Une de perdue, deux de trouvées/Tome I/08

La bibliothèque libre.
Eusèbe Sénécal, Imprimeur-éditeur (Ip. 101-112).

CHAPITRE VIII.

la revue des troupes.


Depuis deux à trois mois, un jeune homme avait fait l’acquisition d’une des plus belles plantations des environs de la ville de Matance. C’était un étranger. Personne ne le connaissait, mais il était si beau, si bien fait, si noble dans ses manières, si riche, qu’il devint bientôt l’objet de l’admiration de toutes les jeunes filles de la cité. Tous les jours il venait à la ville monté sur un magnifique cheval barbe, qu’il maniait avec grâce ; il descendait d’ordinaire au Café de la Régence où, après avoir jeté la bride de son cheval au garçon de l’écurie, il entrait prendre une tasse de chocolat et fumer une cigaritto. Il lisait les journaux, écoutait les nouvelles, et allait ensuite faire un tour sur les quais, d’où il revenait au café reprendre son cheval, après s’être promené quelque temps dans les rues de Matance, regardant les nouveautés et lorgnant les jolies signorittas.

En général, les jeunes et jolies filles n’aiment pas qu’on les lorgne, mais quand c’est un grand et beau jeune homme, à la taille si souple, aux yeux noirs si vifs, au teint brun si mâle, à la moustache si fine, comme notre nouveau planteur ; oh ! alors c’est bien différent. Elles pardonnent volontiers même un peu de hardiesse, pourvu qu’elles puissent paraître ne pas s’en apercevoir. Or, ce n’était pas par la timidité que péchait notre beau cavalier, tant s’en faut.

Tous les après midi, vers les six heures, quand le soleil brûlant des tropiques commençait à disparaître derrière les palmiers et les cocotiers, et que la brise du soir venait rafraîchir l’atmosphère si lourd, oh ! alors, comme les splendides promenades de Matance devenaient animées ! Toute la ville semblait se réveiller de sa longue sieste, pour venir respirer la vie avec le parfum des fleurs. Les vives et folâtres jeunes filles de l’île de Cuba, aux yeux noirs, aux longs cheveux soyeux, au teint chaud, au tempérament ardent, venaient boire à longs traits, à la coupe des plaisirs dans ce délicieux atmosphère de la reine des Antilles. Les volantes, ces nonchalantes voitures de Cuba, aux somptueux attelages argentés, traînées par des mules sur lesquelles étaient montés les caléseros, avec leurs fantastiques chaussures ; les chevaux pur sang, avec leurs cavaliers aux larges espagnol ; les piétons avec leurs badines et leurs cigarettes ; tout se trouvait à la promenade, car c’est une fête de tous les jours aux Antilles que l’heure où le soleil se couche. C’est le rendez-vous de toute la ville : des gens d’affaires pour leurs transactions, des amants pour leurs amours. Or vous sentez bien que notre riche et élégant planteur ne manquait pas de se rendre tous les soirs, sur son beau et fringant cheval barbe. Comme les jeunes filles admiraient la fermeté avec laquelle il se tenait en selle, la vigueur et l’élégance avec laquelle il faisait bondir et caracoler son destrier, dont les naseaux brûlants semblaient jeter des flammes ! Quelquefois, par un bizarre caprice, il le lançait au galop, à travers la campagne, et au moment où il semblait emporté dans sa course impétueuse, il l’arrêtait tout court en le jetant sur ses hanches, et le faisait se dresser tout droit sur ses jarrets.

— Quel élégant cavalier ! disait une belle jeune fille, au teint un peu pâle et aux longs cheveux blonds bouclés, à sa vieille gouvernante, qui était assise près d’elle dans une magnifique volante. Il y a plusieurs jours que je le rencontre, et je ne le vois jamais parler à personne ; j’aimerais beaucoup à savoir qui il est.

