Visite pastorale de Vence

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Mgr de Bourchenu, évêque de Vence
Texte établi par [Oswald Baudot, 1994, offerte pour édition et corrections éventuelles, février 2012, avec orthographe modernisée],  (p. 1-83).

Visite de la cathédrale, de ses dépendances et des chapelles situées dans le terroir de Vence

Du mardi 30e juin 1716[modifier]

[1] Ayant été obligé de différer la visite de notre cathédrale à cause des différents voyages que notes avons faits à Aix pour les affaires de la provinces[1], comme aussi parce que la conjoncture du temps et des affaires ne nous a pas permis de la faire d’abord après avoir fini celle des paroisses du diocèse[2], nous avons cru devoir remplir cette obligation, si nécessaire pour le bien et l’avantage de l’Eglise et de tous les habitants de cette ville, maintenant que toutes les fêtes qui suivent celle de pâques sont passées. C’est dans ce dessein que nous fîmes savoir à l’économe de notre cathédrale que nous commencerions l’exercice de notre visite aujourd’hui, mardi 30e juin 1716, afin qu’il en avertit tous ceux qui composent le chapitre[3].

[2] Nous fimes donner le même avis aux sieurs maire et consuls. Nous chargeâmes le sieur Vacquier, l’un des curés, d’en informer le peuple dans le prône de dimanche dernier, 28e de ce moise[4]. Et hier, 29e juin, sur les huit heures du soir, on l’annonça aussi à toute la ville par le son des cloches.

[3] En conséquence de quoi ce jourd’hui, sur les sept heures du matin, nous étant revêtu de notre rochet et de notre camail, nous avons trouvé dans notre salle les sieurs Decormis, chanoine, archidiacre, et Trastour, chanoine et économe de notre cathédrale, qui nous attendaient avec les maire et consuls en chaperon et le greffier de la villes[5].

Nous nous sommes rendu à la grande porte de l’église où nous avons trouvé les sieurs chanoines et bénéficiers de l’église, qui nous attendaient avec la croix, le sieur prévôt revêtu d’une chapes[6]. Nous nous sommes mis à genoux sur un prié-Dieu et nous avons baisé la croix que le sieur prévôt nous a présentée. Nous avons pris l’étole de ses mains. Nous avons mis de l’encens dans l’encensoir, et ayant pris et donné de l’eau bénite avec le goupillon qu’il nous a offert, il nous a encensé trois coups[7].

[4] Nous nous somme rendu devant le maître-autel, précédé du clergé, et sous le dais porté par le maire et consuls à qui nous avions dit que nous les dispensions de cette cérémonie[8]. On a chanté pendant la marche l’antienne Sacerdos et pontifex. Le sieur prévôt, étant à côté droit de l’autel) 5, a dit l’oraison marquée dans le pontifical. On a aussi chanté l’antienne de la Vierge[9], pendant laquelle nous sommes monté au milieu de l’autel. Nous l’avons baisé, et nous étant rendu du côté de l’épitre, nous avons dit une collecte pour la Vierge et nous avons béni solennellement toute l’assemblée.

[5] Nous avons ensuite fait savoir au peuple le sujet de notre visite. Nous leur avons fait remarquer les biens et les avantages qu’il en pouvait retirer. Nous lui avons souhaité toutes les bénédictions du ciel, pour eux, pour leurs familles, sur leurs biens, sur tout ce qui leur appartenait. Nous les avons conjurés de faire un bon usage des grâces du Seigneur, de se servir utilement du pouvoir et de l’autorité que Dieu nous a confiés pour rompre les liens qui les tiennent attachés à la terre, afin d’éviter la menace que Jésus-Christ faisait à Jérusalem: "Il viendra pour toi des jours malheureux, parce que tu n’as pas connu, tu n’as pas profité du temps que je t’ai visité. [En marge, coupé: ] Nous avons dit [...] deux chanoines [à] nos côtés qui nous [ass]istoient[10].

[6] Nous avons ensuite récité la préparation à la messe, après laquelle le sieur prévôt a publié les indulgences accoutumées[11]. Un des bénéficiers ayant chanté le Confiteor, nous avons donné l’absolution générale qui est à la fin du pontifical. Ensuite nous avons fait les prières pour les morts, dans l’église et au cimetière où nous sommes allé processionnellement[12]. Et étant revenu, nous nous sommes rendu à la chapelle de Saint-Lambert, dans laquelle repose le saint sacrement[13]. Après l’avoir adoré et visité le tabernacle, nous l’avons encensé et donné la bénédiction au peuple avec le saint ciboire[14].

[Visite du saint sacrement][modifier]

[7] Il y en a deux dans le tabernacle, un d’argent, l’autre plus gros, de vermeil ciselé, lequel a été donné par M. Barcillon[15]. Ses armes sont gravées au-dessus. On tient ordinairement trois lampes allumées devant l’autel de ladite chapelle. Nous n’en avons trouvé que deux allumées. On nous a dit que la troisième devait être entretenue par la communauté qui avait en main pour ce sujet un fonds de trois cents livres donné par feu M. Godeau et qu’elle ne payait plus depuis environ un an. Nous en avons parlé aux sieurs maire et consuls qui étaient présents, lesquels nous ont dit qu’ils auraient soin de faire payer exactement le sous-sacristain à l’avenir, et que s’il était dû des arrérages, on y satisferait. Mais comme on n’a pas entretenu la lampe depuis le mois de mars dernier, nous destinerons en réparations ou en aumônes ce que nous retrancherons sur lesdites quinze livres au sous-sacristain[16].

Maître autel[17].[modifier]

[8] Nous sommes revenu au maître-autel, nous en avons visité le tabernacle, la pierre sacrée et les reliques qu’on avait exposées sur les gradins. Nous avons recommandé au sieur économe de faire raccomoder quelques endroits du piédestal de plâtre sur lequel repose le tabernacle et les gradins, qui sont aussi de plâtre. Il nous a promis d’y faire travailler dès ce jour. Nous avons trouvé dans la plus basse armoire du tabernacle des reliques, placées dans un taffetas rouge, dont on se sert pour mettre dans les pierres d’autel quand on en consacre et dont nous nous servîmes, il y a quelques mois, dans la consécration que nous fîmes d’une quinzaine de pierres pour l’usage du diocèse[18]. Nous avons fait mettre notre cachet sur ledit taffetas, afin que personne ne touche lesdites reliques, et nous avons chargé le sous-sacristain de porter à la sacristie celles qui sont sur les gradins de l’autel pour en faire la vérification plus commodément, aujourd’hui après midi.

Sanctuaire[modifier]

[9] Le sanctuaire[19] a besoin d’être reblanchi et la peinture et dorure, réparées et renouvelées en quelques endroits, tant à la voute que contre la muraille. Aux gradins et sur le devant des crédences, il faudra enduire de plâtre auparavant. Il n’y a point de tableau sur le maître-autel, derrière le tabernacle, mais seulement un pavillon délabré, doré en quelque endroit, qui tombe du haut de la voute de coquille qui forme le sanctuaire[20]. Sur les crédences il y a deux tableaux, l’un représentant [...][21], l’autre la Sainte Vierge. Il y a un pavillon d’étoffe de soie à fleurs pour couvrir le tabernacle. Il en faudrait pour toutes les couleurs[22]. Il est même assez usé. Nous avons fait ouvrir l’armoire qui est dans la muraille, à côté de l’épitre[23], où sont les bouteilles d’étain dans lesquelles on tient les saintes huiles, après la consécration d’iceux[24] le jeudi saint, pour les distribuer dans les paroisses du diocèse. Il y en a neuf, toutes neuves.

Crémières[modifier]

Les crémières sont en bon état, toutes d’argent, propres et bien tenues[25].

Fonts baptismaux[modifier]

[10] Nous sommes descendu au bas de l’église pour voir les fonts baptismaux[26]. Ils sont aussi en bon état. Il y a au-dedans une cuvette de cuivre étamée, avec sa cuillère et au bas du vase de pierre, une piscine. Le couvercle ferme a clef[27].

Confessionnaux[modifier]

Les confessionnaux ont besoin d’être raccomodés. Il y en a trois au fond de l’église, sous le choeur. Ils sont trop près les uns des autres. Les sieurs curés ont représenté qu’ils trouvaient à propos d’en mettre un vers la chapelle de Saint-Véran, l’autre vers celle de Saint A[ntoine][28]. On pourrait en mettre un quatrième à la tribune pour confesser les hommes[29].

Chaire du prédicateur[modifier]

L’impériale ou le ciel de la chaire du prédicateur est trop étroite. Il faut l’élargir et lui donner plus de circonférence. La plupart des chapelles manquent de chandeliers. On les transporte de l’une à l’autre pour les basses messes. Il faudra que chaque chapelle en ait deux du [...][30] qu’on attachera sur les gradins avec des chaînettes afin qu’ils ne s’écartent pas.

Titulature[31][modifier]

[11] Le titre de l’église est la Nativité de la Sainte Vierge. Les patrons sont saint Véran et saint Lambert, évêques de Vence[32]. Les sieurs chanoines prétendent n’être obligés qu’à l’entretien du sanctuaire et du choeur, et que c’est à la communauté à avoir soin de la nef et du bas de l’église, parce que le service de la paroisse se fait dans l’église[33]. Il y a deux curés qui font, chacun leur semaine, les fonctions curiales. Ils sont du nombre des bénéficiers. lis assistent aux offices quand ils ne sont pas occupés pour la paroisse et ils font l’office au chœur pendant le cours de l’année, excepté les fêtes solennelles où les chanoines sont en coutume d’officier[34]. Nous nous sommes informés si on avait soin de balayer l’église, le sanctuaire, le choeur et les galeries, si l’on faisait l’eau bénite les samedis soir, si l’on nettoyait les voutes de l’église et les murailles deux fois l’année.

[Le choeur][modifier]

[12] Nous sommes monté au choeur. Nous avons remarqué qu’il y a quelques chaires qui ont besoin d’être raccommodées[35]. Nous y avons trouvé deux bâtons de chantre qui sont de laiton ; les livres de chant qui consistent en un graduel fort vieux, quatre antiphonaires, deux pour les dimanches et fériés pendant le cours de l’année, deux pour le commun et le propre des saints, le tout encore assez bon ; deux psautiers plus que demi-usés ; un grand bréviaire à demi usé et trois vieux dont on ne se sert plus ; un martyrologe in-4o. On ne laisse sur le lutrin que ceux de ces livres qui sont nécessaires pour le temps et pour l’office. On ferme les autres dans une armoire sous les chaires du chœur dont l’ouverture est à la tribune, du côté de l’évêché[36]. Il y a encore trois autres graduels ou psautiers hors d’usage qu’on ne porte plus au chœur. La vitre qui est au-dessus du chœur a besoin d’être arrêtée. Il y manque quelques carreaux[37]. Pendant la grand-messe, à l’élévation, il n’y a qu’un enfant de chœur qui porte un flambeau allumé. Il faut qu’il y en ait deux[38]. Les chandeliers des enfants de chœur devraient rester allumés pendant la messe sur [...][39].

Sacristie[modifier]

[13] Du même jour, 30e juin 1716. Sur les trois heures, nous nous sommes rendu à la sacristie avec le sieur Trastour, économe, qui nous est venu prendre, nous étant auparavant revêtu de notre rocher et de notre camail et ayant avec nous notre aumônier. Nous avons visité les reliques qu’on a coutume de mettre sur l’autel, les fêtes solennelles. Nous avons fait ouvrir un reliquaire de cuivre doré, surmonté d’une croix de métal de même, où il y a des reliques de saint Véran et de saint Lambert, comme nous en ont assuré les plus anciens de l’église. Nous avons vérifié lesdites reliques, et après les avoir refermées, nous avons fait sceller de notre sceau les endroits des ouvertures et mettre par écrit, sous le verre où elles sont contenues, "les reliques de saint Véran et de saint Lambert". Nous avons trouvé dans un bras de bois des reliques renfermées qu’on nous a dit être de saint Véran. Nous avons fait mettre un écriteau pour les distinguer, et notre cachet sur le taffetas dans lequel elles sont enveloppées. Il y manque un cristal au-devant. Nous avons fait ouvrir le bust [sic] d’argent doré représentant la tête d’un évêque, dans lequel buste est une partie du crâne de saint Véran. Et comme il n’y avait point de sceau pour empêcher qu’on ne levât le dessus de la tête, dans le creux de laquelle est la relique, nous y avons fait mettre notre cachet. On nous a ensuite fait voir un reliquaire qui renferme des reliques de sainte Réparate dans une custode ronde, d’argent, soutenue par deux anges d’argent qui sont sur les côtés, le tout sur un pied d’argent dont la base, qui est ronde, est de cuivre. Nous y avons aussi fait mettre le sceau de nos armes. L’authentique de cette relique doit avoir été remise aux archives du chapitre par le [...] Faissole. Le sieur [...]ard, bénéficier, [...] porta cette relique [...] Rome[40]. Nous avons vu ensuite un grand reliquaire d’argent en forme de buste, sur un piédestal aussi d’argent, et des figures en relief représentant saint Lambert, dans lequel il y a des reliques du saint dans un sac, cacheté, comme on nous l’a assuré, des armes de M. Godeau, l’un de nos prédécesseurs. On ne peut pas ouvrir ledit buste sans l’aide d’un serrurier, et même on a de la peine à le démonter. Nous avons cru devoir nous en tenir à ce qu’on nous en a dit. Ledit buste pèse un quintals[41]. Le tout a conté dix-huit cents écus[42]. C’est le sieur Barcillon, chanoine, qui en fit présent, l’ayant fait travailler à Paris[43]. On nous a montré aussi une notre-dame d’argent qu’on met sur l’autel aux fêtes solennelles. [14] Nous nous sommes fait présenter aussi toute l’argenterie qui est dans la sacristie, qui consiste en deux bâtons d’argent pour les chantres, les jours solennels ; une croix d’argent pour mettre sur l’autel, donnée par M. de Godeau, sur laquelle sont ses armes[44] ; une autre de vermeil donnée par M. Barcillon, chanoine et grand vicaire ; trois bassins d’argent, un donné par. le feu sieur Raphaël Olive, théologal, avec les burettes (ses armes sont gravées sur les trois pièces) ; un bassin avec ses burettes donné par M. l’abbé de Gréolières (ses armes y sont)[45] ; le troisième bassin, avec les burettes et la clochette, donnés par ledit sieur Barcillon, avec ses armes ; un ostensoir de vermeil donné par le même sieur Barcillon, sur lequel sont ses armes. Il y a encore une quatrième paire de burettes, sans armes, plus huit chandeliers d’argent, six petits et deux pour les enfants de chœur, faits à l’antique ; une grande croix d’argent pour les processions ; un encensoir, une navette, sa cuillère, un goupillon d’argent, deux instruments de paix, tous deux d’argent, l’un rond et l’autre carré par le bas et ovale par le hauts[46] ; plus cinq calices dont deux sont de verre. Il y en a un sixième de vermeil qui est à Notre-Dame des Crottons[47], outre un autre d’argent qui est à Villeneuve, avec un ciboire aussi audit lieu. On les a prêtés pour l’usage de cette paroisse depuis que ceux qui y étaient furent volés, il y a quelques années[48]. Nous avons ordonné dans la visite que nous fîmes audit lieu, au mois de septembre, que le sieur de Sabran, sacristain, prébendé à Villeneuve, et le sieur vicaire dudit lieu feront faire des vases sacrés incessamment et qu’on rendra ceux du chapitre[49]. Les deux ciboires, dont l’un est d’argent, l’autre, plus gros, de vermeil doré, et donné par M. Barcillon, se tiennent ordinairement dans la chapelle de Saint-Lambert où repose le saint-sacrement. On a six chandeliers de laiton, avec une croix de même sur le milieu de l’autel. Il y a une croix de laiton pour les enterrements[50]. La voute de la sacristie aurait besoin d’être reblanchie et enduite en quelques endroits.

[15] On nous a fait voir l’état des ornements et du linge d’église dont le sieur sous-sacristain est chargé. On n’a pas exécuté l’ordonnance de 1706, en ce point non plus qu’en beaucoup d’autres[51]. Il n’y a qu’un parement d’autel, de couleur verte. Il est de camelot[52], et même rapiècé et déchiré vers le milieu. Ordonné d’en faire un autre en 1706. Les vitres de la petite fenêtre ont besoin d’être nettoyées. Nous avons remarqué qu’il y a une vieille bannière toute déchirée et mal propre, contre la muraille, qu’il faut ôter. Saintes Reliques.

[16] Nous nous sommes rendu à la chapelle, au fond de l’aile droite de l’église, appelée la chapelle des Saintes Reliques[53]. Au-dessus de l’autel est un enfoncement pris dans l’épaisseur de la muraille qui forme un grande armoire dans laquelle on met les reliques que nous avons vues dans la sacristie. Il y a encore audit lieu six caisses, trois grandes et trois petites. Dans l’une des grandes sont les ossements de saint Lambert. Dans l’autre[54], ceux de saint Véran, toutes les deux cachetées des armes de M. de Crillon, archevêque de Vienne, notre prédécesseur. Dans la troisième, des reliques de plusieurs saints, données par Paul IIIe, pape, lequel avait été évêque de Vence. La caisse est dorée par-devant, avec un cartouche au milieu dans lequel est écrit : Reliq. storum. Cosmae et Arnulphi missae a Paulo 3e quonda. episc. Venc.[55]. Cette caisse a été ouverte pour y prendre des reliques qu’on mit dans la pierre sacrée du grand autel, il y a quelques années, lorsqu’on la consacra. Nous l’avons faite fermer avec le sceau de nos armes. Une des petites caisses ou boette[56] a été donnée par Alexandre, marquis de Villeneuve[57]. Elle renferme des reliques de sainte Joconde et de saint Faust. Elle n’a pas encore été ouverte. Une autre contient les reliques des saints Severian, Crescent, Fabien, Aurélien, Donat et Pauline. L’authentique dit qu’elles ont été données à un religieux mineur observantin nommé Michel-Ange Commande[58]. La caisse avait été ouverte par-dessous. Nous avons fait sceller du sceau de nos armes l’endroit où était le cachet qu’on avait rompu pour l’ouvrir et nous avons fait écrire au-dessus de ladite boite les noms des saints dont elle renferme des reliques. La troisième petite caisse n’a pas été ouverte. Elle est cachetée des armes de la maison de Villeneuve, mais il n’y parait point d’authentique.

[17] Ladite armoire est fermée par une grille de fer à laquelle il y a deux serrures. Sur ladite grille il y a une porte de bois, à laquelle il y avait aussi deux serrures. Il y en manque une[59]. Il manque une clef à une des serrures de la grille de fer. On doit nous remettre une desdites clefs. Le sieur prévôt en doit avoir une. Il y a au-devant de ladite chapelle une lampe pour l’entretien de laquelle M. Barcillon donna quinze livres par an. M. de Roquefort, de Saint-Paul, a coutume de payer au sous-sacristain qui se charge de l’entretien[60]. Depuis la mort des oliviers, on n’allume pas cette lampe pendant la nuit[61]. Ladite chapelle n’est pas fondée[62]. Le chapitre a soin d’entretenir l’autel[63]. Les deux nappes de dessous sont courtes et malpropres. On doit les ôter et y en mettre de plus longues. Nous l’avons recommandé au sous-sacristain. La croix qui est au milieu de l’autel doit être changée. Le devant d’autel n’est que de toile peinte. il en faut faire faire un autre. Il manque deux chandeliers sur les gradins pour les messes, et un tapis pour couvrir l’autel.

Ange gardien[modifier]

Il y a huit chapelles dans l’église. M. le théologal a soin de celle de l’Ange gardien. Feu son oncle Raphaël Olive l’avait fait construire. Elle est assez propre. C’est la première à droite, en entrant par la porte du cimetière[64]. Il n’y a point de chandeliers. Le linge consiste aux seules nappes qui sont sur l’autel. Point de lampe. Le crucifix est de bois. Cette chapelle n’a point de recteur[65]. Il faut ou que le sieur théologal fasse un fonds pour l’entretenir, ou que le chapitre s’en charge. L’ordonnance de 1706 l’oblige à en refaire le balustre et à mettre une croix de laiton sur l’autel. Celle de 1699 veut que la corde de la cloche dont on sonne les messes sorte hors du balustre[66]. Celle de 1666 appelle cette chapelle la chapelle de Saint-André et dit que la sépulture des prêtres y était anciennement et qu’on y fait l’absolution générale le jour de Saint-André[67]. Il y a une fondation faite par le sieur Raphaël Olive, théologal, d’une messe tous les mardis, à l’honneur de l’Ange gardien, dite ad turnum[68] par les chanoines et bénéficiers. Il donna trois cents livres au chapitre, en 1669, acte reçu de Guigues, notaire[69]. La deuxième chapelle du même côté est celle des Ames du Purgatoire. Nous avons renvoyé à en faire la visite demain matin, les recteurs d’icelle ne s’étant pas trouvés pour nous donner les instructions nécessaires[70].

Saint-Véran[modifier]

[19] Nous avons visité celle de Saint-Véran, qui est la troisième à côté droit, en venant du bas de l’église. Elle est fort négligée. La pierre sacrée qui y est appartient à la chapelle champêtre de Saint-Crépin[71], les pénitents blancs ayant pris depuis peu celle de ladite chapelle, la leur ayant été brisée l’année dernière par le tonnerre qui tomba dans leur chapelle. Il faudra qu’ils la rendent incessamment.

Le corps de saint Véran reposait sous l’autel, avant qu’on l’eût transporté dans la voute, au-dessus de l’autel de la chapelle des saintes reliques[72], et on voit encore quelques figures et quelques ornements gothiques sur une pierre qui est au-devant de l’autel et qui fermait le sépulcre et servait de parement[73].

Il y a sur l’autel une custode ou tabernacle, surmonté d’une couronne de bois et dé cuivre qui était à la chapelle de Saint-Lambert avant qu’on l’eût réparée et ornée. Il faudra ôter cet ornement qui avance trop sur l’autel et le rend trop étroit pour y pouvoir dire la messe commodément et décemment.

Le tableau de l’autel est sur un bois fort usé. Il en faut faire un neuf. Il représente saint Véran au milieu, saint Jean-Baptiste et sainte Madeleine sur les côtés[74]. Le retable est de plâtre. Il a besoin d’être raccommodé, surtout les deux colonnes qui soutiennent l’architecture. Il faudra mettre sur l’autel deux chandeliers, de ceux qui sont sur la chapelle de Saint-Lambert, et les attacher avec une chaînette. Les recteurs de la confrérie du Saint-Sacrement ont soin de cette chapelle et de celle de Saint-Lambert. L’heure de six étant’sonnée, nous nous sommes retiré, accompagné du sieur économe, et nous avons renvoyé la continuation de la visite à demain, premier juillet, après matines.

Saint-Lambert[modifier]

[20] Du mercredi ler juillet. Nous nous sommes rendu sur les sept heures du matin, avec le sieur économe, à l’église où nous avons fait notre prière devant le saint sacrement, à la chapelle de Saint-Lambert où il repose depuis huit ou dix ans, par ordonnance de notre prédécesseur. Nous y avons entendu la messe et nous avons ensuite fait la visite de ladite chapelle. On nous a dit que le corps du saint reposait autrefois sous l’autre[75]. Le devant d’autel est de damas blanc assez usé, avec une dentelle d’or et d’argent et une frange de soie et d’argent. Il y a un autre devant d’autel de cuivre[76] doré à demi usé qui peut encore servir. Il faudrait en avoir un plus propre pour les jours de solennité. On nous a montré deux petites bannières qui appartiennent à la confrérie du Saint-Sacrement, laquelle est unie à celles de Saint-Lambert et de Saint-Véran. Ces bannières ont été données par feu M. le chanoine Blacas. Il faudra y faire mettre de la frange et du galon autour, et les monter sur un bâton pour les porter aux processions. Elles n’ont pas encore servi. Elles sont entre les mains du sieur Pierre Savournin, recteur desdites confréries avec le sieur Jean Gaster[77].

[21] M. l’abbé de Sabran est aussi le dernier recteur d’église qui avait été nommé par notre prédécesseur, y ayant des prieurs et un recteur du nombre des chanoines[78]. Les comptes de ladite confrérie n’ont pas été rendus depuis plus de six au sept ans. Le sieur Savournin nous a promis de nous les rendre d’ici à quinze jours. Les revenus de la confrérie consistent en trois livres dix-huit sous dus par Antoine Merle, d’argent prêté à ses devanciers. Cette pension est affectée sur une pièce de fonds près de Notre-Dame de la Rat. Le titre est entre les mains du ,leur Savournin. Jacques Giraud doit encore trois livres sur un fonds audit quartier. Il doit beaucoup d’arrérages. Il est pauvre. On lui fait l’aumône. Le titre est chez le notaire. On nous a dit que le sieur Suche, chirurgien, donnerait des instructions là-dessus. La communauté donnait autrefois dix écus. Elle n’a rien donné depuis 1711, et même elle doit beaucoup de flambeaux pris dans le temps qu’il y avait sur les lieux des gens de guerre[79]. On en a tenu un compte qui est entre dés mains du sieur Savournin, qu’il nous présentera lorsqu’il rendra ses comptes. Lesdits sieurs Savournin et Gaster, recteurs, sont dans cet emploi depuis dix ou douze ans. Ils n’ont rendu qu’une fois leurs comptes. Les mêmes recteurs ont soin de la chapelle de Saint-Véran. Il n’y a point de messes fondées dans ladite chapelle. La confrérie a soin d’entretenir une lampe allumée toute l’année. Les sieurs recteurs ont offert de tenir les trois lampes allumées, en leur remettant les quinze livres que doit la communauté, de la fondation de M. Godeau, et les quinze livres que fournit le chapitre au sous-sacristain pour l’entretien de la troisième. Nous avons renvoyé à régler ce qui conviendra là-dessus quand nous en aurons conféré avec les sieurs du chapitre. [22] Il y a six petits chandeliers de laiton qui n’ont pas un demi-pan de hauteur[80]; huit grands chandeliers de laiton, dont quatre sont de deux pans de hauteur et les autres d’un pan et demi[81]. Il faut défendre qu’on les transporte d’une chapelle à autre pour les messes privées, parce qu’on les gâte. Le te igitur et le lavabo, et l’évangile de saint Jean sont garnis de cadres dorés[82]. Il y a quatre bassins de cuivre pour les quêtes, une clochette de cinq ou six livres dont on se sert quand on porte le saint sacrement aux malades[83]. Il y a deux dais, l’un de catalouffe, assez usé, l’autre de damas rouge, plus qu’à demi usé. M. de Crillon, notre prédécesseur, avait ordonné qu’on en ferait un neuf, de damas blanc. Il y a dix nappes pour l’autel. Quelques unes ont des dentelles. Un tapis pour mettre sur le banc de la confrérie. Il est d’une serge verte[84]. Il n’y a point de tapis pour couvrir l’autel. On a un tapis bleu, de toile de coton, qu’on met sur le marchepied, fort usé. On a environ soixante livres de cire. La confrérie fournit huit ou dix flambeaux, ou même douze, pour accompagner le saint sacrement aux malades. Elle en fournit aussi pour les processions du Saint-Sacrement, et ladite confrérie donne trente-six livres au sous-sacristain pour les cierges qu’elle donnait pendant le cours de l’année, savoir deux les dimanches et fêtes ordinaires, quatre les fêtes solennelles, et cinq francs pour la chapelle où l’on expose le saint sacrement le jeudi saint[85]. Ladite confrérie a deux écussons de fer et deux de carton pour mettre aux flambeaux dans les processions et quand on enterre quelque confrère. Tous les cierges qu’ils fournissent sont jaunes. Ils en donnent à tout le clergé aux processions du troisième dimanche des mois et à celles du jour de la Fête-Dieu et de l’octave. Ils en doivent fournir un blanc pour l’évêque, que son aumônier porte. Les autrefois ceux qu’ils donnaient aux prêtres étaient blancs aussi[86]. [23] La confrérie a un banc[87] contre le pilier du milieu, à gauche de l’église, au-dessus duquel est un petit tableau du Saint-Sacrement. Il est tourné de côté et appuyé contre le pilier. Elle a aussi un banc de la confrérie de Saint-Lambert, au pilier vis-à-vis, tourné vers le maître-autel. Il y a aussi une grande garde-robe[88] où on met les meubles et les flambeaux de la confrérie. Il est au-dessous du degré du fond de l’église[89], Notre-Dame du Rosaire [24] La chapelle de Notre-Dame du saint Rosaire a une confrérie. M. Decormis, archidiacre, le sieur François Vacquier et le sieur Rémi Signoret en sont recteurs depuis 1703. Il y a quatre chandeliers de laiton sur l’autel, quatre anges de bois doré, quatre vases de bois doré pour tenir des fleurs. Une figure de la Sainte Vierge tenant l’Enfant Jésus, au milieu, ornée et couverte d’une étoffe de soie, avec deux petites croix, l’une d’argent, l’autre de vermeil[90]. Le grand tableau représente la sainte Vierge au milieu, et sur les côtés, différentes circonstances de la vie et de l’histoire de Jésus-Christs[91]. [25] Il y a une fondation de 62 livres 10 sous dont le sieur Colas, vicaire de la Gaude, est pourvu. Le patron qui a nommé le sieur vicaire est M. d’Aspremont, du comté de Nice. Les héritiers de M. de la Gaude sont chargés du paiement, ayant les fonds sur lesquels est assignée ladite fondation. Ledit sieur vicaire est obligé à deux messes par semaine. Dame Lucrèce d’Aspremont en est la fondatrice[92]. Il faut s’informer dudit sieur vicaire s’il dit les messes et pourquoi on ne les dit pas à la chapelle. Ledit sieur vicaire, à qui nous avons parlé mardi 7e juillet[93] nous a dit que le sieur Courmette, sous-sacristain, s’était chargé depuis la mort du sieur d’Olonne, bénéficier, de dire pour lui les deux messes dans ladite chapelle. Il nous a demandé en même temps de transférer le service à son église. Nous avons renvoyé sa demande jusqu’à ce qu’il nous ait fait voir la fondation de cette chapellenie[94]. La visite de M. de Godeau, de 1666, dit que la chapelle vaut 25 écus, qu’on y doit dire une messe par jours[95]. Le sieur Savournin nous a dit avoir l’acte de fondation, parce que feu son oncle était pourvu de ladite chapelle. Il nous a promis de nous le remettre.

[26] Il y a une autre fondation pour dire le chapelet après vêpres, les dimanches, ladite fondation faite par feu M. le chanoine Blacas, oncle, dont les biens ont été mis en discussion. Ainsi on ne paie pas. Cependant le chapelet s’est dit pendant quelques années. On ne le dit pas maintenant assidûment. Le sieur Suche, bénéficier, en est chargé, mais comme il n’en a aucune rétribution, il ne veut pas continuer. Les sœurs de la confrérie nous ont demandé de dire elles-mêmes, tour à tour, le chapelet, après vêpres, tout haut, dans ladite chapelle. Le sieur Alexandre Guérin et M. le capiscol, qui sont héritiers dudit sieur Blacas, pourraient peut-être rétablir le paiement de ladite fondation. Nous leur en parlerons dans la suite.

[27] Melchior Malivert, serrurier, s’est plaint à nous de ce qu’on ne lui paie point la ferrure des vitres de la fenêtre qui donne sur ladite chapelle, le sieur François Vaquier, recteur, devant satisfaire à ce travail ou bien lui donner en paiement la grille de fer qu’on a ôtée de ladite fenêtre en y mettant des vitres. Nous avons dit au serrurier que nous nous informerions du sujet qu’on a eu de retarder son paiement, pour tâcher de le contenter dans la suite.

Il y a dix-neuf nappes pour l’autel ; plusieurs ornements et habits pour la Vierge, au nombre de quatre, d’étoffe de soie, avec des dentelles autour d’or et d’argent, et quelques dentelles de fil ; un ornement d’autel tout de carton doré et assez propre[96] ; trois autres de plusieurs couleurs, dont deux sont d’étoffe de soie et un troisième de brocatelle. On nous a montré une corbeille dans laquelle il y a plusieurs petits reliquaires avec des chapelets, une petite croix d’argent, deux petites couronnes[97].

Il y a une croix au milieu de l’autel, de cuivre. Le retable est propre, de bois peint et doré, en partie soutenu par des colonnes torses, aussi de bois peint et doré[98]. La lampe, qui est de cuivre et assez grande, est allumée les dimanches et fêtes. On a soin de couvrir le tableau et tout le retable d’un rideau d’étoffe partagé en deux. Le carton du te igitur, le lavabo et l’évangile de Saint-Jean sont dans des cadres dorés. La confrérie a un banc vis-à-vis de la chapelle, contre le deuxième pilier, tourné contre le maître-autel. Plus un grand bassin de cuivre, au milieu duquel est la figure d’une Vierge, lequel sert pour la quête que l’on fait pendant l’office. La bannière de ladite confrérie est déchirée. Elle ne saurait servir. Il en faut faire une autre. Le sieur François Vaquier nous a promis de rendre ses comptes dans huit ou dix jours. Ladite chapelle du Rosaire est à coté droit de celle de Saint-Lambert, la première en venant du bas de l’église, à côté droit.

Saint-Antoine[modifier]

[28] La chapelle de Saint-Antoine, qui est la deuxième à gauche, en entrant dans l’église par le bas, a été fondée par M. Godeau, évêque. Il a chargé les Pères de la Doctrine, en fondant le séminaire dont ils sont les directeurs, d’une messe tous les lundis et d’une messe après la grande, les dimanches et fêtes[99]. Lesdits pères ne sont plus obligés, pour l’exécution de ladite fondation, qu’à une messe tous les lundis. M. Godeau leur permit, par un acte fait avec eux, en augmentation de fondation d’un prêtre et d’un frère de plus dans le séminaire, de dire la messe dont ils étaient chargés les dimanches et fêtes dans leur chapelle, après néanmoins la grand-messe de la cathédrale. L’acte est de l’année 1670, reçu par de Guigues, notaire de Vence[100].

[29] Il y a une autre fondation, d’Antoine Roubeau qui a donné trois cents livres sur la même communauté. Les pères sont chargés de cette fondation. Ils disent une messe tous les samedis[101].

Il y a encore une troisième fondation, faite par feu Charles Isnard, père du sieur Isnard, mon juge[102], et du sieur Isnard, prévôt de l’église. Elle oblige à une messe tous les lundis. Elle est de trois cents livres. Ledit sieur Isnard a mis le fonds entre les mains du chapitre, qui fait dire la messe. Le sieur Auber, bénéficier, est chargé d’acquitter cette fondation.

