Vie de Mohammed/Sépulture du prophète

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Traduction par Adolphe-Noël Desvergers.
Imprimerie royale Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 92-93).

Sépulture du prophète.

On dit que le prophète fut enterré le mardi second jour de sa mort ; d’autres disent qu’il le fut le mercredi, et c’est le plus probable ; d’autres disent enfin qu’il resta trois jours sans être enterré. Ali, fils d’Abou-Taleb, Abbas, ses deux fils Fadhl et Katham, Oçama, fils de Zeid, et Schakran, ces deux derniers affranchis du prophète, s’occupèrent de lui rendre les derniers devoirs. Abbas et ses deux fils retournaient son corps qu’Ali lavait, tandis qu’Oçama et Schakran versaient l’eau nécessaire. Il était couvert de sa tunique, et l’on ne mit pas à nu pour les laver, ainsi qu’ordinairement on le fait aux morts, toutes les parties de son corps. Pendant l’opération, Ali disait : « O toi « qui m’as été plus cher que mon père et ma mère, tu exhales « une odeur suave, mort comme vivant. » Le corps fut enseveli dans trois vêtements dont deux étaient des tuniques de Sohar (165), et le troisième d’étoffe striée de l’Yemen.

Quand il fut ainsi enveloppé, ils prièrent sur lui, puis ils l’enterrèrent sous le lit dans lequel il avait rendu le dernier soupir. Abou-Talha l’Ansarien creusa la fosse dans laquelle descendirent, pour y placer le corps, Ali et les deux fils d’Abbas, Fadhl et Katham.


(165) On lit dans le Sirat, à la marge du fol. 273

[Texte en Arabe]

Le Sohar est la métropole de la partie montagneuse du pays d’Oman, tandis que Touam est la métropole de la partie du même pays qui avoisine la mer. Ce passage est tiré de la Géographie d’Abou’lléda, qui dit encore que cette ville est petite et détruite en partie. Otter en parle (vol. II, p. 71) comme d’un port de mer autrefois capitale du pays d’Ezde, et dont les habitants se rendent lous les ans par mer à Basra avec des chargements de café. Niebuhr dit (Dese. de l’Arab., t. II, p. 143) que la ville de Sohar, près de laquelle coule une petite rivière qui n’atteint la mer que dans les. grandes pluies, est une des villes les plus anciennes et les plus célèbres de l’Oman ; mais actuellement, ajoute-t-il, elle a perdu toute sa splendeur.