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Traduction du Rabbinat
Édition de 1899
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2-1. Apion, qui florissait sous Tibère, Caligula et Claude, avait écrit de nombreux ouvrages d'érudition, notamment sur Homère, et une histoire d'Egypte en 5 livres. L'étendue de son savoir, mais aussi de son charlatanisme, est attestée par de nombreux témoignages. Il joua un rôle actif dans l'agitation antijuive d'Alexandrie sous Caligula. Ses attaques contre les Juifs se trouvaient en partie dans son Histoire d'Egypte (infra § 10), en partie, semble-t-il, dans un écrit spécial (§ 6-7).

2-2. Nous avons déjà vu ce détail dans Manéthôs, supra, I, § 238.

2-3. Apion, dans son ignorance, confond les synagogues occidentales (προσευχαί) ou peut-être le temple d'Onias avec le temple de Jérusalem. En Occident on priait vers l'Orient, c'est-à-dire dans la direction de Jérusalem ; à Jérusalem même, cette direction, qui est celle du soleil levant, était prohibée par les docteurs, pour éviter toute confusion avec les païens (Soukka, 51 b ; Baba Batra, 25 a) ; dans le Temple, le Saint des Saints était à l'Ouest.

2-4. Il y a là peut-être quelque vague souvenir dos bassins et des colonnes de bronze du temple. Apion les a comparés à un de ces cadrans solaires à base hémisphérique ou conique comme on en a trouvé notamment en Égypte (Dictionnaire des Antiquités, Horologium, fig. 3886). Le mot sa‹fh, scaphion, était précisément employé pour désigner la conque hémisphérique du cadran solaire. Cf. Th. Reinach dans les Mélanges Kaufmann, p. 13 suiv.

2-5. Josèphe aurait dû rappeler, à propos d’Homère, qu’Apion prétendait avoir appris d’un homme d’Ithaque la nature du jeu auquel jouissait les prétendants de Pénélope (Athénée I, p. 16 F). – On faisait de Pythagore tantôt un Samien, tantôt un Tyrrhénien ou même un Syrien (de l’île de Syros ?). Cf. Diogène Laërce, VII, i ; Clément d’Alexandrie, Stromat., I, 14.

2-6. Pour les dates de l’Exode, d’après Manéthôs et Lysimaque, voir plus haut, I, 103 et 305. Pour (Apollonios) Molon, voir infra, II, 79, etc.. La date proposée par Apion correspond à 752 avant J.-C. C’est à peu près la date assignée au Bocchoris de la XXIVe dynastie par les chronographes. Mais cette date a pour but de faire coïncider les fondations de Carthage et de Rome, synchronisme absurde, emprunté à Timée (Denys d’Halicarnasse, I, 74).

2-7. Supra, I, § 126.

2-8. Supra, I, § 110 suiv.

2-9. Ce chiffre ne s'accorde ni avec celui de la Bible (I Rois, vi, i), 480 ans, ni avec celui de Josèphe lui-même dans les Antiquités (VIII, 3, i, § 61) 592 ans. Mais on le retrouve dans un autre passage des Antiquités (XX, 10, 1, § 230).

2-10. L'extrait de Lysimaque ci-dessus (I, 304 suiv.) ne donne aucun chiffre. Nous avons déjà (note, I, § 234) signalé d'autres omissions de ce genre, réparées après coup par Josèphe.

2-11. Le texte ci-dessus d'Apion (§ 21), quoique très entortillé, pourrait s'interpréter autrement : le sabbat aurait été institué en Judée, en souvenir du repos du 7e jour, mais ce repos n'aurait pas eu lieu nécessairement en Judée.

2-12. Willrich (Juden und Griechen vor der makkabaïchen Erhebung, p. 176) signale une contradiction entre ce texte et le § 48 où il serait question des ancêtres Macédoniens d'Apion ; mais dans ce dernier §, le mot Maxedñnvn est probablement interpolé (Naber).

2-13. Il n'y a aucune raison de mettre on doute l'assertion de Josèphe suivant laquelle Apion serait né dans l'oasis d'Egypte, c'est-à-dire dans une des deux grandes oasis qui formaient des nomes particuliers (Ptol., IV, 5, 61). Mais il n'on r6sulte pas nécessairement, comme le veut Josèphe, qu'il fût de race égyptienne, ni même, comme celui-ci l'insinue plus loin (§§ 32 et 41), qu'Apion ne dût la qualité d'Alexandrin qu'à la naturalisation personnelle. Nous savons par les papyrus que beaucoup de Grecs habitant les nomes de province jouissaient du droit de cité alexandrine, soit qu'ils fussent d'origine alexandrine, soit que leurs ancêtres eussent été naturalisés alexandrins. Sur cette question voir, outre le livre cité de Willrich, Isidore Lévy, Rev. Et. juives, XLI (1900), p. 188 suiv. ; Wilcken, Grundzüge, p. 46 ; Schubart, Archiv f. Papyruskunde, V, 105 ; Jouguet, Vie municipale, p. 10, 95.

