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Un drôle de voyage/15

La bibliothèque libre.
J. Hetzel et Cie (p. 201-214).

XV

disparition, retour et transformation
de giboulot.

« J’ai eu joliment peur, dit malgré lui Charlot, qui était blanc comme un linge.

— Tu es trop bête aussi, lui dit amicalement Mimile. Comment ! tu as un chien sur les talons, et au lieu de lui faire face, tu te retournes et tu restes en paquet le long d’un mur, et ayant ainsi l’air de lui dire : « Mange-moi, je ne m’y oppose pas ! » Vois-tu, ajouta Mimile, encore tout ému du danger qu’avait couru son cousin, il faut toujours se défendre ; on risque moins à l’essayer qu’à se livrer ; ça donne le temps aux autres d’arriver à votre secours. Je sais bien que tu es parti pour combattre des lions, et que tu n’étais pas du tout préparé à lutter contre des chiens ; mais, en voyage, tu le vois, il faut s’habituer à combattre les bêtes les plus différentes. »

Après cette apostrophe, Mimile, qui avait un excellent cœur, ne put s’empêcher d’embrasser Charlot pour le féliciter d’en être quitte à si bon compte.

« Sois tranquille, répondit Charlot, à l’avenir je me tiendrai sur mes gardes et je taperai sur tout ce qui se présentera pour m’attaquer.

— À la bonne heure ! » s’écria Mimile.

Giboulot avait assisté à cette dernière scène d’un air assez distrait, plongeant tour à tour son regard dans toutes les directions.

Mais ils n’avaient pas le droit de perdre du temps en longs discours, et ils reprirent leur course, laissant le chien hurler tout à son aise.

Ils s’arrêtèrent au bout d’une heure au milieu de vastes champs parsemés de bouquets d’arbres. Leur dernier repas étant déjà fort loin, sur la proposition de Mimile ils s’assirent, autant pour se reposer que pour tâter un peu de leurs provisions, lesquelles malheureusement commençaient à s’épuiser.

Giboulot, après s’être restauré pendant un quart d’heure en compagnie de Mimile et de Charlot, s’était éloigné sous le prétexte d’aller en éclaireur.

« Attendez-moi, avait-il dit, je reviendrai dès que je me serai assuré de la route que nous devons suivre.

— Va vite ! lui répliqua Mimile, nous restons là. »

Plus d’une heure s’était écoulée sans que Giboulot eût reparu.

Mimile et Charlot, très-inquiets de cette longue absence, tournaient sur place, n’osant, à leur tour, s’éloigner pour aller à sa recherche.

« Attends, dit Mimile, Giboulot s’est peut-être égaré ; je vais imiter un peu le chat pour lui indiquer que nous sommes ici.

— Au fait, puisque c’est convenu, imite le chat ; j’imiterai Polichinelle quand tu auras fini. »

Mimile exécuta, sans plus tarder, divers miaulements gradués avec un talent de premier ordre ; mais cela n’eut d’autre effet que d’effaroucher les oiseaux du voisinage.

« À mon tour, » dit Charlot.

Et il imita aussitôt le cri pointu, strident, perçant de Polichinelle.

C’était à s’en boucher les oreilles.

Giboulot ne répondit à aucun de ces divers appels.

Mimile et Charlot se regardèrent avec consternation.

Ils s’étaient si bien habitués à sa compagnie depuis la veille, et en quelque sorte à sa protection, qu’ils étaient bien près de se laisser aller au désespoir en se retrouvant seuls.

Mimile fut le premier à réagir contre cette défaillance, indigne de deux chasseurs de lions, et il dit :

« Ce qui me tourmente, c’est de songer qu’il est peut-être arrivé malheur à ce pauvre Giboulot ; le reste m’est indifférent. Nous nous étions bien passé de lui jusqu’au moment où il est venu se joindre à nous, et il n’y a pas de raisons pour que nous ne puissions nous en passer encore.