Cette jeune fille n’était pas née à l’île de Cuba, son teint et ses blonds cheveux trahissaient une origine étrangère. Cependant sa longue résidence aux Antilles, où elle avait été amenée toute jeune encore, lui avait donné cet air de nonchalante et paresseuse mollesse, cette espèce de limpide morbidezza si particulière aux créoles des Îles.

— Je ne le connais pas ; je pense cependant que ce doit être ce riche étranger qui est venu dernièrement sur la superbe habitation de la Campagna, qu’il a achetée dit-on, à un prix extravagant, du vieux Don Garcia del Ricon.

— J’aimerais beaucoup à faire sa connaissance. Il faut, ma chère Carlotta, que tu trouves le moyen de me le présenter. Tu me feras bien ce petit plaisir n’est-ce pas, ma bonne Carlotta ?

Et la jeune fille jeta à sa duègne un coup d’œil si caressant, que la vieille Carlotta, qui était une vraie espagnole et se rappelait encore ses amours du jeune âge, ne put s’empêcher de sourire.

— Allons, je vois que je ne puis rien vous refuser, nous verrons, nous verrons ; mais surtout de la discrétion.

— Carlotta, prends garde ; le voilà qui vient, il nous regarde, oh ! mon Dieu, s’il allait s’apercevoir.

Et elle détourna la tête, un vif incarnat colorant ses joues d’une teinte purpurine ; mais pas assez vite cependant pour empêcher l’élégant cavalier, qui arrivait au léger galop de son cheval, de remarquer les vives carnations qui avaient trahi l’émotion de la jeune fille.

— C’est une bien belle personne ! se dit-il à lui-même, quand il fut passé, et j’ai cru remarquer mais non, c’est peut-être une erreur. Il se retourna cependant sur sa selle pour examiner la volante ; puis il arrêta son cheval ; puis il tourna la bride dans la direction que suivait la voiture et se mit à penser ; puis, tout en pensant, il lança son cheval au galop sur les traces de la volante, qu’entraînaient deux mules blanches richement caparaçonnées. Au bout de la promenade, la volante retourna ; et les yeux du jeune homme et de la jeune fille se rencontrèrent.

— Elle est bien belle, pensa le jeune homme.

— Il est bien beau, pensa la jeune fille.

D’étranges impressions se réveillèrent soudainement dans son cœur ; elle le sentit battre d’un mouvement jusqu’alors inconnu. Elle baissa la vue, et demeura longtemps silencieuse, la tête penchée.

Peu à peu les volantes quittèrent la promenade, et à mesure que les ombres de la nuit se répandaient sur la ville, les rues devenaient de plus en plus désertes. La volante aux mules blanches était partie depuis quelque temps et s’arrêtait à la porte d’une magnifique maison.

— Carlotta, vous ne chercherez pas à me procurer d’entrevue avec l’étranger ; je ne veux pas le voir… je ne puis pas…

Et la jeune fille s’était élancée de la voiture ; elle monta rapidement à sa chambre, où elle s’enferma.

Un homme à cheval, avait, de loin, suivi la volante et remarqué la maison où elle s’était arrêtée.

La blonde jeune fille, ce soir là, ne descendit pas au souper. La nuit, elle ne put reposer ; son sommeil était agité.

Le lendemain et les trois jours suivants, elle ne voulut pas sortir à l’heure de la promenade. Le soir du quatrième jour cependant, quand le soleil fut descendu sous l’horizon ; elle sortit pour prendre l’air sur le balcon, et un instant après elle vit passer, à cheval, le brillant inconnu, qui jeta un coup d’œil vers elle et partit au galop.