2-14. Le quartier juif était situé dans l'Est d'Alexandrie, au delà du port, mais dans le voisinage du château royal ; la nécropole était à l'extrême Ouest de la ville.

2-15. Cf. Bellum, II, 8, 7. En réalité l'établissement des Juifs à Alexandrie ne paraît pas antérieur à Ptolémée Sôter ; cf. Ant., XII, 8.

2-16. Jouguet suppose que le terme macédonien désignait à Alexandrie les immigrés, par opposition aux indigènes égyptiens.

2-17. Nous ne savons rien de ces lettres et ordonnances. Quant à la « stèle de César le Grand » qui est encore mentionnée Ant., XIV, 10, 1, elle émane en réalité d'Auguste (R. ét. Juives, 1924, p. 123).

2-18. S'agit-il du titre d'Alexandrin usurpé par les Juifs ou ce titre leur avait-il été conféré dans quelque document officiel ? Nous connaissons un document de ce genre : c'est l'édit de Claude, Ant., XIX, 280. Mais dans le pap. Berlin 1140 un pétitionnaire juif ayant été désigné comme ᾿Αλεξαδρείας le scribe a corrigé en : ᾿Ιουδαίων τῶν ἀπὸ ᾿Αλεξαδρείας.

2-19. Assertion réitérée (Ant., XII, 3, 1) dont on voudrait la preuve. Dans II Maccabées, IV, 9, nous voyons Jason promettre des sommes considérables à Antiochus Épiphane, s'il permet, entre autre, τοὺς ἐν ῾Ιεροσολύοις ᾿Αντιοχεῖς ἀνχγράφαι. Ce texte se rapporte à Jérusalem, non à Antioche. En tout cas, à l'époque romaine, les Juifs d'Antioche jouissent du droit de cité et leurs privilèges sont inscrits sur des tables de bronze (Bellum, VII, 5, 2).

2-20. Cf. Ant., XII, 3, 2, où l’on voit que la chose est contestée. Il s’agit surtout d’Antiochus II Théos. Voir la note de Schürer, III (3e éd.), p. 81-2

2-21. Il y a là, en ce qui concerne les Ibères (Espagnols), une forte exagération. L’Espagne renfermait bon nombre de colonies, de municipes, et Vespasien en 75 avait conféré le Jûs Latii à toute la péninsule (Tacite, Hist., III, 53, 70 ; Pline, III, 4, 30) ; mais le droit latin n’était pas encore la cité romaine.

2-22. Assertion répétée au § 72 infra, mais qui est exagérée. Nous savons seulement : 1° que les Égyptiens pour arriver à la cité romaine devaient d’abord être reçus citoyens d’Alexandrie (Pline à Trajan, Ep. 6), admission qui devait être accordée par l’empereur (Pline à Trajan, Ep. 10 ; Trajan à Pline, Ep. 7) ; 2° que l’Égyptien, même admis à la cité romaine, ne pouvait exercer les fonctions qui donnaient au sénat (Dion Cassius, LI, 17, 2).

2-23. Ce renseignement ne dérive pas du véritable Hécatée, car c'est sous Démétrius II que trois districts seulement de la Samaritide furent annexés, avec exemption d'impôts, à la Judée (I Maccabées, xi, 34). Cf. Schürer, I (2e édit.), p. 141 et Willrich, Judaica, p. 97.

2-24. Ici et Ant., XII, c. 7-9, Josèphe s'inspire du pseudo-Hécatée et du pseudo-Aristée, c. 13 Wendland, et par conséquent exagère ; mais il y avait certainement de petites garnisons juives en Égypte, par exemple celle d'Athribis, au sud du Delta (Rev. ét. j., XVII, 1888, p. 435), les castra Judaeorum à l'est (Notitia dignitatum) et le ᾿Ιουδαίων στρατόπεδον à l'ouest (Ant., XIV, 8, 25 ; Bellum, I, 9, 4). Peut-être même la garnison juive d'Éléphantine a-t-elle encore subsisté quelque temps sous les Ptolémées. Cf. Schürer, III (3e éd.) p. 22.

2-25. Renseignement non confirmé par ailleurs.

