du meilleur ou du pire, Ibi Marte incerto pugnatum fuit.

Batre le bled au fleau, Baculis grana excutere, Colum. lib. 2. c. 21.

Batre quelqu'vn à force de tesmoins, Caedere testibus.

Batre aucun à force d'argent, & tascher à le vaincre, Oppugnare aliquem pecunia.

Maintenant c'est batre à froid, Caluit re recenti, nunc in causa refrixit, B. ex Cic.

Batre l'eau, c'est à dire, Perdre sa peine, Oleum & operam perdere.

Batre les eaux ou les ruisseaux, Se dict entre veneurs d'vn cerf, lors qu'esiant pressé des chiens pour se desfaire d'eux il se lance dans vn estang ou dans vne riuiere, & s'en va nageant.

Qui est batu, Verberatus, Incussus.

Estre batu, Vapulare, Verbera ferre.

Estre batu du maistre, Pendere poenas magistro.

Qui est aucunement palle, & comme batu d'escourgées, Sublaridus.

A demi batu ou broyé, Semitritus.

Digne d'estre batu & fouëtté, Verbero, verberonis.

Batu de verges & fouetté par les quarrefours, Verbero compitalitius, Verbero famosus, & mastigia facinorosissimus, per omnes vicos sub verberibus actus, B. ex liuio.

Batu en vn mortier, Pistus, Tritus.

Bateur est vn vocable ores adiectif & general à tous ceux qui frappent de quelque chose que ce soit qu'ils battent, soit du poing, soit de baston, espée, ou autre chose, Percussor, &;vient de Batuo, verbe Latin qui signifie batre. Et est plus signifiat que frappeur, d'autat que frapper est d'vn coup doné, & batre est de plusieurs coups iterez. Mais en particuliere signification & substantiue, signifie celuy qui auec fleau bat du bled en la granche, ainsi on dit, Les bateurs sont en la granche, Excussores spicarum fascibus imminent, Et par translatio on appelle Bateur de paué, celuy qui à toute heure va par les rues d'vne ville, Obambulator, Par ce qu'en marchant il bat de ses talons, & fait sonner le paué des rues, comme si on disoit, Viarum stratarum calcator.

Toute la baterie tourna celle part, Praelium eò versa est.

Batement, ou Bature, Percussus, percussio, Verberatus huius verberatus.

Le batement de la mer, Repercussus maris.

Vn batoir, instrument de quoy on bat les aires des maisons & granches, Pauicula.

Batable, ville batable qu'on peut batre d'artillerie, Vrbs tormentis aeneis obnoxia, On dit vn homme Batable, pour vn brigueux & querelleux d'autant qu'il est subiet à estre souuent battu, pour ses brigues & querelles.

Batus, m. acut. En nombre plur. signifie la confrairie de ceux qui pour penitence de leurs mesfaits, estans suruestus d'vn long habit de toile, dont le coqueluchon pendant du haut de la teste sur le deuant, leur couure tout le visage hormis les yeux : & derriere en l'endroit du dos a vne grande ouuerture par où leur chair se descouurat, ils se batent le dos à sang & playe auec fouets de corde les vns noüées, les autres ayans au bout des braches, petites molettes d'esperon faites d'arget, ou petites pomettes semées de picquons en pointe. Et ce sur le vespre d'entre les Ieudy & Vendredy orez, marchans en procession guidée de bastonniers, d'eglise en eglise de la ville où ils sont, precedez d'vn grand crucifix, & accompagnez de gens qui portent vin & espices, pour secourir ceux qui à force de se batre tombent en faillement, & pour destremper & desmesler les branches de leurs fouets quand du sang qui decoule de leurs dos elles se gluent & s'attachent ensemble. Tels Batus ont entre eux diuerses confrairies, distinguez par la couleur de leurs habits, les vns blancs, les autres noirs, aucus gris, & d'autres couleurs, selon lesquelles ils sont appelez les Batus blancs, noirs, gris, &c. Et vont tous accompagnez de grands luminaux de torches, les vns auec chapelle de chantres de choses faites, autres non. Et n'est de se batre ainsi chose contrainte entre eux, ains à deuotion & voloté. Car maints y en a, lesquels nonobstat qu'ils marchet ainsi habillez le fouët au poing, & regez en ladite procession, ne se batent ia pourtat. Au retour de laquelle procession ils se reduisent chacune confrairie en son regard au lieu où ils celebrent leurs assemblées en toutes choses, où sont preparez oignemens


pour les remettre des blesseures de leurs battures, & au reste collations somptueuses, chacune d'icelles confrairies a son chef annuel en titre de prieur ou autre, & ses officiers pour leur communauté, & si quelqu'vn d'entre eux vient à deceder, le reste de la confrairie dont le decedé estoit, vestus de leursdits habits le viennent enleuer, porter & conuoyer en terre, estant obserué en maint endroit que le trespassé soit porté dans le lict funebre, vestu du mesme habit de sa confrairie.

Bau, On dit entre mariniers parlant de la grandeur d'vn nauire, qu'il a tant de pieds de quille, c'est à dire de long, & tant de pieds de bau, c'est à dire, de large & ouuerture, & tant de pieds de chete, c'est à dire, depuis le pont iusques à la quille, & tant de pieds de Loo, c'est à dire, depuis le mast iusques aux bords du nauire comme il va à la bouline d'vn bord ou d'autre, selon que les escoutes de la bouline sont amarrées.

Baus en faict de nauires sont certains soliueaux, six ou sept en nombre couchez par trauers de proe à poupe, & esleuez sept ou huit pieds par dessus le fonds du nauire, pour vaisseau de charge, ou six pieds pour vaisseau de guerre, & seruent pour tenir la rondeur & courbeure du nauire en son entier & empescher que les bords ne viennent dedans, & que le vaisseau ne s'escache, & pour porter le tillac. Mais en fait de venerie, Baus sont chiens blancs, la plus part & les meilleurs, tous d'vne piece, surnommez greffiers, voyez Bauds.

Bau de bite, voyez Bite.

Bauard, voyez Bauer.

Bauche, de muraille, Corium, De ce mot viennent Embaucher, Desbaucher, Rembaucher.

Bauds, m. pluriel, c'est vne espece de chiens courans blancs la plus part & les meilleurs tous d'vne piece, que le Fouilloux surnome greffiers, lesquels ne sont pas communs à courir toutes bestes, ains seulement le cerf, pour laquelle cause aucuns les appellent Chiens cerf, Canes, la race desquels selon l'opinion dudit Fouilloux est venuë de barbarie, où ces chiens & mesme la meute du Cherif, l'vn des Roys de Mauritanie, sont tous blancs, auec lesquels on y prent le Ranger à force : s'accordant Phebus à ceste opinion, disant qu'il a esté audit pays où il a veu predre le Rager à force à des chies qu'il nomme bauds. Ils sont beaux chasseurs requerans, forcenans & de haut nez qui ne laissent pour chaleurs qui puissent estre à chasser sans se rompre à la foule des picqueurs ne au bruict & cry des hommes, & gardent mieux le change que nuls autres chiens & sont de meilleure creance, mais veulent estre accompagnez de picqueurs, craignent l'eauë en temps d'hyuer, & sont subiets à courir au bestiail priué. Aucuns les appellent Chiens Muets, d'autant que venant le cerf au change, ne dient mot iusques à ce qu'il en soit hors, Canes echemythi, pythagorei, harpocratici, B. Il y en a qui disent, qu'ils sont appelez bauds par ce qu'ils sont hardis & deliberez.

Baude, Gaudens.

Baudement, Aduerb. Gaudenter.

Baudir, ou Esbaudir, c'est resiouïr, Exhilarare, Baudir ou rebaudir les chiens courans : leur donner allegresse & courage parlant à eux ou sonnant les mots propres à cela. Baudir vn faucon, le resiouyr & encharner à prendre vn heron ou autre oyseau de combat.

Bavdras, voyez Mesopotamie.

Baudrier, m. acut. qu'on dit aussi Baudri, acut. Est vn cuir de grain de forte vache, luisant, poli & lissé & espais, & par apres teint. Dételle couleur qu'on veut, qui sont toutes façons du Bauldroyeur, duquel on fait les ceintures, bandolieres, celles des veneurs à porter leurs trompes, & plusieurs autres choses, comme colliers à leuriers d'attache & à dogues. Ce cuyr au sortir des mains du taneur est baudrié par le baudrieur, en ceste sorte apres l'auoir mouillé, est par luy à force de bras trauaillé, auec vn fer quarré emmanché d'vne poignée couchée, appelé Estire, pour le vuider de l'eau dont il est mouillé, & puis estant seiché, & lissé auec vn rouleau massif de voirre plat par dessous, appelé Lisse, qui est vne autre façon à force de bras, & apres y auoir passé l'estamine, & peu d'autre menu appareil, teint de telle couleur qu'on la demande. Et parce qu'anciennement la ceinture où tenoit l'espée dont le nouueau cheualier estoit ceint receuant l'ordre de cheualerie, estoit faite de tel cuir, on a nommé ladite ceinture le baudrier de cheualerie, qui est large, portée par les cheualiers en faits d'armes penduë en escharpe de l'espaule droite sur le costé gauche, à laquelle pend l'estoc ou espée d'armes. Baltheus, ou Baltheu, duquel mot aucuns le veulent tirer, mais ne doit on, Ainsi on dit Baudrier de cheualier & Baudrier de cheualerie. Nicole Gilles en la Chronique de Louys le Debonnaire : Le deposerent de l'honneur d'Empereur, & le contraignirent à mettre sus le baudrier de cheualerie, & mettre les armes Imperiaux sur l'autel S. Sebastien. Et au chap. ensuyuant, Et luy fut derechef mise la couronne Imperiale sur la teste, & ceint le baudrier de cheualerie. Le Baudrier estoit present Royal, & tant estimé, que Charlemagne l'enuoya en don à Offlas Roy des Mercieurs, comme appert par les lettres closes de luy addressans audit Roy Offlas rapportées par Matthieu de VVestmonstier en son Flores historiarum, en ces mots, Vestrarum dilectioni vnum Baltheum, & vnum gladium huniscum, & duo pallia serica duximus destinanda. Aussi estoit-il estoffé de bouillons d'or enchassez de pierres precieuses, comme se peut encor voir aux sepulchres de plusieurs cheualiers du temps passé. Martial. lib. 14. semble l'appeler Parazonium.

Baudroyer, ou Bauldrier, actiu. acut. Est apprester le cuir des façons de Baudroyerie, voyez Baudrier. Baudroyeur, ou Baudryeur, m. acut. L'artisan qui baudroye les cuyrs, voyez bauldrier.

Baudroyerie, f. penac. Est tantost l'art & mestier des baudroyeurs, & tantost la ruë où ils tiennent leurs ouuroirs & boutiques ensemble.

Baue ou escume de bouche, Spuma, Oris pituita.

Bauer, Stillare pituitam ex ore.

Bauer, Tricari, Ineptire, Nugari, Nugas agere, Inarticulatè & impeditè loqui, balbutire : Il vient de βαβάξω, qui signifie ce que dessus.

Voila comment il se baue, où il se mocque & gaudit, Vt ludos facit ?

Baueux, Bauard, il vient de βάβαξ, id est, Vanus, Garrulus, locutuleius, Nugator.

Vn bauard qui ne fait que caqueter, blatero, linguax, locutuleius, Nugax, Nugator.

Tu dirois que ce seroit le plus grand bauard qui soit entre tous, Diceres vnum omnium loquacem.

Bauerie, Ineptia, Nugae, nugarum, Tricae {{grec}}, id est, vaniloquium, vana & inanis blateratio. Si remoueris, habes originem.

Qui ne dit que baueries, Nugigerulus.

Plein de baueries, Nugalis.

Par baueries, Nugatoriè.

Bauette, ou Bauerette, linteum pituitarium, Fascia pituitaria.

Bauffrer, Auidè comedere, Heluari.

Bauffreur, Heluo.

Bauge, C'est mortier de terre farci de paille qu'en Gascoigne on appelle, Tortis, lutum paleatum, Il signifie aussi vn amas de bourbier, qu'en Languedoc est appelé fangas, Selon laquelle signification entre veneurs est aussi prins, pour le veaultre, le lict & la reposée du sanglier, Cubile, lustrum aprinum.

Baviere, duché en Alemagne, Noricum, Baioaria, nunc Bauaria ab Auaribus Hunnorum reliquiis, qui Noricis appulsis ibi consedere adiecta litera nuncupatur. Baioaria etiam à Boiis Galliae cisalpinae populis hoc loci aliquando moratis dicitur. Noricum olim fuit. Danubio insigni fluuio ex Sueuia profluente irrigatur.

du Bausme, Balsamum.

Huile de bausme, Balsaminum oleum.

Le bois de l'arbre de bausme, Xylobalsamum.

Bay, Vn cheual bay ou bayard, Equus badius.

Vne iument baye ou bayarde, Equa badia.

Baye, ville du royaume de Naples, Baiae baiarum, Elle fut anciennement celebrée à cause de ses baings naturels.

Bayer à la mamelle, Appetere mammam, C'est proprement ouurir la bouche, mais pource que quat plusieurs regardent par grande affection quelque chose ouurent la bouche, de la est que bayer signifie aucunesfois autant que Regarder.

Bayer & tascher à quelque somme d'argent, & la deuorer par esperance, Alicui pecuniae incubare spe atque animo.

Ne bayer qu'à la proye, Imminenti auaritia esse.

Il baye vers la Grece, Graeciam spectat.

Vn bayard, Auidus spectator.

Vne bayarde, Auida spectatrix.

Bayevx, Le pays à l'entour de Bayeux, Bellocassij, nunc Baiocenses, ville episcopale en Normandie.

Bayonne, Aquae augustae. Ptol. Nunc Bayona, Port de mer, chef de Bisquaye en Gascongne.

Bazaz, ville de Guienne, chef du Bazardois, voyez Basas.

BE

Bear, le pays de Bear.

Bearnois, voyez, Bierne.

Beat, Beat pere, beatus.

Beatifier, beare.

Beatitude, Beatitudo, Beatitas.

Beau, monosyllabum, adiect. Est dit qui par formosité & deuë proportion de membres, lineamets & couleur de visage est aggreable à voir. Formosus, Pulcher, Speciosus, Combien qu'aucuns mal cognoissans en beauté, attribuent ceste epithete à toute personne qui a le visage aggreable à voir, ores qu'au reste du corps il n'y ait point de suite, comme si l'on disoit vn homme estre bien en ordre quand il porte vn beau chapeau, estant mal vestu en tout le reste. Mais l'vsage dudit epithete és autres animaux & choses inanimées, fait assez entendre qu'ils errent en cela. Car on ne dira pas vn beau cheual, vn beau chien, vne belle espée, vne belle maison, &c. Si ce n'est pour cause de la beauté, qui resulte de tous les membres du cheual ou du chien, & de toute la lame & gardes de l'espée, & de tout le pourpris de la maison. Ce mot vient du Latin Bellus, par la raison de la regle deduicte cy dessus au mot Aune, qui est le François és mots prins du Latin où la letre, L, est adherant en suyte à la voyelle E, change la dite lettre L, en V, & fait d'icelle voyelle, vn diphthongue, comme de bellus, beau, de scabellum, escabeau de flagellum, fleau. Anciennement on disoit Bel, par Apocope du mot Latin, comme on fait


encores, quand le substantif ensuyuant commence par voyele, comme bel homme, bel Enfant, la où on vse de l'autre quand ledit substantif commence par consonante, comme beau cheual beau pere, beau fils.

Assez bel homme, Pulchellus.

Vn bel homme & gratieux, Homo venerius, Bellus.

Est elle si belle qu'on dit ? Estne vt fertur, forma ? B. ex Teren.

Fort beau, Pulcher, Perdecorus.

Fort beau, & quasi fait pour estre regardé, Conspicuus forma.

Il estoit tant beau, Vultu adeò venusto erat.

Ie prendray tout le plus beau & be meilleur, Vnum quicquid quod quidem erit bellissimum carpam.

Geste de corps beau à voir, Venustus corporis gestus.

Qui fait beau voir, Beau à voir, Decorus ab aspectu, Praeclarus ad aspectum.

Beau temps, Bona tempestas, Serena tempestas, Liquidissima caeli tempestas, Caelum serenum.

Beau pere, Socer.

Belle mere, Socrus.

Beau frere, ou frere du mari, leuir.

¶ Beau est aucunesfois substantif, & signifie Beauté. Mon beau se perd, Ronsard.

Belle sœur, Glos.

Bellot, Bellatulus, Bellulus.

Beauté, f. acut. subst. Est la formosité resultat des choses remarquées audit mot Beau, Pulchritudo, formositas, l'Italien dit aussi Belta, C'est en outre le nom d'vn chasteau assis pres Paris lez le bois de Vincennes. Nicole Giles en la Chronique de Charles VII. parlant de la belle Agnes : & afin (dit-il) qu'elle eust aucun titre, le Roy luy donna sa vie durant la place & chastel de Beauté pres le bois de Vincennes, & lors en l'appela madamoiselle de Beauté.

La beauté d'vne personne, Species.

Beauté d'vn homme libre, liberalis forma.

Beauté de femme, Venustas.

La beauté du iour, Hilaritas diei.

Beauté fort exquise, Forma expectanda.

Excellente beauté, Summa forma.

Merueilleuse beauté, Eximia pulchritudo.

Moyenne beauté, Forma stata & vxoria.

Beautez communes qu'on voit tous les iours, qui ne sont point singulieres, Formae quotidianae, Formae vulgares.

Vne grande beauté, luculenta forma.

Ceci est aduenu de la grande beauté qui est en toy, Virtute formae id euenit.

Beauté singuliere, principalement de femme, Venus.

Estre en fleur d'aage & de beauté, Florere aetate & forma.

Si tu la vois, tu diras qu'il n'en y aura point sa pareille en beauté, Primam dices, scio, si videris.

Effacer & esteindre la beauté, Formam extinguere.

Oster la beauté de quelque chose, Deuenustare.

Sans aucune beauté, Squalidè.

Beaucoup, acut. aduerb. à bella, id est bona & magna copia, Multum, Plurimum, comme, Il a beaucoup de deniers, Multum pecuniarum habet. i. plurimas pecunias.

Non pas beaucoup, Haud ita multum.

C'est beaucoup quand tels arbres ont quatre pieds de haut, Abunde est arboribus illis altitudo quatuor pedum.

Beaucoup moins qu'il ne faut, Multo minus quàm est opus.

Il y va en cecy beaucoup d'argent, In eo magna vis pecuniae insumitur, liu. lib. 23.

Ie suis beaucoup moins terrible que ie n'ay esté, Nimio minus saeuus iam sum quàm fui.

Beaucoup de fois, Saepe.

¶ Beaucoup plus, Multo magis.

Il hait beaucoup plus le senat, Ille impendio magis odit senatum.

Estre beaucoup plus fort enflambé, Multo impensius accendi.

Ie le hayoye beaucoup plus fort, Oderam multo peius.

Beaucoup plus hardy, longè audacissimus.

Ce mal a esté semé & espandu par beaucoup plus de lieux qu'on ne pensoit, latius opinione disseminatum est hoc malum.

Ie t'aime beaucoup plus, Ego te nimio plus diligo.

Beaucoup trop, Prae nimis, Multo plus, Nimio plus.

En la cité la plus grande de beaucoup de toute Sicile, In ciuitate totius Siciliae multò maxima.

Quelle femme penses-tu plus sage beaucoup que les autres : Quæ tibi mulier videtur multo sapientissima ?

Ie n'estime pas beaucoup cecy, Parui istuc facio.

Il ne s'en falloit pas beaucoup de la compagnie, Minimè multi deerant.

Il ne fut pas beaucoup espouuanté, Nihil admodum territus.

beavlne, ville de Bourgongne, Bibracte, nunc Belna.

Vin de Beaulne, Vinum Belnense.

beavcaire, m. penacut. Est le nom d'vne ville aßise sur le bord du Rosne front à front de la ville de Tarascon, assisse sur l'autre riue de ladite riuiere sur le Limite du pays. de Prouence, tout ainsi que Beaucaire sur celuy du pays de Languedoc de l'vne des Seneschaucées duquel il est chef & ville capitale, pour raison dequoy est la dite Seneschaucée appelée la Seneschauscée de Beaucaire, auec ceste addition & Nismes, parce que le principal siege d'icelle est assis en la ville de Nismes, plus grande, plus ancienne, & mieux peuplée que ledit Beaucaire. Aucuns disent que c'est Bellocarum : autres, & vulgairement, Bellicadrum, autres que ce a esté iadis l'vn des cantons de la nation appelée Cauares, desquels Pomponius Mela escrit, Cauarum caput Auenio.

Beaupré, C'est vne petite voile autrement appelée par imitation des Espagnols Ceuadere, sortant hors la pronë du nauire en esclat de mer qui fait hausser le nez au nauire flottant.

Beavvais, ville de Picardie, Bellouaci.

Beauuaisin, Bellouacus, Bellouacensis.

Bec, Le bec d'vn oiseau, Rostrum.

Le bec agu d'vn oiseau, Acumen, Acies rostri.

Le bec de la lampe dedans lequel est la mesche, Myxos.

Le bec se monstre, Eminet rostrum.

Tesmoings à qui on a fait le bec, Testes meditati, antè commonefacti, Praecompositi testes, quibus rostrum (vt aiunt) concinnè exacutum est, voyez Suborner tesmoins en Suborner.

Bec de cicoigne ou de gruë, nom d'herbe, Geranium.

Bechée ou becquée, f. C'est ce qu'vn oiseau peut comprendre auec le bec pour vne fois manger & s'il se peut dire c'est le morceau d'vn oyseau. Bechée aussi se prent pour le coup de bec qu'vn oyseau irrité donne en bleçant.

Becu, ou Bequu, ou Bechu, c'est à dire poinctu, Rostratus.

Becquer, ou Becher, Rostrare, Rostro impetere.

Becquillon, ou petit bec, Rostellum.

Beccasse, Rusticula, Gallinago, Scolopax, Beccasse est ainsi nommée à cause de son long bec. Les Poicteuins la nomment Assée : Les Normans, vit de coq, corrompans la diction Angloise VVitcor qui signifie coc de bois, pourtant les Grecs vulgaires la nomment Xilornitha c'est à dire poulle de bois.

Beccasse de mer, voyez Pie de mer en Pie.

Beccasseau, Beccassine, Beccasson, Rusticula minor, Gallinago minor.

Beccard, la femelle de Salmon, Salmon foemina.

Becdoie, poisson ainsi nommé, quòd prominentiore sit rostro, Delphinus.

Bechet, voyez brochet.

Becquebo, voyez bequebo.

Becfigue ou Becquefigue, vn oiseau viuant de figues appelé Becfigue, Ficedula.

Bedeau, Apparitor, Les bedeaux de l'vniuersité, Erasmus in dialogo de pronunciatione vocat Septrigeros. Habent inquit, Rectorem, septrigeros, cancellarios, decanos, &c.

Bedon, Vn bedon & tabourin, Tympanum.

Bedonner, tabouriner.

Bedouau, voyez blaireau.

Bedvyns, voyez Mesopotamie.

Bee, Gueule bée, Os apertum.

Beeller, balare. Ouium est.

Beellement, Balatus.

Beer, voyez bayer.

Beffroy, quasi Bée effroy, car il est expressement fait pour béer & regarder ou faire le guet en temps souspeçonneux, & pour sonner à l'effroy.

Vn beffroy ou eschauguette, Specula, speculæ.

Begue, Balbus, blæsus, linguæ hæsitans.

Estre begue, lingua haesitare.

Begueyer, balbutire.

Begueyement, Haesitantia, Oris titubantia.

Beguin, Vitta puerilis.

Beguiner, ou Embeguiner, Vittam induere.

Behistre Picardis, Tempeste en l'air, Orage, Horrida tempestas, Saeua, Foeda.

Behourt, m. acut. Voyez bohourt.

Beiaune, m. penac. Qu'on doit escrire Beciaune, aussi est-il composé de ces deux mots, Bec, & iaune : mais on n'en vse que par metaphore prinse des petis oiseaux estans niais, qui en leur plume follette ont le bec iaune, pour signifier les nouueaux apprentifs de quelque art & science : Ainsi és escholes de droict les prouects, appellent beiaunes les nouueaux institutaires, leur faisant payer leur beiaune, c'est à dire leur nouuel aduenement à l'estude des loix. On prent ce mot aussi plus largement, pour tout homme mais, sot & malusité.

Payer son beiaune, c'est payer son apprentissage & premiere abordée à quelque art, science & mestier, Pendere rudimentum, B.

Beiaunage, m. penac. Est apprentissage, Tyrocinium, Rudimentum, B.

Beiaunise, f. penac. On n'en vse aussi que par metaphore prinse en consequence de la susdite, parce que tout nouuel apprenti est simple, sot, & rude au mestier qu'il essaye d'apprendre, & par ainsi signifie lourdaudise, niaiseté & sottise, nouueauté en l'action.

Bel, Cerchez Beau, Les François dient & escriuent bel, si le mot suyuant commence par vne voyelle, comme bel homme, bel arbre, bel oiseau.


Beler, voyez beeller.

vne Belette, ou Moustoille, Mustela.

Couleur de belette, Color mustellinus.

Belgrado, Ville puissante appelée Nandoralba, & Alba Graeca, par les Hongres Chrieschisch, par les anciens, Taurunu, ou Taurinum, assise entre les deux riuieres de la Dunoe, ou Danube & de Saua, ad confluentem Saui & Danubij, sur l'endroit où lesdites riuieres se meslent, c'est la clef & entrée de Hongrie.

L'an mil cinq cens vingt & vn, Seleyman Empereur de Constantinoble la print sur le Roy Loys de Hongrie.

vn Belier, ou Belin, Aries.

Qui est d'vn belier, Arietinus.

Belinge, voyez Tiretaine.

Belitre, m. penacut. Est dit celuy qui va mendiant son pain, Mendicus, l'Allemand dit Betler, pour vn Belitre, & Betlerlin, pour vn Belitreau, c. petit belitre. Par cela, soit qu'il l'ait prins de nous, où nous de luy, il appert qu'il ne le faut escrire par S. Belistre, ains plustost Betlitre, mais le François qui n'aime la rudesse de la prononciation Germanique, laisse la lettre T, Aucuns mettent en auant vne autre deduction, disans qu'il vient du mot Latin Bliteus, qu'Erasme en ses Adages expose Stupidus, Et que Bliton dont il vient, est vne herbe insipide & de nul seruice és medicamens, quasi {{grec}}, qui signifie aussi vn home stupide, & que le François appelle les homes de neant, Blitres, come si l'on disoit de Bliteos, Bliteros, Mais ce ne sont que chansons, car on n'appelle pas Belitre celuy qui est lour daut, grossier & stupide : ains au contraire, & par catachrese, vn mauuais garçon, qui de meschanceté qui est en luy, suit la caimandise, est appelé Belitre, & vn mauuais Belitre vn mauuais garnement. En outre nous disons, Il deuient Belitre, Pauperascit, c'est à dire, Il tombe en si grande disette, qu'il luy conuiendra mendier.

Belitraille, f. penac. Est vn nom collectif, & de mespris & vitupere, ainsi que canaille, harpaille, ribaudaille, truandaille, & signifie vne harde de belitres, Mendicorum grex, voyez belitre.

Belitrer, neutr. acut. Est caymander, trotter çà & là mendiant, Mendicare.

Belitrerie, f. penac. C'est mendicité, caymanderie, Mendicitas, l'Alemand dit Betlerej, & par ce que les belistres font souuet de meschans actes, on dit d'vn mesfait indigne de celuy qui l'a commis, c'est vne belitrerie, c'est à dire vn acte digne d'vn belitre, & si appelle on Belitrerie aussi vne chose qui n'est de nul pris, comme de tous ses meubles ce n'est que belitrerie, Suppellex illius nauci facienda est, nullius omnino pretij est.

Belitréement, aduerb. acu. Peu vsité l'Alemand en a son aduerbe Bethlerisch, Mendiciter, more mendicorum.

Ie m'en vay vn belitre, Mihi ad manticam res redit.

Bellement, lentè.

Tout bellement, Sensim, Cunctanter.

Marcher tout bellement, Suspenso gradu ambulare, Clementer ambulare.

Faire tout bellement quelque chose, Modicè facere.

Ouurir vn huis tout bellement & sans bruit, Fores placidè aperire.

Se retirer dedans tout bellement & sans bruit, Quietissimè se recipere.

Suyure aucun tout bellement, Placidè aliquem sequi, Otiosè sequi.

Belliqueux, bellicosus.

Celuy duquel les ancestres ont esté grans personnages, belliqueux, riches ou nobles, Diues auis.

Nation belliqueuse, & qui a eu plusieurs victoires contre ses ennemis, Diues triumphis terra.

Bellizone, ville des Grisons, bilitionum.

Bende, Bender, Bendelette, Cerchez Bande.

Benediction, Isaac donna sa benediction à ses enfans, Lustrauit filios suos Isaac numine paternæ charitatis, b.

La coustume est que les peres & meres à leur mort donnent leur benediction à leurs enfans, Extrema precatione filios lustrare solent, B. Vt res faustè, prosperéque eueniat, precari.

Benefice, Beneficium.

Receuoir vn benefice ou bien fait, Accipere beneficium, Habere beneficium ab aliquo.

Intrus en vn benefice, Grassatus in possessionem beneficij.

Benefices tombez en deport, Sacerdotia quae in causam caduci cesserunt.

Benefices reuocables ad nutum, Sacerdotia precaria.

Collation de benefices en tour, Collatio sacerdotiorum circularis.

Benefices litigieux desquels l'archidiacre iouyt pendant le litige, In causam caducorum cadunt sacerdotia, quando Archidiaconus fruitur litigantibus curionibus : caducariaeque sunt obuentiones, En Deport.

Les benefices sont en la collation de l'Euesque, Sacerdotia sunt beneficij episcopalis, vel Sunt dioecetae episcopi beneficiaria, B.

Beneficiés, ou ceux à qui on baille des benefices, Beneficiarij.

beneuolence, Acquerir petit à petit la beneuolence d'aucun, Colligere beneuolentiam alicuius.

Tascher à acquester la beneuolence d’aucun, Consectari alicuius beneuolentiam largitione.

Benict, Pain benict, lustratum panificium, B. Eau benicte, lustralis aqua.

Bening, Humanus, Benignus.