[30] Il n’y a point de confrères dans cette chapelle[103]. Le sieur Antoine Roubeau en est recteur depuis plus de vingt ans. Il n’a rendu depuis ledit (temps) qu’une fois ses comptes, en 1706. Il nous a promis de rendre ses comptes avant la fin du mois. Il y a quelques légats à payer[104]. Il nous a promis de voir chez les notaires et d’avoir d’eux des éclaircissements pour se faire payer, s’il se peut, de ce qui se trouvera dû, avant que de rendre ses comptes. Il y avait deux chandeliers de laiton qu’on a perdus. Il en faudra faire faire deux autres et les attacher avec de petites chaînes. Le devant d’autel est de toile peinte, assez propre. Il y en a un de cuir doré qui ne peut pas servir, parce qu’il est trop court depuis qu’on a agrandi l’autel ce qui fut fait il y a environ trois ans.

Le sieur Vacquier, curé, nous ayant dit que le sieur théologal avait entre les mains un louis d’or de quatorze livres, appartenant à ladite chapelle, nous avons chargé le sieur Roubaud de le prendre pour en acheter deux chandeliers de laiton et payer ce qui se trouvera dû de la lampe qui est devant ladite chapelle. Il nous a promis de le faire avant la fin de ce mois et nous lui avons aussi recommandé d’attacher les chandeliers sur le gradin par deux petites chainettes. Ledit sieur Vacquier nous a dit depuis que le sieur théologal s’était ressouvenu qu’il avait donné, sur ce louis d’or, onze livres pour raccommoder le tableau de ladite chapelle, qu’il en a la quittance du peintre.

[31] Il y a un bassin de cuivre dont on se sert pour la quête qu’on fait dans l’église. Il y a quatre nappes d’autel, assez bonnes, et deux autres mauvaises qui peuvent servir pour être mises au-dessous des autres. Le tableau de l’autel représente saint Antoine et saint Paul. Il n’y a point de retable, ni de pavillon ou dais au-dessus de l’autel. On nous a montré un rideau pour couvrir le tableau. Il faudra faire faire une tringle pour mettre en place ledit rideau. Il n’y a point de tapis pour couvrir l’autel.

Ladite chapelle a un banc contre le pilier gauche vis-à-vis ladite chapelle, et tourné contre le maître-autel. Ledit sieur Roubaud nous a dit qu’il avait une petite caisse chez lui, qui ne vaut presque rien, qu’il faudra faire accommoder et remettre dans un coin de ladite chapelle, pour y tenir le linge et les meubles appartenant à ladite chapelle.

[32] Il y a deux anges sur les gradins, sur deux petits pieds carrés, et deux vases pour des fleurs, le tout de bois doré et presque neuf. Il n’y a qu’un coussin sur l’autel[105].

Il y a une vieille lampe que nous avons chargé le sieur Roubaud de porter à Nice et de la donner en paiement des chandeliers qu’il achètera[106]. Le te igitur, le lavabo et l’évangile de Saint-Jean sont dans des cadres de bois doré. A côté de ladite chapelle est l’ancien tableau de la chapelle du Rosaire, contre la muraille à gauche. Il est de bois et fort usé[107].

Il faudra faire agrandir la caisse qui sert de siège au banc de ladite chapelle et on y mettra le linge et les autres meubles et ornements de ladite chapelle. Il y a une serrure et une clef.

Saint-Joseph[modifier]

[33] Nous avons ensuite visité la chapelle de Saint-Joseph. Il y a une confrérie composée de maçons et de charpentiers[108]. Les recteurs sont Jean Giraud, André Trastour et Guillaume Jourdan. Ils ne sont en charge que depuis la fête de Saint-Joseph de cette année. Les précédents recteurs étaient Jean Féraud et Pierre Jourdan. Ils l’ont été longtemps. Ils n’ont point rendu leurs comptes. Feu le sieur Joseph d’Olonne, bénéficier de l’église, mort depuis huit mois environ, était trésorier. Il retirait les légats et aumônes. Son héritier est sa nièce, femme du sieur Remi Signoret, Elle doit rendre le compte de feu son oncle.

Il n’y a point de revenu fixe dans ladite chapelle.

Le tableau représente la Nativité. Il y a un retable de plâtre en sculpture, peint et doré.

Le tabernacle est de bois doré, au milieu duquel est la figure d’un Enfant Jésus.

Il y a quatre chandeliers de laiton. Il faudra en attacher deux sur le gradin, avec des chaînettes, afin qu’on ne les prenne pas. Les gradins sont ornés de deux figures de bois, de la hauteur de deux pans et demi environ[109]. Elles sont dorées et représentent l’une la Sainte Vierge, l’autre saint Joseph, et encore deux anges de bois doré tenant des chandeliers de bois. [34] Cette chapelle a quatre nappes assez bonnes ; trois devants d’autel, l’un de toile peinte, les deux autres d’étoffes de soie de différentes couleurs ; deux coussins couverts de différentes étoffes de soie, assez usés. Il faudrait en avoir deux autres d’une même couleur. Il faut qu’on ait soin de tenir une nappe grossière sur l’autel pour servir de tapis. Il y a deux bassins de cuivre pour la quête des dimanches et fêtes, l’un plus grand que l’autre ; une lampe qu’on allume le premier et troisième dimanches du mois et les fêtes solennelles. On nous a montré une vieille lampe qu’on nous a proposé de vendre pour en acheter deux petits chandeliers pour les messes. A côté de l’autel il y a deux crédences qui servent d’armoires pour tenir les meubles de ladite chapelle, au-dessus desquelles il y a deux petits tableaux, avec leur bordure de plâtre peint et doré.

Le te igitur, l’évangile de Saint-Jean et le lavabo sont ornés de cadres dorés.

On a aussi trois plaques de fer blanc pour attacher aux flambeaux qu’on porte aux processions et aux enterrements des confrères et sœurs de ladite confrérie. On y a peint dessus la Sainte Famille.

Il faudra établir un trésorier à la place du feu sieur d’Olonne. La muraille, à côté gauche de ladite chapelle, a besoin d’être enduite et blanchie. La bannière de ladite confrérie est fort usée et a besoin d’être changée.

Il y a encore sur les gradins deux vases de bois et deux autres de terre de faïence, pour tenir des bouquets. On couvre le tableau d’un rideau qui est de toile de coton et en bon état.

L’Enfant Jésus[modifier]

[35] M. de Godeau ayant érigé la confrérie de l’Enfant Jésus, il en fixa le culte à l’autel de ladite chapelle de Saint-Joseph. Cette dévotion n’a pas été entretenue exactement. Il n’y a plus maintenant que quelques femmes et filles qui soient de cette confrérie. Elles nous ont demandé de rétablir la confrérie. Elles nous ont remis les bulles de l’érection d’icelle et on nous doit donner un petit livret, pour nous instruire de l’intention du fondateur, des règlements qu’il a établis[110] des prières qu’on doit faire à ladite chapelle, lesquelles sont réduites maintenant aux seules litanies de l’Enfance qu’on récite le 25e de chaque mois. C’est M. le curé Vaquier qui les récite, et les sœurs répondent, Il propose ensuite trois points de méditation tirés du petit livret fait pour la confrérie. On récite aussi les mêmes litanies le jour de Noël, le jour de l’an, celui de la Purification, celui de l’Annonciation.

Cette confrérie a cinq nappes pour orner l’autel ; trois devants d’autel, deux d’étoffe de soie de différentes couleurs, un de toile peinte ; quatre habillements pour les figures de l’Enfant Jésus et de la sainte Vierge. La sœur Camille[111] nous a dit qu’elle a deux petites croix d’argent appartenant à ladite confrérie. Le sieur Vacquier, curé, a conduit cette bonne œuvre jusqu’ici.

Saint-Joseph[modifier]

[36] Les recteurs de la confrérie de Saint-Joseph nous ont demandé de mettre une armoire ou un coffre à côté droit de la chapelle, au-dessus de l’armoire qui est dans la muraille et qui est faite pour y renfermer la bannière.

Dévotion en l’honneur de l’agonie du sauveur[modifier]

[37] Il y a dans l’église une dévotion particulière en l’honneur de l’Agonie et de la Passion de Notre-Seigneur, que M. Godeau établit par son ordonnance du 6e mars 1672, page 60 du livre de ses ordonnances[112], en conformité d’un même établissement fait par saint Charles Borromée dans son premier concile provincial, ordonnant[113] que tous les vendredis à trois heures après midi, on sonnât quinze coups de cloche, au son desquels les fidèles se mettraient à genoux et diraient trois fois le Pater et l’Ave Maria en l’honneur dé l’agonie et de la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. M. Godeau accorde par son ordonnance quarante jours d’indulgence à ceux qui diront ces trois Pater et trois Ave ledit jour, au son de la cloche.

Ames du Purgatoire[modifier]

[38] Sur les trois heures et demi nous nous sommes rendu à l’église, revêtu de notre rochet et camail. Le sieur économe nous est venu prendre et nous a présenté le goupillon au bas degré de la tribune. Nous avons fait notre prière devant le saint sacrement. Ensuite nous avons visité la chapelle des Ames du Purgatoire, accompagné dudit sieur économe, du sieur Vacquier, curé, de notre aumônier et du sieur Suche-Carens[114], l’un des recteurs de la confrérie de ladite chapelle.

Saint-Roch, Saint-Sébastien[modifier]

Cette confrérie a été érigée depuis six ans environ par M. de Crillon, notre prédécesseur. Ledit sieur Vacquier, curé, ledit sieur Suche, le sieur Louis Chabrier et le sieur Joseph Morel, marchand, sont les recteurs. On n’a point rendu de comptes depuis l’érection de la confrérie. Le sieur Morel est chargé de les render[115].

[39] La chapelle était auparavant dédiée à saint Roch et à saint Sébastien. Le tableau qui représente ces saints est encore contre la muraille, à droites[116]. Ladite chapelle a un retable de bois de noyer, avec quelques ornements d’architecture soutenus par deux colonnes[117].

Il y a sur l’autel quatre chandeliers de laiton, deux assez grands qui appartenaient anciennement à ladite chapelle, lorsqu’elle était sous le vocable de Saint-Roch et de Saint-Sébastien, et deux petits, attachés au gradin par une petite chaînette. Le tableau de l’autel représente la Sainte Vierge priant pour les âmes du purgatoire. La croix qui est sur l’autel est de bois. Le cadre du grand tableau est aussi d’un bois noir. Le devant d’autel, de toile peinte. On a un petit bassin de cuivre pour la quête dans l’église et un te igitur, l’évangile de Saint-Jean et le lavabo assez bons. Quatre nappes pour l’autel.

[40] Cette chapelle est la deuxième à droite, en entrant par la porte du cimetière, vis à vis celle de Saint-Lambert. La confrérie a un banc tout contre le pilier vis à vis de la chapelle, tourné vers le maître-autel. Il y a une lampe de cuivre qu’on allume le troisième dimanche du mois et les fêtes solennelles. Jean Marsi, autrefois bénéficier, avait fondé une messe par semaine à l’honneur de saint Sébastien et de saint Roch, ladite fondation affectée sur une maison. On ne nous a pas su dire si la fondation était payée et si on exigeait la pension. Il faudra prendre des éclaircissements du sieur Isnard, bénéficier, qui a le bénéfice dudit feu sieur Marsi[118].

Cimetière[modifier]

[41] Ayant voulu nous transporter au cimetière pour examiner ce qu’il y aurait à faire, on n’a pas trouvé la clef de la porte, les enterre-morts qui la gardent étant en campagne. On nous a dit que la croix de pierre qui est au milieu n’est pas solide. Il y faudrait faire quelque reparation[119]. Sous le piédestal de ladite croix il y a un caveau où est enterré un prévôt de l’église, nommé Pierre Guérin, qui avait fait faire la croix. Il y a des pierres transportées audit cimetière, tirées en différents temps de l’église lorsqu’on y a fait faire des réparations. Il faudrait les faire ôter, parce qu’elles empêchent qu’on ne puisse se servir d’une partie dudit cimetière dont on aurait pourtant besoin, n’ayant pas suffisamment de place dans le reste du terrain.

On nous a fait remarquer que le feu sieur marquis de Villeneuve[120] avait fait construire un bâtiment sur le sol dudit cimetière, pour faire un cabinet à l’appartement de son château qui est contigu audit cimetière, lequel cabinet subsiste encore[121].

Il faut faire arracher quelques petits arbres qui y sont.

[Caveaux dans l’église][122][modifier]

[42] Il y a deux caveaux dans le sanctuaire, un pour les évêques, au milieu ; l’autre à gauche, pour MM. de Vence[123]. Un troisième pour les prêtres, chanoines, bénéficiers, dans la net, au-dessous du balustre de la communion, à gauche. Un autre de M. Barcillon, dans la chapelle des Saintes-Reliques. Un cinquième devant la chapelle de l’Ange gardien, appartenant à MM. Olivel[124]. Quatre autres dans le bas de l’église, appartenant au chapitre[125]. On exige trois livres de ceux qui veulent y être enterrés[126].

Le drap mortuaire est bon. La bière est en bon état[127].

Sages-femmes[modifier]

[43] Il y a deux sages-femmes, de bonnes mœurs et bien instruites[128]. La servante du sieur théologal, nommée Claudine Guisard, exerce la fonction sans avoir été approuvée ni examinée, âgée environ de 45 ans[129]142. Le sieur Vacquier, curé, nous a dit que les deux autres s’appellent Gasparde Jourdane, femme de Jean Guirard, âgée de 40 ans, et Françoise Blanque, veuve à feu Jean, âgée de 60 ans[130].

Maîtres d’école[modifier]

[44] Ledit sieur curé nous a dit qu’il y avait un maître d’école, nommé Jean-Baptiste Gente, du lieu de Vence[131]. La communauté le paie. Elle lui donnait 40 écus. Elle l’a réduit à 106 livres cette année[132]. Il y a, outre ledit maître d’école, un régent pour les basses classes, nommé Amédée Mars, dudit lieu, à qui la communauté donne 150 livres[133]. Ledit sieur curé nous a assuré qu’il s’informait de temps en temps si lesdits maître et régent s’acquittaient de leur devoir, s’ils faisaient la doctrine et s’ils les menaient à l’église, les dimanches et fêtes. Nous avons remarqué pendant le cours de l’année que ledit sieur Gente a soin de mener, à la grand-messe et à vêpres, ses écoliers. Nous avons chargé ledit sieur Vacquier de nous envoyer lesdits maître et régent pour les interroger en particulier.

Une vieille fille, nommée sœur Camille, avec une autre, ont soin d’instruire, les filles. Les parents leur donnent quelque chose[134].

Médecins et chirurgiens[modifier]

[45] Il y a quatre médecins, les sieurs Isnard, père et fils, et les sieurs Signoret, père et fils ; quatre chirurgiens, le sieur Suche, le sieur Bau, le sieur Espinel et le sieur Signoret[135].

[Bancs][136][modifier]

[46] Il y a plusieurs bancs dans l’église. On nous a assuré que tous ceux qui y avaient des places avaient des permissions par écrit[137].

Galeries[138][modifier]

[47] Nous sommes ensuite allé aux galeries, où il y a beaucoup de coffres et d’armoires dans lesquelles les chanoines et bénéficiers tiennent leurs surplis et aumusses[139].

Orgue[modifier]

[48] De là nous sommes entré dans l’endroit où est située l’orgue. Elle est en mauvais état et a besoin de réparations. Les souris et les rats y ont fait beaucoup de dégâts depuis un an ou deux. Le rideau qui est au-devant est déchiré. Il faut en mettre un autre. Il faut faire refaire la coquille qui est en dehors de l’orgue, à droite, au-dedans de l’église, contre la muraille et à la naissance de l’arc doubleau[140], et celle aussi qui est vis-à-vis, de l’autre côté de l’église[141].

Clocher[modifier]

[49] Nous sommes monté au clocher, dans lequel il y a cinq cloches de différentes grosseurs. La plus grosse est de 13 ou 14 quintaux ; la seconde, de 10 ; la troisième, d’environ 7 ; et les deux autres de 3 ou 4 quintaux chacune[142]. Une des cloches refaite par M. de Crillon, notre prédécesseur, s’étant cassée, le chapitre fit une nouvelle sonnerie pendant la vacance du siège, en 1714, et changea l’ordre établi par lui et le règlement pour la manière de sonner les offices, quoiqu’il n’eût pas dû et qu’il ne pût pas le faire[143]. Comme les cloches sont plus petites qu’elles n’étaient, il est resté quatre quintaux et demi de métal[144]. Les degrés du clocher ont besoin de réparations, y ayant quelques marches à changer et une main courante à mettre en quelques endroits.

Horloge[modifier]

[50] Le cadran de l’horloge, qui est au-dehors et qui donne sur la porte du cimetière, est effacé. Il faut le renouveler. Nous avons vu l’horloge, qui est presque neuve, ayant été refaite depuis peu d’années. Elle sonne sur la troisième cloche. Auparavant elle sonnait sur la première, ce qu’il serait à propos de rétablir[145], Cette horloge est à répétition. On la monte deux fois le jour. Le campanier nous a dit qu’elle pouvait aller 24 heures, mais qu’il est plus commode de ne pas laisser tomber le contrepoids jusqu’en bas.

Nous nous sommes retiré sur les six heures, accompagné du sieur économe à qui nous avons dit que nous nous rendrions dans la salle capitulaire vendredi prochain, après matines, et qu’il avertît tous ceux qui composent le chapitre de s’y trouver.

[Chapitre][146][modifier]

[51] Du vendredi 3e juillet 1716, à sept heures du matin[modifier]

Les sieurs prévôt et chanoines nous étant venus prendre, revêtus de leurs surplis, nous nous sommes rendu en camail et en rochet dans la salle capitulaire, avec eux et les sieurs bénéficiers que nous avions fait avertira[147].

Après avoir récité le Veni creator, avec l’oraison du Saint-Esprit, nous les avons tous exhortés à remplir les devoirs de l’état ecclésiastique, et ceux en particulier de personnes attachées au service divin, avec toute l’exactitude possible. Nous leur avons représenté la sainteté qu’exige un ministère si relevé et des fonctions aussi grandes. Que nos prières ne sauraient être agréables au Seigneur si nous ne menons une vie sainte, édifiante et exempte de tout vice. Qu’ils doivent s’appliquer à suivre les statuts, les règlements de l’église. Que nous agirons de concert avec eux pour remédier aux abus qui peuvent s’être glissés depuis la dernière visite de M. de Crillon, archevêque de Vienne à qui nous succédons. Que nous espérons qu’ils nous découvriront eux-mêmes ceux dont nous ne nous sommes par encore aperçu. Et qu’ayant tous à cœur la gloire de Dieu, les intérêts de la religion et l’honneur de leur église, ils nous suggéreront les moyens les plus faciles pour augmenter le culte divin, rétablir la discipline et mettre tout ce qui regarde la maison de Dieu dans le meilleur ordre qu’il se puisse. [52] Nous avons fait lecture des dernières ordonnances de M. de Crillon concernant le chapitre, et de tout ce qui est porté dans l’acte de la visite qu’il fit en 1706. Nous avons fait les réflexions que nous avons cru nécessaires sur l’inexécution de ce qui avait été ordonné, tant pour ce qui regarde le service divin, les cérémonies, la discipline de l’église, que pour ce qui concerne le temporel, les réparations et l’entretien de la sacristie. Nous nous sommes informé de la manière dont on tenait la pointe, pour marquer les présents aux offices. Si les papiers et les titres du chapitre étaient en bon ordre et bien tenus. S’il y avait un inventaire d’iceux, avec un répertoire, et si on tenait sur la table des archives une écritoire avec un cahier de papier blanc sur lequel on eût soin d’écrire exactement, et sur-le-champ, les titres et la qualité des papiers et des actes qu’on était quelquefois obligé de prendre, afin que rien ne se perde et ne s’écarte. Et si celui qui les prenait mettait son nom au bas de son chargé, et (avait soin) de les rendre, passé un certain temps. Si actuellement il y en avait hors des archives et entre les mains des séculiers[148]. Si on avait soin de tenir proprement les ornements de l’église et en quel endroit ; d’en faire de neufs quand il était nécessaire et d’entretenir ceux de la sacristie. Si le sieur théologal fait son devoir, s’il fait des leçons et s’il prêche les dominicales. Si les enfants de chœur sont bien élevés. D’où vient que la musique n’est plus entretenue et qu’on ne fait pas travailler aux réparations de l’orgue.

[53] Nous nous sommes aussi informé quel emploi on faisait des demi-annates, s’il en était encore dû et par qui. De même du droit de chape et des anniversaires. Nous avons demandé si l’économe rendait ses comptes tous les ans, si parmi ceux qui ont été administrateurs il y en a qui doivent quelques restes de compte, et si tous les ont rendus. Nous avons interrogé le sieur capiscol, s’il faisait observer le cérémonial romain, les statuts de l’église, les ordonnances de visite en ce qui est de sa charge, et les statuts synodaux.

[54] Nous sommes entré dans le détail du revenu du chapitre et de celui de chaque chanoine et des bénéficiers. Il y a dans l’église huit chanoines, savoir quatre dignités ou personnats, qui sont le prévôt, le sacristain, le théologal, l’archidiacre. Et quatre simples chanoines. Le cabiscol, c’est un personnat, il n’entre pas en chapitre[149].

Six bénéficiers. Deux curés en titre. Un diacre d’évangile. Un sous-diacre. Une place de maître d’orgue. Une d’un joueur de serpent[150]. Un maître de musique, il est souvent pris du nombre des bénéficiers. Deux campaniers, un séculier l’autre qui doit porter la soutane et le surplis et être toujours au lutrin[151]. Quatre enfants de chœur[152],

Neuf heures ayant sonné, nous nous sommes retiré, accompagné jusqu’à la porte de l’évêché par lesdits sieurs prévôt et chanoines. Nous avons renvoyé au lendemain matin, 4e juillet, la continuation de la visite, pour employer l’après dîner à lire les anciens statuts de l’église et à nous informer plus particulièrement de tout ce qui regarde le temporel de l’église et l’administration de ses revenus[153].

Le sieur prévôt. Ses revenus[modifier]

[55] Le sieur prévôt a une maison assez grande[154]. Et pour sa prébende, un domaine au terroir de Cagnes. Ce sont des fonds qui valent 200 livres de rente tous les ans. Ils appartenaient au monastère de Saint-Véran, maintenant démoli, aussi bien que la chapelle de Notre-Dame-la-Dorée qui avait été bâtie du temps de Charlemagne, dont les terres ont été unies à la prévôtés[155] Le tiers de la dîme de Groliéres[156], les deux autres tiers servant de prébendes à deux autres chanoines. Ce tiers est affermé 680 livres, mais les charges en lèvent plus de la moitié. Il y a deux vicaires à payer, un secondaire, le prédicateur[157], et pour l’entretien d’un clerc[158] aux deux paroisses de Grolières, pour le luminaire et les ornements. Sa prébende est double et sa distribution[159] aussi.

[56] Il a encore une terre à Coursegoules, de 14 charges d’anone[160], mais il en fait sept de pension, due ensuite de l’aliénation permise pour la rançon du roi François Ier[161]. Le sieur Isnard, son frère, qui a du bien à Coursegoules, a acheté cette pension de ceux qui l’avaient précédemment[162]. Le chapitre lui fait aussi une pension de 7 livres 10 sous argent[163].

Le sacristain. Ses revenus[modifier]

[57] M. de Sabran, sacristain[164], a une maison dont il tire de loyer 18 livres[165]. Plus une portion de la dîme de Saint-Paul, qui va à la sixième (partie) environ. Le chapitre a le reste. Cette portion rend 300 livres. C’est au quartier de la Gandalet[166]. Une dîme dans les paroisses de Cagnes et de Villeneuve, valant 600 livres, sur quoi il paie 18 livres pour le prédicateur de Cagnes[167],

Le chapitre lui donne quatre panaux et demi d’anone pour les dîmes de Tourréte, de Caille et de Saint-Martin qu’il a abandonnées pour l’entretien de la sacristie, s’étant réservé la nomination à la vicairie de Tourettes et de Caille. Il nomme aussi à celle de Villeneuve[168].

Il a été déclaré dignité par l’évêque Raymond second, en 1319, dit le livre de M. Godeau[169].

L’archidiacre. Ses revenus[modifier]

[58] M. Decormis, archidiacre, a 6 charges d’anone, 18 charges de vin, 24 écus d’argent que le chapitre lui donne, plus une petite terre de la chapelle de la Croix qui est unie à son bénéfice[170]. Elle vaut environ trois écus. L’archidiacre avait autrefois une prébende le long du Var, dans le Comtat de Nice, vers Aspremont. Il y a maintenant prescription. Les lieux sont difficiles[171]. On n’a jamais pu rétablir ces droits. La ville de Nice lui faisait pension et cense. Il était prébendé aux villages de Venanson et Saint-Martin Lantosque, dans le comté de Nice, duquel lieu de Venanson il est seigneur spirituel et temporel, en qualité de recteur de l’hôpital de Saint-Laurent[172].

Le Théologal. Ses revenus[modifier]

[59] M. Olive, théologal, a sa prébende à Courmes et à Courmette, et encore à Valette. Il a la dîme dans tous ces endroits. Il en tire 1400 livres. Ces limes furent unies à ce bénéfice en 1462, par Raphaël II, dit Monso.

Il paie la portion congrue au vicaire de Courmes et le service qu’on fait à Valette depuis la Saint-Jean jusqu’à la Croix de septembre, pour lequel il donne 12 écus[173]. Il est obligé aux leçons dans l’église, et à faire prêcher l’avent et les dominicales, comme il est porté par l’arrêt que fit donner M. de Sisteron étant évêque de Vence, en 1678[174]. Il donne ordinairement 6 écus pour les prédications de l’avent. Il a encore à payer ses décimes[175].

Mr Blanc. Ses revenus[modifier]

[60] M, Blanc, chanoine, a pour sa prébende les deux tiers de la grosse dîme de Coursegoules, dont il tire 1000 livres. Il paie le prédicateur auquel il donne 60 livres, et ses décimes. Il est tenu aux deux tiers des réparations[176].

Mr Trastour. Ses revenus[modifier]

[61] M. Trastour. Il a le tiers des dîmes de Grolières pour sa prébende. C’est 680 livres, dont il faut ôter plus de la moitié pour les charges[177].

M. l’abbé de Vence. Ses revenus[modifier]

[62] M. l’abbé de Vence de Villeneuve[178]. Il a aussi un tiers des dîmes de Grolières. Il paie comme le sieur prévôt et le sieur Trastour sa part des portions congrues des deux vicaires, du secondaire et du clerc, luminaire et ornements.

Mr. Savournin. Ses revenus[modifier]

[63] M. Savournin a pour sa prébende la moitié des dîmes d’Andon, qui lui rend 500 livres. Le sieur Roux, qui se tient à Marseille, a l’autre moitié. Il est prieur de ce lieu mais comme il est inhabité et qu’il n’y a que quelques fermiers qui ne s’y tiennent guère qu’en été, on n’y dit la messe que d’une Croix à l’autre[179]. Le sieur Roux paie ce service. Le sieur Savournin n’a que ses décimes à payer. Il fait outre ce une pension de 50 livres à M. l’abbé de Cabannes, chanoine de…Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.

Capiscol. Son revenu.[modifier]

[64] Le sieur capiscol, nommé Dozol, n’est pas chanoine, quoiqu’il soit placé aux chaires hautes[180]. Il passe soixante ans. Son bénéfice est un personnat qui fut institué dans un chapitre général de 1336. Celui qui faisait cette fonction avait si peu de revenus qu’il était réduit à demander l’aumône. On le mit au nombre et au rang des bénéficiers. Il a maintenant une prébende qui consiste en la troisième partie des dîmes de Tourrettes, le chapitre en ayant une part et le sieur vicaire du lieu, une autre. Il tire de son bien 340 livres. Sur quoi il paie le tiers d’un des secondaires et 30 livres pour le prédicateur, outre ses décimes. Il a une distribution qui consiste en 5 charges d’anone, 12 charges de vin, comme les bénéficiers, et 60 livres d’argent. Les bénéficiers n’avaient aussi que 60 livres d’argent avant l’arrêt en forme de règlement que fit donner M. de Sisteron, étant évêque de Vence, en 1678, par lequel on leur accorda par provision une augmentation de 25 livres par année. Il est obligé au tiers des réparations à Tourrettes. Il paraît par le même chapitre de 1336 que la vicairie de Coursegoules fut unie à la précentorie à condition de laisser un revenu suffisant au vicaire perpétuel dudit Coursegoules, qui serait nommé et présenté à l’évêque par le chanoine prébendé audit lieu. Il faut que cette union n’ait eu aucun effet[181].

Bénéficiers[modifier]

[65] Il n’y avait au commencement que deux bénéficiers, deux chapelains curés qui étaient amovibles[182], un diacre, un sous-diacre, un campanier et deux clercs, comme il parait par un ancien statut de 1314. Ils disaient les grandes messes capitulaires. Par le statut fait à Avignon en 1325, on créa deux autres bénéficiers. Il parait par ce statut que les curés avaient la même portion que les bénéficiers et qu’ils devaient servir au chœur, comme eux. Dans le chapitre de 1329 il parait qu’on ne pouvait posséder dans l’église qu’un seul emploi.

[66] Il est fait mention, dans une transaction de 1506 entre le chapitre et le sacristain, de la création d’un bénéficier faite précédemment par Raphaël, évêque, et de celle d’un autre clerc bénéficier par le chapitre[183].

Ces bénéficiers, au nombre de six maintenant, ont chacun 5 charges de froment, 12 charges de vin et 85 livres d’argent. Ils n’avaient que 60 livres, mais l’arrêt qu’obtint M. l’évêque de Sisteron en 1678 augmenta leur distribution de 25 livres. Ils doivent être prêtres dans un an après leur réception, suivant le statut de 1320.

Econome. Sous-économe[modifier]

[67] Ce même statut dit que annis singulis due administratores unus canonicus unus beneficiatus[184]. Le statut de 1320 dit que administrator canonicus nihil de fructibus recipiat sed collega suus eos teneat et gubernet de providentia et consilio canonici administratoris[185]. M. de Vienne le confirme par son ordonnance de 1706.

Campaniers[modifier]

[68] Le campanier séculier a 24 écus d’argent et le casuel de la sonnerie des cloches aux enterrements. Les deux autres, qui se tiennent au lutrin, avec la soutane et le rochet, et qui servent dans le chœur, ont chacun deux charges de froment, deux charges de vin, 15 livres argent, une soutane et un chapeau tous les ans, et encore leur part du casuel des cloches et des offrandes, qu’ils partagent avec l’autre[186]. Il paraît par un règlement de 1559 que les deux campaniers devaient se rendre au chœur d’abord après avoir sonné matines, dont la sonnerie devait durer demi-heure, pour dire le venite au petit office de la Vierge, et en leur absence les diacre et sous-diacre devaient le dire. Il n’y avait qu’un campanier en 1320.

Diacre[modifier]

[69] Il n’avait que quarante écus. Un diacre nommé M. Rostang laissa au chapitre un fonds pour augmenter sa portion de vingt écus.

Sous-diacre[modifier]

Le chapitre lui donne 40 écus et outre ce, 220 livres pour entretenir la sacristie et fournir les cierges pendant le cours de l’année[187].

Orgue et serpent[modifier]

[70] Mr. l’Archevêque de Vienne trouva à propos de supprimer l’emploi de sous-sacristain, qui avait 100 livres de rétribution. Il ordonna que cette somme servirait pour augmenter les revenus de l’organiste et du serpent, fondés par M. Niel, chanoine, aux appointements chacun de 150 livres. Ils ont maintenant l’un et l’autre 200 livres. Le fonds de cette fondation de l’orgue et du serpent est entre les mains du chapitre, qui l’a placé sur le Clergé[188], Il est dit par la fondation de ces deux bénéfices, qui fut faite en 1685, que le sieur Niel se réserve le droit d’y nommer, et en cas que ces bénéfices soient vacants pendant quelque temps, les revenus de la vacance seront employés aux réparations de l’orgue.

Curés[modifier]

[71] Les deux curés ont chacun 300 livres de portion congrue. Il n’y a que quelques années qu’ils en jouissent. Auparavant ils étaient payés comme les bénéficiers. Ils furent fondés par le statut de 1319.

Maître de musique. Enfants de chœur[modifier]

[72] On donnait au maître de musique 12 charges de blé, 12 charges de vin et 200 livres, savoir 150 livres pour lui et 60 livres pour les enfants de chœur[189]. Sur quoi il devait nourrir trois enfants de chœur à qui le chapitre donnait une soutane et un bonnet tous les ans. Ce maître de musique était ordinairement du nombre des bénéficiers[190].

Depuis quelques années, le chapitre ne nourrit plus les enfants de chœur. Il y en a quatre maintenant. Il y en a eu jusqu’à six. On donne ordinairement au plus ancien deux charges de froment, une soutane et un bonnet par année, et aux autres moiras, à proportion du service qu’ils sont en état de rendre à l’église. On ne leur donne que la soutane jusqu’à ce qu’ils sachent chanter. Ils ont quelques étrennes aux baptêmes et aux enterrements. Ils ont aussi une portion de distribution aux anniversaires. C’est ordinairement 5 sous. Ils se les partagent.

Il y en a un qui sert depuis longtemps mais qui n’a ni voix ni oreille. Il n’a pu jusqu’ici chanter. Il faudra qu’à l’avenir on ne prenne que des sujets qui aient de la disposition au chant et qui puissent apprendre la musique.

Ils sont obligés de se trouver à l’église au commencement de laudes. Ils se tiennent tout le matin à la sacristie pour servir les messes et assister les curés dans leurs fonctions. Depuis que le chapitre ne les nourrit plus, il donne 40 livres, et jusqu’à 60 livres, à un des bénéficiers pour leur apprendre à lire à
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écrire, le plain-chant et la musique, le rudiment du latin et pour leur faire la doctrine une fois la semaine. Il doit aussi les avertir avant les offices de tout ce qu’il faut qu’ils chantent au chœur. Ils se rendent à la maîtrise sur le midi. Ils y sont jusqu’à vêpres, et depuis vêpres jusqu’à cinq heures du soir. L’économe doit veiller sur eux et sur leur maître aussi, et qu’il s’acquitte exactement de son devoir[191].

Maître de chant[modifier]

[73] Le maître de chant fut établi par le chapitre général de 1505, avec les mêmes avantages et revenus que les bénéficiers. Il n’y avait dans ce temps que quatre enfants de chœur[192].

Demi-annate[modifier]

[74] Il est parlé de la demi-annate dans les statuts de 1320 et 1329 : mediatis fructuum primo anno capituto appiicetur[193]. M, l’archevêque de Vienne en ordonne le paiement par ses ordonnances de 1699, de 1706, et par ses statuts synodaux, et encore par délibération du chapitre.

