Une jeune fille à la page/04

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(auteur présumé Michèle Nicolaï)
(p. 31-43).

CHAPITRE IV

Tante Valère et tante Paule ajustent leur face-à-main et disent, avec un ensemble parfait :

— Tu as encore embelli, Florence !

— Les chasses me réussissent toujours !

— Et vous voilà à Paris pour tout l’hiver ?

— Oui, à moins de contre ordre. Je suis tout de même bien contente d’être revenue.

Je ne leur dis pas pourquoi. Mais au fond de moi, je pense à ce qui m’est arrivé. C’est bien peu de choses. Deux étreintes rapides qui m’ont révélé un domaine inconnu. Il n’en faut pas plus pour mettre en moi une ivresse nouvelle, un goût de la vie qui me tourmente brusquement.

La semaine des chasses m’a trouvée paisible, heureuse, sans désir presque. Et voici que dans ce salon couvert de housses, plein de fauteuils bas, de prie-Dieu, de bibelots inutiles qui s’étalent puérilement, un grand élan me porte vers l’amour.

C’est intime et suggestif, on ne voit pas trop clair, la pénombre légère a l’air de dire :

— Personne ne te regarde, fais ce que tu veux. Tu sais bien ce que tu veux.

Que j’en ai des souvenirs, ici ! Des souvenirs solitaires !…

Un jour, je me suis mise à genoux sur un de ces petits prie-Dieu. Je ne pensais pas à mal, pourtant ; j’étais bien normalement agenouillée penchée en avant, les fesses tendues. Et j’ai éprouvé une sensation bizarre.

Souvent je ressens cela quand je me mets à genoux. Cela me tend toute, derrière. Je ne peux pas tendre la croupe sans avoir envie d’y mettre quelque chose. Ça me remue, mon cœur fond, mon petit orifice bat, palpite et s’amollit.

Je ne pouvais pas résister, j’éprouvais une bizarre envie, l’envie de quelque chose qui m’aurait pénétrée, qui serait allé au fond par ce petit trou qui ne semble pourtant pas fait pour cela.

J’ai baissé ma culotte, j’ai mouillé mon doigt, je l’ai glissé dedans, j’ai remué doucement, le faisant entrer et sortir doucement. C’était bon… et j’attendais. J’attendais quelque chose qui montait, j’avais chaud là-dedans et j’éprouvais un bizarre désir, le désir de quelque chose qui aurait complété encore mon bonheur.

Il me semblait que ç’aurait été doux si quelque chose à la fin avait coulé en moi, avait jailli au fond, et je me disais : « Plus tard j’aurai cela. »

J’ai aussi d’autres souvenirs. D’autres souvenirs, c’est-à-dire d’autres poses.

C’est ici, dans cette chambre, dans ce refuge, que je prenais des poses, que j’imaginais les mille variantes nécessaires à l’immense tendresse qui gonflait mon cœur de jeune fille qui devine, qui cherche, qui imagine, qui ne sait pas encore.

Ma prédilection allait aux fauteuils recouverts de peluche. Je découvrais un bras, je découvrais une cuisse, je remontais ma jupe, je me donnais à ce contact à la fois doux et râpeux.

— Tu n’as pas bientôt fini de lire ?…

« Ils » croyaient que je lisais, « ils », les ennemis, les indiscrets, les ignorants, ceux qui ne comprennent pas, ceux pour qui cette bonne étoffe n’évoque rien, « ils », les brutes.

Oh ! moi aussi, pendant longtemps, je n’ai pas compris !

Et puis, un jour, j’étais venue ici, il faisait chaud, je ne portais pas de culotte, je me suis assise, et tout à coup je me suis trouvée les fesses nues en contact avec cette étoffe…

Cela râpait et cela caressait. C’était vivant et je sentais les mille dessins de l’étoffe s’imprimer sur ma chair. Et cela n’a pas suffi.