Si benings estes vous, Ita vestra est benignitas.

Vostre benignité à fait que i’ay esté plus long, Prouexit meam orationem vestra benignitas.

Benignement, Benignè, Humanè, Humaniter.

du Benioin, Syriacus ros, laser, Caulias.

L’herbe du benioin, Silphium, Laserpitium.

Vin aigre meslé auec du benioin, Laserpitiatum acetum.

Benir, ou Benistre, Lustrare, B. ex Ouid. Bene precari.

Benisson & bonne priere qu’on fait pour aucun, Bona precatio.

Benoistier, Amula, Aquiminare, vel Aquiminarium, B. vel Ardanium, ab άρδω,quod rigo signat, Cælius lib. 5. cap. 2.

Bennel, m. acut. Monstrelet li. 1. ch. 43. Et entretant que ces choses estoient dites & faites, maistre Saussien & le messagier de Pierre dela Lune, qui auoient apporté les letres dessusdites au Roy, tous deux Aragonnois, mitrez & vestus d’habillemens, où estoient figurées les armes d’iceluy Pierre de la Lune renuersées, furent amenez moult honteusement sur vn bennel, du Louure en la cour du Palais, où empres le marbre au pied des degrez estoit vn eschaffaudis leué, sur lequel ils furent mis, & montrez moult longuement à tous ceux qui voir les vouloient. Et auoit escrie sur lesdites mitres, ceux sont desloyaux à l’Eglise & au Roy. Et peu apres : Et le lendemain les deux Arragonnois dessusnommez furent derechef menez & eschaffaudez parmy Paris.

Benoict, nom propre d’homme, Benedictus, de Benedict si vous ostez ceste syllabe di, reste Benect, mais vulgairement nous prononçons Benoict qu’aucuns par ignorance escriuent Benoist.

Benoicte, herbe autrement nommée Sanemunde, Caryophillata.

Bensert, en Afrique, Vtica.

Bequebo Picardis, Picus martius, Ainsi nommé pource que de sa coustume il beque le bo : quia rostro solet appetere boscum, sic enim appellant lignum.

Bequenauld, Bequenaude, Lingulaca.

Bequet voyez Brochet.

Bequillon, Bequu, voyez Bec.

Ber ou Berceau, Le berceau d’vn enfant, les langes & petis drapeaux, Incunabula, Cunae.

Dés le berceau, A cunabulis vsque, A cunis, Ab incunabulis.

Vn berceau de treille, Concameratio, Arcella vitis.

Bercer, Ventilare, B.

Ie suis tout bercé de cela, Illud mihi pernotum est.

Tu estois celuy qui m’auois bercé, Cunarum fueras motor mearum.

Berberis, ou Espine vinette, Oxyacantha, vel Oxyacanthus.

Berche, c’est vne espece de piece d’artillerie, dont les anciens vsoient pour la defense des chasteaux & forteresses, mais ayant succedé meilleures pieces pour cest effect, les seuls vaisseaux de mer les ont retenues, & les portent sur le chasteau deuant, ou sur le gaillart, les Espagnols les appellent Berços, & ne s’en seruent plus communément, si n’est pour saluer les nauires & rendre les saluts. Ces pieces sont plus petites que fauconneaux, & tirent des balles de plomb.

Bercherie : C’est la quantité & compagnie de berches estans dans vn nauire, comme qui diroit la harquebouserie, ou la hallebarderie, pour la quantité & amas de hallebardes & harquebuses y estans, de laquelle bercherie le lieu propre à la loger en vn nauire, est le chasteau deuant & le Gaillard.

Berdin, ou berlin apud Northmannos, Espece de poisson à escaille lepas lepadis.

Berée, oiseau, Frigilla.

Bergamme, en Italie, Bergomum.

Qui est de Bergamme, Bergomas, Bergomatis, Bergamotes, Bergamotia.

Bergeronnette, oiseau, voyez Batemaere.

Bergier, m. acut. Est celuy qui meine paistre & garde aux champs les moutons & brebis : car des porcs & truyes on dit porchier, des boucs & cheures doit on dire cheurier, ainsi que les Languedocs l'appellent Cabrier, les Italiens capraro & capraio, & les Espagnols Cabrero & cabrerizo, le tout du mot Latin Caprarius, opilio ouium custos, Magister ouium, Il vient de ce mot Berbix, que nous prononçons berbis, & par metathese brebis, qui vient de veruex, diction Latine, comme si on disoit Berbier, gardeur de berbis : mais nous auons fait de i vocal vn i consonant Berbier, & depuis Berger, escriuans par g ce que deurions escrire par i consonant. Mais si nous escriuons Bergier, n'y a mutation sinon de b en g, Berbier Bergier. De ceste mutation de i vocal en i consonant, est fait mention en Saulge, voyez Brebis.

Bergier & qui s'entend à la nourriture des bestes, & en fait grand fait, Pecuarius.

Maistre bergier, ou grand bergier, Magister pecoris.

Bergerie, Ouiaria, ouiariæ, Caula.

Berichot, petit oiseau autrement nommé Roytelet, Trochilos, Regulus.



Berle, Vne herbe qu'on appelle de la berle, lauer, Sion, Apium palustre, Eleoselinum.

Berlin, voyez Berdin.

Berlong, c'est plus long d'vn costé que d'autre, comme, Cheueux berlongs ; Capilli inaequaliter longi.

Berluë, f. penac. Oculorum caligo.

Berluer, ie suis berlué, Mihi caligant oculi, Parum video, voyez Barlong, & Barluë.

Bernage, m. pen. C'est toute la suite, train, copagnie & equippage d'vn grand seigneur, tat en sommiers qu'autre equippage, ou bie l'appareil & l'agent de la maison d'vn Roy, come, Il tint cour planiere, & en icelle mà da tout son bernage, & tous les Baros & Cheualiers de son pays, Comitatus, &;en ceste sorte se prend quelque fois pour la Cour d'vn Prince, & quelquefois pour l'ost & armée d'ieeluy, come on voit és ancies Romans, on en vse aussi pour bagaige & hardes, Impediméta, Sarcine, ainsi trouue on escrit, le bernage de la chasse, pour dire l'equippage des veneurs, allans à l'assemblée, Bernage aussi anciennemet se prenoit pour la meslage de ces especes de grains froment, orge, segle, mais ce mot en ceste significatio n'est qu'entre bien peu de laboureurs en vsage, ains vse on de ce mot Moulture, ou bled moulture, Il estoit par aduanture ainsi dit par imitation de la meslange de toutes manieres de hardes, qui pour l'equippage & seruice d'vn grand seigneur marchant en Campagne, sont portées sur sommiers, ou charroy, qui sont signifiés par ce mot Bernage, comme dit est.

Bernard, Bernardus, Les Allemans dient Bernhardus. Ab vrsi robore nomen habet, Fort comme vn ours.

Berner, act. acut. Est Vanner, Excutere, Il peut venir de Bernie, qui signifie vne grosse sorte de mante veluë faite de rude laine, dont les Irlandois vsent pour vesture, comme si on disoit vanner & ietter en l'air aucun, auec vne telle mante roidie & secousse par quatre hommes, en tenant chascun vne corniere, Sueto. in Othone, cap. 2. ferebatur & vagari noctibus solitus & inualidum quemque obuiorum vel potulentum corripere, ac distento fago impositum in sublimi iactura, id est, bernare, vt Bud. ait, voyez Bernie.

Tu seras berné, Ibis ab excusso missus in astra sago, B. Vanne.

Ie puisse estre berné ou vané, Mittar ab excusso pron 9 in astra sago, B.

Bernie, f. penac. disyll. est vne sorte de drap, velu, grossier & rude, dont les Irlandois s'emmantellent, Pilósve stragulae genus, sagum. Sueto. In Othone, cap. 2. De telles en portent les mariniers en teps de froidure, qui leur seruent de couuerture & de materas tout ensemble au dormir : le mot vient de Ibernia qui est l'Isle d'Irlande où l'vsage en est tout commun, si est-il en aucuns endroits d'Angleterre : mais c'est de celles qui sont rasés & de poil bas, ainsi que rapporte Oliuarius Scholiaste de Pomponius Mela liur. 3. chap. 6. qui les appelle Bernias, & les autres dessusdits Ibernias.

Bernicho, vrbs in Cyrenaica, Berenice, Barce, Hesperis.

Berruyer, m. acut. Celuy qui est natif du pays de Berry, Biturix.

Berruyere, f. pen. Celle qui est natifue de Berry, Biturix.

Berry, m. acut. A present Duché, pays seant à l'orée de la riuiere du Loire qui le separe d'aucun, abondant en pasturages, laine & manufacture de draps, duquel Bourges est la ville capitale, Biturigum regio.

Bers, m. C'est la petite couche portatisse aisée à bransler, où l'on met coucher les enfançons, Cunæ, Nicole Gilles en la vie du Roy S. Louys : La Royne femme de S. Louys, qui estoit en la cité de Damiete, accoucha d'vn fils, lequel tost apres sa natiuité, fut desrobé en son bers, par vn sarrazin esclaue. Le Laguedoc, vse aussi de ce mesme mot : mais le diminutif d'iceluy asçauoir Berseau, est plus comunémet vsité parmy les François, Cunulæ, s'il se peut dire, On dit aussi Bers de chariot, qu'aucuns appellent Ridelles.

Berseau, m. acut. Est le diminutif de bers.

Berser, acti. acut. Est bransler le bers d'vn costé à autre pour endormir l'enfançon qui y est couché, Vltrò citró que cunas impellere, Reciprocatim cunas agere, Ce qui se sait aisement, parce que le bers est assis par les deux bouts sur deux bastons retournez contremont en forme de croissant ou demicercle. Et par metaphore on dit, Il l'a si longuement bersé qu'il l'a endormi en son opinion, de celuy qui par le plat de sa langue afait condescendre autruy en son opinion, luy faisant perdre le iugement par sa longue persuasion, Cantando pertraxit in suam sententiam.

Bertourder, Inaequaliter tondere.

Beryl, vne pierre precieuse, Beryllus.

Besace, autrement Bissac. Tous deux sont composez de Bis & Saccus, & aussi vn bissac n'est autre chose qu'vn double sac, ou deux sacs s'entretenans, Mantica, Pera.

Qui porte la besace ou bissac, Manticarius, B.

Petite besace, Manticula.

Besaguë quasi bisacuta, Bis aguë, ou deux fois aiguë, à duplici videlicet acie aut acumine, Bipennis.

Besanson au Besançon, en la franche conté, Vesontio, Visontium, nunc bisontium : In de bisontinus episcopus.

Besant, m. acut. Qu'on dit par adionction Besant d'or, est vne piece de monoye d'or vsitée és pays d'Asie & d'Afrique frontiere de la mer mediterranée, laquelle n'estoit marquée de coing au commencement, ains exposée au poids de l'ordonnance des Sultans des pays, & depuis fut marquée des coings particuliers d'iceux Sultans. Nic. Gilles escrit en la vie du Roy S. Louys, qu'il fut mis, & ceux de son armée, à raço de huict mil Besants Sarracinois, par Melech Sultan qui les tenoit prisonniers. L’adiection de ce mot, dor, semble inferer qu’il y auoit aussi des bezants d’argent. Mais non fait, car nous disons cent escus d’or sol, & l’Italien aussi Cento scudi doro ; Ce qui n’infere pas pourtant qu’il y ait des escus d’argent. Le mot procede de Bysantium, qui fut le nom primerain de la cité qui est appelée Constantinople. Toutesfois en aucunes contrées de ce royaume on dit bled bernage, ou grain bernage, pour tel bled ou espece de grain qui vient & croit au terroir particulier du pays, comme le fermier rend à son maistre tant de muyds de grain bernage par an, c’est à dire de tels grains qui viennent & croissent és terres de sa ferme, & en ceste signification le mot semble venir de cestuy Latin Verna, qui signifie vn serf ou esclaue nay chez nous d’vne ou d’vn nostre esclaue, außi Arua à nobis subiguntur, quódque ferunt, quasi domi nostrae natum videtur ? Et rapporteroit aucunement à la premiere signification deuant dite, parce que le bernage d’vn seigneur, est proprement la suyte, train, & compagnie de ses domestiques, comme si on disoit vernagé, Famulitium, famulorum grex, comme Cic. In Pisonem, dit grex nouitiorum. Les Rois de France ont de long temps accoustumé en presenter treize á l’offrande de la messe de leur sacre à Reims. Et combien que lesdites pieces d’or n’ayent plus de cours, toutesfois pour entretenir l’ancienne coustume, le Roy Henry deuxieme de ce nom en fit tout expres forger treize pour son sacre, & furent nommez Bysantins, valans enuiron vn double ducat la piece.

Les Besants sont encore vsitez és armoiries, comme on void en plusieurs anciens escus, & ne retiennent pas tousiours le metail dont originairement ils sont, ains souuent en couleur, ores de sable, ores d’azur, ou autre. Et l’ancienne tapisserie de la chambre du Thresor à Paris est semée de Bezants, maistre Iean Bacquet au narré de l’establissement de ladite chambre du Thresor, aualué le Bezant d’or à cinquante liures tournois Françoises.

Besche, ou houë, Bidens, Bipalium, Pala, palae, Semble qu’il vienne de Bec, car vne beche a vn bec.

Bescher, Perfodere terram.

Besiers en Languedoc, Betirae, Blitera, Bitterae, Beterrae.

Besoche, f. penac. voyez Hoyau.

Besoing, Il est besoing de faire cela, Adest opus facto.

Il est besoing de lire, Opus est lectionis.

Il est besoing de se haster & auancer, Maturato est opus.

Il est besoing que hastiuement ie parle à cest homme-ci. Celeriter mihi hoc homine conuento opus est.

Il est besoing que celuy qui est las, se repose, Opus est fessum quiescere.

Ie pense qu’il est fort besoing que tu, &c. Illud permagni referre arbitror, vt, &c.

Ie pense qu’il fera ce qu’il te sera besoing de faire, Quae tibi erunt opus, facturum puto.

I’espere qu’on n’en aura point de besoing, Non vsus veniet spero.

Quand il en est besoing, Vbi vsus poscit, In loco.

Ie te manderay le reste quand il en sera besoing, Caetera appositè tibi mandabo, vel suo tempore.

S’il est besoing d’vser d’exemple, Si conferendum exemplum est.

Ie voudroye qu’eussiez memoire de ceci, s’il en est besoing, Si quid vsus venerit, meminisse ego hanc rem vos volo.

Lors que besoing en estoit, In tempore.

Nous auons besoing de vostre diligence, Diligentia vestra nobis adiungenda est.

Il a besoing qu’on luy secoure, & qu’on ait pitié de luy, Eget humanitate.

Prendre quelqu’vn à son besoing, & quand il a bien affaire d’argent, Captare alicuius momentariam necessitatem, B.

Qu’est-il besoin de parler de l’abondance des poissons ? Quid multitudinem piscium dicam ?

Qu’est-il besoing que ie parle de la grad’amour que les bestes ont à nourrir ce qu’elles ont engendré ? Quid dicam quantus amor sit bestiarum in educandis quae procreauerunt.

Qu’en estoit-il besoing ? Quid enim attinuit ?

Qu’auoit-il à faire, ou besoing de moy ? Quid enim erat indigens mei ?

Il en fait besoing d’autant, Tantundem est opus, Tot sunt necessarij, Tot sunt opus.

Il n’est ia besoing qu’il le scache, Nihil opus est resciscat.

Il n’est point besoing de le donner à entendre, Non eget interpretatione.

Besongne, Opus.

Besongne qu’on fait à la chandelle, Lucubratio.

Besongne faite par maniere d’acquit, Perfunctoria opera.

Besongne bien faite & auec grand art, Erudita operatio.

Besongnes faites par temps desrobé, Operae succisiuae.

Besongnes qu’on fait en terre, Terrena opera.

Attoucher & patrouiller la besongne d’aucun, Opus alicuius vellicare.

Qui baille, ou qui prend quelque besongne à faire pour certain pris, locator, Conductor, Redemptor.


Commencer quelque besongne, Telam exordiri.

Descouure nous toute la besongne, Rem nobis facias palàm.

Destourner de la besongne, Deterrere ab industria.

Estre destourné de faire ses besongnes, Abduci à rebus gerendis.

Estre plus pres prenant sur la besongne, qu’a receuoir les payemens du fermier, Auarius exigere opus, quàm pensiones.

Estre à la besongne, Esse in opere.

Entremettre la besongne, Opus intermittere.

Ceste marchandise empesche le fermier de faire la besongne, si bien qu’elle reuienne & se rapporte au conte de son maistre, Haec negotiatio nunquam patitur villicum cum rationibus domini paria facere.

Employer la besongne qui reste à faire, à ie ne scay quoy, Reliquam dare operam.

Entreprendre quelque besongne à faire, Conducere, Redimere.

Entreprendre quelques besongnes, cuidant en auoir loz, Res aliquas sibi gloriae causa suscipere.

Celuy qui entreprend quelque besongne à faire, Conductor, Redemptor.

As-tu bien fait tes besongnes ? Satin’omnia ex sententia ? B. ex Terentio.

Ie fay la besongne selon l’argent, Pro pretio facio vt opera appareat.

Scachans auoir fait besongne de plus grand affaire, que le loyer d’vn iour ne se monte, Enixioris operae, quàm in vnius diei praemium conscij sibi.

Faire la besongne, Operam exigere.

En faisant la besongne, In opere faciundo.

Tout ce qu’on fait outre la besongne principale en laquelle on entend & a on entreprinse, Parergum.

Qui est frequent à la besongne, Multus in opere.

Gaigner autant de besongne, Compendium operae, B.

Qui est derechef mis en besongne comme s’il estoit tout neuf, Rediuiuus.

Quand on met la main à la besongne, Actio, actionis.

Qui a force besongne à faire, & iamais ne met la main à la paste, Diues operis, & laboris expers.

Haster la besongne, Operi instare.

Besongne hastée, Approperatum opus.

Laisser la besongne pour vn temps, Opus intermittere.

Qui laisse à tous coups la besongne, Cessator.

Laisser à faire ses besongnes, A rebus gerendis abduci.

Il ne lascha iamais la besongne, Nunquam in suo opere cessauit.

Tu menes la besongne, Tu es huic rei caput.

Requerir besongne d’aucun, Operam exigere.

Retourner de la besongne, Se ex opere recipere.

Mes besongnes n’en iront que mieux, Non alienum est hoc meis rationibus.

Qui fait bien ses besongnes & affaires, Sui negotij bene gerens.

Faire bien ses besongnes, Bene rem suam gerere.

Faire mal les besongnes de quelqu’vn, Consulere male alicui.

Ne faire point bien ses besongnes enuers les iuges, Offendere apud iudices.

Faire ses besongnes, & pour chasser les moyens de se faire grand, Velificari honori suo.

Besongnette, Opusculum.

Besongner, Agere, Operari, Opera moliri.

Qui besongne le plus du temps, Multus in opere.

Qui besongne fort & trauaille, Operosus.

Besongner à la chandelle, Lucubrare, Elucubrare.

Quand les mousches à miel ne besongnent point, elles iettent leur ordure hors de leurs rusches, Apes otio operis excrementa egerunt.

Apres auoir bien besongné, Bene res gesta.

Cesser de besongner, Vacationem habere.

En besongnant, Inter opus.

Besson, m. acut. Est mot de relation & rapport à vn autre, & signifie celuy qui est issu d’vne mesme ventrée ou portée auec vn autre, Ainsi dit-on, Ils sont bessons, c. nez d’vne mesme portée, Gemelli, Gemini fratres, & en singulier, Il est besson, c. né d’vne mesme ventrée auec vn autre, Iumeaux, & Iumeau, l’Espagnol dit Mellizo en singulier come nous, mais l’Italien vse plus du pluriel, Gemelli. Le mot peut venir de Bini, qui est fait de Bis, ainsi que le Grec δίδυμοζ, de δύζ, qui signifie cela mesme. Ce mot est frequet aux Laguedoc, Prouençal, & pays adiacents, qui appellent les fruits Bessons qui sont nez doubles, comme vne amade bessonne, quand il y en a deux, venues dans vne mesme coque, Gemellum amygdalum, Le François vse plus ordinairement de Iumeau.

Bestail, m. acut. Qu’on dit aussi Bestial, est mot general à toute sorte de bestes domestiques paissans aux champs, comme moutons, brebis, beufs, vaches, pourceaux, & autres paissans en champestre sous la maistrise de celuy qui les meine. Pecus.

Vne Beste, Bestia.

Beste qui vit sur terre, Terrestre animal.

Beste viuante en terre, & en l'eauë, Amphibium.

Grande & terrible beste, Bellua,

Beste qui oit fort cler, Solerti auditu animal.

Toute beste viuante de la nourriture de la terre, & de quoy l'homme se sert, comme boeufs, asnes, cheuaux brebis, cheures, Pecus, pecudis.

Toute beste cheualine, dequoy on se sert à porter fardeaux, tirer chariots, & labourer les terres, Iumentum.

Bestes fauues, voyez Fauue.

Bestes noires. voyez Fauue.

Beste legiere, voyez Leger.

Bestes dequoy on se sert à labourer, Operarium pecus.

Vne ieune beste dequoy on se peut ià seruir à labourer les terres, Iuuenca.

Toutes bestes qui seruent à porter somme, Comme cheuaux, asnes, & autres bestes, Animalia veterina.

Toute beste qui se coule & traine n'ayant point de pieds, Serpens.

Toute sorte de beste qui n'a point langage ne forme humaine, Pecus.

Bestes brutes, Bruta animalia.

Beste mal menée, entre veneurs, c'est vn cerf, ou autre beste chassée, qui est viuement pourchassée par les chiens & là destituée de forces & recreuë.

Beste puante, voyez Puant.

Beste sauuage, Fera.

D'vne beste sauuage, ou ressemblant à beste sauuage, Ferinus.

Appriuoiser les bestes sauuages à parler à elles, Mulcere alloquiis feras.

Bestes qui sont appriuoisées, Domita & condocefacta animalia.

Tenir enfermées quelques bestes cruelles, Continere belluas immanes septis.

Bestes qui resiouissent & recréent l'homme, Laeta inanimata.

Abbreuer les bestes, Adaquare.

Ramener les bestes de la pasture, Dispescere.

Courir les bestes sauuages & chasser, Agitare feras.

La beste qu'on tuoit au sacrifice qu'on faisoit pour la victoire qu'on auoit euë de ses ennemis, Hostia.

Tuer les bestes és sacrifices, Mactare.

Oster les armes des bestes, comme les dents, & les ongles, Exarmare feras.

Quand les bestes estoient introduites aux arenes par bandes, les vnes apres les autres, Missus huius missus.

Lieux champestres où il fait frais en esté, où se retirent les bestes en esté à cause de la chaleur : là où aussi se retirent les gens de guerre, Aestiua aestiuorum.

Vne grosse beste, qui n'a nul esprit, ne entendement, Excors, Socors.

Estre mué ou tourné en vne beste, Conuerti in belluam.

Celuy qui és spectacles publiques se combattoit contre les bestes, Bestiarius.

Bestelette, Bestiola.

Vne petite bestelette qui vit, ayant la teste fichée dedans le sang des bestes : & n'ayant point de trou par où s'en aille la viande, elle se creue. Aucuns l'appellent vne louuette, Rediuius.

Bestement & lourdement, Socorditer.

Bestise & faute de sens, Socordia.

Bestial, Bestialis, Ferus.

Bestiale cruauté, Immanis feritas,

Bestialité, Bestialitas.

Bestiail, Pecus.

Bestiail priué, entre veneurs, c'est le bestiail qu'on nourrist, & rameine par chacun soir en la maison, bœufs, vaches, veaux, moutons, brebis, porceaux, & semblables. Selon ce ils disent vn chien estre suiet à courir au bestiail priué, quand il chasse & court apres telles bestes, l'autre ne l'estre point, quand il n'en fait cas, ains de sa droite chasse.

Inutile bestiail, Pecus ignauum.

Il auoit force bestiail, & en faisoit grand fait, Erat ci pecuaria res ampla.

L'Italie nourrit beaucoup de gros bestiail, Italia armentosissima est.

Garde que le bestiail ne soit rongneux, Scabiem pecori caueto.

Quand vn homme a force bestiail, Ampla res pecuaria.

Le lieu où on nourrit le bestiail, Pecuaria.

Larron de bestiail, Abigeus.

Besycle, ou Besycles, pro Becycle, à byclo, id est duobus circulis vitreis velut lunulis. Vndè & Lunettes, vulgò dicuntur, Conspicilia, Specilla ocularia.

De la Betosne, ou Betoine, Betonica, vel vetonica, Cestron, Serratula.

Des Betes, Beta, betæ.

Beuf, ou vache, Bos. Aucuns escriuent bœuf par œ diphtongue.

Vn petit beuf. Bos humilis.

Beufs farrouches, comme sont ceux des marais, qu'en Languedoc appellent buous braus, Boues indomiti. Liu. lib. 23. Feri boues. Les autres beufs priuez, Boues domiti. liu.

Beufs ne trop grands, ne trop petis, boues quadrati. B. ex Col.

Beuf qui tire & laboure au ioug, Iugatorius bos.

Beuf qui est subiet à se coucher à terre en labourant, Bos cubtor.

Beufs sauuages, Bubali, Vri.


Beufs domtez, Mollia colla boum, Boues domiti.

Beufs sans cornes, Mutili boues.

Troupeaux de beufs, Buceriae, Armenta boum.

Vne couple de beufs, Iugum.

Accoupler beufs, Tauros iungere.

Descoupler beufs, Boues disiungere.

Penser les beufs, Boues curare.

Beufs de graisse ou engraissez, Opimi boues.

Beuf troublé de cerueau, Cerebrosus bos.

Beufs las, & qui n'en peuuent plus, ne sont plus bons à la charrue, Emeriti boues.

Beufs retifs, & qui ne tiennent conte de l'esguillon, Contumaces boues.

Beufs qui ne sont point farrouches, qui sont doux & aisez à traicter, Placidis moribus boues.

Beufs fort serrez & estroits, Boues arctè iuncti.

Beufs grands & bien membrus, Quadrati boues grandibus membris.

Beuf roti, Assa bubula. B. ex Plaut.

Appartenant à beufs, Bouillus.

Quand les beufs tournent à chaque bout de roye, Versura.

Crier en maniere d'vn beuf & toreau, Boare.

Cuir de beuf, Corium bubulum.

Toict & estable à beufs, Bouile, bubile.

Vne maladie qui vient aux beufs, quand la peau leur tient tellement aux costes qu'ils ne se peuuent remuer, Coriago.

Les beufs sont fort greuez & vexez du mauuais labeur, Boues iniquitate operis maximè mulctuantur.

Le marché aux beufs, Boarium forum.

Chair de beufs, Bubula, bubulae.

Muglement ou Buglement de beuf, Mugitus, Boatus.

La mousche aux beufs, Tabanus, Oestrum.

Les courroyes dequoy on lie le ioug au col des beufs, Subiugia.

Vne petite beste qui se tient parmy les herbes, qui enfle tellement vn beuf quand il l'a deuorée, qu'il creue, Buprestis.

Autant de terre que deux beufs accouplez peuuent labourer en vn iour, Iugum, Iugerum.

Vn bouuillon, Buculus,

Vn bouuier, Bubulcus, Bucolus, Iugarius, Custos boum.

Gardeur de gros bestiail, comme vn bouuier, & autres, qui gardent les chenaux, Armentarius.

Faire l'estat de bouuier, Bubulcitare.

Chanson & raisonnement de bouuier l'vn à l'autre, Bucolica bucolicorum.

Beurre, voyez Burre.

Beuuerie, f. penac. Sonne tousiours en mal, & signifie la démesure du boire, tout ainsi que Boissonerie, Vini bibendi assiduitas, immoderatio, Comme la beuuerie l'a tué, Nimia potationis assiduitas illum neci dedit. Et la beuuerie a esté grande, Compotatio ingens fuit.

Beuurage, m. penac. Que aucuns escriuent Bruuage, signifie boisson, ce qu'on boit. Ainsi appelle-on les vins, cidres, ceruoises, bieres. Toutesfois l'ordonnance faite sur le fait des iaulges, met aussi le vinaigre entre les bruuages. L'Italien dit, Beueraggro, Mais c'est à l'imitation dudit mot François.

Beuuailler, acut. neutr. N'est pas de la façon de chamailler, rauitailler & tels autres, ains de la forme de criailler, & riailler, qui est frequentatiue, & important en soy vice, Potiare crebrius, vino indulgere. Ciathis immorari.

Bezer, dit des vaches suyuans la mousche faisant tel bruit, dont est, Aller à sainct Bezet, ou Trottet.

Bezolle, Espece de poisson du lac de Geneue, Bezola.

BI

Biaque, Venise, dont les femmes en vsent en leurs fards.

Biberon, Vn homme biberon, Bibax, Bibulus,

Biberon, ou esguiere, Gutullus.

Boire en vn biberon, E gutullo bibere.

La Bible, Biblia, bibliorum.

Bicarne, m. p. c'est ce gros raisin de treille dont on fait du ver-iust, car il n'est propre à faire vin. Aucuns le nomment Goes.

Biche, Cerua, ceruæ.

Bicheteau, Hinnulus.

Bien, Monosyllabe, tantost est nom masculin, & signifie ores, ce que chacun possede à luy appartenant, Bona. Comme c'est mon bien, Meum est patrimonium, Et se diuise en meuble & immeuble, qu'on dit plus vsitéement au pluriel, biens meubles, & immeubles. Ores plaisir, Beneficiu. Comme vous m'auez fait ce bien, isthoc me affecisti beneficio, Et c'est de vostre bien que i'ay cecy, Hoc tuo beneficio habeo. Tantost est aduerbe, & signifie ores positiuement, comme c'est bien fait, Benefactum, Dont le comparatif est mieux fait, & le superlatif est tres-bien fait, ores superlatiuement, Il est bien-heureux & malheureux, Valde fortunatus, valde calamitosus, Il est bien riche, Valde diues, Tantost est particule doctroy en affirmant, comme tu viendras, à quoy est respondu, Et bien, ou bien. Tu accedes, Sanè quidem, ou accedam. Tantost est excitatiue, comme, Et bien veux-tu demeurer là, Heus tu istuc ne commanere, sententia est. Et a de l’interrogation, soit suiuie d’autres propos, ou non, comme quand aucun a proposé à vn autre quelque chose à faire, ou à dire, ou à penser, Il luy dit, Et bien ? Quid animi ad haec habes ? Quid sentis ? quænam tua mens est.