— C’est égal, Giboulot est très-fort et très-malin, et il nous aurait bien aidés une fois en Amérique, dit tristement Charlot.

— Je suis de ton avis ; mais puisqu’il n’est pas revenu, pour une raison ou pour une autre, il ne faut plus compter que sur nous, c’est plus sage. »

Charlot poussa un gros soupir.

« Si tu veux, reprit Mimile, nous allons l’attendre encore un peu pour lui donner tout le temps de revenir, et après ça…

— Et après ça ?… répéta Charlot.

— Après ça, nous nous remettrons en route tous les deux… L’Amérique, d’ailleurs, ne doit pas être bien loin maintenant. »

Deux heures se passèrent ainsi, deux heures de repos et de demi-sommeil pour les deux enfants, ce qui, après tant de traverses, ne leur était pas inutile.

Malgré ce délai, Giboulot ne jugea pas encore à propos de reparaître.

« Il faut repartir, dit Mimile en se remettant sur pied. Allons, Charlot. »

Charlot se leva en silence, replaça son sac sur ses épaules, s’assura machinalement que son long couteau était toujours dans sa gaîne, puis il se mit en route, entraîné par Mimile.

« Ça commence à m’ennuyer, de toujours marcher comme ça ; les pieds me font mal, dit-il.

« Ce n’est rien ; Giboulot disait lui-même qu’on s’habituait si bien à la marche, qu’à la fin on ne pouvait plus rester en place.

— Et si j’ai mal aux pieds, si j’ai les pieds écorchés ?… répliqua Charlot d’un ton de mauvaise humeur.

— Tu te reposeras le temps nécessaire et tu repartiras ensuite.

— Et où çà pourrai-je me reposer ? dit Charlot impatienté.

— Sur un arbre, parbleu !

— Et s’il pleut ?

— Justement, tu seras à couvert.

— Je vois bien que tu te moques de moi. Ce n’est pas bien, Mimile.

— Mon pauvre Charlot ! Moi me moquer de toi ? Jamais ! jamais !… répondit-il. Oh ! oh ! mais qu’est-ce que je vois là ? Charlot, aide-moi à lire… Ah ! quelle affaire ! Enfin ! enfin ! nous touchons au but.

— Quoi donc ? demanda Charlot très-intrigué.

— Regarde ! regarde toi-même. »

Mimile, ravi, montrait du doigt à son cousin un large écriteau soutenu par deux montants de bois, et sur lequel était écrit en gros caractères :

amérique du sud.
tribu des nez-rouges.
quartier des bêtes féroces.

À cette vue, Charlot, loin de partager l’enthousiasme de son cousin, fut pris d’une sorte de tremblement.

Mimile qui, dans sa joie de toucher au terme de son voyage, ne remarquait pas cette particularité, le prit par les deux mains et le força à faire quelques tours de valse avec lui. Mais Charlot ne dansa pas de bon cœur.

Le cri de l’oie, qui se fit entendre en ce moment, les interrompit net.

« Le signal de Giboulot ! s’écria Mimile.

— Tu crois ? demanda Charlot, cette fois avec un vif intérêt.

— J’en suis sûr… écoutons. »

Le signal se fit entendre une seconde fois.

« Entends-tu ?… » reprit Mimile, qui se hâta de répondre par des miaulements répétés.

Alors Charlot, sans qu’il fût nécessaire de l’en prier, répéta à son tour le cri de Polichinelle.

Dans la même minute, à quelques pas des deux amis, une créature humaine, coiffée d’un bonnet à plumes, le corps entièrement couvert d’une peau de bête, un long poignard à la ceinture, se dressa devant eux.

C’était Giboulot.

Mimile et Charlot, qui ne pouvaient le reconnaître sous ce déguisement, s’apprêtaient à fuir, quand il leur cria :

« Mimile ! Charlot ! N’ayez pas peur… c’est moi. »

Six pas d’un côté et six pas de l’autre, et nos trois compagnons se trouvèrent de nouveau réunis.