2-26. Tout ce § dérive de la « lettre d'Aristée à Philocrate ».

2-27. Ce renseignement ne se trouve nulle part ailleurs.

2-28. Ptolémée VI Philométor régna de 181 à 145 avant J.-C. ; Cléopâtre (II) était sa femme et sa soeur.

2-29. Dosithéos (Samaritain ?) n'est pas autrement connu. Onias peut bien être identique au fondateur du temple de Léontopolis (vers 160).

2-30. Après la mort de Philométor (145), sa veuve avait proclamé roi leur fils (Philopator néos) ; mais le frère du feu roi, Ptolémée (VIII) Evergète II (Physcon), vint de Cyrène, sans doute à l'invitation des Alexandrins, tua le jeune roi et s'empara du trône et de la reine, qu'il épousa.

2-31. L. Minucius Thermus qui avait déjà en 154 installé Evergète II à Cypre (Polybe, XXXIII, 5).

2-32. Filios = enfants, non fils. Philométor ne laissa pas plusieurs fils, mais un seul, Philopator Néos ; un fils aîné (Eupator) était mort avant son père. Mais il y avait aussi une fille, Cléopâtre III, que Physcon épousa peu après.

2-33. L'épisode des éléphants est mis sur le compte de Ptolémée IV Philopator (221-204) par le IIIe livre des Macchabées, c. 4-5. L'origine commune de ces légendes doit être une fête véritable, analogue à celle de Pourim, et qui fut peut-être l'origine de celle-ci. D'autre part Willrich a cherché à montrer (Hermes, XXXIX, 244 suiv.) que l'intervention des généraux juifs contre Physcon est une transposition d'un épisode qui se placerait en réalité vers 88 au temps où Sôter II supplanta Ptolémée Alexandre. Une persécution des juifs d'Alexandrie à cette époque est attestée par Jordanès, c. 81 Mommsen.

2-34. Représenter la guerre de Cléopâtre contre Octave comme une « révolte », est bien caractéristique de l'historiographie officielle de l'Empire.

2-35. Celle de 43/2 av. J. C. Cf. Wilcken, Grundzüge, p. 364,

2-36. Jules César fut secouru par le contingent juif d'Hyrcan et d'Antipater dans la guerre d'Alexandrie, dont le récit lui était attribué.

2-37. En 19 ap. J.C. Le véritable motif est que des distributions de ce genre ne devaient profiter qu'aux citoyens (Wilcken, Hermes, 63, 52).

2-38. Sur ces « camps juifs » cf. Schürer, 3. éd., III, 98, note.

2-39. Josèphe songe aux conflits qui opposaient les adeptes de cultes locaux antagonistes (Plutarque, De Iside, 72 ; Juvénal, Sat. xv, 33-92).

2-40. L'idée parait être que les Égyptiens, en adorant des animaux hostiles à l'espèce humaine, manquent à la loi de solidarité entre les hommes.

2-41. Cf. plus haut § 41 et la note.

2-42. On se rappelle la crise soulevée par la prétention de Caligula de faire ériger sa statue dans le temple de Jérusalem.

2-43. Au temple de Jérusalem on sacrifiait deux fois par jour pour le salut de l'Empereur et du peuple romain (Guerre, II, 197). Mais il semble que ce fût aux frais de l'empereur (Philon, Leg. ad Caium, § 157).

2-44. Antiochos Sidétès surnommé Εὐσεβής; (Ant. jud., XIII, § 244), qui prit Jérusalem en 130 av. J.-C.

2-45. Sur les honneurs rendus en Égypte à la victime d'un crocodile, v. Hérodote, II, 90. L'assertion relative à la vipère est isolée, mais on ne doit sans doute pas être mise doute. Spiegelberg (Sitzungsb. Bayr. Ak. Wissenschaften, 1925, 2, p. 2) s'est appuyé sur le texte de Josèphe pour conjecturer que Cléopâtre a voulu mourir de la morsure d'une vipère pour s'assurer la divinisation.

2-46. Pourtant le Deutéronome (xxv, 4) défend de museler le boeuf qui foule le grain, à plus forte raison de le battre s'il en mange un peu.

2-47. Josèphe veut-il dire qu'Apion a copié une source écrite, ou qu'il a suivi des on-dit ? Dans le premier cas, le seul écrivain ancien dont on puisse le rapprocher est Damocrite, auteur d'un ouvrage sur les Juifs connu par une notice de Suidas (Textes d'auteurs grecs et romains, p 121). Mais l'époque de ce Damocrite est complètement inconnue. Il est du moins certain qu'il y a une parenté entre l'écrit résumé par Suidas et celui d'Apion : Damocrite a élevé contre les Juifs les deux mêmes griefs (culte de la tête d'âne, sacrifice de l'étranger), qu'Apion a groupés dans l'histoire de la visite d'Épiphane au Temple. Les variantes sont d'importance secondaire : la principale porte sur la fréquence du meurtre rituel.

