Utilisateur:Pibewiki/Dictionnaires/Lemmes/Até

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ATÉ[modifier]


1661 Dictionnaire historique Juigné/6e éd.[modifier]

Até Interpr. du Grec, Peste ou Calamité, estoit selon Plutarque au Banquet des sept Sages, cette Fée ou Deesse que Jupiter ietta du Ciel en terre pour s’estre trouvée à la caution & response qu’il avoit faite de la naissance d’Hercules, où il fut trompé par lunon. Homère la feint fille de Iupiter, enuoyée aux humains pour estre la sourcc de tous les maux qui leur arriuent ; mais laquelle à sa fuitte les Lites, aussi filles de Iupin, qui adoucissent ces afflictions & les rendent tolerables : en cela toutesfois defectueuses de ce qu’elles sont louches, vieilles & boiteuses, & pource d’autant plus lasches & tardiues au secours, que le mal & l’outrage est grand & dangereux.

1854 Jacobi - Dictionnaire mythologique universel ou biographie mythique[modifier]

ATÉ (Noxa). Fille d’Éris (la Discorde), suivant Hésiode, ou, suivant Homere, fille de Jupiter : divinité malfaisante qui pousse les dieux et les hommes à des actes irréfléchis et funestes par leurs conséquences. C’était elle qui avait suggéré à Jupiter le fatal serment qui, par l’artifice de Junon, eut un résultat si contraire aux intentions du dieu. voy. ALCMÈNE. « Alors, dit Homère, le cœur plein de ressentiment, Jupiter la saisit par sa chevelure flottante et jura ce serment inviolable : que jamais plus Até, qui porte partout l’erreur, ne remonterait sur l’Olympe ni au ciel étoilé. Puis, de sa main invincible, il la lança du haut du ciel au milieu des œuvres des hommes. » Homère dit encore d’Até qu’elle rase d’une course légère les têtes des hommes : il la nomme l’auguste fille de Jupiter, la déesse à la marche rapide, la puissante et la pernicieuse. ─ Dans les tragiques, elle apparaît comme divinité vengeresse des mauvaises actions. Elle inflige par ordre des dieux de justes peines aux présomptueux et aux coupables, les frappant jusque dans leurs amis et leur postérité. Alors son essence rentre en partie dans celle de Kémésis et d’Érinnys. « Jupiter, dit Eschyle, envoie du sein des ténèbres, aux puissances impies et criminelles, Até, la lente vengeresse » ; et ailleurs : « Até, celle qui broie le cœur, saisit le coupable qu’enveloppe comme son jouet un flot de malheur. » Eschyle est celui des tragiques où son nom intervient le plus fréquemment ; Euripide celui où il se rencontre le plus rarement : l’idée à laquelle celui-ci s’attache de préfércnce est celle de Dicé (Justice). ─ 2. Colline de Phrygie. Il est vraisemblable que, dans les traditions, Até, précipitée du ciel, était tombée en

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ce lieu, et avait donné son nom à la colline.

1854 Grand dictionnaire universel du XIXe siècle[modifier]

ATÉ, fille de Jupiter et d’Eris suivant Homère, ou de Dysnomia d’après Hésiode. C’était une divinité malfaisante qui, tant qu’elle habita l’Olympe, cherchait toujours à jeter le trouble parmi les dieux, en leur inspirant des paroles irréfléchies, en leur donnant des conseils pernicieux. Ce fut elle qui suggéra à Jupiter le serment qui devait donner l’empire à Hercule et qui, grâce à l’artifice de Junon, le donna à Eurysthée. Qu’il règne sur tous les peuples voisins, avait dit Jupiter, l’enfant qui va sortir du sein de la fille héroïque issue de mon sang ; et, dans son intention, ces paroles devaient s’appliquer à Hercule, à qui Alcmène allait donner le jour. Mais la jalouse Junon recula la naissance d’Hercule en avançant celle d’Eurysthée, dont la mère était aussi de la race de Jupiter, et l’empire fut ainsi dévolu à Eurysthée. Jupiter, plein d’une juste indignation, saisit Até par tes tresses brillantes de sa chevelure, la fît tourner de sa main puissante et la précipita sur la terre, en jurant qu’elle ne reparaîtrait jamais parmi les dieux. Depuis ce temps, elle parcourt avec une célérité incroyable tous les lieux habités par les hommes, à qui elle ne cesse d’inspirer toutes sortes d’injustices, qu’elle excite il se haïr, à se dire des injures, à se nuire les uns aux autres. Chez les poètes tragiques, Até paraît se confondre avec Némésis ; elle est la vengeresse des forfaits, elle les punit sur les coupables, sur leurs proches, et jusque sur leurs descendants.

1854 Noël, Dictionnaire de la fable, ou Mythologie[modifier]

I. Até, fille de Jupiter, déesse malfaisante, odieuse aux mortels et aux dieux , dont l’unique occupation était de troubler l’esprit des humains pour les livrer au malheur. Junon ayant trompé Jupiter, en faisant naître Eurysthée avant Hercule, le dieu tourna tout son ressentiment contre Até, comme auteur de tout le mal. Jupiter la saisit par les cheveux, la précipita sur la terre, et fit serment qu’elle ne rentrerait jamais dans les cieux. Depuis ce temps, elle parcourt la terre avec une célérité incroyable, et se plaît dans les injustices et les calamités des mortels. Les Lites, ou Prières, ses sœurs, filles de Jupiter comme elle, la suivent en boitant, et tâchant de réparer les maux qu’elle fait. Cette belle allégorie est à Homère. Rac. Atè, mal, injustice ; Litai, prières, supplications.