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Traduction de la Septante et du Nouveau Testament/Job

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JOB

CHAPITRE I

1. Il y avait, en la terre de Hus, un homme appelé Job, et cet homme était sincère, irréprochable, juste, craignant Dieu et s’abstenant de toute chose mauvaise.

2. Or il avait sept fils et trois filles.

3. Et ses troupeaux étaient : Sept mille moutons, trois mille chamelles, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses au pâturage ; il avait une multitude de serviteurs et de grands travaux sur la terre, et cet homme était noble parmi ceux de l’Orient.

4. Ses fils, se réunissant les uns chez les autres, faisaient chaque jour un festin, et ils prenaient aussi leurs trois sœurs pour boire et manger avec eux.

5. Et, quand leurs jours de repas étaient écoulés, Job les envoyait chercher, les purifiait, se levant de grand matin ; puis il immolait des victimes comme il convenait à leur nombre, et en outre un veau pour le péché et pour leurs âmes. Car Job disait : C’est de peur que mes fils en leur cœur n’aient eu de mauvaises pensées contre Dieu [1]. Ainsi faisait Job toutes les fois.

6. Or, un de ces jours-là, voilà que les anges de 1 après. (Voyez aussi 111, 25, et viii, 4.) [[blocks in formation]

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] Dieu comparurent devant le Seigneur, et le diable vint avec eux [2].

7. Et le Seigneur dit au diable ; D’où viens-tu ? Et le diable, répondant au Seigneur, dit : J’arrive après avoir fait le tour de la terre et parcouru tout ce qui est sous le ciel.

8. Et le Seigneur reprit : As-tu fait bien attention à Job mon serviteur ? as-tu vu qu’il n’a point son pareil sur la terre ; que c’est un homme irréprochable, sincère, craignant Dieu, et s’abstenant de toute chose mauvaise ?

9. Et le diable répondit, et il dit devant le Seigneur : Estce gratis que Job honore le Seigneur ?

10. N’avez-vous point muni sa maison au dedans et au dehors, et alentour tout ce qui lui appartient ? N’avezvous pas béni les travaux de ses mains et multiplié ses troupeaux sur la terre ?

11. Mais faites tomber votre main, et touchez à tout ce qu’il possède ; vous verrez s’il ne vous maudit pas en face [3].

12. Alors le Seigneur dit au diable : Voilà toutes les choses qui sont à lui, je les remets entre tes mains, mais ne touche pas à sa personne ; et le diable sortit, et il s’éloigna de devant le Seigneur [4].

13. Or, peu après ce jour-là, les fils de Job et ses filles buvaient du vin en la maison de l’aîné de leurs frères. Satan de tenter Job.

24. Voyez note tome II, page 212.)

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14. Voilà qu’un messager entre chez Job, et il lui dit Tes attelages de bœufs étaient au labour, et les ânesses paissaient tout auprès.

15. Et des pillards [5] sont venus, et ils les ont enlevés, et ils ont tué tes serviteurs à coups de glaive ; j’ai seul échappé, et j’accours t’en apporter la nouvelle.

16. Il parlait encore [6] lorsque survint un second messager, qui dit à Job : Le feu du ciel est tombé, et il a brûlé tes brebis, et il a dévoré pareillement les bergers ; j’ai seul échappé, et je viens t’en apporter la nouvelle.

17. Comme celui-ci parlait encore, survint un autre messager, qui dit à Job : Des cavaliers ont formé trois bandes contre nous, et ils ont enveloppé les chamelles, et ils les ont enlevées ; et ils ont tué les serviteurs à coups de glaive ; j’ai seul échappé, et je viens t’en apporter la nouvelle.

18. Celui-ci parlait encore, quand un autre messager vint dire à Job : Tandis que tes fils et tes filles étaient à manger et à boire, chez leur frère aîné,

19. Soudain un grand vent est venu du désert ; il a frappé les quatre coins de la maison, et la maison s’est écroulée sur tes enfants, et ils sont morts ; j’ai seul échappé, et je viens t’en apporter la nouvelle.

20. Alors Job, s’étant levé, déchira ses vêtements, et il se coupa toute la chevelure, et, tombant à terre, il adora.

21. Et il dit : Nu je suis sorti des entrailles de ma mère, nu aussi je m’en irai ; le Seigneur m’avait donné, le Seigneur m’a ôté, il est advenu comme il a plu au Seigneur ; béni soit le nom du Seigneur.

22. En tout ce qui lui était arrivé, Job ne pécha nullement contre le Seigneur, et il n’accusa point la sagesse de Dieu.

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CHAPITRE II

1. Peu de jours après, les anges s’en vinrent comparaître devant le Seigneur, et le diable vint au milieu d’eux comparaitre devant le Seigneur.

2. Et le Seigneur dit au diable : D’où viens - tu ? Et le diable répondit devant le Seigneur : J’arrive ayant fait le tour de la terre, et parcouru tout ce qui est sous le ciel.

3. Et le Seigneur dit au diable : As-tu fait bien attention à Job mon serviteur ? as-tu vu qu’il n’a point son pareil sur la terre ? C’est un homme exempt de méchanceté, sincère, irréprochable, craignant Dieu, s’abstenant de tout mal. Il a gardé son innocence ; et toi, tu t’étais vainement proposé de détruire tout ce qu’il possédait.

4. Et le diable, reprenant, dit au Seigneur La peau seule vaut la peau, pour sa vie l’homme donnera tout ce qui lui appartient.

5. Faites tomber votre main ; qu’elle touche ses os et sa chair, et vous verrez s’il ne vous maudit pas en face.

6. Et le Seigneur dit au diable : Voilà que je te le livre ; seulement sauve sa vie.

7. Et le diable s’éloigna de devant le Seigneur, et il frappa Job, des pieds à la tête, d’un ulcère malin.

8. Job prit un tesson pour racler le pus, et s’assit sur du fumier, hors de la ville.

9. Et, bien des jours s’étant écoulés, sa femme lui dit : Jusques à quand te résigneras-tu, disant : Oui, j’attendrai encore un peu de temps, persévérant dans l’espérance de mon salut ? Voilà que sont effacés de la terre les souvenirs de toi, de tes fils et de tes filles, peine et souffrance de mes entrailles, et que j’ai vainement portés dans la douleur. Te voilà seul, assis dans la pourriture

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des vers, passant la nuit au serein. Et moi, errante et servant à gages, de lieu en lieu, de maison en maison, j’attends le coucher du soleil pour me reposer des labeurs et des maux qui maintenant m’accablent. Mais dis au Seigneur quelques paroles contre Dieu et meurs [7].

10. Or, l’ayant regardée fixement, il lui dit : Tu as parlé comme une des femmes insensées. Si nous avons reçu des biens de la main du Seigneur, ne supporteronsnous pas les maux ? En toutes les choses qui lui étaient arrivées, Job ne pécha nullement des lèvres devant Dieu.

11. Or ses trois amis, ayant ouï tout le mal qui lui était advenu, vinrent à lui chacun de sa contrée : Éliphaz, roi de Théman ; Baldad, roi de Sauchée, et Sophar, roi des Minéens. Et ils vinrent à lui d’un commun accord pour le visiter et consoler.

12. Mais quand ils le virent de loin, ils ne le reconnurent pas, et, jetant de grands cris, ils pleurèrent,. chacun déchirant sa robe et se couvrant de poussière.

13. Ils s’assirent près de lui sept jours et sept nuits [8], et nul d’eux ne parla, car ils voyaient sa plaie, qui était grande et affreuse.

CHAPITRE III

1. Après cela, Job ouvrit la bouche et il maudit son premier jour,

2. Disant :

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3. Périsse le jour où je suis né et cette nuit où l’on s’écria : C’est un homme [9].

4. Que cette nuit reste obscure ; que d’en haut jamais le Seigneur ne la rappelle ; que jamais lueur ne vienne l’éclairer.

5. Que les ténèbres et les ombres de la mort la pressent ; qu’un sombre tourbillon tombe sur elle ; maudits soient ce jour

6. Et cette nuit ; que l’obscurité la ravisse ; qu’elle ne compte pas dans les temps de l’année ; et que dans le mois elle ne soit point comprise.

7. Mais que cette nuit ne soit que douleur, qu’on n’y voie jamais joie ni fête.

8. Qu’elle soit maudite de Celui qui fait de ce jour un jour maudit et qui peut maîtriser le grand monstre marin [10].

9. Que les étoiles de cette nuit soient éclipsées ; qu’elle ne cesse plus ; que la lumière ne lui revienne jamais ; qu’elle ne voie plus lever l’étoile qui annonce l’aurore ;

10. Parce qu’elle n’a pas fermé les portes du ventre de ma mère, car elle eût ainsi détourné de mes yeux la douleur.

11. Pourquoi ne suis-je pas mort dans les entrailles qui m’ont enfanté ? Pourquoi ne suis-je pas mort aussitôt que j’en suis sorti ?

12. Pourquoi des genoux m’ont-ils recueilli ? Pourquoi ai-je sucé des mamelles ? (Tob., II,

2. Jacq., 1, 3), mais encore du témoignage que lui rend sa conscience (Ch. vi, 10, 26) de n’avoir point offensé Dieu par ses plaintes.

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13. Couché, je serais maintenant tranquille ; endormi, je me reposerais ;

14. Avec les rois, arbitres de la terre, qui s’enorgueillissaient de leurs épées ;

15. Ou avec les grands qui possédaient beaucoup d’or, et remplissaient d’argent leurs demeures ;

16. Ou comme un fœtus avorté, ou comme ces enfants qui n’ont pas vu la lumière.

17. Dans ce lieu-là les impies ont consumé tout le feu de leur fureur ; là se sont reposés ceux dont le corps était brisé de fatigue.

18. Et avec eux la foule qui n’a jamais entendu la voix du collecteur [11],

19. Et le petit et le grand, et le serviteur qui craignait son maître.

20. Ah ! pourquoi le jour a-t-il été donné à ceux qui sont dans l’amertume, et la vie aux âmes pleines de douleurs,

21. Qui désirent la mort et ne l’obtiennent point, semblables à ceux qui creusent en vain, cherchant un trésor,

22. Et que la joie transporte s’ils viennent à le trouver.

23. La mort est à l’homme un repos ; c’est le refuge où Dieu l’a réduit.

24. Avant mes aliments je connais les sanglots, et je pleure saisi de crainte.

25. Car ce que j’avais redouté m’a atteint ; ce que j’avais pressenti m’est survenu [12] ;

26. Je n’ai point vécu en paix, je n’ai eu ni calme ni repos, et la colère de Dieu est tombée sur mo

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i.

CHAPITRE IV

1. Or Eliphaz le Thémanite, répondant, dit :

2. N’as-tu pas souvent parlé à ceux qui étaient dans la douleur ? Qui supportera la violence de tes discours ?

3. Car si tu as instruit beaucoup d’hommes, si tu as raffermi des mains défaillantes ;

4. Si, par tes paroles, tu as ranimé des faibles, si tu as donné du courage à ceux dont les genoux fléchissaient,

5. Maintenant que le mal est venu, et qu’il t’a saisi, tu en es tout accablé !

6. Ne t’abuses - tu point au sujet de ta crainte de Dieu, de ton espérance et de l’innocence de tes voies ?

7. Recueille tes souvenirs ; qui donc, étant resté pur, a péri ? quel homme sincère a été détruit radicalement [13] ?

8. Comme ceux qui labouraient et ensemençaient des terres vaines [14], et que j’ai vus moissonner pour eux des douleurs.

9. Ceux-là seront anéantis par l’ordre de Dieu ; ils seront effacés par le souffle de sa colère.

10. Ainsi, la force du lion, les rugissements de la lionne, l’audace des dragons s’éteint [15].

11. Ainsi, le fourmi-lion meurt faute d’un brin d’herbe ; les lionceaux quittant leurs mères se dispersent.

12. S’il y avait quelque chose de vrai dans tes paroles, aucun de ces maux ne te serait arrivé. Est-ce que mon oreille ne recueillera pas les révélations extraordinaires me venant de Dieu ? ocr errors

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13. Comme l’effroi se répandait parmi les hommes, pendant l’horreur et les bruits sinistres de la nuit,

14. Un tremblement, un frisson me saisirent ; et mes os s’entre-choquèrent,

15. Et un esprit [16] se posa sur mon visage, et mes cheveux et mes chairs en frémirent.

16. Je me levai et ne vis rien, et je reconnus qu’il n’y avait aucune forme devant mes yeux ; mais j’ouïs un souffle et une voix, disant :

17. Quoi donc ! Est-ce qu’un mortel sera pur devant le Seigneur ? est-ce qu’un mortel serait irréprochable dans ses œuvres ?

18. Puisque Dieu ne peut se fier en ses serviteurs et qu’il découvre du mal même en ses anges,

19. Que sera-ce de ceux qui habitent des maisons de boue, de cette boue dont nous avons été tirés ? Aussi les écrase-t-il comme des vermisseaux.

20. L’aurore se lève sur eux, et le soir ils ne sont plus ; pour n’avoir pu s’aider eux-mêmes, ils ont péri.

21. Car Dieu, d’un souffle, les a desséchés ; ils sont morts, parce qu’ils ne possédaient point la sagesse.

CHAPITRE V

1. Appelle donc, s’il est quelqu’un qui t’écoute, ou si tu vois l’un des saints anges [17].

2. Car la colère détruit l’insensé ; l’envie tue celui qui s’égare.

3. J’ai vu des insensés prendre racine ; mais leur demeure a été soudain détruite.

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4. Qu’il n’y ait point de salut pour leurs enfants ; qu’ils soient écrasés devant la porte des petits [18] ; que nul ne les délivre.

5. Les justes mangeront ce qu’ils ont amassé, tandis qu’eux-mêmes ne pourront sortir de leur misère ; que leur force soit épuisée.

6. Ce n’est point de la terre que naît la fatigue ; ce ne sont point les montagnes qui font germer les peines [19].

7. Mais l’homme est né pour se fatiguer, comme les petits des vautours pour voler sur les hautes cimes.

8. Aussi je prierai le Seigneur, j’invoquerai le Seigneur, maître de tout,

9. Qui fait des choses grandes et incompréhensibles, des merveilles glorieuses et innombrables ;

10. Qui donne à la terre de la pluie, de l’eau à tout ce qui est sous le ciel ;

11. Qui met au plus haut les humbles, et relève les perdus ;

12. Qui dissipe les conseils des trompeurs, et empêche leurs mains de les réaliser ;

13. Qui confond la prudence des sages, et détruit les desseins des hommes rusés.

14. En plein jour les ténèbres les enveloppent ; qu’ils marchent à tâtons à midi comme à minuit ;

15. Qu’ils périssent dans les batailles, et que le faible soit délivré de la main des puissants ;

16. Que le faible conserve l’espérance ; que le Seigneur ferme la bouche de l’injuste.

17. Heureux l’homme que châtie le Seigneur ; ne rejette donc pas l’admonition du Tout-Puissant [20].

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18. Car il fait souffrir, et il répare ; il frappe, et ses mains guérissent.

19. Six fois il te tirera de peine ; la septième fois le mal ne t’atteindra plus.

20. Pendant la famine, il te préservera de la mort ; à la guerre, il détournera de toi le fer.

21. Il te mettra à l’abri des flagellations de la langue, et tu n’auras rien à craindre des maux qui surviendront.

22. Tu te riras des injustes et des déréglés ; tu ne craindras point les bêtes féroces ;

23. Car les animaux farouches des champs te laisseront en paix.

24. Tu verras la paix dans ta demeure, et ceux qui habitent sous ta tente ne pècheront point.

25. Tu verras croître une florissante famille, aussi nombreuse que les herbes des champs.

26. Et tu descendras en la tombe, mûr comme le blé que l’on moissonne en la saison, ou comme le monceau qu’en son temps on a renfermé dans l’aire.

27. Telles sont les pensées que j’ai cherchées sur le sujet ; voilà ce que j’ai entendu ; examine donc en toimême si tu as fait quelque mal.

CHAPITRE VI

1. Et Job, répondant, dit :

2. Puisse-t-on peser et peser mes plaintes, et les mettre en balance avec mes douleurs [21] !

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3. Celles-ci seraient plus lourdes que le sable du rivage de la mer ; mais, à ce qu’il me semble, mes paroles sont méprisées.

4. Car j’ai dans le corps les traits du Seigneur, leur violence boit tout mon sang, et, dès que je commence à discourir, ils me percent.

5. Mais quoi ! est-ce sans motif que l’âne sauvage se met à braire, ou parce qu’il demande à manger ? et le bœuf mugit-il devant une crèche pleine de fourrage [22] ?

6. Mange-t-on des aliments sans sel ? et trouve-t-on du goût aux paroles vaines ?

7. Ma plainte peut-elle se calmer, quand je me repais, pour ainsi dire, d’odeurs infectes [23] comme celle du lion ?

8. Plût au ciel que ma prière fût exaucée ! puisse le Seigneur m’accorder ce que j’espère !

9. Le Seigneur ayant commencé, qu’il me blesse, mais qu’il ne me perde pas pour toujours [24].

10. Que le sépulcre soit ma ville, dont j’aie franchi le mur d’un saut ; je ne chercherai pas à l’éviter, car je n’ai jamais éludé les saintes volontés de mon Dieu [25].

11. Quelle est donc ma force pour tout supporter [26] ? Quel est donc mon temps, pour que mon âme soutienne son courage ?

12. Est-ce que ma force est la force des pierres ? Est-ce que mes chairs sont d’airain ?

13. N’ai-je pas mis ma confiance en Dieu ? Mais le secours est loin de moi.

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14. La miséricorde m’a été déniée, la visite du Seigneur m’a délaissé [27].

15. Mes plus proches ne m’ont point regardé ; ils ont disparu comme un torrent, ils ont passé devant moi comme un flot.

16. Ceux qui me révéraient sont maintenant tombés sur moi, comme la neige ou la glace ;

17. Quand elles fondent, la chaleur étant venue, on ne sait plus ce que c’était.

18. C’est ainsi qu’ils m’ont tous abandonné [28] ; je suis perdu et je suis devenu sans asile.

19. Regardez les chemins de Théman ; voyez les sentiers de Saba [29] :

20. Ils auront à rougir de honte, ceux qui se confient en des villes et des richesses [30].

21. Et vous aussi, vous êtes venus à moi sans pitié, et, quand vous avez vu ma plaie, vous avez eu peur.

22. Pourquoi donc ? Vous ai-je rien demandé ? Est-ce que j’attends de vous quelque force

23. Pour me sauver des mains de mes ennemis, et me délivrer des mains des puissants ?

24. Instruisez-moi, et je garderai le silence ; si j’ai erré en quoi que ce soit, dites-le-moi.

25. Mais, à ce qu’il me semble, les paroles d’un homme sincère sont méprisées ; je ne vous demande aucun secours. Job. j’ai été riche, et à peine suis-je déchu, que tout le monde m’abando

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nne.

26. Vos réprimandes ne me rendront pas le calme, car je ne puis supporter le bruit de vos paroles.

27. En effet, vous tombez sur un orphelin, vous vous jetez sur votre ami.

28. Oui, maintenant je vous regarde en face, et ne mens point.

29. Asseyez-vous donc, et rejetez l’iniquité ; soyez encore avec le juste ;

30. Car ma langue dit-elle rien qui ne soit équitable, et mon gosier ne médite- t-il pas la sagesse ?

CHAPITRE VII

1. La vie de l’homme sur la terre est-elle autre chose qu’une épreuve ? Son existence n’est-elle pas celle d’un mercenaire à la journée [31] ;

2. Ou comme l’esclave qui craint son maître, et ne gagne que de l’ombre [32], ou comme celle du journalier qui attend son salaire ?

3. Pour moi pareillement j’ai enduré des mois vides, il ne m’a été donné que des nuit de douleurs.

4. Si je me couche, je me dis : Quand viendra le jour ? et si je me lève : Quand viendra le soir ? Et je suis plein de souffrances du soir à l’aurore.

5. Mon corps est couvert de la poussière des vers ; j’amollis les glèbes de la terre avec le pus que je jette.

6. Ma vie est plus rapide que la parole ; elle s’est consumée en une espérance déçue.

7. Souvenez-vous, Seigneur [33], que ma vie n’est

8. L’œil de celui qui me voit ne me verra plus ; vous jetez un regard sur moi, et je ne suis plus,

9. De même qu’un nuage qui s’est fondu dans le ciel. Car une fois descendu aux enfers, l’homme n’en remontera jamais.

10. Il ne reviendra point en la maison qui était la sienne, et sa contrée natale ne le connaîtra plus.

11. C’est pourquoi je n’épargnerai pas les discours ; je parlerai dans l’angoisse où je suis ; j’ai hâte d’épancher l’amertume de mon âme [34].

12. Suis-je une mer ; suis-je un dragon pour que vous m’enfermiez ainsi [35] ?

13. J’ai dit Mon lit me consolera, et je renfermerai en moi-même les pensées qui me viendront sur ma couche.

14. Vous m’effrayez par des songes, vous m’épouvantez par des visions.

15. Retirez de ma vie le souffle ; que la mort désunisse mes os.

16. Je ne puis toujours vivre afin que ma patience soit toujours exercée. Détournez-vous de moi [36], car ma vie est inutile, est vaine.

17. Qu’est-ce donc que l’homme pour que vous l’honoriez, pour que vous attachiez sur lui votre pensée [37] ? quoique sa volonté demeurât toujours soumise. Ainsi, Job se laisse aller à des plaintes qui n’affectent en lui que la partie inférieure et sensible de la nature.

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18. Ne le visiterez-vous pas avant le jour ? et le jugerez-vous [38] pendant les heures du repos ?

19. Jusqu’à quand me retiendrez-vous ? et ne me laisserez-vous pas même avaler ma salive [39] ?

20. Si j’ai péché, que pourrais-je faire, ô vous qui connaissez la pensée des hommes ? Pourquoi m’avez-vous contraint de vous adresser mes plaintes, et d’être pour vous un fardeau ?

