Un héros de l’air/01

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AVANT-PROPOS


Nous avons eu le plaisir de lire ce qui suit dans le Soleil du 15 septembre 1955, sous le titre de « Aura-t-on bientôt le Parc Vachon ? »

« Les membres de l’Association des Vétérans qui, comme on le sait, ont aménagé la plus grande partie du terrain de l’ancien Champ d’Aviation du Chemin Gomin en y bâtissant de jolies résidences qui font partie de la ville de Sainte-Foy, ont réservé une partie de ce terrain pour un parc public et un comité s’est chargé de choisir un nom approprié pour ce futur parc de Sainte-Foy.

« Jusqu’ici, de nombreuses suggestions ont été faites au comité. L’une d’elles a retenu l’attention. On a suggéré le nom de Vachon, en mémoire d’un de nos plus remarquables aviateurs canadiens-français, Roméo Vachon, qui bien souvent dans le passé a atterri sur cet ancien Champ d’aviation du Chemin Gomin et qui a eu une carrière remarquable. Il est décédé le 17 décembre 1954.

« Roméo Vachon fut, en effet, le pionnier de l’aviation commerciale dans l’est du Canada, le pionnier de l’aéropostale au Canada et le seul aviateur canadien-français à obtenir le Trophée McKee, en 1937. Quand il est mort, il était l’un des trois membres de la section aérienne du Transport à Ottawa et le seul membre canadien-français de cet organisme ».

Nous n’avons pas très souvent l’occasion de rendre hommage à des hommes de l’âge moderne qui ont mérité de notre petite patrie et il n’est pas toujours nécessaire, à cette fin, d’aller puiser des motifs au tréfonds de notre histoire. Notre âge est aussi fertile en héros que le passé. Bien des nôtres en ces dernières années sont disparus qui ont mérité de leur patrie, mais ils sont partis au milieu de tant d’événements de toute nature que c’est à peine si l’on s’est aperçu qu’ils n’étaient plus parmi nous.

Aussi est-il opportun, chez nos compatriotes toujours trop oublieux, de saisir la première occasion venue pour honorer leur mémoire. L’as des as canadiens-français, Roméo Vachon, dont nous avons voulu, dans les pages qui vont suivre, esquisser, oh ! de façon bien pâle, l’utile carrière à notre patrie, est de ceux-là qu’il ne faut pas oublier trop tôt. Il serait à souhaiter à cette fin de voir se réaliser cette suggestion faite à nos Vétérans et à laquelle on fait allusion dans la nouvelle que nous venons de reproduire.

Tant de monuments, gros et petits, de mausolées, de cairns, de plaques indicatrices de rues — qui sont des petits monuments — ont été élevés et posés à la mémoire de gens dont on chercherait en vain les exploits ou les œuvres qui leur auraient mérité ce tangible témoignage à leur mémoire…

D. P.