Un monde inconnu/Première partie/13

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Ernest Flammarion, Éditeur (p. 119-128).

CHAPITRE XIII

DIÉMIDES ET MÉOLICÈNES

Comme dans toutes les réunions d’êtres humains, intelligents et moraux, soumis à la grande loi du progrès, et qui s’élèvent sans cesse dans la voie d’un bien-être de plus en plus complet, d’une connaissance de plus en plus large et d’une moralité de plus en plus haute, l’humanité lunaire avait, dès le début, présenté des aptitudes diverses, des capacités différentes.

Là, comme partout où nous pouvons concevoir des êtres vivants et perfectibles, la lutte pour l’existence, dont chaque pas en avant est une conquête sur la nature, l’influence des milieux, la sélection et l’hérédité avaient fait leur œuvre. Pendant que les uns mieux doués, mieux armés, avaient pu cultiver leurs facultés dans des conditions plus favorables et devenaient supérieurs par la science et la pratique du bien, les autres ne suivaient que de loin et d’un pas plus lent cette marche dans la route du progrès indéfini.

Toutefois, comme les habitants de la Lune n’étaient pas soumis aux mêmes nécessités que ceux de la Terre, comme ils étaient par nature d’une essence moins grossière et moins asservis aux exigences de la matière, leur point de départ avait été plus élevé que celui de nos races primitives ; le développement de cette humanité privilégiée avait été plus rapide et plus complet. La distance qui séparait les couches extrêmes de cette hiérarchie morale était bien moins considérable que celle qui existe sur la Terre entre les produits raffinés de nos civilisations européennes et les barbares grossiers qui errent dans la brousse de l’Afrique centrale ou dans les déserts de l’Australie.

D’un naturel doux et paisible, pénétrés dans une large mesure de l’amour du bien, du respect de la science et de l’ambition légitime de s’élever toujours plus haut, les Diémides — c’est-à-dire en langage lunaire ceux qui aspirent à une condition meilleure — acceptaient avec joie ces travaux qui servaient à l’utilité commune de la grande famille dont ils faisaient partie. Du reste, les incessantes découvertes des savants qui dérobaient chaque jour à la nature quelque nouveau secret, et qui employaient à leur usage, en les disciplinant, des forces qui nous sont encore inconnues, rendaient ces travaux toujours plus faciles et moins répugnants.

D’ingénieux procédés, des machines d’un mécanisme aussi simple que sûr permettaient d’extraire presque sans effort les matières premières que le sol fournissait en abondance, de fabriquer sans peine tous les objets utiles, et réduisaient à son minimum le travail de l’homme, dont le rôle se bornait à conduire et à surveiller la marche d’un outillage perfectionné.

D’ailleurs, le grand sentiment de justice et d’amour qui régnait dans cette société épurée rendait douce aux Diémides leur condition et réservait à chacun la perspective des plus précieuses récompenses. Là chacun tenait le rang que lui assignaient exactement son mérite et sa valeur morale. Quiconque par son intelligence, par les services rendus, par le bon exemple donné, se distinguait de ceux au rang desquels l’avait placé sa naissance, s’élevait d’autant dans l’échelle sociale : à tout progrès dans la dignité morale correspondait une élévation proportionnelle dans la dignité sociale. De cet ensemble de mœurs et d’institutions qui s’étaient librement et spontanément établies chez ces races naturellement portées au bien, était résultée une hiérarchie fixe quant aux démarcations qui séparaient les diverses classes, mais essentiellement mobile pour les individus, qui pouvaient toujours, par la continuité de leurs efforts, monter vers les classes supérieures. De là un ordre social d’où étaient exclues toute envie et toute basse jalousie, où régnaient dans tous les rangs le sentiment du devoir accompli et la paix qui l’accompagne.

Au degré le plus inférieur de l’échelle se trouvaient ceux des Diémides qui étaient employés aux industries extractives ; au-dessus les constructeurs, ceux qui élevaient les habitations ou qui façonnaient les machines, objets mobiliers et engins divers. Plus haut enfin ceux qui, sous la direction des artistes, peintres, seulpteurs, architectes, ingénieurs, décoraient les édifices, sculptaient ou ciselaient le bois, la pierre ou le métal.

Là s’arrétait le role des Diémides.

La hiérarchie se continuait dans la classe supérieure appelée les « Méolicènes », c’est-à-dire les hommes de l’intelligence.

À vrai dire, il n’y avait d’autres distinctions entre les deux branches de ce grand peuple que la nature du travail auquel on s’employait. Tant que ce travail était entièrement ou surtout matériel, on restait dans la classe des Diémides. Lorsque l’œuvre à laquelle on était voué exigeait l’emploi exclusif des facultés de l’intelligence, on entrait dans la classe supérieure des Méolicènes. Et là encore se continuait une marche ascendante jusqu’au rang le plus élevé où se tenaient les sages dont le vaste esprit embrassait le principe de toutes les sciences, les lois générales de l’univers, et les grandes vérités morales qui servaient de guide à cette humanité déjà si avancée dans la voie de la perfection.

