Utilisateur:Wolfinux/Brouillon

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__MATCH__:Page:Glinel - Alexandre Dumas et son œuvre, 1884.djvu/27[modifier]

Mémoires cet acte est présenté et les noms et prénoms du père et de l’enfant sont reproduits comme s’il n’avait pas été nécessaire de recourir à un jugement rectificatif ultérieur ; le moment de la naissance est retardé d’une demi-heure ; enfin la mère de l’enfant est gratifiée de deux prénoms supplémentaires qui paraissent lui avoir appartenu en effet mais qui ne figurent pas sur la copie que nous avons sous les yeux. Ce sont des nuances si l’on veut ; elles ont cependant une importance qui n’échappera à personne quand il s’agit de la reproduction exacte de pièces de cette nature.

Il eût été intéressant sans doute de connaître dans toute sa teneur le jugement rectificatif du 27 avril 1813 ; mais, on ne le sait que trop, l’année suivante dans la nuit du 5 au 6 mars 1814, toutes les pièces et archives du greffe du Tribunal de Soissons furent détruites par un incendie dont les causes n’ont pu encore être exactement précisées, et nous ignorons si la grosse de ce jugement existe encore dans les archives de la famille Dumas. [1]

La rue de Lormet, dont nous venons de parler, est devenue la rue Alexandre Dumas le 9 novembre 1872, et la maison où est né le célèbre écrivain porte sur cette me le No. La chambre où il a vu le jour est, au dire des anciens de Villers-Cotterêts, renseignés jadis par des parents plus âgés, une dépendance du corps-de-logis principal et, pas plus que lui, n’a subi de modifications. Elle est située à l’est du salon qu'il faut traverser pour y arriver et a sa fenêtre au midi, comme le salon lui-même.

M. Bernard Dutoya, architecte, avait, en 1791, construit cette maison telle qu’elle existe actuellement sur remplacement de deux petites maisons qu’il avait acquises en 1788. Il mourut à Paris le 8 mars 1810. Sa veuve la vendit le 24 mars 1816, suivant acte reçu par Me Demolombe, notaire à Villers-Gotterêts, père du célèbre jurisconsulte, à un avocat, M. Jacques-Victor Picot, et au prix de 6,500 fr.

Les héritiers de M. Picot, décédé à Villers-Cotterêts le 4 octobre 1842, la cédèrent le 23 avril 1843, au prix de 10,500 fr., et par acte devant Me Besnard, notaire en la même ville, à M. Marie-Auguste Cartier, hôtelier.

Dans ses Mémoires, commencés le 18 octobre 1847, Alexandre Dumas exprimait l’espoir que son ami Cartier voudrait bien un jour lui vendre cette maison ; cet espoir n’a pu se réaliser. En effet, le 22 avril 1864, par contrat devant M. Barillon, notaire à Villers-Cotterêts, M. Cartier la cédait, au prix de 20,000 fr., à M. Victor Varlet, ancien bijoutier.

Cinq ans plus tard, le 27 mai 1869, suivant acte reçu par Me Senart, M. François-Alexandre Lamiche, cultivateur à Noroy-sur-Ourcq, s’en rendait acquéreur au prix de 30,000 fr.

En avril 1877, M. Lamiche décédait, et an mois de novembre suivant, son gendre, M. A. Barry, médecin-vétérinaire, à l’obligeance duquel nous devons ces détails spéciaux, venait habiter avec sa famille la maison en question qu’il occupe encore.

On a contesté à Alexandre Dumas sa qualité d’enfant légitime, il le constate du moins dans ses Mémoires et produit à l’appui de la légitimité qu’il revendique avec raison, l’acte de mariage de ses père et mère. Voici la copie de cet acte, dont nous avons eu communication ; il nous a été possible de redresser ainsi quelques inexactitudes, sans importance d’ailleurs, qui s’étaient glissées dans la copie publiée par l’intéressé lui-même :

« Extrait des registres des actes de l’État-Civil de la Ville de Villers-Cotterêts.

» L’an mil sept cent quatre-vingt-douze, premier de la République française, le 28 du mois de novembre, à huit heures du soir, après la publication d’un ban fait à la principale porte de la maison commune, le

  1. Consulter l’Histoire de Soissons par MM. Henry Martin et Paul Lacroix, et le Département de l’Aisne en 1814 par M. Ed. Fleury.