Vers posthumes (Dubus)/Préface
PRÉFACE
La chair est bien triste et l’âme est bien laide,
Mais en vieux retors, le Mensonge plaide
Que l’âme est toujours candide, et le Fard
Éjouit la chair d’un souris cafard,
La chair est bien triste et l’âme est bien laide.
Sous le ciel envahi de Spleen, germent des fleurs
Maléfiques, dont les parfums ensorceleurs
Dépravent l’innocence en d’exquises douleurs.
N’a-t-on pas sonné le glas de l’Église ?
L’amour tous les jours se meurt d’analyse ;
Nous consolons-nous buvant et rêvant ?
C’était mieux l’amour comme auparavant,
Et la foi naïve en la Sainte Église.
Sous le ciel envahi de Spleen germent des fleurs
Maléfiques, dont les parfums ensorceleurs
Dépravent l’innocence en d’exquises douleurs.
Le Temple désert s’écroule, à la place
Nous édifions des huttes de glace
Qui fond de la boue au premier soleil,
Tout est dans le mal à jamais pareil,
La beauté n’est plus que fard et fallace.
Sous le ciel envahi de Spleen germent des fleurs
Maléfiques, dont les parfums ensorceleurs
Dépravent l’innocence en exquises douleurs.