Fort bien, & à l’aise, Percommodè, Perbenè.

Tu pourras fort bien & aisément estre auec moy, Bellè esse poteris mecum.

Non pas si bien, Non, equè bene.

Bien de par Dieu Age sanè.

Bien de par Dieu qu’il die, i’en suis content, Age dicat, sino.

Bien de par Dieu, ainsi soit fait, qu’on l’ameine, Age, age, traducatur.

Bien de par Dieu, prenons qu’il soit ainsi, Agite vero, verum esto.

Acquerir de grands biens, Is cui res tanta facta est, lin. lib. 23.

Bien de par Dieu, qu’il ait, Habeat sanè.

Bien de par Dieu, qu’ainsi ne soit, Ne sit sanè.

Bien pour Dieu, que le Prince ne nous donne rien, Atque adeò nihil largiatur Princeps.

A bien vienne tout, Deus benè vertat. B. ex Terent.

Bien te soit, Pax.

Bien autrement, Multo aliter.

Il va bien autrement, Longè secus est.

Ie le croy bien, Satis credo.

Ce seroit vn grand bien pour les hommes, Benè cum rebus humanis ageretur. B. ex Suetonio.

C’est bien auisé à toy, Rectè admones.

T’en vas-tu d’icy aux champs ? A. c’est bien dit, il est ainsi, Tu rus hinc abis ? A. Rectè.

C’est bien dit, ouy vrayement que ie le te par donne, Scilicet equidem istuc factum ignoscam. Par moquerie.

C’est bien dit, par moquerie, comme qui diroit, Vous-vous moquez, Sanè bene.

C’est bien dit à toy, Lepidè memoras, rectè dicis.

Qui scauent que c’est de bien & d’honneur, Qui vita & humanitate perpolita sunt. B. ex Cic.

Tu ne diras iamais si bien que, &c. Nunquam dices tam commodè, &c.

Dire tout bien, Bona dicere.

C’est bien fait à vous, Bene facis, Bene agis.

O que c’est bien fait, O factum bene.

Tu parles bien autremet que tu ne faisois auparauant quand ie te la bailloye, &c. Orationem longè aliam praebes, nunc atque olim cum dabam.

Il parle bien, Loquitur lautè.

Bien mentir, ou richement, Ampliter mentiri.

C’est bien souuenu à toy, Rectè meministi.

Il est bien chargé, Rectè oneratus.

Bien instruit & enseigné, comme ont accoustumé gens de bonne maison, Liberaliter eruditus.

Ie puis bien ne m’en soucier point, Non curare pulchrè possum.

Se porter bien, Rectè valere.

Il se porte bien, Rectè ei est.

Si la chose se portoit bien, Si rectè esset.

Prendre en bien, Accipere æquo animo, Boni consulere.

Ie scay bien, Sat scio.

Bien & mal, Rectè & perperam.

Soit bien, soit mal, soit proffitable ou non, ils n’en font qu’à leur fantasie, Melius peius, prosit obsit, nihil vident, nisi quod lubet.

Estre bien traitté, l’autè diuersari.

Il va bien. Optimè est.

Il ne va que bien, Rectè.

Pourquoy ne pourroy-ie aussi bien estre icy que Marcel, Quî minus autem ego istic rectè esse possim, quàm Marcellus.

Veux-tu bien faire ? Vin’tu lepidè facere.

Y a-il rien que bien ? Satin’saluae ? B. ex liuio.

Deuenir homme de bien, se remettre à bien viure, Redire in rectam semitam, siue in viam, Se ad frugem bonam recipere.

Il a fait ce qu’vn homme de bien deuoit faire, Hominis frugi functus officium.

Bien faire à aucun, Rectè alicui facere, Augere commodis alique. B. ex Cicerone.

Ie te feray beaucoup de biens, Tibi multa bona instant à me. Plautus.

Qui fait quelque bien à vn autre, Promerens.

Ne vouloir guere de bien à quelqu’vn, leuiter bene velle alicui.

Bien que, signifie autant que posé le cas, Encore qu’ainsi soit, Combien que. Esto, Quamuis, Quanquam Tametsi.



Bien, ou Biens, Le bien que le pere delaisse à ses enfans apres son trespas, Patrimonium, Bona patria.

Les biens & successions qu’vn chacun a à soy, meubles ou immeubles, Familia, Res familiaris, Fortunæ, Pecuniæ, Substantia.

Tous biens exterieurs, Bona, bonorum.

Grands biens, ou beaucoup, Fortunæ amplissimæ.

N’auoir pas grands biens en sa maison, Familiari pecunia tenuis esse.

Les biens que nous auons serrez en nos coffres, Relictae sine haerede sarcinæ.

Bien tenant, Bonorum possessor,

Plein de biens & riche, Plenus, Opulentus.

Il a des biens, Res salua est. B. ex Plauto.

Les biens d’vn qui a respondu pour celuy qui s’obligeoit, pour tel affaire concernant le public, lesquels sont obligez, & hypotequez à la chose publique, Prædes.

Biens obligez, & hypotequez, Bona prædialia.

Biens saisis, regis & gouuernez sous la main du Roy, Bona publicè possessa.

Biens appliquez au Roy, Bona caduca.

Biens vacans, Haereditatis patrimonium.

Acquerir ou amasser biens, Rem facere.

Despendre & gaster ses biens, Rem familiarem corrumpere, Funditare rem.

Laisser ses biens à l’abandon de la iustice pour les confisquer, Pignerãda poene, praebere bona.

Selon les biens que tu auois, Pro re tua.

Bienfait, Bonum, Benefactum, Beneficium.

Bien & plaisir qu’on fait à aucun qui ne l’a pas merité, & deseruy, Gratia.

Bienfaicteur, Beneficus.

Bienheurer, m. acut. Est faire & rendre beuré ou heureux aucun, Beare.

Bienheuré, m. acut. Semble estre en signification passiue de Bienheurer, pour celuy qui a receu l’heur de la main, ou par le moyen d’autruy : mais il ne signifie non plus que Bienheureux, Foelix fortunatus.

Bienheurée, f. penac. Fortunata.

Bienheureté, Fœlicitas.

Bienheureux, Fœlix, Beatus.

Bienseance, La bienseance & rapport des parties l’vne à l’autre, Couenientia rerum, Decentia.

Bienuenue, Payer sa bienuenuë, Isagogicum dependere. B.

Bienueillance, Beneuolentia, Bonus in aliquem animus.

Bienuoulu du peuple, Cui populus bene vult.

Bienueillant, Beneuolens, Beneuolus.

Bienuienner ou Bienueigner Aucun, foelicem aduentum alicui precari, Comiter excipere aliquem, C’est le recueillir à grand ioye, & le caresser.

Biere, f. penac. Signifie ores ce coffret de bois, large par vn bout, & estroit par l’autre, où l’on enclot le corps d’vn trespassé pour estre porté & mis en terre. Capulum. Et ainsi est prins au Prouerbe qui dit, Apres le sanglier le myere, Apres le cerf la biere. L’Italien dit, Bara, Presque pour le mesme, qui peut estre rendu en Latin par feretrum, & Sandapila. Et qui voudroit dire que ce mot Italien, Bara, & le Francois Biere, vinsent de Baratrum, diction Grecque, il auroit cete seule raison pour luy, que Baratrum, Selon Diomede, signifie aussi vn certain lieu qui est és enfers, iceux enfers prins selon l’vsage du mot enuers les Latins. Ores Biere signifie cette maniere de boisson vsitée és pays froids qui n’abondent en vin. Zytum.

Bierne Bigorre en Gascongne, Bigerriones, vel Bigerones, nuc Bigerrenses.

Biés, Aller de biés, Obliquare, B. voyez Bihay.

Vn Bieure, Castor, castoris, fiber.

D’vn Bieure, fibrinus.

Biforme, biformis, & hoc biforme.

Bigame, Qui a deux femmes espousées, Digamus.

Bigarrer, Variare, Distinguere, Variegare, quasi bis variare.

Bigarrure de couleurs, Varietas.

Bigarrement, aduerb. Variè.

Bigle, Strabo. Tel vice, Strabissimus.

Bigne, Vne bigne au front, ou ailleurs, Tumor, Tuber.

Bignets, Vne facon de pain pour les enfans : comme, des bignets, des goffres, Collyra, lagana, laganorum, Artologanus, Globuli. b.

Inuiter aux bignets, ou Pour faire les bignets, Ad globulos esitandos condicere, vel ad cœnam globulariam. b.

Manger des bignets, Globulos esitare.

Bigorne, Enclume ayant deux cornes, Incus bicornis.

Bigorre, m. penac, Est vne contrée en l’Aquitaine, dont les habitans sont appelez bigerrones, par Cesar, lib. 3. de bell. Gall. bigerro. voyez bierne.

Bigot, Superstitiosus, Hypocrita, Bigot, Germanis, Par Dieu, Quos vocamus Bigots, hi videntur plus cæteris Deo deuoti.

Bigotie, Superstitio, Hypocrisis.

Par bigotie, Superstitiosè.

Bihay, Obliquitas.

De bihay, Obliquè.

Qui est de bihay, Obliquus, Transuersus.

Bihayser, Obliquari.

Bihoreau, Vn oiseau plus grand que l'Aigrette, mais moindre que le Heron, On le nomme autrement Roupeau, c'est vne espece de Heron,

Bille, Billart, Biller, Erasmus in ludo spherae per annulum ferreum, vocat, vne bille, sphaeram & globum, vn billard, Volam : la porte, annulum ferreum : Le ieu, Aream & sphaeristerium.

Billon, mascul. acut. Est toute espece de monnoye qui ne court plus, ou est descriée pour escharseté, ou autre defaut. Nebrise le rend par Aes confusaneum, Ainsi dit-on des especes de monnoyes descriées, qu'il les faut mettre au billon, & cizailler. L'Espagnol dit ainsi, Billon.

Billonner, act. acut. Est trocquer les especes pour autres, qui est crime és deniers des receptes du Roy, Nummorum species interuertere.

Billonneur, m. acut. est celuy qui billonnet Specierum nummorum interuersor.

Vn Billot, d'or, Massa auri.

Vn billot de bois, Truncus ligni.

Bimauue, Althaea, Ibiscus. Vulgò Bismalua, quòd sit altero tanto maior malua vulgari, Aucuns prononcent Guimauue.

Bimauue, ou guimauue sauuage, Alcea, alceae.

Bimbelot.

Biner, Les vignes, Vineas occare, Sarrire.

Bineur, Sartor, vel Sarritor.

Binement, Sartura, vel Sarritio.

Binoter, ou bailler la seconde façon à vne terre, Iterare solum, vel campum, vel agrum.

Binotis, Binotage, Binotement, Iteratio.

Birrasque, Palladieu : Vents contraires se leuerent, meslez de vapeurs, de pluye, & de gresle, dont se font les birrasques & cyons, que les pilottes craignoient le plus : Car leurs nauires estoient par tels tourbillons agitées, tourmentées de toutes parts. On dit aussi Borrasque, mot vsité en mer de leuant, & signifie vne esmotion de vague & flots, causée de tourbillon de vent impetueux chargé de pluye vehemente. Dont le contr aire est bonace, qui signifie tranquillité de mer.

Bis, Pain bis, Panis ater.

Bisacquier, Menticarius coactor.

Bisayeul, Quasi bis auus.

Bisayeul, le pere de mon pere grand, Proauus.

Le bisayeul du bisayeul, ou le pere du pere grand du bisayeul, Tritauus.

Biscaye, Cantabria.

Biscain, Cantaber.

Vne biscaye au ieu de paume.

Biscuit, Quasi bis coctus. Panis cibarius, Panis nauticus, Rubidus panis.

Bise, Vent de Bise, Boreas, Aquilo, Aparctias.

Lieu exposé à la bise, Situs aquilonius.

Biseau, Le biseau d'vn pied de cheure de quarrier, ou d'vn ciseau ou rabot de menusier.

Biser, C'est vne espece de columb, Liuia, nimirum à colore liuido. Aucuns l'appellent, Vinago, vinaginis, à cause qu'ils se nourrissent de pepins de marc apres qu'on a pressoiré la vendange.

Bisexte, Bisextus.

Le mois du Bisexte, Feburier, Intercalaris, Februarius.

Le second iour du bisexte, Le tour de crue, Intercalaris dies.

L'année du Bisexte, Annus intercalaris.

Bissac, voyez Besace.

Bistorte, nom d'herbe, Bistorta.

Bites, en cas de nauires, sont deux cheuilles de bois, de la grosseur du faux du corps d'vn homme, fichées dans le bau de Bite, qui est enuiron trois pieds derriere le masterel, ausquelles est tourné & attaché l'amarrage, apres que l'ancre est fichée, pour le tenir fort.

Bithynie, voyez Anatolie.

Bizarre, Ta nature s'est trouuée en moy fantastique & bizarre. Pasquier.

BL

Blaffart, m. acut. Qu'on deuroit escrire Blasphard, veu qu'il vient du verbe Grec, βλάστω, Est ce qui est découloré, de couleur ternie. Colore suppallido diluto.

Blapharde, f. penacut. La chose qui est de couleur effacée & aneantie, Imminuta colore ac marcescens.

Blaphastre, comm. gener. penacut. Est de la sorte de ces mots iaunastre, noirrastre, blanchastre, & semblables, qui importent despris, vitupere, & desdain de la chose dont est le propos, & signifie, de couleur defaite, tirant sur la laideur, comme, Il a le visage blaphatre. Facie est perquàm pallida, etiam ad nauseam pallida.


Blaireau, Que aucun appellent Taisson, les autres Grisard, Les autres Bedouau, Melis, Trochus.

Blaime. comm. gener, penacut. Qu'on escrit aussi blaime, & selon la prononciation Françoise, Bleme, est l'homme ou femme qui est de couleur pasle, & comme on dit de couleur morte comme d'vn drapeau. Pallidus, pallida, Il semble qu'il vienne de ce verbe Grec, , qui signifie gaster, corrompre, empirer, d'autant que la couleur bleme nous prend par empirement de santé. Selon ce on dit, Mon Dieu que cet homme ou cette femme est bleme, Dij boni quàm pallent.

Blaimeur, f. acut. Est la palle couleur, ou comme nous disons en pluriel, les palle couleurs, Pallor, Il est couuert de blaimeur, Est facie pallore obducta.

Blaimir, neutr. acut. Est deuenir bleme, Pallere, Comme si tost qu'il m'a veu, il a blemy, Quamprimùm me conspexit impalluit.

Blanc, m. Celuy qui est de couleur blanche. Albus candidus. Blancho. Espagnol, Et bianco, Italien : Il se prend particulierement pour l'endroit de la peau du parchemin, qui estoit ioignant la chair, parce que au parer il se fait plus blanc que l'autre endroit, où tenoit la toison : ainsi disent les notaires, tel nommé au blanc, &, comme Il est contenu au blanc. Et quelque fois, au blanc de l'autre part, qui est quand ils endossent quelque chose en l'autre endroit du parchemin, où tenoit la toison, qui est moins blanc, parce qu'ils commencent l'escriture des contracts audit blanc. Alba membranae facies aut pagina.

Blanc signé, m. acut. Peut estre prins pour composé, Ex duobus integris, Et est substantif. Et pour non composé. Et est entre financiers, vne quittance en parchemin, signée au dos ou page moins blanche dudit parchemin, par le quitteur en ces mots, pour seruir de quittace à tel tresorier. Pour la somme de, &c. Tel signé, au blanc duquel, auquel n'y a rien que le seul cachet en placard d'iceluy quitteur, ledit tresorier payeur escrit par apres en estendu laditte quittance, où le baille tout tel en rendant son conte. Et cela rapporte au blanc des notaires. voyez Blanc. Mais en autres affaires Blanc signé est vne fueille ou demie de papier blanc où n'y a que le seing manuel de celuy, qui ou promet, ou quitte, ou atteste quelque chose sans plus, pour estre le blanc qui est au dessus remply au fait & au prendre par celuy qui est porteur dudit blanc signé. En quoy est veu que il differe de l'autre espece de blanc signé dessusdit : Et aussi que ce n'est ce qu'on appelle Carte blanche, Carte en icelle n'y arien de signé ne cacheté de la part de celuy qui l'a baille ou enuoye, tant que celuy à qui elle est baillée ou enuoyée y ait escrit ce qu'il luy a pleu, & qu'elle ait esté rapportée à celuy qui l'a baillée ou enuoyée, lequel est obligé & tenu de sa foy & de son honneur l'a signer & cacheter ou seeller du seel à ses armes, la renuoyer à qui premier enuoyée l'auoit.

Blanc de vieillesse, Canus, Senio.

Deuenir blanc, Albere, Albicare, Albicari, Canere, Candorem trahere, Inalbescere.

Faire blanc, Candicare,

Sembler blanc de force d'estre embrasé & allumé, Candere, recandere.

Eschauffer tellement vne chose qu'elle semble par feu estre blanche, Candefacere.

Tirer ou retirer sur le blanc, Subalbicare, Interalbicare, In alborem vergere.

Couleur qui tire sur le blanc, & sur le noir, Aquilus color.

Vestu de blanc, Candidatus.

Les blancs où sont escrits les noms des Iuges, Album iudicum.

Blanc d'Espagne, ou blanc de plomb. voyez Ceruse.

Blancheastre, com. gen. pen. Celuy & celle qui ne sont entierement blancs, ains de couleur fade, Candidaster, S'il se pouuoit dire. Car cette terminaison Astre, enuers les François, donne marque de deffaut, & improprieté au nom auquel elle est à la queuë, Marastre, qui n'est proprement mere, Nouerca. Noirastre, qui n'est absoluement noir, come si le Latin disoit, Nigraster, Folastre, cil qui n'est entierement fol. Toutesfois le François luy donne signification plus courtoise pour celuy qui est dehait en gaillardises, sauts, & bonds, mots, & actes hardis és compagnies & assemblées. Achariastre, qui vient, d'{{grec}} (χάρεζ ?), mot Grec, qui signifie malgracieux, & de moeurs maussades, est de ce rang en excez, comme les dessusdits en deffaut. Car il est trop plus que {{grec}} (χάρεζ ?), auquel il est annexé. Si on ne l'aime mieux tirer de l'vn de ces deux autres Grecs, Α χάρετοζ , {{grec}} (χάρρετοζ ?). Albidus, Exalbidus, Subalbidus.

Herbes blancheastres, Incanae herbae.

Qui est blanchet, Candidulus.

Du blanchet, Pannus albus.

Blancheur, Albitudo. Albor, Candicantia.

Vne blancheur, comme de chair, Carnosus candor.

Le blanchissage, ou crespissure d'vne massonnerie, Albarium, siue opus albarium.

Blanchissage de linge, linteorum dealbatio.

Blanchir & deuenir blanc, Albescere, Inalbescere.

Blanchir quelque chose, Candefacere, Candidare, Dealbare.

Pour blanchir la chair, Ad albicandum cutem.

Se tourner & blanchir comme laict, Elactescere.

Vn Blanc, id est, Cinq deniers, Quincunx. B. in asse.

Blanc d’eau, Nom d’herbe aquatique, Nymphea, Les Apoticaires la nomment Nenuphar.

Blance, espece de bled, Far clusinum.

Les Blancs manteaux, leucochlaeni monachi, B.

Blandir, à aucun, Blandiri, lenocinari.

Blandir vn peu, Sublandiri.

Blandissant & attrayant, Blanditus, Blandus.

Blandisseur, Palpator.

Blandissement, Blanditiae, lenocinium, Palpum, Blandimentum.

Deceuoir par blandissement, Palpum obtrudere.

Blaqvie Autrement dit par aucuns historiens François, Valaigne Nunc dicitur Valachia Anciennement, Bessi, & Triballi. Pars est Thraciae inferior. Sunt qui putent, Valachiam esse, quae olim Dacia vocabatur. Cuspinianus duplicem facit Valachia : maiore quae dicta sit Dacia : & minorem, quae nuc sit Moldauia.

Blareau, voyez Blaireau.

Blasme, m. penac. C’est detraction & mauuais langage d’autruy. Il vient par syncope de ce mot Blaspheme, issu du Grec, βλασφημειν, qui signifie Maledicere, dignitati alterius derogare, laedere famam. Lequel vient de βλάκτω, Qui signifie blesser, & Φήμα {{grec}} Bonne renommée. Car qui mal parle d’autruy, il fait blessure & le sion à la reputation d’iceluy, Blasme aussi signifie reprehension, redargution, quote & reproche de defectuosité. Selon ce on dit le Seigneur feodal estre tenu dedans quarante iours apres le denombrement, & le vassal aller querir ledit blasme au manoir principal dont son fief est mouuant. c. les articles dudit denombrement quotez par le Seigneur feodal de vice d’omission, ou autre faute, & abus qu’il y ait trouué, Rerum clientelarium professionis notas, ac damnationes à patrono deposcere. Vitium clientelaris professionis. Vlpian. lib. 2. ff. de censib. voyez Blasmer.

Blasme & reproche, Aperta nec obscura criminatio, culpatio, incusatio, vituperatio.

Tout le blasme en demeure sur toy, In te omnis haeret culpae inuidia.

Qui est sans blasme, diffame, ou reproche, Irreprehensus, inculpatus.

On ne m’en peut donner le blasme Abest à me culpa.

N’estre point en blasme, Criminis opprobrio carere.

Vne chose dequoy l’on acquiert blasme & haine, Res inuidiosa.

Accroistre son blasme, Augere infamiam iam conciliatam.

Donner le blasme à quelqu’vn de quelque chose, Facti inuidiam alicui creare.

Encourir le blasme d’auoir voulu vsurper le royaume, Subire crimen cupiditatis regni, In regni affectati crimen venire.

Mettre le blasme sur quelqu’vn, O dium in aliquem conferre.

Prendre le blasme sur soy, ou le reietter sur vn autre, Crimen culpae in se suscipere, vel in alium transferre.

Se purger de quelque blasme, Culpam à se amouere, infamiam in pactam detergere.

Bailler & reietter le blasme, la coulpe, le tort sur aucun, Assignare.

Reietter tout le blasme, sur son compagnon, Omnem culpam in collegam inclinare.

Tourner le blasme sur aucun, Auertere inuidiam alicuius rei in alterum.

Tournant le blasme de la bataille sur Annibal, Culpam omnem belli in Annibalem vertens.

Tourner le blasme à honneurs, Culpam in gloriam vertere.

Cet acte est blasmé par tout, Vbique haec res infamis est. liu. lib. 23.

Blasmer, act. acut. Est laidanger, taxer de deshonneur & vitupere quelqu’vn, Alicuius existimationem opprobrio atterere, laedere, diminuere. Il vient de blasphemer par syncope, qui vient du Grec, βλασφημειν qui est composé de βλάκτω qui signifie blesser, leser & signifiant renommée & reputation. Ainsi Blasmer est par mesdisance & detraction, offencer le bon nom & reputation d’aucun. On dit aussi mais par catachrese, blasmer les marchandises & autres choses telles, pour despriser & auilir à non pris, Verbis contemnere, nihili facere, improbare. Mais blasmer en fait de denombremens & adueus, est bailler reproches contre telles declarations de teneures feodales, y quotans par le Sieur de fief, les deffectuositez & desguisemens, commis par le vassal qui les a baillez, Rerum clientelarium professiones vitiosas autumare, earumque obmissiones traductionesque notare. Vitia professionis annotare, ac veru transfigere.

Blasmer & reprendre aucun, In crimen vocare.

Blasmer & despriser quelque chose, Obtrectare aliquid.

Blasmer aucun de ce dont il doit estre loué, In crimen vertere quod gloriae esse debet.

Se blasmer, Detrahere de se.

Dire quelquechose par affectio de blasme, on repredre, Accusatoriè dicere.

Qui n’est point à blasmer, A culpa remotus.

Qui ne resiste point à tort & iniure qu’on luy fait, s’il peut, il fait aussi grand, & est autant à Blasmer que si, &c. Qui non obsistit, si potest iniuriae, tam est in vitio, quàm si parentes deserat.

Ie crain que tu ne me vueille blasmer, que ie ne t’escri point assez souuent, Vereor ne literarum à me officium requiras.


Faire blasmer quelqu’vn, In inuidiam aliquem adducere.

Blasmer fortune, Assignare culpam fortunae.

Blasmer & accuser aucun par deuant le peuple, Compellare aliquem in concione.

Qui est-ce qui ne te blasmera de ce ? Quis erit, vitio qui id non vertat tibi.

Ils me blasment & reprennent que, &c. Dans mihi vitio quòd, &c.

Qui reprent & blasme autruy, Taxator, Vituparator.

Qui blasme & reprend la façon de plusieurs aages precedens, Castigator seculorum.

Blasmé, m, acut. particip. Est celuy sur lequel le blasme est mis, Infamia affectus, Cuius existimationi labes illata est.

Blasmée, f. penac. Celle qui est detractée, Cuius existimationi damnum datum est.

Estre blasmé & reprins, In crimen incurrere, Crimini subiici, Esse in culpa. Culpam alicuius rei sustinere, Habere inuidiam, Vituperationem subire, In vituperationem cadere.

Craindre d’estre blasmé, Crimen metuere.

Estre blasmé par quelqu’vn, Inuidiam capere apud aliquos.

Il en sera blasmé, In crimen veniet.

Tu seras blasmé & reprins de cela, Noxiae tibi erit haec res.

Il fut blasmé & hay des Senateurs à cause de cela, Factum illud inuidiae ei fuit apud patres.

Blasmable, digne d’estre blasmé ou mesprisé, Vituperabilis.

Celuy qui a merité d’estre blasmé, blasme les autres, Transit conuitium.

Ie ne nie pas que ie n’aye gaigné d’estre blasmé en cecy, Esse in hac re culpam meritam non nego.

Estans grandement blasmez & hais, Cum arderent inuidia patres.

Les larrecins ne sont point blasmez & estimez meschans, qui se font hors les limites de la cité de celuy qui les fait, Latrocinia nullam habent infamiam, quae extra fines cuiusque ciuitatis fiunt.

Blason, Proprement prins, est la deuise & Armoiries, que vn Cheualier, fut en errat ou à la guerre, portoit ancienemet peintes en son Escu de deffence, Comme, Il portoit en son Escu vn blason de gueules à deux lions rampans d’or. Le champ dudit blason estoit toute la superficie de l’Escu entierement couuerte, ou du metail ou de la couleur dont le blason faisoit sa base, comme se peut encores voir és anciennes sepultures de deux cens ans en arriere. Et par cet exemple aussi, Il ne portoit pas l’escu dequoy il se deuoit parer, Car il deuoit porter de gueules, mais il le porta autre dequoy il feit follie. L’Espagnol dit aussi Blason, En cete signification. Molina en la description del Reyno de Galicia. Blason se prent aussi pour l’Eseu où il est peint, comme le cheualier pendit à son colle blason du Prince, c’est à dire l’Escu du Prince : ou bien, l’Escu aux Armoiries & deuise du Prince. Du porter de l’Escu ainsi armoirié est venu que en matiere d’Armoiries pour deuiser le Blason d’aucun, les Heraux & autres à ce cognoissans vsent de ce mot Porter. Comme, Il porte de sable à vn lyon passant d’argent, c’est à dire son sablon ou Armoiries sont vn lyon passant d’argent en champ de sable. Et, quel blason portoit-il en la bataille ? Le Poursuiuant respondit qu’il portoit vn Escu de gueules à la nef d’or, qui est l’enseigne de Fez. Et, Auec la nef y auoit trois lyons signez emmy le Champ, c’est à dire ses armoiries estoient vne nef & trois lyons signez d’or emmy, en champ de gueules. De ce dernier exemple il appert que le blason n’estoit pas seulement porté aux Escus, ains aussi és banieres, enseignes & cognoissances. Ce qui appert plus clairement par cet autre, Il portoit à son Escu vn blason de sable à huit hermines d’or. L’autre portoit à sa cognoissance vn Escu d’or à trois testes de lyepard de gueules : le tiers portoit à sa banniere vn Escu d’azur bis à deux dragonceaux d’or : Le quart portoit à son Enseigne vn Escu d’argent à trois chasteaux de Sinople. Aucuns estiment que cet exemple Blason, Escu, Cognoissance, Banniere, & Enseigne soient Synonymes, mais c’est sans raison, comme se peut cognoistre par cet autre exemple. L’Enseigne de Charlemaigne estoit deuant, toute desployée d’azur à fleurs de lys toute semée, my-partie d’Allemaigne, & la banniere estoit d’or à vn lyon rampant de gueules, au tressouer double. ¶ Blason se prent aussi pour louange, comme le Blason de la Rose entre poetes François, c’est à dire poeme, par lequel sont deduittes les loüanges, vertus, & perfections de la Rose. Aussi les Heraux relatans le blason d’aucun discouroient parmy les loüanges & tiltres d’honneur diceluy. Iean le Maire en ses illustrations : Antenor pour entamer le pas se presenta sur les rangs, & apres qu’il se fut acquitté vers les dames & que le Heraut eut epilogué ses tiltres & ses blasons fit son deuoir & accomplit ses venuës contre Hector. voyez Blasonner.

Blasonner, c’est deuiser l’essence & pourtraiture du blason en metail & couleur & figure & la signifiance de chasque chose en tout le pourpris du blason, ce qui est la peculiere & propre profession des Rois d’armes Heraux & Poursuyuans. L’espagnol dit aussi Blasonar, En cete signification. Molina en la description, Del Reino de Galicia. Ie ne veux pas asseurer que Blason & Blasonner viennent de ce mot Allemat Blasen, Mais si est-il tout notoire, que Blason en Allemant signifie Sonare, Ampullare, Turgescere, Et que les Heraux blasonnans les Armoiries d’vn Prince, ou autres recitent la haute & prudente signification du blason d’iceluy, y adioustans ses loüanges, hazardeuses entreprises & proüesses, pour monstrer qu’il porte tel Blason à iuste cause, comme si Blason, estoit außi loüer. Ainsi dit-on entre Poetes François, blasonner la perle, la rose, & choses semblables pour mettre par vers & rime François, les louanges, vertus & perfections de la perle de la rose, &c. Blasonner se prend aussi par sens contraire, pour mesdire & detracter d'aucun, Aliquem contumeliosis verbis traducere.