Droit de chape[modifier]

Le même statut parle du droit de chape. M. de Vienne en ordonne le paiement un mois après la réception de chaque chanoine, dans son ordonnance de visite de 1706, sous peine de payer un double droit à ceux qui auront différé plus de trois ans.

Les demi-annates et droits de chape seront employés, suivant l’ordonnance de 1706, à des ornements ou réparations. L’économe en fera un article particulier dans ses comptes. Cette destination (est) conforme aux constitutions canoniques, à l’ordonnance de M. Godeau (de) 1666 et à la précédente de M. l’archevêque de Vienne, de 1699.

Anniversaire[modifier]

Le statut de 1502 parle du droit d’anniversaire. Il règle que l’évêque en paiera 100 florins, le prévôt 50, les chanoines 25, le capiscol et les bénéficiers 14 chacun, dans le temps de leur réception. M. de Vienne ordonne en 1706, dans sa visite, que ceux qui ne l’auront pas payé ne pourront rien avoir des greniers du chapitre, ni de la mense, ni même avoir voix au chapitre ; que dès qu’il y aura 50 livres, on en fera un capital[194].

Distribution du blé et vin défendue au profit des chanoines, avant que d’avoir payé les charges[modifier]

[75] Les chanoines ne pourront rien retirer des greniers ni de la cave, ni de la mense capitulaire, ni aucun argent des revenus d’icelle, que les charges ne soient acquittées, sous peine aux économes d’être privés de leur distribution et de l’entrée au chœur ipso facto, par l’ordonnance de visite de 1706, ce qui est conforme au statut de 1516.

Suivant le statut de 1329 on ne peut pas avoir deux charges ou deux bénéfices dans l’église, en sorte qu’en acceptant le second, le premier vaque sans qu’il soit besoin de sentence.

La pointe[modifier]

[76] Il est parlé de la pointe dans le statut de 1502. M. de Vienne, dans son ordonnance de 1706, dit qu’elle sera rétablie suivant l’arrêt du conseil de 1678 et conformément à sa sentence de visite de 1699 et à ses statuts synodaux[195]. Il y aura un chanoine et un bénéficier ponctuateurs pour faire ladite pointe à toutes les heures, sans la pouvoir remettre à la fin du jour, à peine d’interdit qui s’encourra par le seul fait. Ledit arrêt de 1678 dit que les chanoines ne pourront pas se dispenser d’assister aux petites heures, et que ceux qui ne s’y trouveront pas perdront pour chaque petite heure la quatrième partie de ce qu’ils perdent en n’assistant pas à la messe ou à vêpres. Il est réglé qu’on perd pour l’absence de matines 4 sous[196]; pour la grand messe, 2 sous ; pour vêpres, 2 sous ; pour les petites heures, un sou.

Complies[modifier]

Il faudra ordonner aussi qu’on sera obligé d’assister à complies pour être tenu présent à vêpres, surtout le samedi parce que ce jour-là elles sont détachées de vêpres. Comme aussi aux litanies de la Vierge qui se disent aussi le samedi.

Distributions[modifier]

[77] Le même arrêt dit que le nombre des personnes nécessaires pour le service divin et pour les offices sera réglé par le sieur évêque dans le cours de sa visite, à proportion des revenus du chapitre. Et au cas que ceux de la mense ne soient pas suffisants pour ladite dépense et pour les distributions quotidiennes, le tiers des prébendes des dignités et chanoines sera pris et employé aux distributions, suivant les constitutions canoniques.

Les distributions des chanoines et bénéficiers furent augmentées par le statut de 1506. On régla 12 setiers d’anone, de la meilleure du chapitre, pour les bénéficiers, 12 sommées[197] de vin et 20 florins d’argent. Et encore 10 florins pour le vestiaire, en retranchant à ceux qui auraient été absents par rapport aux mois, aux jours et aux heures[198].

Le prévôt devait avoir 32 setiers anone, 24 sommées de vin et 60 florins, supposé aussi qu’il eût gagné en entier ses distributions.

Les chanoines, 24 setiers anone, 18 sommées de vin et 45 florins argent, toujours avec égard à leurs absences et en retranchant à proportion d’icelles, avec cette condition néanmoins de retrancher lesdites distributions au cas que les charges ou les affaires du chapitre le demandent.

Absences[modifier]

[78] Il faudra ordonner qu’on comptera tous les trois mois, ou tous les six mois, les absences de chacun, tant des chanoines que des bénéficiers, et qu’on marquera dans un cahier fait exprès à quelle somme elle va pour chaque particulier, et le sieur économe retiendra cette somme sur chaque bénéficier en lui payant son quartier des 24 écus qu’on leur donne. Et pour ce qui est des chanoines, comme ils ne prennent aucune part à la distribution des denrées et du vin jusqu’à ce que les charges et les dettes du chapitre soient payées, il faudra ordonner, en attendant que ladite distribution soit rétablie, pour pouvoir la retrancher à proportion de leurs absences, que l’économe se fera payer desdites absences sur la prébende de chacun des sieurs chanoines, et qu’il y contraindra ceux qui le refuseront en faisant saisir les payes des fermiers, ou si leur prébendes ne sont pas affermées, en arrêtant les fruits et denrées d’icelles.

Et que ledit sieur économe fera un article particulier, dans le chargé de son compte, de ce à quoi monte le manquement aux offices et l’absence de chaque chanoine et bénéficier en particulier, et aussi du total desdites absences, pour en employer le produit aux réparations de l’église et aux ornements nécessaires à la sacristie suivant que nous l’ordonnerons. Et au cas que ledit sieur économe trouve quelque difficulté dans l’exécution de cet article de notre ordonnance, il nous en donnera avis, afin que conformément audit arrêt du conseil de 1678 et aux constitutions canoniques, nous ordonnions qu’on prenne le tiers des prébendes pour en faire un fonds pour les distributions manuelles desdits chanoines.

[79] Et dans le chapitre général, après la lecture des statuts de 1359 que nous ordonnons qui y sera faite, en présence des sieurs chanoines, bénéficiers et autres de l’église, le sieur économe lira tout haut l’état qu’on aura tenu des absences des particuliers et la somme à quoi elles montent pour chaque particulier, et la (somme) totale qu’elles en composent ensemble.

Les sieurs chanoines absents plus de trois mois doivent perdre la quatrième portion de leurs prébendes, par l’ordonnance de 1706, le statut de 1672, 1479 et 1513. Les chanoines et bénéficiers qui feront de plus longues absences seront avertis et on procèdera par les monitions canoniques contre eux.

Par l’ordonnance de 1706, l’économe doit séparer les revenus de Tourrettes, de Saint-Martin et de Caille, affectés pour la sacristie[199].

La même ordonance porte que la musique sera rétablie ; que l’économe ne peut pas être continué sans avoir rendu ses comptes et payé ses restes.
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Archidiaconé[modifier]

[80] Il n’y avait au commencement que sept chanoines. L’archidiaconé ne fut érigé que vers l’année 1430, par l’évêque Louis de Glandèves, et même le légat d’Avignon donna une bulle en 1457 , du temps de l’évêque Antoine Salvanhi[200] ; pour la supprimer et l’éteindre, fondée sur la modicité des revenus du chapitre

Distribution manuelle[modifier]

Le statut de 1329 règle qu’on perdra deux deniers quand on n’aura pas assisté à matines, jusqu’à la fin de primes[201]. De même à la grand messe, depuis le premier psaume de tierce jusqu’à la dernière oraison, deux deniers. Et un denier à vêpres, jusqu’à la fin de complies.

Chan. offic. Test.[modifier]

Par le même il est dit que les prévôt et chanoines officieront les fêtes solennelles, chacun à son tour[202].

Trans[action] avec le sacristain[modifier]

[81] En 1506, le chapitre fit une transaction avec le sacristain, par laquelle le sacristain cède la troisième partie des dîmes de Tourretes qu’il avait, ses droits et revenus à Saint-Martin de Pellote, la dîme qu’il avait dans la paroisse de Caille, ne se réservant que le droit de patronage et de présentation des vicaires perpétuels de Tourrettes et de Caille et deux setiers de froment. Moyennant cette cession, le chapitre se charge de l’entretien de la sacristie.

Office du diacre et sous-diacre[modifier]

[82] Les diacres et sous-diacres, suivant les statuts de 1559, doivent mettre les livres sur le pupitre et dire ce qu’on appelle gradus apres le pretiosa de primes.

Ne tenir aucun livre pendant qu’ils assistent aux grandes messes.

Options[modifier]

[83] Les chanoines peuvent opter les meilleures prébendes, quand elles viennent à vaquer, par le statut de 1516, ce qui ne se pratique pas quand il y a une résignation[203].

Lire la Passion[modifier]

Le célébrant doit dire ou faire dire la Passion, depuis une Croix à l’autre, par le même statut.

Se trouver au commencement de l’office[modifier]

[84] Les bénéficiers et le capiscol doivent se trouver au chœur au gloria patri du premier psaume de matines de l’office de la Vierge ; et à vêpres, du moins au commencement de la leçon.

Les chanoines, à matines et à vêpres, au gloria patri du premier psaume du grand office et jusqu’au benedicamus. Les bénéficiers doivent se trouver toujours aux petites heures.

office de la Sainte Vierge debout[modifier]

Tous doivent être debout en disant le grand et le petit office de la Sainte Vierge, excepté pendant les leçons et les laudes du grand office de la Vierge, Choristes au lutrin.

Les choristes doivent être au lutrin à tous les offices, excepté à celui de la sainte Vierge.

Curés commencent l’office[modifier]

Les curés doivent commencer l’office toujours après que la cloche a cessé de sonner.

Debout aux bénédictions, aux répons et aux antiennes[modifier]

Tous doivent être debout quand on dit les bénédictions et les répons de matines ; et quand l’office est double, aux antiennes de matines et de vêpres. Personne ne doit tenir de livre à la main pendant la grand messe.

Pouvoir du précenteur dans le chœur[modifier]

[85] Le précenteur[204] doit corriger ceux qui manquent, faire taire ceux qui parlent, commander dans le chœur. Si on fait quelque faute par sa négligence, le chapitre y doit mettre ordre après l’office. Ces règlements sont du même chapitre général de 1559.

Le capiscol doit régler le samedi l’office pour toute la semaine. Il peut faire ponctuer ceux qui font quelque faute. Punctuentur in falherio secundo quod ordinatum fuerit per praecentorem qui quidem super hoc vigilet et poena feriat delisquanfes... alioquin ipse puniatur... ordinaverunt quod predicti sibi obedire ut juris est teneantur, c’est le statut de 1507[205].

Celui de 1517 dit que si les statuts ne sont pas observés par la négligence du précenteur, il sera puni par le chapitre pour chaque fois.

Celui de 1526: Suppositi et deservientes audiant precentorem et illi pareant et obediant..et quod praecentor habeat revelare defectus officiando[206].

Mettre les statuts au chœur, en évidence[modifier]

[86] Ces mêmes statuts disent aussy : statuta astiqua et moderna Ecclesiae ponantur descripta in choro Ecclesiae[207]. Celui de 1562 dit la même chose.

Les nouveaux chanoines doivent donner un bonnet à chacun des autres[modifier]

Le statut de 1507 veut que suivant la coutume, chaque chanoine dans sa réception donne aux autres un bonnet, et aussi au capiscol, et un écu d’or aux quatre enfants de chœur pour leur habillement, in eorum omamentis. Les bénéficiers et curés doivent donner un florin.

Visite particulière des sieurs chanoines et bénéficiers[modifier]

[87] Du samedi 4e de juillet[208][modifier]

Dans le dessein où nous sommes de faire exactement la visite de notre cathédrale et connaître en détail ce qu’il y a à ordonner, tant pour le spirituel que le temporel, nous avons cru devoir parler en particulier à tous les chanoines, bénéficiers et autres qui composent le chapitre.

Nous avons fait appeler le sieur Isnard, prévôt, âgé de…[209], sur les sept heures du matin. Nous l’avons interrogé sur tout ce qui regarde le bien et l’avantage de l’église. Nous lui avons demandé s’il ne connaissait point qu’il y eût quelque abus, soit dans la célébration de l’office divin, soit dans l’administration des revenus, soit dans la conduite et les mœurs de chaque particulier”[210]. Nous l’avons prié de nous donner les avis et les connaissances nécessaires pour pouvoir remédier à tout, et nous lui avons dit ensuite ce que nous avons trouvé à propos de lui dire sur sa conduite particulière.

Le sieur de Sabran, sacristain, âgé de 55 ans, est absent depuis quelques jours. Il est allé à Paris pour des affaires qui le concernent.

Le sieur Decormis, archidiacre, étant ensuite venu, nous l’avons aussi interrogé sur ce qui regarde le sujet de notre visite.

Différend concernant l’horloge[modifier]

[88] Et les sieurs maire et consuls s’étant présentés pour nous parler d’un différend qu’ils ont depuis longtemps avec le chapitre, touchant l’horloge, nous avons fait avertir le sieur Trastour, chanoine, économe, pour en conférer avec lui, et avec ledit sieur Decormis, archidiacre, qui était économe dans le temps qu’on fit refaire la cloche sur laquelle frappait l’horloge et que lesdits maire et consuls prétendent avoir été donnée par la ville. Ils disent que les armoiries de la ville étaient sur ladite cloche, avec les lettres C et V qui signifiaient Civitas Venciensis[211]. Ils demandent qu’on rétablisse une cloche du même poids, avec les armes de la ville, dans le clocher, à la place où était l’ancienne, et qu’on fasse frapper l’horloge sur icelle, ou bien qu’on mette le marteau de l’horloge sur la plus grosse cloche du chapitre, se plaignant que celle qui sert maintenant pour l’horloge est trop petite et qu’on ne l’entend pas des environs de la ville, pas même de quelques quartiers de la ville et des faubourgs.

Lesdits sieurs Decormis et Trastour ne convenant pas des faits avec lesdits sieurs maire et consuls, et l’heure de la grand-messe ayant sonné, nous avons renvoyé à parler encore du même différend à une heure après midi, et lesdits maire et consuls nous ayant promis d’apporter quelques titres et papiers pour appuyer leur demande. Concernant l’horloge.

[89] Dudit jour, samedi 4e juillet, à une heure après-midi, lesdits maire et consuls sont venus avec quelques notables de la ville. Ils nous ont montré un ancien compte, rendu au conseil de ville par un trésorier, en 1566, par lequel il est fait mention d’une somme donnée au maître fondeur pour la fonte de la cloche de l'horloge[212]. Le sieur Suche, chirurgien, qui était maire lorsque M. de Crillon, archevêque de Vienne, qui était pour lors évêque de Vence, la fit descendre du clocher avec les autres, pour faire une nouvelle sonnerie, nous a montré un mémoire qu’il avait tenu du poids de ladite cloche, qui était ce cinq quintaux et demi et quelques livres.

Nous avons fait venir les sieurs Decormis et Trastour pour voir lesdits papiers. Ils ont parlé et conféré longtemps avec lesdits sieurs de la communauté sans avoir pu convenir en rien. Sur les quatre heures du soir nous les avons renvoyés, après les avoir portés autant que nous avons pu à terminer à l’amiable cette
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contestation. Et sur ce que les maire et consuls nous ont dit qu’ils nous présenteraient un comparant[213], nous leur avons promis, aussi bien qu’aux sieurs Decormis et Trastour, représentant le chapitre, de régler leur difficulté avec toute l’équité possible, après nous être informé encore plus particulièrement des raisons de part et d’autre.

Nous avons remis la continuation de la visite à lundi prochain, 6e juillet.

Visites particulières[214].[modifier]

Du lundi 6e juillet 1716, à sept heures du matin, après la fin de matines[modifier]

[90] Le sieur théologal étant retenu chez lui par ses infirmités qui durent depuis longtemps, il n’a pas pu se rendre au palais épiscopal. Nous avons fait appeler le sieur Blanc, chanoine, duquel nous avons pris toutes les connaissances et tous les éclaircissements qu’il a pu nous donner sur l’état présent de l’église et sur les négligences et les abus qu’il y avait à corriger. Il nous a averti qu’on parle au chœur, souvent, sans nécessité, qu’on en sort souvent et qu’on se promène pendant les petites heures dans les galeries.

Nous avons parlé de même au sieur Trastour. Il ne nous a rien dit de particulier[215].

Le sieur chanoine de Villeneuve est absent. Il partit il y a un mois pour Paris, où il doit entrer dans un séminaire et y faire ses études.

Nous nous sommes rendu sur les neuf heures à l’église, dans notre tribune[216], pour y entendre la messe et nous avons renvoyé la continuation de la visite à une heure après dîner, pour ne détourner pas les sieurs chanoines et bénéficiers d’assister à la grand-messe.

Dudit jour, lundi 6e juillet, à trois heures et demi après midi, le sieur Savournin, chanoine, clerc, et après lui le sieur capiscol nous ont parlé en particulier. Nous leur avons fait à chacun les demandes que nous avons cru convenables et nous leur avons donné de même des avis sur leur conduite. Nous avons recommandé au sieur Savournin de profiter de sa jeunesse pour s’avancer dans l’étude, d’apprendre le plain-chant et de mener une vie réglée. Nous avons représenté au sieur capiscol l’obligation où il est de veiller à ce que l’office se chante avec gravité, modestie et décence, qu’on observe les cérémonies, qu’on garde la médiante, qu’on ne parle pas au chœur, qu’on n’en sorte pas fréquemment et sans nécessité. Et six heures ayant frappé, nous avons renvoyé au lendemain de parler aux sieurs bénéficiers de l’église.

[91] Du mardi 7e juillet[modifier]

Nous avons parlé en particulier au sieur Merle, bénéficier, sur les huit heures, après avoir entendu la sainte messe. Et ensuite au sieur Mounier, qui a le bénéfice auquel est uni l’emploi de joueur du serpent[217]. Il a aussi soin des enfants de chœur, en attendant qu’on ait un maître de musique.

Après les avoir entendus séparément et leur avoir dit ce qui leur concernait[218] par rapport à leur emploi et à leur conduite, nous avons renvoyé à parler aux autres, l’heure de la grand-messe ayant sonné, à trois heures et demi, après les vêpres. Dudit jour, à trois fleures et demi, le sieur Vaquier, curé, nous a dit ce qu’il croyait (qu’il) y avait à faire pour remédier à quelques abus dans le chœur et pour faire cesser quelques commerces dans la paroisse[219]. Le sieur Reybaud, second curé, nous a aussi informé de ce qu’il pensait devoir être changé ou réformé pour le bien de l’église et pour l’avantage de tous les habitants. Nous avons ensuite entendu les sieurs Auber, bénéficier, le sieur Suche, diacre de l’évangile, le sieur Courmette, sous-diacre et sous-sacristain, et le sieur Galian, bénéficier.

[92] Le sieur Isnard, le plus ancien des bénéficiers, ne s’est pas trouvé en ville, quoiqu’averti de notre part, Il est aussi notre promoteur[220]. Il est allé à Saint-Paul pour un procès qu’il a depuis longtemps avec des neveux et des nièces. Nous l’exhortons, depuis que nous sommes à Vence, de finir ses affaires, d’accepter un accommodement que ses parties lui ont fait proposer plusieurs fois. Nous n’avons rien pu obtenir de lui, quelques remontrances que nous lui ayons faites[221]. Il emploie le revenu de son bénéfice aux frais d’un procès dont le succès est tries douteux et dont on ne voit pas qu’il puisse voir la fin de longtemps. Il doit même 1200 livres, et davantage, au clergé, depuis dix ou douze ans, d’un reste de compte pour l’exaction qu’il fit des décimes pendant quelques années[222].
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Le sieur Féraud, bénéficier, est absent depuis plus de deux années. Il est auprès de M. l’archevêque de Vienne. Nous lui avons fait dire plusieurs fois de venir servir son bénéfice et nous avons engagé le chapitre à lui faire les monitions canoniques. On lui en a fait deux et l’on doit bientôt procéder à la troisième.

Le sieur Gros, qui a le bénéfice de l’orgue, est absent depuis trois mois environ. Le sieur économe nous a assuré qu’il lui a écrit de se rendre à son devoir ou de se démettre de son bénéfice.

[93] Nous avons exhorté en particulier, tant lesdits chanoines que les bénéficiers, d’être assidus au chœur ; quelques uns, de se corriger des défauts dont nous les avons entretenus ; de ne pas se répandre dans le monde ; de n’avoir pas beaucoup de liaisons avec les séculiers ; de ne pas perdre leur temps à des conversations inutiles, à de trop fréquentes promenades ; d’employer le temps qu’il leur reste après l’office à de bonnes œuvres, surtout à l’étude et à la lecture de bons livres ; d’avoir des commentaires sur l’écriture sainte pour s’éclaircir sur les sens obscurs et sur les difficultés qui se présentent dans la récitation de l’office ; de profiter des grandes vérités que Dieu donne dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, en méditant et en réfléchissant en particulier sur ce qu’on a lu au chœur ; de lice tous les jours quelque chapitre de l’Ancien et du Nouveau Testament ; de s’appliquer aussi aux cérémonies de l’église[223] ; et nous avons recommandé à ceux qui ne savent pas le chant ou qui n’y sont pas assurés, d’en faire une étude particulière.

Nous avons fait remarquer à chaque chanoine en particulier que c’était un abus considérable qu’il n’y en ait pas un d’eux qui sache lire une antienne ; qu’y ayant si peu de bénéficiers dans l’église, ils étaient obligés, encore plus particulièrement que ne sont les chanoines des autres chapitres, de savoir chanter ; d’étudier le plain-chant ; qu’ils devraient tous aller au lutrin. Nous avons surtout exigé du sieur Savournin, le plus jeune desdits chanoines, de commencer de s’attacher dès à présent à cette occupation et d’avoir un maître de chant.

[94] Nous avons connu, par les discours que nous ont tenus les particuliers, qu’il y en a qui prennent du tabac dans le chœur. Quelques uns disent leurs petites heures pendant la grand-messe. D’autres y disent aussi matines, quand il n’y ont pas assisté. On parle volontiers sans nécessité. On sort aussi fréquemment du chœur. Quelques uns se promènent sur les tribunes pendant les petites heures. On se dispense quelquefois de chanter matines, on ne fait que psalmodier, on ne s’arrête pas à la médiante, on n’attend pas qu’on ait fini le verset d’un psaume pour commencer l’autre. On se tient en des postures souvent indécentes. On ne met pas la note quelquefois. On raccourcit le chant et on chante par routine.

[95] Les chanoines assistent rarement aux processions qui se font depuis une Croix à l’autre, d’abord après matines, dans la chapelle des pénitents noirs et à la chapelle de Saint-Pierre. On y prie pour les biens de la terre. Ils disent que ces processions ne sont pas attachées à l’office, que l’obligation d’y assister ne regarde que les curés et les paroissiens.

Chapitre général. Lecture des statuts[modifier]

[96] On a coutume de tenir le chapitre général le 9e septembre, le lendemain de la Nativité de la Vierge[224]. Il faut qu’on y lise les statuts de 1559 et les ordonnances et règlements faits depuis, en attendant que nous ayons mis le tout en meilleur ordre et pourvu à ce qui sera nécessaire. On appellera à cette lecture les bénéficiers et serviteurs de l’église, à qui on donnera les avertissements nécessaires. Les enfants de chœur, campaniers et autres s’y présenteront aussi, pour y recevoir les avis et la correction.

Titres et documents[modifier]

[97] Il faudra renouveler l’article de l’ordonnance de 1706 de M. de Crillon contre ceux qui sortiraient des archives les titres et documents qui y sont, et ajouter qu’au cas que l’économe fût obligé absolument de sortir quelque papier pour les affaires du chapitre, il se chargera desdits papiers sur un registre qui restera toujours dans les archives, où il marquera le jour qu’il aura pris l’acte dont il a besoin, la raison pour laquelle il l’a pris, promettra de le remettre au plus tôt et signera au bas. Et quand il le remettra, il appellera quelqu’un du corps du chapitre pour en être témoin et pour effacer son chargé et signer sa décharge.

Archives[modifier]

Il faudra ordonner qu’on rangera les papiers des archives par ordre et qu’on en fera un inventaire, dans un an.[225]. En charger l’économe, avec permission à lui de prendre quelqu’un qui entende ce travail et pour écrire ledit inventaire. Fonte des cloches. Sonnerie.

[98] Il faudra parler dans l’ordonnance de la refonte des cloches. Et comme on a changé pendant la vacance l’ordre établi sous notre prédécesseur, ce qui ne se devait pas, nous nous réserverons de la régler pour l’avenir comme nous trouverons à propos. Et en attendant, le campanier continuera de sonner les offices comme il a fait depuis notre arrivée, lui défendant néanmoins dès à présent de sonner laudes et complies, quand elles se disent de suite et d’abord après les offices qui les précèdent.

On pourrait ordonner de faire sonner l’horloge sur la plus grosse cloche, comme il sonnait auparavant[226].
19

[99] Du mercredi 5e juillet[modifier]

Hôpital[modifier]

Nous nous sommes rendu sur les sept heures du matin, revêtu de notre rochet et de notre camail, à l’hôpital, avec le sieur Blanc, chanoine, et notre aumônier.

Les sieurs Mallet et André, directeurs en exercice, nous ont reçu à la porte. Nous sommes monté à la première salle, qui est pour les femmes, et ayant fait notre prière au pied de l’autel, nous nous sommes informé s’il y avait quelque fondation. Claude Isnard, chanoine, l’a fondé, qui donna 100 écus sur Emmanuel Broc, de Vence, au denier 16[227]. Il y avait deux messes. Le sieur Scipion Blacas, chanoine, vicaire général le siège vacant, les réduisit à une, ce que M. Godeau confirma.

On nous a dit qu’il y avait une messe par semaine, les vendredis, qu’on a dite pendant quelque temps. C’était le premier bénéficier de l’église qui en était chargé. Il devait donner deux sous par aumône et aux pauvres. Mais les tailles et les rentes ont consommé tout le fonds. La messe ne se dit plus depuis sept ou huit ans[228].

[100] Il y a cinq lits sur des traiteaux dans la salle, garnis chacun d’une paillasse, d’un matelas, d’un chevet, avec de la toile peinte pour garniture. Il y a à côté une petite chambre avec un lit garni de même, et un petit cabinet qui servait de sacristie[229], Il y a maintenant cinq femmes alitées.

Au fond de la salle il y a un cabinet propre, avec une armoire au fond, dans lequel est le linge, et quelque peu de meubles dont le sieur Mallet, qui en a fait depuis peu un mémoire fort exact, nous donnera un état. Les papiers dudit hôpital y sont aussi.

Il y a deux chasubles, une noire de camelot, l’autre de cataloufe qui peut servir pour le blanc et pour le rouge ; cinq purificatoires ; deux corporaux ; deux palles[230] ; deux bourses ; un missel assez bon ; un cahier pour les morts ; une aube ;un cordon ; cinq nappes pour l’autel. Un bénéficier de la cathédrale nommé Jean Reymond donna en mourant son calice et ses burettes à l’église, à condition qu’on pourrait s’en servir pour l’hôpital. La pierre sacrée est trop petite. Elle n’a pas de relique. Il y a sur l’autel un crucifix de bois et deux chandeliers de laiton. Le tableau représente saint Jean-Baptiste. Le patron dudit hôpital est saint Jacques[231]. [101] La maison où logent les sieurs curés de Vente, dans la rue de l’auditoire[232], appartient à l’hôpital. La communauté la loue et en donne 50 livres tous les ans. Elle a été donnée par le feu sieur Niel, chanoine[233].

La salle d’en-haut est pour les hommes. Il y a trois lits comme dessus[234]. Ils n’ont point de rideaux. A côté de ladite salle il y a un lit, comme aussi dans la chambre qui est au fond de ladite salle. Il n’y a point d’hommes, maintenant, dans les lits.

On a réglé au bureau de la direction demi-livre de viande par jour pour chaque malade[235]. On prend le pain chez le fermier du four, à taille[236], et la gouvernante[237] fait une taille, et de la viande aussi, et les directeurs ont soin de faire le compte et d’ordonner le paiement, à la fin de leur mois d’exercice.

[102] Ce sont les directeurs qui règlent l’entrée des pauvres, sur l’avis du médecin. De même pour la sortie.

On donne 18 livres au sieur Isnard, médecin, chaque année, à la Saint-Jean, et 12 livres au sieur Suche, chirurgien, le ler novembre. Ils sont obligés de servir toute l’année.

La servante a 18 livres par année. Elle s’appelle Anne Raylone. C’est la veuve de Jean Galanton[238]. Elle sert l’hôpital depuis quatorze ans. Elle a quelque peu de bien. Autrefois on ne la nourrissait pas. Maintenant elle se prévaut du reste des malades.

Il y a une fille âgée de cinquante ans, nommée Marguerite Morelle, à qui on donne un pain par jour, de celui qu’on fait pétrir pour l’aumône publique[239]. Elle sert pour la grosse lessive, pour la lessive et autres emplois,

[103] Il y a un petit jardin qu’on cultive pour en tirer des herbages[240] et des légumes pour les pauvres.

Le bas du logement consiste en une cuisine, une arrière-cuisine, deux bûchers, une chambre fort humide dans laquelle on tient une paillasse sur un lit de bois, avec de la paille dans la chambre, pour les pauvres passants[241].

Mme la marquise de Vence a fait remplir deux creux dans le jardin, de 14 muids de chaux, pour élever un corps de logis qui est à droite en entrant et qui n’a qu’un plain-pied. On aurait dessein de le porter au moins jusqu’au-dessus du premier étage, afin de pouvoir faire une salle pour les hommes à plain-pied de celle des femmes. On nous a fait observer que les fondements de ce corps de logis ne sont pas bons et qu’il faudra les démolir et en faire d’autres. [104] Nous avons remarqué qu’il y a plusieurs papiers, dans la garde-robe qui sert d’archives, dans le cabinet du fond de la salle des femmes, qui consistent en comptes, mémoires et autres écrits. Nous avons chargé le sieur Blanc, chanoine, d’en faire l’inventaire, avec le sieur Guérin, bourgeois. Ledit sieur Blanc nous a dit qu’il nous donnerait un état des revenus dudit hôpital très exact, qu’il avait chez lui et qu’il a fait depuis peu. Il en a un de même des revenus de la Miséricorde[242]. M. Crillon, notre prédécesseur, maintenant archevêque de Vienne, ayant uni l’œuvre de la Miséricorde à l’hôpital, nous avons confirmé ladite union dans l’établissement que nous fîmes, au mois de septembre dernier, d’un Bureau de charité, pour l’aumône générale et pour bannir la mendicité de la ville[243]. Le Bureau, qui s’assemble tous les dimanches à l’évêché, a soin dudit hôpital, de faire distribuer du pain aux familles qui en ont besoin dans la ville, et de soulager les pauvres honteux. Le receveur du Bureau se charge du revenu de l’hôpital, de celui de la Miséricorde, de l’argent des quêtes et de celui qu’on reçoit des aumônes particulières. Il doit rendre ses comptes tous les six mois. Il rendit le premier dimanche dernier, en plein bureau.

[105] Il y a une fondation faite par M. l’abbé de Grolière, nommé Gaspard de Villeneuve, sacristain de l’église, qui laissa 2000 livres sur la communauté de Vence au denier 18, pour la Miséricorde[244]. Il veut qu’on habille des pauvres tous les ans, en leur distribuant 111 livres, 2 sous, 2 deniers[245], qui est l’intérêt de ladite somme, à acheter du cadis. Il veut que l’économe du chapitre, le sacristain et le recteur de la Miséricorde soient appelés[246]. On fait cette distribution d’étoffe à la Toussaint. Ces intérêts tombent le 6e avril. Claude Isnard, grand-père du sieur juge Isnard, par son testament du 13 janvier 1667, donna 600 livres sur la communauté pour acheter de l’étoffe de cadis pour les pauvres nécessiteux et honteux, à Noël, présentés par ses héritiers[247]. Le paiement en échoit le 29 septembre.

Ces deux aumônes pour habiller les pauvres vont à 141 livres, 2 sous, 2 deniers[248]. Vide sequentia in pagina tertio sequenti[249].

Processions[modifier]

[106] On fait des processions où tous les chanoines et bénéficiers sont en chape, dans la ville, sans sortir, en faisant ce qu’on appelle le petit tour, le jour des Rois, la fête de Pâques, celle de l’Ascension, de la Pentecôte, de Saint-Jean, de l’Assomption, de la Nativité de Notre-Dame, de la Toussaint et de Noël. Ces processions se font le matin après tierce, excepté celle de l’Assomption qui se fait après vêpres. Ce petit tour est d’une porte à l’autre[250]. Il y en a quatre générales, aussi en chape, celles de la Fête-Dieu[251] et de l’octave, de Saint-Véran et de Saint-Lambert. On fait le grand tour. On sort par la porte du cimetière[252], On sort de la ville et on rentre du Peyrat, et on se rend à l’église par la même porte du cimetière[253].

[107] Les trois des Rogations, sans chape. Le premier jour on va aux Pénitents noirs. Le deuxième, aux Pénitents blancs. Le troisième, on va à la place Saint-Michel, on passe ensuite le long des murailles de la ville[254], et l’on va par une petite rue derrière le jardin de l’évêché et celui du château. On vient aboutir aux Pénitents blancs[255]. Ensuite on passe à la place de la tour[256], De là on suit à gauche et le long des murs de la ville on se rend à la place de l’orme ou place Vieille[257].

On entre dans la ville par la porte de Saint-Paul pour se rendre à l’église.

On fait aussi la procession tous les dimanches d’une Croix à l’autre. On va une fois aux Pénitents noirs et l’autre fois dans la chapelle de Saint-Pierre. On s’arrête dans lesdites chapelles pour dire l’antienne et l’oraison de Saint-Michel et de Saint-Pierre. On fait à la porte de ces chapelles les prières ordinaires pour les biens de la terre. En marchant on dit le veni creator, et en revenant, l'ave maris stella. Le premier dimanche du mois et le troisième, on ne fait pas ces processions, non plus qu’aux fêtes solennelles qui tombent dans le dimanche.

[108] Le premier dimanche des mois on fait deux processions, l’une avant la grand-messe, l’autre après complies. On doit faire le tour dedans la ville, en entrant et en sortant par la même porte[258] et en passant à la place du Peyrat. Depuis trois ou quatre ans on ne fait plus que le petit tour, d’une porte à l’autre. Le matin on chante les litanies des saints. Le soir, celles de la Vierge. Ces processions sont pour la confrérie du Rosaire.

Le troisième dimanche on fait dans l’église la procession du Saint-Sacrement, après vêpres, avant la bénédiction.

Le jour de Saint-Pancrace on va en procession à la chapelle, après matines, en chantant l’hymne des martyrs. On y dit une grand-messe. En revenant on chante le Te deum.

Le jour de la Purification on fait la procession du petit tour, avant la grand-messe.

Le jour des Rameaux, de même.

