Un million d’énigmes, charades et logogriphes/Énigmes anglaises
There is a thing that nothing is,
And yet it has a name ;
’Tis sometimes tall, and sometimes short,
It joins our walks, it joins our sports.
And plays at every game.
In every city, town, and Street,
’Tis ten to one but me you meet ;
Sometimes adorn’d in shining gold,
Splendid and brilliant to behold ;
And different characters I wear,
A lamb, or lion, buck, or bear,
A dragon fierce, or angel fair.
These various forms on me behold ;
But though exalted as a chief,
I’m gibbeted like any thief.
In words unnumber’d I abound,
In me mankind do take delight ;
In me much learning still is found,
Yet I can neither read nor write.
Tho’ I am pierced a thousand times,
Yet in me not a hole is made ;
I notice give when Phœbus climbs
To drowsy mortals in their bed.
What force or strength cannot get through,
I with a gentle touch can do ;
And many in the street would stand,
Were I not as a friend at hand.
From the depths of the sea, from the foot of a rock
I am brought to the earth to do dirty work,
I’ve mouths to take in all the liquor I meet,
And am given to drinking, though never to eat.
I often murmur, yet l never weep ;
I always lie in bed but never sleep ;
My mouth is wide and larger than my head.
And much disgorges, though it n’er is fed :
I have no legs or feet, yet swiftly run —
And the more falls I get, move faster on.
In spring I look gay,
Dress’d in handsome array,
But in summer more clothing I wear ;
When colder it grows,
I throw off my clothes,
And in winter quite naked appear.
When first my maker formed me to his mind,
He gave me eyes, yet left me dark and blind ;
He made a nose, yet left me without smell ;
A mouth, but neither voice nor tongue to tell.
I’m used at night, yet ladies oft through me
Although I hide the face do plainly see.
Although a human shape I wear,
A mother never had ;
And though nor sense or life I share,
In finest silk I’m clad.
By every miss I’m valued much,
Beloved and highly prized ;
Yet still my cruel fate is such,
By boys I am despised.
I was, but am not ; ne’er shall be again ;
Myriads possess’d me, and possess’d in vain ;
To some I proved a friend, to some a foe ;
Some I exalted, others I laid low.
To some I gave the bliss that knows no sigh.
And some condemn’d to equal misery.
If conscious that we met, and but to sever,
Now say to whom you bade farewell for ever.
With learning daily I am conversant,
And scan the wisdom of the wisest man ;
With force I pierce the strongest argument,
Yet know no more than it had never been.
Full rich am I, yet care not who
Doth take away from me my wealth ;
Be it by fraud, I will not see,
Nor prosecute, although by stealth.
I’m dragg’d along thro’ dirt and mire,
O’er cragged stones and hills about
And yet I neither faint nor tire,
But rather weary those that do’t.
I’m seen at your dinner ; if I were not here,
But mainly provided your board would appear ;
You seldom invite me to coffea or tea,
But never, I’m sure, take your vine without me.
Though I live in a study, I know not a letter ;
I feast on the Muses but ne’er am the better ;
Can run over English, o’er Latin, o’er Greek,
Yet none of those languages ever could speak.
I ever live man’s unrelenting foe,
Mighty in mischief, though I’m small in size ;
And he, at last, that seeks to lay me low,
My food and habitation both supplies.
Let those who have skill to make mysteries clear,
Now try to discover my name ;
Four brothers I have, and the fifth I appear,
But our age is exactly the same.
Yet I to their stature shall never attain.
Though as fast as them always I grow ;
By nature I’m destined a dwarf to remain —
So my riddle you’ll easily know.
I never was, but always am to be ;
None ever saw me, you may never see ;
And yet I am the confidence of all
Who live and breathe on this terrestrial ball.
The princely heir, his honours not yet blown,
Still looks to me for his expected crown ;
The miser hopes I shall increase his wealth ;
The sick man prays me to restore his health :
The lover trusts me for his destined bride ;
And all who hopes or wishes have beside.
Now name me, but confide not, for believe
That you and every one I still deceive.
I’m a singular creature, pray tell me my name —
I partake of my countrymen’s glory and fame,
I daily am old, and I daily am new,
I am praised, I am blamed, I am false, I am true
I’m the talk of the nation, while I’m in my prime,
But forgotten when once I’ve outlasted my time.
In the morning no miss is more courted than I,
In the evening you see me thrown carelessly by,
Take warning, ye Fair, — I, like you, have my day.
But, alas ! you, like me, must grow old and decay.
Il existe une chose qui n’est rien et qui pourtant a un nom ; cette chose est quelquefois longue, quelquefois très-courte, elle nous suit à la promenade, aux courses, et joue avec nous à tous les jeux.
il y a dix à parier contre un que vous me trouverez dans les rues d’une ville, du plus petit bourg, quelquefois richement décorée, ornée d’or et brillante de peinture ; j’offre des aspects très-variés : un agneau, un lion, un daim, un ours, un fier dragon, un bel ange. Tels sont les personnages que je présente à vos regards. Eh bien ! malgré ma dignité et mon élévation, je suis littéralement pendu comme un voleur.
Rien n’égale peut-être ma fécondité en fait de paroles : j’offre de grands plaisirs à la plupart des hommes, et souvent une instruction aussi profonde qu’étendue, et pourtant je ne sais ni lire ni écrire.