2-48. Apion ne paraît pas responsable de l'absurdité que lui prête Josèphe le texte cité § 95 ne signifie pas que tous les Juifs participent au sacrifice.

2-49. Texte peut-être mutilé.

2-50. La description qui suit est une des sources de notre connaissance du temple détruit par Titus, quoiqu'elle soit moins circonstanciée que Bell. V, 5 et Ant. Jud. XV, II. Josèphe s'y est inspiré de ses souvenirs personnels.

2-51. Plus exactement « dans le sanctuaire ».

2-52. On ne voit pas bien de quel autel il s'agit. Ailleurs (Guerre, V, 5, 5) Josèphe ne mentionne que les trois derniers objets.

2-53. Ces quatre tribus représentent les quatre groupes sacerdotaux primitifs revenus avec Zorobabel : Yedaya, Immer, Pachkhour, Kharim. Notre passage est le seul qui atteste encore l'existence de cette division à la fin de l'époque du second Temple, où d'ordinaire (par ex. Vita, c. I) l'on compte 24 classes de prêtres (6 par groupe, Talmud de Jérusalem, Taanit, 68 a). Le chiffre de 5.000 prêtres par groupe est sans doute exagéré, même en y comprenant les lévites.

2-54. Mnaséas de Patara, polygraphe du iiie siècle av. J.-C.

2-55. Il s'agit bien probablement dans la pensée de Mnaséas de Adora (aujourd'hui Doûra) ville effectivement située en Idumée. La même faute se retrouve Ant. jud., XIV, 88 (cf. Benzinger, v. Adora dans Pauly-Wissowa).

2-56. Culte attesté chez les Iduméens par l'inscription de Memphis, Strack, Archiv für Pap., III, 129.

2-57. Ici reprend le texte grec.

2-58. 30 sur 15 d'après Guerre, V, 202.

2-59. 20 par porte (Guerre, VI, 293).

2-60. Le développement qui suit (§ 121-124) serait mieux à sa place après le § 111 puisqu'il se rattache à la légende du serment contre les Grecs du § 95. Peut-être s'agit-il d'un morceau rajouté par Josèphe in extremis en marge et introduit à une fausse place par les copistes.

2-61. L'invocation à Dieu qui a créé ciel, terre et mer est biblique (Néhémie, ix, 6 ; Psaume, 146, 6 ; Actes des Apôtres, iv, 24). Apion a-t-il su l'existence de cette formule ? Ou son texte a-t-il été remanié par Josèphe ou sa source juive ?

2-62. La prise de Jérusalem par Pompée a inspiré à Cicéron une réflexion analogue (Pro Flacco, § 69 = Textes d'auteurs grecs et romains, p. 241).

2-63. Cf. Ovide, Métamorphoses, V, 325 suiv. ; Diodore, I, 86, etc.

2-64. Les incendies de l'Acropole d'Athènes par les Perses, du temple d'Éphèse par Hérostrate sont bien connus L'allusion nu temple de Delphes peut se rapporter soit à l'incendie du temple primitif (548) soit à celui qu'allumèrent les barbares Maides au temps de Sylla (Plut. Num. 9); il s'agit plutôt de ce dernier évènement.

2-65. Allusion possible à la cécité dont auraient été frappés Sésostris et son fils (Hérodote, II, iii).

2-66. Depuis l'insurrection des Macchabées (168).

2-67. Sur la circoncision des Égyptiens, cf. Hérodote, II, 37 et 104 ; sur celle des prêtres en particulier, voir W. Otto, Priester und Tempel im hellenistischen Aegypten, I, 214; II, 326. Sur l'abstinence de la viande de porc, Plutarque, Quaest. conviv., IV. 5.

2-68. Hérodote, II, 104 (v. supra. I, § 169).