Leur joie était au comble ; on eût dit qu’ils ne s’étaient pas vus depuis de longues années. Charlot s’était accroché à Giboulot par sa peau de bête ; il avait peur de le perdre une seconde fois.

Puis vinrent les explications.

« Couchons-nous à plat-ventre, avait dit Giboulot ; de cette façon, nous aurons la chance de causer sans être aperçus, ce qui est très-important, ainsi que vous le verrez tout à l’heure. »

On exécuta le mouvement, de manière à se trouver tête à tête.

« Parle à présent, dit Charlot, avide de savoir pourquoi Giboulot se trouvait si complétement transformé.

— Mes enfants, commença par dire Giboulot, nous voilà décidément en Amérique ; mais il paraît que c’est un pays d’affreux sauvages à nez rouges qui vivent de pair à compagnon avec les bêtes féroces et qui mangent leurs ennemis absolument comme nous mangeons des gigots de mouton.

— Par exemple, c’est très-mal !… et Harrisson ne m’avait pas dit ça ! s’écria Charlot. »

Giboulot poursuivit :

« Eux, ils élèvent les lions comme on élève des agneaux dans mon pays, et quand ils sont suffisamment grands, ils les attirent dans un coin avec des pâtisseries ou des confitures, une friandise quelconque, et ils les tuent par derrière, en cachette, pour leur enlever la peau qu’ils vont vendre au marché. De cette façon, les autres lions ne savent rien de l’avenir qu’on leur réserve, et vont leur petit bonhomme de chemin en attendant leur tour. Ils se disent seulement : « Tiens, un tel n’est pas revenu ; il est sans doute allé se promener dans les bois. »

— C’est étonnant un pays comme ça, dit Mimile.

— Méchant Harrisson ! dit Charlot.

— Ce qui est encore très-divertissant, reprit Giboulot, c’est qu’ils parlent le français tout aussi bien que le sauvage.

— Mais comment as-tu pu pénétrer chez eux, apprendre déjà tout cela, et pourquoi t’es-tu déguisé en sauvage ?… demanda Charlot.

— Vous allez le savoir. Vous n’avez pas oublié que je vous avais quittés pour aller à la découverte et reconnaître le terrain ?

— Non, dit Mimile, cela nous a même assez tourmentés de ne pas te voir revenir.

— Nous avons été très-inquiets pour toi… et pour nous, dit le véridique Charlot.

— Ne trouvant rien qui pût nous renseigner, j’allais toujours. Enfin, je m’arrêtai à dix pas de l’endroit où nous sommes. Je me disais, en apercevant des animaux qui m’étaient inconnus : Est-ce que je serais déjà, sans m’en douter, dans un autre pays que le nôtre ?… Et je me disposais à revenir sur mes pas dans l’intention de vous aller chercher, quand un être énorme, avec un nez très-long, très-gros et surtout très-rouge, sort tout à coup de terre, me saisit et m’enlève comme une plume, puis m’emporte encourant plus vite qu’un animal à quatre pattes. J’avais beau me débattre et essayer de lui donner de mon bâton sur la tête pour l’obliger à me lâcher, il n’en continuait pas moins sa course ; il me serrait un peu plus fort, c’était tout… Bref, il me fit entrer dans sa cahute, en referma la porte, me jeta à terre comme un paquet, s’assit devant moi sur une souche d’arbre et se mit à m’éclater de rire au nez, se caressant tour à tour le ventre et l’estomac, comme pour me faire comprendre que j’allais lui servir de déjeuner.

— Quelle horreur !… s’écria Charlot.

— Pauvre Giboulot ! murmura Mimile.

— Mon cher garçon, que je me dis tout haut, tu vas passer un mauvais quart d’heure.

« — J’ai à t’apprendre quelque chose qui va t’ennuyer un peu, me dit le monstre en me parlant français, ce qui m’étonna beaucoup.