Quoique percé de toute part, je n’ai pourtant pas un seul trou ; c’est moi qui fais connaître aux paresseux dans leur lit à quel moment Phébus se montre.
Ce que la force ou la violence ne pourraient obtenir, je l’obtiens à peu près sans le moindre effort, et plus d’un pourrait bien coucher dans la rue s’il ne m’avait pas à sa portée comme une véritable amie.
On me tire des profondeurs de la mer, au pied d’un roc, pour me condamner sur terre à de sales travaux ; j’ai mille bouches pour recueillir tout liquide que je trouve ; j’aime à boire, mais je ne mange jamais.
Je murmure souvent, mais je ne pleure jamais ; je suis toujours dans mon lit, mais je ne dors jamais ; ma bouche est fort large, beaucoup plus grande que ma tête, et rend beaucoup, quoiqu’elle ne prenne rien ; je n’ai ni pieds, ni jambes, pourtant je cours très-vite, et plus je fais de chutes, plus je marche vite.
Au printemps, j’ai l’aspect agréable et ma toilette est charmante ; en été, je me couvre encore un peu plus ; mais quand le froid approche, je quitte peu à peu tous mes vêtements, l’hiver, je suis tout à fait nu.
Celui qui le premier me fit à sa fantaisie me donna des yeux, et toutefois me laissa aveugle ; il me donna un nez, mais non l’odorat pour sentir ; une bouche, et non ce qu’il faut pour parler. C’est la nuit que je suis en usage, et plus d’une dame se sert de moi pour voir quoique je cache sa figure.
Quoique j’aie la forme humaine, je n’eus jamais de mère ; et quoique je ne puisse dire que je sente et que je vive, je suis pourtant fort richement vêtue ; plus d’une petite fille m’aime et fait de moi le plus grand cas ; tandis que, par suite de ma triste destinée, les petits garçons me laissent tout à fait de côté.
J’étais, mais je ne suis plus et je ne reviendrai jamais ; des milliers d’êtres m’ont eu en leur pouvoir, mais sans en profiter. Pour les uns, je fus un ami, pour d’autres un ennemi ; j’ai élevé les uns, abaissé les autres ; à quelques-uns j’ai donné le bonheur sans mélange, à d’autres un malheur sans remède. Lecteur, si tu te rappelles quel est celui que tu as rencontré et quitté dans un court espace, tu sauras de même à qui tu as dit adieu pour toujours.
je vis tous les jours avec la science et je dédaigne les écrits des plus grands philosophes : l’argument le plus fort ne saurait me résister, et pourtant je n’en sais pas le premier mot.
Je suis souvent très-riche, et pourtant, je ne m’inquiète guère de celui qui m’enlève ce que je possède ; que ce soit un filou, que ce soit un voleur, je n’en vois rien et je ne puis le poursuivre.
On me traîne dans la boue, sur le fumier, sur les pierres, sur les collines, et jamais je ne me sens fatigué, je laisse la fatigue à ceux qui se chargent de me promener.
Je suis sur votre table à dîner ; et si je n’y étais pas, votre couvert vous semblerait incomplet ; rarement on m’appelle pour prendre le café et le thé, mais sans moi vous ne pourriez boire un verre de vin.
Quoique je vive dans un lieu consacré à l’étude, je ne sais pas mes lettres ; quoique je vive des productions des Muses, je n’en suis ni meilleure, ni plus habile ; je puis parcourir sans peine des livres grecs, latins, anglais ; et toutefois je ne sais pas un seul mot de ces langues.
Je fus de tout temps l’implacable ennemi de l’homme, et quoique bien petit, je suis puissant pour le mal ; et celui-là même qui aujourd’hui cherche à m’écraser sera un jour ma demeure et ma victime.
Vous qui avez l’habileté, l’adresse d’éclaircir les mystères, essayez de deviner mon nom : j’ai quatre frères ; je suis le dernier, et pourtant nous avons tous exactement le même âge ; et quoique je ne doive jamais atteindre à leur taille, je croîs tout aussi vite qu’eux ; la nature m’a condamné à rester un nain toute ma vie. Vous me connaissez sans doute maintenant ?
Je n’ai jamais été, mais je dois toujours être ; jamais personne ne me vit, jamais personne ne me verra, et pourtant je suis l’espérance de tous ceux qui vivent sur la terre. L’héritier d’un monarque, impatient des honneurs qu’il espère, attend de moi sa couronne ; l’avare compte que c’est moi qui accroîtrai ses trésors ; le malade me demande de lui rendre la santé, l’amoureux, de lui donner sa bien-aimée ; quiconque espère ou désire, voudrait me voir passé. Nommez-moi donc maintenant, mais ne vous y fiez pas trop ; car il est certain que je vous tromperais encore, vous et bien d’autres.
Je suis un être bien singulier : voyons si vous pourrez me dire mon nom. Je partage la gloire et la renommée de mes compatriotes ; tous les jours je suis vieux, tous les jours je suis neuf ; on me loue, on me blâme ; je suis véridique, je suis menteur. Quand je suis dans ma nouveauté, dans tout le pays on ne parle que de moi ; on m’oublie aussitôt que mon temps est passé. Le matin il n’y a pas une jeune fille plus courtisée que moi, le soir, on me laisse de côté. Attention, belles dames, comme vous j’ai mon temps ; vous aussi comme moi, vous serez vieilles et oubliées.