J’ai d’abord remué doucement les fesses, une fois, pour voir, pour faire renaître ce contact qui m’avait émue. Et je sentais que cela s’ouvrait, que les lèvres se décollaient l’une de l’autre, que mon cœur là-haut, était faible.

Et j’ai voulu donner le plus d’espace possible à cette merveilleuse sensation.

Derrière, juste au niveau de l’autre petit trou, un ressort de fauteuil était légèrement détendu et faisait bomber l’étoffe. Cela faisait une petite bosse dure, merveilleusement placée qui appuyait sur mon autre orifice, gentiment, sans trop insister, mais d’une manière suffisante pour que mon bonheur soit complet.

Et ma main est venue toute seule, et j’ai aidé mon plaisir. Mon doigt a pesé sur les bords de ma conque, il venait et s’en allait et mon pouce, un [peu] plus haut a cherché le monticule. Et tout à coup, [un] léger gémissement est venu à mes lèvres, j’ai mordu ma paume pour ne pas crier.

Je me suis levée, je me suis écartée, je me suis mise à cheval sur le bras du fauteuil et l’ai chevauché furieusement jusqu’à ce que la tête me tourne.

N’est-ce pas amusant que ce soit chez les deux vieilles tantes paisibles que mes émois se réveillent !

Je les plains de ne point connaître la volupté, aussi, en partant je les serre plus tendrement que d’habitude dans mes bras.

Me voici dans la rue. Rues de Paris, grouillantes, parcourues de frissons vivaces qui s’entrechevêtrent de désirs qui se croisent. Rues où l’on se sent vivre, guettée, où l’on est une proie promise on ne sait à quelles puissances.

J’entre dans un grand magasin et j’en ressors une demi-heure plus tard. J’ai plusieurs paquets dans les bras. Je suis heureuse comme une femme qui porte plusieurs petits paquets dans les bras et qui sort des Galeries.

Il fait bon. L’air a cette lumière spéciale qui n’existe qu’à Paris, ce que ma mère appelle, dans son œuvre littéraire ― elle n’en rate pas une ― un vrai ciel d’Île-de-France. J’ai envie de vivre et cela doit se voir, je marche comme telle.

Quand j’étais jeune fille, je marchais volontiers comme un gendarme, je serrais les fesses et j’avançais dur et sec. Maintenant, je suis plus tendre, j’ai plus de roulis, plus de tangage.

Et comme il ne faut pas faire les choses à moitié, je viens justement de me payer des talons hauts. Cela me fait un petit derrière tout neuf et bien dansant.

Le résultat ne se fait pas attendre. C’est curieux comme la sympathie des gens dans la rue se localise sur certains points particuliers !

J’ai cinq centimètres de tour de fesses en plus et les messages de sympathie affluent. Ah ! si mon petit derrière était un livre d’or, j’en aurais des signatures !

Je monte dans le métro. Comme il est six heures je vais être bousculée, mais je ne déteste pas cela, tous ces corps qui vous frôlent.

Tout à coup, une main se pose sur mon livre d’or, une main venue de je ne sais où. Je m’inquiète. S’agirait-il d’un kleptomane ? Mais la main en veut décidément à mes fesses.

— Vous permettez que je tâte ? Oh ! en tout bien tout honneur !

Je giflerais bien l’indiscret. Mais on ne gifle pas avec un paquet…

En outre, il touche là un point délicat, une partie de moi-même qui vient d’être émue, qui l’est encore.

Il monte de plus en plus de gens et je suis de plus en plus serrée contre mon satyre. Je suis appuyée contre la petite échelle d’incendie qui me rentre dans le dos, mais cela ne fait rien. Je sens tout ce qu’il a dans ses poches : son trousseau de clefs d’abord, puis un objet dur que je n’arrive pas à identifier et qui n’est pas ce à quoi je pense, puis un autre objet dur, de plus en plus dur, qui précisément est cela.

