Une galerie antique de soixante-quatre tableaux/Bibliographie des tableaux de Philostrate

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BIBLIOGRAPHIE DES TABLEAUX DE PHILOSTRATE L’ANCIEN


MANUSCRITS.

Les tableaux de Philostrate ont été souvent lus dans l’antiquité et par suite souvent copiés. Kayser dans son édition donne la liste des manuscrits. Comme cette liste, d’ailleurs fort longue, ne saurait avoir d’intérêt que pour ceux qui voudraient consulter le texte grec, nous avons cru inutile de la reproduire dans une traduction.

ÉDITIONS.
1503. Édition Aldine.
1517. Icones Philostrati ; Philostrati junioris Icones ; Ejusdem Heroica ; Descriptiones Callistrati ; Vitae Sophistarum, gr. Florentiae sumptu Ph. Juntae Florentini Anno a nativitate Domini XVII supra mille. Cette édition reproduit l’édition Aldine de 1503.
Deuxième édition Aldine, in-folio.
1535. Deuxième édition Juntine. Venetiis in offic. Lucae Ant. Juntae, in-8. — 368 pp. ; 6 ff. de table. Morelli l’a transcrite pour son édition.
Sans date. Philostrati Imagines. Ejusdem Heroica. Ejusdem Vitae Sophistarum. Philostrati Junioris Imagines. Callistrati Descriptiones. Omnia recenti castigatione emendata, Venetiis. Sur le titre un chat tenant un rat (marque de Sessa). Cette édition ne parait pas plus correcte que les Aldines, malgré la promesse du titre. Quelques variantes paraissent empruntées à des manuscrits que n’auraient pas connus les Aldines.
1650. Édition imprimée à Venise par un des frères da Sabio (Giovann’ Antonio di Nicolini) et désignée dans Kayser, dans Boissonnade (Heroica), sous le nom d’editio Nicoliniana. Morelli prétend s’en être servi pour son édition.
1608. Édition de Morelli ; dépourvue de critique.
1700. Édition d’Olearius (Philostratorum quae supersunt omnia…) Lipsiae, in-fol. Olearius se servit pour constituer le texte, des variantes empruntées par Bentley au Baroccianus et au Laudianus, et probablement d’un commentaire commencé par le même critique. On reproche à Olearius, dans le choix des variantes, dans les corrections apportées au texte et dans l’interprétation, de la négligence et une hardiesse qui n’est pas toujours heureuse.
1825. Édition de Jacobs et Welcker (Philostratorum imagines et Callicrati statuae… Lipsiae). Jacobs est l’auteur du commentaire philologique. On ne saurait être plus savant ni plus ingénieux que l’illustre critique ; nul ne connaissait mieux la langue des Sophistes, leurs habitudes d’esprit ; nul n’était plus à même de distinguer la glose du texte, ou de corriger les fautes des copistes. Toutefois Jacobs, parmi les manuscrits de la 1re classe, ne s’est servi que du Parisinus, 1696 et du Laurentianus, LXIX, 30 ; de plus il semble avoir attaché une trop grande importance aux Guelferbytani, 25, 77 et 82. D’un autre côté, on peut trouver qu’il fait quelquefois abus de la science ; les rapprochements entre les sophistes sont parfois plus ingénieux ou curieux que nécessaires ; le critique se défie trop du texte vulgaire et de l’interprétation commune ; il aime à supposer la difficulté pour avoir le plaisir de la résoudre avec un luxe inouï de citations et d’exemples. Le commentaire archéologique est dû à Welcker, dont la compétence est indiscutable. Toutefois Welcker semble annoter les tableaux de Philostrate comme en courant ; il mentionne les œuvres d’art qui ont du rapport, par le sujet, avec la peinture de la galerie napolitaine ; il indique de quelle façon il entend la composition du tableau ; mais on peut lui reprocher, il semble, de n’avoir pas tenu assez de compte ni de la différence des temps ni de la différence des genres ; de plus son essai de reconstitution est insuffisant ; le tableau ne se présente point assez nettement à l’imagination ; là où Welcker supplée le mieux au silence de Philostrate, il oublie à peu près de prouver ce qu’il affirme. Enfin l’illustre archéologue n’est pas exempt d’une certaine témérité dans l’interprétation ; entre les conjectures, il ne choisit pas toujours les plus plausibles ; quelquefois même il lui arrive d’entendre autrement que Jacobs, si bien qu’on se prend à regretter que les deux savants, collaborant à une même édition, n’aient pas pris la peine de se mettre d’accord. Est-il besoin d’ajouter que la science a fait quelques progrès depuis Welcker, et que par ce seul fait, son commentaire ne répond pas tout à fait aux exigences modernes ?
1846. Édition de Kayser. Cette édition a le grand mérite de présenter, au bas des pages, une riche collection de variantes empruntées tant aux manuscrits qu’aux éditions énumérées plus haut. Les préfaces et les notes, bien que courtes, sont importantes ; les unes et les autres attestent une grande sûreté de critique, et renferment de précieuses indications. Toutefois, ce n’est là, à proprement parler, qu’un texte ; le commentaire fait défaut. Nous avons suivi le texte de cette excellente édition ; nous avons averti le lecteur quand nous avons cru devoir nous en écarter.
1849. Édition de Westermann, dans la collection grecque-latine de Firmin Didot. Westermann s’est conformé presque partout au texte de Kayser. Nous avons consulté utilement la liste peu longue des variantes qu’il adopte ou qu’il propose. La traduction latine est d’une rare fidélité ; elle n’échappe peut-être pas toujours au reproche d’obscurité, ce qui, d’ailleurs, ne saurait étonner, quand il y a nécessité de traduire littéralement un auteur obscur par lui-même. Nous avons également averti quand nous avons compris autrement que Westermann.