Le dimanche suivant, elle assista à la grand’messe de la Cathédrale, et elle aperçut le même jeune, homme, appuyé contre l’un des piliers de la nef, les yeux fixés sur elle. Après la messe, au moment où elle allait mouiller son doigt dans le bénitier, une main recouverte d’un gant blanc lui offrit l’eau bénite qu’elle n’osa refuser. Elle leva les jeux, c’était lui ! Elle se sentit prête à défaillir. Il était si beau, il avait l’air si noble, il était si poli ! Hélas ! pauvre jeune fille, si c’eut été un autre, peut-être n’eut-elle pas pensé que c’était de la politesse, mais bien une impardonnable effronterie ! et si elle eut su…

Le mardi suivant, il y avait grande revue des troupes nouvellement arrivées. Toute la ville devait y être, et la jeune fille y alla dans sa volante aux blanches mules. Il y était aussi, et elle l’eut bientôt distingué des autres, au milieu des cavaliers parmi lesquels il se trouvait. Le coup d’œil était splendide, la tenue des troupes magnifique, et les différentes évolutions qu’elles exécutèrent au son d’une musique guerrière, causèrent un enthousiasme général. Bientôt commencèrent les manœuvres de l’artillerie légère, dont les pièces, traînées par de vigoureux chevaux, semblaient emportées dans des tourbillons de poussière au bout de la plaine, tournaient comme sur un pivot et revenaient au grand galop des chevaux après avoir lâché leurs décharges.

Au bruit étourdissant du canon, deux mules s’étaient effrayées ; elles se cabrent, jettent à terre leur postillon et s’élancent dans leur épouvante à travers la campagne. Elles courent, elles blondissent par dessus les pierres, à travers les fossés. Une jeune fille est dans la volante qui, à chaque bond, menace de culbuter ou de se briser en éclats. Personne, de toute cette foule, n’ose porter secours à l’infortunée, qu’un rien peut jeter sous les roues de la volante ou sous les pieds des mules épouvantées. Un homme a reconnu les deux mules blanches, qui fuient à travers la plaine ; il plonge ses éperons dans les flancs de son cheval qui bondit comme un tigre blessé, secoue sa crinière, et part comme un ouragan sur les traces des mules. De sa cravache il lui sangle les épaules, de ses éperons il lui laboure le ventre. Cinquante cavaliers s’élancent après lui au galop, honteux de leur inaction et entraînés par l’exemple de cet inconnu. Les manœuvres de l’artillerie sont suspendues, toute cette foule suit de l’œil et est dans l’attente de quelqu’horrible catastrophe. L’inconnu n’est plus qu’à quelques pas de la volante, qui n’est pas encore brisée et maintient son équilibre ; il gagne du terrain à chaque bond de son rapide coursier ; il avance, il approche. Il est temps… Un précipice est à dix pas, et les mules s’y jettent tête baissée… Déjà il a saisi la bride de la mule qui se trouve la plus près de lui, et la jette sur ses hanches ; mais l’autre mule bondit dans ses harnais et entraîne et la volante et la mule qui est renversée. Le précipice n’est plus qu’à deux pas… il ne peut maîtriser la mule, ni saisir la bride… il court risque d’être lui-même blessé par les roues… Que faire ?… Prompt comme la pensée il tire un pistolet de sa poche et à bout touchant fait feu sur la mule qui s’abat sous le coup, il se jette à bas de son cheval, se précipite dans la volante et enlève dans ses bras la jeune fille évanouie. Une immense acclamation retentit dans les airs, et un cri d’enthousiasme universel salue une si courageuse action.

Cependant peu à peu la jeune fille reprend ses esprits. Une volante est bientôt amenée, et le jeune homme veut lui-même la déposer sur ses moelleux coussins. Elle entrouvre les yeux et reconnaît que c’est lui, encore lui ! Elle veut parler et ses lèvres ne s’agitent que pour prononcer des sons inarticulés. Ses amies qui étaient accourues s’empressent autour d’elle, et l’accompagnent à la demeure de son père, où elle ne tarda pas à revenir complètement à elle.

La conduite du jeune et courageux cavalier fut élevée jusqu’aux nues. On ne parla que de lui le reste de la journée. Personne ne le connaissait quoiqu’il s’appelait Antonio.

