Vieux manoirs, vieilles maisons/090

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Ls.-A. Proulx (p. 279-285).

LE MANOIR MAUVIDE À SAINT-JEAN DE L’ÎLE D’ORLÉANS



L ’ÎLE d’Orléans fut concédée le 15 janvier 1636 par la Compagnie de la Nouvelle-France à Jacques Castillon, bourgeois de la ville de Paris, qui agissait pour une compagnie composée de lui-même et de François Fouquet, Charles de Lauzon, Berruyer de Manselmont, Jean Rosée, Jacques Duhamel, le sieur Juchereau et Antoine Cheffault de la Renardière.

Entre 1662 et 1668, Mgr de Laval réussit à acquérir à peu près toute la seigneurie de l’île d’Orléans des différents membres de l’association formée en 1636.

En 1675, Mgr de Laval, qui avait fait beaucoup pour la colonisation de l’île d’Orléans, échangeait cette seigneurie pour celle de l’île Jésus qui appartenait à François Berthelot, conseiller du Roi. Celui-ci, la même année, réussit à faire ériger sa seigneurie en comté.

En 1712, M. Berthelot, comte de Saint-Laurent, vendait sa seigneurie de l’île d’Orléans à Guillaume Gaillard, conseiller au Conseil Supérieur.

Le 21 novembre 1752, le chanoine Joseph-Ambroise Gaillard, un des héritiers du conseiller Gaillard, vendait à Jean Mauvide, négociant, de Saint-Jean de l’île d’Orléans, « toute la terre et héritage composant les deux paroisses de Saint-Pierre et de Saint-Laurent en l’île d’Orléans érigée sous le nom de comté Saint-Laurent avec tous les droits seigneuriaux attachés à la dite terre. »

C’est à partir de cette époque que l’île d’Orléans se trouva divisée en deux seigneuries.

Le 6 juillet 1764, Louis-Joseph Gaillard, frère du chanoine Gaillard, qui avait hérité de l’autre partie de la seigneurie de l’île d’Orléans, c’est-à-dire des paroisses de la Sainte-Famille et de Saint-Jean, vendait sa part de seigneurie à James Murray, lieutenant au 8e Régiment.

Le manoir Mauvide à Saint-Jean de l’île d’Orléans

Quant à Jean Mauvide, il garda sa part de seigneurie un peu plus d’un quart de siècle. Le 15 février 1779, il la vendait à René-Amable Durocher et à Marie-Anne Mauvide, sa femme.

Le vaste manoir qu’on voit encore au pied de la falaise à Saint-Jean de l’île d’Orléans fut bâti, il n’y a pas de doute là-dessus, par Jean Mauvide. Quand ?

D’après les actes notariés en la possession de M. le juge Pouliot, le manoir Mauvide aurait été bâti peu après 1734.

On voit encore dans les murs du manoir Mauvide les traces laissées par les boulets de canon des vaisseaux de la flotte de Saunders en 1759.

Le manoir Mauvide, quelque peu négligé depuis une cinquantaine d’années, est aujourd’hui la propriété de l’honorable juge Camille Pouliot, de la Cour Supérieure, qui a commencé à le restaurer et veut le remettre dans son ancien état.

La maison Georges Larue à Saint-Jean de l’île d’Orléans

La maison Larue qui date de 1678 ou 1680 fût construite par Jean Mourier dit Verron, un des premiers habitants de Saint-Jean. Elle passa ensuite à la famille Larue qui la possède encore. Elle fut pendant un demi-siècle la maison la plus hospitalière de l’île d’Orléans. À peu près tous les hommes politiques de l’ancienne génération ont été les hôtes de la famille Larue. Que de confidences intéressantes feraient les murs de la vieille maison s’ils pouvaient parler !

La maison Gaudiose Pouliot à Saint-Jean de l’île d’Orléans

Maison du régime français. Échappa elle aussi à l’incendie lors de l’attaque des Anglais, en 1759. Les cadres des portes et des fenêtres datent cependant du régime anglais

La maison Thomas alias Numa Blouin à Saint-Jean de l’île d’Orléans
N’a-t-elle pas fière apparence cette vieille maison de la famille Blouin, située près de la rivière Lafleur, à Saint-Jean de l’île d’Orléans ? Elle fut bâtie en deux parties, dont la première remonte au régime français.
La maison Jacques Dion à Saint-Jean de l’île d’Orléans

Encore une belle maison ! Elle est très bien conservée. Les deux maisons qu’on voit dans le lointain appartiennent à M. Émile Blouin. La plus vieille de ces maisons sert maintenant de hangar.