Trop penser me font amours
Apparence
La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean Gillequin, La Renaissance du livre, (p. 38).
TROP PENSER ME FONT AMOURS
Trop penser me font amours, | → | dormir ne puis |
Si je ne vois mes amours | toutes les nuits. | |
« Comment parlerais-je à vous | fin franc cœur doux ? | |
Vous y parlerez assez, | mon ami doux : | |
Vous viendrez à la fenêtre | à la minuit ; | |
Quand mon père dormira | j’ouvrirai l’huis. » | |
Trop penser, etc | ||
Le gallant n’oublia pas | ce qu’on lui dit, | |
De venir à la fenêtre | à la minuit ; | |
La fille ne dormait pas, | tantôt l’ouït : | |
Toute nue en sa chemise | et lui ouvrit. | |
Trop penser, etc. | ||
« Mon ami, la nuit s’en va | et le jour vient : | |
Départir de nos amours | il nous convient ; | |
Baisons-nous, accolons-nous, | mon ami gent, | |
Comme font vrais amoureux | secrètement. » | |
Trop penser, etc. |