21. Pourquoi n’avez-vous pas mis en oubli mon iniquité et ne m’avez-vous point purifié de mon péché ? Je vais tout à l’heure entrer dans la terre ; aux premières lueurs du matin je ne suis plus.

CHAPITRE VIII

1. Et Baldad de Sauchée, répondant, dit [40] :

2. Jusqu’à quand parleras-tu de la sorte, et l’esprit de ta bouche sera-t-il si verbeux ?

3. Dieu est-il un juge prévaricateur ? le créateur de toutes choses torture-t-il l’équité ?

4. Si tes fils ont péché devant lui, il a de sa main réprimé leurs déréglements.

5. Commence donc dès l’aurore à prier le Dieu toutpuissant.

6. Si tu es pur et sincère, il exaucera ta prière et il te restituera la demeure de la justice [41].

7. Ta prospérité première sera petite en comparaison de la dernière.

8. Informe-toi de la première génération ; remonte pas à pas jusqu’à nos pères. prier, et à ne point ressembler à l’impie dont il décrit la chute. [42] Il te rendra la prospérité, qui est la récompense du juste.

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9. Car nous sommes d’hier et nous ne savons rien, et notre vie sur la terre est une ombre.

10. N’est-ce donc pas à nos pères de t’instruire, de t’éclairer, et de tirer de leur cœur des paroles ?

11. Le jonc [43] verdoie-t-il sans eau [44] ? le glaïeul croît-il s’il n’est arrosé ?

12. Il se tient aujourd’hui sur sa racine, et ne sera pas fauché ; mais, avant que toute autre herbe tombe (sous la faux), n’est-il pas desséché ?

13. Tous ceux que le Seigneur oublie finiront ainsi ; car l’espérance de l’impie périra.

14. Sa maison sera déserte ; sa tente se remplira d’araignées.

15. Il étaiera sa maison ; mais elle ne sera pas solide : il essaiera de la soutenir, et elle ne tiendra pas.

16. Comme une plante humide sous le soleil, mais dont la tige sort d’une racine corrompue ;

17. Qui gît parmi les pierres, et vit au milieu d’un amas de cailloux [45].

18. Si on vient à l’arracher, le lieu même la reniera. N’as-tu pas vu de telles choses ?

19. Ainsi est emporté l’impie ; et de la terre une autre plante germera.

20. Le Seigneur ne rejettera pas l’innocent : il n’acceptera aucun don de l’impie.

21. Il mettra le sourire sur les lèvres de l’homme sincère ; et leur bouche sera remplie de ses louanges.

22. Leurs ennemis seront couverts de honte, et la demeure de l’impie périra.

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CHAPITRE IX

1. Et Job, reprenant, dit [46] :

2. En vérité, je sais qu’il en est ainsi : comment un mortel sera-t-il juste aux yeux du Seigneur ?

3. Car, s’il veut entrer en jugement avec lui, Dieu n’y voudra point entendre, et lui n’aura pas à répondre un mot contre mille.

4. Dieu est sage en ses pensées, il est fort, il est grand ; qui donc, s’étant endurci contre lui, a subsisté ?

5. Il fait disparaître les montagnes, et elles l’ignorent ; il les bouleverse dans sa colère.

6. Il ébranle, jusque dans ses fondements, la terre sous le ciel, et les colonnes qui la soutiennent sont chancelantes.

7. Il commande au soleil, et il ne se lève pas ; il appose son sceau sur les astres.

8. C’est lui seul qui a tendu le ciel et qui marche sur la mer, comme sur un sol affermi.

9. Lui qui a créé les Pléiades, et l’étoile du soir, et Arcture, et les constellations du Midi.

10. Il a fait une multitude de merveilles grandes, glorieuses et incompréhensibles.

11. S’il m’a dépassé, je ne l’ai point vu ; s’il a marché auprès de moi, je n’en ai rien su.

12. S’il prend, qui rendra [47] ? Qui osera lui dire : Que faites-vous ?

13. Il ne rappellera point sa colère [48] ; les monstres marins qui sont sous le ciel ont plié sous lui. écouté ; il le prie de ne point lui inspirer la crainte qui le trouble et l’empêche de démontrer son innocence.

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14. S’il m’écoutait ; s’il voulait mes paroles,

15. Quand même je serais juste, je n’aurais pas le dessus ; j’implorerais sa justice [49].

16. Et si je l’avais invoqué et qu’il m’exauçât, je ne pourrais croire qu’il eût entendu ma voix [50]..

17. Oh ! qu’il ne me broie pas en un tourbillon ; mais il m’a fait une multitude de plaies sans cause [51].

18. Il ne me laisse point reprendre haleine ; mais il me remplit d’amertume.

19. Et il prévaut par la force. Qui donc résisterait à son jugement ?

20. Quand même je serais juste, ma bouche me reprocherait des fautes [52], et si je suis irréprochable, je serai encore montré mauvais.

21. Car si j’ai péché, je n’en ai pas conscience, et néanmoins la vie m’est arrachée.

22. Voilà pourquoi j’ai dit : La colère divine [53] fait périr le parfait et le violent [54].

23. Les méchants meurent d’une manière funeste ; mais les justes sont tournés en dérision Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>. Et si ce n’est lui, qui est-ce donc ?</ref>.

24. Ils sont livrés aux mains des pervers ; et le Sei

25. Ma vie est plus rapide qu’un coursier ; mes jours ont fui, et ils n’ont pas vu le bien [55].

26. Les navires laissent-ils une trace, ou l’aigle qui vole et cherche sa proie ?

27. Si je me dis : Je cesserai de parler, et, courbant la tête, je me bornerai à gémir ;

28. Voilà que je tremble de tous mes membres ; car je sais que vous ne me jugez point innocent.

29. Puisque je suis réputé un impie, pourquoi donc ne suis-je pas mort [56] ?

30. Lors même que je me serais lavé avec de la neige et que je me serais purifié avec des mains pures,

31. Vous m’avez plongé tout entier dans la fange, et ma robe m’est en abomination [57].

32. Car vous n’êtes point comme moi un homme, avec qui je puisse contester et comparaître en justice [58].

33. Que n’existe-t-il entre nous un médiateur, un censeur, qui écoute la cause entre vous et moi !

34. Détournez de moi votre verge ; que l’effroi qu’elle m’inspire ne me trouble plus.

35. Et je ne craindrai plus, mais je parlerai ; car je ne sais plus où j’en suis ! il, je suis un pécheur ; je ne suis point pur devant Dieu.

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CHAPITRE X

1. Fatigué en mon âme [59], gémissant, je laisserai à mon sujet exhaler mes paroles, je parlerai dans l’amertume de mon âme.

2. Et je dirai au Seigneur : Ne me traitez pas en impie ; pourquoi m’avez-vous jugé de la sorte ?

3. Est-il bien à vous de me traiter en coupable ? Vous avez méconnu [60] l’œuvre de vos mains, vous avez adhéré au conseil des méchants.

4. Est-ce que vous voyez comme voit un mortel ? regardez-vous comme regarde un homme ?

5. Votre vie est-elle la vie humaine ; vos années sontelles les années d’un homme,

6. Pour que vous ayez examiné mes iniquités, et que vous ayez scruté mes méfaits [61] ?

7. Vous saviez que je n’avais pas commis l’impiété ; mais quel est celui qui peut me tirer de vos mains Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.</ref></ref> ?

8. Elles m’ont pétri et créé ; puis vous avez changé de sentiment et vous m’avez frappé Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.</ref>.

9. Souvenez-vous que vous m’avez fait d’argile, et que vous me rendrez à la terre.

10. Ne m’avez-vous point trait comme du lait, puis caillé comme du fromage ? L’ouvrier aime son œuvre, et vous semblez vouloir détruire la vôtre.

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11. Ensuite vous m’avez revêtu de chair et de peau ; vous avez ajusté en moi mes os et mes nerfs.

12. Vous m’avez donné la vie et votre miséricorde ; votre visite m’a conservé le souffle.

13. Quoique vous cachiez en vous ces choses [62], je sais que vous pouvez tout, que rien ne vous est impossible [63].

14. Si je pèche vous me gardez [64], et vous ne m’innocenterez point.

15. Si j’ai mal agi, malheur à moi ; et si je me sens juste je ne puis néanmoins lever la tête, tant je suis rempli d’humiliation.

16. Je suis saisi comme par un lion dévorant ; vous changez plusieurs fois à mon égard, et me perdez cruellement.

17. En renouvelant l’examen [65] que j’ai déjà subi, vous m’avez traité avec grande colère, et m’avez envoyé bien des épreuves.

18. Pourquoi m’avoir tiré des entrailles de ma mère ? Pourquoi ne suis-je pas mort afin qu’œil ne me vît,

19. Et que je fusse comme si je n’eusse été ? Pourquoi ne suis-je point allé du ventre de ma mère au tombeau ?

20. Le temps de ma vie n’est-il pas court ? laissez-moi reposer un moment,

21. Avant que j’aille au lieu d’où je ne reviendrai plus Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.</ref>, dans la terre sombre et ténébreuse,

22. Dans la terre des ténèbres éternelles, où il n’y a

CHAPITRE XI

1. Or Sophar [66] le Minéen, répondant, dit :

2. Celui qui parle tant, à son tour écoutera. Est-ce que le beau parleur s’imagine être juste ? S’il en était ainsi, heureux le fils de la femme qui vit peu de jours !

3. Ne te répands pas en longs discours quand nul n’est là pour te contredire [67].

4. Surtout ne dis pas Je suis pur en mes œuvres ; je suis irréprochable devant Lui [68].

5. Car, comment le Seigneur répondrait-il et ouvrirait-il ses lèvres devant toi ?

6. Ensuite Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.</ref> il te fera connaître la vertu de la sagesse qui te sera alors doublement dévoilée [69] ; tu reconnaîtras alors que le Seigneur t’a rétribué justement selon tes péchés.

7. Découvriras-tu les traces du Seigneur ? es-tu allé jusqu’aux dernières limites de ce que le Tout-Puissant a créé ?

8. Le ciel est haut ; que feras-tu ? Est-il rien de plus profond que les choses de l’enfer ? qu’en sais-tu [70] ? accrue par la crainte de la damnation éternelle, ainsi qu’il est arrivé à plusieurs saints. L’absence de la lumière divine ou la privation de Dieu est la cause principale des souffrances des réprouvés.

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9. Ou de plus grand que la dimension de la terre, et l’étendue de la mer [71] ?

10. S’il lui plaît de bouleverser toutes ces choses, qui lui dira : Qu’avez-vous fait ?

11. Seul il connaît les œuvres des déréglés ; s’il voit des méfaits, il ne feindra pas de n’en rien savoir.

12. L’homme nage au hasard dans ses raisonnements ; le mortel, né de la femme, est comme l’âne dans le désert [72].

13. Si tu purifies ton cœur, si tu élèves tes mains vers Dieu ;

14. Si tes mains étant chargées de quelque iniquité, tu te hâtes de la rejeter au loin, et si l’injustice ne séjourne point en ta demeure :

15. Alors ton visage brillera comme une onde pure, tu te dépouilleras de ta souillure, et tu ne sentiras plus de crainte [73].

16. Tu oublieras tes douleurs ; comme une vague qui passe, tu n’auras plus d’effroi.

17. Ta prière ressemblera à l’étoile qui annonce l’aurore [74] ; ta vie se lèvera au Midi [75].

18. Tu seras plein de confiance, parce que l’espérance ne t’aura pas abandonné ; de tes soucis, de tes peines naîtra la paix.

19. Tu jouiras du repos et n’auras plus d’ennemis ; une foule d’hommes reviendront te prier.

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20. Cependant le salut délaissera les impies ; leur espérance sera leur perte [76], et leurs yeux fondront en larmes.

CHAPITRE XII

1. Et Job, reprenant, dit [77] :

2. Après tout, vous êtes des hommes ; est-ce qu’avec vous la sagesse périra ?

3. J’ai comme vous un cœur.

4. Oui, un homme juste et irréprochable a été livré à la raillerie [78].

5. Au temps marqué il devait périr par des mains étrangères, et voir sa maison pillée par des méchants ; toutefois que personne ne croie, ayant fait le mal, être innocenté [79].

6. Tous ceux qui irritent le Seigneur ne devaient pas être recherchés.

7. Interroge les bêtes des champs, et elles te parleront ; questionne les oiseaux du ciel, et ils t’instruiront.

8. Raconte tout à la terre, et elle te répondra ; les poissons de la mer aussi s’expliqueront avec toi [80].

9. Qui donc ne voit en tous les êtres que la main du Seigneur les a créés ?

10. N’a-t-il pas en sa main la vie de tout ce qui existe, et le souffle de tout homme ?

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11. L’oreille discerne les paroles ; le gosier goûte les aliments.

12. La sagesse est au grand âge, et la science est le fruit d’une longue vie.

13. Toute force, toute sagesse sont avec Dieu ; lui seul a l’intelligence et le conseil.

14. S’il a démoli, qui rebâtira ? S’il a enfermé les hommes, qui ouvrira ?

15. S’il retient les eaux, il dessèche la terre ; s’il les laisse partir, il la bouleverse et la ruine.

16. A lui la puissance et la force, à lui la science et l’intelligence.

17. C’est lui qui conduit en captivité les conseillers des peuples et qui trouble l’esprit des juges de la terre.

18. Il assied les rois sur leurs trônes ; il ceint leurs reins du baudrier.

19. Il fait les prêtres captifs ; il renverse les grands de la terre [81].

20. I change les lèvres des fidèles [82] ; il pénètre la science des anciens.

21. Il répand la honte sur les chefs ; il guérit les humbles [83].

« Il a renversé les puissants de son trône et il a exalté les humbles. »

(Luc, 1, 52.)

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22. Il dévoile l’abîme des ténèbres, et il amène à la lumière l’ombre de la mort [84] ?

23. Il égare les nations, il les détruit ; il abat les peuples ou il les relève [85].

24. Il change le cœur des sages de la terre ; il les fait errer en un chemin qu’ils ne connaissaient pas, disant :

25. Qu’ils marchent à tâtons dans les ténèbres ; qu’il n’y ait pas pour eux de lumière ; qu’ils soient incertains comme un homme ivre.

CHAPITRE XIII

1. Voilà [86] ce que mon œil a vu, et ce qu’a entendu mon oreille.

2. Tout ce que vous savez, je le sais, et non plus que vous je ne manque d’intelligence.

3. Je parlerai donc au Seigneur ; j’entrerai en discussion avec lui s’il ne s’y oppose pas [87].

4. Vous êtes des médecins iniques, et vous êtes tous des fauteurs de maux [88].

5. Que ne gardez-vous le silence, pour attirer en vous la sagesse [89] !

6. Écoutez les reproches de ma bouche, recueillez le jugement que prononcent mes lèvres.

7. N’est-ce pas devant le Seigneur que vous avez dis Dieu, que je veux parler, afin d’apprendre de lui la cause de mes souffrances, car il est sagesse et amour.

8. Est-ce que vous cédez à la crainte, et voulez-vous être juges de sa cause [90] ?

9. C’est bien, qu’il vous scrute ; car si, en tout ce que vous faites, vous avez de la partialité pour lui,

10. Il ne vous en reprendra pas moins. Et si en secret vous avez fait acception de sa personne [91],

11. Est-ce que son tourbillon ne vous enlèvera pas ? L’épouvante qu’il répand tombera sur vous.

12. Votre gloire s’en ira (elatio vestra) comme de la cendre ; votre corps sera comme de la boue.

13. Taisez-vous, afin que je parle et que j’apaise la colère,

14. Qui me fait prendre ma chair entre mes dents, et mettre mon âme dans ma main [92].

15. Quand même le Tout-Puissant m’écraserait, puisqu’il a commencé, je ne laisserais pas de parler, et de m’expliquer avec lui.

16. Et ce sera mon salut [93] ; car devant Dieu la fraude n’

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a point accès.

17. Écoutez, écoutez mes paroles ; car je vous annoncerai la vérité, à vous qui me prêtez l’oreille.

18. Me voici tout près de mon jugement [94], et je sais que je serai reconnu juste.

19. Car, quel est celui qui comparaîtra avec moi devant le juge, pour que maintenant je me taise et que je déserte ma cause ?

20. Accordez-moi deux choses ; alors, ô mon Dieu, je ne me cacherai point devant vous [95].

21. Détournez de moi votre main, et que la crainte de vous ne m’épouvante pas [96].

22. Ensuite, appelez-moi, et j’obéirai ; parlez-moi, et je vous répondrai.

23. Combien ai-je de péchés et de déréglements ? Apprenez-moi quels ils sont [97].

24. D’où vient que vous vous cachez de moi, et que vous me croyez votre ennemi [98] ?

25. Avez-vous peur d’une feuille emportée par le vent ? ou vous attaquerez-vous à la paille qu’un souffle emporte à moi ?

26. Et vous avez écrit contre moi de durs arrêts, et vous m’avez imputé les péchés de ma jeunesse [99].

27. Vous avez mis mes pieds en des entraves [100], vous mais si je le suis, montrez-le.

28. Moi qui suis déjà comme une vieille outre ou comme un vêtement mangé des vers.

CHAPITRE XIV

1. L’homme [101], né de la femme, vit peu, et il est plein de passions violentes.

2. Il tombe comme une fleur qui s’est épanouie ; il passe comme une ombre, et il ne s’arrête jamais.

3. Et c’est de lui que vous exigez raison, lui faites entrer en jugement devant vous. que vous

4. Qui sera exempt de toute souillure ? Personne,

5. Sa vie sur la terre n’eût- elle duré qu’un jour [102]. Vous avez supputé le nombre de ses mois ; vous avez fixé le terme, nul ne le dépasse.

6. Détournez-vous de lui afin qu’il se repose, et qu’il se complaise en sa vie comme le travailleur à gages [103].

7. L’arbre lui-même a l’espérance ; même si on l’abat, il repoussera encore, et il ne manquera pas de rejetons [104].

8. Si sa racine a vieilli en terre, si elle a péri au milieu des pierres,

9. La fraîcheur de l’eau ranimera le tronc, et il portera des fruits, comme un plant nouveau. é u est

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[105]

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. fixé u'il ). on

de mi rtera de ne ici sa s’excuace est mplaît, vail. rapport

10. Mais l’homme meurt, et il disparaît ; le mortel tombe, et il n’est plus.

11. La mer en son temps diminue ; le fleuve désolé se dessèche [106].

12. L’homme, une fois couché, ne se relèvera pas, jusqu’à ce que le ciel se dissolve [107] ; les morts ne sortiront point auparavant de leur sommeil.

13. Puissiez-vous me regarder dans les enfers, et me cacher jusqu’à ce que votre courroux s’apaise, me marquer le temps où vous vous souviendrez de moi [108].

14. Car lorsque l’homme est mort, et lorsqu’il a rempli les jours de sa vie, il vivra ; j’attendrai jusqu’à ce que je renaisse [109].

15. Vous m’appellerez, et alors je vous obéirai ; ne rejetez donc pas les œuvres de mes mains.

16. Vous avez compté mes œuvres, et nulle de mes fautes ne vous est échappée.

17. Vous avez scellé mes péchés dans un sac ; et ceux que j’ai faits comme malgré moi, vous les avez marqués Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.</ref>.

18. Mais les monts s’écroulent, les roches s’arrachent de leurs bases ;

19. Les eaux usent la pierre, les ondes couvrent les

20. Hébг., I, H. Арос., XXI,

1. C’est une prophétie de la résurrection. On voit ici un exemple des traditions de la révélation primitive chez les peuples les plus anciens. ce dogme.

20. Vous l’avez poussé dans la mort, et il est parti ; vous avez tourné vers lui votre visage, et vous l’avez congédié.

21. Des fils nombreux sont issus de lui, il n’en sait rien ; sa postérité n’est pas nombreuse, il l’ignore [110].

22. Mais ses chairs ont connu la souffrance, et son âme a été affligée [111].

CHAPITRE XV

1. Et Éliphaz [112] le Thémanite, répondant, dit :

2. Est-ce que le sage répond par des paroles en l’air ; remplissant son cœur d’amertume ?

3. Exhale-t-il des plaintes inconvenantes et des discours inutiles ?

4. N’as-tu pas répudié toute crainte Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.</ref> pour tenir un tel langage devant le Seigneur ?

5. Tu es coupable en ces paroles de ta bouche ; tu n’as point apprécié celles des hommes capables. de l’homme. Tout fléchit à la longue, même les rochers et les montagnes. Les eaux finissent par couvrir les plus hautes cimes et les tribulations par submerger la patience de l’homme. Si les rochers sont renversés, est-il étonnant que l’homme perde quelquefois la patience dans les grandes épreuves auxquelles vous le soumettez ? Il ne peut soutenir la tempête sans votre secours. (S. Aug.)

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6. C’est ta bouche que j’accuse et non moi ; tes lèvres contre toi porteront témoignage.

7. Quoi donc ! es-tu le premier homme qui ait existé ? As-tu été formé avant les montagnes [113] ?

8. As-tu entendu les décrets du Seigneur ? Dieu s’est-il servi de toi comme d’un conseiller ? la sagesse s’est-elle réfugiée en toi ?

9. Que sais-tu que nous ne sachions ? que comprendstu que nous ne comprenions ?

10. Et chez nous aussi il est des vieillards, des anciens plus chargés de jours que ne le fut ton père.

11. Tu as été puni faiblement pour tes péchés ; et tes paroles dépassent toute mesure.

12. Qu’a donc osé ton cœur, et quelle audace ont tes yeux,

13. Pour que tu aies fait éclater ta colère devant le Seigneur, et laissé de telles paroles sortir de ta bouche ?

14. Qui donc, étant mortel, sera irréprochable ? Qui donc, étant né de la femme, sera démontré comme juste ?

15. Puisque Dieu ne trouve pas la perfection en ses saints [114], et que devant lui le ciel n’est pas pur,

16. Souffre donc qu’il considère comme impur et abominable l’homme qui boit l’iniquité à pleine coupe.

17. Je vais te dire, écoute-moi, je vais te révéler ce que j’ai vu,

18. Ce que rapportent les sages après l’avoir appris de leurs pères,

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19. Les sages à qui seuls la terre a été donnée, et que jamais étranger n’a supplantés [115].

