Traité de dynamique/1758/Épitre

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A MONSEIGNEUR
LE COMTE
D’ARGENSON,
MINISTRE D’ÉTAT.

Monseigneur,

L’accueil favorable que les Savans ont déja fait à ce fruit de mes travaux, m’a inspiré le désir & la confiance de Vous l’offrir. Je souhaiterois l’avoir rendu digne de la postérité, pour faire parvenir jusqu’à elle le seul témoignage que je puisse vous donner de mon attachement & de ma reconnoissance. De toutes les vérités contenues dans cet Ouvrage, la plus précieuse pour moi est l’expression d’un sentiment si noble & si juste. Moins j’ai cherché les bienfaiteurs, moins je dois oublier ceux qui ont voulu être les miens, & les graces dont sa Majesté m’a honoré, toujours présentes à mon cœur, me rappelleront sans cesse ce que je dois au Ministre qui me les a obtenues. Puissent, Monseigneur, les Sciences & les Lettres, fideles à conserver le souvenir de ceux qui les ont aimées, célébrer d’une maniere digne de la France & de Vous tant d’établissemens glorieux à Votre Ministère, qui laisseront à Vos successeurs l’honneur de les faire fleurir ! Puissiez-Vous goûter en paix dans votre retraite la consolation que procure la vie privée, de ne point voir de trop près les malheurs des hommes ! Tels sont, Monseigneur, les vœux d’un Citoyen à qui Votre prospérité sera toujours chere, & qui se trouve pour la premiere fois à plaindre de la médiocrité de son état, par le désir qu’il auroit de donner plus d’éclat à son hommage. Je suis avec un profond respect,

MONSEIGNEUR,


Votre très-humble & très-obéissant Serviteur D’ALEMBERT.