Aller au contenu

Une heure de désir/1

La bibliothèque libre.

On n’a jamais étudié avec quelque soin psychologique les contacts de deux amoureux. Il semble, même aux romanciers, que ce soit là une matière inanalysable, voilà pourquoi les formules employées pour la décrire, ou la préciser, ressemblèrent toujours à l’ « amen » qui ouvre les absolus sur la conclusion des prières.

Attentons donc à cet usage immémorial. Les trois points de suspension chers aux écrivains d’hypocrisie traditionnelle sont précisément la substance du présent livre.

CE ROMAN DURE JUSTE UNE HEURE ET DEMIE.

Il m’apparaît d’ailleurs surchargé d’événements, et des plus complexes, des plus primitifs, des plus raffinés, des plus tortueux, des plus contingents et des plus instructifs à la fois. J’ai voulu en y effet y mettre au net les ressorts divers de la sexualité, du désir et de l’intelligence, appliqués aux impulsions sans lesquelles la vie renoncerait à durer. Grand sujet d’abord, épique, sans nul doute, mais amer et douloureux aussi, comme tout ce qui tend vainement à l’infinitude. Sujet subtil, en sus, où s’intègrent délicatement ensemble la mystique d’être et sa volupté.

R.D.