Tu ne saurais m’oublier
En vain au plaisir qui l’entraine
Tu livres ton cœur agité,
Celui qui cause tant de peine
N’a point de sincère gaité.
En vain, soumis à d’autres charmes,
Ton bonheur veut m’humilier,
Dans tes yeux j’ai surpris des larmes :
Ah ! tu ne saurais m’oublier !
Cette voix qui savait te plaire,
Ce regard qui te séduisait,
Et cette jalouse colère
Qu’un mot de ta bouche apaisait ;
Ce nom que le fer de tes armes
Grava sur le vert peuplier,
Ces chants qui font couler tes larmes,
Tu ne saurais les oublier.
Jamais dans une àme plus pure
Tu n’allumeras tant d’amour !
Jamais la crainte du parjure
N’alarmera moins ton retour.
Ils avaient pour toi trop de charmes,
Les serments que tu veux nier ;
Je t’ai vu trop fier de mes larmes,
Tu ne saurais les oublier.