Blaspheme, Blasphemia, Sacrilegum maledictum, Probrosum in Deum diuôsque maledictum, voyez Blasfeme.

Blasphemer, Blasphemare, Sacrilego maledicto se obstringere.

Blasphemateur, Blasphemus.

Blasser, C'est fomenter, Fouere, comme quand les cheuaux se sont entremors : on blasse les pieds auec du sel & de l'eau meslez ensemble. Cela se fait en batant doucement de la main.

Blaueoles, ou Aubifoins, Cyanos, siue Cyanus.

Blaye en Guyenne, Santonum promotorium Ptol. nunc Blaya, voyez Garonne.

Blé, m. Qu'aucuns escriuent Bled, ainsi que le Languedoc & nations adiacentes disent Blad. Et l'Italien Biada, mais le François n'y prononce pas la lettre d, Triticum, & est nom general, dont les especes sont Blé froment, & Blé mestail, combien que par Antonomasie ce mot Blé, sans adiection se prenne pour le froment, Far.

Blé bernage, voyez Bernage.

Blé mestail, Triticum siligine farréque mixtum, comme si vous disiez meslé, & non pur ble, ainsi qu'on dit vn chien mestif, qui est d'vn leurier & d'vne mastine, ou d'vne leuriere & d'vn mastin, c'est meslé de deux diuerses especes de chiens.

Blé mouture, voyez Mouture.

Toute sorte de blé, Fruges.

Toute sorte de blé, & proprement froment, Far, farris.

Toute sorte de blé pendant par racine & auant estre moissonné, Seges.

Beaux blez, Laetae segetes.

Quand les blez croissent si fort & si abondamment qu'il les faut faire paistre aux bestes, Luxuries segetum, Luxuriosa frumenta.

Grand amas de blé, Frumenti magnus numerus.

Du blé frimé, Melandrium, siue Melampyrum, Myagrum, Aucuns l'appellent Cameline.

Du blé turguet, Tragum, tragi.

Blé locar, ou poullé, espece de blé barbu, Far rutilum.

Blé de Turquie, Eresimum, Irio.

Blez marsés, ou tremés, Sont les especes de grains qui sont semez au mois de Mars, qui pour cette cause sont aussi appelez les Mars, comme orge, seigle, aueine & semblables.

Blé d'elite, Triticum primarium, vel lectissimum, Triticum primae boccitatis. B.

Batre le blé, Messem exterere.

Quand on bat le blé en la grange, Tritura, triturae.

Batre le blé à perches, Flagellare perticis frumentum.

Manger son blé en verd, Versuram deinceps ab ineunte anno facere. B.

Purger les blez des herbes inutiles & nuisantes, Consarrire.

Rasteler le blé en herbe, Pectinare segetem.

Sarcler les blez, Sarrire.

Blé couppé & scié, iusques au pied, Desecta cum stramento seges.

Saueur de blé, Cerealis sapor.

Marchand de blé, Frumentarius.

Chose appartenante au fait du blé, Res frumentaria.

Le blé croist & s'aduance, Surgit messis.

Le blé est espandu sur la terre, Consternit vias frumentum.

Aller au fourrage de blé, Frumentari.

Aller à l'entour des blez, Ambire segetes.

Qui cache le blé & recelle autres prouisions, attendant la cherté, Dardanarius.

Terre à semer toute sorte de blé, Frumentariorum solum.

Vn lieu couuert aupres de l'aire és champs, où on reserroit les blez à demy battuz, de peur des nuées, Nubilarium.

Lieu ou le blé ne peut venir, Glabretum.

Vne herbe contraire & ennemie aux blez, Aera, aerae.

Des blez niellez, Segetes aerugine corruptae.

Païs de blairie, Ager cerealis.

Blesme, Pallidus.

Blesme comme vu drap, Exanguis metu. B.

Blesmet, Pallidulus.

Blesmir, Pallere, Pallescere.

Blesmissement, Pallor, voyez Blaime.

Blessé, m. acut. Signifie gasté par entameure de coup, Saucius, & vient de ce verbe Grec βλαχλω, qui est de plus large signification que n'est Saucio aupres des Latins, car il comprend aussi les blesseures de coups, orbes & de bosse, là où Saucio, comme dit Sipoctin, est dit quasi secio, & Saucius quasi secius à sectione vulneris illecti : vulneratus.

Il a fait emporter de la bataille les blessez, Saucios ex acie efferre curauit. Liu. lib. 23.

Blesser, actiu. acut. Est offenser soit à playe sanglant, Sauciare, soit de coup orbe & de bosse, Pertundere, Contundere, & est prins de cest infinitif βλάψαι, Vulnerare, Conuulnerare, Laedere, Oblaedere, Sauciare, Consauciare, Plagam facere, infligere.


Blesser aucun en la teste, Caput alicui sauciare.

La picque ou iaueline l'auoit blessé, Hunc hasta sauciarat.

Qui blesse & naure, Vulnificus, Sauciator.

Il n'y a rien qui blesse, Nihil offensionis est.

Se blesser, Noxam capere. B.

Se blesser quelque partie du corps, Offendere, Sauciare.

Blesser sa force, Carpere vires.

Blesser & entamer la peau, Vlcerare, Sauciare.

Blesser & gaster son loz & honneur, Gloriam suam sauciare, Obtundere.

Blesser la Republique, Vulnera Reipub. imponere.

Le membre blessé, Membrum affectum, vel offensum, B. ex Celso.

Blessure, Laesio, Vulneratio. Blessure faite en la peau par eschauffement & par long chemin és pieds ou entre les cuisses, Intertrigo.

Qui n'a nul mal ne blessure, Illaesus.

Blette, Espece de pourrée, Blitum.

Bleu, Venetus color, Caerulus, Cyaneus.

Bleuet, m. acut. ou Aubifoin, Cyanus. Aucuns le rendent par Blaptisecula, pource qu'elle nuyt aux faucheurs faisant reboucher le trenchant de leurs faux ou faucilles. Et enuers les anciens Latins estoit vne faux ou faucille, & βλάκληρ {{grec}} en Grec signifie nuyre, offenser.

Bloc, C'est vn amas de plusieurs marchandises, qu'on achepte tout à vn tas sans les apprecier par le menu, ainsi dit-on, en bloc, Summatim.

Blocaille, ou Bloccage, ou Moillon, Caementum.

Mur fait de bloccage, ou bloccaille, ou moillon, Murus caementitius.

Blocul, ou Bloquil, Des Essars au 3. li. de Iosephe : Vindrent donner iusques aux tentes & pauillons des Romains arrachans les peaux tendues sur le blocul à la faueur desquelles ils esperoient combatre. Item au mesme liure : Car ils ietterent tant de feux artificiels en trois diuers endroits qu'à moins de rien toutes les machines, plate-formes & bloquils de dehors, composez de matieres seiches, se trouuerent embrasées.

Blond, en matiere de cheueux & poil d'homme, c'est paillé, comme cest homme est blond, c'est à dire, Il est de poil paillé, ou poil doré. Autre est le poil qu'on dit rouge, vif & ardant, car tel poil n'est appelé blond. Et en matiere de Faucons & de Cerfs, blond est quand ils ont le pennage & le poil clair tanné, qu'on dit autrement fauue au regard des Cerfs tant seulement, Flauus, subflauus.

Blondelet, m. C'est le diminutif de blond.

Blondelete, f.

Blonde, f. Comme perruque blonde, Cesaries flaua, aurea.

Blondir, ou Blondoyer, Flauescère. C'est deuenir blond.

Bloquer, C'est serrer & arrester vn marché de quelque chose auec quelqu'vn.

Bloutroer, Que aucuns disent Ploutroir, est ce que les Grecs disent , & est cest instrument de bois en facon de petite colonne porté sur quatre rouleaux bas, duquel les laboureurs cassent & applanissent les bloutres ou blottes de la terre fraischemet labourée, voyez Cylindre.

Bloutre, ou Blotte', f. penac. La motte de terre qui est renuersée par le soc en labourant, Gazon.

Bluettes, Sont petites estincelles qu'on voit quasi se fondre par l'air aux plus chauds iours de l'esté, Scintillulae.

Bluetter, faire ou ietter des bluettes, Scintillare.

Blutteau, m. acut. disyllab. Est l'instrument fait d'estamine blanche en façon d'vne manche large, à tout lequel on blutte & passe la farine à faire pain blanc, Incerniculum, voyez Sas.

Blutter, act. acut. Est passer la farine auec vn blutteau, Sasser, Incernere, Succernere.

Blutteur, m. acut. Celuy qui blutte la farine, Cernitor, Incernitor, Farinae succernitor, voyez Blutteau.

Bluttis, m. acut. Est le lieu où l'on blutte la farine, Incernitorium, qu'on appelle aussi Bluttoir.

Bluttoir, m. acut. Le mesme.

BO

Bobans, Luxus.

Restreindre les bobans & les reigler en facon qu'ils ne sortent point hors les limites de bon mesnagement, Luxuriam vtilitate circumscribere.

Vn grand Bobancier, Luxuriosus.

Bobeliner, Suppingere. B.

Bobelineur, Sutor veteramentarius. Suet.

Vne Bobine.

Bocage, ou Boscage, Arboretum, voyez Bois.

Bocage où les oyseaux hantent, Auiaria.

Bocages où l'on ne peut passer, Auia virgulta.

Bocage de bouys, Buxetum.

Vn bocquet, Nemusculum.

Bocal, ou, & mieux, Boscal, m. acut. Est diminutif de Bois prins pour Forest, comme si l'on disoit petite Forest, Syluula. En Maugist : Ie conseille qu'elle soit mise dans ce boscal, iusques à ce que l'estour ayt fait son finement. Et peu apres, si estoit la Duchesse dedans le bois. Bocal aussi naturalisé de l'Italien, est vne fiole à eauë, à vin, ou vn tel vase de terre cuite, car de difference la prononciation n'y en fait point, quoy qu'en la premiere signification on l’escrit aussi par s, boscal.

Bochir, en Égypte, Canopus.

Bocques d’vne riuiere ou estang, ce sont les bondes ou escluses, Commata.

Bocquet, & Bosquet, le mesme que Bocal & Boscal en sa premiere signification, Nemusculum, voyez Bocage.

Boeme, en Allemagne, Boij, Boëmia.

Boesseau, Boesseler, Cerchez Boisseau.

Boette, voyez Boiste.

Bœuf, voyez Beuf.

Boh, m. C’est le nom d’vne riuiere, que les Latins appellent auiourd’huy, Minor Borysthenes.

Bohourd, m. acut. ou Behourt, & Bouhourt, c’est vn tournoy de plusieurs Cheualiers tournoyants en foule ou en bataille, come aucuns dient. Les Cheualiers issirent du chasteau, & s’en allerent contre la marine, où ils sirent leuer vn Bouhourt. Et, Les Princesses allerent voir le Bouhourt. L’Espagnol dit Bohordo. Iea le Maire en ses Illustrations, Pour le combat & tournoy du Behourd, le pris des plus dextres cheuaucheurs, & mieux sçachans contourner cheuaux à la foule, estoit vn coursier houssé d’orfeuerie, & de campanes & poiretes d’argent, l’estoile d’or au front, vne bague de dix esmeraudes au poictral, & son esclaue d’Afrique, &c. Et peu apres, Le dernier pris estoit pour le behourd des enfans d’honneur courans sur des cheuaux legers, armez à la legere, combatans de dards non esmouluz, de courtois roquets, & d’espées rabbatues, dont le mieux faisant auoit vn riche chappeau de perles de conte. Ce mot se rapporte à ce vocable Tartaresque Horda, qui signifie prouince, come enuers nous Bailliage ou Seneschaussée, estant tout le pays de Tartarie diuisé en Hordas, comme les Suisses en cantons. Et est la raison du mot, parce que tout le peuple de chasque Horda fait son assemblée particuliere, qui se rend en la generale conuocation des Estats generaux, esquels est deliberé des affaires de tout le pays de Tartarie. Cesar appelle cela Ciuitas, & enuers les Suisses se peut auiourd’huy nommer Pagus. Et consequement tant Ort, qui enuers les Suisses signifie le mesme que Horda, comme Hourt, qu’ils prennent pour esquadron & bataillon, & Hor, qui enuers les Allemands signifie Armée, de leur origine primitiue, peuuent venir d’iceluy mot Tartarin.

Bouhorder, acut. C’est tournoyer en foule ou en bataille, comme aucuns dient. L’Espagnol dit Bohordar.

Boque, Espece de poisson, Boops huius boopis, dicitur & Box huius bocis.

Boileau, C’est à dire, Buueur d’eauë, Hydropotes, huius hydropotae.

Boire, Bibere, Inbibere, Potare.

Ne boire gueres, Subbibere.

Il ne boit gueres, Exiguo potu indiget.

Bailler à boire, Miscere mulsum, Miscere pocula.

Toute maladie venant de trop boire, Crapula.

Noise venuë par trop boire, Per vinum exortum dissidium.

Toute chose qui est bonne à boire, Poculentus.

Boire ensemble & banqueter, Combibere, Compotare.

Boire à quelqu’vn, Propinare, Poculis aliquem inuitare.

Boire l’vn à l’autre à grands traits, Poscere maioribus poculis.

Boire à lut, Bibere more Graeco.

Compagnon à boire & à yurongner, Compotor, Combibo, combibonis.

Auoir quelqu’vn à boire & à manger auec soy, Aliquem mensa sua communicare.

Boire auantageusement, Adbibere.

Boire d’auantage qu’on n’a accoustumé, Vino largiore vti.

Boire de surcrest, Superbibere.

Boy si tu veux boire, despeche toy de boire si tu veux, Bibe si bibis. Plaut. Id est bibe actutum si vis. B.

A boire d’autant, Acratoposiae certamen vel agon. Bud.

Boire l’vn à l’autre, Graeco more bibere. B. ex Cicerone.

Boire tout à fait, Epotare, Interbibere, Obbibere, Perbibere.

Bailler à boire du vin aux malades, Vinum aegrotis adbibere.

Faire boire de la poison à quelqu’vn, Venenum alicui infundere.

Il ne les faut point laisser boire d’eauë, sinon bien peu, Nec potestas aquae, nisi quàm parcissimè, facienda est.

Garder de boire par trois iours, Prohibere potione per triduum.

Qui boit vin pur & sans eauë, Merobiba, merobibae.

Qui ne boit point de vin, Abstemius, Carens vino.

Qui ne boit gueres souuent, Rarus in potu.

Qui boit beaucoup, Multibibulus.

Qui boit volontiers, Bibulus.

On boit, Bibitur.

En beuuant, In vino, Ad vinum.

Qui a bien beu, Appotus.

I’auoye bien beu, & si estoye reuenu tard, Domum bene potus, seróque redieram.

Il a vn petit beu, Paulum subbibit. Suet.

Quand ils ont bien beu, Ad vinum diserti. Bud. ex Cic.

Il auoit fort beu, In multum vini processerat.

Il y a ia long temps que i’ay beu premierement, Iamdudum factum est


quum primum bibi.

Beuuerie, Potatio.

Beuuerie qui se fait auec d’autres, Compotatio, Symposium.

Beuuerie excessiue, Bibacitas.

Beuueur, Potor, potator.

Grand ou fort beuueur, Acer potor.

Petit beuuereau, Potorculus.

Beuueter, Cyatos sorbilare.

Beuuette, vin de despense, Lora.

Bruuage, Poculum, Potio.

Bruuages mistionnez, Medicata pocula.

Bruuage confit de miel, Promulsis, promulsidis.

Bruuage de moust & de miel, Melitites, melititis.

Vne potion & bruuage fait d’eauë & de miel, Aqua mulsa, Hydromeli.

Vn bruuage fait d’Enule campane, Nectarites.

Vne sorte de bruuage fait de pommes de bois seiches, broyées auec du sel & du vin, Saprum, sapri.

Vne sorte de bruuage que les mareschaux baillet aux cheuaux, où il y a de la sauge, Saluiatum.

Aualler vn bruuage, Exhaurire poculum.

Bailler quelque bruuage, Potionare, Poculum alicui dare.

Bailler en, ou pour bruuage, Potatum dare, Potui dare.

Donner aux cheuaux ou aux vaches vn bruuage où il y a de la sauge, Saluiare.

Le bruuage des petis enfans, Bua, buae.

Le boire, ou boisson, Potus, huius potus.

La boisson des dieux des Payens, Nectar.

Bois, Lignum, Comme de ce verbe, νέμοζ, id est pasco, vient ce nom Nemus : ainsi de ce verbe βόσκω,id est Pasco, vient ce nom βόσκων, ou Boscum, qui signifie autant que Lignum, ou Sylua. Hinc tam pro ligno, quàm pro sylua, Flandri dicunt Bosc, Picardi Bos, Franci Bois. Picardi Boise, quod Franci Busche, ou Busce. Bois aussi, est aucunefois vsurpé pour la lance de l’homme d’armes, au 2. liure d’Amad. A donc baisserent leurs lances & donnans des esperons à leurs cheuaux coururent l’vn contre l’autre, de si grand roideur que leur bois vola en esclats, & selon cette signification est dit porter bien son bois d’vn cheualier qui porte bie sa lance en lice : & par metaphore d’vne femme haute qui marche droite & de bonne grace. De ce mot bois prins en sa primeraine signification vient aussi, Boscage, Bosquet, & Picardis Bosquillon, qui Francis dicitur Buscheron. Dudit verbe βόσκω vient προβοσκιζ, naris elephanti, & έλαφόβοσκον, nomen herbae, quasi ceruorum pabulum. Hinc etiam se embuscher, se mettre & cacher dedans le bois. Embusche vient aussi de là, car les bonnes embusches se font dedans les bois, pour estre mieux caché, & moins veu.

Vn bois de plaisance, Nemus.

L’ombre d’vn bois, Vmbra nemoralis.

Tout petit bois espez que les Payens consacroient & dedioient à leurs dieux lequel on n’osoit coupper, Lucus.

Bois de haute fustaye & fruictiers, Materia syluestris & culta.

Bois dur comme vn os, Osseum lignum.

Bois madré où il y a tout plein de veines, Crispans ac varians lignum.

Bois qui ne fument point, Acapna ligna.

Bois puant, Acopos, siue Acopus.

Bois sec à quoy se prend facilement le feu, Igniarium.

Vn tas & pile de bois qu’on faisoit anciennement pour brusler les corps, Rogus.

Bois qu’on met au trauers de quelque chose, Temo.

Ce qui est sous l’oubier du bois, Caro arborum.

Vne homme de bois, Syluicola.

Aller querir du bois pour le camp, Lignari.

Le bois d’vn cerf, sont les cornes, Cornua ramosa.

Vne sorte d’herbe qu’on appelle, Bois puant, Nautea.

Semblant à veoir de bois, ou Dur comme bois, Lignosus.

Chantier de bois, Strues.

Fait de bois, Ligneus.

Lieu plein de bois, Locus syluestris, Nemorosus.

Lieu où on couppe du bois, Lignatio.

Boisseau, m. acut. Est vne espece de mesure de choses arides, & la douziéme partie du septier, & se diuise en quatre onces, & le tiers d’vne once, Boeotius, duquel mot Grec on estime qu’il soit fait. Aussi le prononce-on Boësseau, quoy qu’on l’escriue Boisseau. Bud. de Asse, voyez Muyd.

Qui tient vn boisseau, Modialis.

Vn demi boisseau, Semodius.

Vn boisseau & demi, Sesquimodius.

Deux boisseaux & demi, Culeus.

Qui contient trois boisseaux, Trimodium, trimodij, vel Trimodia, trimodiae.

Boisselet, Modiolus.

La croix Boissée, Crux luxata, id est buxeis ramis insignita. Cela se fait le iour de Pasques Fleuries, Videndum an rectius diceretur Bouyssée.

Boiste de bouys, Cista, Cistula, Pyxis, Sitella. B. Plautus, Coniiciam sortes in sitellam. Vt Venetiis in suffragiis ferendis cistulae circumferuntur à cistiferis.

Boiste des pauures, Cistula pauperum & mendicorum.

Qui porte la boiste, Cistiferi.

Boiste des os, Acetabulum.

Petite boiste où les ioueurs mettoient les dez, pour de la les reietter dedans le tablier, Pyrgus.

Boiste de gouuernail, en cas de nauires, est vne piece de bois de la grosseur d’vn homme, ouuerte à l’equipollant dudit gouuernail, & fenduë bien trois empalins par le bout, qui sort dehors en forme de tenaille pour empoigner le dit gouuernail, & percée par l’autre bout en quarre, de l’ouuerture d’vn demi pied, & bien reliée de fer, par ce que le tymon, qui est vne piece de bois de cinq à six pieds de long, seruant à faire ioüer & tourner ledit gouuernail çà & là, passé par ledit trou, lequel sans ladite relieure de fer se pourroit entre-ouurir.

Boistelette, Pyxidium.

Boiter, ou Boitouser, neutr. acut. Claudicare, Boiteux, m. acut. Claudus, Boitement, m. penac. Claudicatio, voyez Bot.

Boiuin, C’est à dire, Beuueur de vin, Oenopotes, huius oenopotae.

Boline, voyez vent à la Boline.

Bolieuure, Labrum, Labium.

Bombarde, Bombarda. Laurentius Valla lib. 2. Volaterranus lib. 30. Erasmus in Querimonia pacis. Nomen habet à bombo, id est sono, & verbo Ardeo : quia cum ardore editur sonus ille, voyez Arquebuse.

Bombasin, Xylinum.

Bon, m. Se rapporte tantost aux moeurs & conditions de l’homme, & selon ce on dit, Voila vn bon homme, Eccum tibi virum probum, & tantost à la robusteté, vaillance & force du corps, selon ce on dit, Il est bon cheualier, bon homme d’armes, c’est à dire, vaillant & hardy : Et vne bonne robe, vn bon soulier, c’est à dire, de bonne & durable estoffe, & ainsi d’autres choses. Mais en pluriel Bons, se prenoit anciennement pour ce qu’on dit preud’homes. Ainsi en plusieurs lettres passées en l’an 1200. se trouuent ces manieres de parler, au dire & estimation des bons. Et, de chasque partie a esté esleu vn bon. Et, eu sur ce l’aduis des bons du pays, c’est à dire, preud’hommes. Les Rois d’Espagne és addresses de leurs lettres patentes, nomment los hombres buenos, mais ils entendent par là les opulents du pays. La raison de la signification ancienne dudit mot François peut despendre de ce que ces mots vir bonus importent enuers les Latins, comme Ciceron le descrit au troisiesme liure des offices, & de l’amitié.

Fort bon, Perbonus, Perbellus.

Trouuer bon ce qu’on fait, Sibi plaudere, vel applaudere.

Chose qui est trouuée bonne du commun, Plausibilis res.

Faire trouuer bon, Probare alicui. B.

Viure comme les bons, Instituto bonorum viuere.

Tenir bon, Estre ferme & constant, Firmum stare, Substare.

Faire bon de quelque chose, Fidem suam interponere.

Il luy a baillé bonne, Plagam homini inflixit grauem, vel Homini mulctam inflixit grauem.

¶ Sentir bon, Rectè olere.

Bonne, f. penac. Se prend és mesmes deux sortes que Bon, voyez Bon.

Bonté, f. acut. Se prend ores pour le regard des moeurs & de l'ame, comme la bonté du Roy est grande, Insignis est Regis bonitas ac probitas. Et ores pour le regard du corps & force d'iceluy. Au 2. liur. d'Amadis chap. 2. selon la bonté & cheualerie de ceux qui ont voulu entrer en la chambre defenduë, leurs escus sont honorez, c'est à dire, selon la proüesse & vaillance de ceux, &c.

Naturelle bonté, Bonitas ingenij, Generositas.

Singuliere bonté, Praecipua bonitas.

Vne bonté qui ne se vend point, qui ne fait rien pour recompense, Gratuita probitas. Vne mesme boté est necessaire au commun peuple, Eadem bonitas etiam ad multitudinem pertinet.

Vne signification de bonté & preud'homie & honesteté reluisant au visage d'aucun, Dignitas oris & vultus.

Bonté d'esprit qui est duit à apprendre, Docilitas, Facultas ingenij.

Attaindre la bonté de l'esprit d'aucun, Assequi ingenium alterius.

Homme de grand bonté, Homo bonitate affluens.

Si tu es de telle bonté que ie t'estime, Si bonitas tua responderit iudicio meo.

Bonace, ou Bonasse, C'est à dire, tranquilité de vents sur mer, Malacia.

La mer est Bonace, ou Calme, Mare est tranquillum.

Bonandria, Vrbs in Cyrenaica, Apollonia.

Pommes de Bon-chrestien, Poma panchresta.

Bon-chrestien bastard, Pseudopanchresta.

Bond, Le bond d'vn esteuf, Resultus pilae.

Bondir, Resilire, Resultare.

Bondes, Les bondes & ouuertures ou escluses par où on fait ouuerture à l'eauë, comme d'vn estang, Commata.

Vn Bondon, Obturamentum.

Bondonner, Obturare.

Bondrée, ou Goiram espece d'oyseau viuant de proye, Percnopterus.


Bone, voyez Borne.

Bonnaire, Qui est doux de nature & debonnaire, Natus animo leni, Humanus, Mitis.

Bonnaireté, Humanitas.

Bonnairement, & à la bonne foy, Candidè.

Bonne, pres Colongne sur le Rhin, Bonna.

Bonnement, Pourueu que bonnement tu le puisses faire, Quod commodè facere possis.

Bonnes dames, Vne herbe qu'on appelle bonnes dames & arroches, Atriplex.

Bonnet, Bonnet à couurir sa teste, Pileus, vel Pileum, Pileolus, vel Pileolum. B. Vestis capitis. Bud. ex Celso.

Le bonnet en la teste, Capite adoperto, Capite velato. B. ex Liuio.

Bonnet à fers ou boutons d'or, Pileus clauatus.

Oster le bonnet deuant quelqu'vn, Caput aperire vel adaperire alicui.

Bonneton ou petit bonnet, Pileolus.

Vn bonnet de fer, Cassis, Galea.

Mettre vn bonnet de fer, ou vne salade & heaume en sa teste, Galeare.

Ayant vn bonnet de fer ou vn heaume en sa teste, Galeatus.

Bonneter aucun, C'est oster souuent le bonnet deuant luy, comme en pareil sens nous disons, Chaperonner.

Bonnete, Est vn sur-croy de voile qui s'attache au papafif, comme vnes chausses à vn pourpoint.

Bonnete trayneresse, est vne tierce bonnete qui s'adiouste au papafif du grad mast, lequel en a ordinairement. Et par fois on y en met vne troisiéme selon la hauteur, roideur & commodité dudit mast, laquelle pour estre la plus basse, & comme traynant sur les ponts, est ainsi appelée.

Bonneval, Bona vallis.

Bonté, Cherchez Bon.

Boques d'estang, voyez Bocques.

Boquet, voyez Bosquet.

Bord, Le bord d'vn habillement, Fimbria, Extremum tunicae, Orae, , id est ora & fimbria.

Le bord d'vn habillement dechiqueté & frangé, Lacinia.

Le bord de quelque chose que ce soit, ou le bout, Extremitas, Margo, Primores.

Le bord de l'eauë, Fibra, Ripa.

Le bord & riuage de la mer, ou riuiere, Litus, Acta.

Qui est aupres du bord de la mer, Litorosus.

Appartenant au bord & riuage de la mer, ou riuiere, Litoreus.

Le bord de la terre contre laquelle bat l'eauë, Crepîdo.

Le bord d'vn puits, Crepîdo putei.

Qui a bord, Labrosus.

Les bords des loges, Praetexta tuguriorum.

Le bord du fossé, Supremum fossae labrum, vel supercilium, Nicot en ses Cantiques :

Tu me lanças tout au plus pres du bord
Du noir fossé teste à teste à la mort,
Mais aussi tost que mon pleur eus ouy,
Rendis la veuë à mon oeil esblouy,
Luy faisant veoir du monde le neant,
Comme son bien s'esuanouyt au vent,
Comme il nous laisse à l'estour du mourir,
Comme il ne peut de rien nous secourir.

Ie l'auoye sur le bord des leures, Versabatur mihi in labris primoribus.

Qui est sur le bord de sa fosse, Capularis senex.

Arriué à bord, Actus.

Mener ou mettre à bord les nauires, Naues ad terram applicare vel appellere.

Bords, en faits de vaisseaux de mer, sont des tables espesses appliquées par trauers, & par dehors sur les varangues de fonds pour retenir & serrer icelles varangues, & celles qui sont appliquées par dedans, pour mesme effet, s'appellent Serres, voyez Serres.

Bordage, C'est le mesme que bord, Le Portugois appelle Bordo ces tables de bois dont se fait le lambrissage du plancher & murailles.

Bord plat, qu'on dit Plat bord, en fait de nauires est le bord du pont, qui est depuis le grand mast iusques au chasteau deuant, auquel on met la grosse artillerie, ainsi appelé, par ce que deux pieds au dessus le dit pont & sur le bout des varangues, à chacun des bords d'iceluy y a vne piece de bois d'vn pied de largeur, & de demi pied despaisseur bien cheuillée, sur laquelle on assiet l'artillerie.

Bord bas, qu'on dit Bas bord, c'est le bord du nauire qui est à gauche. L'opposite est Estribord, comme si vous disiez dextre bord.

Border & couurir le bord, Praetexere.

Border d'argent quelque vaisseau, Circumcludere vas argento ab labris.

Border de pierres, Lapidibus statuminare.

Bordeur & autres qui besongnent à l'esguille, Phrygio, Limbolarius, Plumarius, Acupictor, vulgò Brodeur.

Bordure d'habillement, Limbus.

Borde, f. penac. Est comme Iean le Maire au li. 1. cha. 22. dit, vne logete ou maisonnete portable toute charpentée de fust, assise sur quatre roües pour la mener où l'on veut, & sont les bordes, les habitacles des bergers aux champs, depuis Printemps iusques à la fin d'Automne. Mais il se prend aussi plus largement pour toute ville, casine, escartée emmi les champs, Humilis casa. Virgile 2. eclog. Tuguria campestria. Nicot enses Cantiques :

N'es tu plus or records
De la borde araineuse
Dont iadis te mist hors,
Vne bien plus poudreuse
T'attend encor. Ingrat,
De son bien dés adonc
Tu luy as fait vn rapt,
De luy ne l'obtins onc.

