Trente ans de Paris/L’arrivée

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Marpon et Flammarion (p. 1-24).


L’ARRIVÉE


Quel voyage ! Rien qu’en y pensant trente ans après, je sens encore mes jambes serrées dans un carcan de glace et je suis pris de crampes d’estomac. Deux jours en wagon de troisième classe, sous un mince habillement d’été et par un froid ! J’avais seize ans, je venais de loin, du fin fond du Languedoc où j’étais pion, pour me donner à la littérature. Ma place payée, il me restait en poche juste quarante sous ; mais pourquoi m’en serais-je inquiété ? j’étais si riche d’espérances ! J’en oubliais d’avoir faim ; malgré les séductions de la pâtisserie et des sandwichs qui s’étalaient aux buffets des gares, je ne voulais pas lâcher ma pièce blanche soigneusement cachée dans une de mes poches. Vers la fin du voyage pourtant, quand notre train, en geignant et nous ballottant d’un côté à l’autre, nous emportait à travers les tristes plaines de la Champagne, je fus bien près de me trouver mal. Mes compagnons de route, des matelots qui passaient leur temps à chanter, me tendirent une gourde. Les braves gens ! Qu’elles étaient belles, leurs rudes chansons, — et bonne, leur eau-de-vie rèche, pour quelqu’un qui n’avait pas mangé pendant deux fois vingt-quatre heures !

Cela me sauvait et me ranimait, la lassitude me disposait au sommeil ; je m’assoupis, — mais avec des réveils périodiques aux arrêts du train et des rechutes de somnolences lorsqu’on se remettait en marche…

Un bruit de roues qui sonne sur des plaques de fonte, une gigantesque voûte de verre, inondée de lumière, des portes qui claquent, des chariots à bagages qui roulent, une foule inquiète, affairée, des employés de la douane, — Paris !

Mon frère m’attendait sur le perron. Garçon pratique malgré sa jeunesse, pénétré du sentiment de ses devoirs d’aîné, il s’était pourvu d’une charrette à bras, et d’un commissionnaire.

— Nous allons charger ton bagage.

Il était joli, le bagage ! Une pauvre petite mallette garnie de clous, avec des rapiéçures, et pesant plus que son contenu. Nous nous mîmes en route vers le quartier latin le long des quais déserts, par les rues endormies, marchant derrière notre charreton que poussait le commissionnaire. Il faisait à peine jour ; nous rencontrions seulement des ouvriers aux figures bleuies par le froid ou des porteurs de journaux en train de glisser adroitement sous les portes des maisons les feuilles du matin. Les becs de gaz s’éteignaient ; les rues, la Seine et ses ponts, tout m’apparaissait ténébreux à travers le brouillard matinal. Telle fut mon entrée dans Paris ; serré contre mon frère, le cœur angoissé, j’éprouvais une terreur involontaire, et nous suivions toujours la charrette.

— Si tu n’es pas trop pressé de voir notre appartement, allons déjeuner d’abord, me dit Ernest.

— Oh ! oui, mangeons.

Littéralement je mourais.

Hélas ! la crémerie, une crémerie de la rue Corneille, n’était pas encore ouverte ; il nous fallut attendre longtemps, en nous promenant aux environs, pour nous réchauffer, et tout autour de l’Odéon, qui m’imposait avec son vaste toit, son portique et son air de temple.

Enfin les volets s’écartèrent ; un garçon à moitié endormi nous fit entrer, traînant avec bruit ses pantoufles lâches et grommelant comme les hommes d’écurie qu’on réveille aux stations de poste pour atteler le relai. Ce déjeuner au point du jour ne s’effacera jamais de ma mémoire : il me suffit de fermer les yeux pour revoir la petite salle aux murs blancs et nus, avec ses portemanteaux plantés dans le crépi, le comptoir chargé de serviettes enfilées dans des ronds, les tables de marbre, sans nappes, mais reluisantes de propreté ; des verres, des salières et de tout petits carafons remplis d’un vin où il n’y avait pas trace de jus de raisin, mais qui me parut excellent tel quel, se trouvaient déjà en place.