Comme le culte et la pratique du bien étaient, dans ces natures d’élite, en harmonie avec l’étendue des connaissances, les premiers d’entre les Méolicènes unissaient à la plus complète sagesse la plus inaltérable vertu.

Dégagés de ce qui pouvait exister encore dans les rangs inférieurs de faiblesses humaines, de défaillances, d’imperfections morales, ils semblaient vivre dans une atmosphère éthérée où ne parvenait jamais rien de bas ou d’impur. Ils dominaient par la puissance de leur esprit, la possession presque complète des secrets de la nature qui mettaient entre leurs mains des forces capables au besoin de détruire le monde qu’ils habitaient, et surtout par la sérénité de leur vie et l’autorité que leur donnait la réalisation constante de tout ce qui est bon, honnête et juste.

Ils formaient le Conseil Suprême du magistrat qui était à la tête de cette sorte de république.

Ce chef de l’État, dont les pouvoirs duraient autant que sa vie, était élu par les membres de ce conseil et toujours choisi parmi eux.

Dans cette assemblée de sages il ne pouvait être question d’intrigues ou de compétitions vulgaires : c’était toujours au plus digne qu’allaient les suffrages de ses collègues.

Ses fonctions consistaient à diriger les délibérations de l’assemblée qu’il présidait, et à prendre de son initiative propre toutes les mesures qu’il jugeait utiles au développement matériel et moral de la société tout entière.

Il figurait au premier rang dans toutes les cérémonies publiques ; il était à la fois le chef de la religion et de la cité. Ce double caractère auguste et sacré, la conviction de tous qu’il était le premier par la science, par la sagesse et par la vertu, lui assuraient une autorité devant laquelle chacun s’inelinait avec respect.

Dans ce milieu où la situation sociale était marquée par la seule valeur personnelle, aucun privilège n’était réservé à la naissance : tous naissaient égaux, tous passaient par les mêmes épreuves. L’enfant, qu’il fût issu d’un Diémide ou d’un Méolicène, était élevé jusqu’à la puberté au sein de la famille. Sans distinction de sexe, il recevait de la bouche des sages les éléments de toutes les connaissances utiles ou agréables qui devaient lui permettre de remplir plus tard le rôle auquel la nature l’avait destiné. Les jeunes gens y puisaient les principes des sciences qu’ils auraient à appliquer dans les fonctions diverses que leur gardait la hiérarchie sociale. Les jeunes filles, dans l’âme desquelles on cultivait surtout le sentiment du beau, s’y formaient à la culture des arts, sans que ces aspirations vers l’idéal pussent jamais altérer la réserve et la modestie si naturelles à leur sexe et qui font le charme de la vie.

Et ceux qui étaient chargés de distribuer ainsi l’enseignement, et qui avaient la mission délicate de discerner dans chacun les aptitudes dominantes et d’en favoriser le développement pour le plus grand bien de l’intérêt commun, étaient des plus honorés parmi les Méolicènes.

On considérait comme la plus importante de toutes la tâche de
Dans cette assemblée de sages… (p. 122).
former ainsi au culte du bien, du beau et du vrai l’âme des générations futures.

Pour les jeunes filles, leur vie se continuait au foyer domestique jusqu’à ce que le choix d’un époux vint les faire sortir de la maison paternelle.

Comme nul ne pouvait songer à s’enrichir ni à s’élever par de mauvais moyens au-dessus des autres, et comme il n’y avait pas de propriété individuelle, chacun recevait sa part légitime du fonds commun, et par suite il n’y avait ni transactions, ni salaires, ni monnaies d’aucune sorte ; aussi ne pouvait-il être question de fortune ou de dot. Tandis que, sur la Terre, on se lance éperdüment à la chasse des riches héritières et, sans se préoceuper des qualités de l’esprit et du cœur, on ne vise que des apports opulents ou de basses espérances, heureux et envié lorsqu’on a brillamment réussi dans ces honteux calculs, l’amour seul, confiant et désintéressé, présidait là aux unions, dont il assurait à la fois le bonheur et la dignité.

Lorsqu’une sympathie réciproque avait rapproché deux êtres, lorsque la sincérité de leurs sentiments, qu’ils ne pouvaient songer à dissimuler, avait consacré ces premiers mouvements du cœur, nul ne s’inquiétait de savoir à quel rang de l’échelle sociale se trouvaient placés ceux qui aspiraient à s’unir pour fonder une nouvelle famille. Sur ce terrain, pas de distinction entre les Diémides et les Méolicènes.