TRADUCTIONS.


1579. Les images ou tableaux de platte peinture de Philostrate Lemnien, sophiste grec, décrits en trois livres, avec arguments et annotations sur chacun d’iceux, par le traducteur, Paris, Nic. Chesneau, 1578, in-4, 2 vol. — La langue française, en cherchant à se mouler sur le grec des sophistes, acquiert des qualités d’élégance et de souplesse qui forment un piquant contraste avec les dernières traces de sa rudesse primitive ; mais la traduction est fort inexacte.
1596. Deuxième édition du même ouvrage, avec addition des Heroica et des statues de Callistrate ; même format.
1609. Troisième édition du même ouvrage, in-fol. Paris, Cramoisy. Le titre porte que la nouvelle édition est enrichie d’annotations, qu’elle a été revue « sur l’original » et que les tableaux sont représentés en taille-douce avec des épigrammes sur chacun d’iceux par Thomas d’Embry. Le texte a été sans doute revu et la traduction annotée par Morelli, qui a corrigé quelques erreurs, mais en a ajouté de nouvelles. Les planches, au nombre de 58, sont de Jaspar Isac, Léon Gaultier et Thomas de Leu. Elles ne sont curieuses que parce qu’elles montrent comment, à cette époque, on interprétait l’art antique, et aussi pour un certain mélange de raideur, de naïveté et d’effort vers le style qui tient à la fois des écoles françaises et des écoles italiennes.
1614. Quatrième édition du même ouvrage, in-folio comme le précédent (chez Ve, Abel Langelier).
1629, Cinquième édition, in-fol.
537. Sixième édition, in-fol.
1828. Le Pitture dei Filostrati fatte in volgare la prima volta da Filippo Mercuri con le varianti lezioni tratte da MSS Vaticani. La traduction de Mercuri est plus élégante qu’exacte. Quant aux variantes tirées des manuscrits du Vatican, si Mercuri s’en est servi, il ne les donne pas. Les notes sont insignifiantes. L’auteur reproduit, à la fin du volume, l’étude de Jacobs sur Philostrate et les manuscrits qui ont servi à constituer l’édition de 1825. On n’y trouve même pas la préface de Welcker.


ÉTUDES DIVERSES, COMMENTAIRES ET JUGEMENTS PRINCIPAUX.