2-69. Le plaidoyer pour la législation juive ainsi annoncé (ch. xv et suiv.) présente de nombreuses concordances avec les Hypothetica de Philon dont Eusèbe a conservé un extrait, Praep. Ev., VIII, 6-7, pp. 355 c-361 b (cf. Wendland, Die Therapeuten und die phil. Schrift vom beachaul. Leben, 709-12; B. Motzo, Atti della R. Ac. di Torino, XLVII, 1911-2, 760; I. Lévy, La Légende de Pythagore. p. 212). Josèphe est tributaire de la source même où a puisé Philon, une apologie du judaïsme composée suivant toute apparence à Alexandrie vers le début de l'époque romaine. Il affecte de défendre la pure loi de Moïse, tandis que Philon reconnaît (l. l., 358 d) que les prescriptions qu'il énumère ne sont pas toutes contenues dans le Pentateuque et proviennent en partie de « lois non écrites ».

2-70. Le mot nñmow ne se trouve pas, en effet, dans les poèmes homériques ; les plus anciens exemples sont dans Hésiode.

2-71. Josèphe songe sans doute aux objets précieux dont les fils d'Israël, au moment du départ, dépouillèrent les Égyptiens (Exode, xii, 35-7). Les Juifs alexandrins, choqués de ce que la Bible contait comme un tour de bonne guerre, ont essayé de divers moyens pour éliminer de l'incident tout ce qui ressemblait à un abus de confiance, cf. Josèphe, Ant., I, § 314, et Ezekiel le Tragique, fr. 7, v. 35.

2-72. Noter la prudence rationaliste avec laquelle Josèphe défend « l'inspiration » divine de Moïse.

2-73. Josèphe a utilisé cet argument dans les Ant. II, 3, i § 23-4, où Ruben, pour dissuader ses frères de tuer Joseph, leur remontre que Dieu, à qui rien n'échappe, châtiera le fratricide. L'idée, qui n'est pas formulée dans la Bible, est un lieu commun pythagoricien, cf. Jamblique 174.

2-74. Ces insulteurs sont d'après § 145 Apollonios Molon et Lysimaque; le grief de go®teia revient chez Celse (Origène, Contre Celse, I, 26 = Textes, p. 165), et Pline (XXX, i = Textes, p. 282) ainsi qu'Apulée (Apol., 90 = Textes, p. 335) nomment Moïse dans une liste de magiciens fameux. Josèphe a puisé à la même source que Philon, ap. Eusèbe, Praep. Ev. VIII, 6, 356 a.

2-75. Texte très altéré. Les conjectures de Niese admises, il s'agit de Minos et de Lycurgue.

2-76. Division platonicienne, qu'on retrouve chez Polybe, Cicéron, etc.

2-77. Ce mot, qui a fait fortune on changeant un peu de sens, est donc de l'invention de Josèphe - ou de sa source.

2-78. L'idée que les philosophes grecs sont tributaires de la Bible est depuis l'époque ptolémaïque un lieu commun de l'apologétique judéo-alexandrine. Déjà Artapanos imaginait qu'Orphée fut le disciple de Mousaios-Moïse. Suivant Philon, c'est de Moïse que se sont inspirés Héraclite et les stoïciens (cf. Elter, De gnomol. graec. historia, 221 ; Bréhier, Les idées philos. et relig. de Philon d'Alexandrie, 48 ; Paul Krüger, Philo und Josephas als Apologeten des Judentam 21). Aristobule (soi-disant contemporain de Ptolémée VI Philométor, en réalité prête-nom d'un faussaire d'époque impériale) fait dépendre de Moïse, outre Homère et Hésiode, Pythagore, Socrate et Platon (Eusèbe, Praep. Ev., XIII, 12) et Clément d'Alexandrie assure qu'il attribuait la même origine à la philosophie péripatéticienne (Strom. V, 14, 97).

2-79. Josèphe s'aventure beaucoup en identifiant, par exemple, le panthéisme stoïcien au monothéisme hébreu.

2-80. Même expression chez Philon, Vita Mosis. I, 6 § 29 et déjà dans la source de Jamblique, V. P., 176.

2-81. Cette « concorde » remplace la sagesse, φρόνησις, comme 4e vertu cardinale (Thackeray).

2-82. Le début de § 172, avec les mots de § 172 « ce qu'il fallait faire ou éviter » provient du document copié par Jamblique, Vil. Pyth. 86 et 137. Il en est de même de § 192 (« il faut suivre Dieu ») et de § 197 (sur la prière). Cf. I. Lévy, La Légende de Pythagore, p. 213.

2-83. V. Plutarque, Lycurg., 13.

2-84. Théorie conforme à l'enseignement talmudique. Cf. Aboth R. Nathan, p. 22; Sabbath, p. 318.

2-85. Josèphe, comme le Talmud de Jérusalem (Megilla, IV, 75 a), attribue à Moïse l'institution des lectures sabbatiques.

2-86. Allusion aux assesseurs des archontes athéniens et au conseil des gouverneurs romains.