20. Les jours de l’impie se passent dans l’inquiétude ; les années du puissant de la terre sont comptées.

21. La terreur est dans ses oreilles, et lorsqu’il croit jouir d’un moment de paix, sa catastrophe est prochaine.

22. Qu’il ne s’imagine pas revenir des ténèbres [116] ; car il est déjà livré au glaive.

23. Il est réservé à rassasier des vautours ; il n’ignore pas en lui-même qu’il attend sa chute [117] ; le sombre jour l’emportera.

24. L’angoisse et la tribulation vont l’abattre, comme un chef de guerre qui tombe au premier rang.

25. Car il a porté la main contre le Tout-Puissant, il a levé la tête avec orgueil devant le Seigneur.

26. Il a couru sur Dieu plein d’arrogance, tendant le dos de son épais bouclier [118].

27. La graisse gonflait son visage, la graisse pendait sur ses cuisses.

28. Puisse-t-il passer la nuit en des villes désertes, et loger en des demeures inhabitées [119] ! Que d’autres emportent ce que les siens auront préparé !

29. Il n’augmentera pas sa richesse ; sa substance ne se conservera pas ; elle ne projettera plus d’ombre sur la terre.

30. Il n’échappera point aux ténèbres ; le vent flétrira ses bourgeons, et sa fleur tombera.

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31. Qu’il ne croie pas subsister, il aboutira à des choses vaines [120].

32. Sa moisson sera détruite avant la maturité ; ses rameaux ne verdiront pas.

33. Qu’il soit cueilli avant le temps comme un raisin vert ; qu’il tombe comme une fleur d’olivier.

34. Car la mort est le témoignage de l’impie [121], et le feu brûlera les demeures de celui qui se laisse gagner par des présents.

35. Il ne concevra que des douleurs, il n’enfantera que mensonges, et le fruit de ses entrailles sera la fraude.

CHAPITRE XVI

1. Et Job [122], répondant, dit :

2. J’ai entendu bien des choses semblables ; vous êtes tous de tristes consolateurs.

3. Quoi donc ! y a-t-il un frein aux paroles en l’air ? est-il bien difficile de répondre ainsi [123] ?

4. Et moi aussi je discourrais comme vous, si votre âme était mise à la place de la mienne.

5. Je pourrais vous insulter en paroles, et secouer comme vous la tête Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> ?</ref>.

6. Puisse la force de ma bouche ne pas défaillir, et je n’épargnerais point le mouvement de mes lèvres.

7. Mais si je parle, ne sentirais - je plus les douleurs

8. Maintenant elle m’a rompu, elle m’a ôté tout sentiment, elle m’a réduit en pourriture ; ô plaie, tu m’as garrotté [124] !

9. Elle a porté témoignage et s’est élevée contre moi, la menteuse [125].

10. Dans sa colère, mon ennemi m’a renversé ; il a grincé des dents contre moi [126] ; les traits de ses pirates Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> ?</ref> m’ont atteint.

11. Il a dardé sur moi les rayons de ses yeux, il m’a frappé aux genoux avec des pointes aiguisées ; ils m’ont assaillis tous à la fois.

12. Le Seigneur m’a livré à des mains iniques, il m’a jeté au milieu des impies.

13. Je vivais en paix, et il m’a déchiré ; il m’a pris par les cheveux et il me les a arrachés ; il m’a planté devant lui comme un but [127].

14. Des archers m’ont entouré, et, de leur fer, ils m’ont percé les flancs, ils ont fait couler mon fiel jusqu’à terre [128].

15. Ils m’ont abattu, me faisant faire chute sur chute ; les puissants ont couru contre moi.

16. Ils ont cousu un cilice sur ma peau ; ma force a été éteinte sur la terre. Eliphaz, tantôt à ses ennemis en général : de là vient qu’il emploie tantôt le singulier, tantôt le pluriel. ? as i, 1 a [129] m’a ont

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m’a = par vant ils qu’à ute ; ce a e pour ne re ent, la eu de le tantôt à ie tantôt l de Job

17. Ma poitrine est brûlante, tant j’ai pleuré, et j’ai sur les paupières une ombre [130].

18. Et cependant mes mains n’étaient chargées d’aucune iniquité, et ma prière était pure.

19. Terre, ne couvre point le sang de ma chair, de sorte qu’il n’y ait plus d’espace pour mes cris [131].

20. Et maintenant voilà que mon témoin est dans le ciel ; le confident de mes pensées est au plus haut des cieux [132].

21. Puisse ma prière arriver au Seigneur ; puissent mes yeux pleurer devant lui.

22. Puisse l’homme plaider devant le Seigneur, comme le fils de l’homme plaide avec son voisin [133].

23. Car mes années peu nombreuses s’en vont, et je m’avance par un chemin où je ne reviendrai plus.

CHAPITRE XVII

1. Je meurs tourmenté par l’esprit mauvais ; j’aspire à la tombe et je n’y arrive pas.

2. Je prie dans mon affliction, et qu’ai-je fait ? Et des étrangers m’ont enlevé mes richesses.

3. Quel est cet homme [134] ? et qu’il soit enchaîné par ma main.

4. Car vous avez, Seigneur, rendu leur cœur inaccessible à la prudence ; aussi ne les glorifiez-vous point.

5. Ils annonceront leurs châtiments à leurs amis, et leurs yeux se fondront sur le sort de leurs enfants. [[merged small][ocr errors][merged sm

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6. Mais moi, Seigneur, vous m’avez rendu la fable des nations ; je suis devenu leur risée.

7. La douleur alors a séché mes yeux ; j’ai été vivement affligé de toutes parts.

8. Les hommes droits ont été stupéfaits de cela ; faites donc que le juste l’emporte enfin sur le méchant.

9. Que le fidèle persévère dans sa voie, que l’homme dont les mains sont pures prenne courage [135].

10. Et vous tous [136], approchez, écoutez-moi ; je ne trouve point en vous la vérité.

11. J’ai passé mes journées à trembler, à gémir, et toutes les fibres de mon cœur ont été déchirées.

12. La nuit pour moi est devenue le jour ; et la lumière qui s’approche me semble ténèbres [137].

13. Tout ce que j’ai à attendre c’est la terre pour demeure ; ma couche est déjà étendue dans les ténèbres.

14. J’ai appelé le trépas mon père ; ma mère et ma sœur, c’est la pourriture [138].

15. Où donc est désormais mon espérance ? Quels sont les biens que je verrai ?

16. Est-ce que mon espoir et mes biens descendront avec moi sous la terre ? Est- ce que nous irons placés ensemble dans le sépulcre [139] ?

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CHAPITRE XVIII

1. Et Baldad [140] le Sauchite, répondant, dit :

2. Quand donc cesseras-tu ? Contiens-toi, afin que nous parlions aussi :

3. Pourquoi devant toi sommes des quadrupèdes ? nous muets comme

4. La colère t’emporte : eh quoi ! si tu meurs, la terre sous le ciel sera-t-elle inhabitée, et les montagnes s’écrou leront-elles jusqu’à la base [141] ?

5. La lumière des impies s’éteindra ; leur flamme ne resplendira pas [142].

6. La lumière est ténèbres en la demeure de l’impie ; la lampe qui l’éclaire s’éteindra.

7. Que les petits s’emparent de ses richesses ; que ses conseils soient dissipés.

8. Son pied s’est pris dans un piége ; puisse le filet l’envelopper tout entier.

9. Que des rets tombent sur lui : Dieu fortifiera ceux qui ont soif de sa destruction.

10. Le lacs était caché en terre ; le nœud où il devait se prendre était dans le chemin.

11. Que les douleurs l’investissent et le perdent ; que des ennemis l’entourent en foule,

12. Lui faisant sentir les horreurs de la famine ; une chute éclatante lui a été réservée.

13. Que les doigts de ses pieds soient rongés, la mort dévorera sa beauté.

14. Que la santé soit bannie de sa demeure 

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15. Qu’elle habite sous sa tente pendant la nuit ; qu’un feu de soufre pleuve sur sa belle demeure.

16. Au plus profond de la terre, ses racines seront desséchées, et ses fruits tomberont [143].

17. Que tout souvenir de lui périsse sur la terre, et il ne lui restera plus de nom au dehors.

18. Qu’il soit chassé de la lumière dans les ténèbres.

19. Il ne sera pas nommé parmi son peuple, et sa famille ne lui survivra pas sous la voûte du ciel.

20. Les étrangers vivront de ses biens ; les derniers qui l’ont vu ont gémi, les premiers l’avaient admiré.

21. Telles sont les demeures du criminel ; tel est le lieu de ceux qui ne connaissent point le Seigneur [144].

CHAPITRE XIX

1. Et [145] Job, reprenant, dit :

2. Jusqu’à quand fatiguerez-vous mon âme, et me tuerez-vous par vos discours ? Sachez seulement que c’est le Seigneur qui m’a traité de la sorte.

3. Vous parlez contre moi, et vous n’avez point honte de m’opprimer.

4. J’ai véritablement erré, soit ; l’erreur réside avec moi ; j’aurais dit ce qui n’est pas à dire ; ma parole s’égare et n’est pas de saison.

5. Cessez, car vous vous dressez contre moi ; vous m’insultez par vos reproches. vous n’avez donc pas à vous plaindre. éprouvés. (S. Grégoire.)

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6. Apprenez cependant que c’est le Seigneur qui m’a frappé [146], et qu’il a élevé contre moi des retranchements.

7. Voilà que je me ris de vos injures, je me tairai ; car lors même que j’aurais crié, je n’obtiendrais pas de jugement.

8. Mais je suis entouré de murailles que je ne puis renverser, et le Seigneur a mis l’obscurité devant moi [147].

9. Il m’a dépouillé de ma gloire ; il a ôté la couronne que j’avais sur la tête.

10. Il m’a tiraillé dans tous les sens, et j’ai succombé ; il a abattu, comme un arbre, toute mon espérance.

11. Il a déployé contre moi une colère terrible ; il m’a considéré comme un ennemi.

12. Ses épreuves m’ont assailli toutes ensemble ; elles se sont placées en embuscade sur toutes mes voies.

13. Mes frères se sont éloignés, ils ont reconnu des étrangers plutôt que moi ; mes amis n’ont eu aucune compassion.

14. Mes plus proches m’ont laissé sans soins, et ceux qui savaient mon nom m’ont oublié.

15. Pour mes familiers mêmes et les servantes de ma maison, je suis un étranger.

16. J’ai appelé mon serviteur, et il n’est point venu ; ma bouche suppliait ;

17. J’ai imploré ma femme, j’ai demandé les fils de mes concubines [148] en les flattant :

18. Ils m’ont répudié pour toujours ; lorsque je me relève, ils parlent c

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ontre moi.

19. Ceux qui m’ont vu m’ont eu en horreur ; ceux que j’avais aimés se sont déclarés mes ennemis.

20. Mes chairs sous ma peau pourrissent ; mes os sont comme entre des dents qui les rongent.

21. Ayez pitié de moi, ô mes amis, car c’est la main du Seigneur qui m’a touché [149].

22. Pourquoi me poursuivez-vous comme fait le Seigneur ; n’êtes-vous pas rassasiés de ma chair [150] ?

23. Qui donc écrirà mes paroles pour les déposer en un livre impérissable ?

24. Qui les gravera avec un burin sur le plomb ou sur la pierre [151] ?

25. Car je sais qu’il est éternel Celui qui doit être mon libérateur Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> Celui qui doit me délivrer, me délier sur la terre, faire résoudre en terre ce corps de mort qui me retient captif.</ref> sur cette terre [152],

26. Et faire revivre ma peau qui éprouvera ces choses [153] ; car c’est le Seigneur qui a disposé pour moi toutes ces choses [154]

27. Dont j’ai conscience en moi-même, que mon œil a cause de leur obscurité, traduits de diverses manières dès les temps les plus anciens. Quoiqu’un peu différente de la Vulgate, la version des Septante confirme, elle aussi, l’interprétation favorable au dogme de la résurrection.

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vues, et non l’œil d’un autre [155], et qui déjà sont accomplies en mon sein [156].

28. Et si vous demandez : Que dirons-nous contre lui ? quel sujet de discours trouverons-nous en sa personne [157] ?

29. Prenez garde, vous aussi, à ce qui est caché [158] ; car la colère tombera sur les méchants, et alors ils verront où est leur matière [159].

CHAPITRE XX

1. Et [160] Sophar le Minéen, répondant, dit :

2. Je ne croyais pas que tu répliquerais de la sorte ; et vous, vous n’avez pas plus que moi le don d’intelligence [161].

3. J’écouterai la doctrine par laquelle on prétend me confondre [162] ; et l’esprit d’intelligence répondra pour moi [163].

4. Ne sais-tu pas dès longtemps ces choses, depuis que l’homme a été établi sur la terre ? à mon tour.

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5. Joie des méchants, chute éclatante ; plaisirs des pervers, ruine.

6. Lors même que les présents de l’impie monteraient jusqu’au ciel, et que ses sacrifices atteindraient les nuées,

7. Au moment où il se croira le plus affermi, il périra enfin, et ceux qui le connaissaient diront : Où est-il ?

8. On ne le voit non plus qu’un songe évanoui, et il s’est envolé comme une vision nocturne.

9. L’œil a regardé, et il n’est plus là ; et le lieu qu’il habitait ne l’apercevra plus.

10. Que ses fils meurent sous les coups des petits, et que ses mains allument les douleurs qui le consumeront.

11. Ses os seront imprégnés des vices de sa jeunesse, qui dormiront avec lui dans la poussière [164].

12. Le mal est doux à sa bouche, il le cachera sous sa langue.

13. Il ne l’épargnera pas, et il ne le laissera pas perdre, et il le gardera au fond de son gosier [165].

14. Mais il ne pourra se porter secours à lui-même ; ce sera en ses entrailles du venin d’aspic [166].

15. Il vomira ses richesses injustement acquises ; et un ange l’expulsera de la maison où il les aura amassées.

16. Qu’il suce le fiel des dragons ; que la langue des serpents le fasse périr.

17. Qu’il ne voie plus de lait trait au pâturage ; qu’il ne mange ni beurre ni miel.

18. Il a travaillé en vain et sans profit pour les biens

19. Car il a brisé les demeures d’une multitude d’hommes puissants [167] ; il a ravagé leurs maisons et ne les a point rétablies [168].

20. Il n’y a point de sécurité en ses possessions ; il ne sera pas sauvé par les objets de sa convoitise.

21. Il ne restera rien de ses aliments, et ses biens ne fleuriront pas.

22. Lorsqu’il se croira comblé et rassasié, il se verra écrasé par toutes les misères qui fondront sur lui.

23. I importe comment il a rempli sa panse, Dieu fera tomber sur lui le poids de sa colère et des flots de douleurs.

24. Il n’échappera pas au fer et sera percé par une flèche d’airain.

25. Que le trait traverse son corps ; que des météores pleins d’horreurs se promènent en sa maison. Que les terreurs pèsent sur lui.

26. Que les ténèbres l’enveloppent toujours ; qu’une flamme le dévore [169] ; que l’étranger ruine sa demeure.

27. Que le ciel dévoile ses iniquités ; que la terre s’élève contre lui [170].

28. Que la perdition entraîne enfin après elle sa maison ; que le jour de la colère se lève sur lui.

29. Tel est le sort que le Seigneur réserve à l’impie ; telle est la part de richesses que lui donnera Celui qui voit tout.

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CHAPITRE XXI

1. Or [171] Job, reprenant, dit :

2. Écoutez, écoutez mes paroles, afin que de telles consolations ne me viennent plus de vous [172].

3. Supportez-moi, et je parlerai ; ensuite vous ne rirez plus de moi.

4. Quoi donc ! mon épreuve vient-elle de l’homme ? Comment retiendrai-je ma douleur [173] ?

5. Lorsque vous m’aurez examiné à fond, vous serez ébahis, et de vos mains vous vous couvrirez les joues [174].

6. Car, si je recueille mes souvenirs, je n’ai eu que zèle pur, et les douleurs affligent mes chairs.

7. Pourquoi les impies vivent-ils et vieillissent-ils au sein de la richesse [175] ?

8. Leur famille est nombreuse au gré de leurs désirs ; ils ont leurs enfants sous les yeux [176].

9. Leurs maisons prospèrent ; chez eux nulle crainte, car le fouet du Seigneur n’est point sur eux.

10. Pas d’avortement parmi leurs génisses ; leurs bêtes pleines portent sans mal. (S. Grég.)

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11. Eux-mêmes se perpétuent [177] comme des brebis qui se reproduisent sans fin ;

12. Leurs enfants dansent au son de la harpe et de la cythare, et ils se complaisent au chant des cantiques.

13. Leur vie s’écoule au milieu des biens ; puis ils se rendorment dans le repos du sépulcre.

14. Cependant ils ont dit au Seigneur : Détourne-toi de nous ; je ne veux point connaître tes voies [178]. Qu’est-ce donc que le Tout-Puissant,

15. Pour que nous le priions ? Quel profit aurons-nous à aller au-devant de lui [179] ?

16. Les mains pleines de richesses, le Seigneur, disent-ils, ne surveille pas les œuvres des impies.

17. Mais la lampe des impies s’éteint ; et des catastrophes tombent sur eux ; les douleurs leur sont envoyées par la colère de Dieu [180].

18. Ils seront alors comme de la paille qu’entraîne le vent, ou comme la poussière emportée par le tourbillon.

19. Que les richesses du méchant échappent à ses fils ; le Seigneur le rétribuera, et il saura pourquoi.

20. Que ses yeux voient sa propre immolation ; qu’il ne soit pas épargné par le Seigneur.

21. Car sa volonté mauvaise était avec lui dans sa maison ; et le nombre de ses mois a été tranché.

22. N’est-ce pas le Seigneur qui enseigne l’intelligence et la science ? n’est- ce pas lui qui juge les homicides ?

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23. Tel mourra dans la plénitude de sa force, complétement heureux et bien portant,

24. Les entrailles pleines de graisse, et regorgeant de moelle.

25. Un autre finit en l’amertume de son âme, n’ayant jamais rien mangé de bon [181].

26. Ils dorment ensemble sous la terre ; la pourriture les enveloppe.

27. Je sais votre hardiesse à m’accuser.

28. Ainsi vous demanderez : Où donc est la maison du chef ? Qu’est devenue la tente qui abritait des criminels ?

29. Interrogez les voyageurs, et ne faussez pas leurs témoignages [182].

30. Ils vous diront que le méchant est élevé pour sa perte, et qu’il sera entraîné le jour de la vengeance.

31. Qui donc montrera en face ses voies et ce qu’il a fait ? qui se chargera de les punir ?

32. On le portera au lieu de sépulture ; et il a veillé lui-même à la construction de sa tombe.

33. Les cailloux du torrent [183] ont été doux pour lui ; après lui tout le monde s’en ira [184], de même qu’une multitude innombrable l’a précédé.

34. Comment donc me consolez-vous en vain ? Car vous n’avez apporté aucun soulagement à mes maux [185].

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CHAPITRE XXII

1. Or [186] Éliphaz le Thémanite, reprenant, dit :

2. N’est-ce point le Seigneur qui enseigne l’intelligence et la science ?

3. Qu’importe au Seigneur si tu as été irréprochable en tes œuvres ? qu’a-t-il besoin de l’innocence de tes voies ?

4. Est-ce qu’il craindra tes reproches, et viendra avec toi au jugement [187] ?

5. Est-ce que ta méchanceté n’est pas immense ? est-ce que tes péchés ne sont pas innombrables ?

6. Tu as mal à propos exigé des gages de tes frères ; tu as enlevé le vêtement des nus.

7. Tu n’as point abreuvé d’eau ceux qui avaient soif ; et tu as ôté le morceau de pain à ceux qui avaient faim.

8. Tu as fait acception des personnes : tu as reçu les grands de la terre,.

9. Tu as renvoyé vides les veuves, orphelins. tu as maltraité les

10. Voilà pourquoi des filets t’ont enveloppé, et une guerre imprévue s’est attaquée à toi.

11. Ta lumière s’est changée en ténèbres, et, tandis que tu étais endormi, l’eau t’a submergé.

12. Celui qui réside au plus haut des cieux ne surveille-t-il plus ? n’a-t-il pas toujours humilié les superbes ?

13. Et tu avais dit : Que sait le Tout-Puissant ? est-ce qu’il peut juger ce qui est dans les ténèbres ?

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14. Une nuée le cache, et nul ne le verra, et il parcourt le cercle du ciel [188].

15. Tiendras-tu, toi aussi, la route antique, qu’ont suivie les faux justes

16. Qui ont été enlevés avant le temps ? Leur séjour est devenu un fleuve débordé [189].

17. Ils ont dit : Que nous fera le Seigneur ? et qu’est-ce que le Tout-Puissant fera tomber sur nous ?

18. Et c’est lui qui a comblé de biens leurs maisons ! Mais le conseil des méchants est loin de lui [190].

19. Les justes, en les voyant, ont ri ; l’innocent les a raillés Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> Il rendra ta position inexpugnable.</ref>.

20. Bientôt leur fortune sera évanouie, et le feu en dévorera les restes.

21. Sois donc courageux ; car, si tu patientes, tu recueilleras des fruits délicieux.

22. Reçois la loi de sa bouche ; fais entrer ses paroles en ton cœur.

23. Si tu te convertis, si tu t’humilies devant le Seigneur, et que tu chasses l’iniquité loin de ta mai son,

24. Ta maison sera fondée sur la pierre [191], et tes ruisseaux rouleront de l’or comme en Ophir.

25. Le Tout-Puissant sera ton auxiliaire contre tes ennemis, et te rendra pur comme l’argent qui a passé par le feu [192]. œuvres. Ce qui frappe dans ces temps si reculés, c’est la croyance à l’intervention surnaturelle de Dieu dans la vie humaine.

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26. Alors tu seras plein de confiance devant le Seigneur, et tu regarderas le ciel avec joie.

