Un prix de 500 francs au Finistère
Un prix de 500 francs est offert, par le préfet du Finistère, à l’auteur du livre contenant les instructions les plus utiles, et qui seront le plus à la portée des habitans des campagnes de ce département.
On ne désigne point toutes les matières qu’on pourra traiter dans ce livre, mais on demande spécialement :
1o Une instruction populaire sur les droits et les devoirs politiques des citoyens, c’est-à-dire une explication de la Charte et des institutions qui s’y rattachent ;
2o Un exposé des bienfaits qu’on doit à la révolution française, accompagné d’un précis des principaux faits historiques ;
3o Une instruction morale dans laquelle on distinguera ce qui appartient à la superstition, de ce qui constitue la religion véritable ; il importe à ce sujet de ne pas se jeter dans des observations générales, mais de faire ressortir avec mesure les superstitions qui existent en Bretagne, sans jamais s’écarter du respect qu’on doit aux opinions religieuses ;
4o Une explication des phénomènes de la nature qui se passent autour de nous, particulièrement de ceux qu’on serait disposé à attribuer à des causes surnaturelles ; 5o Des notions d’agriculture, tant pour les travaux de la terre que pour l’éducation des plantes et des animaux, sans oublier de parler des instrumens aratoires et des moyens de les perfectionner ;
6o Un précis d’hygiène pour les cultivateurs, indiquant les soins qu’ils doivent prendre pour se préserver des maladies auxquelles ils sont sujets, la manière d’améliorer leurs alimens et de rendre leurs habitations plus saines.
On peut joindre à ces instructions des notions de calcul, de géométrie, de mécanique et de chimie à la portée des cultivateurs.
L’ouvrage entier formera un volume grand in-18, de 150 à 200 pages d’impression.
Dans le cas où les concurrens ne répondraient pas à toutes les demandes du programme, d’une manière également satisfaisante, la commission chargée d’apprécier le mérite des différens ouvrages, pourra former le volume avec des extraits des manuscrits présentés au concours. Le prix sera accordé à la personne qui aura le plus contribué à la composition du volume, avec mention honorable pour les autres.
À la prochaine session, le préfet priera le conseil général du Finistère de désigner, dans son sein ou hors de son sein, trois personnes pour former la commission dont il est fait mention dans le précédent paragraphe.
Le concours sera fermé le 30 juin 1831 ; les manuscrits seront adressés, francs de port, au secrétariat général de la préfecture du Finistère, accompagnés d’un billet cacheté, contenant le nom et la demeure de l’auteur.
Le 29 juillet 1831, jour anniversaire de notre glorieuse révolution, le prix sera décerné par le préfet du Finistère, assisté des principales autorités du département.
Le meilleur ouvrage sera, par les soins du préfet, traduit en langue bretonne dans les deux idiomes de Quimper et de Léon.
Deux exemplaires seront gratuitement accordés à chaque commune rurale du département. Les autres exemplaires seront vendus au plus bas prix possible, sans aucun bénéfice, soit aux particuliers, soit aux communes qui jugeront à propos de souscrire pour l’acquisition de l’ouvrage.