Vingt Jours en Espagne/4

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Ed Monnier et Cie, éditeurs (p. 13-26).


IV

MADRID, LE MUSÉE, LE PRADO, LES COURSES DE TAUREAUX, ETC.


Remontons en wagon. Il faut arriver à Madrid ce soir. D’ailleurs on est fatigué ; on a besoin de souper et de dormir. Voici Madrid enfin. Mais quel bruit, quel assourdissement dans cette cour d’arrivée ! On a parlé du débarcadère de Naples et des lazzarones qui se précipitent sur les voyageurs pour arracher chacune des pièces de leur bagage. Ce n’est rien. On s’en défait avec un peu d’énergie ! Mais à Madrid il y faut aussi des coudes et des poings. Tudieu ! quelle bousculade ! On est ahuri, moulu et dépouillé de vive force de son sac de nuit et de sa valise ; puis, quand enfin on est en voiture et qu’on tend quelques sous aux faquins qui ont, malgré vous, porté deux minutes un sac ou une couverture de voyage, ils vous les jettent au nez en réclamant chacun une peseta (1 fr.). Vous vous récriez ; ils répondent que c’est le tarif. Vous demandez à voir le tarif ; ils ne le vous montrent pas, naturellement, mais ils vont chercher un quidam à casquette galonnée qui affirme qu’en effet c’est le taPage:Cadiot - Vingt jours en Espagne.pdf/23

BURGOS. LE SAINT BRUNO DE LA CARTUIA
BURGOS. LE SAINT BRUNO DE LA CARTUIA
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TOLÈDE. LA PUERTA DEL SOL.
TOLÈDE. LA PUERTA DEL SOL.
ici les choristes aux chefs d’emploi… On ne les affiche

pas.

La dernière course finit au coucher du soleil.

Alors, des portes du cirque, la foule sort pour retrouver les voitures, omnibus et carrioles qui l’attendent. Mais il y a moins d’empressement qu’au départ. D’ailleurs les vrais amateurs vont voir le toril et contempler les cadavres dans le charnier pour juger de l’effet des coups ; des groupes se forment alentour des arènes et discutent la « corrida », tandis que le monde élégant, emporté par les voitures de maîtres, fait le tour du Buen Retiro.

À huit heures, des crieurs publics vendent sur la Puerta del Sol et dans la rue d’Alcala des placards racontant la fête, et s’il n’y a eu assez de chevaux tués, si les toros ont paru faibles à l’attaque ou à la défense, si les toreros n’ont pas bien opéré, ces placards sont de véritables pamphlets contre l’impressario, sa troupe et les éleveurs qui ne fournissent pas de bons sujets pour le combat.