Le jour des Rois on fait le petit tour, mais on sort par la porte de la poissonnerie[259], contre l’ordinaire des autres processions où l’on a coutume de rentrer par cette porte[260].

Dettes par les particuliers du chapitre[modifier]

[109] M. de Sabran doit un reste de demi-annate.

M, L’abbé de Vence doit 100 livres pour droit de chape.

M. Savournin doit sa derni-annate et son droit de chape. L’anniversaire des chanoines est de 15 livres. Celui des bénéficiers, de 10 livres.

Les héritiers de feu M. l’abbé de Thorenc (c’est M. de Tourretes) doivent sa demi annate, le droit de chape qui est de 100 livres et l’anniversaire de 30 livres, avec les intérêts[261].

M. Suche, le bénéficier, devait cinq ou six cents livres, du temps de son administration comme sous-économe. On lui retient, depuis plusieurs années, tous les ans 60 livres, à compte.

M. Féraud doit environ 150 livres de reste, du temps de son administration[262].

Hôpital[modifier]

[110] Vide antecedentia in pagina tertia praecedenti[263].

Les directeurs en exercice ont la clef du garde-robe où sont le linge, les meubles et autres effets de l’hôpital. Il y a une pièce de toile de neuf rangs pour des draps, chez le tisserand. On la fait du chanvre provenu d’une quête que la sœur Camille fit il y a quelque mois par notre permission.

Lambert Reynaud, bourgeois de Vence, laissa 80 écus à la miséricorde pour une messe par mois. Il laissa la nomination du recteur de la fondation à sa femme, et ensuite à ses héritiers. Il n’est pas dit où la messe doit être dite. Ainsi il dépend de nous d’ordonner le lieu où ces messes seront dites. Le fonds de cette fondation a été payé par M. Mercurin qui acheta la maison sur laquelle était assigné ce capital. Il se trouve maintenant confondu dans les revenus de la miséricorde.

[111] Nous nous sommes informé si lesdits sieurs médecin et chirurgien font leur visite tous les jours, quand il y a des pauvres dont la maladie demande leur présence[264].

On prend chez l’apothicaire les remèdes composés qu’on ne peut pas flaire, et on a soin de faire venir de Marseille de la rhubarbe, du séné, du tamarin, de la manne de confection, de jacinthe, de l’orviétan, d’opiâtre, du quina et autres drogues.

Nous sommes entré dans le jardin, avant que de sortir. Il y a deux creux pleins de chaux et un tas de pierres. Il y en a aussi dans la cour. Ces matériaux serviront pour le bâtiment qu’on a dessein de faire, pour l’agrandissement de l’hôpital.

Pénitents noirs[modifier]

[112] Au sortir de l’hôpital nous sommes entré dans la chapelle des Pénitents noirs. Nous y avons été reçu par le sieur Ferron, recteur, et par plusieurs confrères en habit de pénitent. Nous avons entendu la messe de notre aumônier.

Nous avons visité l’autel. La pierre sacrée est bien conditionnée. Le tabernacle est propre, tout doré. Le grand tableau représente la Sainte Vierge, saint Michel et saint Lambert, évêque de Vence. Le retable est de bois peint façon de marbre. Il y a un devant d’autel de cuir doré, assez bon. Un autre noir, d’une étoffe de soie, assez propre. Un troisième d’une étoffe de soie rayée bleu et blanc. Et un quatrième de cuir doré, encore assez propre. Plus deux parements d’autel de réseaux de fil grossier et trois pièces de dentelle pour orner le tabernacle, de deux pans chacune environ.

On nous a montré quatre chasubles, une violette, de moire ondée, avec un galon et une frange de soie, l’étole, le manipule et le voile de même, plus qu’à demi neuve. Une rouge, de damas, à petites fleurs, avec un galon d’or faux, étole, manipule et voile de calice, à demi usée. Une blanche, de brocard, avec un galon et passement de soie, à demi usée, voile, étole et manipule. Une noire de satin ciselé, avec un galon de soie blanche, et le voile, manipule.

Il n’y a que deux bourses, une rouge et (autre bleue ; un missel assez bon ; un cahier pour les morts[265] ; deux aubes, deux cordons, deux amicts[266] en bon état, quatre corporaux, seize purificatoires, un calice d’argent, la coupe dorée en dedans, avec un morceau de plomb au-dedans du pied à cause de sa légèreté, un soleil d’argent auquel il manque le croissant et deux cristaux. On ne s’en sert pas. Il a besoin d’être reblanchi[267]. Il y a une grande lampe de cuivre, d’une figure ronde et plate, qu’on n’allume que quand on dit la messe.

[113] Il n’y a point de fondation. Cette confrérie est établie depuis 1610, sous M. du Vair, évêque. Le nombre des confrères est maintenant de 30. Nous nous sommes informé si on observait les règlements, si on les suivait. Les affaires de cette confrérie sont en désordre. Ils doivent encore, pour la bâtisse de la chapelle ou pour des emprunts, 1500 livres. Ils ne s’assemblent guère. Ils n’observent presque aucun article de leurs règlements, parce que leurs dettes les ont fort incommodés. Ils nous ont dit que la plupart des confrères étant dispersés et absents, ils ne peuvent pas s’assembler régulièrement parce qu’ils ne seraient que cinq ou six, ou huit ou dix tout au plus. Ils firent une quête par notre permission, il y a deux mois, pour les réparations du toit de leur chapelle qui menace ruine. Ils se sont taxés à vingt sous par tête. Ils doivent acheter du bois et ils comptent de faire mettre la main à l’œuvre au mois d’août prochain. Il faudra ordonner qu’ils s’assemblent au plus tôt, afin de prendre des mesures pour payer leurs dettes, rétablir le bon ordre dans leur confrérie, et s’assembler conformément à leurs règlements les dimanches et fêtes, pour le service de leur chapelle.

[114] Il y a une sacristie à côté gauche de l’autel, dont l’entrée est dans l’alignement des bancs des confrères. Elle est en mauvais état, aussi bien que le couvert de la chapelle. Les murailles sont bonnes.

Sur l’autel, il y a quatre chandeliers de laiton, outre huit petits qui n’ont pas un demi-pan de hauteur, une croix de bois noir avec son crucifix[268]. La grande croix des processions est de bois peint en noir, avec un crame autour du crucifix. La bannière est en mauvais état. Elle peut servir en raccommodant les ornements de taffetas noir qui sont autour de l’image qui représente d’un côté la Sainte Vierge, de l’autre côté saint Michel.

[115] Le titulaire de la chapelle est Notre-Dame de Miséricorde, le patron saint Michel[269]. Ils ont une bulle de Paul V qui leur accorde des indulgences[270], les 8e mai et 29 septembre, fêtes de Saint-Michel, les jours de la Nativité de la Vierge, de la Pentecôte, de la Toussaint, de la fête du Saint-Sacrement.

Ils ont neuf nappes d’autel, dont quelques unes sont assez bonnes, et d’autres qui peuvent encore servir, étant raccommodées.

Le pavé de la chapelle est d’ardoises coupées en carré. Il y en a d’usées qu’il faudra ôter et en mettre de neuves, quand on réparera la chapelle.

On nous a encore montré un coussin ou carreau, de velours rouge, pour mettre le missel sur l’autel, et un petit pupitre, aussi pour le missel.

On n’enterre pas dans la chapelle. Il y a un petit clocher en entrant, à gauche, dans lequel il y a une cloche de 50 livres environ.

Nous avons recommandé au recteur et autres officiers qui étaient présents de faire tenir la porte de la chapelle ouverte, quand le chapitre de la cathédrale y vient en procession, depuis la Croix de mai jusqu’à celle de septembre, de deux dimanches l’un.

Les fenêtres de la chapelle manquent de châssis. Les deux plus près de l’autel sont vitrées. Il y manque quelques carreaux[271].

Nous sommes sorti sur les onze heures de ladite chapelle et nous sommes revenu à l’évêché, accompagné du recteur et de plusieurs autres officiers et confrères.

Il faut réviser l’heure où ils iront devant le Saint-Sacrement, le jeudi saint. On y va ordinairement trop tard. Les pénitents blancs n’y vont qu’après les noirs. Ils vont ensuite les uns et les autres chez les pères[272].

Saint-Pancrace[modifier]

[116] Du même jour, mercredi 8e juillet, à quatre heures après midi, le sieur Guillaume Maurel, marchand, ayant été averti que nous devions nous transporter à la chapelle de Saint-Pancrace dont il est le recteur, pour y faire notre visite, nous a présenté son compte de ce qu’il a reçu et de ce dont il était chargé par le compte qu’il rendit en 1706, le 25 mars, à M. de Crillon, archevêque de Vienne, pour lors évêque de Vence. Nous l’avons vu et examiné, en présence du sieur Blanc, chanoine de notre cathédrale, qui a eu soin depuis longtemps de ladite chapelle et qui s’est employé pour l’agrandir et y faire des réparations qui sont encore fort imparfaites. Ledit Maurel se trouve débiteur, par la clôture du compte dudit jour 25 mars 1706, de la somme de 44 livres, 16 sous, 7 deniers. Le chapitre de recette du compte qu’il nous a présenté s’est trouvé monter à 181 livres, 7 deniers, lesdites 44 livres, 16 sous, 7 deniers comprises[273]. Et celui de recette[274] à 117 livres, 7 sous[275]. Partant, il est resté débiteur de 63 livres, 13 sous, 7 deniers, que nous lui avons laissés, l’ayant continué recteur de ladite chapelle. Et nous avons nommé en même temps, après la clôture dudit compte, ledit sieur Blanc, chanoine, pour trésorier et premier recteur de ladite chapelle[276], et nous lui avons recommandé d’employer cette dernière somme aux réparations les plus pressantes de ladite chapelle, et surtout à achever et à continuer la voute sur le devant et sur l’agrandissement de ladite chapelle. Et il faudra permettre une quête pour trouver encore quelque argent pour achever les réparations, et ordonner qu’elles seront faites avant la fête du saint, autrement la chapelle interdite. Et qu’on rendra tous les ans les comptes, huit jours après la fête du saint.

[117] Ledit sieur Blanc nous a fait des plaintes, conjointement avec ledit sieur Maurel, de ce qu’Antoine Féraud a écarté depuis plusieurs années huit douzaines de planches de bois de pin et des cintres pour continuer la voute. Il les prit pour s’en servir lorsqu’on fit raccommoder les chapelles de l’église.

Ledit sieur Maurel nous a présenté les ornements de ladite chapelle et le linge. Il y a une chasuble, d’un taffetas renforcé, de couleur rouge, avec une petite dentelle d’argent, le voile, l’étole, la manipule, sans bourse ni corporal, ni purificatoire. Deux carreaux ou coussins de même taffetas, pour le missel. Quatre nappes d’autel, dont trois sont assez bonnes. La quatrième a besoin d’être raccommodée. C’est la plus fine. Le missel est en bon état. [118] Après quoi, six heures étant sur le point de frapper, nous avons renvoyé le sieur Maurel, attendu que c’est l’heure où l’on a coutume de souper en cette ville, et nous lui avons dit de se trouver à sept heures à ladite chapelle pour nous en ouvrir la porte et être présent à la visite que nous en ferions.

Sur les sept heures, nous nous sommes rendu, avec le sieur chanoine Blanc, le sieur capiscol, le sieur Maurel, bourgeois, dans la chapelle de Saint-Pancrace, à la place de Saint-Michel. On nous a dit qu’autrefois c’était la chapelle des pénitents noirs, sous le titre de Saint-Michel. Celle de Saint-Pancrace était dans la même place, au fond, du côté du levant. Et que les pénitents noirs ayant fait bâtir une autre chapelle, on donna le nom de Saint-Pancrace et on mit le tableau de ce saint dans la chapelle d’à présent[277].

[119] Il n’y a point de pierre sacrée. L’autel est nu, sans parement, sans nappes, avec deux mauvais chandeliers de bois. Point de crucifix ni d’évangile de Saint-Jean, ni de lavabo. Le te igitur est plus qu’à demi usé. Il peut encore servir.

On voulut agrandir la chapelle, il y a dix ou douze ans. L’ouvrage est demeuré imparfait. Les murailles sont faites, mais il n’y a ni voute ni couvert sur cet agrandissement qui comprend la moitié de la chapelle. Les murailles de l’ancien bâtiment ont besoin, comme les nouvelles, d’être remaillées et blanchies en dedans. Il y a des trous qu’il faut boucher. L’ancien pavé doit être raccommodé. Il est de brique.

On y dit plusieurs messes le jour du saint. Il y a un concours de peuple[278] Le chapitre y va chanter une grand-messe, d’abord après matines. On fait courir le bassin dans la chapelle ce jour-là, et c’est tout le revenu[279]. Elle est fermée tout le reste de l’année. On y porte tout ce qui est nécessaire pour la célébration des messes le jour de la fête.

Au sortir de ladite chapelle on nous a fait voir à côté un creux rempli de chaux, pour achever ce qu’il y a à faire pour la mettre en état.

Saint-Dons[modifier]

[120] De là, nous nous sommes rendu à celle de Saint-Pons, qui est sur le chemin de Saint-Paul, à trois cents pas environ de la ville. Elle est en mauvais état. Il n’y a rien sur l’autel, ni pierre sacrée ni croix, ni gradins, ni nappe, ni devant d’autel, ni chandeliers.

Les serruriers, maréchaux et muletiers ont fait faire depuis un mois un tableau qui représente saint Eloi[280]. Il est au-dessus de l’autel, contre la muraille, sans cadre. Cette chapelle sert auxdits maréchaux, serruriers et muletiers pour le jour de la fête de leur patron, et les bouviers et bergers y font aussi celle de leur patron, qui est saint Pons[281]. On voit contre la muraille, à gauche de l’autel, la figure de saint Pons, et de l’autre côté, celle de saint Lazare[282].

On nous a dit que tous les meubles de ladite chapelle consistaient en une nappe.

Le pavé, qui n’est qu’un jet de plâtre sur des pierres qui sont au-dessous, a besoin d’être raccommodé. Il pleut en un endroit, sur la voute de la chapelle. Elle n’a d’autre jour que celui qui vient par la grille de bois qui est au-devant de ladite chapelle, au milieu de laquelle est la porte de bois. Il y a un avant-toit, avec des murailles à hauteur d’appui des deux côtés, mais le devant est tout ouvert[283]. Les voisins y mettent à couvert, dans le temps de la moisson, des gerbes de blé, des fèves et haricots. On y bat même quelquefois le blé et on remplit ainsi la chapelle de poussière, de sorte que si elle était en état, le linge et les meubles en seraient souvent endommagés. Il faut défendre qu’on mette rien sous cet avant-toit ou avant-chapelle, et faire la même défense pour la plupart des autres chapelles de campagne qui sont disposées de même manière.

[121] Cette chapelle n’est pas fondée. On y dit quelques messes par dévotion, le jour de Saint-Eloi. Les serruriers, maréchaux et muletiers les font dire. De même le jour de Saint-Pons, les bergers et les bouviers y font aussi célébrer[284]. Ces derniers n’ont pas voulu contribuer au paiement du tableau qu’on a fait. Quelques serruriers et maréchaux qui étaient présents à notre visite nous ont demandé permission de faire une quête parmi ceux de leur profession et de leur confrérie, pour pouvoir acheter ce qui est nécessaire pour l’entretien de ladite chapelle.

Nous sommes revenu sur les huit heures du soir et nous avons fait avertir les pénitents blancs que nous nous rendrions, demain à sept heures, dans leur chapelle.

Saint-Pierre[modifier]

Du jeudi 9e juillet 1716[modifier]

[122] Nous nous sommes rendu sur les sept heures à la chapelle de Saint-Pierre, hors la ville, sur le chemin de Grasse[285], en rochet et en camail, accompagné des sieurs archidiacre, capiscol, du sieur Vaquier, curé, et autres. On croit que c’est la plus ancienne de tout le terroir[286], Elle n’est pas fondée. Le tableau de l’autel, qui est fort. vieux, représente saint Pierre, saint Bruno et saint Louis[287].

Sur l’autel il y a un crucifix de bois, deux chandeliers de laiton, un te igittrr fort usé, une pierre sacrée, deux nappes usées, un parement d’autel de toile peinte. Il y a une lampe sans verre, une cloche sur le toit de la chapelle.

[123] Elle n’est pas fondée. On y dit la messe le jour de Saint-Pierre et celui de Saint-Bruno, par dévotion. Le sieur Pierre Aaynaud, qui avait été curé de Vence et qui est mort bénéficier, avait soin de cette chapelle. Il avait des ornements qu’il avait destinés à l’usage de cette chapelle, et de celle de Saint-Martin, sur la montagne. Il voulait les donner, mais il est mort sans tester et le sieur Broc, son neveu, ne veut pas les laisser entièrement. Il les prête seulement, les jours qu’on y dit la messe, Il y a un calice, un missel, six chandeliers de bois argenté, une croix, des nappes, des aubes, six vases de bois argenté.

Le marchepied de l’autel, qui est de pierre, a besoin de quelques réparations et d’être revêtu de bois.

Le sieur Broc a la clef de la chapelle. Il a soin de la réparer. Mais comme il doit se retirer bientôt à Marseille avec sa famille, nous avons chargé le sieur Vaquier, curé, d’en avoir soin à l’avenir, et nous avons nommé le sieur Joseph Maurel, marchand, pour recteur sous ledit curé[288].

[124] L’ancien titre de la chapelle était Saint-Yves. On y a dit longtemps la messe le jour de ce saint. Maintenant les gens de pratique font leur dévotion à la chapelle des pénitents blancs où ils ont transféré le tableau de Saint-Yves[289].

C’était la chapelle des pénitents blancs qui était dédiée à Saint-Yves. Les gens de pratique y font dire une messe le jour du saint[290]. Il y a un bénitier. La chapelle ferme par un gril de bois, avec une porte. Les deux petites fenêtres, qui donnent du jour à ladite chapelle et qui sont toutes deux à droite[291], n’ont ni vitres ni châssis. La voute et la muraille sont blanchies[292]. Il y a un prie-dieu de bois blanc. Le devant de la chapelle appartient à ladite chapelle[293]. Le feu sieur Reynaud l’avait acheté. On y repose souvent du blé, des fèves et autres légumes, et en les secouant on fait entrer de la poussière dans la chapelle, ce qui la rend malpropre.

On va en procession à cette chapelle les dimanches, depuis une Croix à l’autre, de quinze en quinze jours, et le dimanche entre deux on va aux pénitents noirs.

Pénitents blancs[modifier]

[125] Nous sommes allé ensuite, sur les huit heures, à la chapelle des pénitents blancs qui est à une portée de mousquet plus éloignée, et sur le même chemin. Nous y avons trouvé quelques officiers et des confrères qui nous ont reçu, avec leurs habits de pénitents. Nous y avons entendu la messe de notre aumônier. Ensuite nous avons visité l’autel.

Le patron en est saint Bernardin. Le tableau représente la descente de la croix. Il y a six chandeliers de laiton, d’une grandeur majestueuse, et quatre très petits qui n’ont pas un demi-pan de hauteur. La croix de l’autel est de bois, le tabernacle, de bois doré. Au-dessus de l’autel il y a un dôme percé de six fenêtres vitrées. Il y manque peu de carreaux. La lanterne du haut du dôme doit être bouchée, parce que les oiseaux entrent dans la chapelle par les ouvertures qui y sont. Ils y nichent, même, et font tomber de l’ordure dans la chapelle et près de l’autel.

[126] La pierre sacrée fut endommagée l’année dernière par le tonnerre. Celle dont on se sert appartient à la chapelle de Saint-Crispin. On a perdu celle de l’autel de Saint-Véran dans la cathédrale. Il faut qu’on ait soin de se pourvoir d’une pierre neuve, que nous consacrerons.

Le calice est de cuivre doré. La coupe tant seulement est d’argent. L’ostensoir est tout d’argent. Il a besoin d’être nettoyé et reblanchi.

Ils ont trois chasubles. Une blanche, de taffetas, avec un galon de soie. Une rouge, d’un gros taffetas ondé, avec un galon d’argent. Et une troisième, de brocatelle, avec un galon d’or faux. Le fond en est blanc, avec des fleurs rouges. Ces chasubles sont assez bonnes. Elles sont assorties de leurs manipules, étoles et voiles de calice.

Les bourses ont besoin d’être renouvelées. Il y en a trois, dont une est hors d’usage. Les deux autres sont, l’une d’un velours rouge fort usé et pleine de taches. L’autre, d’une étoffe si sale qu’on n’en connaît presque pas la couleur. Il n’y a que deux corporaux, dont l’un est à dentelle. Plusieurs ...lets[294] et environ une douzaine de purificatoires. Trois aubes bonnes, avec leurs cordons et amicts.

[127] Les fenêtres de ladite chapelle, au nombre de quatre, sont vitrées, à l’exception d’une seule. Il y en a une autre dont la vitre est assez endommagée. Elles sont toutes grillées et ont toutes aussi, en dehors, un châssis de fil de fer.

Les nappes de l’autel, au nombre de cinq, sont bonnes. Il y en a une petite pour la communion. On nous a montré cinq parements d’autel. Un de damas rouge, avec un galon d’or faux et une frange de soie. Un second violet, d’une étoffe moitié soie, moitié coton, avec une dentelle fausse d’or et d’argent. Un troisième de brocatelle à petites fleurs qui peut servir pour plusieurs couleurs. Un quatrième de cuir doré, avec l’image de saint Bernardin au milieu. Un cinquième de fil travaillé à jours. Il a besoin d’être raccommodé.

Le tour de la chapelle est boisé jusqu’à la hauteur de dix pans environ, avec des bancs qui règnent tout le long et des appuis sur le devant. Et au-dessus, encore des sièges. Il y a une lampe de cuivre qu’on allume pendant l’office et la messe, les dimanches et fêtes.

[128] Le pavé est de petites briques vernissées, de différentes couleurs[295],

Il y a deux missels, dont l’un est presque neuf, l’autre plus qu’à demi usé. Un pupitre pour le missel. Trois coussins dont on ne se sert pas et qui sont usés.

A la porte, un bénitier de marbre, soutenu par un pied de fer à trois branches. Plusieurs tableaux autour de l’église, au nombre de vingt. Il y en a douze qui représentent les apôtres[296]. Ils sont de deux pans et demi de hauteur environ, et de deux pans de largeur, avec des cadres de bois peint. Celui qui est au fond, vis-à-vis l’autel, sur la place du prieur, représente la Cène. Il est plus grand. Au-dessus de la porte de la sacristie il y a un tableau de saint Bernardin, un peu plus grand que ceux des apôtres, accompagné de deux plus petits. Et au-dessous, un petit tableau représentant saint François d’Assise donné par le père Allait, évêque de Vence[297]. Il passe pour être bon[298].

[129] La bannière est fort usée. Elle représente la Sainte Vierge d’un côté, et de l’autre saint Bernardin. L’ornement de la bannière, qui est de taffetas, a besoin d’être raccommodé. Le crucifix qu’on porte aux processions est en bon état. On a deux voiles de taffetas pour l’orner et le couvrir. Il y a quatre grands fanaux, en bon état.

La sacristie, qu’on a prise au-dehors de la chapelle, est en bon état. On y entre par une porte qui est vis-à-vis de celle de l’entrée de la chapelle[299]. Et en-dedans, il y a un grand garde-robe à trois partes, dans lequel on tient les meubles de la chapelle.

Cette confrérie est composée de 102 confrères. Ils payent cinq ou six sous chacun pour les réparations et entretien de la chapelle. Il y a des femmes et filles de cette confrérie. Elles assistent quand elles veulent aux offices, et les pénitents vont à leur enterrement. Elles donnent aussi quelque argent, les unes plus, les autres moins. Il y a un plus grand nombre de sœurs que de frères dans la confrérie[300].

[130] On dit l’office les dimanches et les fêtes, après la messe du prône[301]. On commence par la messe. Après les vêpres de la cathédrale, les frères viennent dire les leurs. Les jeudis en carême, ils disent l’office de la Passion sur les six heures, ou quelquefois plus tard. Il faut recommander que tout soit fini à la nuit[302]

Ils font l’office des Ténèbres après celui de la paroisse. On expose le saint-sacrement les trois fêtes de la Pentecôte, le jour de la Saint-Bernardin et celui de Notre-Dame d’août. Il y a indulgences pour les confrères ces jours-là.

Il y a une cloche au-dessus de la chapelle, de deux quintaux environ. Et deux petites, l’une pour l’élévation du saint-sacrement, l’autre pour assembler les frères. On la porte dans les rues[303]. Nous nous sommes informé si on lisait les règlements de la confrérie quatre fois l’année. On n’y est pas exact. On fait l’élection des officiers tous les ans.

[131] Les comptes n’ont pas été rendus depuis huit ou dix ans. Le sieur Suche-Carens le doit de deux années. Honoré Moutet, d’une année. Balthasar Vaquier, une année. Jacques Broc, aussi une année[304].

Le premier dimanche du mois d’août on dit l’office de la Passion, et le second, l’office des Morts. En carême on dit l’office de la Passion. On fait le lavement des pieds le jeudi soir, après l’office, sur les six heures du soir. Et après souper on va en procession adorer le saint-sacrement dans la cathédrale et chez les pères de la Doctrine. Les sœurs s’y trouvent avec des cierges.

Le tonnerre qui tomba sur la chapelle sur la fin du mois d’août, l’année dernière, abattit la croix du dôme et quelque peu de muraille, au plus haut. Il descendit sur l’autel et démolit l’autel. On a rétabli l’autel et on nous a promis de

réparer le reste la semaine prochaine, et qu’on se pourvoira d’une pierre d’ardoise pour consacrer, qu’on nous présentera pour cet effet.

Le dedans du tabernacle est orné d’un taffetas en pavillon. Il faut y mettre au bas quelque étoffe, ou de la toile qui doit être collée sur du bois.

La porte d’entrée de la chapelle est couverte, en dehors, de lames de fer. Il y a une espèce de portique à l’entrée, couvert d’un toit, fermé d’une muraille par les côtés et ouvert sur le devant. On y monte par quatre ou cinq marches qui ont besoin d’être raccommodées[305].

Fondation du sieur Bonnet dans la chapelle des pénitents blancs[modifier]

Il y avait une fondation dans cette chapelle qui n’a eu aucun effet. Le sieur Broc, secondaire de Saint-Jeannet, en était pourvu. Il plaida pour en jouir. Il eut un arrêt favorable, mais les biens laissés par le sieur Bonnet, fondateur, n’étant pas suffisants pour payer les arrérages de taille et les créanciers, le sieur Broc n’a pas pu retirer l’argent qu’il avait mis en procès. Il y a d’autres biens dudit fondateur à Cavaillon qui se sont trouvés aussi engagés, en sorte que cette fondation n’a eu jusqu’ici aucun effet et n’en aura aucun à l’avenir, suivant toutes les apparences.

Il y a un bénitier à l’entrée de la chapelle.

Dudit jour 9e juillet[modifier]

Notre-Dame des Crottons[modifier]

[132] Nous sommes parti sur les cinq heures du soir, avec le sieur Trastour, chanoine, économe, et notre aumonier, pour nous rendre à Notre-Dame des Crottons, à demi-lieue de Vence, sur le chemin de Grasse, au terroir de Mouvans[306]. Y étant arrivé, nous sommes entré dans la chapelle où, après avoir fait notre prière, nous en avons commencé la visite.

Le lieu est un prieuré uni depuis longtemps au chapitre[307]. Une partie des fonds qui sont aux environs sont de l’ancien domaine du prieuré. C’était autrefois un monastère où il y avait des religieux de Saint-Victor de Marseille. Une dame nommée Strude, femme de Lambert, donna ce qu’il y a de plus considérable[308] et ce qui est enfermé de murailles, qui est noble[309]. Il y a quelques fonds qui payent taille. Le chapitre en fait environ 60 livres tous les ans.

[133] Le tableau de l’autel est de bois peint. Il représente au milieu la Sainte Vierge, tenant l’Enfant Jésus. A côté gauche, saint Thomas, et de l’autre, saint Honorat[310].

Sur le devant dudit tableau il y a un gradin de bois, de la hauteur de deux pans environ, sur lequel on met les chandeliers et la croix. Il est peint sur le devant, mais les peintures sont presque entièrement effacées. Le tableau est aussi fort usé et la peinture manque en quelques endroits. Il a besoin d’être retouché par un peintre.

On dit la messe dans ladite chapelle depuis Saint-Jean jusqu’à la Toussaint. Autrefois c’était depuis la Croix de mai jusqu’à la Croix de septembre. C’est le sous-économe qui dit la messe ordinairement. On lui donne 15 livres. On y porte tout ce qui est nécessaire et on n’y laisse rien, pas même le devant d’autel, parce que les rats et d’autres animaux rongent tous les meubles quand ils y restent longtemps. Passé la Toussaint, tous les habitants de Mouvans, et ceux de Tourretes et de Vence qui sont aux environs, y entendent la messe. On les avertit s’il y a des veilles et des fêtes pendant la semaine[311].

Le chapitre s’y rend en procession le 25 mars, jour de la fête de ladite chapelle[312]. On y chante grand messe et on y fait l’absoute pour les morts[313]. Il y a une distribution de cinq sous pour ceux qui y assistent[314].

[134] Il y a une tour où pend une cloche qui pèse un quintal et quarante livres. Les deux fenêtres de la chapelle n’ont ni vitre ni châssis. L’ordonnance de 1709 porte qu’on y en mettra[315]. La voute est bonne, de grosses pierres. Il faudrait enduire les murs en quelques endroits et les blanchir. Le domaine n’est pas affermé. Le chapitre l’a toujours donné à moitié, depuis longtemps[316]. On en a retiré jusqu’à 80 charges de blé froment à partager. Maintenant, à peine y en a-t-il 30. Il y a encore du gros blé, des fèves, des légumes et autres denrées. On a estimé toute la récolte de cette année à 50 charges de grain.

On fait tous les dimanches après la messe, pendant l’été, la bénédiction des fruits comme elle est dans le rituel.

Il y a dans le domaine cinq trenteniers de brebis ou chèvres, cinq cents livres de capital en bœufs ou vaches, et deux juments[317]. On sème ordinairement dix charges de froment que le chapitre fournit la première année, et les suivantes, le granger en fournit la moitié[318]. On a estimé le produit des 10 charges qu’on avait semées à 30 charges seulement[319].

Il y a peu de vin. Le granger donne 18 livres du fruit, qui consiste en figues, en noix et pommes, le jardin compris. Il y avait beaucoup d’olives, mais le grand hiver de 1709 les fit tous mourir. On n’en a pas planté depuis.

[135] Le chapitre a une directe aux environ, qui est peu de chose. Il n’y a que cinq ou six particuliers qui relèvent du domaine.

Il y a une fontaine assez abondante dans la cour. On pourrait l’augmenter si on voulait. Il faut descendre trois degrés, du côté de la grande porte de la chapelle, pour y entrer. La maison n’est pas grande. C’est un plain-pied. Il y a deux chambres qu’on a fait raccommoder pour l’économe ou pour les chanoines, quand quelqu’un d’eux y veut venir. Outre ces deux chambres, il y en a deux autres pour le fermier. Elles sont en mauvais état, elles ont besoin d’être réparées. Le dessus n’est qu’un grenier.

Il y a, à côté et vis-à-vis de la maison, deux bâtiments fort bas pour tenir les troupeaux de brebis et moutons et pour fermer la paille. Et au-dessus de celui qui est vis-à-vis de la maison, une écurie pour les bœufs, dont l’entrée est hors de la cour et dans le chemin.

Au bout du bâtiment il y a une espèce de tour carrée, peu élevée, dans laquelle est le degré et au haut, un colombier sans pigeons.

Il faudra défendre de se servir de la cloche de la chapelle pour appeler les domestiques ou autres personnes, et de ne la faire sonner que pour l’usage de ladite chapelle et en ce qui regarde la religion.

Notre-Dame de Larrat[modifier]

Du vendredi 10e juillet[modifier]

[136] Sur les sept heures nous sommes parti, avec notre aumônier et les sieurs Maurel, marchand, et André, recteurs de ladite chapelle, et encore le sieur Ripert, pour nous rendre à la chapelle de Notre-Dame de la Rat, où étant arrivé nous avons fait notre prière devant l’autel, pendant que notre aumônier s’est préparé pour dire la messe, laquelle étant finie nous avons commencé la visite.

Cette chapelle était autrefois un prieuré sous le titre de Notre-Dame de Pitié, dans le terroir de Larrat. Le sieur Decormis, doyen de Saint-Paul[320], en a été pourvu par le seigneur évêque de Vence. Ensuite le sieur Péraud, bénéficier. Après lui, M. l’abbé de Crillon, maintenant évêque de Saint-Pons[321], et enfin M. l’abbé de Broglio[322]. Ces deux messieurs n’ont pris de provisions de ce prieuré que pour avoir un titre pour être nommés agents du clergé dans la province d’Embrun.

[137] Ce bénéfice est abandonné depuis longtemps à un frère ermite qui y demeure. Le revenu est consommé, et au-delà, par la taille. Il n’y a que deux petites pièces de terre, en mauvais terroir et fort pierreux. On y peut semer deux panaux de grain[323]. Les oliviers qui y étaient avant 1709 sont presque tous morts. Il n’en reste que quelques uns qui ne rendent presque rien. Avec environ quarante chênes, petits ou de moyenne grosseur. Il y en avait de plus gros que le frère ermite a fait couper et scier pour servir de travers quand on raccommodera le toit de la chapelle. Nous lui avons défendu d’en couper à l’avenir sans notre permission.

Le devant de la chapelle est une espèce d’aire qui sert aux voisins dans I e temps de la récolte pour reposer et battre leurs blés. Cette terre est contigüe au jardin du bâtiment qu’occupe le frère et qui est derrière la chapelle.

[138] La chapelle est faite en croix. Le maître-autel est élevé de trois ou quatre marches, avec un balustre au-devant. Il est orné d’un retable avec beaucoup de sculpture qui parait tout neuf et qui occupe tout le fond de la chapelle, en largeur et en hauteur. Il a été fait par un frère hermite. On n’a payé que le bois qui est entré dans l’ouvrage. Il y a huit ou neuf ans qu’il est fait. Le tableau qui est au milieu représente Notre-Dame de Pitié. Il (a) conté 200 livres[324]. Cet argent a été fourni par les recteurs et est provenu des quêtes qu’on faisait de temps en temps par la ville et dans la chapelle.

Il y a une fondation faite par les ouvriers du Saint-Sacrement[325], d’une messe tous les samedis. Le sieur Galian, bénéficier, en est chargé et la dit.

