Une mission en Acadie/04
IV
LE CAP-BRETON
Le détroit de Canseau, que l’on franchit lentement en vingt minutes, est une gorge étroite et longue où s’engouffre la mer entre deux rangs de falaises boisées de moyenne hauteur. Cette préface au Cap-Breton donne un avant-goût des spectacles sans précédent qui attendent le voyageur dans cette Ultima Thule du Dominion, appelée jadis Île Royale, bien que ce soit en réalité un archipel composé d’îlots et de péninsules de diverses grandeurs, enchevêtrés de lacs et de rivières qui font de cette terre perdue dans les brumes de l’Atlantique une des merveilles du Nouveau-Monde.
Débarqués et remontés dans notre train à Hawkesbury, nous longeons bientôt cet incomparable lac Bras d’Or, vraie mer intérieure émaillée d’îles vertes aux contours, parfois, les plus capricieux et dont les sapins s’avancent jusque dans les flots. Ces lacs amers, car le Bras d’Or se subdivise en plusieurs branches, occupent le cœur même de l’île et forment une infinité de lagunes et de baies entrecoupées de minces langues de terres boisées. Les marées y sont presque insensibles ; les chaînes de montagnes, assez nombreuses, varient entre cinq cents et mille pieds, mais leur altitude est suffisante pour donner de la majesté au paysage sans trop l’écraser. Malheureusement, là comme ailleurs, les inévitables défrichements et les brûlés qui les accompagnent ont déjà fait leur œuvre, sans parvenir, cependant, à détruire la splendeur native de cette émeraude de l’Océan. Qu’on y prenne garde, toutefois : le jour où le feu aura fait disparaître sa parure de forêts, les touristes, qui abondent annuellement dans l’île merveilleuse, en désapprendront le chemin pour aller porter leur argent ailleurs. Un ministère du Pittoresque pour la conservation des beautés naturelles du Canada, ne serait peut-être pas aussi chimérique qu’il le paraît au premier abord : la beauté d’un pays a une valeur marchande, demandez-le aux Suisses.
En continuant notre route, nous longeâmes longtemps la grande île Boularderie, ainsi appelée du nom de son ancien seigneur, M. Le Poupet de La Boularderie, un officier français du temps de Louis XV, puis nous arrivons à Sydney, jadis Baie des Espagnols, port important d’où l’on peut, en six heures, se rendre à Terre-Neuve.
Après avoir couché à Sydney, nous partîmes le lendemain matin pour Louisbourg dans une voiture conduite par un jeune Irlandais dont les deux poneys noirs escaladaient au galop et sans fouet les côtes les plus abruptes avec une furie admirable. La route à travers les bois est très pittoresque ; Miré et la vallée de Catalogne, qui rappelle les plus beaux sites d’Écosse, mériteraient, à eux seuls, la peine du voyage. Quant à Louisbourg, c’est l’image même de la désolation ; à part quelques pans de murs qui se dressent encore vers le ciel, l’emplacement des fossés et des bastions de la citadelle, il ne reste que des pierres éparses de cette ville que Louis XIV avait fait construire de toutes pièces, au lendemain du traité d’Utrecht, pour tirer parti de ces îles désertes que nous avions conservées. La place que l’on croyait imprenable fut une première fois capturée, le 26 juin 1746, après un siège de quarante-sept jours, par une poignée de volontaires américains commandés par un riche négociant, William Pepperrell qui n’avait pas, jusque-là, autrement servi que dans la milice où il avait le gradé de colonel. Cette folle expédition, véritable croisade des puritains de la Nouvelle-Angleterre contre le papisme, réussit au delà de toute attente, grâce à la coopération d’une flotte anglaise aux ordres du commodore Warren.
Deux ans plus tard, le traité d’Aix-la-Chapelle nous rendit l’Île Royale, mais à titre bien précaire, car, de nouveau, la guerre fut officiellement déclarée, en 1756, peu de temps après la prise de Beauséjour.