27. Lorsque tu le prieras, il t’exaucera, et il te donnera d’accomplir tes vœux [193].

28. 11 te réédifiera une demeure de justice [194], et la lumière luira sur tes voies.

29. Parce que tu te seras humilié et que tu diras : L’impie s’est enorgueilli [195]. Dieu sauvera celui dont les yeux sont humbles.

30. Il protégera l’innocent, et tu seras sauvé par la pureté de tes mains.

CHAPITRE XXIII

1. Et [196] Job, reprenant, dit : ocr errors

2. Je sais, moi, que je puis me justifier dans mes maux et que mes souffrances surpassent mes gémissements.

3. Qui pourrait me dire où je le trouverais ? j’irais jusqu’à Lui,

4. Je plaiderais ma cause, et ma bouche serait pleine de bonnes raisons.

5. Puissé-je apprendre les réponses qu’il me ferait ! puissé-je ouïr ce qu’il me dirait !

6. Je verrai s’il vient à moi avec sa force immense, et s’il me traite ou non selon ses menaces.

7. Car la vérité, les justes reproches procèdent de lui ; puisse-t-il faire triompher ma cause [197] ! ses commandements.

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8. Si je vais en avant, je me perds sans le trouver ; si je vais en arrière, je ne le vois point [198].

9. Il passe à gauche, et je ne le saisis pas ; il tourne à droite, et je ne le vois point.

10. Mais il connaît ma voie ; il m’a éprouvé comme on éprouve l’or.

11. Je cheminerai en ses commandements ; car j’ai gardé ses voies, et je ne m’en suis point écarté.

12. De ses commandements je n’en ai rien omis ; j’ai recueilli dans mon sein toutes ses paroles.

13. Et, puisqu’il m’a ainsi jugé, qui le contredira ? Ce qu’il a voulu, il l’a fait [199].

14. A cause de cela, j’ai été rempli de crainte à son sujet [200], et, repris, j’ai été plein de sollicitude pour lui obéir [201].

15. Et néanmoins je suis effrayé devant lui ; je le considère et je tremble.

16. Dieu m’a amolli le cœur [202], et le Tout-Puissant m’a troublé [203].

17. J’ignorais que les ténèbres dussent venir, et une nuit sombre s’est étendue devant moi pour me le cacher.

CHAPITRE XXIV

1. [204] Pourquoi les moments ont-ils été ignorés du Seigneur ?

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2. Quand les impies ont franchi la barrière pour ravir les troupeaux et les bergers [205],

3. Et ont emmené l’âne des orphelins ; ils ont pris pour gage l’âne de la veuve.

4. Ils ont fait dévier le faible de la voie de la justice ; tandis que les doux de la terre ensemble se sont cachés [206].

5. Ils se sont précipités comme des ânes dans un champ, débouchant du désert en leur ordre habituel. Ils aiment à donner leur pain aux jeunes hommes [207].

6. Ils ont moissonné avant la saison le champ qui ne leur appartenait pas. Le pauvre a cultivé les vignes des impies sans avoir aliment ni salaire.

7. Ceux-ci ont forcé des nus à passer des nuits sans vêtements ; ils leur ont ôté la couverture de leurs corps.

8. Ils les ont réduits à recevoir la pluie des montagnes, et, faute d’abri, à se réfugier dans les rochers.

9. Ils ont arraché l’orphelin à la mamelle ; ils ont humilié celui qui était tombé.

10. Ils ont injustement fait dormir les autres sans couverture ; ils ont pris aux affamés leur bouchée de pain.

11. Ils ont, les iniques, épié les voyageurs en des défilés ; ils n’ont point connu la voie de la justice.

12. Plusieurs ont été chassés de leurs villes et de leurs propres maisons ; l’âme des enfants a poussé de grands gémissements.

13. Pourquoi le Seigneur n’a-t-il point fait tomber sur eux son regard de vengeance ? Tandis que les impies étaient sur la terre, ils ont ignoré la sagesse, ils n’ont point connu les voies de la justice, ils n’ont pas suivi ses sentiers.

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14. Dieu connaît les œuvres de ceux qu’il a abandonnés aux ténèbres, et la nuit ils seront comme le voleur [208].

15. L’œil de l’adultère a guetté l’heure de l’obscurité, disant : Nul ne me soupçonnera ; et il s’est voilé le visage.

16. Dans les ténèbres il a percé les maisons ; le jour ils se sont enfermés, et ils ne connaissent point la lumière.

17. Car le matin est pour eux comme l’ombre de la mort ; et ils sentiront les frayeurs de l’ombre de la mort..

18. Ils fuient rapidement comme s’ils glissaient sur l’eau. Maudite soit leur part sur la terre.

19. Que leurs rejetons apparaissent desséchés sur le sol [209] ; car ils ont ravi la gerbe de l’orphelin.

20. Dieu, ensuite, s’est souvenu de leur péché ; ils se sont évanouis comme la vapeur de la rosée. Puissent - ils être rétribués selon leurs œuvres ! que tout homme inique soit brisé comme le bois pourri !

21. Car il n’a fait aucun bien à la femme stérile ; il n’a point eu compassion de la femme.

22. Il a renversé les faibles dans sa fureur ; c’est pourquoi, en se levant, il ne se tient point assuré de sa vie [210].

23. S’il tombe malade, qu’il n’espère point de guérison ; mais qu’il succombe au mal.

24. Car il a maltraité bien des gens en son orgueil ; il se flétrira donc comme la manne sous l’ardente chaleur, ou comme un épi tombé de sa tige.

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25. Qui donc pourra dire que j’ai menti, et qui réduira mes paroles à néant [211] ?

CHAPIRE XXV

1. Or [212] Baldad le Sauchite, reprenant, dit :

2. Que peut-on attendre, sinon des sujets de crainte, de la part de Celui qui fait tout au plus haut des cieux [213] ?

3. Que nul ne s’imagine que les pirates sont laissés tranquilles sur qui donc ses escadrons vengeurs ne s’abattront-ils pas [214] ?

4. Comment donc un mortel sera-t-il juste aux yeux du Seigneur ? Et quel fils de la femme sera pur devant lui ?

5. S’il le commande à la lune, elle cesse de luire ; et les étoiles ne sont point pures devant lui.

6. Combien moins l’homme qui n’est que pourriture, le fils de l’homme, ce vermisseau [215] !


2. A quoi t’adjoins-tu ? qui crois-tu devoir secourir ? n’est-ce pas celui dont la puissance est infinie, dont le bras est tout-puissant ?




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3. Qui veux-tu conseiller ? n’est-ce pas celui en qui est toute sagesse ? A qui offres-tu tes services ? n’est-ce pas à celui dont la force est immense ?

4. A qui adresses - tu tes paroles ? n’est-ce pas à celui de qui est sorti le souffle qui s’exhale de ton sein [216] ?

5. Est-ce que les géants enfanteront encore de dessous les eaux ainsi que leurs voisins [217] ?

6. L’enfer est nu devant les yeux du Seigneur, et la perdition n’a pas de voile [218].

7. Il a étendu le septentrion sur le vide ; il a suspendu la terre sur le néant [219].

8. Il enchaîne la pluie dans ses nuées, et les nuages cessent de se fendre sous lui.

9. C’est lui qui tient affermie la face de son trône qu’il voile de ses nuées [220].

10. Son commandement trace un cercle sur la surface des eaux, jusqu’à l’endroit où la lumière finit avec les ténèbres [221].

11. C’est lui qui a fondé les colonnes du ciel, et à ses reproches elles ont été saisies d’épouvante.

12. Sa force a calmé les flots, et sa science, le monstre marin [222].

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13. Les parvis mêmes du ciel le redoutent ; d’un seul mot il a tué le dragon apostat [223].

14. C’est là une partie de ses voies, et ce que nous avons ouï n’est qu’une goutte de sa parole ; mais la force de son tonnerre, lorsqu’il la fera entendre, qui pourra la supporter [224] ?

CHAPITRE XXVII

1. Et Job, ajoutant à ce préambule, dit [225] :

2. Vive le Seigneur qui m’a ainsi jugé, le Tout-Puissant qui a rempli mon âme d’amertume.

3. Aussi longtemps que je conserverai le souffle, que l’esprit qui vient de Dieu sera dans mes narines,

4. Mes lèvres ne laisseront échapper aucune parole déréglée, mon âme ne concevra aucune pensée inique.

5. Dieu me garde jusqu’à la mort de vous dire justes [226] ; je ne me dépouillerai point de mon innocence.

6. M’attachant à la justice, je ne la quitterai point ; car je n’ai pas conscience d’avoir fait rien de mal.

7. Aussi mes ennemis seront-ils renversés comme des impies ; et ceux qui s’élèvent contre moi périront comme des pervers [227].

8. Car quelle est l’espérance de l’impie qui persiste en son impiété ? Sera-t-il sauvé, lui aussi, en s’appuyant sur le Seigneur [228] ?

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9. Ou Dieu exaucera-t-il sa prière ? et, aux jours de l’adversité,

10. Aura-t-il quelque assurance devant lui, ou, s’il fait semblant de l’invoquer, sera-t-il écouté ?

11. Mais je vais vous apprendre ce qui est dans la main du Seigneur [229], quelle chose a le Tout-Puissant, je ne mentirai point.

12. Vous le savez bien tous ; vous accumulez vanité sur vanité [230].

13. Voici le partage que le Seigneur réserve aux impies ; voici l’héritage que les puissants de la terre recevront du Tout-Puissant.

14. Si leurs fils sont nombreux, ils périront par l’épée, ou, s’ils arrivent à âge d’hommes, ils seront des mendiants.

15. Ceux qui leur survivront périront comme eux ; nul n’aura pitié de leurs veuves.

16. Si l’impie recueille de l’argent comme des monceaux de terre, s’il amasse de l’or abondant comme l’argile,

17. Les justes se les approprieront ; les hommes sincères possèderont ses richesses.

18. Car sa maison aura disparu comme ce qui est mangé par la teigne, comme une toile d’araignée.

19. Il se sera couché riche, c’est fini pour lui ; il a ouvert les yeux, et déjà il n’est plus.

20. Les douleurs ont fondu sur lui comme un torrent, pendant la nuit il a été surpris par un sombre tourbillon.

21. Le vent brûlant [231] l’enlève, et il passe, et il le fait tourbillonner loin de sa place.

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22. Et il tombera sur lui, et il ne l’épargnera pas, quoi qu’il fasse pour échapper à sa violence.

23. A son sujet on battra des mains dans la ville qu’il habitait, et les sifflets pleuvront sur lui.

CHAPITRE XXVIII

1. Il y a des lieux où naît l’argent, d’autres où l’or est affiné [232].

2. Le fer se tire du sol, et l’airain est extrait de mines semblables à la pierre.

3. L’homme a mis un terme aux ténèbres ; il atteint les limites de toutes choses, et jusqu’à la pierre, ensevelie dans les ténèbres et l’ombre de la mort [233],

4. Jusqu’à ce torrent souterrain qui sépare de la terre, au delà duquel sont ceux qui, ayant oublié la voie de la justice, sont tombés et ont été rejetés du reste des mortels [234].

5. La terre d’où naissait le pain a été tourmentée comme par le feu [235].

6. Ses rochers sont le lieu où l’on trouve le saphir, et dans ses glèbes remuées se trouve l’or.

7. L’oiseau lui-même n’en a pas connu la route [236] ; l’œil du vautour ne l’a point aperçue.

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8. Les fils des superbes [237] n’y ont point cheminé ; le lion n’a point passé par elles.

9. L’homme a étendu sa main sur la pierre la plus dure, et il a bouleversé les montagnes de fond en comble.

10. Il a fendu les tourbillons des fleuves [238], et mon œil a vu tout ce qu’il y a de précieux.

11. L’homme a exploré le fond des fleuves, et il a mis au jour leurs entrailles.

12. Mais la sagesse où a-t-elle été trouvée [239] ? en quel lieu réside-t-elle ?

13. L’homme n’en sait pas le chemin, et on ne la trouve pas parmi les mortels.

14. L’abîme a dit : Elle n’est point en moi ; la mer a dit Elle n’est pas avec moi.

15. On ne l’obtiendra point au prix de trésors ; elle ne s’échange pas pour de l’argent.

16. On ne la mettra point dans la balance avec de l’or d’Ophir [240], des saphirs et des onyx.

17. Ni l’or ni le cristal ne la vaudront ; on ne l’échangera pas contre des vases d’or.

18. Auprès d’elle les choses éclatantes et hautes seront mises en oubli ; recherche la sagesse de préférence à ce que tu as de plus cher.

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19. On ne lui comparera pas la topaze de l’Éthiopie ; on ne la mettra pas dans la balance avec de l’or pur.

20. Où la sagesse a-t-elle été trouvée ? quel est le lieu où est l’intelligence ?

21. Elle est inconnue à tous les hommes ; elle est cachée aux oiseaux du ciel.

22. La perdition et la mort ont dit : Nous avons entendu parler de sa gloire [241].

23. Dieu seul connaît bien sa voie ; seul il sait le lieu où elle est.

24. Car il voit, lui, tout ce qui est sous le ciel ; il connaît toutes choses sur la terre,

25. Tout ce qu’il a créé, la force des vents, et la mesure des eaux.

26. Aux jours de la créature, après avoir tout considéré, il a tout compté ; et il a tracé une route aux ébranlements du tonnerre.

27. Alors il a vu la sagesse, et il l’a proclamée [242] ; la tenant en sa disposition, il en a sondé la profondeur [243].

28. Et il a dit à l’homme : La sagesse, c’est la piété ; et s’abtenir du mal, c’est la science Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> Regrets de Job sur ses temps de jeunesse et de gloire.</ref>.

CHAPITRE XXIX

1. Et [244] Job, ajoutant à ce qui précède, dit :

2. Qui me rendra les jours d’autrefois, les temps où Dieu me gardait ?

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3. Lorsque sa lampe brillait sur ma tête ; quand, à sa lumière, je marchais dans les ténèbres [245],

4. Lorsque j’étais chargé de biens, et affermi dans mes voies et que Dieu veillait sur ma maison.

5. Alors j’étais comblé de richesses, entouré de mes enfants.

9

6. Alors mes sentiers ruisselaient de beurre, et mes collines de lait.

7. Alors j’entrais dès l’aurore en la ville ; un siége m’était porté dans la rue.

8. Les jeunes gens qui m’apercevaient se cachaient [246] ; et tous les anciens restaient debout.

9. Et les riches cessaient de parler, et ils se mettaient un doigt sur la bouche.

10. Attentifs à mes paroles, ils me félicitaient ; puis leur langue était comme collée à leur gosier [247].

11. L’oreille qui avait ouï me béatifiait ; l’œil qui m’avait vu se baissait devant moi.

12. Car j’avais délivré le pauvre des mains du puissant ; j’avais protégé l’orphelin sans appui [248].

13. Les bénédictions des abandonnés venaient sur moi, et la bouche de la veuve me bénissait.

14. Je m’étais revêtu de justice ; je m’étais enveloppé d’équité, comme d’un manteau double.

15. J’étais l’œil de l’aveugle, le pied du boiteux.

16. J’étais le père des faibles ; j’examinais des causes que je ne connaissais pas Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.

20. Ma gloire sera toujours nouvelle, et mon arc se fortifiera dans ma main.

21. Ceux qui m’avaient entendu se taisaient après mon avis.

22. Ils n’ajoutaient rien à mes paroles, et ils se réjouissaient quand je leur avais parlé.

23. Comme le cèdre altéré attend la pluie, de même ils attendaient mes discours.

24. Lorsque je riais avec eux, ils n’y pouvaient croire, et l’éclat de mon visage n’en était pas amoindri.

25. Je dirigeais leur voie, et m’asseyais en prince au milieu d’eux ; j’habitais comme un roi au milieu de ses gardes, à la manière d’un consolateur [249].

CHAPITRE XXX

1. Maintenant [250] les plus chétifs me raillent ; maintenant à leur tour ils me réprimandent ces gens dont je méprisais les pères, ne les estimant pas dignes d’être avec les chiens de mes troupeaux.

2. Qu’était pour moi la force de leurs mains ? l’aisance avait fui loin d’eux.

3. Race stérile, indigente et affamée ; à peine échappée de la détresse, du désert ou des angoisses ;

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4. Qui se jetait sur les herbes des vallées, dont l’herbe des pauvres était la nourriture abjecte, dénuée de tout ce qui est bon, et rongeant les racines des arbres, tant leur faim était grande.

5. Ils se sont élevés contre moi, les larrons,

6. Dont la demeure était dans les cavernes des rochers ;

7. Dont les cris se mêlaient aux échos agrestes [251], et qui vivaient près des vignes sauvages.

8. Fils d’insensés, d’êtres dégradés, dont le nom et l’honneur sont éteints sur la terre.

9. Je suis maintenant pour eux une cythare [252] ; je suis le sujet de leurs propos.

10. Je suis pour eux un objet d’horreur ; ils se tiennent loin de moi, et ils n’ont pas épargné leurs crachats à mon visage [253].

11. Car le Seigneur a ouvert son carquois pour me frapper ; alors ils ont rejeté le frein que leur imposait ma présence [254].

12. Ils se sont levés contre la prospérité de mon rameau ; ils ont étendu le pied, ils ont dirigé contre moi leur sentier de perdition.

13. Ils ont détruit mes voies, ils m’ont dépouillé de ma robe ; le Seigneur m’avait pris pour but de ses flèches.

14. Il m’a traité comme il lui a plu ; je suis brisé de douleurs.

15. Mes souffrances se renouvellent sans cesse ; mon espoir s’est envolé comme le vent, et mon salut comme une nuée.

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16. Mon âme est en moi toute languissante ; les jours d’affliction me tiennent.

17. La nuit, mes os s’entre-choquent, et mes nerfs se dissolvent.

18. Dieu m’a saisi avec force par mon manteau ; il m’a étreint comme le collier de ma tunique.

19. Vous m’avez estimé non plus que de la boue, ô Seigneur ; une part de moi est déjà cendre et terre.

20. J’ai crié vers vous, et vous ne m’avez point écouté, et eux, ils se sont tenus près de moi, et ils m’ont examiné.

21. Et ils m’ont insulté sans miséricorde, et vous m’avez châtié d’une main puissante [255].

22. Vous m’avez livré aux douleurs, et vous m’avez rejeté loin du salut.

23. Car je sais que la mort me broiera, et que la terre est la demeure de tout être mortel.

24. Plût à Dieu que je pusse me porter secours [256] à moi-même ou qu’un autre le fit à ma prière !

25. Moi qui ai pleuré sur tous les affligés, qui ai gémi sur tout homme dans la détresse ;

26. Moi qui ne m’appliquais qu’au bien ; voilà que sur moi sont venus les jours de malheur.

27. Mes entrailles bouillonnent, et rien ne les calme ; les jours de la pauvreté ont fondu sur moi.

28. Je cheminais en gémissant sans pouvoir me retenir ; et je me suis arrêté poussant des cris au milieu du peuple.

29. Je suis devenu frère des oiseaux plaintifs, compagnon des autruches [257].

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30. J’ai la peau noircie, et les os brûlés par la fièvre.

31. Ma cythare a fait place aux pleurs, et mes chants aux sanglots [258].

CHAPITRE XXXI

1. J’avais fait un pacte avec mes yeux pour ne pas même penser à une vierge [259].

2. Quelle part me réserverait d’en haut le Seigneur ? quel héritage devrais-je attendre du Tout-Puissant, du plus haut des cieux [260] ?

3. Malheur, perdition à l’injuste ; expulsion pour celui qui fait le mal [261].

4. Est-ce que le Seigneur ne verra point mes voies ? est-ce qu’il ne comptera point mes pas [262] ?

5. Si j’avais été le compagnon des moqueurs Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> Sans postérité.</ref>, si mes pieds avaient couru à la tromperie !

6. Mais je suis resté dans la juste balance, et le Seigneur connaît mon innocence.

7. Si mon pied s’est jamais écarté de la voie, si mon cœur s’est laissé entraîner par mes yeux, si mes mains ont touché des présents,

8. Que d’autres consomment ce que j’ai semé ; que sur la terre je devienne sans racines [263].

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L

9. Si mon cœur a convoité la femme d’autrui, si j’ai fait le guet à ses portes,

10. Que ma femme plaise à un autre homme ; que mes enfants soient humiliés.

11. Car c’est une passion damnable, dans son emportement, que de souiller la femme de son prochain.

12. C’est un feu qui dévore tout [264], et qui brûle ce qu’il touche jusqu’à la racine [265].

13. Si j’avais faussé le jugement que je rendais sur mon serviteur ou ma servante, lorsqu’ils avaient eu recours à ma justice,

14. Que ferais-je quand le Seigneur à son tour me jugera ? qu’aurais-je à lui répondre s’il me visitait ?

15. Est-ce que ceux que j’avais à juger n’avaient pas été, comme moi, conçus en des entrailles ? N’ont-ils pas été, comme moi, portés dans le sein maternel ?

16. Aussi les pauvres ont-ils toujours trouvé chez moi ce qui leur manquait, et je n’ai point fait verser des larmes à l’œil de la veuve.

17. Si j’ai mangé seul ma bouchée, si je n’en ai point fait part à l’orphelin ;

18. Si dès ma jeunesse je ne les ai pas nourris comme un père, si du sein de ma mère je n’ai pas eu soin d’eux ;

19. Si j’ai méprisé l’homme nu qui périssait, et ne l’ai point vêtu ;

20. Si les indigents ne m’ont point béni, si leu

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rs



épaules n’ont pas été réchauffées par la toison de mes agneaux ;

21. Si j’ai levé la main sur le pupille confiant en la supériorité de ma force,

22. Que mon épaule se déboîte ; que mon bras soit broyé au-dessous du coude.

23. En vérité, la crainte du Seigneur m’a paralysé ; je n’aurais pu supporter ses reproches,

24. Si j’avais mis ma confiance dans l’or, si j’avais mis mon espoir dans les pierres précieuses ;

25. Si je m’étais réjoui d’avoir possédé de grandes richesses, et pu poser ma main sur des trésors innombrables.

26. Ne voyons-nous point le soleil dans son éclat s’éclipser, et la lune décroître ? car ils n’ont rien d’euxmêmes [266].