1792. T. Boden, De arte ac judicio Fl. Philostrati in descr. imaginibus. Hafniae, 1792, 31, 34.
1796-1800. Commentaire de Heyne. Heyne est le premier qui se soit occupé de la question d’art ; sur la question d’authenticité, il reste indécis. Il a corrigé un grand nombre de passages. Jacobs et Welcker reconnaissent s’être beaucoup servis de ces études. (Ce commentaire est contenu dans le Ve volume des Opuscula de Heyne.)
1770. Ignarra, De palaestra Neapolitana.
1818. Goethe (Philostrats Gemälde und Antik und Modern) a classé les tableaux de Philostrate d’après la nature des sujets, et en a donné une analyse dans laquelle il a cherché à séparer les traits de pure description et les ornements ajoutés par le sophiste. Goethe croit à l’existence de la galerie décrite par Philostrate ; il est à remarquer qu’il se montre moins sévère envers les sophistes en général que nous affectons de l’être aujourd’hui, et qu’il attache une véritable importance, au point de vue de l’histoire de l’art et de la littérature, aux descriptions de notre auteur. Il prétend que Jules Romain avait lu Philostrate et qu’il s’est souvent souvenu de cette lecture dans ses compositions, On trouve cette étude de Gœthe dans le XIIe volume des Œuvres complètes (Stuttgart, 1879).
1822. Tôlken, Ueber das verschiedene Verkältniss der antiken und modernen Malerei zur Poesie, Berlin.
1823. Thiersch, Werth der Schilderungen des Philostratus von wirklichen Gemälde. Tübing, Kunstblatt, 1828, p. 65 et suiv.
1828. Wiedasch, Panthia, ein Gemälde aus Philostrati sen. Imag., II, 9 ; Allg. Schulzeit., 1828, II, Nr. 46 et 47.
1836. Passow Frz., Ueber die Gemülde des älteren Philostratos, dans Zeitschrift f. d. Alterthumsw, 1836, N. 71, 72, 73. Études reproduites dans les Mélanges du même auteur publiés à Leipzig, 1843.
1847. Ed. Müller, Histoire de la Théorie de l’art chez les anciens (en allemand), II, 315, 327.
1844. Kayser, De pinacotheca quadam Neapolitana. Heid.
1860. Friederichs, Die Philostratischen Bilder, Erlangen. Étude intéressante sur les tableaux de Philostrate ; mais l’auteur, qui conteste l’authenticité, est peu difficile sur le choix des arguments. Friederichs connaît bien l’antiquité figurée, mais il confond trop les époques ; il compare les tableaux de Philostrate aux œuvres classiques, et comme celles-ci lui paraissent de beaucoup supérieures par l’invention et la composition, il en conclut que jamais peintre n’a pu concevoir les tableaux décrits par le sophiste. Il aurait peut-être raison s’il s’agissait d’un contemporain d’Apelle ; mais des peintures décrites sans nom d’artistes par un sophiste, du IIIe siècle, ne peuvent guère avoir été exécutées longtemps avant cette époque. En tout cas, il est possible qu’elles soient contemporaines de Philostrate lui-même.
1861. Brunn, Die Philostratischen Gemälde gegen K. Friederichs vertheidigt. Étude publiée dans la Revue de Fleckeisen, et tirée à part. — L’auteur, très versé dans la connaissance de l’antiquité figurée, combat pied à pied toutes les assertions de Friederichs. Sur certains points, il nous paraît trop absolu ; d’ailleurs nous nous plaisons à reconnaitre tout ce que nous devons à cette savante étude.
1863. Friederichs, Nachträgliches zu den Philostratischen Bilder. L’auteur se défend contre Brunn du reproche de légèreté ou d’ignorance. Le débat d’ailleurs porte sur des points de détail.
1867. Matz, De Philostratorum in describendis imaginibus fide. Ouvrage écrit en latin, et de lecture difficile. L’auteur a étudié particulièrement la description d’objets d’art, ecphrasis, chez les anciens ; il montre le lien qui existe entre cet exercice d’école et les descriptions de Philostrate ; il croit pouvoir en tirer la conclusion que Philostrate a décrit des œuvres imaginaires ; il accorde seulement à Brunn que le sophiste a pu s’inspirer d’œuvres réelles qu’il aurait vues en divers endroits.
1861 et 1871. Brunn. Réponse à Friederichs et à Matz, dans le supplément du journal de Fleckeisen, 1861 et le journal lui-même, 1871, Heft 1 et 2.


FIN