Du reste, le fonctionnement même des institutions qui régissaient l’humanité lunaire rendait impossible la formation d’une aristocratie de race : on ne s’inclinait que devant la supériorité intellectuelle et morale acquise par un travail incessant et constatée par de nombreuses et décisives épreuves.

Pour s’en rendre compte, il faut revenir sur l’éducation donnée aux jeunes gens.

Lorsqu’ils étaient entrés dans l’adolescence, tous sans distinction, qu’ils fussent issus des plus élevés des Méolicénes ou des plus humbles des Diémides, prenaient rang dans la classe de ces derniers et devant eux s’ouvrait une carrière de perfectionnement et de progrès.

Tous commencaient par être employés aux travaux purement manuels et qui ne réclamaient que l’usage des forces physiques. Mais ces travaux qui, pour la plus grande partie, étaient exécutés par des machines dont l’électricité était l’inépuisable moteur, leur fournissaient l’occasion d’exercer à la fois leur intelligence et leur sentiment artistique. Une fois que les matériaux étaient extraits et grossièrement mis en œuvre, ils n’avaient plus qu’à les façonner, leur donner la forme définitive et, quel que fût l’usage auquel ils étaient destinés, depuis les supports puissants sur lesquels reposaient les lignes ferrées et les blocs qui servaient d’assises aux monuments jusqu’aux organes les plus délicats des appareils compliqués et aux meubles qui garnissaient et ornaient les demeures, tout, chez ce peuple si éminemment doué, revêtait des formes d’une élégante et harmonieuse variété.

Ces occupations, du reste, leur laissaient de nombreux loisirs ; et, en même temps qu’ils travaillaient à l’utilité commune, ils poursuivaient la culture de leur esprit et s’efforçaient de se rendre dignes d’une condition supérieure.

Les savants qui dirigeaient leurs travaux et distribuaient à chacun sa tâche, étaient aussi ceux qui les guidaient dans le développement de leur instruction scientifique et morale. C’était ainsi une vaste famille, où l’autorité était aimée et respectée parce qu’elle était toujours bienveillante et juste, où l’obéissance était facile et douce, car elle ne reposait pas sur la crainte d’un pouvoir tyrannique ou jaloux, mais sur une affection réciproque et un constant désir de bien faire.

Ces savants, qui étaient aussi des sages, suivaient d’un œil attentif l’œuvre de chacun ; ils jugeaient du mérite, des efforts accomplis, des résultats obtenus, et, aussitôt que l’un de ceux qui étaient soumis à leur direction avait, par son travail personnel, augmenté la somme de ses connaissances et s’était rendu capable de rendre à la société des services d’un ordre plus élevé, ils le désignaient pour prendre rang dans une classe supérieure.

Et ces décisions que dictaient seuls l’esprit de justice et le sentiment du bien commun, étaient acceptées sans contestation, sans jalousie et sans envie.

Celui qui s’élevait ainsi dans l’échelle sociale ne voyait autour de lui que des visages souriants, que des mains tendues pour le féliciter de son heureux succès : tant la conviction régnait du haut en bas de cette société que tout devait tendre et tendait en effet à la prospérité et au bonheur de tous.

Il n’était pas cependant donné à tous ceux qui formaient la classe des Diémides de marcher d’un pas égal dans la voie de progression qui leur était ouverte. Ceux qui, comme il est naturel dans toute réunion d’hommes, étaient moins bien partagés au point de vue de l’intelligence, ne franchissaient jamais les degrés inférieurs ou ne pouvaient jamais sortir du rang des Diémides ; mais la moralité, l’esprit d’ordre et de soumission étaient les mêmes chez tous. Et ainsi s’accomplissait d’une façon régulière et constante, sans opposition, sans regets et sans amertume, la sélection rationnelle qui assurait à chacun la place qui lui convenait le mieux.

La condition des femmes était telle qu’on peut la concevoir dans un monde exempt de passions, d’ambitions mesquines ou de puériles vanités. Quel que fût l’époux de leur choix, Diémide ou Méolicène, toutes étaient également considérées. Du reste, s’il existait pour les hommes des distinctions de classes, des degrés hiérarchiques, rien de semblable ne se rencontrait pour les femmes. Et la raison en était simple : là point de riches ni de pauvres ; la vie matérielle, ramenée à sa plus simple expression, réduisait à n’être plus qu’un jeu ces soins du ménage qui sont souvent chez nous si fastidieux et si rebutants.

Nul n’était réduit à la condition servile de rendre à son semblable des services humiliants. La dignité de chacun, à quelque classe qu’il appartint, était ainsi respectée, et on n’avait pas à souffrir de ces vices dégradants qu’engendre sur la Terre la domesticité : la jalousie et la haine, le mensonge et la fraude qui se dissimulent sous les formes de la complaisance et de l’obséquiosité.