2-87. Deutéronome, vi, 7 ; xi, 19.

2-88. Supra, II, §§ 135 et 148.

2-89. Les attributions judiciaires des prêtres sont encore très limitées dans le Deutéronome (xvii, 8, etc.). Elles se sont développées à l'époque du second temple, et déjà Hécatée remarque que Moïse confia aux prêtres le jugement des causes les plus importantes (Diodore de Sicile, XL, 3, 6 = Textes d'auteurs grecs et romains, p. 17).

2-90. L’idée que Dieu est le commencement et la fin de tout peut s’appuyer sur divers textes bibliques, mais non pas celle qu’il en est aussi le milieu. Selon les rabbins (p. ex. Jer., Sanhédrin, 18 a) si le mot vérité () est le sceau de Dieu, c’est parce qu’il se compose de la première, de la dernière et de la lettre médiane de l’alphabet ; mais n’est pas au milieu de l’alphabet hébreu. J’ai soupçonné ces trois lettres de représenter les initiales (transcrites en hébreu) des mots grecs ἀρχὴ, μέσον, τέλος : ce jeu d’esprit mystique serait alors d’origine alexandrine ; cependant le tav n’est presque jamais transcrit par un t.

2-91. Exode, xx, 4, etc.

2-92. La lumière est nommée en tête, conformément à Genèse i, 3.

2-93. Coup de griffe à Philon (De opif. mundi, § 24), qui, entraîné par le Timée, attribuait à Dieu des collaborateurs. Pour tout le passage, cf. Genèse Rabba, 1 et 3.

2-94. Cf. Philon, De opif. mundi, ad fin. ; Rosch Haschana, 11 a (= Houllin 60 a).

2-95. Formule qui remonte à Platon, Gorgias, 510 b et à Aristote, Eth. Nicom. VIII, i, 1155. Cf. Dibelius, Neue Jahrb. far das klaas, Alt. 1915, XXXV, p. 232.

2-96. Idée platonicienne(Lois, III, 687 D), sans fondement dans la Bible, mais ressemble singulièrement à la doctrine de l’Évangile selon St Mathieu, vi, 8 suiv.

2-97. Cette restriction n’est nulle part formulée dans la Loi, mais elle est dans l’esprit du Talmud (interdiction d’épouser une femme stérile : Yebamot, 61 b ; Tossefta Yebamot, 8, 4 ; répudiation de la femme qui n’a pas d’enfants après six ans de mariage : Mishna Yebamot, 6, 6). Josèphe s’est aussi souvenu de la doctrine essénienne, Bell. Jud., II, 8, 13

2-98. Lévitique, xviii, 22 ; 29 ; xx, 13.

2-99. Usages attestés par l’Écriture, mais non prescrits par le Loi.

2-100. Genèse, iii, 16

2-101. Les différentes variétés d’adultère sont prévues et punies, Deutéronome, xxii, 22-27 ; Lévitique, xx, 10. Mais nulle part il n’est prescrit au mari « de ne s’unir qu’à sa femme ». L’adultère, dans la Bible, ne désigne que le commerce illégitime avec la femme (ou fille) d’autrui.

2-102. La Loi ne renferme aucune disposition contre l’avortement. Il est absurde d’interpréter comme telle la bénédiction, Exode, xxiii, 26.

2-103. Sur l’impureté de l’accouchée, cf. Lévitique, xii.

2-104. Josèphe paraît avoir mal interprété le verset Lévitique, xv, 18 qui ne vise que le cas où l’homme est affligé d’un flux. Le Talmud connaît des ablutions après les rapports conjugaux : 1° pour les prêtres, avant la consommation des prémices (Baba Kamma, 82 b), 2° pour les laïques, avant la prière ou l’étude de la loi (mais ceci fut abrogé, Berakhot, 22 ; Houllin, 126).

2-105. Encore une idée essénienne ; cf. Bell. Jud., ii, 8, 11.

2-106. Cela n’exclut pas les fêtes à l’occasion d’une naissance ou d’une circoncision.

2-107. Deutéronome, vi, 7 ; xi, 19.

2-108. On ne trouve pas de prescriptions à ce sujet dans la Loi, mais bien dans le Talmud (Moed Katan, 27 a ; jer. Schekalim, 11)

2-109. Rien de tel dans l’Écriture mais, cf. Talmud, Berakhot, 18 a ; Ecclésiastique, vii, 34.

2-110. Nombres, xix, 11 suiv. ; Lévitique, xxi, 1 ; xxii, 4.