Je sens son membre qui frotte un peu haut d’abord, sur le pubis, sur le petit triangle de poils. Comme il est dur, comme il est sincère ! Si tous ces centimètres de sincérité pouvaient entrer dans moi, je sens que je ne dirais pas non ! Tout de même, il ne peut pas me mettre cela ici ! Ah ! ce serait trop beau !

Ah ! s’il y avait une panne d’électricité ! Il paraît que cela arrive, puisqu’il y a des affiches :

En cas d’arrêt entre les stations, les voyageurs sont priés de ne pas descendre sur la voie avant d’y avoir été invités par les Agents de la Compagnie.

Non, ne rêvons pas, il ne peut pas me mettre cela ! Donc pas la peine d’être si humide puisque c’est impossible. Une de ses mains joue avec mes seins.

Encore des voyageurs. Qu’ils entrent, qu’ils entrent, qu’ils s’accumulent, c’est tout bénéfice pour moi !

Il m’a couverte avec les deux pans de son pardessus. Sa main est bien cachée chez moi et il remonte vers là-haut, il touche ma cuisse, il appuie dessus, il masse sous la jarretelle, il remonte encore, il va même trop haut, il touche les poils, il s’amuse à les défriser, il appuie de la paume sur le petit triangle bombé et un doigt s’aventure dans l’intervalle de mes deux cuisses, que je tiens encore serrées par je ne sais quel réflexe stupide. Il tâte, il insiste, je me décide à l’aider, je fais comme si je glissais, mes jambes plient un peu et cela commence à se desserrer sous sa main. Son doigt dur touche l’extrême bord des petites lèvres, là où ce n’est pas encore très intime, là où l’on n’est pas encore très compromise. Mais il s’impatiente, je comprends cela, il pousse son doigt en remontant, il tourne un peu et… la première phalange entre, il n’y a plus qu’à le laisser pousser… ce qu’il fait ; il pousse, il remue doucement comme le battant d’une cloche. Je me laisse glisser encore de quelques centimètres, je m’installe commodément. Il y est tout à fait…

Je descends comme s’il ne s’était rien passé, appelant à la rescousse toute ma dignité de jeune fille bien élevée qui ne se fait pas peloter dans le métro.

Mes deux frères m’accueillent joyeusement.

— Il y a une surprise-party chez Stasia ce soir. On pend la crémaillère. Tu en es ? me demande Antal.

— Bien sûr ! Si maman ne crie pas trop fort.

— Elle ne dira rien. Je lui ai expliqué que nous allions à l’Opéra, explique Claude. Si nous rentrons trop tard, nous trouverons bien un alibi.

— Ça va ! J’en suis ! Vous avez de l’argent ?…

— Non ! Fauchés !… Tu devrais taper papa !…

— C’est toujours moi qui suis de corvée !…

— Papa a toujours été sensible au charme féminin !

C’est vrai. Aussi j’obtiens facilement de lui cinq cents francs et la recommandation de bien nous amuser. Il peut compter sur moi !

Chez Stasia, quand nous entrons, vers dix heures, la fête bat son plein. Elle habite un studio moderne, rue des Dardanelles. Un vaste atelier décoré comme un fond de mer. Les murs sont peints en bleus et verts dégradés. Sur les murs, des hippocampes, des méduses, des pieuvres, des poissons de toutes sortes, des coraux, des astéries dessinés avec un réalisme effrayant. Tous les meubles sont transparents. On se sent comme dans un vaste aquarium. Les divans, au dessus bleu pâle, sont entourés de plaques lumineuses. Un tas de petites pièces meublées avec fantaisie se suivent et partent de la loggia, qu’on atteint par une fausse échelle de corde.

Il y a foule quand nous entrons.

— Que d’eau ! que d’eau ! crie à côté de moi une voix que je connais.

C’est un des amis de Claude, un Américain fort excentrique et saoul comme à l’accoutumée. Il me saisit par le bras :

— Même le bar est un aquarium où il y a des poissons et de l’eau véritable.

— J’espère qu’on n’en met pas dans les verres.