On dit qu’il y a encore deux autres fondations. Il faudra s’en informer plus particulièrement[326]. Le livre rouge de M. Godeau fait mention d’une fondation faite par Pierre Dominicy, curé de Vence, en 1633, de deux messes tous les mois et une autre le jour de l’Assomption, pour lesquelles il aurait donné une maison joignant la chapelle et une pièce joignant le chemin allant au Calvaire[327], et une autre pièce audit quartier. C’était dans ce temps Jean Dominicy, de Saint-Guillaume[328], qui avait le patronat de cette fondation dans ladite chapelle. Ces fonds ayant été incultes longtemps, les fondations ne s’exécutent plus.

[139] Le livre rouge de M. Godeau parle encore, à la marge, d’une fondation de deux messes par mois, faite par feu André Scudier en son testament du 30 août 1635, acte reçu par Louis Blacas, notaire de Vence. Les messes ont été réduites le ter août 1670. La réduction est au greffe de l’évêché.

Le calice de ladite chapelle parait ancien. Il a besoin d’être nettoyé et reblanchi. La patène doit être redorée. Il y a sur le pied du calice, dans un petit cartouche, une Notre-Dame de Pitié gravée.

Les ornements consistent en une chasuble de camelot blanc, avec un galon de soie. Elle est assez bonne. Une de brocatelle de laine qui peut servir pour le blanc et le rouge, avec un galon de soie. Elle est à demi usée. Une de damas blanc, avec un galon d’or faux, assez bonne. Une de brocatelle violette et blanche, avec un galon de soie, plus qu’à demi neuve. Une de camelot violet, avec un galon de soie. Elle est bonne. Une de taffetas vert, avec un galon de soie. Elle est presque neuve. Une d’une étoffe de soie blanche satinée, avec des fleurs rouges et vertes et un galon d’or faux. Les voiles, étoles et manipules sont en même nombre que les chasubles.

Il y a quatre bourses, huit palles, deux aubes dont une est à dentelle, quatre amicts, deux cordons, deux douzaines environ de purificatoires.

Deux missels, un petit assez usé dont on ne se sert plus. Il pourrait servir avec quelques réparations. L’autre est à demi neuf. C’est un grand in-4o. Un cahier pour les messes de morts.

Six nappes d’autel qui peuvent servir pour être mises dessus, et trois autres grossières qu’on peut doubler pour mettre dessous. Il manque une nappe assez fine qui avait une dentelle de quatre doigts de largeur. Ces nappes servent aux trois autels.

[140] La chapelle est voutée, de pierre de tuf. Elle est faite en croix. Sur les côtés il y a deux chapelles. Du côté droit, Sainte-Anne, de l’autre, Saint-Claude. Dans la sacristie il y a une table fermée[329], donnée par feu M. Hugon, prêtre ; un prie-Dieu avec un carton pour les préparations à la messe ; quatre chaises de bois ou de paille, assez mauvaises ; une table pliante avec un tapis de ligature, une autre petite table de peu de valeur. Sur la table fermée il y a un tapis de peu de valeur, d’une espèce de toile rayée.

De ladite sacristie on entre dans un petit cabinet à gauche et sur le fond de ladite sacristie, dans lequel il y a un grand coffre, un tonneau et quelques petits meubles et vaisselle de terre que le frère nous a dit lui appartenir. Ce cabinet se trouve derrière la chapelle de Saint-Claude. Vis-à-vis la porte de la sacristie est une porte qui donne dans une allée qui mène au jardin et à une petite chambre où il y a une cheminée. Elle sert de cuisine.

[141] Nous avons visité la pierre sacrée du maître-autel. Elle est de marbre blanc. Les reliques sont enchâssées dans le bois qui lui sert d’étui et dans lequel elle est renfermée. Il faut faire sacrer la pierre et y enchâsser les reliques, comme il avait été ordonné par la visite de 1699, les sceller et cacheter.

Les gradins sont doubles, de bois de noyer, avec de la sculpture sur le devant. Il y a six chandeliers de laiton. On n’en tient que deux sur cet autel. Les quatre autres servent pour les deux chapelles. La croix de l’autel est de laiton. Sur les gradins il y a six anges de bois doré qui tiennent en main des pieds de chandeliers pour y mettre des cierges[330]. Le te igitur, le lavabo et l’évangile de Saint-Jean sont dans des cadres de bois de noyer.

Derrière la croix, qui est sur une console ou grappe de sculpture représentant plusieurs têtes d’anges, est une Vierge tenant l’Enfant Jésus, ornée de dentelles et d’un voile de taffetas rouge, et au-dessus des deux têtes il y a deux petites couronnes d’argent[331].

Au-devant dudit autel il y a trois lampes de laiton. Celle du milieu est plus grande. Elles sont propres. On nous a dit qu’il y a une fondation pour entretenir la lampe, les samedis. Il faudra s’informer auprès du curé Vaquier, qui nous en a parlé autrefois, comment on pourra la rétablir[332]. Les deux petites chapelles ont chacune leur lampe.

Il y a encore sur les gradins six bouquets artificiels, dans des petits vases de faïence. Un tapis de grosse toile pour couvrir l’autel, et un autre qui sert à couvrir le marchepied. Un parement d’autel de cuir doré. Un autre de soie, à fleurs, de plusieurs couleurs. C’est un brocart.

Comptes de Notre-Dame de Larrat[modifier]

[142] Nous avons demandé aux recteurs des éclaircissements sur un état que nous leur avons lu des revenus en argent de ladite chapelle. Ils n’ont rien su nous dire de satisfaisant là-dessus.

Le feu sieur Jean Maurel, prêtre, avait soin de ladite chapelle. Il mourut au mois de mars de l’année dernière. Son neveu, nommé Joseph Maurel, nous présenta le compte de feu son oncle, des revenus qu’il avait exigés de ladite chapelle, il y a six mois. Nous différâmes de le recevoir parce qu’il lui manquait quelques quittances. Nous lui avons fait dire de tenir ses papiers prêts pour clore ledit compte, d’abord après la récolte.

Le sieur Ripert nous a dit qu’il avait trente-cinq sous de la quête qu’on fait de temps à autre dans ladite chapelle. Nous l’avons établi trésorier et receveur pour la présente année et la suivante. Il faudra ordonner que les recteurs ou trésoriers rendent leurs comptes tous les ans, la semaine d’après la fête de l’Annonciation.

[Chapelle de Sainte-Anne][333][modifier]

[143] Il y a une confrérie à la chapelle de Saint-Anne, de plusieurs femmes et filles, établie depuis M. de Godeau[334]. Elle avait été négligée pendant longtemps. {fin l’a rétablie depuis deux ans environ. Les rectrices sont Claude Guise, Anne Andrée et Catherine Stablesse, qui sont présentes à notre visite[335]. Elles sont plus de cent en nombre. Elles n’ont aucun règlement, du moins elles ne savent pas s’il y en a quelqu’un pour leur confrérie. Elles font dire une messe tous les mois, un jour de mardi. Les officières s’y rendent. Elles se trouvent aux processions du jour et de l’octave du Saint-Sacrement, chacune un cierge à la main, et de même, dans l’octave, le soir, à la bénédiction du Saint-Sacrement. Elles se trouvent aux enterrements des sœurs et elles y portent six flambeaux allumés. Elles fournissent les cierges pour la messe qu’elles font dire tous les mois.

Le tableau de la chapelle représente la Sainte Famille. Il y a quatre petits tableaux à côté, assez usés. Ils sont au-dessus des crédences, lesquelles sont couvertes de deux petites nappes. Dans le nombre des nappes écrites ci-devant il y en a une toute neuve, de toile ouvrée, avec une petite dentelle sur le devant, qui a été donnée par une sœur pour ladite chapelle[336].

Il y a trois parements d’autel à ladite chapelle, un de plâtre avec des figures de plusieurs couleurs relevées en bosse ; un autre de toile peinte, et un troisième de bourg de soie blanc, rouge et vert, avec un galon d’argent faux, donné par Marianne Motete, femme du sieur François de Guigue[337]

La pierre sacrée est trop relevée sur l’autel. Il faut y creuser une place afin qu’elle soit à niveau de la table de l’autel, qui n’est qu’un jet de plâtre sur de la maçonnerie. L’autel est couvert d’un tapis usé, d’une étoffe de fil et de laine.

Les sœurs font une quête après la récolte, entre elles. Elles ont dépensé cette année 14 livres 10 sous en cierges. Nous avons chargé la première rectrice, entre les mains de qui est l’argent, de tenir compte de ce qu’elle reçoit et de ce qu’elle dépense. Il y a deux légats dus. L’un d’un écu, l’autre de 30 sous, donnés par une de ses sœurs[338]. La veuve de Pons Suche doit 3 livres, données par Anne Riperte, sa belle-mère.

Il y a sur l’autel un te igitur avec un cadre doré, une croix de bois avec son crucifix. Le côté droit de la muraille a besoin d’être remaillé. Un balustre de bois devant ladite chapelle. Le cadre du tableau est peint avec quelque dorure. Les deux gradins sont peints sur le devant.

Chapelle de Saint-Claude[339][modifier]

[144] Vis-à-vis de ladite chapelle est celle de Saint-Claude, aussi fermée par un balustre. A côté droit de ladite chapelle est l’entrée de la sacristie.

Deux parements d’autel, un de camelot blanc, avec une frange et un galon de soie, et l’autre de cuir doré.

Le tableau représente saint Claude, saint Joseph et saint Donat[340]. Il est accompagné de deux autres petits tableaux. On y dit quelques messes par dévotion. La pierre sacrée est en bon état. Le te igitur est aussi dans un cadre de bois doré.

Les vitres des fenêtres de la grande nef ont besoin de quelques carreaux. Il y a plusieurs petits tableaux de vœux en différents endroits et deux petits vaisseaux de bois, suspendus au milieu de la nef[341].

[L’ermitage][342][modifier]

[145] Nous sommes monté dans l’appartement contigu à ladite chapelle. Il y a deux chambres au premier étage, avec un cabinet. Les meubles qui y sont appartiennent au frère, excepté une table de bois blanc avec un tiroir[343], un coffre de noyer et deux petites tables fermées, l’une plus grande que l’autre, sans serrures, et un tableau représentant une descente de croix. Il était dans la chapelle autrefois. Et encore un petit tableau sur une porte, représentant une tête, avec des rayons autour, le cadre de bois, sans peinture[344].

Il y a dans le passage d’une chambre à l’autre une petite fenêtre qui donne dans l’église, fermée par une jalousie . Au-dessus il y a deux autres fenêtres qui donnent aussi dans la chapelle. Celle qui regarde sur le sanctuaire est une grande fenêtre terminée en rond par le haut qui doit être fermée, du moins en dedans de l’appartement. On peut y laisser une fenêtre feinte au-dedans de la chapelle, pour figurer avec celle qui est vis-à-vis.

Il y a encore un bouge, au fond du passage d’une chambre à l’autre.

Le dessus desdites chambres est sous le toit. Il est séparé en trois ou quatre chambres dont l’une a un plancher. Nous y avons trouvé vingt-trois chevrons préparés pour réparer le toit. On les a faits de deux chênes coupés dans les fonds de la chapelle.

[146] Nous sommes monté sur la voute de la chapelle. Le couvert a besoin de beaucoup de réparations, plusieurs demi-poutres ou doubliers étant pourris. Il pleut en quelques endroits de la chapelle. Le reste du toit est assez bon.

Il y a deux petits jardins dont le frère a sain, et une citerne dans le passage d’un jardin à l’autre qui donne de l’eau pour l’usage du frère et pour l’arrosage du jardin. Il y a au bas, à plain pied de la cuisine, et de l’autre côté, un bûcher ou boutique.

Le. frère s’appelle Marc de Saint-Jean. Il est de la Roque d’Estéron, de la comté de Nice, dans l’évêché de Glandèves[345]. Il a quarante cinq ans. Il a été soldat dans le régiment de la Lande pendant treize ans. Il a demeuré dans l’ermitage de Saint-Martin, au-dessus de Vence, sur la montagne. Il est à Notre-Dame de la Rat depuis trois ans. Il porte l’habit d’ermite de Saint-Antoine qui lui fut donné par M. de Crillon, archevêque de Vienne, notre prédécesseur, en 1710, M. le théologal lui donna des lettres en 1713 pour changer de demeure et s’établir à Notre-Dame de Larrat. Avant lui, c’était un frère nommé Antoine, du même ordre[346]. Il est maintenant à Coursegoules.

Nous nous sommes retiré sur les onze heures et demi. Et attendu le mauvais temps et le vent violent qu’il fait, nous avons renvoyé la continuation de notre visite à demain matin.

Cette chapelle est fréquentée. Plusieurs des habitants, et surtout des femmes, s’y rendent sur la fin du jour pour y faire leur prière, et principalement les dimanches et fêtes.

Mont-de-piété[modifier]

Du samedi 11e juillet[modifier]

[147] Le mauvais temps ayant continué toute la nuit et le même vent régnant toujours, nous avons remis à l’après-dîner et sur le tard notre visite de la chapelle de Sainte-Elisabeth.

Et cependant nous avons fait appeler le sieur Vaquier, marchand, qu’on nous a dit avoir eu soin en qualité de recteur du mont-de-piété établi par M. Godeau, l’un de nos prédécesseurs. Nous n’avons pris aucune connaissance de lui[347]. Il nous a dit que c’était le sieur Féraud, prêtre, bénéficier et aumônier de notre prédécesseur, qui est maintenant à Vienne auprès de lui, lequel avait dirigé cette bonne œuvre depuis longtemps, qui faisait tout sans rien communiquer à personne et qui tenait les registres, en sorte que luidit Vaquier n’est jamais entré dans la conduite de cette bonne œuvre et ne savait pas même ce qui se passait à cet égard.

Nous avions écrit à Mgr l’archevêque de Vienne, il y a quatre mois, que nous le priions de nous faire donner des éclaircissements par ledit sieur Féraud, et même de l’engager à venir à Vence pour nous rendre compte de son administration, tant du mont-de-piété que de la confrérie de la Miséricorde qu’il a aussi conduite et gouvernée plusieurs années. Il nous répondit qu’il ne pouvait pas le renvoyer jusqu’au mois de novembre prochain.

Nous chargerons le Bureau de charité, établi depuis un an environ dans cette ville, de tenir les mains à ce que ces deux bonnes œuvres soient rétablies, et nous agirons conjointement avec les directeurs pour y parvenir et pour tâcher de faire rendre compte à ceux qui ont gouverné ces deux confréries.

Sainte-Elisabeth[modifier]

Du samedi, 11e juillet 1716[modifier]

[148] Sur les six heures du soir nous nous sommes mis en chemin pour nous rendre, avec le sieur Decormis, archidiacre de notre église cathédrale, le sieur Geoffroi, le sieur de Guigues, le sieur Bau et le sieur Vacquier, et notre aumônier,

à la chapelle de Sainte-Elisabeth, au quartier des Squairons[348], sur le chemin de Saint-Paul, à un quart de lieue de Vence. Lesdits sieurs susnommés ayant voulu nous accompagner comme s’intéressant tous à l’entretien et au rétablissement de ladite chapelle, ayant des fonds et leurs bastides aux environs d’icelle.

Etant arrivé audit lieu, nous sommes entré dans ladite chapelle. Nous avons fait notre prière au pied de l’autel et nous avons dit une antienne de l’office du jour de la Visitation de la Sainte-Vierge, avec le verset et l’oraison.

Nous nous sommes informé de l’état de ladite chapelle, de ses revenus, du temps qu’elle a été baie, de la dévotion qu’on y avait et du culte qu’on y faisait. On nous a dit qu’on ne savait pas quand elle a été bâtie, qu’on croyait qu’elle avait été rétablie en 1624[349]. Il y avait autrefois un fonds dépendant d’icelle, qui est au-devant, le chemin entre deux, du côté du levant. Il avait été donné par le sieur Clemes[350], prêtre, vicaire de Saint-Paul, qui l’avait acheté pour la dater. Il pouvait valoir 150 livres. Les arrérages de taille ont consommé le prix et la valeur de ladite terre, il y a plus de trente ans. Elle est maintenant possédée par les héritiers d’André Dalmassi.

[149] La chapelle est fort négligée. La table de l’autel est d’une pierre de taille. Il n’y a point de pierre sacrée, point de parement d’autel. Sur le gradin, qui est de plâtre, il y a deux chandeliers de bois, fort matériels, et une croix de bois noir sans crucifix. Le parement dudit gradin est peint de différentes figures de saintes dont les noms sont écrits au-dessus. Ces figures ont besoin d’être retouchées.

L’on a peint sur la muraille le mystère de la Visitation, avec des ornements à côté pour figurer un tableau avec son cadre. Aux deux côtés de ce tableau, et en dehors de l’autel, on y a peint en grand saint Pierre et saint Paul. Il parait que la voute et les murailles étaient peintes de différentes figures et représentations. Tout est presque effacé maintenant. Il faudrait ou rétablir la peinture ou faire blanchir les murailles et la voute[351].

Le couvert a besoin d’être réparé. Il y a une avant-chapelle dont les côtés sont fermés par des murailles à hauteur d’appui. Le devant en est tout ouvert. Le couvert de cette avant-chapelle est en mauvais état. Il y a plusieurs pièces de bois gâtées et pourries. Le pavé de la chapelle, qui n’est qu’un jet de plâtre, a besoin d’être raccommodé, vers la porte surtout.

Le bénitier est d’une pierre vive creuse qui manque d’un pied. Cette chapelle était ouverte. Il n’y a qu’un mois environ qu’on a soin de la tenir fermée. On n’y dit pas la messe depuis plusieurs années. Les murailles de la chapelle sont bonnes. Il manque quelques pierres au banc de pierre qui est à l’avant-chapelle, le long de la muraille des côtés.

Les possédants-bien dans le voisinage nous ont demandé de permettre d’y dire la messe pendant l’été, parce qu’on se tient aux bastides pendant ce temps, pour garder la récolte et les fruits. Ils nous ont dit qu’ils y feraient les réparations nécessaires. Ils ont déjà fait porter de la chaux et du sable auprès du bâtiment. Ils ont dit qu’ils se cotiseraient pour faire un fonds pour la réparer. Les sieurs Baud, Vaquier et de Guigues se sont chargés de cueillir les aumônes et libéralités de ceux qui voudront contribuer à cette bonne œuvre. Nous les avons exhortés de se donner au plus tôt les mouvements et les soins nécessaires pour mettre en exécution cette bonne œuvre, en sorte que la chapelle fût mise dans un état décent et propre, avec des nappes, une pierre sacrée, une croix, des chandeliers, un parement d’autel. Et quand tous ces préalables seront remplis, nous pourrons pour lors permettre d’y célébrer. Elle a été interdite en 1699.

Nous avons repris le chemin de Vence avec les mêmes personnes qui nous avaient accompagné. Nous y sommes arrivé sur les huit heures et demi. Nous avons renvoyé la continuation de notre visite à lundi prochain, 13e du mois, ne pouvant

pas y vaquer demain dimanche, la matinée se trouvant remplie par la célébration de la messe au par l’assistance à la grand-messe, et l’après-dîner par les vêpres et par l’assemblée que nous tenons ordinairement, depuis quatre heures jusqu’à six ou sept, pour la direction du Bureau des pauvres, depuis l’établissement que nous en avons fait[352]. Le couvert de cette avant-chapelle est en mauvais état. Il y a plusieurs pièces de bois gâtées et pourries. Le pavé de la chapelle, qui n'est qu'un jet de plâtre, a besoin d'être raccommodé, vers la porte surtout.

Le bénitier est d'une pierre vive creuse qui manque d'un pied. Cette chapelle était ouverte. Il n'y a qu'un mois environ qu'on a soin de la tenir fermée. On n'y dit pas la messe depuis plusieurs années. Les murailles de la chapelle sont bonnes. Il manque quelques pierres au banc de pierre qui est à l'avant-chapelle, le long de la muraille des côtés.

Les possédants-bien dans le voisinage nous ont demandé de permettre d'y dire la messe pendant l'été, parce qu'on se tient aux bastides pendant ce temps, pour garder la récolte et les fruits. Ils nous ont dit qu'ils y feraient les réparations nécessaires. Ils ont déjà fait porter de la chaux et du sable auprès du bâtiment. Ils ont dit qu'ils se cotiseraient pour faire un fonds pour la réparer. Les sieurs Baud, Vaquier et de Guigues se sont chargés de cueillir les aumônes et libéralités de ceux qui voudront contribuer à cette bonne œuvre. Nous les avons exhortés de se donner au plus tôt les mouvements et les soins nécessaires pour mettre en exécution cette bonne œuvre, en sorte que la chapelle fût mise dans un état décent et propre, avec des nappes, une pierre sacrée, une croix, des chandeliers, un parement d'autel. Et quand tous ces préalables seront remplis, nous pourrons pour lors permettre d'y célébrer. Elle a été interdite en 1699.

Nous avons repris le chemin de Vence avec les mêmes personnes qui nous avaient accompagné. Nous y sommes arrivé sur les huit heures et demi. Nous avons renvoyé la continuation de notre visite à lundi prochain, 13e du mois, ne pouvant

pas y vaquer demain dimanche, la matinée se trouvant remplie par la célébration de la messe au par l'assistance à la grand-messe, et l'après-dîner par les vêpres et par l'assemblée que nous tenons ordinairement, depuis quatre heures jusqu'à six ou sept, pour la direction du Bureau des pauvres, depuis l'établissement que nous en avons fait[353]. plusieurs endroits. Il ne faut plus s’en servir et if faudra en faire faire quelques autres. Le devant d’autel est d’une toile peinte.

[152] Ladite confrérie des cordonniers n’a point de revenu en particulier. Les officiers font quelquefois la quête pour l’entretien de la chapelle, ou pour faire quelques aumônes, dans le cours de l’année, aux cordonniers du lieu quand lis en ont besoin, ou aux garçons passants lorsqu’ils sont en nécessité[354].

Le jour de la fête on s’assemble pour nommer ou pour confirmer le prieur et (le) sous-prieur[355]. (Le) sieur Jean Blacas est prieur, et sous-prieur François Lestang[356], Il y a quatre ou cinq années qu’ils sont en charge. Nous avons chargé ceux qui étaient présents à la visite de les avertir de nous rendre leur compte dans tout ce mois.

Sainte-Colombe[modifier]

Du mardi 14e juillet[modifier]

[153] Nous avons renvoyé la visite de la chapelle de Sainte-Colombe, sur le chemin de Saint-Jeannet, à demi lieue de Vence[357], à J’après midi sur le tard, parce que le père Bérard, provincial des pères de la Doctrine Chrétienne, qui ont la conduite de notre séminaire, étant arrivé le jour d’hier, nous est venu voir ce matin et nous a entretenu plusieurs heures des affaires qui regardent leur maison et notre séminaire.

Du même jour, sur les cinq heures et demi, nous sommes parti pour nous rendre à ladite chapelle, avec le sieur Dosol, capiscol de notre église, le sieur Galian, bénéficier, et notre aumônier, où étant arrivé sur les six heures et demi, nous avons trouvé le fermier qui nous a ouvert la chapelle. Nous y avons fait notre prière.

La pierre sacrée a besoin d’être enchâssée de nouveau dans un cadre de bois, celui qui y est étant défait et rompu. Il faudra creuser la place de ladite pierre dans le massif de plâtre qui forme l’autel. On a écrit ces mots sur le bois dans lequel

elle était enchâssée : ne quis sub poena excomunicafionis extra territorium ducat[358].

Le fermier nous a dit que tout le linge de ladite chapelle consistait en deux petites nappes dont il en avait mis une sur l’autel, qui est trop petite. Il nous a dit que l’autre était semblable. Il y a sur l’autel deux chandeliers de fer, de peu de valeur. Il y manque une croix, les trois cartons du te igitur, de l’évangile de saint Jean (et) du lavabo.

[154] Le tableau représente sainte Colombe, vierge[359]. Il a un cadre de bois peint. Le retable consiste en deux colonnes de plâtre qui soutiennent un entablement. On a pratiqué un enfoncement, derrière l’autel, qui est mal propre et très négligé, qui parait trop petit pour pouvoir servir de sacristie. Il n’y a ni carrèlement ni pavé au sol de ladite chapelle. Des deux petites fenêtres qui y sont, il n’y en a’-qu’une de vitrée. La voute est fendue par le milieu. Elle n’est que de plâtre et elle a besoin d’être refaite. Il y pleut en dedans. Le toit est très mal entretenu. Celui de l’avant-chapelle ne vaut rien. Les bois en sont ou brisés ou pourris, en sorte qu’on n’ose pas se tenir dessous.

[155] Cette chapelle est possédée par M. Mati, prêtre de Grasse, agé de vingt-cinq ou vingt-six ans. C’était un prieuré. Tout le revenu consiste à présent en une terre, au-dessous de ladite chapelle, qui peut contenir une charge de semence. Elle est affermée 38 livres. Les décimes ont été de 20 livres et au-delà[360]. Elle est remplie d’arbres, savoir de pommiers, d’oliviers, de figuiers et de souches de vigne, et de quelques petits chênes au nombre de trois. On nous a averti que ledit sieur Mati a vendu un gros noyer qui est au milieu de ladite terre[361].

Le fermier nous a dit qu’il était chargé par le sieur Mati de faire dire une messe le jour de la fête de la sainte, qui est le 17e septembre. On ne nous a pas su dire s’il y avait quelqu’autre messe fondée dans le cours de l’année. On y porte ce jour-là des ornements de la cathédrale. Cette terre ne paie ni taille ni décimes[362].

Le sieur Mati vendit l’année dernière un chêne au sieur maire pour les réparations des moulins à blé, dont il eut 3 livres, 10 sous.

La muraille de ladite chapelle est fendue en dehors, du côté du midi, vers l’endroit qui forme le rond où est l’autel.

Le devant d’autel est de toile peinte, fort usé, et même déchiré et rompu en quelques endroits. Il y a un prie-Dieu en mauvais état. Un bénitier, à l’entrée, à gauche, lequel est creusé dans une pierre dure. L’ordonnance de 1699 ordonne une croix de laiton et un parement d’autel de cuir doré[363].

Nous avons repris le chemin de Vence sur les sept heures et demi[364].

Du mercredi 15e juillet[modifier]

Nous avons employé la matinée aux affaires du diocèse et nous nous sommes encore entretenu avec le provincial des pères de la Doctrine Chrétienne, pour tâcher de remettre[365] la maison de notre séminaire, laquelle est dépourvue de meubles, de provisions pour le ménage, de linge et d’une infinité de choses nécessaires, qui a besoin de beaucoup de réparations et dont les revenus sont très modiques.

Notre-Dame de bon voyage[modifier]

[156] Nous nous sommes rendu sur les six heures du soir à Notre-Dame de Bon Voyage, à un quart de lieue de Vence, sur le chemin de Grasse, au quartier de Saint-Donat, avec le sieur Dosol, capiscol, le sieur Trastour, chanoine, économe, le sieur Mousnier, prêtre, bénéficier, notre aumônier et le sieur André dont les devanciers ont eu soin depuis longtemps de ladite chapelle. Il continue aussi d’y faire de temps à autre quelques petites réparations. Le voisin de ladite chapelle, qui s’appelle André de Vallon[366] et qui en a ordinairement la clef, nous l’a ouverte. Nous y avons récité les litanies de la Sainte Vierge.

Le sieur André nous a dit qu’il y avait autrefois, au quartier de Saint-Donat, à cent pas environ, une chapelle dédiée à saint Donat, et comme elle tombait en ruine, on se servit des débris et des matériaux pour bâtir celle-ci de Notre-Dame de Bon Voyage. Les voisins contribuèrent à cette dépense et ils firent une quête entre eux à ce sujet.

Le tableau qui est sur du bois représente la Sainte Vierge tenant l’Enfant Jésus. Il parait ancien[367]. On nous a dit que c’est une partie de celui qui était autrefois sur le grand autel de la cathédrale[368].

[157] Sur les gradins, qui sont de plâtre, il y a quatre vases de terre vernissée, deux blancs et rouges, les autres en porcelaine, pour tenir des fleurs. Deux statues de marbre blanc, de la hauteur d’un pan et demi. L’une représente la Sainte Vierge tenant l’Enfant Jésus, l’autre aussi une Vierge. Une croix de bois peint, avec des filets dorés, sans crucifix. Un te igitur et un lavabo usés et effacés qui ont besoin d’être changés. A côté du grand tableau, il y a une image de papier, collée sur de la toile, représentant saint Dominique ; et de l’autre côté, une image aussi de papier et collée de même sur de la toile, représentant l’exposition du Saint-Sacrement. Au-dessus et au-dessous, et à côté de ces images, il y en a d’autres, petites et de peu de valeur, et deux petits tableaux de vœu de quelques particuliers[369], plus deux véroniques[370]. Et une carte sur laquelle sont écrites les litanies de la Vierge.

Nous avons trouvé aussi dans ladite chapelle un tableau presque neuf, sans cadre, de la hauteur de six pans environ, représentant Jésus-Christ dans sa flagellation. Il faut rattacher contre la muraille, à droite ou à gauche de l’autel.

Les meubles de la chapelle consistent en deux nappes que nous avons trouvées sur l’autel, celle de dessous pliée en deux mais trop courte et trop étroite. Les gradins ont été peints et le devant d’autel n’était aussi qu’une peinture sur du papier collé sur du plâtre. Mais cette peinture est presque effacée et le papier manque en plusieurs endroits.

[158] La voute est de maçonnerie, en anse de panier. Le dedans de la chapelle est assez propre. Les murailles et la voute ont été blanchies depuis une quinzaine d’années. Le toit est bon. On a soin de l’entretenir, ce sont les voisins. Elle est pavée de brique.

Il y a une petite lampe de cuivre qu’on allume à Noël et à Pâques, et aux fêtes de fa Vierge. Elle brûlait autrefois tous les samedis. On se servait pour l’entretenir de l’huile que rendaient deux oliviers qui étaient dans un petit coin de terre qui ne tiendrait pas plus d’un demi-picotin de semence et qui est à côté et au levant de ladite chapelle, et qui dépend de ladite chapelle. Mais on a cessé de l’allumer les samedis, depuis la mortalité des oliviers. Ce terrain est inculte, il est dans un endroit pierreux et sablonneux qui ne rend rien.

Le pavé de la chapelle est de brique, en bon état. Il y a une avant-chapelle qui couvre le grand chemin et qui l’occupe, en sorte qu’on passe dessous, étant ouverte des deux côtés du chemin par deux arcs de pierre[371]. Cette avancée a été faite par les voisins depuis une trentaine d’années, longtemps après la bâtisse de la chapelle.

Les autrefois cette chapelle était plus fréquentée, par ceux surtout qui entreprenaient le voyage d’Espagne, ou en pèlerinage ou dans le dessein d’y négocier[372]. Ils donnaient tous quelque chose pour l’entretien de la chapelle et la plupart faisaient dire des messes. Cette dévotion n’est guère plus pratiquée. Le sieur André nous a dit qu’il avait entre les mains 12 livres, savoir 6 livres qu’un nommé Jean Blanc, de Vence, lui donna en partant pour Saint-Jacques il y a quatre ou cinq ans, et dont on n'a pas eu de nouvelles depuis. Et même somme des aumônes recueillies en divers temps, surtout le jour de l'Annonciation, lorsque le chapitre va à Notre-Dame de Crottons en procession, ceux qui suivent s'arrêtent pour faire leur prière à la chapelle et donnant quelques uns de l'argent. André Devallon nous a dit qu'il a 8 sous, aussi d'aumônes. On n'y dit la messe que lorsque quelqu'un qui doit faire un voyage a la dévotion de la faire dire[373].

[159] La chapelle n'a point de fenêtre. Elle prend son jour par le balustre de bois qui la sépare de l'avant-chapelle, au milieu duquel il y a une porte de bois qui ferme à clef.

La plupart de ceux qui passent au-devant de la chapelle s'arrêtent et se mettent à genoux sur un banc de pierre qui est le long du balustre, contre la muraille à hauteur d'appui sur laquelle est ledit balustre, Ils prennent de l'eau bénite par les ouvertures du treillis, dans le bénitier qui est en dedans, à gauche de l'entrée, et creusé dans une pierre de taille qui est sur la muraille, à hauteur d'appui, sans être arrêté.

Ledit sieur André nous a demandé à quoi il emploierait les 12 livres qu'il a et les 8 sous qui sont entre les mains d'André Devallon. Nous avons renvoyé à régler l'emploi de cet argent dans notre ordonnance de visite.

La pierre sacrée est en bon état, enchâssée dans la table de plâtre qui forme l'autel. Les deux chandeliers qui sont sur les gradins sont de bois peint.


En sortant de la chapelle, ledit André Devallon nous a présenté une petite corbeille de pommes de Saint-Jean. Toute la compagnie en a pris, et sur les huit heures nous sommes revenu à Vence.

Maison claustrale[374][modifier]

Du jeudi 16e juillet 1716[modifier]

[160] Nous avions fait dessein d'aller visiter l'ermitage de Saint-Martin, à un quart de lieue environ de Vence, sur la montagne, Le frère Jean, ermite de la chapelle Notre-Dame de Larrat en ayant la clef et ne s'étant pas trouvé en ville.

nous n'avons pu y aller le matin, ni même l'après-dîner parce que le père provincial de la Doctrine Chrétienne nous ayant rendu visite, nous a entretenu longtemps. Et d’ailleurs nous avons eu aussi d’autres affaires.

Nous sommes allé sur le tard à la maison qui sert de logement aux sieurs curés. Elle dépend de l’hôpital général[375], lui ayant été donnée par le feu sieur Niel, chanoine de Vence. Les consuls ayant été obligés par M. de Crillon, notre

prédécesseur, de fournir une maison claustrale, louèrent celle-ci des directeurs de l’hôpital[376]. Ils en donnent 50 livres, depuis neuf années. Le bail à terme finit à la Saint-Michel prochain.

Nous y avons trouvé le sieur Reybaud, curé. Il nous a mené dans toutes les chambres. La plupart ont besoin de réparations. Il y a des poutres du plancher d’en bas qui doivent être changées. Le pavé des chambres, qui n’est qu’un jet de plâtre,

manque en plusieurs endroits. Le toit n’est pas entretenu. Il pleut dans les chambres. Ledit sieur Reybaud nous a dit qu’il en avait averti souvent les directeurs de l’hôpital. Nous nous sommes chargés de faire donner ordre, dimanche prochain, dans le bureau de la direction[377], aux réparations les plus pressantes. Le sieur Vaquier, aussi curé de Vence, a quitté cette maison depuis quelques années. Il en occupait le premier étage, comme le plus ancien[378]. C’est maintenant le sieur Reybaud qui le tient. Le sieur Vaquier demeure dans une maison qui lui appartient en propre. Il nous demanda permission, il y a quelque temps, de louer l’appartement vide de ladite maison et il nous promit qu’il laisserait le prix du loyer au bureau de la direction de l’hôpital. Le sieur Courmette, sous-sacristain de l’église, occupe depuis trois mois environ ledit appartement, et le nommé Bernard, campanier, en tient une chambre[379].