Pendant que les hommes remplissaient leurs fonctions sociales, — nul en effet n’était là oisif ou désœuvré, — aux femmes était réservé le soin d’orner et d’embellir leurs demeures, d’élever les enfants et aussi de cultiver en elles le sentiment exquis des arts, du dessin et de la peinture, de la musique ou de ces ouvrages délicats et charmants qui rehaussaient l’éclat des vêtements et ajoutaient à leur beauté l’attrait de la parure.

Le goût qui présidait à leurs ajustements était toujours réglé par un sentiment très juste de mesure et de décence ; rien n’y était donné à la vanité, à l’ostentation, au besoin de paraître, qui gâte si souvent chez les femmes de la Terre les plus précieuses qualités. Leurs traits, réguliers et purs, n’offraient pas ces spécimens de laideur pénible qui chez nous font parfois sourire et aliènent toute sympathie. Leurs visages étaient empreints d’une douceur attachante et d’un agréable enjouement. Un art faux et malsain n’aurait pu y rien ajouter ; la nature leur suffisait, et il ne leur serait pas venu à l’esprit de recourir à de vains artifices pour exagérer l’opulence de leur chevelure, la fraîcheur de leur teint, l’éclat de leurs regards.

Elles ignoraient également cette coquetterie désespérée des femmes qui ne veulent pas vieillir, dont l’esprit frivole et le cœur léger s’alarment à la première ride et aux premiers cheveux blancs. La pensée de lutter contre les lois qui président à la transformation de tous les êtres n’aurait pu germer en elles : elles passaient sans trouble de la jeunesse à l’âge mûr et à la vieillesse, toujours aimées, respectées, honorées.

Du reste, leur visage gardait toujours, même dans l’âge le plus avancé, un grand air de noblesse et de bonté. La franchise et la sincérité absolues qui étaient une loi de leur nature et la condition de leur supériorité morale, rendaient impossibles chez elles ces dissimulations perfides, ces roueries, ces trahisons qui ont si souvent causé sur la Terre le désespoir et la ruine. Les médisances, les calomnies, les bavardages insipides, les insinuations méchantes où se complaisent d’ordinaire dans notre monde inférieur les esprits oiseux ou vides de nos sociétés mondaines, étaient complètement inconnus.

Les liens créés par la nature, consacrés par l’affection et rehaussés par une grande dignité morale, étaient saints et respectés. Chaque famille offrait un tableau complet de concorde et d’amour, où se reflétaient l’ordre et l’harmonie qui régnaient dans la société tout entière.

Les croyances religieuses étaient bien celles qui convenaient à ce monde épuré. Dès l’origine, ses habitants avaient été par la haute puissance de leur raison tenus à l’abri de ces superstitions grossières qui ont marqué chez nous le lent développement de nos civilisations. L’idée d’une Intelligence Souveraine, infinie, source de toutes choses, centre de tout bien et de toute beauté, n’avait pas eu besoin de s’incarner pour eux dans des formes d’abord d’un matérialisme barbare, puis peu à peu plus abstraites et plus parfaites.

Elle s’était, dès l’origine, présentée à eux dans toute sa simplicité et son inaltérable splendeur.

Aussi jamais n’avaient-ils jugé à propos d’enfermer la divinité dans des temples, ni de soumettre le culte qu’ils lui rendaient à des manifestations souvent cruelles et sanglantes, parfois puériles ou ridicules.

Chacun, dans son for intérieur, rendait à la divinité un hommage libre et pur, reportait sur l’Auteur de toutes choses ses joies ou ses tristesses, et, en dehors de tout rite étroit et de toute liturgie, s’abandonnait, dans toute la spontanéité d’une conscience qu’aucune autorité ne venait contraindre, à ses sentiments de reconnaissance et d’adoration.

À de certaines époques, le chef de l’État conviait à des cérémonies publiques, d’un caractère à la fois patriotique et religieux, tous les habitants du monde lunaire, et c’était à cet appel tout paternel que se bornait l’exercice de son autorité religieuse.

Pour ces cérémonies qui entretenaient dans les générations successives la chaîne des traditions, les poètes composaient des chants, des hymnes inspirés, les musiciens faisaient entendre les plus ravissantes mélodies. On y célébrait le souvenir de ceux dont le génie avait doté l’humanité de quelque grande et féconde découverte, des sages qui avaient formulé les préceptes d’une morale sublime, et la voix de tout un peuple montait vers le ciel en accents de joie et de gratitude.

Rien dans ce culte si élevé qui ressemblât à ces controverses théologiques où un fanatisme aveugle déchaîne ses fureurs intolérantes et qui ont fait couler des torrents de sang et de larmes. Rien non plus de pareil à ces disputes philosophiques, vaines et stériles, où des esprits infatués de leur propre puissance se perdent dans les brouillards d’une incompréhensible métaphysique.

Tout était simple, tout était noble, tout était grand.