Villicus, Il se prend aussi en aucunes contrées de ce Royaume pour vne ferme, qui est edifice de plus grande estoffe, Villa, dont vient ce mot Bordier, & Bordiere, Villicus, villica.

Vn Bordeau, Ganeum, vel Ganea, Lustrum, Praesepe, Lupanar.

Le lieu du bordeau, qui estoit aupres des murailles de la ville, Summoenium.

Bordeler, ou hanter le bordeau, lustrari, Scortari, Meretricari, Colum.

Mettre vne fille au bordeau, Filiam producere.

Vn bordelier & putier, Ganeo, Scortator.

Bordelage, Meretricium.

Bordeavlx, Ville Archiepiscopale & principale de Guyenne, Burdegala.

Bordelois, Burdegalensis, Burdegalus.

Ceux d'alentour de Bordeaux, Vibisci, siue Vbisci.

Bordelois, espece de fort gros raisin, Vua Burdegalensis.

Bordereau, Vn petit cayer & bordeau, Aduersaria, aduersariorum, Breuis, masc. gen. vel Breue breuis, vel Breuiariu, Pyctatium. Bud. in Annota. Prior.

Borgne, Luscus, Cocles.

Faire borgne, Eluscare.

Borgnet, Caeculus.

Borgnesse, Lusca.

Vne Borne, Terminus, lapis terminalis, Fines, finium. Aucuns escriuent Bone, & les Picards ne prononcent point autrement. Pourroit estre qu'il vient de βκσοζ {{grec}}, id est Cumulus, Tumulus, Aceruus.

Petites bornes & limites d'vne oraison, Modicae regiones orationis.

Asseoir les bornes, Pangere terminos, Terminos statuere, Terminare.

Mettre bornes en amitié, Fines in amicitia constituere.

Passer les bornes, Lineas transire.

Proces de bornes & limites, Controuersiae finium, Controuersiae de finibus.

Borner quelque chose, Terminare, Determinare.

Borner & arrester ce qu'on veut estre fait, sans faire d'auantage, Praefinire, Definire.

Borner entre-deux, Disterminare.

Borner en son esprit, Animo aliquid finire.

Champ borné, Ager terminatus.

Borneur, Finitor.

Borras, Dont les Orfeures vsent à soulder l'or, Chrysocolla.

Boscage, voyez Bocage.

Bosledvc, ou le pays d'enuiron, Aduatici.

Bosne, Bosna, ou Bosina, quondam Illyrium & Illyris.

Bosquet, voyez Bois, Sylua, Nemusculum.

Bosse, C'est vne esleueure & tumeur soit de coup d'acheron, Tumor, Inflatio, Soit de nature Gibbus, Gibber. Bosse aussi est la premiere poussée de la teste du Cerf mué, lequel commece à pousser ses bosses dés le mois de Mars & d'Auril, Subula, vnde Subulo, est dit le Cerf qui a encores sa teste en bosses & molle.

La bosse & cabochon, ou esleueure de pierre precieuse, Vmbo in gemma.

Vne bosse qui est en l'erable, Bruscum.

Chose taillée en bosse & enleuée de quelque matiere que ce soit, Toreuma, toreumatis, & Toreumatum.

Vne bosse de terre, Tuber, Tumulus.

Bossete, Tuberculum.

Bossetes d'os, de bois, ou de corne que les anciens mettoient sur les liures acheuez, Vmblici.

Bossetes de bride à cheual, Vmbones lupatarij.

Bossetier, Vmbonum lupatariorum artifex.

Bossuer, Incuruare.

Bossu, Gibbosus, Incuruus humeris. A Gibbosus detracta prima syllaba fit Bossu.

Lieu fort bossu, Locus tumultuosus.

Bot, m. Mousse, tronqué en rond par contre-facture. Ainsi Pied bot, c'est à dire, contre-fait, en rond & mousse, dont peut partir Boiter, Boitouser & Boiteux. Bot en Poictou, est vn sabot, Calceus ligneus.

Botargues, ώάά {{grec}} τάριχα, id est oua piscium salita & exiccata, quae à bibacibus magno emuntur : deiectam enim appetentia excitant, sitim proritant, viníque gustum iucundiorem reddunt.



Bote, f. acut. Comme Bote d'eschalaz, de lates, de foin, de foarre, Pedamentorum foeni, straminis, fascis. Manipulus, Columel. lib. 2. c. 19. & lib. 11. c. 2. Plin. lib. 18. c. 28. On dit Boteau.

Vn boteau de foin & autres choses, Fasciculus, Manipulus foeni. Varr. de re rust. lib. 1. cap. 49.

Vn boteau & glu de foarre, vu fagot, ou bourrée, Fascis stramentorum ac virgultorum.

Boteler, act. acut. Comme boteler du foin, Foenum in fasciculos aut manipulos alligare. Plin. lib. 18. cap. 28. Obligare, Vincire, Colligare, Columel. lib. 2. c. 19. lib. 11. c. 2.

Botes, ou Botines, Ocreae, Bitumna , Graeci vocant crepidas, τά {{grec}} ποδών βαλητήρια, id est, pedum tegumenta.

Boter, Ocreare.

Boté, Ocreatus.

Bouban, ou Boubance, voyez Bobans.

Vn Bouc, Hircus, aut Hirquus, Hoedus.

Boucs qui paissent, Pascentes hoedi.

Vn bouc chastré, Caper.

Peaux de boucs, Hoedinae pelliculae.

Barbe de bouc, Hirquina barba, Aruncus.

Boucs qui ne font que heurter les autres, Hoedi petulci.

Vn bouquin, Hoedulus.

Qui sent le bouquin, Hircosus.

Boucaner, Hircum imitari.

Bouquanier. Cela est bouquanier, Obsoleuit iam ista ratio. Bud. ex Cicerone.

Bouche, Bucca, Os. L'Italien dit aussi Bocca, & l'Espagnol Boca.

La bouche d'vne riuiere, les lieux où les riuieres se rendent en la mer, Ostia, ostiorum.

Qui a trois bouches, Trifaux.

Bouche mesdisante, Improbum os.

Ie n'ay non plus bouche de vilain que vous, Non minus ingenua est & mihi gula.

Auoir bouche à cour, c'est estre desfrayé de boire & manger, Ius rectae coenae habere, Ius contubernij in praetorio habere. B.

Auoir quelque chose souuent en la bouche, Vsurpare.

Clorre la bouche d'aucun en luy baillant argent pour ne dire mot, Astringere linguam mercede.

Clos luy la bouche, Os illi opprime.

Dire de bouche, Nuncupare, Pronuntiare.

Chanter ou dire de la bouche, Incinere.

Estre sur sa bouche, Duci ventre.

Homme qui a la bouche fort fendue, Homo sparso ore.

Par ce mot il m'a fermé la bouche, Responsiones omnes hoc verbo eripuit.

Moderer sa bouche, Gulae temperare.

Ouurir la bouche, Diducere rictum.

Il n'y auoit personne qui osast pas seulement ouurir la bouche, Ne hiscere quidem quisquam audebat.

Il ne faisoit point la petite bouche, Apertè ferebat. Bud. ex Liuio.

Ce sera pour faire bonne bouche, Hoc ferculum claudet conuiuium. B. ex Martiale.

Ouuerture de la bouche, Hiatus.

Qui a grand bouche, Bucculentus. Plaut.

L'ouuerture de la bouche, quand on rit, Rictus.

Tordre la bouche, comme fait vne personne courroucée, Ringere, vel Ringi, deponens. Os distorquere.

La bouche & les mains, en matiere de deuoirs deus au Seigneur Feudal par le vassal, c'est la foy & hommage, sans payement d'aucuns droits & profits de fief. Selon ce on dit, Le fils donataire de ses pere, ou ayeul, mere ou ayeule, ne deuoir au Seigneur Feudal que la bouche & les mains du fief à luy donné en aduancement d'hoirie, Nuda fidei clientelaris professio. Et est cela dit ainsi, par ce que le vassal faisant son hommage, estant à genoux, & nuë teste deuant son Seigneur de fief, met ses mains iointes entre celles de son-dit Seigneur, qui anciennement le baisoit à la bouche, & à present pour la pluspart le baise à la iouë, ou bien de ce, quat à la bouche, que ledit vassal ainsi estant, prononce de sa bouche tels mets, Ie deuiens vostre homme & vassal, à cause d'vn tel fief que i'aduoüe tenir de vous à foy & hommage. Ou bien, I'aduoüe estre vostre homme & vassal, ou tenir de vous à foy & hommage tel fief, à cause de tel vostre fief, & autres clauses vsitées en tel cas.

Quand on a la bouche esleuée, Exulceratio oris.

Cheual qui est fort en bouche, Tenax equus.

Les bouches de la playe, Orae vulneris.

Bouchette, Buccula, Osculum.

Bouchée, Buccea, Bolus, l'Espagnelle dit aussi, Bocado, & l'Italien, Bocone.

Petite bouche, Buccella.

Boucher, Cerchez Bouscher.

Vn Boucher, Carnarius, Lanius, & Lanio, lanionis.

Boucherie, Carnarium, Laniena, Laniarium. Le lieu où la chair se vent, & despece : car celuy ou les beufs & autre bestiail se tuent, est appelé tuerie. Toutefois par translation Boucherie se prend außi pour tuerie, comme, Ce Capitaine a exposé ses soldats à la boucherie, Hosti ad caedem obiecit. Liu. lib. 22.

Bouchimbarbe, ou bien Boukimbarbe, f. penac. Est vne espece d'herbe qui a le tige court, les fueilles iaunes comme saffranées, la racine longue, douce, la fleur dorée, issant de bouton. Laquelle par beau temps s'espanouyt, & en teps nubileux se reclost. De son bouton clos il pend comme vne barbe blanche, à cause de laquelle le nom luy est doné, come Theophraste escrit au li. 7. cha. 7. Lequel elle retient en toutes langues. Car les Grecs l'appellent τραγοπώγων, les Latins Hircibarbula, les Italiens Barba di becco, (combien qu'ils l'appellent außi Sassefrica) les Espagnols Barba de cabron, & les Allemands Bockbart. On vse de sa racine l'hyuer és salades.

Bouchement, Bouchon, voyez Bouscher.

Boucle, f. penac. Soit de fer, cuyure, argent, ou autre metail, est faite ores ronde, ores quarrée, ores à quart de cercle, à deux passans diuisez d'vn diametre, auquel vn espinon ou hardillon est accroché, seruant à ficher la courroye qui est passée par iceux, passant sur ledit diametre, Fibula. Le Languedoc l'appelle Fiuele, & Siuele, dudit nom Latin.

L'espinon ou hardillon d'vne boucle, Acicula fibulae.

Boucler, act. acut. Est mettre vne boucle à quelque chose. Ainsi on dit, boucler vite iument, quand pour empescher qu'elle ne soit saillie des cheuaux, on luy clost la nature auec des boucles ou annelets de cuyure, Fibulare, Infibulare. Et par translation, boucler est parfaire & acheuer vn affaire. Selon ce on dit, cela est serré & bouclé, c'est à dire, paracheué, clos & fermé à demeurer. Boucler en verbe neutre, & par translation, signifie bossuer en forme de boucle, (car elle bossue en l'endroit de son diametre ou aisseul, pour rendre plus aisé le passer de la courroye) mot vsité entre maçons. Ainsi ils disent que vne muraille boucle, quand elle bossue, ce que les Latins par mesme raison dient, Paries facit ventrem.

Bouclier, Ancyle, ancylis, Clypeus, Scutum.

Faire vne leuée de bouclier, Praeludere.

Qui est garni d'vn bouclier, Clypeatus, Scutatus.

Le milieu d'vn bouclier, Vmbo.

Fait en rondeur comme vn bouclier, Scutulatus.

Qui fait boucliers, Scutarius.

Lieu où on fait les boucliers, Fabrica scutaria.

Boucon, Venenum, Toxicum.

Empoisonner & bailler boucons, Spargere venena, Miscere toxicum.

Bailleur de boucon & empoisonneur, Veneficus, Venenarius.

Boudin, m. acut. Est vne espece de farce auec sang de porceau, herbes fines, hachées, oignons menuysez, fenoil & espice, couuerte du boyau de porceau. Il vient du Latin Botulus, ou Botellus, par changement de la muete T, en la moyenne D, mutation vsitée par les langues vulgaires empruntans du Latin. Apicius en son liure de re culinaria monstre, que le mot Latin Botulus, se prenoit pour toute farseure enclose dans vn boyau, & non seulement pour celle que nous appelons Boudin. Aussi nous faisons des boudins d'autre mixture que de la dessusdite, Laberius vetus poëta botulum pro farcimine dixit. A. Gell. notar. lib. 16. cap. 7.

Boudine, ou Boutine, C'est à dire Nombril, Vmbillicus.

Boüe, & fange, Eluuies, Limus, Lutum, Coenum.

Boüe meslée parmy de la paille, Lutum paleatum.

La boüe & ordure qui sort d'vn clou, ou d'vne playe, apostume, & semblables, Pus, puris, Tabes.

Enduire & massonner de boüe, Lutare.

Se tourner & conuertir en boüe, Lutescere.

Boüeux, ou plein de boüe, Limosus, Lutosus, Lutulentus, Coenosus.

Bouffée, f. penac. Est ce mesme que Soufflée, Efflatus. Ainsi on dit, Il a fait vne bouffée de vent, ce qui se prend pour impetuosité de vent, inopiné & de peu de durée, Repentinus venti flatus. Et combien que ce terme soit proprement appliqué au vent, si dit-on vne bouffée de feu, Ignis euomitus vel euomitio, parce que l'air est meslé parmy le feu. Et quant au mot, il est par raison d'onomatopoee, & represente tant le son du vent, qui vient à bouffées, que de la flamme bouffant ainsi que de la bouche de l'homme quand il bouffe, c'est à dire souffle ou le feu ou la poudre, ou autre chose.

Bouffer, act. acut. Est vn verbe duquel le François n'vse gueres, que par metaphore. La propre signification est souffler à puissance d'haleine & à iouffles enflées, en laquelle le Languedoc l'vsurpe ordinairement, disant : Lou vent bouffe, boufar lou poutaige, quand il est trop chaud, & boufar lous dets, quand on a grand froid aux doigts. La metaphore en est pour la renfleure des ioües, quand on bouffe quelque chose. Ainsi dira le François, tu bouffes, c'est à dire, tu te despites. Et, tu bouffes de courroux & de maltalent, Totus stomacho atque ira turges, parce que quand aucun est despité, ou courroucé, il renfle les ioües, comme fait celuÿ qui bouffe & souffle quelque chose, laquelle raison de metaphore est suiuie au mot Bouffy, qui signifie esleué en tumeur & enflé.

Bouffard, m. acut. Par metaphore est despité, & proprement est celuy qui bouffe, c'est à dire, souffle souuent, voyez Bouffer.

Bouffi, m. acut. Comme hareng bouffi, Turgidus.



Bouffons, Danser les bouffons, Pyrrhicam saltare.

Les danseurs de bouffons, Pyrrhicarij.

Bouge, penac. Tantost est masculin, & signifie ce qui est comme renflé, & sortant en tumeur hors oeuure platte. Ainsi l'on appelle le Bouge d'vn bouclier, la bossette qui est au milieu d'iceluy, esleuée en rond, (de laquelle façon estoient les boucliers des Romains) Vmbo. Aussi est-il comme le nombril d'iceluy. Et le Bouge d'vne chambre, le petit reduit qui est ioignant la chambre & hors le mur d'icelle, qui ne merite le nom de garderobe. En aucuns lieux on appelle aussi Bouge la bouclure d'vne muraille, qui se desment & se courbe, qu'on dit en Latin Ventrem facere, & en François Boucler. Et tantost est feminin, duquel le diminutif est Bougete, c'est à dire, vne petite bouge. Et est vn mot naif Gaulois, comme dit Sext. Pompon. Festus, duquel les Gaulois appeloient ces petits sacs de cuir, que ceux qui alloient aux champs portoient pendants à leurs bras, (comme adiouste Nonius Marcellus) ausquels ils mettoient leurs petites besongnes, comme se peut comprendre de ce vers du 16. liure des Satyres de Lucilius, parlant d'vn qui n'auoit nul equippage, Cui neque iumentum est, nec seruus, nec comes vllus, Bulgam & quicquid habet numorum, Secum habet ipse. Cum bulga coenat, dormit, lauat, omnis in vna, Spes hominis bulga, hac deuincta est caetera vita. L'vsage de porter laquelle bouge, pendant au bras quand on alloit aux champs, estoit encores, n'y a pas long temps, en France. Et le mesme autheur au liure 26. appelle Bouge par metaphore, la matrice de la femme grosse, dans laquelle l'enfant à naistre est estuyé, comme dans vn sachot ou bourse, Ita, dit-il, vt quisque nostrûm è bulga est matris in lucem editus. A present on appelle bouges, ces deux gibbecieres de gros cuyr quarrées, entre-tenans ensemble par deux larges courroyes de cuyr, que les marchands allans aux champs portent pendants de l'arçon de derriere de la selle, lesquelles anciennement on appeloit Anforges. Et les gros estuits de gros cuyr, dans lesquels est portée sur vn cheual, la vaisselle d'arget d'vn grand Seigneur, qui va par les champs & en voyage. Esquelles diuerses significations dudit mot Bouge, est tousiours retenuë la raison d'iceluy, qui est le renflage, esleueure & tuberosité de la chose portant ce mot, soit le Vmbo du bouclier, soit le petit reduit en saillie d'vne chambre, soit le sac de cuyr porté en voyage, soit la bource, soit l'estuy à porter la vaisselle. Aussi l'Allemand dit Bog zum schiessen, pour vn Arc, & den bogen spannen, pour tendre l'Arc, & frummen bogen, pour vne voulte, qui est pour reuenir à la mesme raison de la signification de Bouge. Es protocoles de lettres de passage & saufconduit, il est escrit Voulge, & Vouge, qui est nom commun à l'arme, que les Veneurs portent à la chasse. Et par ce que les anciens y portoient aussi leur viatique d'argent contant (dont est és lettres de passage, & saufconduit cette clause ordinaire, males, bouges, bahus) les Latins mesmes, comme rapporte iceluy Non. Marcellus, appeloient iadis la bourse Bulga, c. Bouge, dont en demeure le prouerbe en France, lequel y a cours par tout, Il a bien remply ses bouges, ce qu'on dit en autre maniere, Il a bien foncé le poignet, c. Il a bien gaigné & mis en serre de l'argent. Ce qui est maintefois vsurpé en mauuaise part pour dire, Il a bien desrobé en sa charge, en son estat, en sa commission.

Bougete, f. penacut. Est le diminutif de Bouge, Bulgula, qui est vn mot que les Latins ont imité des anciens Gaulois. Mais le François par ce diminutif, entend ce petit coffret de bois de bahu, & tenve couuert de cuyr, feutré ou bourré entre cuyr & bois par dessous, afin qu'il ne blesse le cheual, & ferré de petites listes de fer blanc par dessus le couuercle qui est vouté, & d'vn pied & demi de long ou enuiro, quelque peu moins de large, fermant à serrure & à clef, que les femmes portoient anciennement penduë à courroyes de cuyr double, à l'arçon de deuant de la selle de leur palefroy quand elles alloient aux champs, en laquelle elles portoient leurs bagues, ioyaux & menus affiquets. Et parce qu'elles y portoient leurs meubles plus precieux, comme bagues, ioyaux, attours, affiquets, & choses de cabinet qui sont leur cheuance & pecule, que les Latins appellent Mundus muliebris, il est venu en vsage, que les Seigneurs appellent bougete, non seulement telle espece de coffret, ains la layete, où ils tiennent l'argent comptant de leurs espergne, qu'ils appellent aussi boite, du mot Grec συβοσρόζ par aphairese de la premiere syllabe, qui signifie chasse au caisse, Arca.

Bougetier. m. acut. L'artisan & l'ouurier qui faict des Bougetes, comme si on disoit Bulgarum opifex, ou Bulgarifex, comme Aurifex, car combien que le nom de l'artisan soit formé du diminutif dessus dict Bougete, ce neantmoins il est entendu aussi pour celuy qui fait les bouges.

Bougete de cuir, Bulga, Bulgae, Sacciperium, & Sacciperio, Vidulum, Hippopera, Cistula.

Bougeon, Sagitta capitata.

Bouger, Se bouger & partir du lieu & place où on est, Demigrare loco.

Ne se bouger d'vne place, & ne s'en partir, Non declinare à loco aliquo, Persidére, Loco stare, Locum tenere, Tenere se loco.

Ne se bouger, & estre en vne place sans se mouuoir, Cessare.

Ne bouger d'auec aucun, Non discedere ab aliquo, Affixum alicui esse.

Il ne bougea ou departit iamais d'auec moy, Assiduissimè fuit mecum.

Il nie qu'il bougeast iamais le pied d'auec toy, Negat vnquam se à te pedem discessisse.

Me suis-ie bougé de deuant toy ?

Ne te bouge, Garde bien de te bouger ou partir de cette place, Caue quoquam ex istoc excesseris loco, Nusquam te vestigo moueris. B. ex Liuio.

Ne se bouger de son fort, Tenere se castris.

Ne bouger de la maison, Tenere se domo.

Ne bouger de l'estude, Haerere in studiis.

Ne bouger du palais, Ad curiam stare.

S'ils ne sont partiz, ils n'ont que faire de bouger, Si nondum profecti sint, nihil est quod se moueant.

Si tu bouges tant soit peu, Si hercle tu ex istoc loco digitum transuersum excesseris.

S'il y a homme qui bouge, Si quis se commouerit. B. ex Cicerone.

Ne bouge & entends, Asta atque audi.

Ie n'ay bougé d'icy, Pedem nusquam, Sub. extuli.

Ie n'ay bougé de Thessalonique, Nec me Thessalonica commoui.

Nous n'auons bougé de la metairie, Pedem è villa egressi non sumus.

Quand il ne sera rien tel aduenu à celuy qui n'aura bougé, Cùm ei qui steterit, nihil tale euenerit.

Qui ne bouge de l'estude, Assectator literarum.

Bougette, voyez Bouge.

Bougie, Linum ceratum.

Bougier, Cerare, Incerare.

Bougre, Paedico, paediconis, Paederastes.

Bouhourdi, Premier & second, c'est le premier & second dimanche de Quaresme.

Bouillir, Bouillon, Blanc & noir, voyez Bouillir.

Vne Boule, Globus, Sphaera.

Petites boules de plomb, que les sauteurs & danseurs sur la corde tiennent pour leur bailler contre-pois, Halter, halteris : vel Halteres, halteris.

Bouler, Voluere globum.

Bouleau, Arbre ainsi dit, Betulla.

Boulengier, Fornacarius, Panifex, Pistor.

Appartenant à vn boulengier, Pistoricus, Pistorius.

Ouuroir de boulengier, Pristina. B.

Boulengiere, Artopa, Furnaria, Pistrix.

Boulengerie, Pistura, Panificium. B. ex Celso.

Bouler, voyez Boule.

Boulets d'artillerie, Glandes igni missiles, Pilae tormentariae, Globi tormentarij.

Bouleuerd, m. acut. Est vne espece de fortification, qui est issant de la muraille par dehors, ores en quarré, ores en autre forme. L'Allemand l'appelle Bolvverd. Munimen, Propugnaculum, Castellum. bud. ex Caes.

Bouleuerd semble venir de Boule & de VVer, qui signifie defense, quasi defense de boulets ou contre les boulets. Le Picard dit Ward & vvarder, que le François dit Garder : pourroit estre que de là aucuns dient Boulevvard.

Bouleuerser, C'est renuerser ce que dessus dessous, les pieds contre-mont, Inuertere, Subuertere, Sedibus euertere.

Boulie de petis enfans, Pappa.

Boulieux, Polentarius.

Donner la boulie à vn enfant, Pulticulam infanti in os indere vel ingerere, infarcire. B.

Bouline, f. penac. Velum nauis obliquatum. Aller à la bouline, entre nautonniers est lors que venant vn vent par flanc de la droite route, on met comme en escharpe les voiles pour obeïr au vent & ne perdre chemin. Virgil. lib. 5. Aeneid. Obliquátque sinus in ventum. Et peu apres. Mutati transuersa fremunt, & vespere ab atro Consurgunt venti.

Boulingue, ou Bouringue, f. penac. Est la voile, la plus haute & la plus prochaine de la bune. Aussi l'appelle-on Bourset de hune, Supremum velum carchesio proximum.

Bouillir, neutr. acut. Bullire, Ebullire, Feruere, Inferuere, siue Inferuescere.

Commencer à bouillir, Sufferuefieri.

Faire bouillir, Feruefacere, Inferuefacere.

Faire vn peu bouillir, Sufferuefacere.

Faire bouillir iusques à certaine diminution, Decoquere.

BouillantFeruens

Eau bouillant, A qua feruens, vel feruida.

Estre quelque peu bouillant, Feruere.

Quand quelque chose boult si fort qu'elle se respand, Efferuere.

Vn peu bouilli, Subferuefactus.

Du bouilli, ou bouillu, Lixa, vel elixa caro.

Bouillon, Ebullitio.

Bouillon ou bouteille qui s'esleue sur l'eau, comme quand il pleut en de l'eau, Bulla.


Herbe dite Bouillon blanc ou noir, Verbascum.

Vne des especes de l'herbe appelée Bouillon, autrement dit Taxus barbatus, Thryallis, Lychnitis, lychnitidis.

Bouillonner, comme quand sur l'eauë ou vrine se leuent des bouteilles, Bullare, c'est ietter des bouillons.

Bouillonner & saillir hors par grande abondance, Scatere.

Boulture, Bullitura, Bullitio.

Boulon, m. acut. Est vne grosse & longue cheuille à grosse teste pour ioindre des grosses pieces de charpente. Et quand telle cheuille est de fer, on dit Boulon de fer.

Bovlongne, en Italie, Bononia, Felsina.

Bovlongne, la grasse sur la mer, Gessoriacum, Bononia.

Bouquet de fleurs

Vn bouquet de fleurs, ou pomme de senteurs, Fasciculus odoratus, Olfactorium, Seruia, seruiae.

Violettes & roses & autres choses dequoy on fait des chappeaux & bouquets, Coronamentum.

On en fait des bouquets & chappeaux de fleurs, In coronamenta reponitur.

Couurir quelqu'vn de bouquets & de fleurs, Aliquem complere coronis & floribus.

Mettre des bouquets par la voye, Intendere locum sertis.

Vn bouquet de laine, comme celle qui demeure és buissons, quand les brebis en approchent, Floccus.

Bouquin, Cherchez Bouc.

Bourbe, f. penac. Il vient de βόρβοροζ, qui signifie autant que Coenum, Lutum, Limus, Cloaca.

Bourbeux, m. acut. Plein ou couuert de bourbe, Coenosus.

Bourbier où les porceaux se veautrent, Volutabrum.

La lie, bourbe & limon de quelque chose que ce soit, Faex.

Sans bourbier, Illimus.

R'entrer en mesme bourbier, In eodem haesitare luto.

Bourbeux, ou plein de bourbe, Coenosus.

Bourblier, ou Bourbelier, C'est le pis & rencontre d'vn Sanglier, qu'on dit hampe en vn Cerf, Pectus.

Bovrbon, quasi Burgus Boiorum.

Bourbonnois, Boij, nunc Borbonium.

Bourde, ou Bourdes, mensonge, Commentum, Gerrae, gerrarum, Nugae, nugarum, Tricae, tricarum.

Ce sont bourdes, Fabulae.

Controuuer quelque bourde & finesse, Commentari.

Bourder, Tricari, Nugari, Nugas agere.

Bourdon, m. acut. Est vne espece de grosse mouche, tauelée come mouche à miel, n'ayant point de picquon ou aiguillon, plus grosse de corsage que la mouche à miel nommée Abeille, & ne fait ny ne sert à faire le miel ne la cire, ains deuore l'aliment & la prouision que les mouches à miel se sont pourchassé, seulement de sa chaleur conserue les petis abeillons, qui est la cause, que Virgile au quatriéme des Georgiques, l'appelle Ignauum pecus. Fayneant & Coüard. Pline en son liure vnziéme leur attribue partie de l'opifice des mouches à miel, ce que Varron son deuancier ne fait pas, Fucus. Le Francois luy a donné ce nom par onomatopoee, à cause du bruit qu'il fait quand il volete. On l'appelle aussi mouche vvespe, (qu'on prononce guespe, comme de vverpir, guerpir, & de VVillelme, Guillaume) Vespa. Lequel mot le Languedoc retient tout entier, appelant cest animal Vespe. Et Tauan, acut. Celuy que proprement on doit appeler Bourdon. Ce mot Bourdon se prend aussi pour le son & gros murmure que font les mouches à miel volans par hardes, ou se remuants parmy leurs ruches, Bombus apum. Il signifie aussi ce gros tuyau de la cornemuse, qui sonne le bas & le gros quand le ioüeur d'icelle piuote & ioüe du gresle. Et selon cela on dit en chanterie de faux-bourdon, que ceux qui tiennent la taille, & vont poursuiuants le chant plein, tiennent le Bourdon, & que les trois autres parties sont entonnées, à scauoir le dessus d'vne sexte, la haute-cotre d'vne quarte par dessus la taille, & la basse-contre d'vne quinte en descendant, & aual ladite taille, & tiennet le faux-bourdon. On appelle aussi Bourdo le baston sommé d'vne pommete de bois auec vne autre ou deux vn peu plus bas, ferré de l'autre bout, que les pelerins portet faisants leur pelerinage, d'où sont procedées ces phrases, Plater ou ficher bourdo, pour arrester & faire sa demeure, parce que les pelerins s'arrestans en quelque lieu, fichent & doiuent ficher en terre leurs bourdons pour estre debout, & non pas le mettre de couche ; pour donner à entendre que la deuotion qui les a fait entrer en ces terres saintes, est tousiours en eux en estat & en vigueur, & que pour icelle maintenir ils sont prests à soustenir tout effort à ce contraire. Ainsi par metaphore on dit, vn homme auoir fiché ou planté bourdon en quelque ville, quand il y a esleu & estably sa perpetuelle demeure, In qua in omne vita domiciliu ac sedes quietas constituit, Religiosus aut votiuus scipio.

Bourdonner, act. acut. Est auecques voix inarticulée murmurer & rendre le son dessusdit, des mouches à miel, ou du gros tuyau de la cornemuse, Bombilare, Bombum immurmurare.