À cette époque, Louisbourg, principale ville de l’Île Royale et chef-lieu de l’Acadie française, avait une population d’environ 4 000 habitants ; les rues, assez régulières, étaient bordées de maisons de bois ; seuls, les édifices publics, tels que casernes, hôpital, couvent, hôtel du gouverneur, étaient en pierre.
Depuis la reprise de possession, le Cap-Breton avait bénéficié d’un fort contingent d’Acadiens fugitifs, plusieurs villages en avaient été formés, notamment à la Baie des Espagnols (Sydney) et l’ensemble de la population rurale atteignait environ 1 500 âmes.
Le matin du 16 juin 1758, une flotte anglaise de 159 vaisseaux, commandée par l’amiral Boscawen et portant Wolfe et son armée, apparut devant Louisbourg dont les forces consistaient dans une garnison d’à peine 3 000 hommes et de 11 vaisseaux de guerre qui s’étaient réfugiés dans le port. Après une résistance opiniâtre et avoir vu, à l’exception d’un seul, qui parvint à s’échapper, tous ses vaisseaux incendiés et coulés, le gouverneur, M. de Drucour, rendit la place le 26 juillet. Aux termes de la capitulation, la garnison se constituait prisonnière pour être conduite en Angleterre, les Îles Royale et Saint-Jean passaient dans le domaine de la couronne britannique, la population de la ville était transportée en France.
Ainsi fut fait, Louisbourg avait vécu ; abandonnée, même par ses vainqueurs, cette ruine achève de s’effondrer, solitaire, au sein des brumes hyperborées. Quelques casemates, croulant dans l’herbe où paissent des troupeaux, sont les derniers vestiges de ce Dunkerque de la Nouvelle-France, cité néfaste pour laquelle, vainement, on dépensa tant d’or et tant de sang.
Les habitants des îles espéraient un bon traitement de leurs nouveaux maîtres, ils ne tardèrent pas à être détrompés : tous les villages furent incendiés, les colons déportés ou contraints de se réfugier dans les bois. La grande persécution de 1755 recommençait trois ans plus tard. L’Acadie, cette fois, était morte, et ses enfants à jamais dispersés.
Sur le rivage de Louisbourg, se profile l’historique Cap Noir, dont nous fîmes sauter la plus grande partie qui masquait le tir de nos canons — les trous de mine se voient encore distinctement dans le rocher. La grève est recouverte d’une épaisse mousse spongieuse émaillée de fraisiers. C’est dans ce terrain marécageux que les Anglais établirent, non sans peine, leurs tranchées.
Le port recèle encore les débris de nos 11 vaisseaux de guerre ; l’emplacement de l’un d’entre eux, armé de 18 canons, a été récemment relevé et l’on en a même retiré 2 pièces qui ornent actuellement l’entrée de la gare. Les reliques, d’ailleurs, sont abondantes à Louisbourg, et les quelques pêcheurs qui habitent sur les bords du havre désert font en été un commerce assez lucratif en vendant aux étrangers des éclats de bombes et autres débris que chaque coup de pioche fait, pour ainsi dire, jaillir du sol.
En 1895, la société anglo-américaine des guerres coloniales, uniquement composée des descendants de ceux qui y prirent part, a fait ériger devant la principale entrée de l’ancienne forteresse une colonne commémorative du siège de 1745, et l’on frappa une médaille, à cette occasion, avec le bronze d’un canon français retiré du port. Un vieux pêcheur louisbourgeois, Irlandais d’origine, nommé Patrick Kennedy, ou plus familièrement « Pat », s’est constitué, on pourrait presque dire pour le plaisir, le cicerone attitré de cette cité dolente dont il connaît l’histoire de la plus étonnante façon ; il possède même, dans sa cabane, une bibliothèque spéciale très complète et une série de plans de la ville qu’il illustre d’intarissables explications : on le dirait hanté par l’âme de cette nécropole et sa maigre silhouette de chercheur d’épaves se profile à souhait sur ces lugubres grèves où les larmes des choses coulent éternellement.
