Trio d’amour/2/4

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Albin Michel (p. 201-218).



IV


— Si nous dînions ici ? proposa Edmond Descombes.

Ils étaient remontés tous trois dans l’appartement qu’occupaient les Descombes au second étage de l’hôtel.

Le député poursuivit :

— Je ne sais si vous partagez ce dégoût, mais j’ai l’horreur des restaurants de palace, ces salles trop dorées, trop illuminées ; glaciales malgré leur fausse animation ; les femmes ne pensent qu’à faire scintiller les diamants de leurs bagues en tripotant les couverts ; les hommes ont l’air gêné de ressembler aux maîtres d’hôtel. J’ai l’impression d’être mêlé à une figuration : il me semble toujours qu’on va me servir une langouste en carton rouge. Alors, je donne l’ordre qu’on nous monte le dîner ?

Robert acquiesça, indifférent.

Adrienne épiait malicieusement son mari sans se laisser abuser par son prétexte. Depuis leur arrivée à Monte-Carlo, ils avaient pris tous leurs repas dans la salle du restaurant ; et Descombes ne s’en était pas encore plaint. Si, ce soir, il exprimait ce souhait, c’est qu’il voulait tendre le piège de l’intimité à sa femme et à son ami ; les observer à son aise alors qu’ils n’auraient point, pour dissimuler leur contrainte à se trouver face à face, la diversion d’un décor animé d’endroit public ; les multiples incidents qui permettent à deux convives de détourner à chaque instant la tête pour se fuir du regard et d’échanger à peine quelques monosyllabes dans le brouhaha des conversations environnantes.

Adrienne n’éprouvait aucune susceptibilité de ce sentiment deviné : elle le comprenait si bien !

Edmond avait senti un soupçon s’éveiller en lui, à l’étrange réponse de Robert. Comment Labrousse pouvait-il supposer sincèrement qu’Adrienne ne l’aimât plus ? Incapable de se rendre compte que l’indifférence réelle de Robert avait un intérêt égoïste à s’accommoder sans contrôle de l’indifférence simulée d’Adrienne, Descombes s’imaginait que Labrousse n’avait point voulu lui dire la vérité.

Loin de se douter de l’examen dont il était l’objet, Robert déclara très naturellement :

— Ton idée est excellente… nous aurons une vue superbe, d’ici ; et quelle nuit admirable !

Il s’approchait de la fenêtre, une large baie qui s’ouvrait sur le parc de l’hôtel, laissant deviner, derrière les ombres profondes d’un enchevêtrement de palmiers, de massifs, de plantes grasses, le fond dentelé des montagnes dont la masse sombre se confondait avec le bleu épais du ciel sans étoiles. La nuit chaude et lourde, annonçant un orage de printemps, charriait des effluves voluptueux, des odeurs fleuries qui envahissaient lentement la pièce.

En vrai sensuel pris par la poésie d’une émotion purement physique, Robert murmura :

— … Ce parfum ! Tous les bois sont entrés
Avec lui, dans la chambre…

Il continua, provoquant la stupeur d’Edmond et d’Adrienne :

— Chaque bouffée apporte une branche, et prodige
Bien plus beau que celui dont Macbeth s’effarait,
Ce n’est plus seulement, ma mère, la forêt
Qui marche, la forêt qui marche comme folle :
Ce parfum dans le soir, c’est la forêt qui vole.

Comme il s’aperçut de l’étonnement qu’il produisait en récitant d’une voix chaude aux inflexions prenantes, Robert rougit légèrement et dit, un peu confus :

— C’est d’Edmond Rostand.

Il ajouta avec naïveté :

— Moi, je n’ai jamais pu comprendre que les vers de théâtre. On a beau blaguer les « tirades à effets », au moins ce sont des rimes qui signifient quelque chose et ce sont les seules que je sois capable de retenir par cœur…

— C’est peut-être parce que tu te souviens du temps où une comédienne de l’Odéon t’en récitait dans l’intimité ; plaisanta aigrement Descombes.