Bourdonneur, m. acut. Est celuy qui bourdonne, Bombilator, &;celuy qui ioüe de la cornemuse.

Bourdonniere, f. acut. Est ce tronçon arrondi, qui est laissé au sommet du batant d'vne porte, appelé chardonniere, ou chardonnereau, ou charniere, lequel entre dans vn trou, qui est au linteau du costé du iambage, & tient auec le piuot, qui est au bas bout, la porte en estat d'ouurir & fermer.

Bourg, ou Bourgade, Il vient de Pyrgus πύργοζ, en muant Py en Bu, & faisant Burgus πύργοζ, turrim significat & castellum. Pagus.

Vn gros bourg & village estant en vne plaine, Pagus, Comopolis, Vicus. b. ex Liuio.

De bourg en bourg, Pagatim.

Bourg en Bresse, Forum Segusianorum.

Bourgeois, Ciuis. Il vient de burgus.

Il est bourgeois de cette ville, Hinc ciuis est.

Bourgeois du ciel, Caelicola.

Bourgeois de Rome, Ciuis Romanus.

Passer ou faire bourgeois, Asciscere aut recipere in ciuitatem, vel ciuitate recipere, Ascribere in ciuitatem, & ciuitati, Suscipere in ciuitatem, Largiri ciuitatem.

Se rendre bourgeois d'aucune ville, Dare se in aliquam ciuitatem.

Bourgeois qui ne sont point nez de la ville, Ciues non vernaculi.

Se dire bourgeois ou citoyen, Ciuitatem vsurpare.

Couronne que le bourgeois bailloit au bourgeois qui luy auoit sauué la vie, Corona ciuica.

Tout homme qui est de mesme ville auec nous & bourgeois, Municeps.

Chose appartenante au fait des bourgeois de chaque ville, Municipalis res.

La bourgeoisie, Ciuitas.

Priuilege de bourgeoisie, Ius municipale.

Qui est suspendu des commoditez & priuileges de la bourgeoisie, & ne laisse pourtant pas d'estre contraint de contribuer aux necessitez de la ville, Aerarius.

Qui sont mis hors & bannis & priuez du droit de bourgeoisie, Abalienati iure ciuium.

Perdre le droit de bourgeoisie, Perdere ciuitatem. Remettre quelqu'vn en son entier, & luy restituer les droits de bourgeoisie comme deuant, Ex aerariis eximere.

Bourgeon, Bourgeonner, voyez bourion.

Bourges, le pays alentour de Bourges, Bituriges, Bourges est vne ville Archiepiscopale en Berry, vulgo Bituricensis Epiclopatus, Elle est garnie de petites rivieres, Ausron & Aureste d'vne part, & de Ievre & Molon de l'autre.

Bourguignons, Sequani, Postea Burgundi.

Bouringue, voyez Boulingue.

Bourion, Le bourion ou bouton de la vigne, Gemma. Plusieurs escriuent Bourgeon & Bourgeonner.

Bourion & bube qui vient à la face, Papula.

Abbatre les bourions de la vigne, Gemmas detergere.

Serments qui n'ont point de bourions, Orbi palmites.

Faux bourgeon, ou Escuyer, Suffrago.

Bourionner & ietter sourions & iettons, Gemmare, Gemmas agere, Progemmare, Egerminare, Pullulare.

Bourlet, m. acut. Fait par syncope de cest entier Bourrelet. C'est proprement vn cercle fait de toile, drap, cuir, ou autre estoffe r'enflé de bourre, dont vient le nom. Duquel rond ou cercle est appelé le chapperon, que les anciens François indifferemment portoient en la teste, & à present les gens de iustice, de police, & les Regens des colleges portent sur l'espaule, voyez Chapperon.

Bournal, m. acut. Est vn rayon de miel, Fauus.

Bourrache, voyez Bourroche.

Bourras, voyez Borras.

Bourre, f. penac. Est proprement prins, cest assemblage de poil menuisé, dequoy les basts des asnes & mulets, colliers & selles des cheuaux sont remplis pour la sauueté desdites bestes. Mais il se prend aussi pour la laine ainsi menuysée par le tondeur de draps, laquelle estant bien longue & demeurée de l'ouurage des cardeurs, est appelée lanice, c. Bourre de laine, à la difference de l'autre, qui est de poil. Il se prend aussi pour la mousse veluë, qui vient és iointures du serment. Ainsi l'on dit, La bourre est abbattuë, Vellus è sarmento decidit. Et parce que la bourre est veluë, serrée & pressée, & non transparente, on appelle vin bourru, celuy qui est lousche & trouble. Bourre aussi par metaphore se prend pour la couuerture ou dos de l'homme, quoy que non vsitéement. Mais le verbe Bourrer est en frequent vsage, pour batre & frapper sur la personne, Ictibus caedere, Verberare aut manu aut ligno. Ainsi dit-on, Il l'a bien bourré, ou, Ie vous bourreray ben, Mirificè illum malè multauit, Ego te egregiè pugnis aut fustibus caesum dabo.

Bourre à remplir quelque chose, Leuconium, siue Leuconicum.

Ces choses seruent de bourre, Haec in tomenti vsum veniunt.

Bourrelier, qui fait les colliers des cheuaux, Helciarius. Il vient de Bourre, quòd helciis insarciat tomentum.

Bourrer, actiu. acut. Est remplir quelque chose de bourre, ce qu'on dit plus communement Embourrer, Tomentum indere, Tomento fulcire, opplere. Et par metaphore c'est battre, Caedere pugno, caestu, aut claua, aut fuste, ce qui est paraduenture ainsi prins, parce que ceux qui craignent les coups, embourrent leurs vestements qui ioignent le corps, pour n'en estre offensez quand on les charge, & que ceux qui les battent frappent plus vigoureusement sur tels habits embourrez, pour du coup


faucer la bourre, & le leur faire sentir, nonobstant icelle sur le corps.

Bourreau, m. acut. disyllab. Est l'executeur de haute iustice, Percussor publica autoritate creatus, qui ludicis damnatione indictas imperatásque facinorosorum hominum necem publico munere exequitur, Carnufex. Et quand il baille la gehenné, Tortor.

Mettre entre les mains du bourreau, Dare ad carnificem, Percussori interficiendum obtrudere.

Bourrellerie, Excarnificina.

Vne Bourrée, Fascis cocularius, Fascis virgultorum.

Bourrellier, voyez Bourre.

Bourrellerie, voyez Bourreau.

Bourroche, Buglossos. Plusieurs prononcent Bourrache.

Boursaul, ou Marsaul, espece d'arbre, quasi Martia salix. Bourse, f. Bursa, id est loculi nummarij, quasi βύρσα, qui signifie autant que Corium. Plerumque enim scortei fiunt. Ascopera, Crumena, Funda, Foculi, Mantica, Marsupium, Theca nummaria.

Bourse aussi se prend pour vne place d'vn collegié en vn college, dont les collegiez sont appelez Boursiers de tel college, & ce par ce qu'ils receuoient anciennemet leur distribution pecuniaire, chacun en vne bourse à part, comme font les Secretaires du Roy és Chanceleries.

Bourse aussi est vne espece d'herbe qu'on nomme par adionction Bourse de berger, que le vulgaire appelle, Bursa pastoris. Et en pluriel Bourses, sont lesdites distributions pecuniaires d'iceux Secretaires & collegiez, Sportulae menstruae. Et quelquefois par metaphore les poches & receptacle des coüillons, Scrotum. Et par fois aussi, les poches & filets des chasseurs. Aussi par translation, Toute chose faite de cuir pour y mettre quelque chose dedans, comme vne bourse, sac & semblables, Follis.

Vuider la bourse à aucun, & ne luy laisser pas vn tournois, Excutere aliquem.

Couppeur, ou Foüilleur de bourse, Saccularius.

Bourset de hune, c'est la voile du masterel de hune.

Boursette, Locellus, Menticula.

Boursette de cuir mol, ou vn bourseron, Pasceolus.

Boursin, voyez Chicambault.

Boursouflure, Emphysema, C'est vne enflure venteuse, Tumor. Boursoufler, Insufflare, Sufflatione tumefacere. Comme font les bouchiers, pour plus aiséement escorcher les bestes, ou pour faire apparoistre le bestial plus gros & rebondy.

Bouscher, Intercludére, Obthurare, Oppilare, Stipare.

Bouscher ou estoupper ses oreilles, Praetedere auribus, Aures obstruere.

Chose qui bouche, estouppe & reserre, Stipticus.

Les mouches bouchent & enduisent de cire les petis troux de leurs rusches, Cera spiramenta linunt apes.

Vn bouchon, Obthuramentum.

Bouchement, Obstructio.

Bouse de vache, Fimus vaccinus.

Boussole, voyez Buxolle.

Bout, m. Est l'extremité en longueur de quelque chose que ce soit, & non proprement en largeur, Finis, extremitas. Et par cette raison on appelle les abboutissans d'vne piece de terre, pré, vigne, ou autre heritage ou logis, là où ils font teste & pied : car les limites qui sont trauersains, sont appelez Tenans. Iulius Pollux en son liure septiéme dit, les coustures qui sont faites aux extremitez des robes, auoir anciennemet esté appelées en Grec , duquel mot est vray semblable le François, auoir tiré ce mot Bout. Ainsi on dit, le bout d'vn baston, d'vne aulne, d'vne espée, de l'oreille, & d'autres choses, Extrema pars. Le bout de la forest, Extrema sylua. Liu. lib. 23. Ora. Iulius Pollux lib. 7. commissuras in extremis vestium partibus quae suendo fiunt à veteribus , appellatas esse dicit : quod nos verbum ad caeteras extremitates transtulimus.

Le fin bout de quelque chose, comme d'vne montagne, & de quelque bastiment, Corônis, coronidis.

Le bout d'vne place & ruë, Vltima platea.

Le bout de quelque baston, soit agu, poinctu ou trenchant, ou mousse, Cuspis.

Deuant que fust le bout de l'an, Non toto vertente anno. B. ex Suetonio.

Faire le bout de l'an, ou l'anniuersaire, Feralia vel parentalia annua celebrare. B.

Aller iusques au bout, Vltima experiri. Budaeus ex Curtio.

Mettre vn bout à vn baston soit agu ou trenchant, Cuspidare.

Esleuer le fin bout de quelque chose, Primorem partem extollere.

Enuoyer au bout du monde, Mandare in vltimas terras.

Il n'est pas facile de regarder iusques au bout des champs, tant est grande l'estenduë, Subiectos campos oculis terminare haud facilè.

Toucher du bout des doigts quelque maniere de viure, Digitis extremis attingere aliquod genus vitae.

Au bout de quinze ans ils ont esté consuls, Annum post quintumdecimum creati Consules.

Venir à bout de ses entreprinses, Assequi propositum.

Venir à bout de quelque chose par vn moyen tres-aisé, Aliquid quàm mollissima via consequi.

On ne sçait lequel bout va deuāt, Nihil illic primum, nihil secundum, omnia praepostera.

Il est venu presque au bout de cent ans, Propè centum confecit annos.

Les bouts ou les poincts des costez, Compunctiones laterum. B. ex Plinio. Bouter, & pousser, Trudere, Detrudere, Pellere, Impellere, Propellere.

Bouter, & auoir grosse haleine. En fait de Fauconnerie.

Bouter à la vie, voyez Vie.

Bouter cap à la mer, voyez Cap.

Bouter de Loo, voyez Loo.

Bouter au vent, c'est mettre bien le vent dont on single, en la voile.

Bouter vent deuant, c'est trop approcher le vent, dont on single, car qui trop l'approçhe, il fait donner tour au nauire.

Bouter vent en penne, c'est quand le nauire allant à la boline, il prend trop aualle vent, de sorte que le vent porte & boute la voile contre le mast, & la serre si fort contre iceluy, que la voulant amener on ne peut, laquelle faute vient par la negligence & inaduertance de celuy qui gouuerne le tymon, prenant trop aual le vent.

Bouter dedans les nauires, Contrudere in naues.

Qui tousiours boute l'vn ou frappe l'autre, Petulans.

De la premiere boutée, Primo impulsu.

D'vne boutée, Vno impulsu, Vno impetu, Vna impressione.

Cette menée ne se fera pas tout d'vne boutée, Haec negotia multarum nundinarum fore dicebat. Cic.

Il n'est bon que pour vne boutée, Ad vnum modò ictum viget. Liu. lib. 23.

Homme qui n'a point bon boute-hors, Consultus non disertus, Indisertus. B.

Ils se ioüent à boute-hors, Hi mutuò vel inuicem lusitando loco se mouent.

Boute-feu, m. acut. Compositum ex duobus integris. Est celuy qui boute de guet à pens le feu aux maisons, villes & autres lieux, Incendiarius.

Boute-feu, & qui esmeut vne sedition, Fax seditionis.

Boute-feu, qui induit, incite & pousse vn autre à faire quelque mal, Impulsor.

Assigner à vn nombre de boute-feux les quartiers de la ville où vn chacun mettra le feu, Describere vrbis partes ad incendia.

Bouteille, Ampulla, Lagena. Les Hebrieux appellent vne bouteille Bacbuc, & semble que Bacbuc & bouteille soient nomina ficta à sono quem edit lagena quando depletur inuersa.

Bouteille ou bouillon qui s'esleue sur l'eau, principalement quand il pleut, Bulla.

Vne bouteille de voirre, ou autre chose, en laquelle on mettoit les cendres d'vn trespassé, apres auoir bruslé son corps, Vrna imaginis mortui.

Petite bouteille, Ampulla, Ampullula, Laguncula.

Bouteille seruant à boire, Ampulla potoria.

Piece ou morceau d'vne bouteille, Frustum ampullaceum.

Boutillier & faiseur de bouteilles, Ampullarius, Oenoptes, A lagenis, Ab oenophoris.

Estre eschanson & boutillier, Ad cyathos stare. Boutique, f. penac. Est la partie du logis de quelque marchand que ce soit, où il tient à huys ouuert la marchandise qu'il expose à vendre. Rerum promercalium officina. La boutique d'vn frippier, Vestium promercalium officina. Sueton. de clar grammat. Il tient boutique de ferronnier, Ferri promercalis officinam exercet. Sueton. ibid. Il vient de cestuy Grec άποθήκη, par apocope & mutation de {{grec}} [Pi ?], tenuë en sa moyennë , qui signifie le lieu où l'on met ce qu'on veut tenir ensemble, de là est composé Arriere-boutique, Penitior officina, Interior apotheca, in qua merces pretiosiores conduntur. Par là est sceu que Boutique n'est pas ce qu'on nomme Ouuroir.

Les boutiques serrées, Clausis tabernis. Bud. ex Cicer.

Boutique & ouuroir d'Orfeure, ou Affineur, Aurificina.

Boutique d'Apoticaire, Pharmacopolium.

Boutique à poisson, Piscina lignea vel fabrilis, Ichthyotrophium.

Qui a boutique ou estangs de poissons, ou qui se delecte à en auoir, Piscinarius.

Bouticlier, Tabernarius.

Le Bouton, ou Bourion de la vigne, Gemma.

Les boutons & reiettons des arbres, & de toutes plantes, Oculi arborum.

Boutons de verolle.

Le bouton d'vne rosé, Alabastrus, per metaphoram.

Vn floc & bouton de laine, Floccus.

N'estimer quelque chose non plus qu'vn bouton de laine, Ne l'estimer rien, Floccifacere, Floccumfacere, Floccipendere, Non floccifacere.

Quand on abbat les boutons & reiettos d'vne vigne superfluz, Oculatio.


Boutonner, Gemmare, Gemmascere.

Boutons dont on ferme les habillements.

Boutonner, fermer à boutons.

Bouuier, Bouuillon, Cherchez Beuf.

Bouis, ou Bouys, Buxus. f. g. & Buxum.

Couleur resemblant à bouys, Buxeus color.

Boyau, Vn boyau qu'on appelle le long boyau, Ileos.

Le boyau culier, Ieiunum, vel Ieiunum intestinum.

Boyaux & entrailles, Intestina, Intestinorum.

Vuider les boyaux, Exenterare viscera. B.

BR

Brabançons, Ambiuariti, Brabantini, Tongri.

Bracelet, Cherchez Brasselet.

Brachet, Espece de chien de chasse, Brachetus.

Braconnier, Venator. Semble que ce mot vienne du nom des chiens qu'on appelle Bracques.

Bragard, ou Bragueur, Bullatus, Elegans homo.

Braguerie excessiue, Lenocinium.

Bragues, f. Ne se trouue qu'en nombre pluriel, & signifie ces chausses de lin, & autre toile qui ne couuret que les cuisses, Femoralia. La soeur de Louys 8. Roy de France ne coucha onc auec Theobalde Roy son mari sans chemise, ne luy auec elle, quelque ieune & beau qu'il fust, sans chemise & ses bragues. Par ce lieu est cogneu que les bragues estoient portées dessous les hauts de chausses par netteté. Qui voudroit appeler Bragues les Calçons que l'on porte communément, il parleroit mieux François, que les appelant Calçons d'vn mot estranger. L'Italien dit Bracche, & l'Espagnol Bragas. Tous lesquels mots viennent de cestuy Latin Brachae, aussi pluriel, lequel viet du Grec {{grec}}, qui signifie court, bref, & petit : car bragues sont courtes chausses qui ne passent les genoux ; les autres qui descendent iusques à la plante du pied, estans appelées longues chausses. Et quand Antoine de Lebrixa, rend en Espagnol par bragas marineras, ledit mot Latin Brachae, Il entend de ces chausses à la marine, qui sont fronsées par haut & par bas, & ne passent le dessus du genoul, Perizonia, Succinctorium, Foeminalia. Le mot pur François est Brayes, aussi Nicolas de Herberay au 2. liur. chap. 6. de son Iosephe François,rend {{grec}}, par Brayes.

Braguete, f. penac. Est le diminutif de brague. Et signifie proprement cette petite partie des bragues, qui couure & musse le membre honteux à l'homme, Vidulum, Subligaculum, Tigillum. Le pur François est Brayete. L'Italien dit Braccheta. Braire, verb. neutr. penac. Est faire vn son aspre & rude par voix inarticulée, & est proprement dit des Asnes, Rudere, mais par metaphore est vsurpé pour crier rudement & sans mesure, qui est ce que l'Espagnol & le Languedoc disent Bramar, & s'applique à l'animal, rendant voix articulée comme l'homme. Ainsi on dit, Il ne fait que braire, Vsq ; vociferatur. Aucuns le veulent tirer de ce verbe Grec βράγω, qui signifie resonner, en ayant Hesiode vsé en cette signification. Et Homere mesmes du preterit έβραχε, pour έχεσε, Vociferatus est, mais c'est de bien loing. Il est aussi nom, comme, Pour ton grand braire, ie ne feray rien, Quantum vis vocifereris, non ea re magis impetrabis. L'Espagnol Villageois dit aussi Bradar, plus pres de la signification de Braire, que quand il dit Bramar.

Braire comme font les petis enfans, Vagire, Obuagire.

Braire & crier de douleur & ennuy qu'on a Lamentari.

Chose qui incite à braire & crier, Lamentabilis.

Cesser de braire, Parcere lamentis.

Brayand, ou Brayard, Clamator.

Brayement, Eiulatio, Quiritatio, Vociferatio.

Brayement que font les petits enfans, Vagitus.

Brayement & escry qu'on fait de douleur & d'ennuy qu'on a, Lamentum, Lamentatio.

Brayement, ou le braire qu'on fait pour vn sien amy trespassé, Lugubris eiulatio, Lessus, huius lessus.

Braise, à βράζω, id est Ferueo. Hinc Braise, à feruore prunarum : & Brazier, Embrazer.

Vn brasier ou braise de feu, Pruna.

Brasiller, Prunis incoquere.

Brame, Espece de poisson, Brama, Cyprinus latus.

Bramer, C'est crier enormément. Il vient de βράμω, id est, resono, fremo, in vocem erumpo. Le Languedoc & nations adiacentes en vsent ordinairement, disans Bramar, qu'ils attribuent proprement au braire des Asnes, & par metaphore à tout cry hautain. L'Espagnol en vse aussi pour crier, disant bramar & bramido. Mais l'Italien en vse pour desirer & desir, bramar & brama.

Bran, m. Combien qu'il signifie du son, Furfur, si est-il vsurpé aussi pour l'excrement de l'homme, Stercus. Selon cette acception l'on dit auec indignatiō & desdaing à quelqu'vn, Bran, bran, ou Bran pour vous, Stercorêris, ou Stercus tibi. Et Breneux, au lieu de Braneux, Stercoraceus, stercore conspurcatus, & Embrener aucun, Stercore inficere, conspurcare.

Brancar, ou Brancal, (si aisée est la trāsmutatiō de r, en l,) m. acut. Est l'assemblage enfourché des deux grosses perches qui vont regnāt des deux costez tout le lōg de la charrette, s'entretenas l'vn à l'autre par petites barres plattes trauersaines, porté sur l'aisseul d'icelle, le deuāt duquel fait les limons. Mais en vn char à quatre rouës les limons ne font partie & portion du brancar, ains en sont separez. Par mesme raison est entendu le Brancar d'vne littiere, horsmis qu'il ne porte sur limons, ains par les dossieres des mulets ou cheuaux qui portet ladite littiere, & le Brancar sans littiere, sur lequel les blessez & malades sont portez à couuert sur materas estans couchez de leur long. Il se peut tourner en Latin par ce mot Arcera A. Gell. li. 20. c. 1.

Branc d'acier, c'est vne espée, Les Romans en vsent souuent.

Branche, Ramus, Semble qu'il vienne de ce mot Brachium, car Virgile dit au sixieme de son Eneide, In medio ramos, annosáque brachia pandit Vlmus opaca ingens.

Les branches sont comme bras des arbres.

Branche couppée, Ramale.

Les petites branches qui croissent entre les fueilles des herbes. Thyrsi.

Quand les branches d'vn arbre s'estendent loing d'vn costé & d'autre, Petulantia ramorum.

Force branches és arbres qui s'estendent en long, & ne croissent point en mont, Tabulata.

Coupper les petites branches superflues des arbres, Frondare, Interputare ramulos.

Coupper les branches d'vn arbre, & faire qu'il n'y ait que le tronc, Detruncare arborem.

Oster & coupper les principaux bouts & branches des arbres, à fin de les garder de croistre fort haut, & pour les rendre plus larges & espez Decacuminare.

Cet arbre iette branches, Frondes agit haec arbor.

Qui couppe le bout des branches des arbres, & amasse les fueilles pour les bestes en yuer, Frondator.

Couppement des bouts des branches, Frondatio.

Qui est d'vne branche, Rameus.

Branchette, Ramulus, quasi Brachiolum.

Les petites branchettes des nouueaux reiettons, Vngues.

Branchu, Ramosus, quasi Brachiosus.

Vn branchage delié comme cheueux, Capillacea coma.

Brancher vn larron, c'est le pendre à la branche d'vn arbre, Suspendere de arbore.

Les oiseaux y branchent souuent c'est à dire nichent, Sedent vel Sidut.

Branchier, qui hante les branches. Ainsi les faulconniers appellet vn Esprenier branchier celuy qui estant n'agueres sorty du nid va sautelant de branche en branche & lequel sans auoir esté longuement à soy est prins.

Branche vrsine, espece d'herbe, Acanthus vel Acanthe, Les Apoticaires l'ont nommée Branche vrsine pour la semblance que ses fueilles ont auec les pieds de deuant d'vn ours, voyez Branque vrsine.

Brandiller, Brandillement, vn Brandilloir.

Brandir, c'est lancer ietter & ruer de force au 3. liure d'Amad. brandit de toute sa puissance vn dard dans le nauire & tant s'esbransla ceste femme à le lancer que le pied luy faillit, Vibrare, Torquere hastam.

Brandon, m. acut. Se prend ores pour vne pharasse, phalot ou torche, Fax, Cereus. l'Espagnol dit Blandon pour le mesme. Ores pour le signe & marque esleuée sur vn baston, que le Seigneur foncier ou censier fait mettre en aucun heritage à luy redeuable d'aucuns cens ou fons de terre pour les arreraiges qui luy sont deus, au chap. 2. article 2. des coustumes de Par. Et les Sergens en leurs exploits de saisie d'heritages disent, l'ay arresté, brandonné & mis en la main du Roy telle piece de terre, seruant le Brandon à ce que nul ne trouble le Commissaire establi au regime de l'heritage brandonné, & à ce que de ladite saisie le seigneur de la chose brandonnée n'en puisse pretendre cause d'ignorance.

Brandonner, act. acut. Est apposer le brandon à quelque heritage saisi & arrésté en la main du Roy ou du Seigneur de iustice. Insignibus regiis, dominicis, praetoriis, praedio omnibus interdicere.

Branler, voyez Bransler.

és Branquars d'vne lictiere, Brachia lecticae.

Branque vrsine, Est vne herbe ainsi nommée par les herbiers, Patte d'ours par les iardiniers, Acanthus, Les architectes la nomment vulgairement Acanthe, voyez Branche vrsine.

Bransler, c'est balancer ça & là, d'vn costé à autre sans se tenir ferme, Nutare, Ainsi dit on qu'vne armée bransle, quand elle commence à ne se tenir ferme en son ordonnance en combatant à son ennemy, & quelle balance ça & là. Au 3. liure d'Amad. car ils furent suyuis par leurs compagnons de telle furie que les autres reculerent & commencerent à bransler, prests à eux mettre en routte.

Bransler & estre prest à cheoir, Labare, Collabascere.

Bransler çà & là, Vacillare.

Il ne sçait de quel costé bransler, Addubitat vtram in partem vergat B.

Bransler vn dard où vne picque, Hastam quatere, concutere vt tremebunda fiat, contremiscat, Virgil. lib. 12. Aeneid. Validam vi corripit hastam, quassátque trementem. Id autem ab hastato in pugna fieri solet, vt quassando tum metum acriorem hosti quocum ex aduerso pugnant, incutiant, tum vt validiùs vibretur. Crispare hostilia. eod. lib. 12. Aeneid.

L'armée est dite bransler quand elle commence à chanceler & tourner


en route, ils ont combatu trois heures sans bransler l'vne ne l'autre, Tribus horis pugnatum est neutrò inclinante pugna, liu. lib. 23.

Bransle, m. C'est balancement d'vn costé à autre, Nutatio, Vacillatio. Il se prent aussi pour vne maniere de danse, ou plusieurs hommes & femmes s'entretenans par les mains ores en cerne, ores en long vont dansant de flanc à autre, & non de droit fil de derriere en auant, comme on fait és basses danses, pauanes & gaillardes. A cause duquel danser de costé à autre, ceste dite maniere de danser est appelée bransle, de bransler, qui signifie proprement balancer d'vn costé à autre : & moins proprement, vaciller en quelque maniere que ce soit.

Le bransle & maniement du corps se r'apportoit assez bien à la voix, Nec absoni à voce motus erant.

Il est en bransle si, &c. In discrimine est, vtrum vos, &c.

Aller de plus grand bransle, Maioribus organis commoueri, b. ex Quintiliano.

Vne danse qu'on appelle bransle, Saltatio motoria.

Mener vn bransle, Versare saltatorium orbem, bud. ex Cicerone.

Branslement, Nutatio.

Branslement de dens, Dentium mobilitas.

Braque, espece de chien de chasse.

Braquemar, Semble qu'il soit composé de ces deux mots Grecs βραχύζ & μάχαυρα, id est, breuis gladius, Harpe, Ensis falcatus.

Braquer, act. acut. C'est affuster & agencer pour tirer. Ainsi dit on Braquer vn canon ou autre piece d'artillerie, & Braquer vne arbaleste, Braquer vn chariot, Temonem aut dextrorsum aut sinistrorsum obuertere vel torquere.

Bras, Brachium, Et en matiere de nauires, Bras en pluriel, sont deux cordes deliées, qui passent chacune par vn bout de la verge du beaupre, & vont le long du nauire, & seruent pour tirer & serrer le dit beaupré dedans le nauire quand mestier est, Cheruchus, braco d'antena Esp.

Qui a les bras hors, Exertus.

Le lieu creux sous les bras de l'homme, où croit du poil, Axilla.

Appartenant au bras, Brachialis.

Il s'est rompu le bras, brachium fregit.

La Rep. fuit entre tes bras, te demandant secours, Confugit in sinum tuum concussa Resp.

Bras de mer, est vne course où excurssion d'eauë que la mer fait ou deuers la terre, ou entre deux terres fermes ou Isles, comme s'eslanceant, & partat de la haute mer, Brachium maris, aestuarium. On dit le bras sainct George, Hellespontus, Le d'estroit ou estroit de Gallipoli, on dit aussi le bras d'vne riuiere quand elle se fend en deux ou plusieurs courants, Brachium fluminis, Liu. lib. 22.

Le bras seculier, Magistratus ciuilis.

Brasier, Brasiller, voyez Braise.

Brasser, a , Bullio, Ebullio, Efferueo. Hinc fortè, Brasser de la biere, & Brasseur, Brasserie, Brassin.

Brasser & machiner à aucun quelque mal, Machinari alicui perniciem, Intentare alicui ruinam.

Qui a brassé tout l'affaire, Totius negotij molitor, opifex.

Vne brassée, & la longueur de deux bras estendus, Vne aulne, Vlna.

Vne brassée de bois, ou d'autre chose.

Brasselet & ornement de bras, Brachiale, Armilla, Spinter, βραχρόνιόν.

Brasselets & gantelets de fer, Manicae, manicarum.

Qui porte vn brasselet, Armillatus, B.

Brassier, m. acut. voyez Homme de peine.

Braue, com. gen. penac. Est dit celuy ou celle qui s'habille pompeusement, Qui splendido ornatu vtitur , Il vient de ce mot Grec {{grec}} ; qui vient de {{grec}} , signifiant aussi porter le signe de victoire au poing, parce que comme les mieux faisans aux jeux gymniques, ausquels le prix estoit distribué, s'en retournoient en pompe & haute contenance, comme honorez dudit prix : ainsi ceux qui sont pompeusement vestus, marchent en fiere contenance, & le François les appelle Braues, soient hommes, soient femmes. Et parce que celuy qui est ainsi pompeusement vestu, regarde coustumierement en fierté ceux qui l'approchent, tant le François que l'Espagnol, l'Italien & les Languedocs & Prouençaux, vsent de ce mot en cas de ferocité, appellant le François vn homme braue aussi, celuy qui met bien la main aux armes & ne se laisse surmarcher : & Brauerie, ou Brauade, vn insult fait à aucun auec escorne, & Brauer quelqu'vu, pour fierement luy faire vne honte ; vsant de l'aduerbe Brauement pour vaillamment & en homme accort & aduisé. Et tant l'Espagnol que l'Italien Brauo, ce que le Latin dit Ferox, & particulierement l'Espagnol Braueza, Feritas, Ferocia, & Brauamete, Ferè, ferociter : Et lesdits Languedocs & Prouençaux disans, Vn bouou brau, pour vn boeuf furieux & de mauuaise rencontre.