Comme il se faisait tard quand nous quittâmes les ruines, nous prîmes le parti d’aller coucher dans un hôtel du nouveau Louisbourg qui se trouve aussi sur le bord de la baie, à quelques kilomètres de l’ancien. Là, nous passâmes une fort intéressante soirée en causant avec nos hôtes au coin du feu ; que ce feu de la mi-juin ne soit pas pour étonner, on en fait presque toute l’année à Louisbourg dont le climat, très brumeux, se ressent du voisinage de Terre-Neuve ; les journées réellement chaudes y sont à peu près inconnues, tandis que, par un singulier contraste, les étés sont parfois brûlants sur les bords du lac Bras d’Or, dans le cœur de cette île où tout paraît étrange, depuis le ciel, la sylve et les eaux, jusqu’à sa population, clairsemée, pourtant, mais véritable microcosme composé de races et de sous-races qui, loin de se fondre, ont, grâce à l’isolement, poussé jusqu’à l’extrême le plus étroit particularisme : les Celtes, d’abord, ou Écossais, descendants de colons venus des Highlands à la fin du siècle dernier et ne parlant, pour la plupart, que le gaëlique ; ils ont un journal rédigé dans cette langue qui bientôt n’existera plus que dans ce coin perdu de la Nouvelle-Écosse[2]. Ce sont ensuite les Irlandais catholiques qui ne frayent pas avec les Anglais protestants, et ces trois races se subdivisent encore — le croirait-on — en Orangistes et Jacobites, qui se narguent entre eux à certains anniversaires que les premiers célèbrent au chant des Boyne Waters, tandis que les seconds qui s’attendrissent toujours sur les malheurs des Stuarts, répondent par l’air de Flora and Prince Charlie. Puis c’est le tour des Acadiens français, vivant très à l’écart et repliés sur eux-mêmes, dans l’amertume de leurs souvenirs, et enfin les Indiens nomades, premiers possesseurs de ce sol tant disputé.
Toutes ces races si diverses, venues des profondeurs de l’Histoire, n’ont pas oublié leur passé sanglant, et vivent ainsi, sans se mêler, côte à côte, unies seulement dans leur commun amour pour la petite île sauvage et libre dont elles ne franchiront jamais l’horizon borné.
Le lendemain matin, nous retournâmes, par le train, à Sydney, dont le port est un des meilleurs et des plus commerçants de toute l’Amérique ; il partage la ville en deux quartiers, d’environ, chacun, 3 500 habitants et puise une des principales sources de sa prospérité dans le charbon dont le Cap-Breton renferme des mines importantes qui occupent près de 6 000 ouvriers ; on y embarque une moyenne annuelle de 800 000 tonnes : notre marine y possède une station de ravitaillement, et pendant mon court passage, j’eus le vif plaisir d’y rencontrer deux de nos navires, le Troude et l’Isly, ce dernier battant le pavillon du commandant de la division de Terre-Neuve, M. le capitaine de vaisseau Hennique, dont M. l’abbé Doucet et moi n’oublierons jamais le si bienveillant accueil.
C’est à Sydney que se publie l’unique journal gaëlique du monde entier, dont j’ai déjà parlé ; il a pour titre : Mac T’alla (l’Écho), est hebdomadaire et possède des abonnés de chaque côté de l’Océan, servant ainsi de trait d’union aux deux Écosses. On prêche aussi en cette langue dans les églises presbytériennes de la ville.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de parler des Micmacs, et je dois dire que les rares échantillons de ces aborigènes des Provinces Maritimes que j’avais rencontrés jusqu’ici aux abords des gares, n’étaient guère faits pour tenter la description mais ayant appris qu’un campement de nomades se trouvait en ce moment à quelques kilomètres de Sydney, nous nous y rendîmes, d’autant que la présence d’un prêtre ne pouvait que me faciliter mes relations avec ces anciens alliés de la France, qui ont toujours conservé pour les « robes noires » — c’est ainsi qu’ils appellent les missionnaires catholiques — la vénération la plus absolue.