Le ton âpre du député choqua Labrousse qui pensa : « Qu’est-ce qui lui prend ? »

Edmond subissait les appréhensions d’une jalousie irraisonnée. Malgré la logique de sa confiance, il considérait Robert en rival ; il le trouvait, ce soir, trop souriant, trop bien mis, trop à son avantage.

Devant ces insignifiantes prévenances d’un homme bien élevé envers sa voisine de table, quand Robert se penchait galamment pour servir Adrienne, Descombes se sentait mordu d’angoisse, la chair hérissée d’une colère de mâle, instinctive, absurde, que son intelligence refusait d’admettre mais que tout son être ressentait inconsciemment.

Cet homme qui était là, en face de lui, elle l’avait aimé… Le fait incontestable écrasait Descombes.

Labrousse sentit le malaise qui s’infiltrait peu à peu entre eux, les séparant, les glaçant, les paralysant graduellement. Il voulut faire diversion et s’efforça de ranimer la conversation.

Une feuille locale traînait sur un fauteuil. Il la saisit machinalement en disant :

— Qu’est-ce qu’on joue, ce soir, au casino ?

Et, tout bas, continuait : « Au fait, si je proposais de finir la soirée au théâtre ?… C’est une idée. Il faudrait qu’Adrienne s’habillât. Un quart d’heure, une demi-heure à rester seul avec Descombes que je saurais bien remettre en train. Pourquoi me fait-il cette tête ? »

Puis, à voix haute, il cherchait le courrier des théâtres :

— Palais des Beaux-Arts… concert symphonique… tournée de la Comédie-Française… Sorel dans le Marquis de Priola

Il rejeta le journal sur le fauteuil, découragé : non, il ne pouvait pas, lui, vieux Parisien, proposer à des Parisiens d’aller revoir la comédienne la plus connue de Paris dans une pièce du répertoire moderne qui reparaissait régulièrement sur l’affiche entre Primerose et Poliche !

Ses pensées prenaient une autre direction, aiguillées sur ce titre : le Marquis de Priola. Elles accaparaient son attention au point qu’il éprouva le besoin de les communiquer ; puis, ce serait une manière, en somme, de détourner cette gêne pénible qui pesait sur eux. Et il déclara rêveusement :

— Je m’étonnais déjà que ce sujet si faux : le Châtiment de don Juan, eût tenté ce grand psychologue : Molière. Mais ce que je ne comprends plus du tout, c’est qu’un homme d’esprit comme Henri Lavedan ait eu la fantaisie de redoubler l’erreur de Molière.

Descombes remarqua :

— Tu es paradoxal.

Labrousse rétorqua vivement :