— Un peu de whisky ? Venez en boire !

— Merci ! Trop fort pour moi !

— Allons, essayez !

Je bois, j’embrasse Stasia, une belle fille blonde de trente ans, parfaitement maquillée, vêtue de noir et couverte de bijoux. Elle est Russe, princesse et connue dans tout Paris par le nombre de ses amants. Claude et Antal ont eu ses faveurs à leur tour. Mais seulement une fois, car c’est chez elle un principe de changer souvent de partenaire.

— Il n’y aura bientôt plus d’hommes que je ne connaisse, me dit-elle en riant. Je vais partir au Japon pour en trouver encore.

Un individu tente de me harponner, de me jeter le grappin dessus. Il est venu dîner chez nous un jour. Maman, qui le trouve grand seigneur, l’aime bien, alors il croit que c’est arrivé.

Moi, les grands seigneurs ne m’en imposent pas, je suis républicaine.

C’est le type même du parfait crétin, du goitreux. Il a lutté toute sa vie pour obtenir des gens qu’ils disent « coquetel » et non « cocktail » et « fleuretter », notre jolie expression de chez nous « conter fleurette », au lieu de « flirter ».

Je fuis, mais il me poursuit en se tortillant comme un ver de vase. Toi, quand j’irai à la pêche je te colle au bout de l’hameçon !

Le crétin me dit :

— Vous n’êtes pas une jeune fille, vous ! Vous n’êtes pas plus une jeune fille que moi !

Que lui ? Sait-on jamais ! Il a peut-être un petit machin soigneusement caché sous son pantalon. Cela s’est vu ces trucs-là ! C’est comme le champion de course à pied qui bandait au départ et accouchait de deux jumeaux à l’arrivée.

Heureusement Claude vient à mon secours.

— Tiens, voilà un Monsieur qui veut danser avec toi, me dit-il.

Miracle, c’est mon frotteur du métro ! Nous nous éloignons de la foule.

— Comment êtes-vous venu ici, Monsieur ?

— Je vous ai suivie avec constance. C’est tout ! Je suis resté trois heures devant chez vous. Vous en êtes sortie avec deux garçons qui vous ressemblent et dont j’ai deviné la parenté immédiatement. Arrivé devant la porte, ici, j’ai hésité longuement. Puis j’ai vu des bandes joyeuses qui montaient les bras chargés de paquets. Je suis allé au magasin le plus proche, j’ai pris deux bouteilles de Mumm ; je suis entré à mon tour, j’ai embrassé une dame que tout le monde embrassait, donné mes bouteilles au barman, et puis je vous ai cherchée. J’ai bu avec votre frère et demandé à danser avec vous… Voilà !

Il m’embrasse, je suis émue. Lui aussi ça a dû l’émouvoir. Instinctivement mes yeux se portent à un endroit précis de son pantalon. Il a pris de l’ampleur sous la braguette, on le sent enthousiaste, content de vivre. Il me le fait tâter d’ailleurs, il me regarde, il rougit, je rougis.

Je suis un peu champagnisée par toutes ces coupes que les gens m’ont menée boire au buffet ; je suis gaie. Il me tient par la main, m’entraîne dans une penderie, une sorte de débarras où l’on doit reléguer tout ce qui ne plaît plus.

Il y a ici les toiles d’un peintre qui a été l’amant de Stasia. Du temps qu’elle couchait avec lui, les toiles étaient au salon. Maintenant qu’elle ne le connaît plus, ses natures mortes et ses femmes du monde, longues comme des jours sans pain, sont au débarras, en tas.

C’est ici que mon compagnon veut que je… mais que veut-il au juste ?

Je vais le savoir. Il m’embrasse, s’empare de mes seins, les triture, puis… Il s’assoit sur un petit canapé qui est là en exil. A-t-il servi à abriter les amours de Stasia, lui aussi ? Il me fait agenouiller devant lui.