Nous voulions, au sortir de ladite maison, aller visiter celle du sieur prévôt et les greniers du chapitre. Ledit sieur prévôt ni l’économe, n’ayant pas été avertis, ne se sont pas trouvés. C’est ce qui nous a obligé de différer jusqu’à demain matin. ==Maison de M. le prévôt==

Du vendredi 17e juillet 1716[modifier]

[161] Après avoir entendu la sainte messe que notre aumônier a dite, nous sommes allé chez le sieur prévôt. Il nous a conduit dans toutes les chambres de sa maison[380].

Le premier étage consiste en une salle, sans chambre, et quelques bouges et armoires ou cabinets. Le dessus contient un grand grenier et une chambre pour tenir des meubles. Dans le bas il y a une cave et un bûcher. Le degré est dans la cour, en dehors de la maison. Les premières rampes sont communes pour le degré qui va sur la tribune ou galerie de l’église, du côté gauche. Il est de pierre dure. Il faudra y mettre un garde-fou avec une main courante[381]. La porte d’entrée de la maison qui est au haut du degré paraît fort ancienne. Elle est en sculpture, d'un ouvrage gothique[382].

La maison est en assez bon état. Il y a quelques réparations de peu d’importance à faire, auxquelles le sieur prévôt nous a promis de faire travailler, et même d’y faire quelques améliorations et embellissements.

Maison de la maîtrise[modifier]

[162] Au sortir de la maison du sieur prévôt, nous sommes entré dans celle de la maîtrise dont l’entrée est au fond de la cour, à droite et vis-à-vis celle du sieur prévôt[383]Nous y avons trouvé le sieur Mousnier, bénéficier, qui a soin des enfants de chœur, Elle n’est pas fort grande. On en a même pris une chambre quand on a élevé les voutes des chapelles au-dessus desquelles était cette chambre[384]. Dans le premier étage il y a deux chambres et un cabinet obscur.

Les meubles qui y étaient autrefois sont presque tous perdus ou dissipés. Dans la chambre qui sert d’école pour les enfants il y a deux tables et deux bancs. Et dans l’autre, un coffre dans lequel il y a quelque peu de linge qui servait autrefois à l’usage du ménage que le maître de musique tenait pour nourrir les enfants. Le sieur Trastour, économe, qui nous est venu joindre, nous a promis de faire un état exact de tous les meubles et du linge qui reste, et d’en remettre un double au chapitre, et même de nous en donner un si nous (le) souhaitons.

Nous sommes monté au second étage qui est occupé par le campanier laïque depuis que les enfants ne demeurent plus ensemble. Cet étage est sous le toit, sans aucun plancher entre deux[385]. Le bas sert de grenier et de cave.

La réparation la plus nécessaire, quant à présent, est de faire faire des châssis ou de toile ou de papier pour le premier étage où les enfants s'assemblent pour dire leurs leçons.

[163] Nous n'avons trouvé à la maîtrise que deux enfants. Nous avons fait appeler les autres, au nombre de trois. Ils étaient à la sacristie où ils se tiennent ordinairement tout le matin. Nous les avons fait chanter et lire la martyrologe en quelques endroits. Nous nous sommes informé de ceux qui étaient les plus assidus et qui profitaient le mieux. Nous leur avons recommandé la modestie et l'assiduité. Nous leur avons défendu de parler à la sacristie et d'y badiner. Nous les avons repris de ce qu'ils chantaient les versets, au chœur, souvent avec précipitation, Nous les avons corrigés de quelques défauts qu'ils faisaient en chantant. Et nous avons recommandé à leur maître de s'appliquer à leur instruction, de leur recommander de prier Dieu soir et matin et de leur faire la doctrine une fois la semaine. Nous avons aussi chargé le sieur économe de se rendre quelquefois dans la maîtrise pour rendre le maître assidu, et de veiller aux progrès que doivent faire les enfants.

Il y a deux desdits enfants qui à peine savent lire. Ils sont fort jeunes. Il y en a qui n'ont point de disposition au chant, Il faut les renvoyer, et à l'avenir ordonner qu'on n'en prendra aucun qu'on n'ait examiné s'ils ont de la voix. Et qu'au cas que le maître de chant, après les avoir exercés quelque temps, trouve qu'ils n'ont pas de disposition pour apprendre à chanter, on les renverra.

Ledit sieur économe nous a promis de faire faire toutes les autres réparations qui seront nécessaires, dans ladite maison, au plus tôt et sans renvoi. Et même de la faire visiter par un maçon auparavant, afin de n'en oublier aucune. On nous a assuré que le toit était en bon état et bien entretenu.

Cellier[modifier]

[164] Nous sommes entré tout de suite, avec ledit sieur économe, le sieur Mounier et notre aumônier, dans le cellier du chapitre. Il est spacieux et vouté. Il contient quatre cuves et un pressoir au fond. Lesdites quatre cuves en assez bon état, à l'exception d'une seule qui a besoin de la main de l'ouvrier. Les deux plus grandes tiennent chacune plus de 50 charges de vin.

Grenier[modifier]

Nous sommes monté au grenier qui est au-dessus. Le degré n’en est guère bon. Le premier étage, où l’on tient le froment et les fèves, aurait besoin d’être divisé par des cloisons de plâtre ou de bois, pour les différents grains qu’on y met[386]. De même pour le second. Il n’y a ensuite, au-dessous du toit, qu’une moitié du grenier qui ait un plancher, les poutres du reste n’étant pas garnies de planches ou d’un plafond de plâtre pour pouvoir servir à y mettre du grain. Il faudrait faire mettre des châssis de fil de fer à quelques fenêtres où il n’y en a pas, pour empêcher les rats de gâter le blé[387].

Maison du sieur sacristain[modifier]

[165] Le sieur économe ayant une procuration du sieur abbé de Sabran, sacristain, absent de la ville et de la province, pour agir dans ses affaires, nous l’avons mené avec nous dans la maison de la sacristie[388]. Nous y avons trouvé beaucoup de réparations à faire. Le degré doit être raccommodé depuis le bas jusqu’en haut. Les fenêtres de bois doivent presque toutes être refaites. Les planchers du premier étage et ceux du second manquent de plâtre en plusieurs endroits. Les murailles doivent aussi être enduites et il y a un endroit, au haut de la maison, sur le derrière, où la muraille est fendue. La fente, même, augmente tous les jours. Nous avons chargé le sieur économe d’y mener un maçon aujourd’hui ou demain pour voir s’il y avait du danger et de faire faire incessamment les réparations les plus pressantes, en attendant le retour dudit sieur abbé de Sabran qui fera ensuite travailler aux autres.

Maison du sieur archidiacre[modifier]

[166] Nous avons vu la place où était la maison du sieur archidiacre, derrière celle du sacristain. Il n’y reste plus rien, pas même les pierres. Cette maison était taillable. On n’a pas eu soin de l’entretenir. Elle est démolie depuis longtemps. La taille en est due. Pour pouvoir se servir du sol il faudrait en payer les arrérages de vingt-neuf années, ce qui excéderait la valeur du terrain qui est très petit.

Chapelle de Saint-Martin[modifier]

Du même jour, 17e juillet, après midi[modifier]

[167] Nous sommes parti sur les trois heures, avec le sieur Trastour, chanoine, économe du chapitre, le sieur Dosol, capiscol, le sieur Galian, bénéficier, le sieur lsnard, notre juge, et le sieur Aostang, notre aumônier, pour nous rendre au terroir de Saint-Martin, sur la hauteur, vers le chemin de Coursegoules et de Bézaudun, à un bon quart de lieue de Vence[389]. Y étant arrivé, nous sommes entré dans la chapelle dédiée à saint Martin, évêque. Le frère Jean, ermite, demeurant à Notre-Dame de Larrat, nous y a reçu. Nous avons fait notre prière et dit l'antienne et l'oraison du saint.

Il y a une avant-chapelle qui est une espèce de petit porche, formé par une voute fort épaisse, plus basse que celle de la chapelle[390]Sur laquelle voute il n'y a jamais eu de toit. Le dedans de la chapelle a été blanchi depuis quelques années par ledit frère Jean, quand il demeurait sur le lieu. Il nous a dit qu'il avait entretenu le couvert de la chapelle pendant ledit temps. Il n'y a sur la voute que des tuiles, sur un ciment de mortier.

L'autel n'a qu'une croix de bois avec son crucifix, deux chandeliers de bois, assez mauvais, une petite pierre sacrée qu'il faudra faire enchâsser dans le massif de l'autel. Le tableau représente la Sainte Vierge, saint Martin et saint Laurent[391]. Il n'y a point de devant d'autel, ni de nappes, ni d'ornements.

Le feu sieur Reynaud, prêtre, avait des ornements qu'il destinait à l'usage de cette chapelle et de celle de Saint-Pierre. Depuis sa mort le sieur Broc, son héritier, prétend que les ornements sont à lui.

[168] L'autel est dans un enfoncement plus étroit et plus bas que le reste de la chapelle[392]. Il y a une petite fenêtre à côté droit, à laquelle il faut mettre un châssis de toile. Du même côté de l'autel et hors de cet enfoncement qui forme le sanctuaire, il y a une table de pierre dure, sur laquelle est un tableau de bois fort ancien, représentant saint Martin. Cette table sert pour mettre les ornements, et le prêtre s’habille dessus.

La chapelle est pavée de brique[393]. Le bénitier de pierre est à gauche en entrant dans la chapelle.

Il n’y a auprès de la chapelle qu’une maison, appartenant à Mme la marquise de Vence, où elle tient un fermier[394]. Les terres qui sont autour lui appartiennent.’ M. l’abbé de Vence les avait achetées d’un bourgeois de Vence. A cinquante pas de là on voit de vieilles masures d’un ancien château appartenant à la maison de Vence[395]. On appelle ce lieu le terroir de Bastide. Ils prétendent en être seuls seigneurs[396]. Dans le voisinage, quelques bastides, habitées seulement pendant quelques mois de l’année.

On dit la messe à la chapelle le jour de Saint-Martin. Mme de Vence est en coutume de la payer. On la dit aussi quelquefois le jour de Saint-Laurent qui est un jour de dévotion pour la chapelle, parce qu’il y avait autrefois un village au-dessus qui s’appelait Saint-Laurent. On y voit encore plusieurs masures et des vestiges de l’église paroissiale qui y était[397].

[169] Cette chapelle n’a point de revenus. M. l’abbé de Vence, chanoine, l’entretenait. Maintenant elle est comme abandonnée. Il faudra prier Mme de Vence de vouloir bien donner des ordres pour la tenir couverte, Au-dessus du toit, un peu en deçà de l’autel, est une petite cloche, suspendue à un clocher composé de deux fenêtres de pierre[398].

Il y a dans la chapelle un prie-Dieu, et dans l’angle de la muraille, du côté du midi, en dehors de l’autel, une pierre de taille sur laquelle est une inscription en lettres gothiques qu'on n'a pas pu lire[399]. Dans l’entre-deux du toit de l’enfoncement où est l’autel et de celui du reste de la chapelle, il y a dans la muraille deux petites fenêtres rondes qui ne paraissent pas avoir jamais été garnies de châssis ou de vitres[400].

Le logement pour l’ermite est contigu à la chapelle. Il est vouté. On a séparé l’espace jusqu’à la voute en deux, par un plancher de bois qui forme une espèce d’entresol. Le dessus servait de sacristie[401]. Le frère nous a dit qu’il en avait fait murer la porte, par permission de notre prédécesseur et qu’il y couchait. Le logement est étroit et ne contient que deux bouges en bas, et autant en haut. L’un est plus grand que l’autre. Le dessus est fort bas. On a de la peine à s’y tenir sans se courber. On entre par la chapelle dans ce logement. Il y a aussi une entrée par le dehors.

Les meubles de bois qui sont dans cet hermitage, et de très peu de valeur, appartiennent au frère Jean. Il nous a dit qu’il les ôterait. Nous l’avons chargé d’en remettre les clefs au sieur Blacas, agent de Mme la marquise de Vence, qui est absente de la province, afin que sous les ordres de ladite dame il prenne soin à l’avenir de ladite chapelle.

La porte de la chapelle est bonne. Elle ferme à la clef. Il y a un gril de fer placé au milieu de la porte qui laisse voir le dedans de la chapelle à ceux qui y vont faire leur prière, quand elle est fermée[402].

Nous sommes revenus à Vence sur les huit heures du soir. Nous avons différé la visite du séminaire à lundi prochain, 20e du mois, auquel jour nous l’avons indiqué depuis le commencement de la semaine, pour donner le temps au père provincial de la Doctrine Chrétienne d’achever la sienne et de partir de Vence, au cas qu’il ne voulût pas se trouver présent à la nôtre.

Séminaire[modifier]

Du lundi 20e juillet 1716[403][modifier]

[170] Nous nous sommes rendu au séminaire sur les sept heures du matin, nous étant revêtu auparavant de notre rochet et de notre camail et étant accompagné du sieur Decormis, doyen et vicaire de la paroisse de Saint-Paul, et du sieur Decormis, archidiacre, son neveu, et encore du sieur Isnard, notre juge, et de notre aumônier. Nous avons été reçu à la porte de l’église par le R, P. Tourtereau en surplis[404] et par le père Issautier, le père recteur ne s’étant pas trouvé dans la maison et le père Arnaud étant allé depuis quinze jours, suivant la commission que nous lui avons donnée, à Gattières pour servir la paroisse[405]. Nous avons entendu la messe de notre aumônier, après laquelle ayant pris l'étole, ledit P. Tourtereau, aussi revêtu d'une étole, a sorti le ciboire du tabernacle. Nous l'avons encensé et nous avons donné la bénédiction au peuple avec le ciboire. Nous l'avons ouvert et nous nous sommes informé si on avait soin de renouveler les hosties. Nous avons regardé si le dedans du tabernacle était en bon état. Nous nous sommes informé si on renouvelait les hosties quand il fallait, si la lampe brûlait jour et nuit, si on ne disait point de messe les dimanches avant celle du prône et si la dernière messe ne se disait, les dimanches et les fêtes, qu'après la grande, si on ne communiait point les étrangers pendant la quinzaine de Pâques[406].

Nous avons visité la pierre sacrée que nous avons trouvée en bon état. L'autel est tout de bois. Les gradins qui accompagnent le tabernacle ne sont pas égaux. Il y en a un sur le devant, de bois peint, qui tient toute la longueur de l'autel, et deux autres petits sur le derrière, trop simples et trop courts, et qui ne font aucune symétrie avec le reste de l'autel. Le tabernacle est fort bas, de bois peint et d'une grande simplicité. Il y a sur l'autel six chandeliers de cuivre et une croix avec son crucifix.

Le tableau, derrière le tabernacle, représente la Sainte Famille. Il n'a point de cadre.

[171] Le tabernacle n'est pas fermé et arrêté avec les gradins[407]. A côté de l'autel il y a deux crédences et sur chacune un tableau. Les confessionnaux, au nombre de quatre[408], sont en bon état, de même que le pavé de la chapelle.

Le dessein du bâtiment est de faire le degré là où est la chapelle et de bâtir une église en deçà de la maison et à son entrée, du côté du septentrion[409]

Nous nous sommes informé si on acquittait les fondations qui consistent en une messe tous les samedis pour M. Artaud, vicaire de la Gaude, et une le premier juillet pour Jean-Baptiste Broc[410].

Nous sommes entré dans la sacristie. Elle est suffisamment pourvue d'ornements et de linge. Ce sont les mêmes dont il est fait mention dans la visite de M. de Crillon, notre prédécesseur, maintenant archevêque de Vienne[411]. Il y a un calice de vermeil avec sa patène, les burettes et le bassin, et un calice d'argent. L'ostensoir est d'argent. Le croissant n'est est doré. Il n'y a point d'écharpe pour donner la bénédiction du Saint-Sacrement. L'encensoir n'est que de cuivre. La navette et la cuillère ont besoin d'être changées.

Ensuite étant entré dans la maison, nous nous sommes informé si on avait les meubles et les effets remis par M. Godeau pour l'usage du séminaire. On nous a dit qu'il y en avait davantage et que la plupart de ceux de M. Godeau étaient hors de service.

[172] Nous sommes entré dans les chambres des séminaristes. Il n'y en a que trois en état, les pères occupant les autres. La salle du premier étage tient la place de deux chambres, et la bibliothèque, d'une. On pourrait faire encore cinq chambres en haut, dans l'endroit du bâtiment qui n'est pas achevé.

Nous avons interrogé les séminaristes sur les matières de théologie et de morale qu'on leur enseigne. Nous les avons exhortés à s'appliquer à l'étude et de se remplir de la grandeur et de la sainteté de l'état auquel ils aspirent, afin de se rendre dignes de recevoir les ordres et de travailler utilement dans la suite pour le bien de la Religion.

Ils ne sont qu'au nombre de trois, savoir le sieur Calvi, de Vence, le sieur Isnard, de Tourretes, et le sieur Logier, de Saint-Jeannet.

Nous sommes revenu à l'évêché sur les neuf heures, accompagné des mêmes personnes et des pères Tourtereau et Issautier, directeurs du séminaire.

Sainte-Pétronille[modifier]

[173] Nous étions dans le dessein de nous transporter dans le terroir du Puget, à deux lieues de Vence, sur le Var, pour visiter la chapelle de Sainte-Pétronille, dépendante de notre cathédrale, éloignée de deux lieues de cette ville. C'était anciennement un prieuré. Mais nous étant trouvé incommodé et notre santé ne nous permettant pas d'y aller, après avoir différé plusieurs jours nous avons commis le sieur Rostang, notre aumônier, pour s'y rendre, avec le sieur Gallian, sous-économe, et nous faire le rapport de l’état de ladite chapelle. Comme aussi de celle qui est auprès, dans une bastide de M. de Saint-Laurent, appelée la Tour du Puget[412].

Il nous a rapporté, le 27e juillet, qu’il avait trouvé l’autel de la chapelle de Sainte-Pétronille découvert[413] sans pierre sacrée, n’y ayant même point de place creusée au milieu dudit autel pour l’y mettre. Qu’il y a deux gradins sur l’autel. Que le tableau représente sainte Pétronille et saint Jean-Baptiste à gauche, et au-dessus une Vierge tenant le saint Enfant Jésus, ledit tableau dans un cadre de bois fort simple et presque neuf. Qu’il n’y a point d’ornements dans ladite chapelle. Qu’on y en fait porter de la cathédrale le jour de la fête, c’est le 30e mai. Qu’il y a grande dévotion dans la chapelle et qu’on y dit, ledit jour, cinq ou six messes. Que les pénitents de Saint-Jeannet et de Saint-Laurent y vont en procession avec leur prieur ou vicaire, suivis d’une grande partie des habitants des deux paroisses, Qu’on n’y dit point de messe le reste de l’année.

La quête qu’on y fait le jour de la fête peut aller à trois livres, lesquelles sont employées aux fournitures et petites dépenses qu’on y fait. Qu’on y porte ordinairement la relique, que l’on a dans la cathédrale, de sainte Pétronille, pour l’exposer à la vénération du peuple.

Qu’il n’y a point de marche-pied à l’autel. Que le corps du bâtiment est en bon état. Le sanctuaire est blanchi et vouté. La chapelle est fermée par un balustre de bois. Les murailles en sont assez noires. Le plafond est de bois[414] et le pavé est de brique. Que l’avant-chapelle est ouverte par trois arcs qui en soutiennent le toit. Qu’il y a deux portes. Celle vers le midi ne se ferme qu’en dedans, par un morceau de bois. L’autre est à présent sans serrure et toujours ouverte.

La chapelle est sur le chemin qui va du Broc à Saint-Laurent, à une lieue et demi environ de Vence. Qu’il y a une ouverture dans la muraille pour donner du jour à l’autel, laquelle peut avoir deux pans de long et quatre doigts de large, sans vitre ni châssis.

Il nous a dit que le rentier du domaine de M. de Saint-Laurent, qui est le plus proche voisin, s’était offert de garder la clef de la chapelle, d’en avoir soin et d’empêcher que les passants ne commettent des irrévérences près de ladite (chapelle).

Il y a eu une visite en 1668 de cette chapelle par M. Arnoux, vicaire général. Il dit qu’il y a une messe d’obligation le 31e mai que le chapitre fait dire. Il fournit les ornements nécessaires. Que le chapitre est obligé de l’entretenir puisqu’il en retire la lime, Il ordonne les réparations nécessaires[415].

Chapelle de la Tour du Puget[modifier]

[174] Ledit sieur Rostang, notre aumônier, nous a dit encore qu’il a été le même jour à une bastide de M. de Saint-Laurent, appelée la Tour du Puget, où dans le voisinage il y a une chapelle fort négligée, toute ouverte, sans tableau et profanée depuis l’invasion des ennemis[416]. Qu’il a trouvé sur l’autel une croix de bois et deux chandeliers ; que la pierre sacrée n’est point enchâssée dans du bois ni couverte d’aucun linge, ayant été très souvent transportée par les soldats à la

chapelle de Sainte- Pétronille où ils faisaient dire la messe, dans le temps de la guerre[417] ; que le rentier de ladite bastide lui a dit que M. de Saint-Laurent avait fait faire un tableau, un devant d’autel, d’autres ornements pour cette chapelle, et qu’on devait la réparer au premier jour[418].

Chapelle de Saint-Etienne[419][modifier]

[175] La chapelle de Saint-Etienne, du côté du Var, au terroir de La Gaude, étant entièrement ruinée et abandonnée depuis longtemps, nous n’avons pas cru devoir nous y transporter ni y envoyer. C’était une annexe du prieuré de La Gaude, dont le revenu consiste en une terre et vigne qui avaient été aliénées et qui ont été rachetées[420]. Ce prieuré est possédé par le chapitre depuis quatre cents ans. Il paraît par la visite du sieur Arnoux, vicaire général, en 1668, que le chapitre y faisait dire la messe le jour de Saint-Etienne et qu’il fournissait les ornements nécessaires. Il y ordonna les réparations nécessaires[421]. Le prieuré de Saint-Jeannet et de La Gaude sont unis au chapitre comme il paraît par le statut de 1516[422].

Archives[modifier]

[176] Du mercredi 12e août[423].

Le sieur Trastour, économe du chapitre, nous étant venu trouver sur les huit heures du matin, nous lui avons parlé, comme nous avons déjà fait plusieurs fois, du dessein où nous étions d’aller visiter les archives et les papiers du

chapitre, avant que de clore notre visite. Il avait paru jusqu’à présent disposé à ce que clous souhaitions et nous avait même offert d’y aller quand nous voudrions. Cependant il nous a répondu qu’il ne pouvait pas nous ouvrir les archives parce que les sieurs chanoines le lui avaient défendu. Sur quoi nous l’avons chargé de faire assembler le chapitre dans les formes, après la grand messe, et d’y proposer que nous étions dans le dessein de faire cette visite ce jourd’hui après midi, conformément au droit que nous en avions et à ce qu’avait fait notre prédécesseur[424], lui ayant représenté que nous étions surpris de ce que sachant tous que nous avions une entière inspection sur le temporel de l’église, comme sur le spirituel, on nous fît cette difficulté, d’autant que nous venions de faire la visite, au su et au vu de tout le chapitre, des maisons du chapitre, de celle de la maîtrise, des meubles d’icelle, du clocher, de l’horloge, des caves, du grenier, en présence de lui-même, des cuves, de la maison du sieur prévôt, après l’en avoir fait avertir et en sa présence, de celle du sieur sacristain en la même compagnie de lui, économe, chargé de la procuration du sieur sacristain absent, et ensuite du plaçage où était celle du sieur archidiacre[425], comme aussi du domaine et de la maison de Notre-Dame des Crottons. Et que d’ailleurs l’obligation où est l’économe de rendre tous les ans ses comptes par devant nous suffirait pour prouver le droit que nous avons de voir et de visiter les archives.

Nous avons demandé audit sieur économe de nous faire savoir avant midi la résolution du chapitre.

Lequel sieur économe ne nous ayant rendu aucune réponse, et d’ailleurs ayant su que lesdits sieurs du chapitre avaient dit hautement qu’ils n’en rendraient aucune, qu’ils voulaient du papier et que nous leur fissions signifier nos intentions par écrit, que pour lors ils verraient ce qu’ils avaient à répondre.

Nous avons voulu attendre au jour suivant, auquel jour, jeudi 13e août, nous avons fait appeler le sieur Decormis, archidiacre et chanoine, que nous avons cru plus susceptible de raison que les autres. Nous l’avons chargé de représenter à ses confrères, après la grand messe, combien peu ils avaient de sujet de nous faire des difficultés sur ce que nous voulions exiger d’eux en cette occasion, puisque l’évêque de Vence ayant inspection sur le temporel de l’église, il ne saurait connaître s’il est bien gouverné et administré sans voir les registres et sans savoir si les titres et actes du chapitre sont en bon état et bien tenus, ce qui ne se peut que par l’inspection d’iceux. Nous lui avons fait lire les actes des visites de notre prédécesseur, par lesquels il parait qu'on lui a fait voir les papiers des archives lorsqu'il a visité sa cathédrale en 1699 et en 1706, l'un des actes signé par lui, archidiacre, l'autre par le sieur Blanc, chanoine.[426]

Nous avons attendu jusqu'au soir, et comme ledit sieur archidiacre ne nous a rendu aucune réponse, nous avons fait appeler le sieur Ferron, notre greffier, pour signifier au sieur économe qu'il eût à assembler le chapitre pour y faire délibérer sur notre demande et qu'il nous rapporte dans trois jours un extrait de la délibération.

Le mardi 18e août[427], le sieur Trastour, économe, nous a rapporté un extrait de la délibération du jour précédent, par laquelle lesdits sieurs du chapitre nous refusent l'entrée de leurs archives en qualité d'évêque, nous offrant de nous les faire voir lorsque nous y irons comme chanoine. Ils disent que nous pouvons connaître l'état de leur église par les comptes et par les statuts dont nous avons copie, et que l'arrêt de 1678 ne les oblige qu'à nous montrer leurs délibérations[428].