— En quoi ? Où as-tu jamais vu que le destin, le hasard, la Providence — bref, ce grand inconnu auquel chacun de nous donne le nom de sa croyance — nous châtiât dans notre propre faute ? Ce n’est que dans les manuels d’éducation à l’usage des adolescents qu’on peut lire que le coupable est puni par son péché. La vie courante, au contraire, semble un immoral démenti du proverbe. Tu n’ignores pas que certains individus naissent prédisposés à l’alcoolisme comme d’autres à la tuberculose. Alors que l’ivrogne, pour peu que son tempérament soit résistant, absorbera le poison sans accident notable, l’homme sobre sera intoxiqué par une dose infime : les menus verres de liqueurs acceptés de temps en temps à la fin d’un repas ; et c’est lui qui connaîtra — ironie — les ravages de l’alcoolisme et son cortège de maux : diabète, névrose, albuminurie… Il en est de même de l’amour. Un bon petit notaire de province vient à Paris pour affaires. Il n’a jamais trompé sa femme, trop pusillanime pour risquer l’aléa d’une intrigue dans sa sous-préfecture de neuf mille habitants. Il est timoré, raisonneur et prudent. Mais Paris l’émancipe. Un soir, il suit la femme frôlée dans un promenoir de music-hall ; et, pour cinq minutes d’oubli, il tombe dans le piège qu’un viveur esquive impunément durant trente années de plaisir ; atteint dans sa santé, il se voit menacé par répercussion dans la sécurité de son foyer où sa froideur forcée éveille les soupçons conjugaux. Le châtiment de l’amour ? Question de chance individuelle. Et comme la chance a des goûts de fille, c’est don Juan qu’elle favorise. Dans ma carrière d’avocat, je n’ai pas rencontré d’épouse qui demandât le divorce contre un être de séduction ; ou bien, c’était pour le plaisir de se réconcilier devant le président. Combien de femmes pratiquent par tactique la politique des yeux fermés ! Combien d’autres se laissent aveugler facilement ; car le goût de jouir développe notre humeur sociable et ce sont les pires libertins qui font les meilleurs compagnons. Non, les bonnes mœurs dussent-elles en souffrir au nom de la vérité, avoue que les Priolas rencontrés dans la vie réelle sont rarement frappés par l’opportune hémiplégie de dernier acte ; qu’ils jouissent au contraire d’une santé insolente alors que les petits bourgeois vertueux geignent sous leurs accès de rhumatisme ; et que tous les heureux exemples de leur existence semblent justifier cet axiome : le cynisme est la science de vivre.

Grisé par ses propres paroles, le flegmatique Labrousse s’animait ; et ses propos trahissaient la joie de son succès récent. Est-ce que tout ne s’arrangeait pas, en somme, avec les femmes, pour les privilégiés dont l’ascendant savait s’imposer à leur esprit de créatures impressionnables ? Il éprouvait autant de plaisir d’avoir obtenu enfin l’indifférence d’Adrienne qu’il en eût ressenti à obtenir les faveurs d’une maîtresse désirée ; car, sous une apparence contradictoire, c’était le même sentiment qui l’enivrait : le triomphe d’être plus fort que la volonté adverse.

Edmond Descombes, cédant instinctivement au besoin de désapprouver toute opinion émise par Robert, objecta :

— Et le drame passionnel ?… son danger effectif… ta théorie le supprime ?

— Certes…

Labrousse poursuivit avec assurance :

— Le drame n’est jamais passionnel…

Descombes interrompit :

— Mais tu nies l’évidence… ouvre, au hasard, la Chronique des tribunaux et le premier fait divers te donnera tort : tout crime de femme est un drame passionnel.

Robert répliqua posément :

— Pardon… J’admets le drame, mais je nie la passion. Tu me cites le fait : j’en discute la cause. La femme qui assassine son amant ou son mari obéit rarement à une impulsion passionnelle. Je suis même persuadé qu’elle est incapable physiquement de tuer l’homme qu’elle aime. Elle peut, dans un élan de jalousie violente, souhaiter sa mort ; mais elle ne pourra pas faire le geste meurtrier. Au fond d’un crime dit passionnel, il y a toujours des raisons obscures, louches, secrètes, qui partent du cerveau et non point du cœur : parfois, c’est un calcul d’intérêt dont la flamme cupide s’abrite derrière l’écran hypocrite d’une vengeance amoureuse : combien d’épouses trompées, en armant le revolver, songeaient à leur avenir de veuve libérée plus qu’à la trahison conjugale ! Parfois, c’est le prestige de l’auréole rouge : une linotte détraquée tirera sur son amant afin de ressembler à l’héroïne d’un feuilleton malsain. Et parfois, c’est aussi une manifestation désespérée de la misère humaine où, dans un geste d’envoûteuse, la femme, lasse de souffrir, poignarde le symbole de la vie en frappant l’homme qui la lui révéla.

