Une leçon de morale/I/L’aurore fixe
Apparence
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L’AURORE FIXE
Au mal :
La femme avait son jour son heure son moment
J’en étais l’instrument
J’en étais l’instrument
J’ai dit ce qu’elle avait à dire
Et rien de plus
Et rien de plus
La femme avait couleur chaleur et pauvreté
Faim soif sommeil la chair au versant de la vie
Faim soif sommeil la chair au versant de la vie
Il n’y a pas de défi pour la femme
Elle s’étend sur la paille des astres
Elle s’étend sur la paille des astres
Elle périt dans la cendre des fleurs
Clairière et barricade amour et haine
Clairière et barricade amour et haine
Son enfance renaît dans la masse des fruits
Sans image ô surtout sans image et sans cœur
Sans image ô surtout sans image et sans cœur
Comme un miroir qui n’est jamais l’ami de l’homme.
Au bien :
L’homme impur c’est voilé qui regarde la femme
Il ne voit plus dans l’air sa propre architecture
Il ne voit plus dans l’air sa propre architecture
Il chante par un œil il délire par l’autre
Il perd vite ses mains dans le tournoi de chair
Il perd vite ses mains dans le tournoi de chair
Phosphorescent mais dilué son front est vague
Ce qu’il pensait tout droit se brise et s’alanguit
Ce qu’il pensait tout droit se brise et s’alanguit
L’écume féminine a dessiné ses plages
Il frise de partout il lâche ses oiseaux.
Il frise de partout il lâche ses oiseaux.
⁂
Qui regarde vraiment la femme est sans empreintes
Son ombre est sur la terre comme un cœur sans corps
Son ombre est sur la terre comme un cœur sans corps
Très doux très fort hors de la mort son cœur s’aère.