Marcher brauement, ou Faire le braue, Speciosè ingredi, Primum locum sibi velle ascribere, Aliis se praeferre, Semble qu'il vienne de βραβεύν, id est, Prior sum Palmam fero, Supero, Vinco.

Braue aucunesfois signifie superbe & hautain.

Braue cheualier, Summus eques, Liu. lib. 23.

Se brauer, c'est faire le braue.

Brauade, f. penac. Insultus, voyez Braue, Ferox incursio.

Brauement, aduerb. acut. Ferociter, audacter. L'Espagnol dit aussi Brauamente, voyez Braue.

Brauerie, f. penac. Le mesme que Brauade, & aussi pomposité d'habits. Ornatus ingens.

Brauer, act. acut. Ferociter percellere, Il braue tout le monde, Nullum non ferociter impetit.

Bray, en la comté de Retel, Bibrax, Aucuns toutesfois dient que Bibrax est la ville de Braine, qui est auiourd buy erigée en Comté.

Brayer vn nauire, cest le poisser, l'enduire de poix.

Braye, f. penac. dissyllab. Se prent au sing. pour ce linge ou cuir à liens que portent ceux qui sont creuez ou qui ont le boyau auallé, pour soustenir & appuyer les bourses honteuses, ce que lon nomme aussi Brayer, m. acut. Fascia, Bud. ex Celso subligaculum, Mais Brayes en plur. qu'on dit aussi Braques, sont ces chausses courtes de lin ou d'autre toile qu'on porte sous les chausses par netteté, voyez Bragues.

Brayes aussi se prend pour les tenailles que les mareschaux mettent au muffle ou proboscide d'vn cheual mal aisé à ferrer, pour le subiuguer, Confibula equina, vel mulina. Pastomis qua veterinarij equos furentes ac calcitrosos coërcent in catasta. Bud.

Braye de coucu, Arthritica, Primula veris.

Portant brayes, Brachatus.

Brayes dequoy les mareschaux tiennent les cheuaux par le muffle, Confibula equina, vel mullina, Pastomis, B. qua veterinarij coërcent equos in catasta.

Des brayes à luiter, Campestre, campestris.

Brayel, m. acut. dissyllab. Celuy qui porte brayes, Brachatum, Iean le Maire en ses illustrations, Cesar mespart les Gaules en trois, elles sont aussi diuisées en Gaule Cheueleuë, Gaule Brayel, & Gaule Mantelée, Comata, Brachata, & Togata.

Brayer, m. acut. dissyllab. Est le mesme que Braye, voyez Braye, l'Italien dit Bracchiero, & l'Espagnol Braguero, & Braguera, Bracchali, Anto. Nebrissen. vel Fascia. Bud. ex Celso.

Auoir la main sur la brayette, Subligaculo manu inniti. Bud.

Breant, Lutea, vel Luteus.

Brebis, ou Brebi, f. acut. Est la femelle du belier, Ouis, Pecus, Et vient de veruex Latin, qui est le nom du mouton chastré (que l'Italien dit Castrato, & l'Espagnol Carnero castrado) par mutation des deux v. v. consonantes en deux b. b. & de l'e derniere voyele en i, Berbix, Mais le François le prononce par metathese Brebix, Brebis, ce qui est pour garentie à ceux qui disent brebis au singulier ainsi qu'il se fait au pluriel, car de dire qu'il vient de βιβρυχεν, que Didymus en Homere expose, crier, vociferer, combien que les brebis béelent à toute beure & sans cesse, ce seroit en tirer l'etymologie du bout du monde. Au liure de la Loy Salique escrit à la main chap. 4. est escrit : Si quis anniculu, vel bimum berbicem furauerit, & plus bas, berbices, pource que les Latins disent, veruecem & verueces.

Brebis de deux ans, Bidens.

Brebis qui paissent ça & là, Pascales oues.

Paistre les brebis, Oues pascere.

Brebis pelée sous le ventre, A pica, Mina ouis.

Brebis qu'on reiette, lesquelles sont à rebuter, & sont de refus, de rebut, ou de reiet, Oues reijculae. Bud.

Brebis malades, Oues vitiosae.

Les brebis ne portent plus de fruict, Decidit ouibus fructus omnis.

Vn troupeau de sept cens brebis, Septuagenarius grex.

Troupeau de brebis, cheures, & autres bestes, Pecus.

Estable à brebis, Caula, Ouile.

Peau de brebis, Pellis ouina.

La voix d'vne brebis, Bée, Belatus.

Brebiette, f. penac. Est le diminutif de Brebi, vne petite brebi, Ouicula.

Brebiaille, Ouiaricum pecus.

Breche en vn mur, Labefactatio muri, Ruina muri.

Il n'y a chose si bien fortifiée que l'arget n'y face breche & n'y entre, Nihil tam munitum, quod non expugnetur pecunia.

Faire breche, Partem muri disiicere, vel discutere. Oppidum ruinis patefacere. Liuius Decad. 3. lib. 1.

Brechedent, Dentibus aliquot mutilus vel diminutus.

Bredouiller, Balbutire.

Bredalle, Picard, Grand ventre, grande pance, Venter tumidus.

Bredailler, ventru, Ventriosus.

Bref, m. Qu'on dit aussi Brief, c'est court, petit, mais Bref represente plus sa descente, car ils viennent de ce mot Latin breuis, tantost est nom adiectif : comme, en brief ou bref parler, Breui oratione, Et Pepin le Bref, Roy de France, fils de Charles Martel, ainsi surnommé par ce qu'il n'estoit que de quatre pieds & demy de haut, Tantost est aduerbe, comme Bref ou Brief, ie le veux ainsi, Breuiter aut vt paucis agam, haec mea est sententia. Brief est aussi vn vocable approprié aux despeches des Papes faictes, Sub annulo Piscatoris, Selon ce on dit, vn brief du Pape, Diploma Pontificium, voyez Bref. Parler bref, ou plustost Bret, c'est bretonner, Intercisè loqui, car ce n'est pas begayer, Balbutire, Aucuns rendent ce mot Bref, qu'ils expliquent bretonnant, par ce mot Latin Balbus.

Brief de dessaisine entre Normands, c'est Interdictum, vti possidetis


pro spoliato, C'est vne briefue commission du iuge ottroyée à l'expolié & chassé de sa possession, pour faire adiourner celuy qui ainsi l'a deietté. Mot ancien entre eux, & dés l'an mil trois cets quatre vingts, Selon ce brief en general, sont telles comissions données du iuge, lesquelles selon les diuersitez des matieres & actions sortissent diuerses appellations sous le nom de Brief, comme Brief de mariage encombré, voyez Descombrer.

Brehaigne, f. C'est la femelle de quelque espece que ce soit, laquelle ne porte point de fruict, ains est sterile, Sterilis, dont le contraire est Portiere. Ainsi dit-on qu'il y a des brebis brehaignes & autres qui sont portieres.

Brelan, κύβύον, id est, locus in quo alea luditur.

Bremme, f. penac. Vne sorte de poisson d'eau douce, voyez Brame.

Bren, m. Est merde, qu'on dit fiente, mait le premier est vsité pour l'excrement humain, Merda, humanum excrementum, Car fiente est general, comme Stercus l'est aussi enners les Latins.

Breneux, Merdosus, Cacatus.

Bresil, bois rouge, Bresilicum, vel bresilum.

Bresil, pour beuf fumé, Bubula infumata.

Bresin, en cas de nauires, est vn crochet de fer attaché à l'vn des bouts des garens de palenc seruant à guinder ce qu'on veut mettre dedans le nauire ou hors d'iceluy.

Bresse, en Italie, Brixia.

Le pays de Bresse aupres de Sauoye, Sebusiani & Segusiani.

Bretagne, c'est le pays & prouince du royaume de France assis au tenant des pays d'Aniou & Poictou, faisant coste de frontiere à la mer de Nord, iadis Comté, & ores Duché, qui estoit anciennement appelée la petite Bretagne, pour difference à la grande Bretagne à present ditte Angleterre, Britannia.

Breton, m. acut. Est dit le peuple du pays de Bretagne la petite, lequel est de deux especes, car l'vn est bretonnant, c. vsant du langage originaire Britannique, qui tient du Saxon & de l'Anglois corrompus, l'autre est Gallo, ou Gallot, vsant du langage qui est tirant au François, quoy que corrompu de prononciation.

Bretonner, neutr. acut. Est parler bref, c. prononcer les mots entrecouppez vitieusement & par prononciation intercise, à la guise du parler du Breton bretonnant. Autres disent parler bref.

Bretelles, f. penac. En pluriel (parce qu'vne seule cordelle n'auroit ce nom, & sont par couple attachées à la hotte ou aux crochets) sont deux cordelles attachées chacune à vne corne de la hotte ou crochets, remontans par sus les espaules du hotteur ou crocheteur, & regagnans chacune de son costé le bas d'iceux hotte ou crochets, pour les tenir fermes & arrestez sur les espaules de ceux qui les portent, Funiculi corbis dorsuariae.

Tu ne fais que breteler.

Tu n'es qu'vn breteleur.

Breuet, & toute autre recognoissance, par laquelle on confesse deuoir, auoir receu, ou autrement, quelque chose d'aucun, Litera.

Breuet, ou autre chose qu'on pend au col, ou qu'on lie au poignet, ou autre partie du corps, pour preseruer on guarir de quelque maladie ou poison, Periaptum, Periamma, periammatis, Amuletum, Alexipharmacum alligatum.

Passer breuet de la somme, Cauere pecuniam, & cauere chirographum, B. ex Scaeuola.

Le breuet passé, Cautum chirographum, bud. ex Scaeuola.

Breuiaire, m. penac. Abbregé, breuiarium, Ainsi Eutrope a intitulé breuiarium Historiae Rom. La compilation en bref qu'il dedia à l'Empereur Valens de tout ce qui s'estoit passé des gestes des Romains depuis la fondation de Rome iusques à son temps. Et Suetone, lib. de illustrib. grammaticis appelle breuiarium rerum omnium Romanarum, l'Abbregé que Atteius Philologus auoit dressé à Saluste pour son histoire, & in Octauio, cap. 101. breuiarium Imperij, Le bref estat que cet Empereur auoit dressé du nombre des gens de guerre & des finances de l'Empire, & des restes demeurez és mains des Thresoriers. Et in Vespasiano, cap. 21. dit breuiaria officiorum. Et Pline li. 7. cap. 26. appelle breuiarium rerum à Pompeio in Oriente gestarum, La brefue inscription qu'iceluy Pompée mit au frontispice du temple qu'il en auoit voué & dedié à Minerue. Et toutesfois Seneque Epist. 39. blasme ce mot, disant que les anciens Latins mieux parlans disoient Summarium au lieu de breuiarium, Nous disons Abbregé, & ainsi est intitulé l'Epitome des Chroniques de France, laissans le latinisé Breuiaire en vsage aux gens d'Eglise, pour le liure diuisé en deux temps, d'hyuer & d'esté, où est en bref redigé ce, du vieil & nouueau Testamet & des principaux docteurs de l'Eglise, que les Ecclesiastiques doiuent par chascun iour aual l'année, dire pour leur office, qui consiste en Matines, Laudes, heures de Prime, Tierce, Sexte & None, Vespres & Complies, breuiariu, breuiarij pars hyemalis & aestiualis, Lequel au reste n'est pas vn mesme en tous ordres & dioceses, ains particularisé. Mais le Concile de Trente, ou bien par renuoy d'iceluy, le Pape Pie V. du nom, pour oster ceste difformité, en a fait dresser vn general pour l'vniuerselle Chrestienté sous tel titre : breuiarium Roman. ex Decreto sacrosancti Concilij Tridentini restitutum.

Breulet, m. C'est vn engin à prendre oiseaux fait de deux petis bastons, dont l'vn est creux pour receuoir l'entrée de l'autre qui ne l'est pas, attachez à vne cordelette, laquelle on tire quand on voit que l'oiseau venu à l'appast a les pieds entre les deux bastons, lesquels au tirer de ladite corde se ioignent, enfermans les pieds de l'ayseau.

Breze, voyez braize.

Brianson, en Dauphiné, Brigantium.

Briansonnois, en Dauphiné, brannouices.

Bribe, Panis mendicatus.

Bribeur, Mendicus.

Briber, Mendicare, Emendicare.

Bric, Prendre sa partie au bric, In articulo causae aliquid contechnari, vel opprimere.

Brichet, Pectus, Sternum.

Bricoler, mot du ieu de paulme, vne bricole.

Bride, Vne bride ou la resne d'vne bride, Habena, Fraenu, pars p toto.

Vne sorte de bride, Camus.

Vne bride de chappeau, Spira.

La frontiere d'vne bride, Frontale.

A bride abbatuë, ou auallée, Permissis equo habenis, Cursu infraeno, Effusissimis habenis inuadere hostem, Libero cursu in hostem equi concitari, On dit aussi en mesme sens, A toute bride.

A bride abbatue & à voile d'eployée, Equis & velis.

Le senat a baillé la bride sur le col aux conseillers, Permissum est à senatu cosulibus, ageret, faceréntve vt è Rep. duceret, b. ex Liu.

Brides lasches, qui vont à ondes, Vndantia lora.

Lascher la bride, Laxas dare habenas, Remittere habenas.

Lascher la bride à toute tristesse, Fraenos dolori remittere.

Si ie vouloy lascher la bride à ma ioye, Si gaudio meo indulgeam.

Retirer la bride, ou la lascher, Habenas adducere, vel remittere.

Tenir en bride, Fraenare, Refraenare.

Tirer ou retirer la bride à soy, Fraenos inhibere, Habenas adducere.

Faire & duire vn cheual à la bride, & au frain, Ad fraenum condocefacere, Fraenum pati docere.

Brider vn cheual, Fraenare, Infraenare equos, b. ex Liuio.

Se laisser brider, Fraenum mordere.

Qui n'est point bridé, Infraenatus.

Brides à veaux, Nugae.

Brief, ou Bref, breuis.

Qui est brief en quelque chose, Modicus in re aliqua.

Brief, ou en briefs mots, c'est ce qu'on dit autrement Somme, vt paucis aga. Des Essais au 3. liure d'Amad. chapitre 6. a vsé de ceste phrase, Que voulez-vous que ie vous die ? pour, Brief, Que voulez-vous que ie vous die, ils me surprindret de si pres que nonobstant que ie fis grād deuoir, &c. Quid multis moror, Ita me imprudente oppresserut.

Pour le faire brief ou court, Vt ad pauca redeam, Ne multa dicam.

A brief parler, Ad summam, In summa.

Brief, Pour le faire court, Omnino.

De brief, c'est dedans brief & peu de temps, Mox, breui, Propediem, comme, Il viendra de brief, Mox aderit.

De brief mon maistre, &c. ou, Le temps s'approcbe que mon maistre, &c. Propè est quando herus, &c.

Ie te verray de brief, & seray auec toy, Propediem te videbo.

En brief, In breui, Propediem, Summatim.

Dire en brief, ou en peu de paroles, breuibus aliquid dicere, Addere ad compendium.

Fort brief, Perbreuis.

Si brief que rien plus, breuissimè.

Il n'y a rien si brief, Nihil circunscriptius.

Brieuement, breui, breuiter, Circunscriptè, Perbreuiter, Strictim, Tribus verbis.

Le plus brieuement que ie puis, Quam quidem possum breuiter.

Dire brieuement quelque chose, & en peu de paroles, Comprehensè loqui, Dicere pressè, Leuiter aliquid tangere, Leuiter transire aliquid, Modicè agere, Perstringere rem aliqua, Praecisè dicere. Brieueté, breuitas, Paucitas, Compendium.

Brieueté en eloquence n'est point louée ne estimée, Laudem non habet breuitas in eloquentia.

A cause de brieueté, breuitatis causa.

Garder brieueté, breuitatem custodire.

Suyure brieueté, Compendia temporis sequi.

Sainct briev, Briocae, briocarum. Inde briocensis episcopatus. Brifau, Brifer, {{grec}}, id est infans. Hinc fortè Brifau à consueta puerorum voracitate.

Brigade, f. penac. Est diction collectiue, & signifie trouppe, compagnie. Vne brigade de ieunes hommes, Adolescentium coitio, coetus, l'Italien dit brigata.

Brigader, Compagner.

Brigand, m. acut. Anciennement estoit vn mot militaire signifiat l'home de guerre armé de brigandine. La ville de Paris offrit pour la ville & vicomté 600. glaiues & 400. archers, & mille brigands, & pource que ces gens de pied allans & venans à la guerre, pilloient le peuple, on a prins ce mot pour vn larron de campagne, vn voleur de pays, qui exerce le brigandage és chemins & voyes publiques, Grassator, Latro. voyez Brigandine.


Brigandeau, m. trisyll. acut. Est le diminutif de Brigand, vn petit brigand, Latrunculus.

Brigandage, m. penac. Est volerie és chemins publiques : Grassatio, Plinius lib. 13. c. 22. grassatura Sueton. in Tiber. Latrocinium, Et est de la forme de carnage, truandage & semblables.

Brigāder, act. penac. Est se tenir en aguet sur les chemins pour surprendre & destrousser les passans, exercer brigandage & volerie, Grassari, Latrocinari.

Briganderie, f. penac. Le mesmes que brigandage, & est de la forme de volerie tuerie, piperie & semblables, voyez Brigandage, Latrocinatio, Plin. lib. 19. c. 4.

Brigandine, f. penac. Est vne espece d'armure de fer dont les brigans estoient armez, faite à lames estroites, qui consent aux courbeures & plieures du corps de l'homme qui en est armé, ce que ne fait le corcelet, Lorica laminata, ferreis lamellis contexta, qu'on appelle autrement, esquailles, Thorax squammis ferreis contextus.

Brigandine à double escaille, bilix lorica.

Brigandin, m. acut. Est la tierce espece des vaisseaux de bas bord à bancs & auirons, plus grand que la fregate (car il est de douze à treze bacs de chaque bande ou costé, à vn anuiro ou vogueur pour chacu bac & moindre que la fuste. On l'escrit aussi Brigatin, & est vaisseau de tours de pillage, propre à passager auec celerité d'vne coste à l'autre, & est de plus d'armaison & de resistence que la fregate, moins aussi que la galiote, Longa praedatoria nauis, tiré de ce mot Brigand, parce que les brigads de mer, pillards, corsaires & escumeurs vsent de telle espece de vaisseau de mer allans en cours ; si toutefois on n'aime mieux extraire ledit mot Brigad de cest Allemad berggang, qui signifie montinagu, qui erre emmi les motagnes, Bandolier. Arrugia, Plin. lib. 33. c. 4. Subterraneus cuniculus, Parce que les brigands se tiennent mussez, dans des cauernes pour surprendre à l'impourueu les passans, aussi le Portugois dit Bergate pour ce que nous disons brigad. Ammian Marcellin liur. 16. semble parler d'vne telle façon d'armure, en ces mots, Sparsíque cataphracti equites quos clibanarios dictitant Persae, thoracum muniti tegminibus, & limbis ferreis cincti, vt Praxitelis manu polita crederes esse simulacra, no viros, quos laminaru circuli tenues, apti corporis flexibus ambiebant, per omnia membra deducti, vt quocuq ; attus necessitas commouisset, vestitus congrueret, iunctura cohaerenter aptata, Aucus rendet le Brigandin par Aphractum, Phaselus, voyez Brigandine, & Falouque, l'Italien dit Bergantino.

Brigue, f. penac. Est l'instante poursuite qu'on fait pour obtenir quelque charge qui est pretenduë par plusieurs, Ambitus, prensatio, sedula ac sollicita magistratus petitio, Dõt les moyes sont descrits an liure de Ciceron, De petitione consulatus, Et parce que les competiteurs d'vne charge & office, contendent & debatent l'vn contre l'autre pour l'obtenir, Brigue se prent aussi pour contention & debat, Rixa, en laquelle signification l'Italien en vse aussi disant Briga pour controuerse.

Brigue pour estre consul, Petitio consulatus.

La brigue & pourchas qu'on fait pour honneurs, Ambitus.

La brigue des Consuls, Coitio consulum, B.

Le deuoir de la brigue, Candidatorium munus.

Conduire la brigue d'aucun, Petitionem alicuius pergere, euehere.

Celuy qui auoit charge de bailler argent pour gagner gens à la brigue d'aucun magistrat electif, Diuisor.

Par brigues & pourchas, Ambitiosè.

Brigues & faueurs, Studia ambitiosa.

Briguer, act. acut. Circumire ac prensare in magistratus petitione, Liu. lib. 1. Cic. lib. 1. Epist. ad Attic.

Brigueur, m. acut. Est celuy qui fait quelque brigue, Competitor. Cic. Epist. 1. ad Attic. candidatus, Il se prend aussi pour quereleux, Rixosus, voyez Brigue.

Briller, ou Breller, C'est chasser aux oiseaux de nuict au feu.

Briller aussi est reluire & ietter des esclats & rayos de lumiere come fait vn bon diamant, ou au soleil vn acier bien poli, Radiare, Pourroit estre qu'il vient de Vibrare.

Brillement, tel rayonnement ou estincellement, Radiatio.

Estoille brillante, Ronsard dit drillate, hoc est, estincelante, Scintillans.

Brimbaler, acut. Est tomber de haut en bas culbuttant, Precipitem vertigine agi, come, Il a brimbalé du haut des degrez en bas, où, Il l'a fait brimbaler du sommet de la roche au profond de la vallée par onomatopoée.

Brin, Vn brin de mariolaine, ou autre, Fortè venit à {{grec}} signifiant autant comme germen.

Il n'est vn seul brin estonné.

Brindelles.

Brioche.

Brionie, voyez Bryonie.

Brique, f. penac. Est l'vne des trois especes de terre cuyte au four pour employer en bastiment, dont les deux autres sont tuyle & quarreau, estant Brique celle qui de la figure quarrée, Heteromekes, & de plus d'espesseur que les autres, seruant à bastir cheminées & mars, soit de maisons soit de villes & forteresses, comme il se voit toutes pars au pays d'Italie, & en maintes contrées d'Espagne & de Gaule, & tuyle, celle qui est de mesme figure, mais moint espaisse, & ores plate auec vn crochet, comme on eu vse en France ; ores canellée, comme on en vse en Languedoc & pays attenans, car quant à festiere & gouttiere, ce sont sous especes de tuile canellée, & quarreau, celle qui est purement quarrée, & de tenueté moyenne entre la brique & la tuyle, vsité en façons de tous pauez à couuert, car en pauez de rues, la brique couchée de costé est vsitée en Italie, Later laterculus coctilis.

Briquier, m. acut. Est l'artisan qui moule, cuit & debite la brique, Laterarius, Laterifex.

Briquerie, f. penac. C'est comme tuylerie (& en est espece, & œil de bœuf de mesmes, comme Arrogatio de Adoptio) est l'ouuroir où la brique est moulée, sechée & cuicte, Lateraria Plin. lib. VII. cap. LVI.

Qui est fait de brique, Lateritius.

Bastiment de brique, Structura testacea, B.

Briqueterie, Lateraria, laterariae.

Briquetier, Laterarius.

briqvia, nunc vulgò dicitur, quae olim Lycia, C'est vne region d'Asie mineur, ou Anatolie.

Brisans en fait de marine, sont les escueils ou bancs de sable où le flot de la mer chocque & se brise & rompt, ou & plus proprement, brisans de mer sont les chocs & froisseures des vagues de la mer escumans au hurter contre lesdits bancs ou escueils : & sont lesdits brisans signe d'vn passage dangereux.

Briser à βρίζω, id est, impetum facio, Inde Brizer, vel Briser, Conscindere, Rompre, nisi malis deducere à verbo {{grec}}, id est, diuido, seco.

Briser fort menu, Comminuere, Concassare, Deterere, Frendere, Friare, Suffriare, Effringere, Diffringere, Obterere.

Briser les auirons, Defringere remos.

Briser quelque chose parmy vn autre, Affriare.

Briser vn plaidoyer & entrerompre, Actionem dirimere.

Qui brise les buis ou murailles pour desrobber, Effractor.

Somme brisée & rompue, Summa excurrens.

Vne brisure, Scissura, Conscissura, Effractio, Comminutio.

Brisée, f. C'est rompure, mais en pluriel Brisées sont les rameaux brisez que les veneurs questans descoupent & iettent à costé parmy le chemin, pour retrouuer la beste & sçauoir r'entrer en leur enceincte, Indago, Selon ce on dit, retourner sur ses brisées par metaphore pour reprēdre son chemin & retourner sur son propos ou affaire encommēcé.

Retournons par nos brisées, c'est à dire par nostre chemin, Retournons à nostre propos, Reuertamur vnde sumus digressi.

Brisure, f. penac. Signifie cassure d'vne chose en pieces, Fractio, Toutesfois n'est ce mot appliqué à toute matiere cassée, car nous ne disons pas tu as brisé ma robe, mon bonnet ; là où nous disons briser les portes & choses semblables dont l'vsage assigne la regle. Mais en fait d'armoirie, ce mot signifie despecement des plaines armes, par laquelle l'escu des puisnez & descendans est differencié d'auec l'escu du chef des armes, qui est plain & sans brisure. Brisure est come lambeaux, bordures & choses semblables. Feron au catalogue des grads maistres de France, en l'escu de messire Pierre de Villiers : & s'il estoit de la lignée de Chastillon, il porteroit les armes de Gaspard de Chastillon auec brisure, signe diminutif des pleines armes, Insignium gentilitioru deminutio.

Broc, Vn grand broc, Brochus, {{grec}} {{grec}} {{grec}}, id est, à fundendo. Est enim vas fundendo vino accommodum implendis deplendisque vasis conditoriis.

Brocard, & parole de mocquerie, Dicterium.

Vn brocard & lardon, Scomma, scommatis.

Il auoit de chacun vn brocard, Omnium vrbanorum figuris appetitus, vel dicacium, B.

Brocarder aucun, Cauillari.

Se garder de brocarder aucun, Dicta in aliquem continere.

Brocardeur, Cauillator.

Brocar, Satin broché d'or.

Broche, Obelus, Veru.

Combien que la broche en fust rompue, Quanquam abscissa res erat, B. ex Liuio.

Les broches d'vn cheual.

Les broches espece de maladie au fondement, Haemorrhoides.

Brochette, soit de bois ou de fer, Veruculum.

Brocher, Literas vestibus intexere.

Brocher vn cheual des esperons, Piquer, Equo calcaria addere, adhibere, admouere, subdere, Concitare calcaribus.

Robbes brochées d'or, ou autre chose couuerte de passement, Vestes segmentatae.

Brochet, Lucius, Lupus, Aucuns l'appellent Bechet, ou Bequet, nimirum à rostro prominente.

Brocheton, Luciolus, Nos courtisans le nomment brocheton, quand il n'a encore vn pied de long : mais quand il a plus d'vn pied, Lanceron, & quand il a deux ou trois pieds, Brochet.

Brodequin, Vne maniere de brodequin ancien duquel vsoient hommes & femmes, Soccus.

Vne façon de brodequin à veneur qui empoignent le gras de la lambe, Cothurnus.

Ce brodequin est bien fait à ton pied, Conuenit optimè ad pe-


dem cothurnus.

Femmes qui ont des brodequins chaussez, Matronae petasatae.

Brodeur, Brodure, Cerchez Bord.

Broncher, voyez Bruncher.

Bronze, c'est cuyure, Aes Cyprium.

Brosse, Brosser du lin.

Brosse, lieu reuestu de bou, de brosses, & de halliers.

Il n'y a ne bois ne brosse.

Brosser, c'est courir à trauers le bois sans regarder à rien qui puisse empescher le cours du cheual, mot de venerie.

Brou de noix, fortè rectius, Brouil, car il brouille les doigts, Guliocae, summum est ac viride, putamen iuglandis, vt Festus ait.

Brovage, où lon va querir le sel.

Brouet qui n'est point exquis, Ius, iuris.

Engloutir du pain mouillé au broüet du tour de deuant, Vorare panem ex iure hesterno.

Brouette, fortè à Rotula nomen habet, c'est à dire Rouette, Vehiculum trusatile.

Brouillars, & brouée d'hyuer, Brumae, Nebulae, Caligines.

Les fleuues sont troubles & couuers de brouillars, Caligant amnes.

Temps de brouillars & de froidure, Brumale tempus.

Quand les brouillars furent abbatus, Cum calescente sole dispulsa nebula aperuisset diem.

Brouiller, Confundere, Miscere, Turbare.

Brouiller toute vne affaire, Mare coeli miscere.

Brouillon, ou Brouilleur, ou Qui brouille, Turbator.

Brouillerie, Turbatio.

Broussaille, c'est à dire Buissonnaille, Dumetum.

Brouster & manger, Depascere, Carpere, Semble qu'il vienne de βρώσκω, id est comedo, ou de βρώτοζ, id est comestibilis βρύσαι, depascere.

Qui ne donne que le broust, Dorodipni. B.

Qui suit le broust, Omnium mensarum assecla.

Les cheures broustent les iennes tendrons des arbrisseaux, Attondent virgulta capellae.

Les cheures broustent les buissons, Dumeta pascunt caprae. Ex Columel.

Broyer, Casser & broyer bien menu, Terere, Conterere, Obterere, Subterere, Tundere, Contundere.

Broyer parmy, Interere.

Fort broyer & menuiser, Disterere.

Broyé, Tritus, Contritus, Tusus.

Milet broyé, Detritum milium.

Choses broyées parmy d'autres, Intrita, intritae.

Broyeur, Tritor.

Brouy, ou Bruy, c'est à dire Bruslé.

Brouyr, Bruser.

Bru, Nurus, Ma bru, c'est la femme de mon fils : mon Bruman, le mari de ma fille, Gener.

Bruant, ou Bruiant, espece de petit oiseau, Anthus, Florus.