— Ma fille, lui dit son père, ce jeune homme t’a sauvé la vie, nous lui devons une éternelle reconnaissance, je le verrai et m’acquitterai envers lui, autant qu’il est en mon pouvoir, de ce que je lui dois.

Quant au jeune homme, il était remonté sur son cheval, qui, couvert d’écume, était revenu en hennissant au devant de son maître. Il repartit au galop afin de se soustraire aux félicitations dont on l’accablait par un acte qui, dans son idée à lui, ne méritait pas la peine d’être mentionné.

Le lendemain et les jours suivants se passèrent, sans que le brillant cavalier revint à la ville. Le père de la jeune fille fit d’inutiles recherches pour le rencontrer et lui exprimer sa reconnaissance. Il se rendit à la Campagna. L’économe de l’habitation lui répondit que le propriétaire en était parti, depuis deux jours, pour la Havane, où des affaires pressantes l’avaient appelé subitement.

Déjà deux semaines s’étaient écoulées, et la blonde jeune fille n’avait pas revu celui qui lui avait sauvé la vie le jour de la grande revue. Elle n’osait questionner les personnes de la maison. Tous les soirs, à l’heure de la promenade, elle s’y rendait, et s’en revenait triste et rêveuse, sans avoir pu rencontrer celui que son cœur cherchait.

Un jour, le soleil était demeuré caché sous de sombres nuages couleur d’encre ; un vent tiède soufflait sur la ville de Matance. Il y avait apparence d’un orage lointain, et aux signes du firmament et du baromètre, plusieurs heures devaient se passer avant que la tempête put commencer à se faire sentir. La jeune fille, ne pouvant résister à l’impatience fiévreuse qui l’agitait, appela son esclave Sambo et lui ordonna de lui seller son cheval. Quelques minutes après elle s’élança au galop, montée sur une blanche cavale, qui avait été nourrie dans les grasses prairies de l’Andalousie. Elle ne suivait aucune route choisie, elle n’avait aucun but dans sa course à cheval, elle ne voulait que de l’excitation, de l’air, le grand air pour respirer à l’aise et secouer la mélancolie qui l’accablait. Déjà elle a quitté loin derrière elle la ville et ses faubourgs ; sa blanche cavale bondit à travers les champs. Soit hasard, soit instinct, la cavale court dans la direction de la Campagna, l’habitation de l’étranger. Serait-ce que la campagne est plus belle dans cette direction ? Serait-ce que le parfum des orangers en fleurs est plus odorant de ces côtés ? Nous ne le savons pas. Peut-être que la jeune fille ne le pensait pas non plus. Toujours est-il que déjà sur un côteau dans la distance, commençait à apparaître la blanche toiture des cases des nègres de la plantation ; plus loin on aperçoit la maison de l’économe ; plus loin encore on distingue, à travers un massif de palmiers et d’orangers, la splendide demeure du propriétaire de la Campagna, avec ses petites tourelles à l’antique et sa façade de marbre blanc. Déjà la longue avenue, qui conduit de la grande route à la Campagna, se déroule à ses yeux comme un immense éventail dont les fanons vont en se rapprochant, jusqu’à ce qu’ils se réunissent aux deux pignons de la maison qui lui sert de base.

Elle regarde, et s’étonne de se voir rendue si loin de la ville et si près de cette demeure. Elle n’avait pas remarqué la route que sa cavale avait suivie, et dans la confusion de ses pensées, loin d’avoir cherché à réprimer la course vagabonde de sa monture, elle l’avait excitée de sa fine et souple cravache, à la tête d’argent, figurant deux colombes aux ailes renflées et s’entrebecquetant. Elle tira sur les rênes pour réprimer l’impétuosité de son cheval et retourner sur ses pas ; mais elle réfléchit que si elle retournait, quelqu’un peut-être pourrait croire qu’elle était venue tout exprès jusque-là ; et elle lança encore une fois son cheval et poursuivit la grande route.