27. Si donc mon cœur en secret s’est laissé séduire, et si j’ai baisé ma main en la portant à ma bouche [267],

28. Que cette iniquité me soit gravement imputée ; car alors j’ai menti au Seigneur Très-Haut.

29. Et si je me suis réjoui de la chute de mes ennemis ; et si j’ai dit en mon cœur : Bien !

30. Puisse mon oreille entendre que l’on me maudit, et dans mon affliction que le peuple murmure contre moi.

31. Si mes servantes ont dit souvent [268] : Qui nous accordera de nous rassasier de sa chair ? tandis que j’usais d’une grande bonté ;

32. Car je n’ai jamais laissé l’étranger passer la nuit en plein air, et ma porte était ouverte à tout venant ;

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33. Si, ayant péché involontairement, j’ai caché mon péché :

34. Car je n’étais point retenu par la honte de l’avouer devant la multitude ; si j’ai souffert que le pauvre sortit de ma maison le sein vide,

35. Qui me donnera quelqu’un qui m’écoute ? Si je n’ai point eu crainte de la main du Seigneur ;

36. Si, pour lire le titre que j’avais contre autrui, j’en ai ceint mes épaules comme d’une couronne [269] ;

37. Si je ne l’ai point remis après l’avoir déchiré, sans rien exiger de mon débiteur ;

38. Si jamais la terre a gémi contre moi, si les sillons tous ensemble ont pleuré [270] ;

39. Si j’ai seul consommé ses fruits sans les payer, si en recevant d’injustes tributs j’ai affligé l’âme des possesseurs de la terre,

40. Que les champs au lieu de froment ne produisent pour moi que des orties, et, au lieu d’orge, que des ronces. Et Job cessa de parler.

CHAPITRE XXXII

1. Et les trois amis de Job s’abstinrent de lui répondre, car Job était juste devant eux.

2. Et Éliu, fils de Barachiel le Buzite, de la famille de Ram, en la terre d’Ausis, se courrouça, et il entra, contre Job, en une violente colère, parce qu’il s’était présenté comme juste devant le Seigneur [271].

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3. Et il ne fut pas moins irrité contre les trois amis, parce qu’ils ne pouvaient répondre rien qui confondit Job après l’avoir d’abord jugé impie.

4. Et Éliu avait différé de répondre à Job, car les trois hommes étaient plus que lui avancés en âge.

5. Mais, lorsqu’il vit que nulle réponse ne sortait de leur bouche, il s’emporta.

6. Et Éliu, fils de Barachiel le Buzite, prenant la parole, dit : Je suis le plus jeune ; vous êtes mes anciens ; voilà pourquoi j’ai gardé le silence, craignant de vous exposer ma science.

7. Et je me suis dit : Ce n’est point l’âge qui parle, quoiqu’au nombre des années on accorde la sagesse.

8. Mais l’esprit réside parmi les mortels, et le souffle du Tout-Puissant est ce qui les instruit.

9. Les anciens ne sont point sages, les vieillards ne savent pas le jugement [272].

10. Voilà pourquoi j’ai dit : Écoutez-moi, et je vais vous déclarer ce que je sais.

11. Écoutez mes paroles, car je ne cesserai pas que vous n’ayez sondé les paroles [273].

12. Et j’ai fait attention à ce que vous disiez, et voilà que personne d’entre vous n’a pu répondre aux paroles de Job et les réfuter.

13. Je ne voulais pas que vous disiez : Nous adjoignant au Seigneur [274], nous avons trouvé la sagesse.

14. Et vous avez permis à cet homme de tenir le langage qu’il a tenu !

pour mériter ces châtiments. Sa solution n’en est pas une ; car elle n’explique pas le bonheur des méchants, et elle ne tient pas compte des motifs secrets qu’a le Seigneur d’éprouver la vertu de ses saints pour les mieux couronner ensuite.

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15. Ils ont été frappés de stupeur, ils n’ont rien trouvé à répondre, ils ont laissé tomber leurs propres arguments.

16. J’ai attendu, je n’ai rien dit ; et ils demeuraient immobiles sans répliquer.

17. Et Éliu, continuant, s’écria : Eh bien, je parlerai !

18. Car je suis plein de paroles ; l’esprit en mon sein

se consume.

19. Ma poitrine est comme une outre close, où bouillonne du vin nouveau ; elle ressemble à un soufflet de forge qui éclate.

20. Je parlerai pour me soulager un peu ; j’ouvrirai mes lèvres.

21. Je ne craindai point l’homme [275] ; je ne me laisserai intimider par aucun mortel.

22. Il n’est point de front qui m’impose ; s’il en est autrement, que les vers me dévorent.

CHAPITRE XXXIII

1. Cependant, Job, écoute mes paroles, entends mon discours.

2. Voilà que j’ai ouvert la bouche et que ma langue se meut.

3. La pureté de mon cœur se verra en mes paroles ; mes lèvres ne laisseront passer que des pensées pures.

4. C’est l’Esprit divin qui m’a formé ; le souffle du Tout-Puissant m’a instruit.

5. Tu me répondras si tu le peux ; attends, et tenonsnous face à face.

6. Tu es comme moi fait de boue, nous provenons du même créateur [276] :

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7. La crainte de moi ne te troublera point ; ma main ne te sera pas pesante.

8. Mais tu as dit à mes oreilles, j’ai ouï le bruit de tes paroles, tu as dit :

9. Je suis pur et sans péché, je suis irréprochable ; je n’ai rien fait de mal.

10. C’est Dieu qui a cherché une accusation contre moi, il m’a regardé comme un ennemi.

11. Il a mis mon pied dans une entrave, il a gardé toutes mes voies.

12. Mais comment peux-tu dire : Je suis juste, et Dieu ne m’a pas écouté ? Car, te dirai - je : Éternel est celui qui est au-dessus des humains [277].

13. Et tu as dit : Pourquoi Dieu n’a-t-il pas écouté un seul mot de ma défense ?

14. Le Seigneur parle une fois ou deux [278],

15. En nos songes ou dans nos méditations nocturnes, à l’heure où les hommes, assoupis sur leur couche, ressentent une terreur surnaturelle :

16. Il éclaire leur esprit, il les effraie par des visions redoutables ;

17. Afin de les détourner de l’iniquité, et de préserver leur corps de la chute.

18. Il détourne la mort de leurs âmes et les empêche de succomber dans le combat [279].

19. Il les reprend aussi dans la maladie sur leur couche [280] et engourdit tous leurs os.

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20. Et l’homme ne peut goûter d’aucun aliment, et son âme désirera la nourriture,

21. Jusqu’à ce que ses chairs pourrissent, et que les os exténués se montrent à nu.

22. Son âme s’est approchée de la mort, et sa vie de l’enfer.

23. Mais y eût-il là mille anges exterminateurs, pas un seul ne le blessera, si son cœur songe à se convertir au Seigneur, s’il confesse à un autre homme son crime, et découvre sa folie [281].

24. Et Dieu l’empêchera de tomber dans la mort ; il renouvellera son corps comme l’enduit d’un mur ; il remplira ses os de moelle.

25. Il lui rendra les chairs délicates comme celles d’un enfant ; il lui rendra sa virilité parmi les hommes.

26. Et l’homme priera le Seigneur, et ses prières seront exaucées ; et il viendra le visage joyeux s’expliquer devant lui ; et Dieu rendra sa justice à l’homme.

27. Alors il se fera des reproches en lui-même, disant : Qu’ai-je fait ? Je n’ai point été puni comme le méritaient mes péchés.

28. Mon Dieu, préservez mon âme d’entrer dans la perdition, et ma vie verra la lumière.

29. Voilà donc ce que, de trois manières [282], le ToutPuissant fait pour chaque homme.

30. Et il a arraché mon âme à la mort, afin qu’à la lumière ma vie chante les louanges.

31. Écoute, Job, écoute - moi ; garde le silence ; c’est moi qui parlerai.


tence.


15. Éliu l’atteste par sa propre exp

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érience.


32. Cependant si tu as des raisons à donner, répondsmoi ; parle, je veux ta justification.

33. Sinon écoute, garde le silence, et je t’instruirai.

CHAPITRE XXXIV

1. Et Éliu, continuant, dit :

2. Écoutez-moi, sages ; prêtez l’oreille, vous qui avez la science.

3. Car l’oreille juge les paroles comme le gosier goûte les aliments.

4. Choisissons pour nous ce qui est juste ; reconnaissons entre nous ce qui est bon.

5. Job a dit : Je suis juste, le Seigneur m’a exclu du jugement.

6. Il a faussé mon arrêt, le trait [283] a été violent sans que j’eusse commis d’iniquité.

7. Quel homme, autant que Job, boit le blasphème comme l’eau ?

8. Il n’a point péché, dit-il, ni commis d’impiété ; il n’a rien eu de commun avec ceux qui font le mal ; il n’a point marché avec les impies.

9. Ne dis pas ainsi qu’il n’y a pas de justice qui s’exerce envers l’homme, point de justice pour lui de la part de Dieu.

10. C’est pourquoi, vous qui êtes sages en votre cœur, soyez attentifs ; puissé-je n’être point impie devant le Seigneur, et ne point torturer la justice devant le ToutPuissant [284] !

11. Qu’il rétribue chacun selon ses œuvres,

bien trouver tout homme dans sa voie.

et il saura

12. Penses-tu, Job, que le Seigneur fasse des choses

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injustes, et que le Tout-Puissant fausse la justice, lui qui a créé la terre ?

13. Qui donc a fait la terre sous le ciel, et tout ce qu’elle contient ?

14. S’il lui plaisait de s’abstenir, de retenir son souffle,

15. Toute chair, au même instant, périrait ; tout homme retournerait à la terre dont il a été formé.

16. S’il ne t’a pas averti, écoute ce que je vais dire ; que tes oreilles le recueillent.

17. Considère que Celui qui déteste les pervers, qui extermine les méchants, est la justice éternelle.

18. Est-ce un impie, celui qui dit au roi : Tu pèches ; et aux grands : Vous êtes au comble de l’impiété ?

19. Celui-là n’a point égard aux grandeurs, il ne sait point rendre aux puissants des honneurs injustes, ni être ébahi devant eux.

20. A crier, à prier un homme, ceux-ci [285] n’obtiendront que des choses vaines ; car ils ont été iniques et ils ont dédaigné le pauvre.

21. Lui seul voit les œuvres des hommes ; rien de ce qu’ils font ne lui est caché.

22. Il n’est point de lieu où les ouvriers d’iniquité puissent se soustraire à ses regards.

23. Il ne s’y prendra pas à deux fois pour juger un homme.

24. Le Seigneur surveille tout ; il conçoit une multitude innombrable de merveilles incompréhensibles et glorieuses.

25. Il connaît les travaux des humains ; sur eux, il ramènera la nuit [286], et ils seront humiliés.

26. Il a éteint les impies, car ils étaient visibles pour lui.

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27. Et ils s’étaient écartés de la loi de Dieu ; ils avaient méconnu ses préceptes.

28. Ils avaient fait monter jusqu’à lui les cris du pauvre ; et le cri des indigents sera écouté.

29. C’est lui qui donne la paix [287], et qui donc fera condamner celui à qui il l’accorde ? S’il cache son front, soit à l’homme, soit aux peuples, qui le verra [288] ?

30. Il place sur le trône l’homme hypocrite, à cause de la perversité du peuple [289].

31. Celui-là [290] dit au Tout-Puissant : J’ai reçu ce qui m’est dû ; je ne retiendrai rien en gage [291].

32. Je ne puis voir par moi-même ; faites-moi connaître si j’ai commis quelque injustice, et je ne recommencerai pas [292].

33. Doit-il rendre à l’homme d’après ton sens [293], puisque tu regrettes mes paroles. Tu vas décider, et non pas moi. Et ce que tu sais, dis-le.

34. Les cœurs intelligents diront, ainsi que l’homme sage qui aura entendu mes paroles :

35. Job n’a point raisonné selon la sagesse ; ses discours ne sont point selon la science (8).

36. O Job, instruis-toi donc ; ne réponds pas encore la manière des insensés.

37. De peur que nous n’ajoutions à nos fautes ; car il nous sera imputé à péché de nous étendre en longs discours contre le Seigneur.




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CHAPITRE XXXV

1. Et Éliu, continuant, dit [294] :

2. Qu’as-tu pensé obtenir d’un jugement ? Qui es-tu, toi qui as osé dire : Je suis juste devant le Seigneur ?

3. Je vais faire entendre la réponse à toi et à tes trois amis.

4. Lève les yeux au ciel, et regarde et contemple les nuées ; vois combien elles sont au-dessus de toi.

5. Si tu pèches, que feras-tu ? Si tu as commis beaucoup de fautes, qu’as-tu pu faire qui nuise au Seigneur [295] ?

6. Si tu es juste, que lui en revient-il ? Que prendrat-il de ta main ?

7. C’est l’homme, son semblable, que ton impiété touche ; c’est le fils de l’homme qu’intéresse ta justice.

8. Ceux qui sont opprimés par la calomnie crieront ; ils se plaindront de violences nombreuses.

9. Mais nul d’eux n’a dit : Où est Dieu, mon créateur, qui a distribué les veilles de la nuit [296] ;

10. Qui m’a distingué des bêtes de la terre et des oiseaux du ciel ?

11. Mais s’ils crient vers vous à cause des outrages des méchants, ne les entendez-vous pas ?

12. C’est la fausseté, l’absurdité que le Seigneur ne veut pas entendre [297], car le seul Tout-Puissant

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13. Voit et punit les ouvriers d’iniquité, et il me sauvera [298]. Entre en jugement avec lui, si tu peux le louer d’une manière digne de son être [299].

14. Sache bien qu’il ne te visite pas encore dans sa colère ; et il ne punit pas comme il devrait tes nombreux péchés.

15. Job a donc vainement ouvert la bouche ; il multiplie les paroles, dans son ignorance des choses.

CHAPITRE XXXVI

1. Et Éliu, continuant, dit :

2. Patiente un moment encore, afin que je t’instruise ; je sens en moi bien des choses à dire.

3. Je reprendrai de loin ce que je sais, et, d’accord

avec mes œuvres,

4. Je te parlerai sincèrement, et tu n’accueilleras pas injustement des paroles injustes.

5. Apprends que le Seigneur ne repoussera jamais l’innocence ; Celui qui a la suprême force en son cœur

6. Ne vivifiera jamais l’impie ; il jugera la cause des indigents.

7. Il ne détournera pas ses regards du juste, ni des rois sur leur trône [300].

8. A ceux qui sont pris par des entraves, et retenus dans les liens de la pauvreté,

9. Il fera connaître leurs œuvres et leurs fautes, car elles sont grandes [301].

10. Mais il écoutera les justes, à qui il a dit de se détourner de l’iniquité.

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11. S’ils lui sont dociles et le servent, ils achèveront Ieurs jours dans l’abondance des biens, et leurs années dans les grandeurs.

12. Il ne protége point les impies, parce qu’ils refusent de connaître le Seigneur, et parce qu’ils sont rebelles à ses avertissements.

13. Et les hommes au cœur hypocrite attirent la colère de Dieu ; ils ne crieront pas, s’il vient à les enchaîner [302].

14. Que leur âme meure en leur jeunesse ; que la vie leur soit ôtée par les anges exterminateurs ;

15. Parce qu’ils auront opprimé le pauvre et le faible : et le Seigneur publiera le jugement des bons.

16. Si tu t’es laissé tromper par la bouche de l’ennemi, les flots de l’abîme sont là, sous toi, et ta table y tombera chargée de graisse [303].

17. Mais il ne fera pas attendre aux justes sa sentence.

18. Et son courroux s’élèvera contre les pervers, à cause des dons impies qu’ils auront reçus pour d’injustes causes [304].

19. Que ton âme ne se détourne pas volontairement de la demande que te feront les pauvres pressés par le besoin ; réprime tous ceux qui usent de violence.

20. Ne prolonge pas tes nuits, afin que le peuple puisse recourir à toi contre eux.

21. Sois attentif à t’abstenir d’œuvres mauvaises ; car tu y es tombé entraîné par la misère [305].

22. Et le Tout-Puissant t’affermira par sa force : qui peut prévaloir contre lui ?

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23. Qui peut discuter ses œuvres ? Qui lui dira : Tu as fait des injustices ?

24. Souviens-toi que grandes sont ses œuvres, que les hommes ont célébrées.

25. Tout homme le voit en elles ; tous ceux qui sont sujets à la douleur et à la mort.

26. Il est puissant par excellence, et nous ne le connaîtrons jamais ; le nombre de ses années est infini [306].

27. Il sait le compte des gouttes de pluie ; de la pluie que versent les nuées.

28. Elles couleront ces eaux antiques ; et les nuées ont couvert d’ombre une foule innombrable de mortels. Il donne aux bestiaux leur heure ; par lui, ils savent régler leur sommeil. De toutes ces choses, ton intelligence n’est pas étonnée, et en toi ton cœur n’est pas ému [307].

29. Si toutes les nuées n’en forment qu’une seule, c’est comme son tabernacle.

30. Voilà qu’il étend sur elle son arc, et il a caché les profondeurs de la mer.

31. C’est avec cela qu’il juge les peuples [308] ; les plus puissants lui doivent leur nourriture.

32. Il cache dans ses mains la lumière, et lui ordonne d’apparaître [309] à ceux qui vont au-devant d’elle [310].

33. Il la révèle à ses amis (car elle est la possession du Seigneur), afin de les détourner de l’iniquité [311].

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lair, et lui ornents. écouvrira sa lu

e éternelle, qui

gerà ses amis.

CHAPITRE XXXVII

1. A cause de cela mon cœur a été troublé, et il s’en est allé de sa place.

2. Écoute les accents de la colère du Seigneur ; et la méditation qui, pour toi, sortira de sa bouche [314].

3. Il règne sur tout ce que le ciel recouvre, et sa lumière est sur les ailes de la terre.

4. Après lui [315] une grande voix se fait entendre ; il tonnera avec la voix de sa grandeur, et il ne retiendra pas la pluie et la grêle qui auront entendu sa voix.

5. Le Tout-Puissant tonnera de sa voix admirable ; car il fait de grandes choses qui nous sont inconnues.

6. Il dit à la neige : Sois sur la terre ; il envoie les pluies d’orage et les torrents des tempêtes de sa puissance.

7. Il ferme alors de son sceau les mains de chaque homme [316], afin que chaque homme connaisse sa propre faiblesse.

8. Les bêtes fauves sont entrées dans leurs repaires ; elles se sont reposées sur leur couche.

9. De ses réservoirs sort le vent des douleurs [317], et des parties extrêmes du nord la froidure.

10. Le Tout-Puissant, de son souffle, produit la glace ; il dispose l’eau comme il lui plaît.

11. La nuée prépare la production des fruits, et les nuages répandent leur lumière [318].

12. Il les envoie tout autour du ciel et les dirige selon ses conseils, pour faire tout ce qu’il leur prescrit [319].




13. Toutes ces choses ont été par lui établies sur la terre, soit pour la correction des pécheurs, soit pour le bien de sa terre [320], afin qu’elle éprouve sa miséricorde.

14. Recueille tout ce que j’ai dit, Job ; arrête-toi en considérant la puissance du Seigneur.

15. Nous savons que Dieu a fait ses œuvres, lorsqu’il a séparé la lumière des ténèbres.

16. Il prévoit la dispersion des nuages et la chute éclatante des méchants.

17. Ta robe n’est-elle pas chaude, lorsqu’il fait régner le calme sur la terre ?

18. C’est lui qui a affermi les cieux anciens : ce ciel si solide, et qui néanmoins a l’aspect de l’onde qui s’écoule.

19. C’est pourquoi, apprends-le-moi ; que lui dironsnous [321] ? Cessons nos longs discours.

20. Aurai-je auprès de moi un livre ou un scribe, pour que je me tienne là et que je lui impose silence comme à un homme [322].

21. Personne ne peut regarder la lumière ; elle brille dans les cieux, répandue par lui sur les nuées [323],

22. Surtout, lorsque l’aquilon amène ses nuages éclatants comme l’or Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> Les plaintes des affligés.</ref>. Ces choses montrent la grande gloire et l’honneur du Tout-Puissant ;

23. Et nous n’en trouvons pas un autre qui lui soit semblable en vertu. Celui qui juge la justice, crois-tu qu’il n’écoute pas les plaintes [324] ?



les desseins de la sagesse de Dieu.

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scribe, silence

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qui lui soit e, crois-tu

e. Sa terre spé

its pour que je la

ieu, pour lui pororte raison, sonder

onne un grand éclat.

24. A cause de cela, les hommes craindront Dieu ; les sages en leur cœur auront crainte de lui [325].

CHAPITRE XXXVIII

1. Aussitôt qu’Éliu le Buzite eut fini son discours, le Seigneur dit à Job [326], à travers un nuage et un tourbillon [327] :

2. Quel est celui qui m’obscurcit mon conseil [328] ? S’il renferme des pensées en son cœur, croit-il qu’elles m’échappent [329] ?

3. Ceins-toi les reins, comme un homme [330]. Je vais te questionner ; réponds-

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moi :





4. Où étais-tu, quand j’ai créé la terre [331] ? Répondsmoi, si tu as la science.

5. Qui en a réglé les dimensions, le sais-tu ? Qui a promené sur elle le cordeau [332] ?

6. Comment a-t-on attaché ses anneaux ? Qui en pose la pierre angulaire ?

7. Lorsque les astres ont paru, et qu’à grande voix me louaient tous mes anges [333],

8. J’ai fermé la mer avec des portes, lorsqu’elle s’élançait frémissante des entrailles maternelles.

9. Pour langes, je lui ai donné les brouillards, et pour vêtement les nuées.

10. J’ai fixé ses limites ; je l’ai entourée de clôtures et de portes.

11. Je lui ai dit : Tu iras jusque-là, tu n’iras pas plus loin ; tes vagues se briseront sur toi-même.

12. Est-ce par toi que j’ai disposé la lueur de l’aurore, et que l’étoile du matin a vu qu’elle avait pour


devoir

13. De secouer la terre, en la tenant par les deux ailes, et d’en secouer les impies [334] ?

14. Est-ce toi qui, ayant pris de l’argile, as formé ûn être vivant, et l’as mis sur la terre doué de la p

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arole ?