« Cet affreux cannibale continua :

« — J’ai l’intention de te manger cru, c’est meilleur.

— Mais alors, dit Charlot, c’était donc, lui aussi, un Mange-tout-cru ?

— Évidemment, répliqua Giboulot. Mais ne m’interrompez plus.

« — Les vieux, ajouta mon sauvage, les vieux qui ont mal aux dents font cuire leurs ennemis pour les mâcher avec plus de facilité. Mais je n’ai pas besoin de recourir à ces précautions. Et puis, quand on mange son ennemi tout vif, on peut encore, tant qu’on ne lui a pas croqué la tête, causer avec lui, ce qui est plus gai… Tiens, ajouta-t-il en ouvrant une bouche énorme dont les dents s’arrêtaient au milieu de la gorge faute de pouvoir aller plus loin, c’est par là que tu vas passer… en petits morceaux, bien entendu.

« Je ne dis plus rien, la colère me suffoquait ; je cherchais dans ma cervelle un moyen de me tirer d’affaire, car je trouvais trop bête de servir de pâture à une pareille espèce ; par malheur, j’étais sans armes. Si j’avais seulement possédé un couteau pareil aux vôtres… mais rien, car il m’avait pris, en entrant dans sa hutte, mon bâton. Je me désolais, quand, sans le vouloir bien entendu, il vint de lui-même à mon aide.

« — Ne t’impatiente pas, me dit-il en ricanant, je vais sortir, mais je serai vite de retour ; histoire de trouver un camarade et de l’inviter à déjeuner avec moi.

« Là-dessus, il sortit, en prenant bien soin de fermer la porte derrière lui.

— Mais alors comment as-tu pu l’ouvrir ? demanda Mimile.

— Enragé de colère, je jetai un regard autour de moi.

« J’aperçus le poignard que voici (Giboulot désignait son poignard). Il pendait à deux pas de moi, le long du mur du sauvage. Je m’en emparai, bien résolu à défendre chèrement ma vie ; mais l’idée me vint a lors qu’à l’aide de ce poignard je pourrais peut-être-ouvrir la porte et me donner de l’air. En effet, après cinq minutes d’efforts, j’en avais fait sauter la serrure, une vieille ferraille.

« J’avais entre-bâillé la porte par mesure de précaution pour voir comment les choses se passaient au dehors, quand j’aperçus mon sauvage qui revenait tout seul et sans trop se presser.

« Il ricanait, se frottait encore le ventre et l’estomac, comme quelqu’un qui se dispose à faire un bon repas, et ne se doutait pas qu’il était épié.

« Sa vue redouble ma rage.

« À nous deux ! me dis-je, nous allons bien voir. Et de mon pied gauche je calai la porte, qui ne s’ouvrait plus que juste assez pour lui permettre de passer son affreuse tête ; puis je l’attendis de pied ferme, son poignard à la main. »

Charlot écoutait, les yeux fixes, la bouche ouverte.

Giboulot poursuivit :

xv
je lui pris la tête entre la porte et le montant.

« Quelques secondes s’écoulèrent, et il s’avançait, la clef à la main, dans l’intention d’ouvrir la porte.

« — Plus de serrure ! s’écria-t-il au comble de la surprise. Quelqu’un a ouvert cette porte. »

Charlot ne put retenir un éclat de rire.

Giboulot reprit :

« Il poussa aussitôt la porte, et comme il s’était élancé en même temps, croyant qu’elle allait s’ouvrir toute grande, il se fit du premier coup une bosse au front.

— Ah ! ah !… » s’écria Charlot.

Giboulot continua :

« Furieux et grinçant des dents, il passa sa tête par l’entre-bâillement de la porte, pour juger de l’obstacle qu’il rencontrait.

« C’est là que je l’attendais.

« D’un coup d’épaule, je lui pris la tête entre la porte et le montant, et d’un autre coup je lui plongeai mon poignard dans la gorge.