  1. L’évêque de Vence avait été nommé procureur du pays par une assemblée des communautés de Provence. Depuis la suppression des États en 1639, l’évêque ainsi désigné conservait cette charge et la transmettait à son successeur. Sur la situation dans laquelle se trouvaient les assemblées du fait de la suppression des États, voir Hildesheimer, Les Provence, Paris, 1935, p. 90-93.
  2. Bourchenu a visité le diocèse du 26 août au 2 novembre 1715.
  3. Le chapitre est prieur primitif de Vence. À ce titre, il a la charge de la cathédrale. Chaque année il élit en son sein un des chanoines qui est chargé de gérer ses affaires sous le titre d’économe.
  4. Vence forme une seule paroisse, desservie par deux curés perpétuels qui sont semainiers, c’est-à-dire qu’ils servent la paroisse alternativement, une semaine chacun. On verra que la semaine où ils ne servent pas au sanctuaire, ils servent dans le chœur.
  5. Le chaperon est une épitoge de deux couleurs que les consuls portent sur l’épaule, celui de Vence étant le noir et le rouge. Les consuls ne sont pas simplement là pour lui faire honneur, mais parce la communauté est intéressée à la visite, étant appelée à supporter une partie des dépenses que l’évêque ordonnera. Elle a d’ailleurs un droit de regard sur le "service divin qu’elle finance en versant la dîme. Les consuls sont assistés du greffier prêt à rédiger les actes en leur nom.
  6. Le prévot est le premier dignitaire du chapitre.
  7. Le rite de la porte a été observé.
  8. Formule de politesse qu’on ne trouve pas dans d’autres visites. Les consuls ont garde d’y déférer, sachant d’ailleurs à quoi le devoir les oblige.
  9. L’église de Vence est dédiée à la Vierge, voir § 11 ci-dessous.
  10. Les premières pages du manuscrit, dont sans doute les bords s’étaient effrangés, t été recoupées avec des ciseaux et collées au reste du manuscrit, ce qui provoque un certain nombre de lacunes.
  11. Les évêques disposent du pouvoir d’accorder jusqu’à quarante jours d’indulgences.
  12. Le cimetière était alors attenant à l’église, dans ce qui est aujourd’hui la place Godeau.
  13. C’est Mgr de Crillon qui avait voulu, en 1706, qu’on enlevât le saint sacrement du maître-autel et qu’on le placât dans cette chapelle latérale, afin de faciliter la distribution de la communion aux fidèles. La messe continuait d’être célébrée au maître-autel. On ne confondra pas la chapelle de Saint-Lambert, dans la cathédrale, avec la chapelle rurale du même nom, édifiée à la fin du XIXe siècle.
  14. Ici prend fin la première partie, proprement religieuse, de la visite, et avec la visite du tabernacle commence la visite proprement dite.
  15. Il s’agit du chanoine Jacques Barcillon, un Saint-Paulois, archidiacre en 1619, chanoine en 1622 par permutation avec son oncle Baptiste Barcillon, vicaire général de Pierre Du Vair en 1627, puis vicaire général sede vacante, pendant la période où Mgr Godeau ne pouvait exercer les fonctions d’évêque de Vence, enfin vicaire général de Mgr Godeau en 1654, décédé en 1664. L’orthographe usuelle de son nom est respectée mais , mais en signalant qu’il se prononçait Barcilon.
  16. Le sous-sacristain est un bénéficier, chargé apparemment de l’entretien des lampes perpétuelles. Les quinze livres représentent les intérêts annuels, au taux de 5% du capital de 300 livres déposé par Mgr Godeau entre les mains de la communauté.
  17. Le maître autel et le sanctuaire actuels datent de 1758. Mgr de Bourchenu va donc décrire des monuments que nous ne connaissons plus.
  18. A défaut de reliquaires, on tenait ordinairement les reliques dans le tabernacle. Cela ne plaisait pas aux évêques de la Contre-Réforme, qui voulaient éviter cette promiscuité au Saint-Sacrement . Cela n’a pas d’inconvénient à Vence puisque le Saint Sacrement ne s’y trouvait pas.
  19. Le sanctuaire est ce que nous nommerions improprement le chœur, car le chœur est le lieu où l’on chante, et à Vence il est au fond de la nef, sur une tribune.
  20. Tous les autels étaient surmontés d’un tableau indiquant la dévotion à laquelle ils étaient dédiés, tableau généralement enchâssé dans un retable. Qu’il n’y ait point de tableau au maître-autel de la cathédrale est une anomalie. On verra plus bas ce qu’il est dit d’un tableau se trouvant dans la chapelle de Notre-Dame de bon voyage (§ 156). Une voute de coquille est une voute en forme de cul-de-four. Elle a disparu en 1758.
  21. Le début du mot est dans la marge, recouvert par une feuille collée. On lit seulement C. , ce qui donne à penser à "N.S.J. C."
  22. Il s’agit évidemment des couleurs liturgiques, le blanc, le vert, le rouge, le violet et le noir.
  23. Le côté de l’épitre est à droite en regardant vers le maître-autel; le côté de l’évangile, à gauche.
  24. L’antécédent d’iceux est huiles. Il faudrait icelles.
  25. Propre a généralement le sens de convenable.
  26. Le bas de l’église, c’est, dans le sens de la longueur, le côté le plus éloigné du sanctuaire et du maître-autel.
  27. On ne sait si Mgr de Bourchenu décrit ici les fonts baptismaux que nous connaissons et dont personne ne sait dire de quelle époque ils datent.
  28. 39 Mot dans la couture. Cf. § 188.
  29. La tribune était donc déjà réservée aux hommes, comme cinquante ans. On ne l’utilise plus. Chaque confesseur, on ignore qui, à Vence, donnait la confession, outre les deux verra plus loin que s’il n’y a que trois confessionnaux dans l’église, il dans la chapelle du séminaire, ce qui montre le rôle important joué par Doctrine chrétienne dans l’administration du sacrement de pénitence conformément à la volonté de Mgr Godeau.
  30. Mot dans la marge. Il faut sans doute lire "du moins".
  31. Ce sous-titre n’est pas dans le document. Déjà les chandeliers ne chaire du prédicateur, mais on ne peut pas multiplier les sous-titres.
  32. Mgr Bourchenu fait, entre la titulature et le patronage, une distinction classique.
  33. On reste surpris qu’un point aussi important que de savoir à qui incombe la charge des églises ne soit pas réglé par la loi et reste d domaine de la jurisprudence. A d’autres moments on dira que la charge des réparations se partage entre la communauté et le chapitre en deux-tiers et un tiers pour l’autre.
  34. Il y a donc une distinction essentielle à faire maître-autel, et les offices, qui se disent au chœur.
  35. Ce sont nos fameuses stalles.
  36. On sait que l’évêché communiquait avec l’église par la tour dite de Saint-Lambert, qui existe toujours et qui appartenait au palais épiscopal. Bourchenu fait armoire du masculin. Cette armoire existe toujours, en haut de l’escalier à gauche, en arrivant aux tribunes. On y conserve des chapes et des chasubles.
  37. Ce court paragraphe se trouve plus bas dans le document, à la fin de la visite de la chapelle des saintes reliques, avant la visite de la chapelle de l’Ange gardien. Arrêtée a le sens de fixée au mur.
  38. Sans doute pour une raison de symétrie.
  39. Mot découpé en bas de page. Sans doute faut-il lire "sur l’autel".
  40. Le début des mots est masqué. Présumons qu’il faut lire: "par le sieur Faissole. Le sieur Bernard, bénéficier, apporta cette relique de Rome". L’existence de ce reliquaire n’avait jamais été signalée auparavant. Il s’agit du don d’un particulier au chapitre. On doit y voir un témoignage de l’influence du culte de cette sainte qui est, comme on sait, la patronne de la cathédrale de Nice, Rome fournissant des reliques à la demande, à l’aide des ossements des catacombes.
  41. Le quintal n’avait pas alors la même valeur qu’aujourd’hui. 11 pesait environ 40 kg.
  42. L’écu vaut 3 livres et la livre 20 sous. Cette somme est énorme.
  43. Selon la Vie de saint Lambert manuscrite, due à Claude Barcillon et aujourd’hui aux Archives historiques du diocèse, à Nice, ce buste fut inauguré en 1654, année l’on célébrait à Vence le cinquième centenaire de la mort de saint Lambert.
  44. Bourchenu attribue ici à Mgr Godeau une particule nobiliaire.
  45. 7 Le théologal Raphaël olive, chanoine prébendé à Courmes, est un contemporain de Mgr Godeau. L’abbé de Gréolières est un chanoine la maison de Villeneuve-Vence, le seigneur de Gréolières étant de sa famille. Les parenthèses ne sont pas dans le document.
  46. On appelait paix de petits reliquaires destinés à faire baiser les reliques.
  47. Notre-Dame des Crottons, jadis prieuré au terroir de Malvan, aujourd’hui Notre-Dame des Fleurs, commune de Vence. Mgr Bourchenu la visite plus loin.
  48. Bourchenu avait d’abord écrit: "depuis l’incursion des ennemis qui prirent les vases sacrés qui y étaient". Il s’agit d’une note ajoutée à la marge, avec des ratures et des corrections à l’interligne.
  49. Voir la visite de Villeneuve, aujourd’hui Villeneuve-Loubet, aux Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1257, fol 22 ro, où Bourchenu note que les vases sacrés ont été volés le 8 mai 1713. À cette date le vol ne peut pas être imputé à des armées ennemies.
  50. Je ne sais s’il reste quelque chose de cette argenterie. On sait qu’elle fut envoyée au district, à Grasse, sous la Révolution, pour venir en aide à l’État, témoignage des sentiments patriotiques des Vençois. Ainsi disparurent les anciens reliquaires, non toutefois les reliques qui furent conservées.
  51. Il s’agit de l’ordonnance qui terminait la visite de l’évêque Crillon, Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1254. Nous sommes toujours surpris de voir combien ces ordonnances étaient peu respectées.
  52. Grosse étoffe de laine, sans doute de peu de valeur, si c’est bien l’origine du mot camelote.
  53. Au XIXe siècle, cette chapelle sera dédiée au Sacré-Cœur de Jésus. Elle est aujourd’hui désaffectée. On a en supprimé l’autel à une date que j’ignore et on n’y voit Plus l’armoire des reliques.
  54. Bourchenu avait d’abord écrit qu’il n’y avait que cinq caisses, dont deux grandes.
  55. Lire : Reliquiae sanctorum Cosmae et Arnulphi, missae a Paulo tertio, quondam episcopo venciense", c’est-à-dire : "Reliques des saints Côme et Arnoux, envoyées par Paul III, jadis évêque de Vence". Les reliques envoyées par Paul III(ou plutôt par Alexandre Farnèse avant qu’il ne devînt pape) sont en bien plus grand nombre que cette inscription ne le donne à penser.
  56. sic pour boîte.
  57. Alexandre de Villeneuve, seigneur de Vence, le premier de cette maison à prendre marquis (1643-1698), d’après Juigné de Lassigny, Histoire de la maison de Provence, vol. I Généalogie, Lyon, 1900, page 277. Le seul Villeneuve dont on sache qu’il gratifié l’église de Vence de quelque don. La plus ancienne cloche actuellement au clocher de la ville porte son nom et la date de 1674. Je ne sais si c’était un don de sa part. Je croirais plus volontiers qu’il s’agit d’un "emprunt" fait pendant ou après la Révolution, pour pallier l’absence des cloches, envoyées à la fonte au moment où la Patrie était en danger. Au début du XVIIe siècle, l’évêque et le baton s’étaient mis d’accord pour empêcher l’hôtel de ville d’utiliser sa propre cloche pour convoquer le conseil de la communauté. Ils exigèrent et obtinrent que ces convocations soient sonnées par la cloche du château ou sur celle du palais épiscopal, chaque année alternativement, ce qui provoqua quelques incidents, quand le valet de ville trouvait la porte fermée ou la cloche sans corde.
  58. . On ne sache pas qu’aucune de ces reliques, sauf, bien entendu, celles de Véran et de Lambert, aient jamais fait l’objet d’une vénération particulière à Vence. Seul Donat avait fait l’objet d’un culte, concrétisé par une chapelle. Il me semble que pour avoir de la valeur il était nécessaire que la relique fasse l’objet d’une demande, c’est-à-dire que la dévotion existe avant la relique.
  59. L’intérêt de la double serrure était que deux personnes différentes détenaient chacune une clef et par conséquent ne pouvaient ouvrir l’une sans l’autre. Les reliques en renom avaient fait l’objet de vols, au Moyen Age. Tel avait été le cas, à Vence, de celles de saint Lambert. Elles furent ensuite recouvrées.
  60. Un Barcillon, sieur de Roquefort, descendant collatéral du chanoine.
  61. Les oliviers périrent pendant l’hiver de 1709, qui a laissé un terrible souvenir dans l’histoire.
  62. Comprendre que personne n’a constitué un fonds ou capital dont les intérêts eussent servi à rémunérer la célébration d’un office religieux.
  63. 75 Situation insolite. L’entretien des autels est généralement à la charge de confréries. Mais ici l’autel, dédié à des reliques, ne fait l’objet d’aucune dévotion particulière.
  64. .
  65. C’est-à-dire que son entretien n’est pas pris en charge par une confrérie. La confrérie de l’Ange gardien instituée en 1669 par Mgr Godeau, et qui devait prendre en charge le mont-de-piété, ne s’est donc pas perpétuée.
  66. Les ordonnances de 1706 et de 1699 (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1252) clôturent deux visites de Mgr Crillon. Mgr Bourchenu s’y réfère constamment.
  67. L’ordonnance de 1666 clôture une visite de Mgr Godeau (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1235). Il faut comprendre que l’absoute au jour de la Saint-André est une pratique révolue. L’ordonnance de clôture rétablit cette cérémonie, voir § 197 ci-dessous.
  68. C’est à dire à tour de rôle.
  69. Ce notaire est probablement Jacques Deguigues, d’après la liste des notaires de Vence dont les actes sont conservés. Il y a eu à Vence toute une dynastie de notaires dont le nom était Guigo ou Guigou en provençal, Guigonis en latin, Deguigues ou de Guigues en français.
  70. Instructions: informations, renseignements.
  71. Saint-Crépin, à l’origine la chapelle de Sainte-Croix, au carrefour de ce qui était alors d’un côté la route allant à Bézaudun et à Coursegoules; de l’autre la route de Grasse. Voir plus bas § 150-152.
  72. Cette Voute" parait être "l’enfoncement pris dans l’épaisseur de la muraille" mentionné au § 16 ci-dessus.
  73. Bourchenu désigne ici sous le qualificatif de gothique le sarcophage gallo-romain de l’église de Vence.
  74. Ce vieux triptyque a disparu. C’est ici la seule mention d’une dévotion à saint Jean-Baptiste et à la Madeleine dans l’église de Vence. On sait qu’ils sont les patrons, Jean-Baptiste, de l’église de Saint-Jeannet et Marie-Madeleine, de celle de Coursegoules.
  75. Le fait que Bourchenu ne mentionne pas la pierre tombale de saint Lambert, qui constitue aujourd’hui le devant d’autel, donne à penser qu’elle n’était pas alors visible.
  76. Cuivre, par erreur. Il faut corriger en cuir.
  77. Gaster, patronyme étrange qui pourrait être la latinisation d’un patronyme. En fait ce recteur porte le nom vençois bien connu de Gastaud comme le montre l’ordonnance, § 203 ci-dessous.
  78. Mgr Bourehenu fait ici une distinction, réservant au recteur ecclésiastique le titre de recteur et donnant aux recteurs laïques celui de prieurs. L’immixtion d’un ecclésiastique dans la direction des confréries est le résultat d’une ingérence épiscopale.
  79. Vence a été envahi par la Savoie en 1704 et en 1707.
  80. L’ h initial de hauteur n’est pas aspiré. On écrit l’hauteur. Un demi-pan: environ La canne, qui vaut 8 pans, fait environ 2 m.
  81. Les uns de 50 cm et les autres de 38 cm.
  82. Ce sont des prières qu’on récite à la messe et qui, fixées sur des cartons et mises cadre, demeurent en permanence sur l’autel.
  83. Les cérémonies qui accompagnaient le port du saint sacrement aux malades constituaient un élément de la vie quotidienne dont nous n’avons plus idée. On voit plus bas que la confrérie du Saint-Sacrement fournit jusqu’à douze flambeaux pour cet accompagnement, ce qui montre tout un cortège. La clochette pèse de deux kilos à deux kilos et demi si la livre fait environ 400 grammes.
  84. Bourchenu écrit sarge. Catalouffe, damas, serge, toile : les gens de cette époque ont une grande connaissance des tissus, marchandise précieuse.
  85. C’est ce rôle de fournisseur de cierges qui avait valu aux confrérie le nom de luminaires. La chapelle du jeudi saint, particulièrement éclairée s’appelait le paradis. Bourchenu avait d’abord écrit: "Et cinq francs pour le reposoir du jeudi saint".
  86. On voit qu’il y a deux qualités de cire, la blanche et la jaune, jaune, la blanche étant plus estimée.
  87. La question des bancs est importante, dans des églises dépourvues de chaises, et où les bancs sont source de procès.
  88. Bourchenu fait garde-robe du masculin.
  89. Les meubles: les objets mobiliers, et non meubles meublants. Le degré: les escaliers.
  90. Une figure: une statue. L’usage d’habiller les statues et de les parer généralement répandu.
  91. Dans la chapelle du Rosaire actuelle, le tableau du milieu a disparu. Seuls les "mystères" qui l’entouraient sont conservés.
  92. La fondatrice paraît être Françoise Lucrèce de Villeneuve (1577-1635), fille de Claude, baron de Vence, qui épousa en 1601 Annibal de Bourillon, comte d’Aspremont au comté de Nice, selon Juigné de Lassigny, Hist. de la maison de Villeneuve en Prov., Lyon, 1900, vol 1, p. 272. M. de la Gaude, dont les héritiers versent la pension, paraît être Claude de Villeneuve-Thorenc, dit le marquis de la Gaude, (1643-1703), selon Juigné de Lassigny, op. cit, vol. 1, p. 291-292.
  93. Ceci est évidemment ajouté après coup, puisque dans le procès-verbal nous n’en sommes encore qu’au premier juillet.
  94. On voit ici le mécanisme d’une chapellenie dans toute sa complexité. La fondatrice a constitué un capital de 62 livres et demie dont les intérêts doivent servir à rémunérer deux messes hebdomadaires, à célébrer dans la chapelle du Rosaire de l’église de Vence. Ses héritiers ou plutôt ceux de son mari ont le juspatronat, c’est-à-dire le pouvoir de désigner le chapelain. Ils ont choisi pour cela le vicaire de La Gaude, c’est-à-dire le desservant titulaire de cette paroisse. Le capital est resté entre les mains des héritiers de la fondatrice, les seigneurs de la Gaude. C’est eux qui versent annuellement les intérêts du capital au chapelain. Comme ce dernier ne peut pas se déplacer à Vence deux fois par semaine, il a chargé des prêtres résidant à Vence (le sieur d’Olonne puis le sous-sacristain) de dire les messes à sa place. Il demande à l’évêque d’autoriser, en vertu des pouvoirs qui lui sont propres, que ces messes soient célébrées dans l’église de La Gaude. L’évêque demande à voir l’acte de cette fondation.
  95. Cette visite de Mgr Godeau est conservée (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1236). Mgr Godeau dit qu’il y a une fondation de 25 écus de rente, la fondatrice étant la dame Lucrèce de Villeneuve, comtesse d’Aspremont. Il semble parler de quelqu’un qui est toujours en vie et qui, par conséquent ne doit pas être la même dont nous avons parlé note 104 ci-dessus. S’agit-il de la même chapellenie ? On en peut douter, car des revenus de 25 écus énorme pour l’époque, correspondent à un capital de 500 écus, soit 1500 livres à 5 %. En outre le service est d’une messe journalière. Peut-on penser toutefois que la même fondatrice ait fondé deux chapellenies différentes au même autel, en leur assignant des capitaux d’un montant si différent?
  96. Qu’est-ce ? Un devant d’autel?
  97. Ces objets sont destinés à parer la statue de la Vierge, notamment les être placées sur la tête de la Vierge et de l’Enfant Jésus.
  98. Ce retable existe toujours.
  99. Mgr Bourchenu avait d’abord écrit, puis a barré: "Il la donné 2500 livres aux Pères de la Doctrine pour une messe tous les lundis et tous les dimanches et fêtes. La communauté de Vence a le capital et paie le revenu". Il s’agit des Pères de la Doctrine chrétienne des chrétienne (autrement dit du catéchisme), fondés en 1597-1598 par César du Bus, chanoine de Cavaillon, influencé par l’exemple de saint Charles Borromée mort en 1584. Voir Jean de Viguerie, Une œuvre d’éducation sous l’ancien régime. Les Pères de la doctrine chrétienne en France et en Italie. 1592-1792, Paris, 1976.
  100. 113 Voir cet acte, ADAM, 4 G séminaire de Vence, supplément 14, Deuxième fondation du séminaire, en faveur des pères de la Doctrine chrétienne.
  101. Godeau et Roubaud, tous deux prénommés Antoine, fondent une messe à l’autel de leur saint patron.
  102. L’évêque, en qualité de seigneur de Vence, a un droit de nommer les officiers de cette justice (le juge, le greffier de justice, avec le pouvoir le sergent). On oublie ici le pluriel de Majesté.
  103. Ce renseignement est intéressant car il prouve que l’existence de recteurs d’une confrérie, n’implique pas l’existence de confrères. Le culte de saint Antoine est certainement très ancien. La confrérie peut avoir disparu, non pas complétement puisqu’elle a encore un recteur (qui le nomme?), qu’elle bénéficie de legs et qu’elle quête dans l’église.
  104. Légats: les legs faits à la chapelle, que le recteur doit encaisser.
  105. Ces coussins servent de pupitre, pour déposer les livres liturgiques.
  106. On va se servir à Nice pour certains produits manufacturés, sans que traverser une frontière internationale soit un obstacle
  107. La fondation du Rosaire est assez ancienne à Vence (début du XVIIe siècle) pour qu’un nouveau tableau ait remplacé un premier tableau devenu vétuste. Toutefois, le Rosaire avait pris la place du culte beaucoup plus ancien de l’Annonciade (Notre-Dame de l’Annonciation). C’est peut-être le tableau de l’Annonciade qui a été déplacé. On doit regretter que Mgr Bourchenu n’indique pas le sujet du tableau relégué dans la chapelle de Saint-Antoine.
  108. 121 Ce renseignement est précieux car il montre l’existence d’une confrérie de métier, ici les métiers du bâtiment. La visite de Bourchenu nous en révélera d’autres : les praticiens (conseillers juridiques) en la chapelle des Pénitents blancs, les cordonniers et les tanneurs en la chapelle Saint-Crépin, les serruriers, forgerons et muletiers, d’une pari, les bergers et bouviers, d’autre part, dans la chapelle Saint-Pons. On sait que le culte de saint Joseph revêtait diverses formes. Dans notre région, il était généralement le patron de la bonne mort. Ailleurs il est représenté avec l’enfant Jésus et c’est le père nourricier. Pour la confrérie vençoise, c’était évidemment le charpentier. C’est aussi à l’autel de Saint-Joseph que, dans les églises du diocèse, Mgr Godeau avait fondé la confrérie de la Miséricorde, destinée à secourir à domicile les pauvres malades et les pauvres honteux.
  109. soit 60 à 65 cm
  110. Comprendre la construction de cette phrase de la façon suivante : "Et pour nous instruire de l’intention du fondateur, on doit nous donner un petit livret des règlements qu’il a établis". Etablis est au singulier dans le document et on peut douter s’il se rapporte à livret ou à règlements. On peut douter que Mgr Godeau soit l’auteur de ce livret. Il s’agirait alors d’une œuvre de lui inconnue. Peut-être s’agit-il d’un livret établi pour la confrérie de l’Enfant Jésus fondée à Beaune en 1636 et érigée plus tard en confrérie par l’évêque d’Autun (d’après Catholicisme, Hier, Aujourd’hui, Demain, t. IV, p. 146).
  111. La sœur Camille est sans doute une femme laïque étrangère à Vence, car elle n’est connue que par son prénom.
  112. Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1289, registre des ordonnances de Mgr Godeau, dressé en 1672. On sait que Mgr Godeau est mort le 21 avril de cette année-là.
  113. Le sujet de ordonnant est Charles Borromée, et non Mgr Godeau.
  114. Suche-Carens: le trait d’union est ajouté pour la transcription. Carens doit être un surnom. même indivi du n’est plus, trois lignes plus bas, que le sieur Suche.
  115. Il s’agit, selon le visiteur, des anciens titulaires de la chapelle dédiée aux Ames du purgatoire.
  116. Ce tableau n’a pas été conservé. On voit dans les délibérations du conseil de la communauté pour 1562 et 1563 qu’il y a alors à Vence, à l’extérieur de la ville une chapelle en ruine dédiée à saint Roch dont la communauté utilise les vieilles pierres pour la construction d’un nouveau moulin à huile, " que soit sans offenser Dieu et le saint, même que le retable est dans l’église de cette ville" (Archives communales de Vence, BB 19, à 15 mai 1563).
  117. Ce retable existait encore, en 1954, lorsqu’on lui a substitué le retable de l’Ange gardien. Voir J. M. Bartoli, L’ancienne Cathédrale de Vence, Vence, 1992, p. 25. Il est à craindre qu’il ne faille le considérer comme perdu. L’autel de bois, le tableau où sont figurées les âmes du purgatoire, sont actuellement entreposés dans la chapelle de l’Arat. Ils n’y ont pas leur place. Ils font double emploi avec l’autel et le tableau de saint Claude qui sont conservés. Voir ci-dessous, § 144.
  118. Ce Mars, patronyme vençois bien connu, voit ici son nom latinisé en Marsi.
  119. Il y a bien une croix de pierre dans le nouveau cimetière de Vence (celui de la Clapière). Peut-être est-ce celle dont il est ici question.
  120. Alexandre de Villeneuve, voir note supra § 16.
  121. L’arrière du château seigneurial donnait sur le cimetière. on gardait bonne note d’un empiètement qu’on n’avait pas pu empêcher.
  122. Ce sous-titre, ajouté, n’est pas dans le document.
  123. MM. de Vence, c’est-à-dire la famille de Villeneuve.
  124. MM. Olive se transmettent la charge de chanoine théologal, d’oncles à neveux.
  125. On voit encore deux dalles scellant des caveaux dans le bas de l’église, sous le chœur. Elles portent la date de 1645.
  126. On voit qu’en 1716, on n’enterre plus, dans l’église, que dans des caveaux. Autrefois on y ensevelissait directement dans le sol, en soulevant les dalles dont elle était pavée. Aucun particulier, sauf les Villeneuve, ne peut se prévaloir d’un droit d’être enterré dans l’église. Chacun a cependant la possibilité d’y être enterré, moyennant finance, dans les caveaux que le chapitre a fait faire à l’intention du public.
  127. La bière sert à transporter les corps morts. Je pense qu’on ignore alors l’usage d’un cercueil.
  128. Bien instruites doit s’entendre de leurs devoirs religieux, car elles ne doivent donner le baptême qu’en cas d’extrême nécessité
  129. C’est-à-dire qu’elle n’a pas encore l’âge canonique pour être la servante d’ un ecclésiastique, qui est de 50 ans.
  130. L’usage de mettre au féminin les noms des femmes (Jourdane, Blanque) n’est plus tout à fait suivi (Guisard).
  131. Le métier de maître d’école est généralement itinérant, confié à des "étrangers". Ce n’est pas ici le cas.
  132. 40 écus font 120 livres, à trois livres par écu.
  133. Le régent est aussi un Vençois. Peut-être est-il mieux payé parce qu’il enseigne le latin aux enfants de la bourgeoisie. Peut-être aussi parce qu’il a moins d’élèves. En effet, outre le salaire versé par la communauté, les maîtres d’école reçoivent une rétribution des parents d’élèves.
  134. On voit assez que l’Eglise, au moins dans le diocèse de Vence, n’assure pas l’instruction des enfants, ni surtout n’en supporte la charge, comme on lit si souvent, dans les livres d’histoire, qu’elle le faisait. Cette charge incombe aux communes et l’école en a conservé jusqu’à nos jours le nom de communale. L’église prétend seulement examiner et approuver les maîtres d’école, afin de vérifier leur orthodoxie religieuse. Parlant des maîtres d’école de Vence, l’évêque emploie l’expression consacrée : s’acquitter de son devoir, qui signifie de la part de laïques de remplir ce que l’Eglise attend d’eux. Elle attend d’eux, en particulier, qu’ils enseignent le catéchisme ("faire la doctrine") et que le dimanche, ils conduisent les enfants à la messe et à vêpres, Si la communauté paie l’instruction des garçons, elle se désintéresse de celle des filles. C’est ici la première mention que nous ayons d’une instruction qui leur est donnée, et l’instruction des filles aura toujours un caractère privé jusqu’aux lois de Jules Ferry. La "Soeur Camille" est sans doute celle qui était déjà nommée à propos de la confrérie de l’Enfant Jésus. Voir note §35.
  135. Les Signoret ou Segnoret sont médecins ou chirurgiens de père en fils depuis au moins la première moitié du seizièm e siècle. Voir H. Dhumez, "Le livre de raison (1505-1535) de Georges Signoret, barbier-chirurgien de Vence", dans Provence historique, fasc. 15, 1954.
  136. Sous-titre ajouté, ne figurant pas dans le document
  137. Il n’y a pas encore de chaises dans les églises. Mgr Bourchenu voit d’un mauvais œil que l’on s’asseye. Il ne voudrait même pas que les fidèles entendent la messe debout mais à genoux.
  138. Nommées aussi les tribunes
  139. Aamusses. ornements garnis de fourrure que les chanoines portaient sur le bras gauche (Dictionnaire de Hatzfeld et Darmesteter).
  140. Le document écrit "a droit" pour à droite, et "l’arc debleau" corrigé ici en doubleau.
  141. La coquille désigne en architecture une voute en forme de quart de sphère, par exemple le haut d’une niche dont l’arcade serait de plein cintre. Ici je suppose que cette coquille, au lieu d’être un creux, est au contraire une excroissance des murs de la nef, servant d’appui aux arcs doubleaux. Cf. le § 190 ci-dessous.
  142. Soit, en faisant le quintal de 40 kilos, la plus grosse de 520 à 560 kg ; la seconde, de 400 kg ; la troisième, de 280 kg ; les deux plus petites, de 120 à 160 kg.
  143. Le document écrit : quoiqu’il ne peut pas le faire, ce qui parait correspondre à une prononciation pût.
  144. Le prix des cloches variait selon le poids cloches du métal utilisé. Le métal des vieilles était réemployé. La fonderie était fait d’artisans itinérants qui venaient opérer sur place.
  145. Le document écrit ce qui serait à propos de rétablir, à une époque où l’on ne distingue pas qui de qu’il.
  146. Ce sous-titre ajouté n’est pas dans le document.
  147. Note d’Oswald Baudot : j’ignore où se trouvait la salle capitulaire.
  148. On verra à la fin du document la réponse du chapitre aux questions posées par l’évêque au sujet des archives. Cf. § 176.
  149. Mgr Bourchenu a noté en marge ceci, qu’il est difficile de rattacher au texte : "Grains et vin doivent être vendus ou distribués aux chanoines. La pointe : on ne compte point. Options. Chante tout l’office, excepté les vêpres. On lit la passion d’une croix à l’autre. Le petit office. Les rogations, le lundi aux pénitents noirs, le mardi aux pénitents blancs. Le troisième, on va à Saint-Pancrace, on fait le tour du jardin du château et de l’évêché, et la messe à la cathédrale". Il a barré : "Procession à Saint-Pierre et aux pénitents noirs".
  150. Serpent.. Le Robert indique : "Mus. Ancien instrument à vent (en bais et cuir) plusieurs fois recourbé. L’ophicléide a remplacé le serpent". Et au mot ophicléide : "1822. Mus. Gros instrument à vent, en cuivre et à embouchure, muni de clés. L’ophicléide a remplacé le serpent ; il a un son très grave et une justesse douteuse. Un beuglement d’ophicléide".
  151. Campaniers :. sonneurs de cloche, de campana, la cloche, en provençal comme en latin.
  152. Note d’Oswald Baudot : au total, de l’évêque aux enfants de choeur, le clergé vençois se réduit à 29 personnes. Mais ici Bourchenu donne un effectif théorique qui ne correspond pas à la situation réelle. Certains emplois ont été supprimés ou bien n’ont pas actuellement de titulaires (joueur de serpent, maître de musique). Il y a trois campaniers, dont deux clercs et un laique, et non pas deux (§ 68). On verra plus loin qu’il y a cinq enfants de chœur et non pas quatre (§ 163). Je ne suis pas sûr que le théologal soit un dignitaire du chapitre. Il faut compter le cabiscol, les deux curés, le diacre et le sous-diacre au nombre des bénéficiers.
  153. A partir d’ici la visite proprement dite s’interrompt pour ne reprendre qu’au § 87. Nous avons des notes prises par Mgr Bourchenu dans les archives, notes de caractère historique ne correspondant pas nécessairement avec la réalité.
  154. Cette maison, connue sous le nom de "prévôté", existe toujours. Elle fait l’angle de la place Godeau et de la rue de l’évêché.
  155. L’antique monastère de Saint-Véran à Cagnes sur les bords du Loup est connu par le cartulaire de l’abbaye de Lérins. Les renseignements fournis par Bourchenu sont tirés de ce cartulaire
  156. Gréolières, qui formait alors deux paroisses (Gréolières hautes et Gréolières basses) mais une seule communauté.
  157. Le prédicateur ; le prêtre, étranger à la paroisse, qui vient prêcher le carême, souvent un membre d’un ordre régulier.
  158. Le clerc, très bassement rémunéré, est généralement un jeune homme qui a reçu la prime tonsure et qui se destine à l’état ecclésiastique.
  159. Le chapitre distribue aux chanoines et aux bénéficiers, soit en argent soit en nature, le blé et le vin provenant de la dîme qu’il perçoit. Le prévôt a double part dans cette distribution. On a ici une assez bonne énumération des charges qui pèsent sur les chanoines prébendés. Anciennement les vicaires (desservants titulaires de la paroisse) étaient rémunérés par une part de la dîme. Mais pour leur assurer des revenus décents, ce que nous nommerions un minimum vital, le gouvernement leur a permis de renoncer à cette partie de la dîme et de recevoir en échange une "portion congrue", congrue ayant le sens de convenable. C’est certainement le choix qu’ont fait les vicaires de Gréolières puisque leurs salaires sont entièrement à la charge des trois chanoines prébendés. En effet les charges énumérées ici doivent s’entendre partagées en trois entre les chanoines, comme la dîme.
  160. Anone : froment. On sait que la superficie des terrains est calculée selon la quantité de blé qui serait théoriquement nécessaire pour les ensemencer.
  161. C’est la fameuse terre de Saint-Michel de Leineris, dont la chapelle romane existe encore, au-dessus de Coursegoules. C’est pour le prévôt une sinécure car il n’y fait aucun service. On sait que François Ier fait prisonnier à Pavie (1525) dut payer une rançon à Charles-Quint. Le diocèse de Vence y a donc contribué.
  162. Il y a belle lurette que le prévôt aurait pu racheter le bien de l’église aliéné sous François ter. La moitié du revenu va à son frère et ainsi échappe à l’église sans sortir de sa famille. Ce frère est sans doute le juge seigneurial de Mgr Bourchenu, cf. § 29.
  163. Il s’agit ici du prévôt. Cette pension, dont la cause n’est pas indiquée, augmente sa part aux distributions du chapitre.
  164. Le nom de Sabran est celui d’une famille illustre en Provence.
  165. Tignore où se trouvait la maison du sacristain.
  166. Le Gandalet ou Gaudelet, terroir de Saint-Paul, limitrophe de Villeneuve-Loubet. Le sacristain y perçoit la totalité de la dîme. Il n’y a donc pas de partage proportionnel de la dîme de Saint-Paul que le chapitre perçoit aux terroirs de Saint-Paul, de La Colle et de Roquefort.
  167. Le sacristain est prébendé à Villeneuve. Il perçoit la dîme à Villeneuve et sur une partie du terroir de Cagnes, limitrophe de Villeneuve. C’est la raison pour laquelle il paie à Cagnes une partie du salaire du prédicateur de carême. Il n’a aucune charge à Villeneuve, ce qui montre que le vicaire de ce lieu perçoit de son côté une partie de la dîme et supporte toutes les charges.
  168. Le sacristain était chargé de fournir la sacristie de la cathédrale à ses dépens. Il s’en est déchargé par un accord avec le chapitre, lui abandonnant la dîme qu’il percevait à Tourrettes (sur Loup), à Caille et au prieuré de Saint-Martin-de-la-Pelote (à Tourrettes). Il s’est réservé cependant une certaine quantité de blé (le panal est le huitième d’une charge) et le pouvoir de choisir les prêtres titulaires des trois paroisses de Villeneuve, de Tourrettes et de Caille. Peut-être les chanoines tiraient-ils un profit pécuniaire (simonie) de ce pouvoir de nomination qui revenait à imposer à l’évêque des titulaires de paroisse qu’il n’avait pas choisis.
  169. Référence au pouillé de Mgr Godeau, Archives départementales des ALpes-Maritimes, G 1361. De ce Raymon II, la Gallia Christiana dit seulement qu’il est mort le 16 des calendes d’octobre 1319 et qu’il avait pris possession de son siège la même année.
  170. La chapelle Sainte-Croix, alias Saint-Crépin.
  171. Les lieux sont difficiles : il faut comprendre que les lieux concernés font des difficultés, s’opposent à la reconstitution de cette prébende.
  172. L’hôpital de Saint-Laurent-du-Var.
  173. La Saint-Jean d’été, le 24 juin. L’exaltation de la Sainte-Croix, le 14 septembre.
  174. Cet arrêt est un arrêt du conseil du roi, comme on voit au § 76 ci-dessous. M. de Sisteron est Mgr Thomassin, successeur de Mgr Godeau, évêque de Vence avant d’être transféré à l’évêché de Sisteron. M. Oswald Baudot dit ne pas connaitre cet arrêt, important pour l’histoire du diocèse, sur lequel Mgr Bourchenu revient plusieurs fois.
  175. Décimes ; imposition payée annuellement par le Clergé de France pour satisfaire au "don gratuit" qu’il fait au roi. La prébende de Courmes paraît constituer un simple canonicat et ne pas être rattachée à la théologale.
  176. Il s’agit du chanoine Honoré Blanc, qui sera le fondateur des chapelles du Calvaire, en 1720. C’est un Aixois. Il partage la grosse dîme (celle qui porte sur le blé et sur les agneaux) avec le vicaire de Coursegoules. Celui-ci doit percevoir en outre toute la petite dime (sur le lin, le chanvre, les légumes). Il ne donne à celui qui vient prêcher le carême à Coursegoules que les deux tiers du salaire ordinaire, qui est de 90 livres, il n’est tenu qu’aux deux tiers des réparations, proprotionnellement à sa part de la grosse dîme.