Le campement, situé dans une clairière, n’était composé que de quelques tentes coniques en écorce : de bouleau, autour desquelles erraient des enfants déguenillés. Aux roulottes près, l’ensemble ressemblait beaucoup aux haltes de nos bohémiens dans les bois.
Le premier « wigwam » où nous entrâmes, était occupé par deux ou trois vieilles qui eussent pu rivaliser, de laideur, avec les sorcières de Macbeth ; quelques hommes, misérablement vêtus à l’européenne, travaillaient. accroupis, à confectionner des paniers et des manches de haches. Tous ces gens étaient plus ou moins cuivrés, selon le degré de sang blanc qui coulait dans leurs veines, car l’Indien pur est, de nos jours, un oiseau rare qu’il faut aller chercher très loin dans le Nord-Ouest ; quelques-uns même avaient des yeux bleus, et rien n’était plus singulier que ces faces sombres transfigurées par des regards de blancs.
Une autre tente était occupée par une famille composée de deux hommes et de trois jeunes femmes dont une allaitait son enfant. Après les salutations en anglais, la seule langue qu’ils comprissent en dehors du micmac, je m’accroupis sur la natte, fort correctement, paraît-il, car celui qui semblait le chef me fit de la main un signe d’approbation, indiquant par là que je m’en étais bien tiré. Grâce à l’intervention de M. l’abbé Doucet, qui a été missionnaire dans sa jeunesse, ils sortirent un peu de leur mutisme habituel, et j’appris que cet homme, qui pouvait avoir une quarantaine d’années, avait déjà perdu une femme et neuf enfants, puis, pour conclure, il ajouta : « Je ne sais pourquoi, nous mourons tous. »
Le fait est que la mortalité est très grande chez. ces sauvages, qui, d’ailleurs, n’ont jamais été très nombreux, et dont, chose singulière, le nombre n’a diminué ni augmenté depuis la première arrivée des Français : à présent, comme alors, on compte environ 3 400 Micmacs et 700 Apenaquis répandus dans les Provinces Maritimes.
Ce veuf s’était remarié à la jeune « squaw » qui berçait entre ses bras un étrange bébé safran de bazar japonais, aux yeux bridés et noirs, embéguiné dans un bonnet de perles, comme une petite idole.
La mère, sans être régulièrement jolie, avait une expression très douce ; sa tête, jaune d’or, était coiffée d’un madras de couleur artistement roulé : modèles achevés de Vierge rouge et de petit Jésus sauvage pour une chapelle de missionnaire perdue au fond des bois.
Des deux autres femmes, la première était une jeune fille parvenue à un degré de consomption tel qu’elle ne pouvait plus marcher : c’était une ombre brune, d’une beauté très grande, immatérielle ; un foulard éclatant lui entourait la tête et la parait comme une énorme fleur ; la seconde, d’une trentaine d’années, avait des traits réguliers et durs, une expression hautaine, presque cruelle ; elle portait une petite casquette anglaise de drap et une lourde tresse de cheveux noirs lui pendait dans le dos.
Et je songeais que, dans ces mêmes bois de la Baie des Espagnols, s’était, il y a 145 ans, passée une idylle à laquelle il ne manqua, peut-être, pour devenir célèbre, qu’un Bernardin de Saint-Pierre ou un abbé Prévost : le chevalier de La Nouë, enseigne aux troupes de la marine, s’éprit d’une jeune métisse qui, sans doute, ressemblait à ces femmes ; s’étant vu refuser l’autorisation de se marier, il voulut démissionner, ce qui ne fut pas accepté ; il parvint cependant à faire bénir son union par un Récollet, le 11 février 1754, mais à la fin de la cérémonie, on l’arrêta par ordre du gouverneur de Louisbourg qui le fit mettre en prison, puis repasser en France avec le moine ; malgré toutes les menaces, il ne consentit jamais à laisser casser ce mariage, mais revit-il jamais son épousée d’un jour ?[3]
Bien des romans semblables — au mariage près — naquirent jadis de l’ennui mortel des postes détachés dans les garnisons coloniales, faisant, en peu d’années, de l’officier français, l’égal du « sachem » dont il prenait le costume ; d’où vient, sans doute, que tant de noms de notre ancienne armée : sont maintenant encore portés dans les tribus.