Trois de café ! commanda de sa propre autorité le garçon en nous voyant. Comme à cette heure matinale il n’y avait personne d’autre que lui dans la salle et à la cuisine, il se répondit « boum ! » à lui-même, et nous apporta « trois de café », c’est-à-dire pour trois sous d’un café savoureux, balsamique, raisonnablement édulcoré, qui disparut bien vite en même temps que deux petits pains servis dans une corbeille en tresse.

Nous commandâmes ensuite une omelette ; car pour une côtelette il était encore trop tôt.

— Une omelette pour deux, boum ! mugit le garçon.

— Bien cuite ! cria mon frère.

Je m’inclinais avec attendrissement devant l’aplomb et les grandes manières de ce sybarite de frère ; et au dessert, les yeux dans les yeux, les coudes sur la table, que de projets, de confidences n’échangions-nous pas, assis devant une assiette de raisins secs et de noisettes ! L’homme qui a mangé devient meilleur. Adieu mélancolie, inquiétudes ; ce simple déjeuner m’avait grisé tout aussi bien que du champagne.

Nous sortîmes bras dessus bras dessous, en parlant très fort. Il faisait enfin grand jour. Paris me souriait par tous ses magasins ouverts ; l’Odéon lui-même prenait pour me saluer un air affable, et les blanches reines de marbre du jardin du Luxembourg, que j’apercevais à travers la grille, au milieu des arbres dépouillés, semblaient me faire gracieusement signe de la tête et me souhaiter la bienvenue.

Mon frère était riche. Il remplissait les fonctions de secrétaire auprès d’un vieux monsieur qui lui dictait ses mémoires, au pnx de 75 francs par mois. Il nous fallait vivre avec ces 75 francs en attendant que la gloire me vînt ; partager cette petite chambre au cinquième, rue de Tournon, à l’hôtel du Sénat, presque un grenier, mais qui me paraissait superbe. Un grenier parisien !


Rien que de voir ces mots Hôtel du Sénat éclater en grosses lettres sur l’enseigne, cela flattait mon amour-propre et me donnait des éblouissements. En face de l’hôtel, de l’autre côté de la rue, il y a une maison datant du siècle dernier, avec un fronton et deux figures couchées, qui font toujours mine de vouloir tomber du haut du mur dans la rue.

— Voilà où demeure Ricord, me dit mon frère, le fameux Ricord, le médecin de l’empereur.

L’Hôtel du Sénat, le médecin de l’empereur, ces grands mots chatouillaient ma vanité, me charmaient. Oh ! les premières impressions de Paris.

Les grands restaurants du boulevard Saint-Michel, les nouvelles constructions du boulevard Saint-Germain et de la rue des Écoles n’avaient pas encore chassé du Quartier la jeunesse studieuse, et, malgré son nom pompeux, notre hôtel de la rue de Tournon ne se piquait guère alors de la gravité sénatoriale.

Il y avait là toute une colonie d’étudiants, horde venue du midi de la Gascogne, braves garçons un peu glorieux, suffisants et réjouis, grands amateurs de chopes et de palabres, remplissant l’escalier et le corridor du bruit de leurs puissantes voix de basse. Ils passaient leur temps à causer de tout et à discuter sans trêve. Nous les rencontrions rarement, seulement le dimanche, et encore accidentellement, c’est-à-dire quand notre bourse nous permettait le luxe d’un dîner à table d’hôte.