Alors il s’empare de ma main et il la force à déboutonner son pantalon. Ce qui me bondit au visage, c’est un beau sexe bien raide.

— Tiens ! voilà ce que tu vas me faire !…

Sans hésiter, il courbe ma tête vers le priape, il colle ma bouche contre la petite bouche de son sexe, tout cela est fait d’une manière si décidée que je n’ose pas dire non et puis j’ai envie d’y goûter, moi aussi. C’est bon, c’est dur, on a envie de sucer, de faire mal, de mordre !…

Il retire sa queue de ma bouche.

— Attends, je ne veux pas jouir tout seul, je vais te faire la même chose.

Il va vers la porte, ferme le loquet. Heureusement qu’il y en a un !… Nous sommes maintenant tous les deux sur le petit divan, il s’est couché sur moi.

— Viens ! viens ! dépêche-toi, j’ai envie de sucer ton petit con, de savoir quel goût il a… Oh ! comme il doit être bon quand il mouille !… Tu me mouilleras dans la bouche, dis ?…

Il me fait placer tête-bêche. À travers sa culotte, qu’il rabat sur ses genoux, j’ai dans la bouche son membre fier et tendu qu’il m’enfonce et que j’embrasse partout, de haut en bas, tantôt m’efforçant de l’engloutir, tantôt suçant le bout seulement, le serrant avec mes lèvres comme un anneau, tantôt le sortant de ma bouche et donnant un coup de langue rapide sur le gland, sur le filet.

Lui, de son côté, a relevé ma jupe, a tiré ma culotte. Il m’écarte, il m’ouvre bien ; mes petites lèvres, d’elles-mêmes, lui ont laissé le passage.

Et je sens sa tête qui s’est posée, qui repose entre mes jambes. Et sa langue qui frotte sur mes petites lèvres. Là !… Elle entre !… Je sens la pointe qui darde, je sens le reste qui enfonce aussi, ce qui vient après la pointe, cette masse lourde, mouillée et chaude, cette masse large qui fait contraste avec la pointe aiguë qui repousse tout devant elle.

Et elle entre… Oh ! elle entre !… puis elle se retire et je sens de nouveau la pointe sur les bords, entre les lèvres, tandis qu’un doigt qui s’est glissé derrière, tout mouillé, aidé par le jus qui coule de moi, remue vite dans le trou de mon derrière.

Le doigt, comme il entre, il sort, il me baise par là et, tout à coup ça change de doigt. Ce n’est plus le même doigt qu’il me met. Il m’a mis son pouce, le cochon, et son pouce entre, arrêté d’abord par la petite bouche qui serre, puis il s’enfonce, il y est jusqu’à la petite peau douce qui sépare le pouce des autres doigts et que je sens appuyant sur la fente.

Je ne peux pas résister, il faut que je crie, que je lui dise mon plaisir.

— Va vite, mon chéri !… frotte… frotte avec ta langue… là !… Enfonce-la maintenant au fond… Branle-moi derrière avec ton doigt… Continue !…

Il frotte, frotte et j’ai envie… j’ai envie maintenant d’autre chose, autre chose que je ferais en même temps qu’il me suce. Encore un peu et je sens que je ne résisterai plus.

Là ! là ! je vais lui emplir la bouche… je vais lui pisser dans la bouche… Oh ! comme j’aurais plaisir à pisser pendant qu’il me suce !… Oh ! comme je jouirais !…

Je ne me retiens plus, je sens que je vais le faire, j’ai tant de plaisir… Je le fais… je le fais…

Il me remet sa queue dans la bouche, il remue vite, vite, ma tête qui suce son gland, il se tend brusquement, et je sens au fond de ma bouche un flot précipité et chaud que j’avale…

Nous nous séparons. Je reviens dans la cohue.

Mon frère Antal m’attrape par le bras :

— Quelle figure tu fais ! crie-t-il à mes oreilles. Tu dors debout. Allons, au lit, petite fille ! On ne t’emmènera plus dans le monde si tu es comme cela !…