Vieux manoirs, vieilles maisons/035

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Ls.-A. Proulx (p. 113-116).

LE MANOIR DE SAINT-OURS À SAINT-OURS



L E premier manoir de Saint-Ours fut élevé le long du Saint-Laurent. En 1792, le seigneur Charles de Saint-Ours, désireux de se rapprocher de l’église paroissiale, choisit un site superbe sur les bords du Richelieu pour y construire un nouveau manoir. C’est ce manoir qui a été habité depuis par les seigneurs de Saint-Ours.

En 1870, madame Roch de Saint-Ours, née Hermine Juchereau Duchesnay, restaura le manoir de Saint-Ours et en fit une des plus belles maisons seigneuriales de tout le pays. On ajouta un étage à la vieille demeure mais les murs de trois pieds d’épaisseur furent conservés.

Nous trouvons une description fidèle du manoir de Saint-Ours dans l’Histoire de la famille et de la seigneurie de Saint-Ours de M. l’abbé Couillard Després :

« C’est une vaste construction d’environ soixante-dix pieds de longueur sur trente-cinq de largeur, les murs sont en pierre des champs, de trois pieds d’épaisseur. Une belle galerie entoure ce vaste bâtiment qui est à deux étages, avec toit mansard. En entrant dans ce manoir ce qui nous frappe tout d’abord c’est la proportion des appartements. Un large corridor traverse l’édifice. À droite, est le grand salon. En passant, jetons un regard sur une vieille horloge grand’père, aux mouvements en cuivre, très ancienne. Le salon est garni de meubles antiques : fauteuils Louis XV, miroirs aux cadres dorés de style Louis XIV, les portraits des membres de la famille ornent les murs ; ceux de Charles de Saint-Ours, François-Roch, Charles-Quinson, et ceux d’autres personnages apparentés à la famille.

« Sur les tables, les tablettes des cheminées, se voient des vases d’albâtre, des objets d’art d’un grand prix, des candélabres antiques et des bibelots qui feraient le bonheur des antiquaires. Tous ces objets ont leur histoire. Des médailles, des diamants, des bijoux précieux sont là, enfermés dans des écrins. La dernière châtelaine de Saint-Ours, madame Dorion, se faisait un plaisir d’exhiber ces trésors à ceux qui les lui demandaient. Nous y avons vu une coupe aux armes du marquis de Montcalm.

Le manoir de Saint-Ours à Saint-Ours

« Du grand salon, on pénètre dans un boudoir, où se trouvait autrefois une bibliothèque renfermant des livres rares. Ces livres ont été partagés entre les héritiers, à la mort de mademoiselle Hermine de Saint-Ours.

« Dans la salle à manger se trouvent encore des souvenirs d’antan, consistant en couteaux, fourchettes, cuillers d’argent, achetés du temps de M. Charles de Saint-Ours, ou remontant encore plus loin » [1].

La maison Dorion à Saint-Ours-sur-Richelieu

Le docteur Jacques Dorion s’établit à Saint-Ours en 1824. En 1837, il habitait une grande et vieille maison de pierre qui existe encore, à l’angle des rues Immaculée-Conception et St-François-Xavier. Le docteur Dorion fut arrêté au mois de décembre 1837 comme rebelle et sa maison fut livrée au pillage.


  1. Histoire de la famille et de la seigneurie de Saint-Ours, vol. 11, p. 424.