C’est là que je vis Gambetta. Il était déjà l’homme que nous avons connu et admiré. Heureux de vivre, heureux de parler, ce loquace Romain, greffé sur une souche gauloise, s’étourdissait lui-même du cliquetis de ses discours, faisait trembler les vitres aux éclats de sa tonitruante éloquence, et finissait le plus souvent par de bruyants éclats de rire. Il régnait déjà sur la foule de ses camarades. Dans le quartier, c’était un personnage, d’autant plus qu’il recevait de Cahors 300 francs par mois — somme énorme pour un étudiant de ces temps reculés. Nous nous sommes liés depuis. Mais je n’étais encore qu’un provincial arrivé la veille et à peine dégrossi. Je me bornais du bout de la table à le contempler, avec beaucoup d’admiration et sans l’ombre d’envie.

Lui et ses amis s’occupaient avec ardeur de politique ; au quartier latin ils faisaient déjà le siège des Tuileries, tandis que mes goûts, mon ambition se tournaient vers d’autres conquêtes. La littérature, c’était l’unique but de mes rêves. Soutenu par la confiance illimitée de la jeunesse, pauvre et radieux, je passai toute cette année dans mon grenier à faire des vers. C’est une histoire commune et touchante. Paris les compte par centaines les pauvres jeunes diables ayant pour toute fortune quelques rimes ; mais je ne pense pas que personne ait jamais commencé sa carrière dans un dénûment plus complet que moi.

À l’exception de mon frère, je ne connaissais personne. Myope, gauche et timide, quand je me glissais hors de ma mansarde, je faisais invariablement le tour de l’Odéon, je me promenais sous ses galeries, ivre de frayeur et de joie à l’idée que j’y rencontrerais des hommes de lettres. Près de la boutique de Mme Gaut, par exemple. Mme Gaut, déjà vieille, mais des yeux étonnants, brillants et noirs, permettait de parcourir les livres nouveaux exposés sur son étalage, à la condition de n’en pas couper les feuilles.

Je la vois causant avec le grand romancier Barbey d’Aurevilly : elle, tricotant un bas ; l’auteur d’Une vieille maitresse, le poing sur la hanche, « à la Mérovingienne », le coin de son manteau de roulier, doublé de beau velours noir, rejeté en arrière, pour que chacun puisse se convaincre de la somptuosité de ce vêtement, modeste en apparence.

Quelqu’un s’approche, c’est Vallès. Le futur membre de la Commune passait presque tous les jours devant chez Mme Gaut en revenant du cabinet de « la mère Morel », où il avait l’habitude d’aller dès le matin travailler et lire.


Bilieux, moqueur, éloquent, toujours revêtu de la même mauvaise redingote, il parlait d’une voix rude et métallique dans sa sombre physionomie d’Auvergnat qu’enveloppait une barbe dure, en brosse, atteignant presque les sourcils ; cette voix me rendait nerveux. Il venait d’écrire l’Argent, sorte de pamphlet dédié à Mirès et orné en guise de vignette d’un dessin représentant une pièce de cent sous ; et en attendant de devenir l’associé de Mirès, il s’était fait l’inséparable du vieux critique Gustave Planche. L’Aristarque de la Revue des Deux-Mondes était alors un gros vieillard à l’air dur, un Philoctéte enflé, traînant la jambe et clochant du pied. Un jour j’eus l’audace de les épier à travers une fenêtre du café de la rue Taranne, en me haussant jusqu’à la vitre et en la frottant avec mes doigts ; c’était le café voisin de la maison aujourd’hui démolie où Diderot a demeuré quarante ans. Ils étaient assis en face l’un de l’autre ; Vallès gesticulait avec animation. Planche était en train d’absorber verre à verre un carafon d’eau-de-vie.

Et Cressot ! le débonnaire, l’excentrique Cressot, que Vallès a immortalisé depuis dans ses Rêfractaires, il me serait difficile de l’oublier. Je l’ai aperçu bien souvent au Quartier, se glissant le long des murs, promenant sa face triste et souffreteuse et son long corps de squelette drapé dans un manteau court.

Cressot était l’auteur d’Antonia, poème. De quoi vivait ce pauvre Gringoire ? Personne ne le savait. Un beau jour, un ami de province lui laissa par testament une petite rente : ce jour-là Cressot mangea et en mourut.