« — Couic ! s’écria-t-il.

« Ce fut son dernier mot.

— Couic ! s’écria Charlot en battant des mains.

— C’est fameusement adroit ce que tu as fait là, mon cher Giboulot, dit Mimile.

— Et après ? demanda Charlot.

— Après, je rouvris la porte, et il tomba comme une masse à mes pieds sans dire ouf !

— Il était mort du coup, dit Charlot au comble de la joie.

— Aussi mort que possible ! répliqua Giboulot.

— C’est comme ça qu’il faut les traiter, dit crânement Mimile.

— Et son corps, qu’est-ce qu’il est devenu ? demanda Charlot, qui voulait connaître l’affaire dans ses plus grands détails.

— Je l’ai dépouillé de son bonnet à plumes, de sa peau de bête, de ses chaussures, et je me suis revêtu du tout. Enfin j’ai traîné le cadavre du sauvage jusque dans un petit bois, qui est à vingt pas de sa cabane, et je l’ai jeté dans un trou, où il est présentement recouvert de feuilles et de cailloux.

— C’est bien fait… bien fait !… s’écria Charlot.

— Et après ? demanda Mimile.

— Je suis retourné dans sa cabane, où j’ai trouvé un pot de cirage qui m’a permis de me badigeonner le visage et les mains, comme vous voyez. Sûr qu’avec mon air de vrai sauvage je pouvais circuler sans danger, j’ai été me promener pour connaître le pays ; c’est dans cette excursion que j’ai vu et appris tout ce que je vous ai raconté tout à l’heure.

— Et tu as vu des troupeaux de lions, bien vrai ? dit Charlot.

— Je les ai même vus manger. Il y a leur maître, un grand diable, qui est arrivé là avec une énorme voiture pleine de moutons attachés par les pattes, et qui les leur a distribués. Les lions avançaient gravement l’un après l’autre, et il leur jetait à chacun un mouton à la tête. Les bêtes féroces se sauvaient ensuite avec leur proie, et se mettaient à la dévorer dans un coin en poussant des rugissements de joie. C’est très-gourmand, les lions.

— Je voudrais voir ça, dit Mimile.

— Pas moi, ça me ferait de la peine, dit Charlot, pour les pauvres moutons…

— C’est leur sort d’être mangés, dit Giboulot, et ça dans tous les lieux du monde ; il faut croire qu’ils s’y font. Mais nous nous oublions à bavarder ici, sans songer que nous sommes en Amérique, une contrée où il faut veiller sur sa propre peau du matin au soir.

— Pourquoi ? demanda Charlot.

— Vous êtes encore bon là, répliqua Giboulot ; est-ce que vous n’avez pas vu, par mon histoire avec le sauvage, qu’on ne se gênait pas pour manger les blancs dans ce diable de pays ?

— Tous les blancs ? demanda Charlot redevenu subitement inquiet.

— Mais alors, que faire ? ajouta Mimile.

— Me suivre en rampant dans les herbes, pour éviter d’être aperçus, jusqu’à la hutte du sauvage que j’ai tué. Vous comprenez : quelques-uns de ses affreux camarades pourraient avoir eu l’idée de lui faire visite, ce qui nous gênerait beaucoup. Il ne faudrait pas risquer de nous faire prendre au piège à notre tour. Enfin, si la place est encore libre, comme je l’espère, nous y ferons bien vite tous les arrangements nécessaires à notre sûreté. Il restait pas mal de cirage dans le pot ; j’ai vu du rouge et du jaune à côté. Cela nous sera très-utile. La question ici, c’est de ne pas être blanc.

— Et aussitôt après nous irons à la chasse aux lions, n’est-ce pas, Giboulot ? s’écria Mimile.

— Nous irons où nous pourrons, car il m’est avis que nous allons avoir tout d’abord bien d’autres chats à fouetter.

— C’est vrai, il faudra aussi songer à la nourriture, » dit Charlot, qui était intraitable sur ce point.