Labrousse conclut en souriant :

— Mais le véritable amour est-il si tragique ? Le carquois d’Eros est noué de faveur rose et ses flèches n’ont jamais blessé à mort. Une tendresse sincère ne sait point haïr. Elvire se sentira toujours désarmée en présence de l’infidèle.

Edmond Descombes dit en regardant sa femme, :

— Quel est l’avis des dames sur ce chapitre ? Adrienne va nous exposer son point de vue.

La jeune femme s’était assombrie tandis que Labrousse parlait. Chaque phrase de Robert l’atteignait en plein cœur : certes, en face de lui, elle restait désarmée, sans force pour haïr, sans courage pour nuire, incapable physiquement de n’être pas émue amoureusement par le premier homme qui l’avait subjuguée… Ah ! qu’il connaissait bien les femmes !

Et d’autre part, la sourde satisfaction de délivrance qu’exprimait l’avocat en proclamant l’impunité qui préserve l’homme de plaisir la froissait au plus profond de sa sensibilité.

Ce fut ce dernier sentiment qui prédomina. En répondant à la question de son mari, elle s’efforça de répliquer à l’attitude de Labrousse, froideur pour froideur, orgueil contre orgueil.

Et Adrienne déclara nonchalamment, voilant l’éclat de son regard sous ses paupières mi-closes :

— Je pense absolument comme M. Labrousse, qu’on accorde beaucoup trop d’importance aux choses de l’amour… Et surtout, qu’on attribue par erreur à ce sentiment des actions qui dépendent presque toujours d’un autre ordre d’idées… La femme est une grande imaginative : elle se figure éprouver ce que son esprit lui suggère. Souvent, son existence sentimentale reste purement fictive ; à travers la réalisation d’aventures vulgaires, c’est le spectre de ses rêves qu’elle poursuit…

Elle ajouta d’un air réfléchi :

— Et puis, il n’y a que deux catégories de femmes qui soient capables de véritable passion : celles qui n’ont jamais manqué de rien ou celles qui n’ont rien ; les unes, parce, que leur oisiveté leur laisse toute liberté de cœur ; les autres, parce que l’amour est le luxe de la misère. Le sentiment ne règne en maître que sur la grande fortune ou l’absolue détresse. Mais la moyenne des femmes, celles qui bénéficient d’une position tout en luttant contre les difficultés quotidiennes ; celles qui connaissent les soucis de l’ambition, du travail, de l’attente ; celles qui roulent leur rocher avec la fièvre d’atteindre le but et l’appréhension de retomber sous le poids d’une charge trop lourde, comment pourraient-elles faire, de l’amour, leur univers ?… s’absorber dans un sentiment unique ?… Leur tête est trop prise, leur vie trop active… Oui, nous devenons peu à peu insensibles à force d’être talonnées par les exigences de l’existence matérielle, quand nous ne sommes ni assez riches pour nous blaser de ses satisfactions ni assez pauvres pour savoir les mépriser. Nous ne rêvons plus au Prince Charmant, mais à la stabilité de nos désirs pratiques… Et nous cessons d’aimer l’amour du jour où nous aimons la jouissance.

Adrienne s’adressa directement à son mari :

— Tu demandais l’opinion des femmes sur ce chapitre, Edmond : la voilà, franche et entière ; mais elles ne la confessent jamais, parce qu’elles ont rarement l’aveu cynique et préfèrent continuer de jouer leur petite comédie romanesque d’aspirations poétiques par pure coquetterie : le bleu d’azur est une couleur qui sied également aux brunes et aux blondes. En résumé, l’amour de la femme s’appelle sentimentalité ; celui de l’homme libertinage ; mais l’amour tout court est un mot dénué de sens.

Edmond Descombes était trop profondément épris de sa femme pour ne point discerner le désespoir orgueilleux qui grondait sous cette amertume dédaigneuse ; mais Robert ne douta pas un instant de la sincérité de ces propos que s’assimilait si bien sa propre mentalité. Le langage d’Adrienne lui parut l’expression même d’une raison probante, la définition d’une vérité humaine.