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es et

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ait entendre ombien il est Dieu dans les s de ses soufadorer, en s’y I lui envoie.

ants. Les anges, sont représentés univers, premier

mpies, qui fuient

15. As-tu ôté aux méchants la lumière ? As-tu broyé le bras de l’orgueilleux ?

16. Es-tu descendu jusqu’aux sources de la mer ? Astu marché dans les profondeurs de l’abîme ?

17. Les portes de la mort s’ouvrent-elles devant toi de frayeur, et les portiers de l’enfer, en te voyant, tremblentils ?

18. Connais-tu l’étendue de cette terre que le ciel recouvre ? Dis-moi donc quelle elle est ?

19. Quelle est la contrée où réside la lumière ? En quel lieu demeurent les ténèbres ?

20. Pourrais-tu me conduire à leurs confins ? Connaistu leurs voies [335] ?

21. Tu le sais donc ; car dès lors tu étais né, et le nombre de tes années est grand [336].

22. As-tu visité les trésors de la neige [337] ? As-tu vu les trésors de la grêle ?

23. Les tiens-tu en réserve pour l’heure où se montreront tes ennemis, pour le jour de la guerre et du combat ?

24. D’où viennent les frimas et le vent du midi qui souffle partout sous le ciel ?

25. Qui a préparé la chute des pluies violentes, et la voix des tempêtes ?

26. Ces pluies qui tombent sur des contrées où il n’y a point d’hommes, sur des déserts où nul homme n’existe ?

27. Qui fécondent des champs inaccessibles ou inhabités, qui leur font produire l’herbe luxuriante ?

28. Quel est le père de la pluie ? Qui a produit les gouttes de la

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rosée ?



29. De quel sein est sortie la glace, et qui, dans le ciel, a enfanté le givre,

30. Quand il descend comme une eau s’écoulant ? Quel est celui qui frappe de terreur les impies ?

31. Possèdes-tu le secret du lieu des Pléiades ? Auraistu ouvert la clôture d’Orion [338] ?

32. Feras-tu apparaître les signes du zodiaque en leur temps, et l’étoile du soir, sa chevelure [339] ? sauras-tu la conduire ?

33. Connais-tu les révolutions du ciel [340], et ce qui, en même temps, arrive sur la terre ?

34. Appelles-tu de la voix le nuage ? t’obéit-il, plein de frayeur, en versant des torrents d’eau ?

35. Enverras-tu les éclairs, et à ta voix partiront-ils ? Est-ce à toi qu’ils diront : Nous voici ?

36. Qui donc a enseigné aux femmes la sagesse pour faire les tissus, et l’art d’y tracer des ornements divers [341] ?

37. Qui sait, en sa sagesse, compter les nuages, et qui a courbé le ciel vers la terre ?

38. Il enceint la terre comme s’il était d’argile, et je l’ai fait solide comme une voûte de pierre.

39. Chasseras-tu pour donner aux lions leur nourriture ? rempliras-tu l’âme des dragons ?

40. Ils craignent dans leurs retraites, et ils se tiennent en embuscade au fond des forêts.

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41. Qui a préparé au corbeau sa pâture ? car ses petits, en voltigeant, ont crié au Seigneur, cherchant leur manger [342].


CHAPITRE XXXIX

1. Sais-tu le temps où la gazelle des rochers met bas ? As-tu observé les biches dans les douleurs de l’enfantement ?

2. As-tu compté les mois de leur portée ? les as-tu délivrées des douleurs ?

3. As-tu nourri leurs petits sans qu’ils aient crainte ? as-tu fait réussir leur enfantement ?

4. Elles quittent leurs petits, qui néanmoins prospèrent au pâturage ; ils s’éloigneront, et ne reviendront jamais.

5. Qui a mis en liberté l’âne sauvage ? Qui a détaché ses liens ?

6. Je lui ai donné pour demeure le désert, pour abri la contrée saumâtre et stérile.

7. Il se raille de la foule qui peuple les cités [343] ; il n’entend jamais les reproches du collecteur.

8. Il recherche les pâturages des montagnes, et court après toute sorte d’herbe.

9. La licorne [344] se prêtera-t-elle à te servir ? couchera-t-elle jamais en ton étable ?

10. Pourras-tu l’attacher au joug avec des courroies, et lui faire creuser les sillons de tes champs ?

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11. Te fieras-tu à elle et à sa grande force, et la chargeras-tu de tes travaux ?

12. Croiras-tu qu’elle te rende tes semailles ? les ferat-elle mettre en ton aire [345] ?

13. L’aile de l’autruche s’agite joyeusement ; est-ce l’aile pieuse et le plumage ?

14. Nullement. L’autruche laisse ses œufs à terre, et le sable les échauffe [346].

15. Elle oublie que le passant les dispersera, et les bêtes fauves des champs les fouleront aux pieds.

16. Elle est dure pour ses petits, comme s’ils n’étaient pas siens ; elle ne craint pas d’avoir vainement souffert :

17. Parce que Dieu, chez elle, a fait taire la sagesse, et ne lui a pas accordé sa part d’intelligence.

18. A l’occasion, elle prendra son essor, et raillera le cheval et le cavalier.

19. Est-ce toi qui as donné au cheval sa force [347], et qui as revêtu son cou de terreur Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> Ed. Rom. d’un roi.</ref> ?

20. Est-ce toi qui l’as revêtu de son armure et de la gloire de son poitrail ?

21. Il imprime son sabot dans le sol et s’enorgueillit ; il s’élance en sa force à travers la campagne.

22. Il va au-devant des traits [348], et s’en moque.

23. L’arc et l’épée se glorifient, s’ils l’atteignent.

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24. Il bouleverse le sol en sa fureur ; il n’écoute rien, que le signal de la trompette.

25. S’il l’entend retentir, il dit : Ah ! il sent de loin la bataille, les mouvements et les cris de l’armée.

26. Est-ce ta science qui a appris à l’épervier [349] à se tenir immobile, déployant ses ailes et regardant le Midi ?

27. Est-ce à ton commandement que l’aigle élève son vol, et que le vautour reste perché au-dessus de ses poussins,

28. Sur la pointe d’une roche, au fond de șa retraite ?

29. De là, il cherche sa pâture ; ses yeux voient au loin.

30. Ses petits sont souillés de sang, et partout où il y a des cadavres, soudain il les découvre.

31. Et le Seigneur Dieu, continuant de parler à Job, dit Est-ce qu’il décline la justice du Tout-Puissant [350] ? Celui qui a adressé des reproches à Dieu doit lui répondre.

32. Et Job, reprenant, dit au Seigneur :

33. Pourquoi continuerais-je de contester ? Je suis averti, et, après avoir adressé des reproches au Seigneur [351], j’ai entendu de telles paroles, moi qui ne suis rien. Que pourrais-je répondre ? Je n’ai plus qu’à mettre ma main sur ma bouche.

34. J’ai parlé une fois ; je me garderai bien de parler encore [352].



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CHAPITRE XL

1. Et le Seigneur, continuant, dit à Job, à travers la nuée :

2. Nullement ; mais ceins-toi les reins, comme un homme. Je vais te questionner, réponds-moi :

3. Ne refuse pas mon jugement. Pensais-tu que je te répondrais autrement, afin de te faire paraître juste [353] ?

4. Ton bras est-il comme le bras du Seigneur ? ta voix est-elle comme son tonnerre [354] ?

5. Revêts-toi de grandeur et de puissance ; orne-toi d’honneur et de gloire.

6. Envoie des anges dans ta colère ; humilie tout orgueilleux.

7. Éteins les superbes ; fais tomber soudain l’impie en pourriture.

8. Cache-les ensemble sous la terre, couvre leur front de honte ;

9. Je confesserai alors que ta main droite peut sauver.

10. Mais vois auprès de toi la bête [355] ; elle se repaît comme les bœufs.

11. Sa vigueur est dans ses reins [356] ; sa force, dans l’ombilic de son ventre.

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12. Elle dresse sa queue comme un cyprès ; ses nerfs sont liés entre eux ;

13. Ses côtes sont des côtes d’airain ; son échine, de fer fondu.

14. Elle est le commencement [357] des œuvres du Seigneur, créée pour être le jouet des anges [358].

15. Lorsqu’elle a gravi sur la cime du mont, elle a réjoui les quadrupèdes dans le Tartare [359].

16. Elle se couche sous des arbres de toute sorte : auprès des papyrus, du jonc et du roseau.

17. Les grands arbres la couvrent de l’ombre de leurs rameaux, comme les jeunes tiges des champs.

18. Vienne l’inondation, elle ne s’en émeut pas ; elle ne craint rien, car le Jourdain lui-même entrerait dans sa gueule.

19. Et cependant on la prendra par les yeux [360], on la liera et l’on percera ses narines.

20. Prendras-tu le dragon à l’hameçon [361] ? Passerastu autour de sa tête un licou ?

21. Attacheras-tu à son nez un anneau ? perceras-tu ses lèvres avec un bracelet [362] ?

22. Te parlera-t-il ? Te priera-t-il avec douceur comme un suppliant ?

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23. Fera-t-il un pacte avec toi ? Le prendras-tu pour esclave dans les siècles des siècles ?

24. Te joueras-tu de lui comme d’un oisillon ? l’attacheras-tu comme un passereau pour ton petit enfant ?

25. Les nations le mangent [363] ; les peuples phéniciens se le partagent.

26. Tous leurs navires réunis n’emporteront pas une des peaux de sa queue, et les barques des pêcheurs n’auront pas sa tête.

27. Tu mettras la main sur lui en te souvenant du combat que livre sa bouche [364] ; et qu’il soit fini.

28. Ne l’as-tu pas vu ? N’es-tu pas étonné de ce qui en est dit ?

CHAPITRE XLI

1. N’avais-tu pas été effrayé, par ce que je t’avais préparé [365] ? car quel est celui qui s’est opposé à moi ?

2. Quel est celui qui, m’ayant résisté, pourra se soutenir, puisque tout ce que le ciel recouvre m’appartient ?

3. Je ne me tairai pas, à cause de lui et de sa puissance ; me fera-t-il grâce comme à son égal ?

4. Qui découvrira la face de son vêtement ? Qui pénètrera sous l’écaille de sa poitrine ?

5. Qui ouvrira les portes de son visage [366] ? Ses dents alentour inspirent la terreur.

6. Ses entrailles sont garnies de boucliers d’airain ; ses écailles sont comme la pierre d’émeri.

7. L’une tient à l’autre ; nul souffle n’y passe.

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bles si l’on admet que entrevoir qui l’a tenté.

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8. Chacune est adhérente à sa sœur ; elles se tiennent, et on ne les séparera point.

9. S’il éternue, des étincelles jaillissent ; ses yeux brillent comme Lucifer.

10. Sa bouche vomit des flammes qui jettent au loin des étincelles.

11. De ses narines sort une fumée semblable à celle d’une fournaise de charbons ardents [368].

12. Son âme est de charbons embrasés ; sa bouche exhale du feu.

13. La force réside en son encolure ; la perdition court devant lui.

14. Les chairs de son corps sont indissolubles ; répandues sur lui, elles sont d’une immobile fermeté.

15. Son cœur est dur comme une pierre ; il est inflexible comme une enclume.

16. S’il se retourne, il répand l’effroi parmi les bêtes fauves, qui bondissent sur la terre.

17. Les javelines, les traits, les cuirasses ne peuvent rien contre lui.

18. Il fait cas du fer comme de la paille, et de l’airain comme du bois pourri.

19. Ce n’est pas une flèche d’airain qui le blessera ; les pierres de la fronde lui font l’effet d’un brin d’herbe.

20. Les marteaux sont pour lui comme des joncs ; il rit de coups qui font jaillir des étincelles.

21. Il a pour couche des obélisques aigus ; l’or de la mer est sous ses pieds, comme une boue qu’on ne pourrait mesurer.

22. Il fait bouillir l’abîme comme un vase d’airain ; il prend la mer pour un vase à parf

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23. Le Tartare [369] de l’abîme pour un captif, et l’abime pour un lieu de promenade.

24. Rien sur la terre n’est semblable à lui, qui a été créé pour être le jouet de mes anges [370].

25. Il voit tout ce qui s’élève ; il règne sur ce que contiennent les eaux [371].

CHAPITRE XLII

1. Or Job, reprenant, dit au Seigneur :

2. Je sais que vous pouvez tout, et que rien ne vous est impossible.

3. Qui peut vous cacher ses desseins [372] ? Croira-t-on que vous les ignorez, parce qu’on aura épargné les paroles ? Qui me révèlera ce que je ne savais pas, les grandes merveilles dont je n’avais pas connaissance ?

4. Écoutez-moi désormais, Seigneur [373], et je parlerai ; je vous interrogerai, instruisez-moi.

5. Mon oreille vous a d’abord entendu, et maintenant mon œil vous voit [374].

6. C’est pourquoi je me méprise moi-même [375] ; je me confonds, et je sens que je ne suis que cendre et poussière.

7. Or ceci advint : après que le Seigneur eut tenu à

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ue

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s grandes parlerai ;

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Le [376] ; je me dre et pous

cur eut tenu à

écrire le prince du

aine sagesse de Dieu ;

et j’oserai vous prier. ui, et spécialement les fruit des humiliations

e ; mais maintenant vous ment, quoique voilé.

Dit s’humilier devant Dieu.

Job tout ce discours, le Seigneur dit à Éliphaz le Thémanite Tu as péché, toi et tes deux amis ; car vous n’avez rien dit devant moi qui fût véritable, comme l’a fait Job, mon serviteur [377].

8. Allez donc chercher sept béliers et sept bœufs, et revenez auprès de Job mon serviteur, et il offrira pour vous un sacrifice [378] ; et Job mon serviteur priera pour vous, car je n’écouterai que lui. Si ce n’était en sa considération, je vous détruirais ; car vous n’avez pas dit la vérité, comme Job mon serviteur.

9. Et Éliphaz le Thémanite, et Baldad le Sauchite, et Sophar le Minéen, partirent et firent ce que leur avait prescrit le Seigneur, et il leur remit leur péché à cause de Job.

10. Et le Seigneur fortifia Job [379], et à sa prière il remit à ses amis leur péché. Et le Seigneur donna à Job le double de ce qu’il possédait auparavant ; il doubla toute chose.

11. Et tous ses frères et toutes ses sœurs apprirent ce qui lui était arrivé ; et ils vinrent auprès de lui, et tous ceux qui le connaissaient précédemment. En mangeant et en buvant chez lui, ils le consolèrent, et ils témoignèrent leur admiration au sujet de tout ce que le Seigneur lui avait envoyé ; et chacun d’eux lui donna une brebis et un sicle d’or non monnayé.

12. Et le Seigneur bénit Job en la fin de sa carrière, plus que dans les commencements ; et ses troupeaux furent quatorze mille brebis, six mille chamelles, mille paires de bœufs et mille ânesses a

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u pâturage.



13. Et il lui naquit sept fils et trois filles.

14. Et il appela la première Héméra, la seconde Casia, et la troisième Corne d’Amalthée (1).

15. Et, en toute l’étendue que le ciel recouvre, on n’eût pas trouvé femmes plus belles que les filles de Job, et leur père leur donna des parts d’héritage comme à ses fils.

16. Et Job, après ses jours d’affliction, vécut cent soixante-dix ans ; et la durée de toute sa vie fut de deux cent quarante ans. Et Job vit ses fils et les fils de ses fils, jusqu’à la quatrième génération, et Job finit très-avancé en âge et plein de jours.

Et il est écrit qu’il ressuscitera avec ceux que le Seigneur ressuscite [380].

Ce qui suit est tiré de la traduction syriaque du livre [381]. Il demeurait en la terre de Hus, sur les confins de l’Idumée et de l’Arabie. Il avait porté d’abord le nom de Jobab ; ayant épousé une femme arabe, il eut un fils appelé Ennon. Il descendait, par son père, de Zaré, des fils d’Esau, et par sa mère, de Bosorras ; de sorte qu’il était lui-même de la cinquième génération après Abraham [382]. Voici les rois qui ont ré

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3.

nt

eux

ils, ancè

gné sur Édom, en la contrée où lui-même régna. Le premier fut Balac, fils de Béor, et le nom de sa ville était Dennaba. Après Balac, Jobab, celui qui fut surnommé Job ; après ce dernier, Asom, gouverneur de la Thémanitide. Après lui, Adad, fils de Barad, qui vainquit Madian dans la plaine de Moab, et le nom de sa ville était Géthaïm. Ses amis, qui vinrent auprès de lui, furent Éliphaz, des fils d’Esau, roi de Théman ; Baldad, chef des Sauchéens ; Sophar, roi des Minéens.

  1. L’inquiétude de Job paraît justifiée par la catastrophe du verset 18, ci-
  2. Quoique cette histoire, donnée sous la forme de poëme, soit regardée par tous les Pères comme véritable (voy. Tobie, II, 12. Jacq., v, 14), cette circonstance de la présence de Satan au milieu des anges et dans le conseil de Dieu est une forme parabolique, pour dire que Dieu dans sa sagesse permit à
  3. Littér. il vous bénira, hébraïsme qui signifie il vous maudira. (Conf. III Rois, XII,
  4. Ceci apprend que les efforts de Satan contre les justes sont vains : qu’il ne peut leur nuire sans la permission de Dieu ; et que, si Dieu le permet, c’est pour qu’ils sortent victorieux de l’épreuve et pleins de mérites. Ce dernier trait est le but de tout le poëme.
  5. Vulg. Les Sabéens.
  6. Tournure du génie oriental, pour dire peu de temps après.
  7. Maudis Dieu. La femme insensée de Job, ne voyant que le corps et oubliant l’âme, pensait qu’il valait mieux expirer en punition d’un blasphème que de traîner tant de douleurs. Elle représente les mauvais chrétiens qui, oubliant que cette vie est un lieu de purification, d’épreuve et de mérite, murmurent contre le Seigneur dans les afflictions.
  8. C’est-à-dire qu’ils firent un deuil. Le deuil primitif durait sept jours, pendant lesquels on se tenait assis en signe de douleur. JOB.
  9. Eliphaz prétend contre Job que les afflictions sont toujours attirées par quelque crime au moins secret, ce qui est inexact.
  10. Les monstres marins sont la milice du prince du mal. (Voy. XLI, 25.) Dieu seul les dompte. (Voy. ci-après, XXVI, 5 et 13.)
  11. Eliphaz prétend contre Job que les afflictions sont toujours attirées par quelque crime au moins secret, ce qui est inexact.
  12. Ceux qui sèment le mal moissonnent la douleur.
  13. Eliphaz prétend contre Job que les afflictions sont toujours attirées par quelque crime au moins secret, ce qui est inexact.
  14. Ceux qui sèment le mal moissonnent la douleur.
  15. Ainsi les méchants s’éteignent dans leur malice.
  16. Un ange.
  17. Eliphaz continue à soutenir que Job ne souffre que parce qu’il est coupable, et que par conséquent il ne sera pas délivré.
  18. Pour une plus grande confusion.
  19. La peine n’est pas fortuite ; elle a une juste cause.
  20. Corrige-toi donc, et Dieu te rétablira dans ta prospérité.
  21. Il répond que ses douleurs sont très-grandes, tandis que sa conscience ne lui reproche que des choses légères. Ce n’est donc pas, conclut - il, uniquement pour ses péchés qu’il souffre. C’est toujours le grand problème des raisons de la souffrance en ce monde qui continue à s’agiter. Dans l’âme fidèle, l’expiation du péché n’est pas la seule raison de la souffrance, mais aussi l’accroissement de la patience, de la charité et du mérite.
  22. Est-ce sans motif que je puis pousser de telles plaintes ?
  23. L’infection de la lèpre est, pour ainsi dire, mon aliment.
  24. Job se résigne à souffrir, pourvu que Dieu l’épargne dans l’éternite.
  25. Job se rend ici témoignage, que même au plus fort de ses douleurs il est toujours resté soumis à la volonté de Dieu. Ses plaintes n’ètaient, comme dans les saints, que la voix de la nature : la volonté se reposait en Dieu.
  26. Mes plaintes ne doivent pas étonner, car la nature est faible.
  27. Le Seigneur délaisse ainsi ses amis les plus chers, par la soustraction des grâces sensibles, afin d’éprouver et de perfectionner leurs vertus, et de pouvoir les visiter ainsi d’une manière bien plus parfaite, comme il advint à
  28. Il se plaint de la dureté de ses amis.
  29. Regardez de tous côtés, quelqu’un vient-il à mon secours ? Per sonne.
  30. C’est donc en vain que l’homme mettrait sa confiance dans les richesses ;
  31. Job trace ici le tableau de la misère de cette vie et de la sienne ; il désire mourir, parce que ce n’est qu’après la vie que l’homme peut trouver le repos, qui est la récompense du travail.
  32. Un peu de repos à l’ombre.
  33. Job demande à Dieu de mettre fin à ses souffrances en le rappe lant à lui.

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    qu’un souffle, et que mon œil ne verra plus rien d’heu reux.