Ce mystérieux attrait de la vie indienne, que comprit Chateaubriand, qui perdit tant de civilisés et dont l’histoire du Canada offre de si nombreux exemples, est souvent constaté dans les rapports du temps : « On a cru, dit le marquis de Denonville[4], qu’il falloit les approcher[5] de nous pour les franciser ; on a tout lieu de reconnoître qu’on se trompoit. Ceux qui se sont approchés de nous ne se sont pas rendus François et les François qui les ont hantés sont devenus sauvages. »
Les costumes des Indiens légendaires n’existeront bientôt plus qu’à l’état de souvenirs dans les musées ethnographiques ; les Micmacs, cependant, en conservent encore quelques échantillons qu’ils portent dans les grandes occasions, ou pour complaire au voyageur en quête de couleur locale, mais là, comme ailleurs, la confection à bon marché a fait son œuvre, transformant ces guerriers aux allures majestueuses en des rôdeurs sordides et dépenaillés. Ne trouvant plus, comme jadis, dans la chasse et la pêche, de quoi suffire à leur subsistance, ils ont essayé de se créer des industries particulières, telles que la vannerie, les broderies de perles ou « rassade », etc. Pendant la saison de la chasse, ils servent de guides aux nombreux « sportsmen » qui, de fort loin, parfois, et en vraies caravanes, viennent vivre de la vie errante et libre dans les solitudes des Provinces Maritimes. On a donc tort de croire que l’Amérique des premiers pionniers n’existe plus : dans ce pays des contrastes par excellence, point n’est besoin de s’écarter beaucoup pour la retrouver dans son âpre grandeur ; tout comme au temps de Diéreville, l’orignal, ce renne plus gros qu’un mulet, « se galope » en raquette sur la neige pendant deux ou trois jours de suite : « Quand il est une fois debout, il ne s’arrête point et va jour et nuit jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus ; c’est de quoy bien exercer le chasseur qui court après dans les bois dont l’épaisseur résiste souvent à l’ardeur qu’il a de les percer. »[6]
Ces vastes territoires de chasse et de pêche sont souvent loués par des clubs sportifs qui s’installent ainsi, en pleine sauvagerie, avec le luxe le plus raffiné ; quelques hôtels ont suivi cet exemple et se sont spécialement aménagés pour une clientèle de ce genre ; sauf certains détails de nourriture, il est difficile d’exiger un plus grand confort que celui qui vous est offert dans ces palais de bois.
Les Indiens ont, pour la plupart, de fort belles voix ; aussi, avant de quitter nos nouveaux amis, M. l’abbé Doucet pria-t-il l’un d’entre eux de chanter, ce qu’il fit de fort bonne grâce, tout en taillant son manche de hache ; d’une voix de baryton aux accents métalliques, il psalmodia successivement plusieurs airs de plain-chant et l’exécution eût été parfaite sans les hoquets bizarres dont il ponctuait ses strophes. Si les descendants de nos anciens alliés ont oublié le français — en admettant que leurs pères l’aient jamais su — ils en ont cependant conservé quelques mots passés dans leur langue, tels que « bonjour » devenu bozoul « assiette », etc.
Le lendemain nous quittâmes le Cap-Breton et après m’être, à mon bien vif regret, séparé de M. l’abbé Doucet que les devoirs de son ministère rappelaient à la Grande Anse, je retournai le 12 juin à Shediac, m’embarquer, à la Pointe-du-Chêne, pour l’Île du Prince-Édouard.
- ↑ Traduit de Longfellow, Évangeline.
- ↑ Le Cap-Breton fait partie de la Nouvelle-Écosse, tandis que l’île du Prince Édouard forme à elle seule une province particulière.
- ↑ Du même auteur : Les derniers jours de l’Acadie, pp. 112, 113.
- ↑ Gouverneur du Canada en 1686.
- ↑ Les Indiens.
- ↑ Diéreville : Voyage en Acadie en 1700.