C’étaient trois petits navires d’Espagne
C’étaient trois petits navires d’Espagne
Qui vont apprendre à naviguer ;
Ils ont bien été sept ans sur mer
Sept ans sans pouvoir mais aborder.
Au bout de la septième année
Le pain, le vin lieus ont manqué.
Il faut tirer à la courte paille
Lequel de nous il sera mangé.
Le capitaine, il a fait les pailles ;
La plus courte lui a tombé.
Faut donc manger not’ pauv’ capitaine
Celui qui nous a tous protégés !
Celui qui montera dans la lune, [dans la hune]
Un beau présent, je lui ferai ;
Je lui donnerai ma fill’ en mariage,
Un beau navire dessous ses pieds.
Oh ! le plus jeune de l’équipage,
Dedans la hune il a monté :
Consolons-nous, mes très chers frères,
J’y voués la terre de tous côtés.
J’y vois la tour de Babylone,
Trois petits pigeons qui voltigeont ;
J’y vois la fille de noute maître
Qui s’y peigne sous un laurier.
popul. dela France, Ms., t. III, fet 391.