  34. Le délivrerez-vous ?
  35. Suis-je une mer ou une bête farouche que l’on ne peut lâcher un instant, pour que vous ne m’accordiez pas un moment de repos ?
  36. Faites-moi mourir.
  37. Pour l’éprouver et le sanctifier.
  38. Le délivrerez-vous ?
  39. Ne me donnerez-vous pas un instant de relâche ?
  40. Baldad lui reproche de mettre en doute la justice de Dieu ; il l’exhorte à
  41. Dieu découvrira en moi des fautes secrètes, et je serai obligé de me condamner moi-même.
  42. Dieu découvrira en moi des fautes secrètes, et je serai obligé de me condamner moi-même.
  43. Grec, le papyrus. Les Septante écrivaient en Égypte.
  44. La prospérité de l’impie n’est qu’apparente, semblable au jonc qui croît dans l’eau et se dessèche presque aussitôt.
  45. Autre image de la prospérité du méchant.
  46. Job proclame la grandeur et la justice de Dieu ; il l’implore pour être
  47. S’il nous enlève quelque chose, qui pourra nous le rendre ?
  48. Sa colère est inflexible. Les monstres marins, c’est-à-dire les puissants, les serviteurs du prince du mal. (Voy. ci-dessus, 111, 8.)
  49. Dieu permet qu’il ne lui soit pas fait justice.
  50. Dieu paraît tellement vouloir m’éprouver, que je ne puis m’attendre de sa part à autre chose.
  51. Sans que j’en connaisse la cause ; car Job montre bien au verset 2 qu’il sait que Dieu peut avoir ses raisons secrètes pour éprouver les hommes.
  52. Dieu découvrira en moi des fautes secrètes, et je serai obligé de me condamner moi-même.
  53. Par rapport au juste, la colère est prise ici pour l’épreuve sévère qui vient de Dieu.
  54. Littéralement le puissant est mis ici pour le méchant, dont l’antique race des géants dépravés était restée le type dans ces temps reculés. On sait que le livre de Job est le plus ancien de la Bible.
  55. Dieu paraît tellement vouloir m’éprouver, que je ne puis m’attendre de sa part à autre chose.
  56. Sans que j’en connaisse la cause ; car Job montre bien au verset 2 qu’il sait que Dieu peut avoir ses raisons secrètes pour éprouver les hommes. ==Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/1426==
  57. Dieu découvrira en moi des fautes secrètes, et je serai obligé de me condamner moi-même.
  58. Par rapport au juste, la colère est prise ici pour l’épreuve sévère qui vient de Dieu.
  59. Job voudrait connaître la cause de ses souffrances. Il s’étonne que Dieu le laisse tant souffrir, et se plaint de nouveau d’être né.
  60. Dieu semblait confondre Job avec l’impie en le traitant de la sorte. Job ne parle ainsi que parce qu’il sait dans sa foi que telles ne peuvent pas être les intentions de Dieu, et pour confondre l’injuste opinion de ses adversaires.
  61. Êtes-vous borné dans votre science et votre expérience, pour pouvoir ignorer ce que j’ai été et me traiter avec tant de rigueur ?
  62. Job décrit ici l’état des âmes après la mort, et, d’après les Pères, le lieu dú supplice des réprouvés. Il est possible que l’épreuve de Job ait été
  63. Sophar engage Job à se contenir : Dieu ne peut l’avoir traité que selon ses péchés ; en se purifiant, il recouvrera sa félicité passée.
  64. Comme on garde un coupable.
  65. L’épreuve.
  66. Sophar engage Job à se contenir : Dieu ne peut l’avoir traité que selon ses péchés ; en se purifiant, il recouvrera sa félicité passée.
  67. Comme on garde un coupable.
  68. L’épreuve.
  69. Qui t’apparaîtra double, par ce qu’elle fait à ton égard.
  70. La sagesse de Dieu atteint des profondeurs inaccessibles à l’homme.
  71. La sagesse divine est incommensurable.
  72. Comme lui sans intelligence, il croit qu’il est indépendant et qu’il ne mérite pas les châtiments qui lui sont infligés.
  73. Le Seigneur éloignera de toi les malheurs dont tes péchés sont la cause, et il te rendra ses faveurs.
  74. La prière, attirant la grâce, qui est la lumière et la vie de l’âme, est comme l’étoile du matin.
  75. Les étoiles qui se levaient au Midi occupaient dans ce temps l’imagination des hommes. (Voy. ci-dessus, Ix, et ci-après, xxxvIII, 34.) Le Midi est le symbole de la prospérité. Sophar veut dire : Ta vie sera heureuse et belle comme une constellation du Midi.
  76. Les biens dans lesquels ils mettaient leurs espérances seront la cause de leur perte.
  77. Job raille ses amis, parce qu’ils prennent leur sagesse pour la sagesse de Dieu : le Seigneur seul est grand ; les chefs de la terre márchent à tâtons et chancellent comme un homme ivre.
  78. Job parle ici de lui-même et soutient son innocence.
  79. De ce que le juste a été accablé de maux, le méchant ne doit pas conclure que lui-même sera impuni.
  80. Toutes ces choses ne manifestent-elles pas une sagesse supérieure à celle de l’homme ?
  81. La sagesse de Dieu se montre infiniment supérieure à celle de l’homme, en confondant ce qu’il y a sur la terre de plus grand, de plus élevé. Ce n’est donc pas à vous, sous-entend Job, de vouloir pénétrer ses desseins, en affirmant qu’il ne me châtie qu’à cause de mes péchés. Je soutiens qu’il a des vues plus hautes, et qui nous sont inconnues. On voit que Job était dans le vrai. Le problème des raisons de la souffrance dans l’âme juste est le grand mystère de la sagesse divine, que l’homme ne peut et ne doit qu’adorer.
  82. Il permet que même les hommes véridiques s’éloignent de la sagesse, au détriment de ceux qui suivent leurs conseils.
  83. Comme il n’y a de vraie grandeur que la sienne, Dieu se plaît à renverser les grands orgueilleux et à exalter les humbles, qui ne connaissent en eux et ailleurs d’autre gloire que celle de Dieu. Ainsi Marie disait dans son Cantique
  84. Tout est nu et découvert à ses yeux, dit saint Paul. (Hébr., IV, 13.)
  85. Les dirige.
  86. Job continue ses récriminations contre ses amis, et reprend son plaidoyer devant le Seigneur.
  87. Quoique je me sente capable de vous répondre, ce n’est pas à vous, mais à
  88. Des médecins qui aggravent les maux au lieu de les guérir.
  89. Au lieu de soutenir opiniâtrément son sentiment, se taire et méditer est le meilleur moyen d’être éclairé.

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    couru, et en sa présence que vous avez dit des mensonges ?

  90. Est-ce que vous cédez à une sorte de respect humain, devant Dieu, qui vous fait prendre son parti, et vous constituer juges pour défendre sa cause ?
  91. Condamner Job sans autre preuve que ses malheurs, c’était faire acception de personne en faveur de Dieu, soutenir sa justice aux dépens de la vérité et de la charité.
  92. Les animaux, lorsqu’ils veulent mettre leur proie en sûreté, la prennent entre leurs dents, et les voyageurs, lorsqu’ils craignent les voleurs, emportent dans leurs mains ce qu’ils ont de plus précieux. Job veut dire Laissez-moi parler pour soulager un peu la douleur qui me presse, au point de me faire déchirer mon corps, et désirer le salut avec l’ardeur d’une bête féroce qui emporte sa proie.
  93. Car Dieu doit nécessairement tôt ou tard délivrer le juste. Job sait bien que Dieu n’a pas besoin de ses explications, qu’il connaît tout ; mais il exprime ici le désir de son cœur, qui, se sentant juste, éprouve le besoin de montrer son innocence.
  94. Sur le point d’être jugé. Job croyait naturellement qu’il allait mourir, et il mourait avec confiance.
  95. J’oserai paraître en votre présence pour vous dévoiler le fond de mon cœur.
  96. Faites cesser mes souffrances, qui m’ôtent presque la liberté de mon esprit, et délivrez-moi de l’effroi que vous m’inspirez, et alors j’oserai vous répondre. Job nous est ici un exemple de la confiance filiale et amoureuse avec laquelle le juste, sans perdre le respect qu’il doit à Dieu, lui expose ses pensées, ses sentiments et ses peines.
  97. Mes amis prétendent que je suis un grand pécheur : je ne crois pas l’être ;
  98. Pourquoi semblez-vous vous cacher loin de moi, comme si j’étais votre ennemi ?
  99. Ainsi Job ne soutient pas qu’il est sans péché, mais que ce n’est pas uniquement pour ses péchés que Dieu le frappe.
  100. Vous me réduisez à l’impuissance, comme un criminel qu’on retient dans les fers jusqu’à l’exécution de la sentence,

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    avez observé toutes mes œuvres, vous m’avez recherché jusqu’à la plante des pieds,

  101. Job déplore la fragilité de l’homme ; il demande au Seigneur de ne le point juger en cette vie et de ne l’appeler qu’à la résurrection.
  102. D’après le sentiment unanime des Pères, Job exprime ici sa croyance au péché originel. Job implore la divine miséricorde en s’excusant sur la fragilité de la nature humaine, qui dès notre naissance est corrompue par le péché.
  103. Lorsqu’il a un instant de repos, le travailleur à gages s’y complaît, d’autant plus que ses loisirs sont rares et bien mérités par le travail.
  104. Tandis que cette vie terrestre ne revient plus ; sous ce rapport donc la vie de l’homme est inférieure à celle de l’arbre.
  105. D’après le sentiment unanime des Pères, Job exprime ici sa croyance au péché originel. Job implore la divine miséricorde en s’excusant sur la fragilité de la nature humaine, qui dès notre naissance est corrompue par le péché.
  106. Job, pour fléchir la justice divine, rappelle ici de nouveau la fragilité
  107. Job dit ici que l’homme se réveillera lorsque le ciel subira sa transformation. Voy. Rom., viii, 19,
  108. Puissiez-vous me délivrer de ma souffrance et me mettre dans les limbes, en attendant la résurrection.
  109. Au jour de la résurrection. Ce passage prouve avec évidence la croyance à
  110. Job dit ici que l’homme se réveillera lorsque le ciel subira sa transformation. Voy. Rom., viii, 19,
  111. Puissiez-vous me délivrer de ma souffrance et me mettre dans les limbes, en attendant la résurrection.
  112. Au jour de la résurrection. Ce passage prouve avec évidence la croyance à
  113. Es-tu le plus ancien, le plus expérimenté des hommes, pour vouloir l’emporter en tes discours ? La sagesse était surtout attribuée aux anciens.
  114. Littéralement ne croit pas, ne trouve pas l’immutabilité en ses saints… Il s’agit ici des saints de la terre, qui sont toujours sujets à pécher ; ou bien, il faut dire que cette sentence est une des erreurs commises par les amis de Job.
  115. Les sages, seuls, ont dominé une patrie ; nul étranger n’est venu altérer la pureté de leurs enseignements.
  116. Qu’il ne croie pas échapper à sa ruine.
  117. Les peines inutiles qu’il se donne lui font comprendre que le moment de sa perte est venu.
  118. Se croyant fort contre Dieu même.
  119. Il habitera dans des ruines ; Dieu le frappera, lui et tout ce qui l’entoure.
  120. A la perte de tout bien.
  121. C’est par sa mort qu’il témoigne de son iniquité. Job était un prince, et Eliphaz le soupçonnait à tort d’injustice dans sa fonction de juge.
  122. Il se révolte contre ce que vient de dire Éliphaz ; il déclare que rien ne l’empêchera de parler. Il fait voir la grandeur de son infortune, et déclare qu’il est innocent.
  123. Qui peut arrêter les paroles vaines qui s’échappent à flot des lèvres des insensés, et est-il bien difficile de consoler comme tu le fais ?
  124. C’est par sa mort qu’il témoigne de son iniquité. Job était un prince, et Eliphaz le soupçonnait à tort d’injustice dans sa fonction de juge.
  125. Il se révolte contre ce que vient de dire Éliphaz ; il déclare que rien ne l’empêchera de parler. Il fait voir la grandeur de son infortune, et déclare qu’il est innocent.
  126. Qui peut arrêter les paroles vaines qui s’échappent à flot des lèvres des insensés, et est-il bien difficile de consoler comme tu le fais ?
  127. Le but de ses persécutions et de ses attaques.
  128. Expression vive pour exprimer une profonde blessure.
  129. Ses pirates. Ce mot semble supposer que l’ennemi principal de Job est Satan, dont ceux qui lui parlent se font les satellites.
  130. L’ombre de la mort. (Hébr.)
  131. Terre, n’ensevelis point dans l’oubli mon sang, c’est-à-dire mes cruelles souffrances, et que mes cris puissent monter librement vers Dieu.
  132. Celui qui me voit est au ciel. Admirable parole que nous devrions souvent répéter pour nous soutenir dans nos afflictions.
  133. Plût à Dieu que je pusse plaider ma cause devant Dieu comme un homme plaide devant un juge.
  134. A dit mon ennemi.
  135. Que ma délivrance encourage les justes à persévérer dans leur voie.
  136. Il parle à ses faux amis.
  137. A force de veiller, la nuit s’est changée pour moi en jour, et à force de souffrir, la lumière me semble ténèbres.
  138. La mort est désormais mon espérance ; je suis dans la familiarité la plus intime avec ses ministres.
  139. Toutes mes espérances temporelles seront ensevelies avec moi dans la terre.
  140. Baldad répond à Job par des imprécations contre les impies.
  141. Faut-il qu’à cause de vous Dieu bouleverse toutes les lois de sa providence, qui veut que l’impie soit puni ?
  142. Leur prospérité, leur bonheur finira bientôt. goisseletienne comme s’il eût commis un crime contre le roi.
  143. Sa postérité sera détruite.
  144. Tel est le sort des impies, telle est la loi immuable de la Providence ;
  145. Job récapitule ses maux et les attribue à la volonté du Seigneur ; mais, quoiqu’il les trouve trop grands pour ses offenses, il se plaint et ne murmure pas. Il espère encore la couronne de gloire que Dieu réserve aux justes qu’il a
  146. Mes maux sont des épreuves qui viennent de Dieu, et non des châtiments.
  147. Dieu me tient tellement à l’étroit et dans les ténèbres que je ne puis me délivrer ni trouver aucun secours.
  148. Femmes légitimes, mais inférieures à l’épouse. Voy. Gen., xxv, 6.
  149. Voilà, dit saint Grégoire, l’esprit des justes. Loin de s’irriter contre leurs ennemis, ils cherchent à les adoucir par leurs prières.
  150. Ne m’avez-vous point assez tourmenté à votre gré ?
  151. On écrivait dans les temps anciens sur la pierre ou sur des tablettes de plomb. Job voudrait voir gravé sur la pierre ce qu’il va dire sur la résurrection à cause de son importance.
  152. Leur substance, leurs richesses : ce sera leur tour de souffrir et d’être dépouillés de tout.
  153. Job professe ici le dogme de la résurrection, qui faisait partie du dépôt de la révélation primitive. Ces choses, c’est-à-dire l’état nouveau de la résurrection.
  154. Le Seigneur m’a préparé cette récompense. Les versets 25-27 ont été, à
  155. Il s’agit ici de l’œil de la foi qui éclairait Job dans son épreuve et non ses ennemis. Le passé est probablement mis ici pour le futur : Job est tellement sûr de son espérance, qu’il parle comme s’il avait déjà vu de ses yeux l’état futur de la résurrection.
  156. Par l’espérance certaine que j’ai de les posséder.
  157. Que si de parti pris vous voulez trouver de quoi m’accuser, sachez donc qu’il y a une justice qui vous attend après la résurrection.
  158. A la justice de Dieu, qui est cachée et comme voilée en ce monde, et qui se manifestera au dernier jour.
  159. Leur substance, leurs richesses : ce sera leur tour de souffrir et d’être dépouillés de tout.
  160. Sophar revient sur l’accusation d’impiété et d’hypocrisie ; il fait de nouveau le tableau des calamités qui menacent le pervers.
  161. Je n’aurais pu croire que tu oserais faire une telle réplique ; et vous, mes amis, vous n’avez pas plus d’intelligence que moi ; laissezmoi donc répondre
  162. Ce que je vais dire n’est-il pas reçu depuis longtemps comme une vérité ?
  163. La pénétration de mon intelligence vous répondra.
  164. Les mauvaises habitudes contractées dans sa jeunesse s’enracineront dans ses os et le suivront jusque dans la tombe. (S. Grég.)
  165. Le mal aura pour lui l’appât d’un mets friand. Il le gardera dans sa bouche, car c’est par ses paroles que le méchant nuit surtout aux autres.
  166. Sa malice sera pour lui-même un poison mortel. Quoi de plus vrai !

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    dont il ne goûtera pas plus qu’on ne goûte une chair coriace qui ne peut être ni mâchée ni avalée.