Une autre physionomie de cette époque est gravée dans ma mémoire, celle de Jules de la Madelène, un des meilleurs poetæ minores de notre littérature en prose, l’auteur trop peu connu de créations qui excellent par une beauté de lignes véritablement antique : les Âmes en peine et le Marquis de Saffras. Des manières aristocratiques, une tête blonde rappelant le Christ du Tintoret, des traits fins et un peu maladifs, des yeux pleins de tristesse et pleurant le soleil de la Provence, son pays. On se racontait son histoire à l’oreille ; — celle d’un enthousiaste et d’un vaillant de bonne race. En juin 1848, blessé sur les barricades, on l’avait laissé pour mort dans les rangs des insurgés. Ramassé sur le pavé par un bourgeois, il restait caché chez son sauveur, dont la famille le soignait, le remettait sur pied. Une fois guéri, il épousait la fille de la maison.

Rencontrer des hommes célèbres, échanger avec eux par hasard quelques mots, il n’en faut pas plus pour enflammer l’ambition. « Et moi aussi j’arriverai ! » se dit-on avec confiance.

De quel entrain je grimpais alors mes cinq étages, — surtout quand j’étais parvenu à faire l’achat d’une bougie qui me permettait de travailler toute la nuit, d’élaborer, sous sa flamme courte, vers, ébauches de drames, se succédant à la file sur les feuilles de papier blanc. L’audace me mettait des ailes ; je voyais l’avenir s’ouvrir tout grand devant moi, j’oubliais mon indigence, j’oubliais mes privations, comme dans cette veillée de Noël, où j’enfilais des rimes avec emportement, tandis qu’en bas les étudiants festinaient à grand bruit et que la voix de Gambetta grondant sous les voûtes de l’escalier, répercutée par les murs du corridor, faisait vibrer ma fenétre gelée.

Mais, dans la rue, mes anciennes frayeurs reprenaient le dessus. L’Odéon, en particulier, me frappait de crainte ; il me paraissait tout le long de l’année aussi froid, aussi imposant et inaccessible que le jour de mon arrivée. Odéon, — Mecque de mes aspirations, but de mes vœux intimes, que de fois j’ai renouvelé mes timides et secrètes tentatives pour franchir le seuil auguste de la petite porte basse par où entrent tes artistes ! Que de fois j’ai regardé passer à travers cette porte Tisserant, dans toute sa gloire, les épaules courbées sous son manteau, avec un air pataud et débonnaire imité de Frédérick Lemaître ! Après lui, bras dessus, bras dessous avec Flaubert, et lui ressemblant comme un frère, Louis Bouilhet, l’auteur de Madame de Montarcy, et souvent le comte d’Osmoy, aujourd’hui député. Ils écrivaient alors à eux trois une grande pièce fantastique qui n’a jamais vu les planches. Derrière eux venait, les suivant, un groupe composé de quatre ou cinq géants, aux façons militaires, tous Normands, tous taillés sur le même patron de cuirassier, avec des moustaches blondes. C’était la cohorte des Rouennais, les lieutenants de Bouilhet, qui applaudissaient à la baguette aux premières représentations.

Puis Amédée Rolland, Jean Duboys, Bataille, trio plus jeune, entreprenant, hardi, cherchant à se glisser, lui aussi, par la petite porte, comme la queue du vaste manteau de Tisserand.

Tous trois sont morts comme Bouilhet au début même de leur carrière littéraire, et c’est pourquoi les galeries de l’Odéon, quand je m’y promène au crépuscule, me semblent aujourd’hui peuplées d’ombres amies.

Cependant, ayant achevé un petit volume de poésies, je fis le tour des éditeurs ; je frappai à la porte de Michel Lévy, de Hachette ; où n’allai-je pas ? Je me faufilai dans toutes les grandes librairies, vastes comme des cathédrales, où mes bottines criaient terriblement et malgré les tapis faisaient un bruit affreux. Des employés à mines bureaucratiques m’examinaient d’un air important et froid.