Par un revirement inexplicable chez cet être de tempérament rassis, simple sensuel au cœur sec, Robert Labrousse ressentit une étrange mélancolie, subitement attristé par ce néant de l’amour ; envahi d’un regret instinctif à se représenter la lamentable idole, le squelette qui se révèle à nous dès que nous l’avons dépouillé des parures d’illusions sous lesquelles nous l’adorons dieu.

Il l’exprima tout haut, d’une voix songeuse :

— Le réel et l’insoupçonné châtiment des libertins, Mme  Descombes ne vient-elle pas de nous l’exposer sans le savoir ?… Le remords, non d’avoir mal vécu, mais d’avoir mal aimé !… Le vide affreux que laisse en notre âme le souvenir de ces intrigues perpétuelles qui nous blasent sans nous assouvir… La déception cuisante d’avoir été, peut-être, dupe de soi-même… Et la sensation encore plus cruelle d’ignorer s’il eût mieux valu suivre une voie différente… L’éternel mythe du faible Hercule entre Tryphê et Arélê, du héros hésitant vaincu par son doute… car la fable le montre triomphant de la tentation et nous le retrouvons pourtant, plus tard, aux pieds d’Omphale…

Adrien ne le considéra d’un air troublé ; Edmond lui lança un regard étonné ; mais l’avocat poursuivait, sans y prendre garde :

— Quel est l’homme qui n’ait pas médité cette pensée de Marcel Prévost : « L’amour, la volupté, comme toutes les notions essentielles, sont, au fond, contradictoires. Et lorsqu’un esprit humain est assez pénétrant pour percevoir ces contradictions, il suffit qu’il ait irréparablement choisi l’une des deux formes opposées de l’amour pour que l’autre forme se précise, se fasse désirable, et vienne le tenter en lui suggérant : « Tu t’es trompé… C’est moi qui étais l’amour… C’est moi qui étais la volupté… »

Adrienne regardait Labrousse avec inquiétude, cherchant une allusion dans ses paroles ; et Descombes, de même, avait peine à dissimuler sa surprise irritée. Robert, qui s’était exprimé sans la moindre arrière-pensée, s’aperçut enfin de leur malaise et comprit sa maladresse. Alors, pour effacer la mauvaise impression causée par son étourderie, il quitta brusquement le ton grave et conclut avec enjouement :

— Quant à moi, je nierai toujours, obstinément, l’influence d’une Providence vengeresse sur la fin de don Juan ou de Priola… Et pour me faire changer de conviction, il faudrait rien moins que l’apparition du commandeur : or, je n’ai jamais rencontré ce mauvais soupeur… Une cigarette ?

Labrousse tendait son étui vers le député. Les deux hommes firent machinalement tous les menus gestes des fumeurs, tandis qu’Adrienne chipotait rêveusement une grappe de raisin. Le dîner s’achevait en silence. Robert s’efforça encore une fois de ranimer la conversation ; à propos d’une cigarette éteinte, il commençait une dissertation laborieuse sur la qualité des briquets à essence, lorsque la porte de la salle s’ouvrit avec fracas. Descombes, croyant à l’incorrection du garçon qui venait desservir, s’apprêtait à gronder contre cette intrusion bruyante. Il s’arrêta, médusé : c’était Mme  Labrousse qui entrait.

Robert, ahuri à la vue de sa femme, éprouva plus de stupeur que d’appréhension, rassuré par la présence de ses amis qui lui serviraient à justifier son alibi. Adrienne, moins étonnée que les deux hommes, constatait qu’elle ne s’était point méprise en croyant reconnaître Cécile sur la place du casino, une heure auparavant.

Et Descombes, prêt à seconder Robert mais amusé néanmoins par la scène inattendue qu’allait subir son ami, pensa avec un sourire gouailleur : « Eh bien ! mais la voilà, la statue du Commandeur ! »