Bruthier, oiseau de proye viuant aux champs de vermine, lequel iamais on ne peut faire ne au poing ne au leurre. De la vient le prouerbe François, lamais tu ne feras d'vn bruthier vn espreuier : c'est à dire d'vn garson de meschante nature vn homme de bien.

Bruine, Vne bruine qui gaste les arbres, Carbunculus, Carbunculatio.

Mois esquels il fait des bruines, Brumales menses.

Estre bruyné, Percuti sydere.

Les semences sont bruynées, Carbunculata sunt semina.

Bruit, Sonitus, Tumultus, Tumultuatio.

Petit bruit, Murmurillum.

Grand bruit, Fremitus.

Dés qu'il y a quelque bruit, Quicquid increpuerit, B. ex Cicerone.

Bruit qu'on fait des pieds quand on chemine, ou des mains, Strepitus.

Le bruit que font les chables en les tirant, Stridor.

Bruit sourd, comme celuy des arbres & fueilles, ou d'vne eauë, Susurrus, Murmur.

Bruit violent tel que font les arbes qui s'esclatent & rompent, & les maisons en tombant, Fragor.

Vn bruit se leue, Oritur clamor, Perfertur circa collem clamor.

Plein de bruit & de trouble, Tumultuosus.

Auec grand bruit, ou violent, Fragosè, Pertumultuosè.

Sans bruit, Placidè, Suspenso gradu, Tranquillo.

Faire bruit, Crepare, Concrepare, Instrepere, Constrepere, Edere strepitum, siue tumultum, Sonitum praebere, Voces habere.

Donner bruit, Facere authoritatem, Plin.

Faire grand bruit & grand son, Displodere.

Faire vn petit bruit sourd, & vn petit vent doux qui frappe aux oreilles, Insusurrare.

Faire vn bruit bas, & comme murmurer entre ses dens, Susurrare.

Faire grand bruit des pieds, ou autrement, Strepere, Strepitare, Adstrepere, Obstrepere, Perstrepere.

Faire bruit tout à l'entour, Circunstrepere.

Faire bruit auec d'autres, Interstrepere. Faire bruit & trouble ou esmeute, Tumultuare, Tumultuari.

Faire vn bruit comme fait vn lyon affamé, Fremere, Rugire.

Instrument d'airain, ou autre chose pour faire bruit, comme vne sonnette, on clochette, crecerelle, & autre, Crepitaculum.

Ne faire point de bruit, Silentium dare.

Coups qui font grand bruit, Ictus fragosi. B.

Mener bruit, Increpare.

Ils se plongent en l'eauë quand ils oyent le bruit, Ad sonum mergere se solent.

Qui bruit, Fremebundus.

Qui fait grand bruit & esmeute, Pertumultuosus.

Bruit de quelque chose nouuelle, semé entre le peuple, soit bon ou mauuais, Fama.

Bruit & renommée, Opinio.

Bruit petit & legier, Rumor clemens, Rumusculus, Auditio tenuis aut leuis.

Grand bruit, Rumor celebris.

Qui est en grand bruit, Florentissimus. B.

Le commun bruit, Opinio hominum.

Le commun bruit est qu'il a esté mis en sa place, Vulgò loquuntur suppositum in eius locum.

Le bruit commun est qu'il a fait le cas, Facinoris inuidiam fama in istum confert, Apud homines iste infamia huius maleficij flagrat.

Quand le bruit commun est d'accord de quelque chose, Consentiens fama de aliquo.

Le plus commun bruit l'emporte, Obtinet fama.

Le commun bruit parlant de tes hauts faits, me fait ton compagnon, Ascribit me socium tuis laudibus opinio hominum.

Le commun bruit va deuinant qu'on luy fera la guerre, Destinant illum sermonibus hostem esse.

Petit bruit de ville, & nouuelle, Sermunculus, Rumor.

Vn bruit qui dure & se maintient encore qui s'entretient tousiours, Costans fama, vel rumor, Firmus rumor, Pertinax fama.

Le bruit dure, Tenet fama.

Bruit dur & amer, Amarus rumor,

Vn bruit qui apporte malencontre, fama infoelix.

Quelque bruit m'auoit souflé aux oreilles, Rumoris nescio quid afflauerat.

Le bruit est, Affertur fama, Loquitur fama, Rumor est, Rumor ait, Aiunt.

L'ancien bruit est, fama traditur.

Il est grand bruit, ou Le bruit est par tout, Loquuntur vulgò, Multus sermo est.

Tout ce de quoy il est bruit, Quidquid fama canit.

Selon que le bruit est entre les gens, Vt hominum fama est.

Le bruit est de cela, Iactatur hoc vulgò.

Le bruit est en ces quartiers, que Cesar, &c. In his locis est opinio, Caesarem. &c.

Le bruit est par toute l'Asie que, &c. Sermo est tota Asia dissipatus, Pompeium, &c.

Le bruit estoit tel, Ita fama ferebat.

Il n'est plus tant de bruit de la chose qu'il estoit, Refrixit res.

Il estoit bruit, & ne sçauoit-on dont il venoit, Opinio sine authore exierat. B. ex Liuio.

Il n'est bruit que de cestuy, In ore est omnium. B. ex Terent.

Si le bruit n'est cessé, Nisi ipse rumor iam raucus erit factus.

Le bruit auoit esté qu'il auoit dit, &c. Exierat in vulgus, eum dixisse, &c.

Le bruit fut que, &c. Fama fuit quosdam, &c.

Le bruit est que, &c. Vulgatur rumor, &c.

Selon que vous vous gouuernerez en ma maison, le bruit sera de moy hors ma maison, Vt vos mihi domi eritis, proinde ego ero fama foris.

Quel bruit sera-il de toy entre le peuple ? Qui erit rumor populi ?

Ceux d'Athenes sont en bruit par toutes nations, Enitent Athenae cunctis gentibus.

L'opinion n'est plus en bruit, Exaruit vetustate opinio.

Ie pense que tu le sçais par le bruit, ou par les messagiers, Omnia aut scripta esse à tuis arbitror, aut etiam nuntiis ac rumore perlata.

Le bruit suruint, Fama accidit.

Vn bruit vint que, &c, Interea rumor venit datum iri gladiatores.

Le bruit de cete guerre en vint iusques aux Sabins, Huius pugnae fama perlata in Sabinos.

Le bruit est venu à luy, Ad eum rumores afferuntur.

Il estoit venu ie ne sçay quel bruit, Rumoris nescio quid afflauerat.

On bruit par tout de cela, Illud percrebuit omnium sermone.

Ce bruit s'accroist & s'augmente, Serpit hîc rumor.

Aggrandir le bruit, Rum orem celebrare.

Son bruit s'augmente, Increbréscit fama eius.

Addoucir le bruit, Eleuare verbis famam.


Le bruit & tumulte s'appaisoit petit à petit, Conticescebat paulatim tumultus.

Appaiser vn bruit commun, Famam siue sermones reprimere, Rumorem extinguere.

Le bruit estant appaisé & refroidi, Refrigerato leuissimo sermone hominum.

Cueillir vn legier bruit de vïlle, Aucupari inanem rumorem.

Le bruit a diuulgué, Fama prodidit.

Le bruit espand çà & là quelque fait, quand par tout il en est bruit, Circufert fama.

Le bruit s'espand, se seme, & va par toute la ville, Manat tota vrbe rumor.

Vn bruit s'espandit par toute l'assemblée que, &c. Murmur à tribunali totam concionem peruasit, &c.

Ce bruit a esté espandu par toute la Grece, Oppleuit opinio haec rotam Graeciam.

Bruits espandus & semez par tout, Rumores dissipati.

Le bruit est espars, Emanauit fama.

Esteindre vn bruit, Famam comprimere, vel Extinguere.

Esmouuoir vn bruit, Sermones lacessere.

Le bruit se leua, Exorta est fama.

Le bruit des gens est passé, & appaisé, on n'en parle plus, Exhaustus est sermo hominum.

Les lettres sont en bruit, Feruent bonae literae. B.

Semer vn bruit par tout, & espandre, Disseminare, Famam vulgare, Famam ferre, Differre rumorem, Voces in vulgum spargere.

Espandre & semer vn bruit de guerre, Bella sermonibus serere.

Comme le bruit estoit semé par toute la terre que, &c. Cùm fama per orbem terrarum percrebuisset, &c.

Quand ce bruit eut esté semé par la ville, Cùm fama ea vrbem peruasisset.

Faire bruit, Edere strepitum. Columell. lib. 12. c. 21.

Il a semé ce bruit, Est author huius sermonis.

Ils semerent vn bruit entre leurs gens, qu'il leur venoit du secours, Non suos modò, sed etiam hostes, fama Romam auxilij aduentantis impleuerunt.

Bruit & paroles qu'on seme d'aucun, Cantilena.

Vn bruit semé par la ville, Sermo datus per ciuitatem.

Le bruit qu'on a semé de toy, Prolatus de te rumor.

Le bon bruit que tu as & l'obligation par laquelle tu luy es tenu, ne permettent & ne peuuent endurer ne souffrir que tu t'armes contre celuy duquel tu as receu plaisir, Tua fama & officium non sustinet vt bellum, &c.

Le bruit qu'on a du peuple, est perdu, quand on est mort, ne ceux qui viennent apres n'en font aucune memoire, Obruitur vulgi sermo hominum interitu, & obliuione posteritatis extinguitur.

Le bruit & renommée d'estre sage, Fama sapientiae.

Acquerir bruit, Gloriam armis reperire, Assequi nomen.

Acquerir & amasser bruit par veilles & sueurs, Colligere existimationem & famam vigiliis, & sudoribus.

Acquerir bruit & loz perpetuel à sa famille, Memoriam sempiternam in domum suam inferre.

Auoir bruit & renommée, Clarere, Enitere.

Auoir tousiours bon bruit & estre bien estimé, Existimationem retinere, Audire bene.

Ne regarder que d'auoir bruit, Existimationi suae seruire.

Nous auons eu quelque bruit autresfois, ou quelque reputation, Nos aliquod nomen decúsque gessimus.

Il eut grand bruit à enseigner, Docendi genere maximè inclaruit.

Tascher de paruenir à auoir bruit, Rumori seruire, Aucupari famam.

Tascher d'auoir bruit enuers le peuple, Seruire populi existimationi.

Bailler ou donner bruit, Famam facere, vel conficere, Dare famam celebritatis, Nobilem facere.

Bailler à quelqu'vn vn plus grand bruit, Maiestatem alicuius illustrare.

Estre en bruit, Florere.

Ceux-là sont plus en bruit que tous les autres, & les plus estimez, Illi praecipuam obtinent nobilitatem.

Quand Antoine estoit en bruit & florissoit, Florente Antonio.

Le poisson dont se prenoit la teinture de pourpre estoit en bruit, Purpura vigebat eo tempore.

Bruit estant encore en saison & en sa fleur, Matura gloria.

Bon bruit & renom, Fama bona, Claritas, Claritudo, Nomen, Splendor.

Qui a grand bruit, & est bien renommé, Clarus famae commendatioris homo, Splendidus.

Emporter le bruit, Palmam habere.

Mettre quelqu'vn en bruit, reputation, estime & honneur, Nobilitare aliquem. Gloriam alicui facere, In honorem aliquem adducere, Claritatem alicui dare.

Cela m'a mis en bruit, Illud mihi ianuam famae patefecit.

Rapporter bon bruis dont on vient, Famam reuehere.

Le bruyement des portes, Crepitus forium.

Venir en bruit & reputation, Efflorescere, Inclarere, Inclarescere, Notescere, Innotescere.

Venir à auoir bruit d'estre fascheux, rude, difficile, & ennuyeux, Consequi famam malignitatis.

Il ne m'en chaut du bruit, Non poenitet me famae.

Mauuais bruit & renom, Macula, Infamia, Nota.

Mauuais bruit & mauuaise opinion que le peuple a d'aucun, Inuidia,

Faire qu'aucun n'ait aucun bruit, Obscurare aliquem.

Faire qu'il ne soit aucun bruit ne mention d'aucun, Obruere nomen & memoriam alicuius.

Acquerir le bruit & le tiltre d'estre cruel, Inuidiam crudelitatis colligere, Famam crudelitatis subire.

Il auoit acquis mauuais bruit souz Neron, Laeserat famam sub Nerone.

Auoir le bruit d'estre temeraire, Famam temeritatis subire.

N'auoir aucun bruit, Iacere in occulto, Obscurum esse.

N'auoir pas si bon bruit, Minus commodè audire.

Auoir mauuais bruit, Malè audire, Opprimi inuidia, Rumore aduerso esse.

Pour laquelle i'ay mauuais bruit, & diffame, Propter quam in summa infamia sum.

Donner mauuais bruit, Macula afficere.

Engarder d'auoir bruit, Famae subtrahere.

Obscurcir le bruit d'aucun, Obstruere alicuius luminibus.

Qui a fort mauuais bruit & renom, Perinfamis.

Qui n'a nul bruit, Ignobilis, Inhonorus, Ignominis.

Gens qui n'ont nul bruit, Obscurae personae.

Né de parens qui n'ont nul bruit, Obscuro genere natus.

Mettre sus à quelqu'vn vn bruit d'orgueil, Famam superbiae alicui inurere.

Mettre à quelqu'vn sus vn mauuais bruit, qui ne s'en ira iamais. Inurere notam, aut infamiam alicui.

Perdre le bruit d'auoir bon esprit, Famam ingenij abiicere.

Commencer à perdre son bon bruit enuers aucun. Suboffendere.

Bruire, Tonare, Detonare, Edere strepitum, Fremere, Murmurare, Sonare, Personare.

Fort bruire, Percrepare, Perfremere.

Bruire & retentir de toutes parts, Circunsonare.

Tout le peuple en bruit, In ore est omni populo.

Quand ils bruoyoient de ce, Haec cùm streperent,

Les trompettes bruyent & retentissent, Concinunt signa & tubae.

Aucunement bruyant, Argutus, Subargutulus.

Bruyement, Murmuratio.

Le bruyement des portes, Crepitus forium.

Brumal, voyez Brume.

Bruman, voyez Bru.

Brumbay, m. acut. Est composé de deux entiers, Brun, & Bay, mais la lettre n. est changée en m. à cause de la lettre b. comme en Embas, qui est compose de En & Bas, Et signifie vne espece de couleur, qui est rouge obscure : Et comme dit le Commandeur Chacon, au liure des signes d'vn bon cheual, Verdadera color de castana. Ce mot est seulement vsité en matiere de bestes cheualines, pour lequel on vse aussi de ce mot composé Bay obscur (si mieux on ne l'aime diuisé en deux) qu'aucuns appellent Chastain. Car on ne dit pas d'vn drap, ou d'vn cuir, ou autres choses, qu'il est Brumbay, ou Bayobscur.

Brume, Bruma, C'est le plus court iour d'lryuer.

Brumal, Brumalis.

Brun, m. adiectif. Est dit ce qui est de noire couleur, Aquilus, Fuscus, Botici coloris.

Cerfbrun, c'est de couleur fauuebruslée, ou fauueobscure, ou Brunfauue, comme on dit, Brumbay.

Brune, f. penac. Tantost est adiectif, Fusca sub nigra. Comme cete femme est brune, Facie fusca ac sub nigra est, Et tantost est substantif, & signifie cete partie du iour, qui est ditte entre-chien & loup, qui est brunie de la nuict Orepusculum, Lux dubia. Qu'on dit aussi la sorne.

Brunet, c'est le diminutif de Brun, Subaquilus.

Sur la brune, Ineunte nocte.

Brunette, f. penac. Tantost est adiectif, & est le diminutif de Brune, Subnigra, Nigella, Fusca, Tantost est vn nom substantif, & signifie, drap noir. Comme, il estoit vestu d'vne fine Brunette, c'est à dire d'vn fin drap noir. Nicole Gilles en la vie du Roy Iean, Et ledit preuost print le chapperon de mondit Seigneur le Duc, qui estoit de Brunette noire orfauerisé d'or.

Brunir c'est faire Brun, rendre obscur, Comme le temps se brunist, Aër obscuratur, obtenebratur.

Brunir aussi & esclarcir & polir, Selon ce on dit brunir la vaisselle d'argent, Polire. Et le Cerf brunist sa teste, quand il l'esclarcit & polit, és charbonneries, ou en l'argille, apres l'auoir frayée & espluchée des lambeaux.

Bruni, m. Tant ost est adiectif, & signifie ores poly, comme, Le Cerf est bruni, & ores esclarci : comme, Le gobelet d'argent est bruni : tantost est substantif, & signifie esclarcissure, comme, Le bruni du Cerf, c'est le polissement & esclarcissure de sa teste, quand apres le frayer & deiect des


lambeaux, il la brunit aux charbonnieres, ou argillieres.

Bruni d'argent, Argentatus, Inargentatus.

Vn Brunissoir dont on brunist la vaisselle d'argent.

Bruncher. Caespitare, Offendere, Offensare, Intersistere.

Cheuaux qui brunchent souuent, Caespitatores equi, Offensatores.

Brunchement, Caespitatio, Offensio.

Brunet, Brunir, voyez Brun.

Brvnsvvic, ville puissante en Saxe, Brunonis Vicus. Car Bruno fils de Ludolf Duc de Saxe, la feit bastir & nommer de son nom. Vulgus Brunsvviscum appellat. Le Duc de Brunsvvic, Dux Brunsvvicensis.

Brusc, ou meurte sauuage, Chamaemirsynae, Ruscus. Brusler, Abolere, Cremare, Concremare, Conflagrare, Torrere, Vrere, Adurere, Amburere, Comburere, Deurere, Exurere.

Brusler, quand quelque chose se brusle, Ardere.

Fort brusler, ou brusler tout à fait, Perurere.

Brusler le poil aux porceaux, Sues glabrare.

Brusler le Capitol, Faces ferre in Capitolium.

Il brusloit d'amour qu'il auoit à son hostesse, Ardebat amore suae hospitae.

Brusler de paillardise, Libidinibus flagrare.

Medicamens qui ont vertu de brusler, Caustica medicamenta.

Menacer de tuer & brusler, Minitari ferrum & flammam.

Bruslé, Tostus, Vstus, Exustus.

Beaucoup furent bruslez, Hausit flamma multos.

Estre ars & bruslé, Deflagrare.

Bruslé par le bout, Praeustum.

Qui doit estre à demi bruslé, Semiustulandus.

Chose bruslée, Caustum.

Bruslant, Flagrans.

Qui brusloit anciennement les corps des trespassez Vstor.

Bruslure, Adustio.

Seicheresse & bruslure és herbes, arbres, & autres plantes, Vredo.

Vne maladie és arbres, leur prouenant de la bruslure du Soleil, Clauus.

Bruslement on embrasemeut, Crematio, Deflagratio, Flagrantia, Vstio, Adustio, Exustio.

Brusque, Homme brusque, Ferox, Praeceps, Rude, & hastif.

Brusquement, Ferociter. Rudement, malgracieusement, hastiuement.

Brutal, Brutus, Socors.

Brutalité, ou Brutesse, Socordia.

Viure brutalement, Abiicere rationem hominis. Lact.

Qui parle brutif, Homo linguae inexplanatae. Bud. ex Plin. cui opponitur Lingua absoluta.

Bruuage, Cherchez Boire,

Des Bruyeres, Erice, erices, siue Erica, ericae, siue Erix, ericis, Sisara, Tamarice ; vel Tamarix.

Bryonie, Bryonia, Vitis alba.

BV

Bube, Bubette, Pustula.

Buccine, Buccina.

Vne Buche, de bois, Lignum, voyez Bois.

Petites buchettes qui chéent des arbres, fueilles, ou fleurs, Quisquiliae.

Vn buchier, Lignile.

Bucquer, voyez Buquer.

bvde. En Hongrie, Curta. Ptol. nunc Buda. A Budinis Scytharum populis qui cum Attila venerunt appellata. Alij volunt a Buda fratre Attilæ. Vulgairement on la nomme Ofen.

Buée, Lixiuium. Fortè à Buo, cuius compositum Imbuo.

Buer, Lintea lixiuio purgare.

Buandiere, Lotrix.

Vne Buffe, ou souflet, Alapa, Colaphus.

Buffeter, Colaphum infligere, vel infringere, vel incutere.

Buffet, mascul. acut. C'est vn dressoir, Abacus, Repositorium, Et se prent pour ce dressoir haut esleué, à armoires, ou non, qui est en vne chabre ou salle, sur lequel on estale la vaisselle d'argent aux heures du souper, ou du disner és maisons des Princes & grands Seigneurs, qui pour cete cause est par les Espagnols appelé Parador, Et par figure, Buffet est prins pour l'assortissement de toute la vaisselle d'argent qu'il faut pour l'entier seruice. Selon ce on dit, Il a vn buffet d'argent, Suppellex vascularia & patinaria argentea illi est. voyez Dreçoir.

Vn buffet d'or & d'argent, c'est à dire la vaisselle qu'il faut pour le seruice de la table, Vasarium.

Vn buffet desployé, Argentum propositum.

En ce banquet-là on nous seruoit à buffet, In eo conuiuio miscebatur nobis.

Buffle, m. penac. Est vne espece de beuf de grand corsage, de poil grisastre & rare, ayant les cornes courbées en arriere en belier, qu'on meine & conduit par vn anneau de fer bouclé sur le muffle, auec vn baston où l'anneau tient, & s'en sert-on en Italie, tant au labour des terres, que au traineau. Bubalus, Bison, bisontis.

Collet de buffle, & ceinture, faits de buffle, Bubalina stragula.

Bugler, act. acut. Quon dit aussi Mugler, c'est quand les beufs & vaches crient, dont viennent ces mots Buglement, et Muglement, par la mesme analogie que de Hurler, qui est propre aux loups, et aux chiens, vient Hurlement. Mugire, emugire, immugire.

Buglement, Mugitus, Rugitus.

De la Buglosse, Buglossos, Euphresinum, Cirsion.

Buglosse sauvage, Echion, Alcibiadion.

Bugrate, Herbe autrement nommée Arrestebeuf, Anonis, vel Ononis.

Buie, Vas aquarium fictile vel stanneum.

Buire Une buire à mettre l’huile, Lechytus.

Une buire, ou buirette, Guttus.

Buisart, Oiseau ainsi nommé, Buteo.

Buisine, Tubus, Semble qu’il vienne de Buccina.

Buisson, Dumus.

La beste a là son buisson, Illic stabulatur fera. B.

Plein de buisson et d’espines, Dumosus.

bulgaire, voyez Burgaire.

Bulle, f. penac. Est un mot approprié à certaine espece de lettres du Pape. Diploma Pontificium, Il vient du Grec, βυλή, Lequel en langage Aeolique est prononcé {{grec}} [bulê], comme dit Lactance au premier livre, Et signifie conseil, consultation et decret. Les Secretaires du saint Siege la nomment en terminaison Latine, Bulla. C’est une expedition Pontificale, ou lettres du Pape, par ordonnance et decret du saint Siege.

Docteur ou Chevalier fait par Bulle, qu’on peut dire Docteur ou Chevalier Bulletin. Codicillaris aut diplomatarius Doctor ac Eques.

Bulles du propre mouvement du Pape, Oblatiua summi Pontificis. B. ex Arist. Spontanea diplomata.

Bullette, f. penacut. Est diminutif de Bulle, et mot Italien plus que François, qui signifie ce petit billet qui est baillé de ville en ville, aux passagers en temps de peste, pour loger, ou autre tel petit certificat. Boleta. Le François dit Bulletin. Inscriptum symbolum. B. ex Arist.

Bullette d’or pendant sur le front, en laquelle estoient enchassées trois riches escarboucles de prix inestimable. Jean le Maire liv. 1. chap. 40. des Illustrations.

Bulletin, m. acut. Est le mot François dont Bullete est l’Italianisé. voyez Bullete. Et en nombre plur. Bulletins. Tesserae veniales. Mais entre Cordeliers, Bulletins sont appelez ceux qui ont esté reformez par Bulle du Pape, et en vertu d’icelle.

Bulles, Diplomata.

Docteur fait par bulle, Codicillaris Doctor, et diplomatarius. B.

Bulles du propre mouvement du Pape, Oblatiua Pontificis maximi. B. ex Arist.

La bulette, ou bulletin pour estre franc du port, Inscriptum, Symbolum. B. ex Arist.

Bulletins, Tesseræ veniales.

Buquer, à l’huis, Fores pulsare.

Bur, ou Bureau, Un habillement de bureau, ou autre drap meslangé, de pris, dont les serfs et menu peuple souloient estre accoustrez, Synthesis. Aucuns estiment que Bur soit derivé deπυρροζ. Pyrrhus, Que les anciens disoient Purrhus, et signifie colorem fuluum. Joint que la mutation de π en β est fort frequente, de sorte que de là est Burrhus.

Le bureau, Pluteus, Auditorium.

Apres d’avoir le prochain bureau, Pignus secundæ audientiæ.

Mettre le cas sur le bureau, Inducere litis causam, vel cognitionem. B. ex Plinio iuniore.

Mettre le procez sur le bureau, Ire in consilium. Bud. ex Cic.

Procez mis sur le bureau, Sacculi litium instructarum ad pluteum allati.

Mon procez est sur le bureau, Causa mea Pluteum Curiae occupauit.

Estre mis sur le bureau, Cadere in deliberationem.

bvrgaire. aliis Bulgaire, Bulgaria. Pars est Thraciæ. Bulgari putantur esse, qui quondam Triballi vocabantur.

Burgue espine, Burga spina, Ruellius putat vnum genus esse Rhami, vocarique etiam hodie in Italia spinum ceruinum.

bvrgves, Ville d’Espagne, Brauum, olim Masburgi, aliis Auca.

Vn Burin, Scalprum.

Vn burin et autre instrument appartenant au fait de graveurs, Cælum.

Buriner, Scalpere, Cælare.

Burre, mascul. penacut. Est la cresme ou graisse du laict espaissie et assemblée dans la barate à force de gadiller et batre avec le batbeurre. Il vient de ce mot Latinisé, Butyrum, Par syncope de la voyelle y, et changement de t, en r, (Car quand par syncope advenuë és mots transportez du Grec ou Latin au François, deux consonantes s’assemblent si la precedente recoit mutation, c’est en sa suivante qu’elle se change communément) et tous deux viennent du Grec, βυτύρον. Dont il appert qu’il le faut escrire par eu diphtongue, Beurre, veu que de {{grec}} [βοῦς] [?] le François fait Bœuf. Et ainsi la diphtongue eu servira en l’escriture pour les Dialectes de ce royaume, comme des Picards, et autres qui les prononcent avec ledit diphtongue.

Burrier, mascul. acut. Est tant celuy qui vend du beurre, comme marchant burrier, Mercator butyrarius. (S’il se pouvoit ainsi dire.) Comme celuy qui est un grand mangeur de burre. Ainsi on appelle par sobriquet les Flamans et Normans beurriers, c’est à dire grands mangeurs de burre, Esui butyri magnopere indulgentes. Pline marque en son 28. livre, chap. Que les nations barbares faisoient grand cas du burre, et que les riches seulement en mangeoient. En France l’usage en est commun, et plus du pauvre, que du riche. Et comme il dit au mesme lieu, ce mot Burre prend son nom de Beuf. Car le mot Grec dont nostre François vient est composé, et le premier mot de sa composition est βύζ, c’est à dire beuf. Aussi s’en fait-il plus grand quantité de laict de vache, que d’autre beste.

Burriere, f. penacut. Tant celle qui vend du burre, que celle qui en mange beaucoup.

Burrer, actiu. acut. Est mettre bien du burre en quelque chose, comme, burrez bien cette paste à patisser, cette aumelette, ce gasteau, Inde magnam butyri copiam.

Burré, m. acut. Ce où il y a bien du burre, comme, ce gasteau est bien burré, Copiose butyro perfusum.

Burrée, f. penacut. La viande en laquelle on a mis beaucoup de burre, comme, une aumelete bien burrée, Multo butyro madescens.

Bursie, Literis transpositis vulgo dicitur, quæ Prusias dicebatur antiquis. Vrbs est Bythiniæ primaria et quondam Regum Bithyniæ sedes.

Buste, Pectorale.

But, Scopus.

La fin et le bout à quoy tend le propos d’aucun, Scopus.

Frapper au but, Scopum attingere.

But large par le bas, et pointu par le haut, Meta.

Bute, f. penac. C’est celle motte eslevée, respondant à une semblable opposite par juste intervalle d’un ject d’arc ou d’arbaleste, au haut et milieu desquelles y a un blanc à viser pour exercer les archers et arbalestiers. Balistarium. Se prend aussi pour le lieu où elles sont eslevées.

Buter, neutr. penac. C’est toucher d’un bout à autre chose. Ainsi le Normand dit, Bute à l’heritage d’un tel, ce que le François dit aboutit, ou tient d’un bout à tel heritage, Le Latin dit, In fronte limes ei est.

J’ay buté à une pierre, Offendi ad lapidem, vel in lapidem, Subaudi pedem.


Butin, m. acut. Præda. Liu. lib. 22.

La part d’un butin qui est escheute au chef de l’armée, Manubiæ, manubiarum.

A grand’peine la part du butin suffit-elle pour faire les fondemens, Vix manubiæ in fundamenta suppeditauere.

Quand on fait petite part du butin, Malignitas praedæ partitæ.

Ils ont appelé au butin aventuriers de tous costez, Asciuerunt ad spem prædæ voluntarios vndique.

Destourner et ravir le butin, Auertere praedam.

Qui destourne le butin, Interceptor prædæ.

Gaigner grand butin, Copiari.

Qui a gaigné quelque butin, Compos prædæ exercitus.

Butiner, prendre un butin, Prædam facere, vel pertiri. παρά τό βουτυθειν, t verso in n.

Butoesne, Herbe ainsi nommée. Psycotrophum.

Butor, Oiseau, Ardea stellaris, sic dicta, quod punctis tanquam stellis eleganter picta distinctaque sit. Quidam ob similitudinem vocis Onocratum appellauere, Onos enim asinum significat. Videtur nomen habere a tauro, cuius mugitum repraesentat rostro in aqua immerso: vt sit Bos taurus, vel Boatus taurinus.

Buueter, Buuette, Cherchez Boire.

Buxolle, Ou Quadran de mer, par lequel le Pilote gouverne son navire, Car les vents y sont marquez, comme en nos quadrans les heures.

Buyer, voyez Bouys.

Buzart, voyez Buisart.

Byble, voyez Bible.

Byrrasque, voyez Birrasque.



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