Vie de Mohammed/Commencement des Ansariens

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Traduction par Adolphe-Noël Desvergers.
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commencement des ansariens (42).

Lorsque Dieu très-haut voulut manifester sa religion et la gloire de son prophète, Mohammed alla pendant les fêtes se présenter aux tribus comme il le faisait habituellement ; et, tandis qu’il était au lieu nommé Acaba (43), il rencontra une troupe de Benou-Khazradj, habitants de la ville d’Yathreb (44), dont la population se divisait en deux tribus, les Benou-Aws et les Benou-Khazradj (45), toutes deux originaires de l’Yemen et issues d’un même père. Elles avaient été divisées par des guerres et s’étaient alliées à deux tribus de Juifs qu’on appelait les Benou-Koraïzha et les Benou- Nodhaïr, toutes deux de la race d’Aaron, fils d’Amaran. Le prophète leur exposa l’Islamisme et leur récita le Coran ; ils étaient six hommes qui crurent en lui et embrassèrent sa doctrine. Puis s s’en allèrent À Yathreb, racontèrent ce qui s’était passé à leurs compatriotes et les appelèrent à l’Islamisme qui se répandit parmi eux de telle manière qu’il n y avait pas une seule maison où l'on ne parlât du prophète de Dieu.


(42) On appelle ainsi les premiers habitants de Médine qui embrassè rent l’islamisme. Le verbe nagara voulant dire aider, où nomma Ans riens ou aides du prophète les Médinois qui contribuèrent si puissam. ment à l’étcblissement de a nouvelle religion.

(43) El-Acaba est one colline au nord do la Mecque. Ce lieu élant deventt célèbre dans les fastes de l’Islamisme, on y éleva un temple.

E-Djouzi dit dans l’ouvrage où il décrit Je rites eL cérémonies du pè- lerinage : » La lreirième stalion est la mosquée d’el-Akaba où les Ansa- « riens prêtérent berment. s On Hit dans le Aferiçüet-Httila, p. 463 : « Ed- Akaba est une station sur le chemin de la Mecque ; on la Lrouve après Ouakissa, et avant el-Ka quand on se rend à la Mecque,

(44) Yathreb ou Médine : on la nomme encore Taïbah, dit Abou’Iféda qui ajoute qu’elle s’élève dans une plaine fertile en palmiers. Ahmed ben-louof, parlent du fondateur do celle ville, dit : « Les Amalécites « sont les premiers qui élewèrent Médine ol plantèrent de palmiers son territoire ; mais l’on dit aussi que le premier qui vint planter sa tente

sur le sol qu’elle occupe et qui lui donna son non, fut Yathreb, fils de « Kabia, fs de Mellal, fils d’Aram, fils de Sam, fl de No. » [Gagnier, p. 3.) On lit dans le Æitab-Menarrit-el. Hadj (page 14 :, tome ÎT des Mémoires de la Société de géagrephie) : « Parmi les quatrevinglquinsa « noms que porte Médine la resplendissante, voici ceux sous lesquels celle est le plus généralement désignée : Iathreb, Taïbah, Meskeneh. « Habreh, Makboubeh, Djineh, Merhoumeh, Mahboureh, Ardhoullah « Dar-elHidjeeh, Darelislans. Elle est située sur un terrain uni, dans le ciroisième climat, au nord du mont Ohod et à l’orient de la ontagne Thobir. » Voyez pour la description de Médine telle qu’elle est anjour- d’imi les Voyages de Barefkardt, L 11, p. 46 et suiv. La longitude de cette ville a été fixée par M. Jomard (Noes géographiques sur F’Arebie centrale, p. 26) à environ 37° 43°, eLà 1° 36° à l’est d’Yanbo, Le même savant donne 25° 13° pour sa latitude approximative.

(45) Le père commun des Hemou-Aws &t les Benou Khazrad était ele And, fils de Colon, ls de Saba, ils de Vascbhob, fils de Yarob, fils de Kahlan, fls d’Aber. Voici au sujet de ces tribus et des tribus juives, dont notre anteur parle plus bus, ce qu’il dit dans’In première partie de son histoire en avertissant qu’A emprunte ces détail à l’auteur du Kitat- el-Aghani + « Moïse, conduisant les Jsraélites vers Ia lee promise, cenvoya une armée contre les Amaléciles qui habitaient Yathreb,

  1. Khaïbar et d’autres villes du Heljaz, ordonnant aux soldats de ne pas

ascconder la vie à un seul ennemi. Les Aunélécites furent vaineus, les + Juifs Les mirent À mort, ils épargnèrent sonlement le ls du roi qu’ils <ramenêrent avec eux en Syrie. À our retour Moïse élaît mort ; mais les sautres Esraélites Jeur dirent : « Vous vous êtes montrés rebelles aux nordres que vous aviez rèçus, en conséquence nous ne vous récevrons « pas parmi nous. » En entendant cef arrêt, Ï tiorent conseil e diront + « Retournons vers le pays que mons arons soumis par nos armes el dont « nous avons détruit tous les habitants. « En effet is revinrent à Yathreb, « à Khaïbar et das les outres villes du Hedjoz qu’ils occupèrent jusqu’à “l’époque où les BenorAws et les Benou-Khazrad, forcés de sortir de « 1 Yemen per Je rupture dela digue, vinrent se fxer parmi eux. » {Voyez mmanuserit 615, Jo. 71 v. : el Spee. Hi. Arab. apendie, par M. de Socy, pog 466)