À quelque distance au delà de la Campagna, la route bifurquait. L’une des branches était le grand chemin, et l’autre, moins large, s’enfonçait dans une forêt d’orangers et de bananiers et allait aboutir, en se rétrécissant, au pied d’une montagne aux flancs escarpés. Cette montagne était la ceinture extérieure dont nous avons parlée, et au delà de laquelle se trouvait l’esterre enfermée dans une seconde chaîne de rochers.

La jeune fille, toute absorbée dans ses pensées, ne remarqua pas que sa blanche haquenée, toute ruisselante de sueur, avait instinctivement pris le sentier plus frais et plus ombragé de la forêt. Combien de temps marcha-t-elle dans le sentier, combien de chemin fit-elle dans la forêt, elle n’en savait rien ; elle ne revint de sa rêverie que lorsque son cheval, qui depuis quelque temps marchait au pas, donnant çà et là un coup de dent à l’herbe tendre et fleurie, s’arrêta tout court, et se mit à hennir en dressant les oreilles. Les aboiements d’un chien se faisaient entendre à quelque distance ; un lapin s’échappa à quelques pas en avant et disparut au delà d’un détour que faisait le sentier dans la forêt, poursuivi par un chasseur, qu’elle reconnut pour l’étranger qui l’avait sauvée le jour de la revue. Au même instant un coup de fusil se fit entendre, et avant que la jeune fille put se raffermir sur sa selle et saisir la bride, son cheval se dressa sur ses pieds de derrière, pirouetta et partit épouvanté. Ce ne fut qu’à la sortie du bois qu’elle réussit à le maîtriser.

En arrivant à la maison, elle s’empressa de raconter à sa mère la rencontre qu’elle avait faite de l’inconnu. Le lendemain ni les jours suivants, Sara ne put avoir de nouvelles de celui-ci. Son père, qui avait fait plusieurs visites à la Campagna pour le rencontrer, n’avait pu le voir. Sa conduite mystérieuse commençait à donner des soupçons. Plusieurs fois on avait vu des personnes mal famées de la ville se rendant le soir à sa demeure, et n’en sortant qu’au milieu de la nuit. Enfin l’apparition de quelques bandits à la Havane, et les déprédations nocturnes auxquelles se mêlait le nom de l’inconnu, avaient donné l’éveil aux autorités de cette ville, qui envoyèrent des agents secrets pour surveiller les mouvements des propriétaires de la Campagna. Toutes ces rumeurs étaient parvenues aux oreilles de Sara ; son cœur franc et noble se révoltait de ces soupçons et de ces imputations injurieuses contre celui qui lui avait sauvé la vie, et pour lequel elle éprouvait un sentiment plus vif que celui de la reconnaissance. Elle pleurait en secret ; elle devint triste ; sa santé s’altéra sensiblement.

Son père, qui la surprit plusieurs fois versant des larmes et laissant échapper de profonds soupirs, crut qu’un voyage sur mer pourrait ramener ses esprits et rétablir sa santé. Le départ de son ami, Sir Arthur Gosford, qui retournait en Angleterre, en passant par les États-Unis, était une trop bonne occasion pour qu’il la laissât échapper. Ainsi, il fut donc résolu que Sara accompagnerait son amie, la jeune Clarisse Gosford, jusqu’à la Nouvelle-Orléans, où elle devait rester jusqu’à ce que son père put aller la chercher. En vain Sara objecta l’état de sa santé ; son père fut inflexible, et Sara dut faire ses préparatifs de voyage.

En quittant Matance, elle dit adieu à toutes ses joies, à toutes ses espérances, car elle croyait qu’elle ne reverrait plus celui pour lequel son cœur soupirait. Pauvre enfant, elle était bien loin de s’attendre à le rencontrer si tôt, dans la personne du fameux pirate Antonio Cabrera, actuellement prisonnier à bord du Zéphyr !