Tribu des Mics-Macs
Tribu des Mics-Macs.
Par suite d’une tolérance qui n’est qu’une compensation des droits accordés par la Grande-Bretagne aux navires américains sur les côtes de Terre-Neuve affectées à nos pêches, un certain nombre de nos bâtiments ont l’habitude de se porter sur les côtes du Labrador où la morue se retire vers la fin de la saison.
On se ferait difficilement une idée de l’état misérable dans lequel languissent les peuplades indigènes de ces rivages toujours enveloppés de brumes ou couverts de frimas ; la plupart, comme cette tribu des Mics-Macs représentée par notre gravure, n’ont d’autres habitations que les wigwams, espèce de huttes formées de perches de sapin recouvertes de peaux de veau marin et de loups de mer.
La pêche et la chasse sont leurs principales et, l’on pourrait dire, leurs seules industries. Elles leur fournissent et les aliments de chaque jour et les moyens de se procurer cette eau-de-feu (ainsi qu’ils nomment trop justement notre eau-de-vie), devenue pour eux une passion meurtrière.
Tels sont les ravages que les boissons alcooliques causent parmi ces malheureux, qu’il est facile de prévoir l’époque prochaine où elles auront achevé de dépeupler ces tristes bords.