— Je voudrais voir M. Lévy… pour affaire de manuscrit.

— Très bien, monsieur ; veuillez me dire votre nom.

Et ce nom dit, l’employé, méthodiquement, approchait ses lèvres de l’un des orifices du porte-voix ; puis appliquant son oreille contre l’autre :

— M. Lévy n’est pas à la maison.

M. Lévy n’était jamais à la maison, ni M. Hachette ; personne n’était à la maison, toujours grâce à cet insolent porte-voix.

Il y avait encore, sur le boulevard des Italiens, la Librairie nouvelle. Là, pas de porte-voix, pas d’ordre administratif, au contraire.


L’éditeur Jacotet, qui lançait alors ses petits volumes à un franc, une idée de lui, était un petit homme court, ressemblant à Balzac, mais sans le front de Balzac, toujours en mouvement, accablé d’affaires et de dîners, agitant continuellement dans sa tête quelque projet colossal, et brûlant l’or dans ses poches. Ce tourbillon le conduisit en deux ans à la banqueroute, et il alla fonder, de l’autre côté des Alpes, le journal l’Italie. Mais aussi son magasin servait de salon à l’élite intellectuelle des boulevards ; on pouvait y voir Noriac, qui venait de publier son 101e Régiment, Scholl tout fier de son succès de Denise, Adolphe Gaiffe, Aubryet. Tous ces habitués du boulevard, irréprochablement mis, causant d’argent et de femmes, me rendirent confus quand je vis ma personne se refléter mêlée aux leurs dans les carreaux de la vitrine, avec mes cheveux longs comme ceux d’un pifferaro, mon petit chapeau de Provence. Quant à Jacotet, il me donnait constamment rendez-vous pour trois heures de l’après-midi à la Maison d’Or.

— Nous y causerons, disait-il, et nous signerons notre traité sur le coin d’une table.

Quel farceur ! C’était à peine si je savais où la trouver, sa « Maison d’Or » ! Mon frère seul m’encourageait un peu quand je rentrais désespéré chez nous.

Un soir pourtant je rapportai une grande nouvelle et une grande joie ! Le Spectateur, un journal légitimiste, acceptait de mettre mes talents à l’épreuve en qualité de chroniqueur. On imagine facilement avec quel amour, avec quel soin j’écrivis ma première chronique ; même avec la préoccupation calligraphique du travail ! Je la porte à la rédaction, on la lit, elle plaît, on envoie l’article à la composition. J’attends, respirant à peine, l’apparition du numéro. Allons, bon ! Paris est sens dessus dessous, des Italiens ont tiré sur l’empereur.

Nous sommes en pleine terreur, on poursuit des journaux, on a supprimé le Spectateur ! La bombe d’Orsini avait foudroyé ma chronique.

Je ne me tuai pas, mais je songeai au suicide.

Et cependant le ciel prenait en pitié ma misère. L’éditeur, que j’avais vainement cherché, se trouvait tout-à-coup sous ma main, le libraire Tardieu, dans la rue de Tournon, à ma porte. Il était lui-même homme de lettres, et quelques-unes de ses œuvres avaient eu du succès : Mignon, Pour une épingle, compositions de l’ordre sentimental, écrites d’une encre couleur de rose. Je fis sa connaissance par hasard, un beau soir que je flanais près de notre hôtel et qu’il était venu s’asseoir sur le devant de son magasin. Il édita mes Amoureuses.

Le titre attirait, et l’extérieur élégant du volume. Quelques journaux parlèrent de mon ouvrage et de moi. Ma timidité s’envola. J’allais vaillamment sous les galeries de l’Odéon voir comment marchait la vente de mon livre… et même j’osai, au bout de quelques jours, adresser la parole à Jules Vallès ! J’avais paru.