2-111. L’interpolateur cherche un motif rationnel pour d’antiques usages fondés sur des croyances évanouies.

2-112. Dans le Décalogue (Exode, xx, 12 = Deutéronome, v, 16), immédiatement après les articles relatifs à la divinité vient celui qui prescrit d’honorer ses parents.

2-113. Deutéronome, xxi, 18 suiv. Mais il faut plus qu’un « manque de reconnaissance » pour être lapidé.

2-114. Lévitique, xix, 32.

2-115. Daniel, vii, 9 (Dieu est appelé l’Ancien des jours). Josèphe interprète peut-être aussi à sa façon Lévitique, xix, 32 : Tu te lèveras devant la vieillesse… crains l’Eternel, ton Dieu.

2-116. Doctrine essénienne (Bell. Jud., ii, 8, 7), inconnue au Pentateuque.

2-117. Plusieurs proverbes prohibent l’indiscrétion (xi, 13 ; xx, 19 ; xxv, 9), mais il n’y est pas question de livrer les secrets de ses anciens amis.

2-118. Exode, xxiii, 8 ; Deutéronome, xvi, 19 ; xxvii, 25. Nulle part cependant n’apparaît le peine de mort.

2-119. Ce n’est, dans la Bible, qu’un précepte moral : Deutéronome, xv, 7 suiv.

2-120. Quoique confirmée par le § 216 cette prescription est bien singulière. En lisant ὁ κατέθηχεν (sans μή) on aurait un parallèle dans Lévitique, v, 21 (dénégation du dépôt).

2-121. Exode, xx, 15 ; xxii, 1 suiv. ; Lévitique, xix, 11 ; Deutéronome, v, 17.

2-122. Exode, xxii, 25 ; Lévitique, xxv, 36-7 ; Deutéronome, xxiii, 7.

2-123. Exode, xxii, 21 ; xxiii, 9 ; Lévitique, xix, 33 ; Deutéronome, x, 19 ; xxiii, 7.

2-124. Probablement une allusion à l'exclusion de l'étranger de la fête de Pâques (Exode, xii, 43).

2-125. Deutéronome, xxvii, 18 : « Maudit soit celui qui égare l'aveugle en son chemin ». Juvénal, XIV, 103, reprochait aux Juifs non monstrare vias eadem nisi sacra colenti. Josèphe avait déjà généralisé le précepte du Deutéronome dans Ant., IV, 276.

2-126. On a voulu voir là un développement du verset Deutéronome, xxi, 23 qui prescrit d’enterrer le pendu (parce qu’il souille ceux qui le voient). On se rappellera aussi Tobit, i, 16 suiv.

2-127. Pas de texte.

2-128. Deutéronome, xx, 19.

2-129. Rien de pareil dans la Loi.

2-130. Deutéronome, xxi, 10 suiv.

2-131. Défense de faire travailler le bœuf et l’âne pendant le sabbat, Deutéronome, v, 14, etc.

2-132. On cherche vainement cette prescription dans le Pentateuque (mais cf. Baba Mezia, 85 a).

2-133. Lévitique, xxii, 28 ; Deutéronome, xxii, 6.

2-134. Pas de texte.

2-135. Lévitique, xx, 10.

2-136. Seulement si la vierge était fiancée, Deutéronome, xxii, 23.

2-137. Lévitique, xx, 13.

2-138. Texte sans doute altéré.

2-139. Sur les faux poids, fausses balances, le dol, etc., les textes sont simplement prohibitifs (Lévitique, xix, 11-13 ; 35-36 ; Deutéronome, xxv, 13-15).

2-140. Deutéronome, xxi, 18 ; Lévitique, xxiv, 13.

2-141. Opinion pharisienne (Ant., XVIII, 14) sans fondement biblique.

2-142. L'opposition entre les Juifs attachés à la tradition et les Grecs amis des nouveautés a déjà été indiquée II, § 182.

2-143. Geffcken (Hermes, 1928, p 101) a rapproché l'expression de Josèphe de celle de l'auteur cité par Athénée 508 b c (suivant toute apparence Hérodicus de Babylone) : Athènes, qui a vu naître Dracon, Solon et Platon, a obéi aux deux premiers, mais n'a eu que risée pour les Lois et la République.

2-144. Cette observation, qui n'est guère à sa place, parait provenir du contexte de la source de § 169. Il est sans doute fait allusion à Timée 28 c, où Platon déclare qu'il est impossible de communiquer à tout le monde la nature véritable du démiurge.