  167. Il a réduit beaucoup d’hommes riches à la pauvreté.
  168. Il a commis de nombreuses rapines qu’il n’a point réparées.
  169. Le feu qui n’est point allumé de main d’homme est une allusion au feu de l’enfer. (S. Grég.)
  170. C’est ce qui arrivera au jugement dernier.
  171. Littéralement, demeurent comme des brebis éternelles.
  172. Afin que vous ne me donniez plus pour consolation des paroles qui augmentent ma peine.
  173. Mes plaintes ne sont que trop fondées, car je n’ai pas affaire avec l’homme, dont je fais peu de cas, mais avec la providence divine, qui, par les peines dont elle m’accable, semble autoriser les accusations de mes ennemis.
  174. Loin de me juger défavorablement, vous garderez le silence, ne pouvant vous expliquer la cause des souffrances que j’endure. Job soutient toujours avec raison que la cause pour laquelle Dieu envoie des souffrances est un mystère, qu’il faut adorer avec soumission et pa tience.
  175. La preuve que le malheur n’est pas une preuve de culpabilité est que souvent l’impie prospère.
  176. Ils ont de nombreux enfants qui grandissent sous leurs yeux.
  177. Littéralement, demeurent comme des brebis éternelles.
  178. C’est bien le fond de l’âme du pécheur, et la raison de tous les sophismes qu’il entasse contre la vraie religion.
  179. Le fidèle qui sert Dieu va au-devant de lui, au-devant du Dieu juge et rémunérateur de ses œuvres.
  180. Mais le bonheur des impies ne peut pas durer, parce que la justice de Dieu vient y mettre fin tôt ou tard.
  181. La conduite de Dieu à l’égard de l’homme est un mystère insondable : il l’éprouve tantôt par le bonheur, tantôt par l’infortune.
  182. Vous verrez qu’ils ont partout fait l’expérience de la vérité que je soutiens devant vous.
  183. Du fleuve de l’enfer, du Cocyte. (Voy. Jér.) Le bonheur semble les suivre jusque dans la tombe. Il faut donc bien qu’il y ait au delà une justice qui répare les injustices de cette vie.
  184. Suivant son exemple ; la mort de l’impie ne convertit personne. La multitude marche sur ses traces, de même qu’il a eu un nombre infini de prédécesseurs. Selon d’autres commentaires, il s’agit ici du nombreux convoi de l’impie.
  185. Comment donc prétendez-vous me consoler en disant que je souffre pour mes crimes, puisqu’il est constant que souvent l’impie est heureux.
  186. Éliphaz énumère à Job ses péchés, cause vraisemblable de sa chute. Il lui fait le tableau du bien-être qui l’attend s’il se convertit.
  187. Est-ce à l’homme d’entrer en jugement avec Dieu ? N’a-t-il pas la science souveraine, et ne sait-il pas combien vous avez menti ? Gardezvous de croire que ce soit à cause de lui pour sa gloire, et non à cause de vos péchés qu’il vous afflige. Le bien que les hommes font ne sert de rien à Dieu.
  188. En t’exauçant, il te fera accomplir les promesses que tu lui avais faites, s’il accueillait ta demande.
  189. Allusion au déluge.
  190. Ces pensées de l’impie que toi, Job, tu partages, sont bien éloignées des siennes.
  191. Job, pénétré de son innocence, souhaite de pouvoir s’expliquer avec Dieu, dont il connaît la justice et la bonté.
  192. Eliphaz sait que c’est Dieu qui purifie l’âme ; mais ce qu’il ignore, c’est qu’il se sért pour cela des tribulations.
  193. En t’exauçant, il te fera accomplir les promesses que tu lui avais faites, s’il accueillait ta demande.
  194. Une demeure pleine de prospérité que mérite la justice.
  195. Tu reconnaîtras que l’orgueil est la cause de tous les malheurs qui fondent sur l’impie.
  196. Il réplique qu’il ne s’est jamais écarté des voies de Dieu, qu’il a observé
  197. Job, pénétré de son innocence, souhaite de pouvoir s’expliquer avec Dieu, dont il connaît la justice et la bonté.
  198. Mais où trouver Dieu ?
  199. Job reconnaît ici que Dieu a toujours de très-sages raisons en tout ce qu’il fait il est la vérité même.
  200. Ignorant la cause des peines que j’endure.
  201. C’est ainsi que le juste vit dans la crainte, et s’applique d’autant plus à servir le Seigneur qu’il est par lui plus éprouvé.
  202. Il a brisé mon courage.
  203. Job était sous le coup d’une crainte excessive de la justice de Dieu, une des épreuves les plus ordinaires aux âmes pures.
  204. Job revient sur l’invasion de ses domaines, et décrit les habitudes de ses ennemis ; il reproche au Seigneur de ne point surveiller les œuvres de la nuit ; il maudit ceux qui font ces œuvres.
  205. Pour réfuter ses adversaires, Job revient encore ici sur l’impunité des impies sur la terre sans que Dieu semble y être attentif.
  206. Sous le coup de leurs persécutions.
  207. Dont ils se servent pour leurs rapines.
  208. Tel n’est-il pas l’ordre de la providence et de ses impénétrables desseins dans le gouvernement du monde ? L’impie ne persévère-t-il pas dans ses désordres jusqu’à la fin, et sa punition n’est-elle pas différée jusqu’à la mort ?
  209. Baldad lui objecte que nul n’est pur devant le Seigneur.
  210. C’est à tort que tu espères, dit Baldad Job ; tu ne peux que craindre de la part d’un Dieu si grand.
  211. Tel n’est-il pas l’ordre de la providence et de ses impénétrables desseins dans le gouvernement du monde ? L’impie ne persévère-t-il pas dans ses désordres jusqu’à la fin, et sa punition n’est-elle pas différée jusqu’à la mort ?
  212. Baldad lui objecte que nul n’est pur devant le Seigneur.
  213. C’est à tort que tu espères, dit Baldad Job ; tu ne peux que craindre de la part d’un Dieu si grand.
  214. Il nie ce qu’avait avancé Job pour sa défense, c’est que le méchant souvent prospère. Le mot hébreu traduit par escadrons signifie que Dieu a des armées toujours en embuscade, pour châtier le méchant.
  215. Les créatures célestes, les étoiles, les anges ne sont pas purs à ses yeux. Quelle folie donc à l’homme, ce ver de terre, de prétendre se justifier devant lui !
  216. Dieu, répond Job, n’a pas besoin de votre fausse et injuste justification de sa providence, lui qui est tout-puissant et qui sait tout.
  217. Ainsi que ceux qui habitent dans le voisinage des eaux. N’est-ce pas lui qui a réduit à néant la puissance redoutable des géants en les abimant dans le déluge et dans les enfers ? La puissance de Dieu s’étend non-seulement au ciel et sur la terre, mais dans l’autre monde, où se réparent les injustices de celui-ci.
  218. Dieu, qui sait tout, est le seul juge compétent de toutes les àmes qui périssent.
  219. Sa toute-puissance tient la terre suspendue dans le vide.
  220. Son trône est le firmament, dont la solidité vient de Dieu.
  221. Dieu a tracé et maintient sur l’Océan le cercle de l’horizon, pour la succession du jour et de la nuit.
  222. Vulgate : il a dompté le superbe. Dans le style biblique, la mer, c’est le siècle ; et les monstres marins, les puissants orgueilleux.
  223. Les étoiles du ciel signifient les anges ; le dragon apostat est Lucifer.
  224. Si ce peu que nous savons de ses œuvres nous met dans la stupéfaction, qui pourra supporter les grands effets de sa toute-puissance ?
  225. Les amis de Job se taisent, vaincus par ses raisons. Job en profite pour poser une dernière et victorieuse affirmation de son innocence. Dans les cinq chapitres qui suivent, Job réfute d’une manière claire et convaincante les faux arguments de ses adversaires.
  226. De dire que vos accusations contre moi sont justes.
  227. Car Dieu doit tôt ou tard me faire justice.
  228. Quel profit aurais - je à être et à rester impie ? Que peut attendre de Dieu le méchant ?
  229. La vraie raison de la conduite de la Providence, Job la donne au chapitre suivant, après avoir prouvé à la fin de celui-ci que le méchant est, en effet, puni.
  230. C’est contre toute raison que vous m’appliquez ce principe, que les méchants sont punis.
  231. Le simoun.
  232. Tout est réglé dans l’univers par une sagesse infinie, dont la profondeur échappe à l’homme. C’est la nouvelle idée par laquelle Job réfute l’assertion de ses amis, que le malheur ne tombe que sur les coupables.
  233. L’homme, dans les travaux des mines, met une borne aux ténèbres. Il trouve le moyen de s’éclairer jusqu’au sein de la terre pour en extraire les métaux. La conclusion de ces prémisses, développées encore dans les versets suivants, se trouve au verset 12 ; mais c’est la sagesse divine qui en découvrira les profondeurs.
  234. On croyait que l’enfer était au centre de la terre, et qu’un fleuve, le Cocyte, en fermait l’entrée. (Voy. xx1, 33.) Le sens est que l’homme a trouvé le moyen de pénétrer jusqu’aux entrailles de la terre..
  235. Il s’agit du sol bouleversé par le travail des mines.
  236. L’oiseau, si bien doué pour tout voir, ignorait la route souterraine qui mène à ces trésors.
  237. Les commentateurs grecs entendent par là la race des plus grandes bêtes féroces, qui sont un symbole naturel des orgueilleux. Le reste du verset confirme cette interprétation.
  238. Pour aller chercher l’or qui est au fond.
  239. Dieu seul possède la sagesse infinie, et c’est par elle qu’il gouverne l’univers. C’est dans les secrets de cette sagesse qu’il faut chercher la raison dernière des épreuves de l’homme ; et comme elle est insondable, l’homme doit se soumettre et adorer les vues de Dieu sur lui. C’est là le comble de son mérite, et c’est ainsi que l’adversité l’éprouve et le purifie comme l’or par le feu. Telles sont les vérités sous-entendues dans ces magnifiques figures. Elles nous donnent la conclusion du livre, conclusion qui sera confirmée par Dieu lui-même dans les chapitres xxxvIII et suivants.
  240. Contrée de l’Inde, d’où l’on tirait l’or le plus excellent.
  241. Le royaume des morts lui-même a bien entendu parler d’elle ; mais il ignore, comme celui des vivants, la profondeur de ses desseins dans le gouvernement du monde.
  242. Il l’a fait paraître dans ses œuvres.
  243. En la mettant en œuvre.
  244. Pour pouvoir les juger en toute équité.
  245. Lorsque la lumière de sa grâce brillait en moi et me dirigeait au milieu des périls de la vie.
  246. Par respect.
  247. Par l’admiration et la déférence qu’ils avaient pour moi.
  248. C’est parce qu’il a besoin de se défendre (voir ch. XXII et suiv.), et nullement par ostentation, que Job parle ici de ses bonnes œuvres. (S. Grég.)
  249. Le tableau mélancolique de sa prospérité et du bon usage qu’il s’était efforcé d’en faire, était bien de nature à convaincre et à confondre ses ennemis.
  250. Contraste de sa situation présente.
  251. Comme les cris d’animaux qui ont faim.
  252. Un sujet de chansons.
  253. Les SS. Pères ont vu dans Job qui souffre, quoique innocent, une figure de Jésus-Christ souffrant pour les péchés du monde. Plusieurs traits rappellent, en effet, les ignominies et les douleurs de la passion.
  254. Ils m’insultent sans pudeur.
  255. Tous ces versets rappellent les passages des Pères où Notre-Seigneur exhale ses plaintes durant sa passion.
  256. Littéralement, avoir porté la main sur moi, pour me secourir sans aucun doute ; car l’idée de violence et de suicide ne peut être admise.
  257. Des oiseaux qui gémissent dans la solitude.
  258. Le contraste poignant de ses malheurs avec son attachement à la justice fermait la bouche aux adversaires de Job.
  259. Il est spécialement nécessaire de réprimer la curiosité des yeux, si l’on veut conserver la pureté du corps et de l’âme. « Car, dit saint Grégoire, si l’âme est assez légère pour considérer ce qui peut exciter la concupiscence, elle désirera également ce qu’elle aura considéré. »
  260. Si je l’offensais.
  261. Expulsion, loin de Dieu, le souverain bien, ce qui constitue le souverain mal.
  262. Job récapitule sa vie, ses œuvres et les fautes qu’il n’a point commises, contre lesquelles il prononce des imprécations.
  263. Est-ce sur ton jugement qu’il doit régler sa justice ? (8) La science véritable, celle de Dieu et de ses voies.
  264. Si j’ai porté mes titres de créance comme en triomphe pour les lire avec orgueil devant le peuple.
  265. La vie ainsi corrompue dans sa source propage les plus ignobles tendances dans les générations, et la famille est pervertie jusque dans ses racines des enfants nés vicieux deviennent le châtiment des parents et le fléau des sociétés.
  266. Si j’ai porté mes titres de créance comme en triomphe pour les lire avec orgueil devant le peuple.
  267. C’était un signe d’adoration usité chez les Orientaux. (V. II Rois, XIX, 18.)
  268. Détestant ma dureté.
  269. Si j’ai porté mes titres de créance comme en triomphe pour les lire avec orgueil devant le peuple.
  270. Si j’ai tyrannisé mon pays ; on sait que Job était chef de tribu.
  271. Éliu, nouvel interlocuteur qui n’a point encore paru, voyant que les amis de Job semblent lui donner raison par leur silence, prétend donner une solution nouvelle au problème discuté. Il avoue que Job n’est point coupable des grands crimes dont on l’accuse ; mais il soutient que Celui qui sonde les cœurs a découvert néanmoins en lui assez de fautes
  272. Je ne ferai point acception de personne.
  273. Et compris le peu de valeur des réponses de Job.
  274. Prenant son parti contre Job.
  275. Je ne ferai point acception de personne.
  276. Tu es mon égal, tu n’as rien à craindre devant moi.
  277. Les richés.
  278. Dieu t’a déjà averti. Éliu va montrer comment Dieu a continué d’avertir les hommes.
  279. En les détournant de faire des actions qui leur attireraient la mort comme châtiment.
  280. Lorsque les avertissements ne suffisent pas, Dieu envoie à l’homme l’épreuve de la maladie pour le ramener à lui. Éliu s’explique ainsi la maladie de Job.
  281. Les richés.
  282. En leur parlant ou par des songes ou par des maladies. Voyez cidessus, 14 et
  283. Les richés.
  284. Puisse mon avis être conforme à la justice de Dieu.
  285. Les richés.
  286. Le malheur.
  287. Un jugement favorable aux pauvres.
  288. Dans sa colère, il se détourne des hommes : qui pourra le ramener ? Le regard favorable de Dieu est le principe de tous nos biens.
  289. Terrible châtiment.
  290. Ce prince hypocrite, Job.
  291. J’ai reçu mon compte, vous ne me devez rien. Métaphore tirée du payement des dettes.
  292. Le méchant, dit saint Grégoire sur ce texte, ne semble mettre en doute sa propre justice que pour l’affirmer avec plus d’arrogance.
  293. Est-ce sur ton jugement qu’il doit régler sa justice ? (8) La science véritable, celle de Dieu et de ses voies.
  294. Il est permis à Séméi de tout dire pendant l’affliction de David. II est permis à ceux qui calomnient le Sauveur, et qui insultent à son silence, de le charger d’injures. Job a la gloire de représenter le Sauveur dans cet état.
  295. Si Dieu poursuit nos iniquités de ses châtiments, ce n’est pas qu’elles lui puissent nuire, car si le ciel est si élevé au-dessus de la terre, à plus forte raison le Dieu immuable. C’est à Dien ou à nos semblables qu’elles nuisent ; et c’est parce qu’il a à cœur notre bien, qu’en ce monde il les punit.
  296. Quand on est laissé par Dieu dans le malheur, c’est qu’on l’a oublié lui-même.
  297. Dieu ne vous exauce pas, parce que vous blasphémez contre lui.
  298. Ainsi que tous ceux qui sont droits et justes.
  299. Qui es-tu pour juger Dieu ?
  300. Des rois justes : Job était roi.
  301. Éliu soutient toujours que les afflictions ne viennent que du péché.
  302. Ils ne recourent pas humblement à lui dans le malheur.
  303. Si tu t’es laissé séduire par le tentateur, ta prospérité va se perdre.
  304. Remarquons ce mot : des dons impies ; la justice est un attribut de Dieu.
  305. Éliu donne ici des conseils à Job pour l’avenir. Il lui reproche de s’être laissé entraîner par la misère dans de plus grandes fautes, ce qui arrive, hélas ! bien souvent.
  306. Éliu trace ici le tableau de la sagesse et de la puissance de Dieu, afin d’engager Job à se courber sous sa main et à attendre de lui sa délivrance.
  307. Littéralement : Et ton cœur ne changera pas de place pour sortir de ton corps.
  308. Il dispense aux peuples les bienfaits de la nature ou fait tomber sur eux ses fléaux, selon les lois de sa justice.
  309. D’autres traduisent : Il cache entre ses mains l’éclair, et lui ordonne de frapper où il veut. Dieu est le maître des éléments.
  310. Le sens des Septante paraît être le Seigneur découvrira sa lumière à ceux qui la cherchent dans la droiture du cœur.
  311. La lumière du soleil est ici le symbole de la lumière éternelle, qui est la possession de Dieu qu’il se promet de faire partager à ses amis.
  312. Le sens des Septante paraît être le Seigneur découvrira sa lumière à ceux qui la cherchent dans la droiture du cœur.
  313. La lumière du soleil est ici le symbole de la lumière éternelle, qui est la possession de Dieu qu’il se promet de faire partager à ses amis.
  314. Les châtiments de Dieu sont une ample matière de réflexions.
  315. A son ordre, ou après l’éclair qu’il semble faire apparaître.
  316. Du sceau de sa souveraineté, en arrêtant leurs travaux : pensée magnifique.
  317. Le vent du midi, souvent malsain en Orient.
  318. Des pluies fécondantes accompagnées d’éclairs.
  319. Éliu montre ici que toutes les créatures obéissent à Di

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    eu.

  320. La terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme. Sa terre spéciale, c’est celle où il est connu et adoré.
  321. Quelle réponse avez-vous à faire à mes arguments pour que je la lui porte ?
  322. Qui oserait servir d’intermédiaire entre toi et Dieu, pour lui porter la réponse et le convaincre d’erreur ?
  323. L’homme ne peut regarder le soleil. A plus forte raison,
  324. Les Orientaux relèvent leur robe à la ceinture avant d’entreprendre une action difficile.
  325. La conclusion d’Éliu est que, si nous ne pouvons comprendre l’action de la Providence dans les phénomènes de la nature, nous ne pouvons non plus sonder les arrêts de sa justice infinie. Il conclut donc que nous devons adorer ces arrêts toujours justes, et craindre le Seigneur afin de ne pas les provoquer. Cependant, si l’on rapproche la conclusion du commencement du livre où Dieu donne à Satan la permission de tenter Job pour faire ressortir et purifier davantage sa vertu ; si l’on fait attention que toutes ces merveilles de la nature, au milieu desquelles la sagesse divine se joue, ne sont faites que pour l’homme, qui est le chef-d’œuvre de Dieu, il est facile de conclure que cette sagesse doit surtout triompher dans sa conduite à l’égard de l’homme, et que les épreuves ont surtout pour but de perfectionner l’âme humaine et d’en faire la première des merveilles de Dieu. Le livre de Job est un des plus profonds de l’Écriture.
  326. Le Seigneur ne daigne pas répondre à Éliu, qui, dans son orgueil présomptueux, n’avait parlé que pour supposer continuellement ce qui était en question en blessant la justice et la charité par ses accusations. La patience de Job à laisser parler Eliu sans lui répondre est aussi bien admirable.
  327. Le Seigneur exauce tous les vœux de Job ; il répond à ses plaidoiries ; il lui parle pour faire reconnaître son innocence ; il se voile pour ne pas l’effrayer ; il lui révèle ce qui s’est passé.
  328. Dieu reproche à Job, non d’avoir faussé la vérité, mais de l’avoir obscurcie par quelques exagérations inspirées par la violence de la tentation, et par un trop grand désir de connaître et de faire connaître aux autres les secrets de la justice de Dieu à son égard.
  329. Dieu veut dire ici que si l’on obscurcit son conseil, c’est aux yeux des hommes et non pas pour lui. Peut-être aussi Job n’avait-il pas osé découvrir toutes les pensées que la nature, dans son état de tentation, lui suggérait.
  330. Les Orientaux relèvent leur robe à la ceinture avant d’entreprendre une action difficile.
  331. Connais-tu les sources, la vraie cause de la lumière, et ses voies, les moyens par lesquels elle se propage.
  332. Ironie.
  333. On plaçait les pierres fondamentales avec des chants. Les anges, créés au commencement en même temps que les astres, sont représentés chantant le Créateur au moment de la fondation de l’univers, premier temple.
  334. L’aurore brille sur toute la terre et en écarte les impies, qui fuient devant sa lumière.
  335. Connais-tu les sources, la vraie cause de la lumière, et ses voies, les moyens par lesquels elle se propage.
  336. Ironie.
  337. Les moyens par lesquels elle se forme et aussi la puissance de la providence de Dieu, qui est le trésor d’où toutes choses se tirent.
  338. Peux-tu unir ou disjoindre les constellations du ciel. Les interprètes hébreux entendent par la première de ces deux constellations un signe du printemps, et par la seconde celui de l’automne ; de sorte que le sens est : Est-ce toi qui tiens les clefs du ciel pour en faire descendre les fruits divers des saisons ? (Arias Montanus.)
  339. Ses rayons.
  340. Les changements de l’atmosphère.
  341. Dans cette leçon, qui leur est particulière, les Septante insinuent que l’éternelle sagesse est l’auteur et le prototype de tout l’art humain. Les Grecs aussi faisaient présider la déesse Pallas (la Sagesse) à ces sortes d’ouvrages.
  342. La Providence divine s’étend jusque sur les oiseaux ; à plus forte raison prend-elle soin des hommes. « Vous valez mieux, dit NotreSeigneur, que beaucoup de passereaux. » (Matth., x, 31.)
  343. La Providence, qui a soumis tant d’animaux à l’homme, montre sa souveraine indépendance en faisant qu’il ne peut se servir de l’onagre du désert.
  344. D’autres traduisent le rhinocéros.
  345. La nature de chaque animal dépend de Dieu, et il n’est pas au pouvoir de l’homme de la changer.
  346. Au lieu d’imiter les soins de l’oiseau pieux (la cigogne). D’où vient cette différence ? Dieu parle ici selon l’opinion reçue dans l’antiquité, qui faisait de l’autruche un symbole de la cruauté des parents pour les enfants contrastant surtout avec l’aile pieuse (l’oiseau pieux), l’aile qui abrite les petits, et les plumes dont la chaleur fait éclore les œufs.
  347. Il est bien digne de remarque que Dieu, qui dédaigne de répondre aux amis de Job, ne parle à ce saint homme que pour l’humilier : c’était pour le mieux disposer à recevoir ses miséricordes.
  348. Vraisemblablement, le crocodile ou le dragon lui-même, si cette espèce a jamais existé.
  349. Toutes ces questions nous rappellent que les merveilles de la nature devraient toujours nous faire remonter aux perfections de leur auteur. Quel mal ne fait pas à notre jeunesse la science athée d’aujourd’hui !
  350. Celui qui souhaitait d’entrer en jugement avec Dieu veut-il maintenant éviter ce jugement ? Il doit le rétorquer et répondre.
  351. Job avait commis des imperfections, en désirant trop vivement exposer à Dieu son innocence et connaitre le motif de ses souffrances. L’homme doit surtout s’abandonner à la conduite de celui qui est la souveraine sagesse et l’éternel amour.
  352. S’humilier de ses fautes est le meilleur moyen de les réparer.
  353. Triomphent de lui.
  354. Dieu continue d’humilier Job. La souveraine puissance du Seigneur doit lui faire attribuer la justice en dernier ressort. Celui qui a tout fait est lui-même la règle de ses œuvres.
  355. L’hippopotame ; peut-être l’éléphant. Cependant la description ne pouvant convenir parfaitement ni à l’un ni à l’autre animal, plusieurs saints docteurs ont vu dans Béhémoth, outre l’animal réel, un symbole de Satan, ce prince du mal. Job, persécuté par Satan, était la figure de Jésus-Christ persécuté par l’antique ennemi. Pour conclure le livre, Dieu demande à Job si c’est lui qui domine la puissance du mal, et la fait concourir à ses desseins en purifiant la vertu par la patience. Il donne ainsi le mot de l’énigme sans lever le voile, ni ôter le mérite de la foi.
  356. La force de Satan contre nous est dans la concupiscence.
  357. Triomphent de lui.
  358. Le mal est destiné à être le jouet des esprits purs, c’est-à-dire à être vaincu par eux comme en se jouant.
  359. Allusion à la troupe des esprits impurs qui se réjouissent du combat de leur chef contre le bien, représenté surtout par Jésus-Christ. Les Septante ont évidemment vu dans Béhémoth le symbole de Satan.
  360. Dans ses propres vues, en la confondant par ses propres desseins. On prend le crocodile en lui bouchant les yeux.
  361. Vraisemblablement, le crocodile ou le dragon lui-même, si cette espèce a jamais existé.
  362. Dieu seul domine le mal et s’en sert pour éprouver et purifier le bien. Ce n’est que pour cela qu’il le supporte. Léviathan est une autre forme symbolique de Satan. La première béte dont la force est dans le ventre représente le démon de la concupiscence ; la seconde, celui de l’orgueil. La bête et le dragon dans l’Apocalypse ont ces deux mêmes significations.
  363. Triomphent de lui.
  364. Ce verset et les trois suivants sont intelligibles si l’on admet que le Seigneur ouvre l’esprit de Job et lui laisse entrevoir qui l’a tenté.
  365. N’as-tu pas craint à la vue de ce monstre que j’ai préparé pour servir mes desseins.
  366. Sa terrible mâchoire.
  367. Sa terrible mâchoire.
  368. Tout ce qui est dit ici de la force et de la cruauté de Léviathan convient bien mieux encore à celui qui ne cherche qu’à brûler les âmes du feu qui ne s’éteint jamais.
  369. Le Tartare renferme tous les captifs de l’abime.
  370. Le verset montre que le Seigneur a voulu décrire le prince du mal, esclave de Dieu, jouet des anges.
  371. Sur la mer du siècle et sur les mondains.
  372. Job reconnaît la toute-puissance et la souveraine sagesse de Dieu ; il s’humilie devant lui et avoue sa faute.
  373. Écoutez-moi signifie : soyez-moi favorable, et j’oserai vous prier. Job anéanti devant le Seigneur attend tout de lui, et spécialement les lumières dont a besoin son ignorance : tel est le fruit des humiliations que Dieu envoie aux justes.
  374. Jusqu’ici je ne connaissais que votre parole ; mais maintenant vous avez daigné m’apparaître et m’instruire directement, quoique voilé.
  375. Plus une âme reçoit de grâces, plus elle doit s’humilier devant Dieu.
  376. Plus une âme reçoit de grâces, plus elle doit s’humilier devant Dieu.
  377. Ils avaient péché en dénaturant la Providence, prétendant qu’elle n’envoyait de maux qu’aux méchants, et en blessant à l’égard de Job la charité.
  378. Job est ici la figure du divin médiateur, qui a souffert, quoique innocent, et offert le sacrifice pour nos péchés.
  379. En augmentant en lui sa grâce pour récompenser sa patience.
  380. Ce verset ne se trouve pas dans l’hébreu. Pour ceux que Dieu ressuscite, les élus. (Voy. Ps. 1, note 6.)
  381. Cette note, qui se trouve à la fin de la version syriaque et qui a été ajoutée à celle des Septante, n’a point été reçue comme canonique par l’Eglise.
  382. Son cinquième arrière-petit-fils, de la cinquième génération d’hommes de la race d’Esau, comme Moïse l’était de la race de Jacob.