2-145. Cicéron, Pro Flacco, 63, admire les Spartiates pour être restés fidèles jusqu'à son temps aux lois reçues sept siècles auparavant. Moins hyperbolique, Plutarque fait valoir comme un exemple exceptionnel de stabilité politique que Sparte a observé pendant cinq siècles la constitution de Lycurgue sans autre changement que l'institution des éphores (Lycurgue, 30).

2-146. Josèphe a déjà indiqué plus haut I, § 36 que l'intervalle qui sépare son époque de celle de Moïse et d'Aaron est de deux mille ans. Ce chiffre qui excède de 200 environ celui qui résulte des données chronologiques précisas disséminées dans les Antiquités et la Guerre, se retrouve chez Philon (Eusèbe, Praep. Ev., VIII, 7, 357 b) et est sans doute emprunté à la source des Hypothetica.

2-147. Cf. Nicolas de Damas, fr. 114, 1 ; Elien, Var. Hist., VI, 6, etc.

2-148. Allusion notamment à l'affaire de Sphactérie.

2-149. Allusion à Exode, xxii, 28, verset que les Septante interprètent ~ et qui est entendu dans le sens indiqué par Philon, Vit. Mos., III, 26 § 205 ; De Monarch., p. 818, § 7 ainsi que par Josèphe lui-même, Ant., IV, 207 (voir la note sur ce passage). On peut aussi rapprocher Exode, xxiii, 13 : « Vous ne prononcerez point le nom d'autres dieux ».

2-150. Les Titans.

2-151. Allusion à la scène de l'Iliade, A, 399.

2-152. Héphaïstos.

2-153. Athénée.

2-154. Arès.

2-155. Apollon.

2-156. Apollon et Artémis.

2-157. Allusion au célèbre épisode de l'Ida, Iliade, Y, 329 suiv.

2-158. Poséidon, Apollon, les Titans.

2-159. C'est la traduction normale de ŽpotropaÛouw, mais à lire la phrase suivante il semble bien que Josèphe ait pris ce mot au sens passif « dieux à détourner » qui ne se rencontre qu'avec des termes abstraits, idée, spectacle, calomnie, etc. (Thackeray).

2-160. Nous laissons de côté les gloses qui encombrent le texte du Laurentianus, §§ 253 et 254.

2-161. Texte obscur.

2-162. République, II in fine ; III, 398 A.

2-163. Sur Platon imitateur de Moïse, v. supra. note à II § 168.

2-164. Lois, XII, 949.

2-165. Josèphe a déjà indiqué (II, § 148) qu'Apollonios reprochait aux Juifs leur misanthropie.

2-166. Pour cette locution, cf. I, § 255.

2-167. Une meule, d'après la leçon du Laurentianus.

2-168. Au milieu du ive siècle (Démosthène, XIX, 285 ; et schol., XXXIX, 2 ; XL, 9. Denys d'Halicarnasse, Dinarch., 11). Elle avait introduit des mystères phrygiens.

2-169. Hérodote IV, 76-7

2-170. Allusion aux incendies de temples et aux attentats contre jeunes filles et jeunes garçons dont Hérodote (VI, 32) accuse les Perses.

2-171. Comme dans Ant., IV, 291, Josèphe interprète dans le sens de l'interdiction de la castration le verset Lévitique, xxii, 24 ; mais on ne voit pas d'où lui vient l'idée que le contrevenant encourt la peine de mort.

2-172. Cf. supra II, § 259.

2-173. Dérive de la même source que Cicéron, Rép., IV, 4 et Plutarque, De educ. pueris, 15.

2-174. Zeus et Ganymède.

2-175. Zeus et Héra.

2-176. Le commerce entre mâles est comme on a vu II § 215 puni de mort par la Bible ; il en est de même pour l'inceste du frère ou de la soeur (Lévitique, xx, 19).

2-177. Cf. plus haut, §§ 168 et 256.

2-178. Les idées exprimées §§ 280 et 282 apparaissent déjà, suivant la remarque de Cohn, chez Philon, Vita Mosis, II §§ 20-23. Cf. Tertullien, Ad Nationes, I, 13, avec les observations de Schürer, Geschichte, III, 166, n. 49. - L'allumage des lampes (ritus lucernarum chez Tertullien) se pratiquait le vendredi soir, avant le commencement du sabbat, afin de ne pas contrevenir au précepte défendant de faire du feu le jour férié (Exode, xxxv, 3). Cet usage, dont Josèphe et Tertullien attestent la popularité chez les demi-prosélytes, a été raillé par Sénèque et Perse (Textes d'auteurs grecs et romains, p. 263 et 264).

2-179. Principalement Ant., livre III, ch. ix - xii.


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