  177. On voit que le revenu des prébendes canonicales est très inégal d’une prébende à l’autre. La prébende de Coursegoules rapporte 940 livres, charges déduites. Celle de Gréolières, 340 livres.
  178. D’après les généalogies de Juigné de Lassigny, op. cit. vol. 1, p. 278, ce titre ne semble convenir qu’à Gaspard-Joseph de Villeneuve, fils d’Alexandre de Villeneuve, marquis de Vence, né à Vence en 1689, prieur de N. D. de Verdelay au terroir de Gréolières et chanoine en l’église de Vence, "mourut après 1707". Il est toujours en vie en 1716 et il est âgé de 27 ans. On verra plus bas qu’il est à Paris et qu’il se propose d’entrer dans un séminaire pour y faire des études religieuses. Il n’est mort qu’en 1778, selon M. Ch. Plessis, Le Clergé du diocèse de Vence au XVIIIe siècle (1698-1790), Nice, 1988, p. 133.
  179. De l’Invention, 3 mai, à l’Exaltation de la Sainte Croix, 14 septembre.
  180. Il y a en effet dans les stalles du choeur deux rangées de sièges, de hauteurs différentes.
  181. on voit que Mgr Bourchenu a mis à profit l’interruption de sa visite pour étudier les anciens statuts du diocèse. La précentorie est la charge du préchantre ou cabiscol (ou capiscol).
  182. On ne sait pas si les mots "deux chapelains curés" sont mis en apposition à "deux bénéficiers" ou bien s’ils sont le second terme d’une énumération. Le mot "curé" conserve sa valeur de participe passé. Les curés étaient primitivement amovibles, alors qu’ils sont à présent perpétuels, c’est-à-dire qu’une fois nommés, on ne peut plus les licencier.
  183. Un autre clerc : on a vu qu’il y en avait déjà deux.
  184. Trad.: Tous les ans, (le chapitre aura) deux administrateurs, l’un chanoine, l’autre bénéficier.
  185. Trad.: L’administrateur chanoine ne percevra aucun des fruits mais son collègue les tiendra et les gouvernera, sous la surveillance et le conseil du chanoine administrateur.
  186. Mgr Bourchenu avait d’abord écrit : "L’autre, qui se tient au lutrin etc.", puis il a corrigé comme ci-dessus, s’étant aperçu qu’il y avait deux campaniers clercs. Son erreur provient de ce qu’il n’y avait alors qu’un emploi de campanier clerc qui fût pourvu, comme on le voit au § 243.
  187. 40 écus font 120 livres. On voit ici que le sacristain s’est déchargé sur le chapitre de l’entretien de la sacristie et que le chapitre à son tour s’en est déchargé sur le sous-diacre, faisant l’office de sous-sacristain. Sans doute trouvent-ils tous leur compte à ces arrangements.
  188. Sur le Clergé de France, plutôt que sur le Clergé du diocèse.
  189. 150 livres et 60 livres ne font évidemment pas 200 livres.
  190. Mgr Bourchenu ajoute à la marge, mais sans renvoi : "Il avait par le statut de 1613 cinquante livres, trois charges de blé, deux charges de vin pour chaque enfant, et quinze livres".
  191. Cette dernière phrase n’est pas très lisible. En supposant que Laudes soit à six heures du matin, les enfants de chœur sont ainsi tenus à onze heures de présence.
  192. Ce maître de chant paraît être le même personnage que le maître de musique dont il est parlé au paragraphe précédent.
  193. Trad.: La moitié des fruits ira la première année au chapitre.
  194. Demi-annate, droit de chape et anniversaire sont des redevances que les chanoines devaient verser au chapitre dans l’année où ils prenaient possession. Le florin vaut 12 sous, la livre 20 sous.
  195. l’ajoute les mots et conformément, qui ne sont pas dans le document.
  196. L’orthographe sou est moderne. Le document dit uniformément un sol, des sols.
  197. Sommée : la charge que porte une bête de somme.
  198. par rapport, en proportion (du temps d’absence).
  199. Saint-Martin de la Pelote, au terroir de Tourrettes. On a vu que les revenus de ces prieurés appartenaient à l’origine au sacristain qui les a abandonnés au chapitre moyennant d’être déchargé de la responsabilité de la sacristie. Voir ci-dessus § 55, 57 et ci-dessous § 81.
  200. Mgr Bourchenu écrit "Salvanthi’. Le -r est peut-être superflu.
  201. Le sou vaut douze deniers.
  202. On a vu que ce sont les curés qui officient aux jours ordinaires, § 11.
  203. Ce paragraphe concerne la façon dont le titulaire d’une prébende pouvait transmettre à une la personne de son choix, généralement à un membre de sa famille, le plus souvent à un neveu (népotisme). Il fallait qu’il l’eût résignée avant de mourir. Sinon la prébende devenait vacante et les chanoines de Vence, dans l’ordre d’ancienneté, avaient le droit de la choisir à la place de la leur. Cela n’allait pas sans difficultés avec des prêtres étrangers ou non au diocèse, qui avait obtenu du roi ou du vice-légat d’Avignon des provisions pour être pourvus de la prochaine prébende venant à vaquer.
  204. précenteur : du latin praecentor, en français le préchantre, en provençal le cabiscol ou capiscol.
  205. Trad.:"Ils seront ponctués dans le faillier selon ce qui aura été ordonné par le préchantre qui, en vérité, veillera sur ceci et imposera les peines aux délinquants... sinon il sera puni lui-même... Ils ont ordonné que les susdits seront tenus de lui obéir, comme il est de droit".
  206. Trad.:"Les subordonnés et les serviteurs écouteront le préchantre, ils lui seront soumis et lui obéiront, et le préchantre aura à faire connaître les fautes commises en disant l’office".
  207. Trad.-"Les statuts anciens et modernes de l’église seront affichés par écrit dans le chœur de l’église".
  208. La visite proprement dite interrompue au § 54, reprend ici.
  209. L’âge n’est pas indiqué.
  210. Chaque particulier : chaque ecclésiastique en son particulier.
  211. "La ville de Vence".
  212. Le livre de comptes de la communauté pour 1565 est conservé (Archives communales de Vence, CC 73). On y trouve ceci : "(Payé par le trésorier) à Me Jacques Caysson, campanier pour refaire et augmenter, la cloche de l’horloge, le 23 janvier, 24 florins". On admirera la mémoire des consuls de Vence qui se souviennent, cent cinquante ans plus tard, de l’année où ils ont fait fondre la cloche.
  213. Un comparant. une requête introductive d’instance, ainsi dénommée à cause de sa formule qui commence sur le mot comparant ("Comparant par devant vous, monseigneur l’évêque, les maire et consuls de la communauté etc").
  214. Ce sous-titre est au singulier dans le document.
  215. On voit la différence d’attitude à l’égard de l’évêque, entre le chanoine Blanc, aixois, ouvert, et le chanoine Trastour, vençois, fermé.
  216. Dans les stalles du chœur, au fond de l’église.
  217. Mgr Bourchenu écrit. "l’emploi de jouer du serpent". M. Oswald Baudot propose de corriger le sens en joueur.
  218. Concerner est ici transitif indirect.
  219. Commerces a le sens de "fréquentations".
  220. Le promoteur ou promoteur d’office ; Ce personnage remplit le rôle du ministère publie près l’officialité, c’est-à-dire près la cour spirituelle du diocèse. C’est toujours un ecclésiastique. Il est nommé par l’évêque, ainsi que l’official et le greffier de cette juridiction.
  221. Le document écrit que nous lui ayons fait, sans accord du participe passé.
  222. Il s’agit ici du clergé du diocèse, dont Isnard a perçu pendant des années la part due par chacun aux décimes, c’est-à-dire à l’imposition ecclésiastique.
  223. La première rédaction était plus sévère. Mgr Bourchenu avait d’abord écrit : "d’avoir quelques livres pour apprendre les cérémonies de l’église".
  224. On sait que l’église de Vence est sous le titre de la Nativité de la Vierge.
  225. Dans le délai d’un an.
  226. Comprendre : "Comme l’horloge sonnait auparavant". Bourchenu fait ici horloge du masculin.
  227. Le denier 16 : 6,25 % (100 divisé par 16). Cent écus valant 300 livres, ce capital doit rapporter 18 livres et 314 de livre par an.
  228. Mgr Bourchenu ne nous dit pas qui avait fondé cette messe. Cette fondation été assise sur un fonds immobilier, puisque soumis à la taille. Je ne vois pas quelles peuvent être ces "rentes" qui ont contribué avec la taille. à consommer le fonds, sauf à penser que ce sont les rentiers qui, prenant l’immeuble en location, l’ont si mal entretenu qu’ils l’ont rendu inculte. Par “premier des bénéficiers", sans doute faut-il entendre le plus ancien.
  229. Qui servait de sacristie à la chapelle de l’hôpital qui se trouve dans cette salle du premier étage. Au lieu de "nous sommes monté à la première salle", comme ci-dessus, Mgr Bourchenu avait d’abord écrit, "Nous sommes monté à la chapelle".
  230. palles. Le Robert donne : "PALE ou PALLE. Liturg. cathol. Linge sacré (carré et rigide) dont le prêtre recouvre la patène et le calice pendant la messe".
  231. Ce n’est pas la première fois que l’on voit mentionner le patronage de saint Jacques pour l’hôpital de Vence. Cette appellation se voit déjà dans la visite de Mgr de Crillon, en 1706 (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1254). Beaucoup d’hôpitaux du diocèse de Grasse étaient sous ce patronage, qui évoque le pèlerinage de Compostelle, à une époque où les hôpitaux étaient en particulier des lieux d’hébergement pour les "pauvres passants". On doit s’étonner que le tableau représente Jean-Baptiste. La dévotion propre aux hôpitaux était généralement le Christ, l’hôpital étant destiné "aux pauvres de Jésus-Christ". D’ailleurs, dans la visite de Crillon de 1699, il est dit que le tableau représente "le Sauveur ressuscitant un mort" (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1252).
  232. L’auditoire : la salle d’audience où siège la justice seigneuriale. Ce bâtiment a été acheté en commun, au début du XVIIe siècle, par les deux seigneurs de Vence, l’évêque et le baron. Il doit sans doute s’agir de la rue dite aujourd’hui de Saint-Lambert, jadis rue de la vieille audience.
  233. En louant cette maison à l’hôpital pour y loger les deux curés, la communauté reconnait ainsi qu’elle est tenue de leur fournir un logement, ce qu’elle contestera à d’autres moments de son histoire, affirmant qu’il incombe au chapitre d’y pourvoir. M. Oswald Baudot pense qu’une ordonnance royale de 1695 obligeait les communes à loger le curé.
  234. Le document écrit "comme dessous". Et peut-être est-ce bien "comme dessous" qu’il convient de lire, dans le sens de "comme à l’étage d’en-dessous".
  235. On peut croire qu’ici le mot "viande" a le même sens que de nos jours, alors que dans des temps plus ancien il avait le sens général de nourriture (viande, adjectif verbal, ce qui est nécessaire à la vie), la viande au sens où nous l’entendons étant alors exprimée par le mat "chair". Demi-livre fait environ 200 grammes.
  236. Le fermier est celui qui loue les fours de la communauté. "A taille" c’est-à-dire à crédit. Le fermier fait une taille (une entache) sur un bâton chaque fois qu’il donne du pain.
  237. La gouvernante : celle que les anciennes délibérations de la communauté nommaient l’hospitalière.
  238. Raylone, Galanton : patronymes de moi inconnus.
  239. Le pain qu’on fait pétrir pour l’aumône publique : ce n’est sans doute pas du meilleur.
  240. Herbages : nom qu’on donne alors à ce que nous appelons légumes, le nom de légumes désignant alors des denrées en grains (pois, fëves, haricots).
  241. On réserve aux passants les plus mauvaises conditions de logement : dans le lieu le plus humide, sur la paille.
  242. L’œuvre de la Miséricorde, établie par Mgr Godeau, était chargée de venir en aide aux malades à domicile et aux pauvres honteux.
  243. Lors de l’érection du Bureau de charité, Mgr Bourchenu a fait imprimer un petit livre intitulé Instructions et règlements des Bureaux de charité établis dans le diocèse de Vence pour le secours spirituel et temporel de tous les vrais pauvres, avec la réponse aux principales objections qu’on peut faire contre ces établissements, Lyon, 1715. On trouve une photocopie de cet ouvrage à la Bibliothèque municipale de Vence.
  244. Le denier 18 : 5,55 %. Gaspard de Villeneuve, fils de Claude, baron de Vence, né vers 1619, sacristain dès 1642, mort à Vence en 1693, d’après Juigné de op. Lassigny, op. cit,. vol, 1, p. 274.
  245. La livre vaut 20 sous, et le sou vaut 12 deniers.
  246. C’est la communauté, sur qui le capital est placé, qui est chargée de cette distribution. Néanmoins le fondateur a voulu qu’elle se fasse sous le contrôle de l’économe, du sacristain et du recteur de la Miséricorde.
  247. Ce sont les héritiers du fondateur qui choisiront les pauvres appelés â bénéficier de cette distribution.
  248. Le capital de 600 livres fondé par Claude Isnard rapporte donc 30 livres par an. Il est donc placé au denier vingt (à 5 %). Le débiteur est la communauté.
  249. Trad. :"Voyez la suite à la troisième page qui suit". Voir ci-dessous § 110.
  250. « D’une porte à l’autre ». Il s’agit des portes de l’église. On sort par une porte, on rentre par l’autre, en allant au plus court.
  251. Il semble que c’est la première fois qu’on voit cette fête nommée ainsi. On la désignait auparavant sous le nom de fête du Saint-Sacrement.
  252. On sort de l’église par la petite porte.
  253. Ce paragraphe est inscrit en désordre, du fait de surcharges et de renvois. « On rentre du Peyrat », a le sens de « par le Peyrat ». L’endroit par où l’on sort de la ville est la porte de Saint-Paul.
  254. Le long des murailles de la ville : par l’actuelle rue Marcelin Maurel.
  255. Par la rue des arcs (puisque l’on ne peut traverser le jardin du château, qui est le grand jardin), on se rend dans la rue du pavillon, qui contourne par derrière les jardins du château et de l’évêché et qui aboutit aux Pénitents blancs (l’avenue de la gare, dite aujourd’hui avenue de la Résistance, n’existe pas encore).
  256. La place de la tour : jadis la place neuve. Aujourd’hui la place Thiers ou la place du Frêne.
  257. La place de l’orme. Cette appellation était jusqu’ici inconnue. C’était jadis la place vieille. C’est aujourd’hui la place Antony Mars, après avoir été la place Victor Hugo. L’indication "à gauche" est tout à fait intéressante. Elle montre que de la place neuve on peut se rendre à la place vieille en contournant la ville par le nord, à une époque pourtant où le boulevard Paul André n’existe pas (il ne sera construit qu’au XIXe siècle). Il y a donc un chemin qui passe sous les remparts de la ville probablement en descendant du côté des moulins et en remontant ensuite vers ce qui est aujourd’hui l’arrivée de la route de Cagnes. C’est la première fois qu’Oswald Baudot dit voir suggérée l’existence d’un tel chemin.
  258. « La même porte ». Il s’agit toujours d’une porte de l’église, non d’une porte de la ville, et probablement de la porte du cimetière.
  259. La porte de la poissonnerie : c’est la grande porte de l’église. Elle donnait sur la place de la poissonnerie.
  260. Cela fait une cinquantaine de processions dans l’année.
  261. L’abbé de Thorenc : Gaspard de Villeneuve, fils de Claude de Villeneuve, seigneur de Thorenc et du Canadel, gouverneur de Saint-Paul. Prieur de Thorenc, chanoine puis sacristain, puis prévôt de l’église de Vence, mourut après le 9 juin 1703, d’après Juigné de Lassigny, op. cit., p. 291.
  262. M. Féraud est le bénéficier qui a quitté Vence pour suivre à Vienne l’évêque Mgr Crillon dont il est l’aumônier. Voir ci-dessus § 92.
  263. Trad. : Voyez ce qui précède trois pages au-dessus.
  264. Il ne note pas la réponse.
  265. Un cahier pour noter les messes anniversaires. Il est dit plus bas qu’on n’enterre pas dans cette chapelle.
  266. Le document écrit amits, conformément à la prononciation.
  267. Reblanchi a le sens de réargenté.
  268. Le mot crucifix désigne spécialement le Christ qui est figuré sur la croix. C’est le crucifixus, le crucifié.
  269. Oswald Baudot pense pouvoir dire que la confrérie est sous le patronage de la Miséricorde, renseignement précieux, car elle indique à quelle catégorie de pénitents noirs ceux de Vence sont rattachés ; et que la chapelle est sous le patronage de saint Michel.
  270. Paul V Borghese, pape de 1605 à 1621. Le document écrit "Paul Ve" (cinquième).
  271. Quand les fenêtres n’étaient pas vitrées, on remplaçait les vitres par des châssis de toile.
  272. "Chez les pères", chez les pères de la Doctrine chrétienne, qui exposent le Saint-Sacrement ce jour-là dans la chapelle du séminaire.
  273. C’est dire que de 1706 à 1716, soit en dix ans, la recette de la chapelle a été de 136 livres environ, soit une moyenne de 13 livres et demi par an.
  274. Recette, par erreur. Lire « de dépense ».
  275. Soit une moyenne des recettes de 11 à 12 livres par an. Si pauvres soient-elles les confréries trouvent toujours à faire des économies.
  276. on voit ici l’évêque placer sous le contrôle d’un ecclésiastique une confrérie jusqu’ici administrée par des laiques. Maurel a la charge de conserver les deniers, mais il ne peut plus en disposer puisqu’il n’est plus trésorier. Il n’est plus que comptable.
  277. Ceci explique pourquoi la chapelle des pénitents noirs, sous le patronage de Saint-Michel, à côté de l’hôpital, ne se trouve pas dans le quartier du même nom. Il est possible que les pénitents noirs, de création récente, s’ils ont été fondés en 1610, comme il a été dit plus haut (§ 113), se soient d’abord installés dans une chapelle Saint-Michel qu’ils n’avaient pas bâtie, en attendant de construire leur propre chapelle. On a la preuve que cette chapelle de Saint-Michel existait déjà en 1563. On lit en effet, dans les délibérations du conseil de communauté de cette année-là, comment le consul Mars, "allant à sa jassine de sainct Michael en compagnie de ses pasteurs, passant au devant la chapelle de sainct Michael ouïrent ung enfant qui plurait. Et entrant dans ladite chapelle trouvèrent que c’était un enfant mâle, reposé sur l’autel, dans une garbette, qui pleurait âprement". D’après les mêmes sources, on voit qu’en 1580 la chapelle de Saint-Michel est nommée parmi celles que le conseil de ville fait fermer, à cause de la peste, pour empêcher que des étrangers atteints de contagion ne s’y réfugient.
  278. La dévotion à saint Pancrace est ancienne. En 1560, la communauté a fait la dépense de quatre bonnets qui ont été donnés "a las joyes" (aux joies) le jour de S. Pancratii. La chapelle fait l’objet d’un romérage. En 1578, les recteurs de Saint-Pancrace invoquent la grande dévotion de tout le peuple chrétien, tant de Vence que de tout le diocèse, qui vient chaque année visiter la chapelle, le jour de la fête du saint, le 12 mai, pour demander à l’évêque de déclarer ce jour férié, ce qui attirerait encore davantage de monde. Sans le savoir les Vençois d’aujourd’hui perpétuent en quelque façon le romérage lorsqu’ils assistent chaque année, au plateau S. Michel, à la messe dite "du siège", inventée dans les années 20 par la Maintenance Ligurienne.
  279. Ce sont évidemment les recteurs laïques de la confrérie qui font cette quête, dont le produit est destiné à l’entretien de la chapelle. Celle-ci n’a pas d’autre source de revenus.
  280. Saint Eloi, patron des forgerons.
  281. on peut donc dire qu’il y a dans cette chapelle deux "confréries de métier", celle des métiers du fer et celle des éleveurs.
  282. Cette mention est tout à fait précieuse. C’est la seule, à ma connaissance, d’un lieu de culte dédié à saint Lazare. Ce culte fait évidemment songer à l’hôpital de Saint-Lazare, destiné à accueillir les lépreux, dont l’existence est attestée dans la seconde moitié du XVIe siècle et dont on ignore l’emplacement. La chapelle Saint-Pons, qui existe toujours, a peut-être été à l’origine la chapelle de cet hôpital. D’autant plus que le pouillé de 1496 dit que la chapelle de Saint-Pons est située à la Foux, c’est à dire dans une direction tout à fait opposée par rapport à la ville. Cette première chapelle de Saint-Dons a du tomber en ruine et la confrérie se sera installée dans la chapelle Saint-Lazare. La lèpre est, au XVIIe siècle, une maladie qui a pratiquement disparu de nos contrées.
  283. Bourchenu nous décrit ici une avant-chapelle chapelle, ou porche couvert précédant la chapelle selon le modèle provençal. La chapelle actuelle n’a plus de porche, soit que celui-ci ait été démoli, soit qu’il ait été ultérieurement fermé et incorporé à la chapelle.
  284. A la réflexion, il est assez surprenant que les muletiers soient associés aux serruriers et aux maréchaux dans le culte de saint Eloi. Certes, ils ont besoin de faire ferrer leurs mules. Mais ils sont étrangers à la métallurgie. On les verrait plutôt associés aux éleveurs dans le culte de saint Pons. Bourchenu avait d’abord écrit" les serruriers et les maréchaux". Il leur a adjoint les muletiers par surcharge.
  285. Le chemin de Grasse. c’est l’avenue Henri-Isnard actuelle.
  286. Quelle soit la plus ancienne, Daurelle, qui n’avait certainement pas lu la visite de Bourchenu, le dit aussi dans Vence et ses monuments, Vence, 1934, p. 176. Elle est mentionnée dans le pouillé de 1496.
  287. Encore une notation précieuse car unique. Sans elle nous ignorerions cette dévotion, aussi ancienne que le tableau, pour saint Bruno, fondateur des Chartreux (1040-1106), et pour saint Louis qui, en Provence, n’est pas le roi de France, mais saint Louis de Brignoles (1274-1297), dit aussi de Toulouse, dont il fut évêque.
  288. Ici encore, comme plus haut à Saint-Pancrace, un ecclésiastique est substitué à un recteur laïque. Celui-ci est conservé mais il devient un subordonné.
  289. Les gens de pratiques ou praticiens : les avocats et conseillers juridiques, notaires etc, dont saint Yves est le patron. Autre confrérie de métier.
  290. Ce paragraphe est difficile à lire à cause des corrections que l’auteur a apportées. Bourchenu avait d’abord écrit : "L’ancien titre de la chapelle était Saint-Yves. On y a dit longtemps la messe le jour de ce saint. Maintenant les gens de pratique font leurs dévotions à la chapelle des pénitents blancs où ils ont transféré le tableau de Saint-Yves". Puis il s’est corrigé, rayant la première partie de la phrase, ne laissant subsister que : "les gens de pratique font leurs dévotions etc.". Et il a ajouté à la marge : "C’était la chapelle des pénitents blancs qui était dédiée à Saint-Yves. Les gens de pratique y font dire une messe le jour du saint". Tout ceci me laisse perplexe parce qu’on trouve mention, dans les registres des délibérations de la communauté de la deuxième moitié du XVIe siècle, à la fois d’une chapelle Saint-Yves et de la chapelle des pénitents désignée sous le titre de Saint-Bernardin. Pour compliquer la situation, on y trouve également mention d’une chapelle Saint-Tirs ou Saint-Tyrs, d’ont le nom, dans la graphie de l’époque, peut se confondre avec celui d’Yves. La question demande à être réexaminée.
  291. Cette chapelle existait encore en 1934 où J. Daurelle, op. cit., la recommande à la piété des Vençois, bien inutilement car elle a été démolie depuis. Je n’en connais aucune représentation photographique. Daurelle donne un dessin sur lequel on voit ces deux fenêtres. L’indication qu’elles sont « à droite » montre que la porte d’entrée de la chapelle était située sur la façade ouest du bâtiment.
  292. Toutes ces indications sur le blanchiment des lieux de culte devraient donner à réfléchir à nos modernes "rénovateurs". Les bâtiments n’étaient pas crépis extérieurement comme ils croient, et moins encore coloriés. Ils étaient crépis intérieurement et blanchis au lait de chaux. Mais rien ne les fera revenir de leurs préjugés, et nous aurons bientôt au lieu de chapelles anciennes des merveilles toutes neuves, prêtes pour le technicolor.
  293. Le devant de la chapelle, c’est ce qu’en provençal on appelait un "relarguier". Des documents plus récents mentionnent une "place de Saint-Pierre".
  294. Aubes ?... ets ?, Mot non déchiffré.
  295. Les pénitents blancs ont mis de la recherche dans leur pavé, comme les pénitents noirs dont on a vu que le pavé était d’ardoise (§ 115).
  296. Ces tableaux se trouvaient, il y a encore naguère dans la chapelle de l’Arat. Ils ont été déménagés par les soins des services municipaux et mis en lieu sûr (?). Parmi eux figure le tableau représentant saint Bernardin mentionné plus bas.
  297. Le père Théodore Allart, évêque de Vence de 1681 à 1685, date de sa mort à Vence. Il appartenait à l’ordre franciscain des Récollets. On comprend qu’il ait fait don d’un tableau représentant le saint patron de son ordre à une confrérie elle-même d’inspiration franciscaine.
  298. Bourchenu n’a énuméré que dix-sept tableaux, dont deux dont le thème n’est pas indiqué.
  299. Ceci donne à penser que la chapelle latérale que l’on voit aujourd’hui, en entrant dans la chapelle des pénitents blancs, faisait alors partie de la sacristie. Vestige de la chapelle primitive, les restaurateurs actuels viennent d’en jointoyer les pierres avec du ciment et de colorer ces joints, par un irrésistible besoin de crépir et de colorier. Ils prétendent donner à l’ancien l’aspect du neuf.
  300. Ce caractère mixte des pénitents blancs de Vence est un point intéressant. Il faudrait vérifier s’il se retrouve dans toutes les confréries de la région placées sous le patronage de saint Bernardin. Peut-être cette mixité est-elle l’indice que les membres de la confrérie se recrutent dans un milieu plus populaire que les pénitents noirs.
  301. L’église tient à ce qu’il ne se dise aucune messe dans les chapelles avant la messe du prône où elle informe les fidèles de tout ce qui concerne la vie paroissiale.
  302. A cause de la mixité, l’église redoute que les chapelles restent ouvertes après la nuit tombée. On verra que cela pose un problème pour le jeudi saint.
  303. Cet usage de sonner dans les rues est toujours en vigueur en 1855. A propos des enterrements, Tisserand écrit, dans Un touriste à Vence, p. 173 : « Cependant des enfants sonnent des clochettes dans le pays pour rassembler les différents confrères », Avant la dernière guerre, les enfants de chœur parcouraient la ville en faisant sonner des crécelles, un certain jour de la semaine sainte.
  304. on a ici la liste des trésoriers depuis huit ou dix ans. Seul Suche-Carens a droit au titre de "sieur".
  305. Aujourd’hui ce portique est fermé d’une grille forgée et il faut que la chapelle se soit enterrée par longueur de temps, car on n’y monte plus que par une ou deux marches.
  306. "Mouvans", le Malvan ou Mauvans. Orthographe conforme à la prononciation de l’époque.
  307. Le document écrit "prioré", conformément à l’étymologie latine. L’union du prieuré des Crottons à la mense capitulaire fut autorisée par le pape en 1444, d’après H. Denifle, La désolation des églises ... en France pendant la guerre de cent ans, Paris, 1897. Auparavant le prieuré dépendait de l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Voir aussi A. Venturini, dans Histoire de Vence et du pays vençois, Aix, 1992, p. 114.
  308. "Considérable" a alors le sens de "digne d’être pris en considération". L’acte de donation, par Lambert et son épouse Austrude date de 1042. Il se de trouve dans le Cartulaire de Saint-Victor de Marseille, édité par Guérard, Paris, 1857, 2 vol.
  309. Qui est noble", c’est-à-dire qui n’est pas assujeti au paiement de la taille.
  310. Sans doute Thomas l’apôtre. Honorat, le fondateur de l’abbaye de Lérins.
  311. Cela n’est pas clair. Peut-être faut-il comprendre que le service est fait tous jours, de la Saint-Jean à la Toussaint, puis seulement le dimanche, après la Toussaint.
  312. La chapelle est donc sous le patronage de la Vierge de l’Annonciation.
  313. On y enterre donc.
  314. Une distribution aux prêtres qui y assistent, s’entend, pas aux fidèles !
  315. Référence à une visite de Mgr Crillon dont on ignorait l’existence car le procès-verbal n’en est pas conservé.
  316. Distinction classique entre le fermage et le métayage.
  317. Le menu bétail se compte par trenteniers, ou trentaines. Les juments servent à fouler le blé.
  318. Le granger : habitant d’une grange.
  319. Faible rendement des terres, peut-être le résultat d’une fraude ?
  320. Le vicaire de Saint-Paul porte le titre de doyen depuis que l’église paroissiale a été érigée en collégiale, par Mgr Godeau.
  321. L’évêché de Saint-Pons de Thomières (Hérault).
  322. De l’illustre maison de Broglie, étrangère à la Provence.
  323. L’évêque a écrit ensuite, puis barré, les phrases suivantes, qui conservent pour nous tout leur intérêt : "Cette terre est jointe à la chapelle et au bâtiment qu’occupe l’hermite par un petit jardin qui est sur le derrière. Il y a au-devant une place assez grande qui sert au public, dont les arbres, qui ne sont que de vieux oliviers, appartiennent à la chapelle. Il y a quelques arbres de chênes dans le fonds, environ une quarantaine, de petite ou de moyenne grosseur". Ces chênes montrent que la chapelle est construite en bordure de la chêneraie qui subsiste encore au Calvaire.
  324. 200 livres : il s’agit du prix du tableau, non de celui du retable.
  325. Les ouvriers : les recteurs de la confrérie, les dirigeants d’une œuvre.
  326. Il faudra s’en informer : c’est ce que Mgr Bourchenu a fait, car il ajoute en note ce qui suit.
  327. Le livre rouge de Mgr Godeau : son pouillé, Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1351. Le chemin allant au Calvaire : information précieuse parce qu’elle montre qu’il y a déjà un lieu dit le calvaire, en 1716, c’est-à-dire plusieurs années avant que le chanoine Blanc n’entreprenne de faire construire les chapelles du Calvaire que nous connaissons.
  328. Saint-Guillaume : A n’en pas douter le lieu dont Dominicy était originaire ; mais où est-il situé ?
  329. Une table fermée : un bahut, peut-être.
  330. Ces six anges n’existent plus.
  331. Cette statue n’existe plus.
  332. Autrefois a ici le sens d’une autre fois, en une autre occasion, et non pas jadis.
  333. Titre ajouté, n’existant pas dans le document
  334. Depuis ; comprendre après.
  335. Lecture de ces patronymes incertaine. Ces noms sont au féminin (pour Guis, André, Stable, tous localement connus).
  336. Une notation de ce genre donne à penser que le nombre plus ou moins grand, de nappes, à chaque autel, est l’indice d’une ouverture plus ou moins grande de la confrérie aux femmes.
  337. "Bourg", mot inconnu pour M. Oswald Baudot. Faut-il lire "bourré" ? Pour la donatrice, Mgr Bourchenu avait d’abord écrit : "donné par Mlle de Guigues". "Mademoiselle" est alors un titre donné aux femmes mariées nobles ou du moins de la meilleure bourgeoisie.
  338. Faut conserver "ses" ou corriger en "ces" ?
  339. Ce sous-titre n’est pas dans le document.
  340. Ce tableau est conservé.
  341. Ces petits tableaux "de vœux" et ces deux vaisseaux sont des ex-voto, témoignant de la ferveur populaire dont cette chapelle est l’objet. Je suppose qu’il faut entendre vaisseaux au sens de bateaux.
  342. Ce sous-titre n’est pas dans le document.
  343. "Tiroir" : le document écrit "un tirouer", conformément à la prononciation.
  344. Il est curieux que Bourchenu ne dise pas qui est ici représenté, peut-être un saint non identifié.
  345. " La Roque d’Estéron", on reconnaît le nom ancien de Roquestéron.
  346. Il faut noter que ces ermites ne sont pas des "individuels" mais qu’ils appartiennent à un ordre religieux, celui des Ermites de Saint-Antoine.
  347. Nous n’avons pris aucune connaissance de lui : il ne nous a fourni aucun renseignement.
  348. Le quartiers des Cairons. Le -s initial vient peut-être d’une prononciation provençale de "des", faisant sonner le -s.
  349. En 1624, donc sous l’épiscopat de Pierre Du Vair, renseignement qui ne se trouve pas dans les documents de cet épiscopat.
  350. Clemes, lecture incertaine. Peut-être Clément, alors écrit Clémens.
  351. Sur les fresques de Sainte-Elisabeth, on conserve un prix-fait du peintre Jacques Canavèsi, datant de 1491. Pour le détail des scènes figurées, voir Marguerite Roques, Les Peintures murales du sud-est de la France, XIIe au XVIe siècles, Paris 1961, pp. 338-340 et pl. LII. L’auteur ne voit point de Visitation, mais un Christ en majesté dans une mandorle ; point de Pierre et Paul, mais quatre docteurs de l’église, Grégoire, Jérôme, Ambroise et Augustin.
  352. Les archives du Bureau de charité montrent en effet la remarquable assiduité de Mgr Bourchenu aux réunions du dimanche après-midi.
  353. Les archives du Bureau de charité montrent en effet la remarquable assiduité de Mgr Bourchenu aux réunions du dimanche après midi.
  354. Passants, lecture incertaine. Il s’agit probablement de garçons-cordonniers qui voyagent, à la recherche d’une embauche. Cela fait penser aux compagnons du tour de France. Toutes les confréries pratiquent plus ou moins l’entraide. Ici c’est presque une société de secours mutuel, dont ces artisans ont grand besoin, étant donné la précarité de leur condition.
  355. Ces titres de prieur et de sous-prieur se trouvent habituellement dans les confréries de pénitents.
  356. Lestang, lecture incertaine.
  357. Bourchenu avait d’abord écrit "à une lieue".
  358. Trad. : Que personne ne l’emporte hors du terroir sous peine d’excommunication.
  359. Ce tableau est conservé
  360. "Les décimes", c’est-à-dire la part de l’imposition sur le clergé que le chapelain doit payer en raison de cette chapellenie. On peut croire qu’il est particulièrement maltraité dans la répartition de cette imposition, qui est faite par le clergé diocésain lui-même, s’il est vrai qu’il paie plus de la moitié de ses revenus.
  361. L’emploi du présent indique que le noyer est toujours en place. L’usage permettait de vendre un arbre sur pied sans vendre le sol dans lequel il était planté. Peut-être est-ce l’opération réalisée par le chapelain.
  362. "Ni décimes" : ceci paraît en contradiction avec ce qui vient d’être dit des décimes exorbitants payés par le chapelain. Mais décime a ici le sens de dime, c’est-à-dire de la redevance en nature due par toutes les terres de Vence à l’évêque et au chapitre.
  363. On lit ensuite, noté au crayon : En1726, Philippe Blacas fermier, un christ, des vitres, deux petits cartons, la messe le 17 set(embre), un devant d’autel, deux chandeliers. Il y a un pupitre. Enfoncer la pierre sacrée. Il faut un devant d’autel. Puis, en bas de page, noté à l’encre. Il y a un ex-voto de ... sans suite. Oswald Baudot dit ne savoir s’il faut tirer une conclusion du fait que Mgr Bourchenu ne mentionne ni clocher ni cloche.
  364. Le document porte en bas de page une addition datée de 1726.
  365. Compléter sans doute : de remettre en état.
  366. De Vallon, patronyme inconnu à Vence. L’ordonnance qui clot la visite rectifie à juste titre en Devaron. (cf. § 280).
  367. On sait que ce tableau, peint par Jacques de Carolis, peintre originaire d’Aix, connu à Brignoles à partir de 1436, a quitté Vence dans les années 1930. Voir Daurelle, Vence et ses monuments, Vence, 1934, p. 196-197, et Labande, dans L’art religieux ancien dans le comté de Nice et en Provence, Exposition du Musée Masséna, Nice, 1932, p. 28-29 et planche V.
  368. Il est en effet remarquable que, pour autant qu’on connaisse l’église de Vence par les visites des évêques aux XVIIe et XVIIIe siècle, le maître-autel soit dépourvu de retable. Le tableau de Carolis a pu être le panneau central d’un polyptyque, dans une église dédiée à la Vierge. Ce renseignement n’en rend la perte que plus sensible.
  369. Deux ex-veto.
  370. Deux véroniques : Oswald Baudot indique ne savoir ce que c’est.
  371. "Qui couvre le grand chemin". Lecture incertaine, peut-être "qui recouvre". Mgr Bourchenu avait commencé d’écrire "en sorte que les passants", qu’il a rayé pour ne pas dire que les passants passaient dessous. Le renseignements est précieux de deux façons. D’abord parce que les lieux ont changé et l’ancienne route de Grasse passe maintenant en contrebas de la chapelle, Ensuite parce qu’il existe à Lorgues, dans le Var, une chapelle dédiée à Notre-Dame de Bon Voyage qui présente la même particularité d’une avant-chapelle recouvrant le chemin (d’après Gaby et Michel Vovelle, Vision de la mort et de l’au-delà en Provence, d’après les autels des âmes du purgatoire XVe-XXe siècles, Paris, 1970, p. 16). On a là les indices d’un chemin de pèlerinage qui sans doute depuis Saint-Laurent du Var et Cagnes, montait à Vence, et par Grasse, Draguignan et Lorgues gagnait la Basse Provence.
  372. 390 "Le voyage d’Espagne". On trouve en effet dans les documents de nombreuses indications d’une émigration des Vençois vers l’Espagne. Le pèlerinage est évidemment celui de Saint-Jacques de Compostelle, donc toujours bien vivant dans l’esprit public vers la fin du XVIIe siècle, si cette avant-chapelle a été construite vers 1685 (une trentaine d’années plus tôt).
  373. Les voyages étaient périlleux. On faisait souvent son testament avant de partir. D'où tant de chapelles le long des routes, principalement aux carrefours, pour mettre les voyageurs sous la protection du Ciel.
  374. Ce sous-titre se trouve un peu plus bas dans le document. La maison claustrale : la demeure des curés.
  375. Ce titre "d’hôpital général" répond à une notion d’ordre administratif.
  376. Il est curieux de constater que le point de savoir à qui incombait la char-e de loger les curés ait toujours été contesté. La commune de Vence a toujours nié que cette charge lui incombât. Selon elle, elle incombait au chapitre. Elle n’a jamais fait l’achat d’un presbytère. Au XIXe siècle, où le Concordat fait obligation aux communes de de loger le curé, elle n’y répond encore qu’avec réticence.
  377. Le Bureau de Charité qui se réunit tous les dimanches, et qui coiffe la direction de l’hôpital (cf. § 149 ci-dessus).
  378. Le premier étage. entendre le rez-de-chaussée. Dans les maisons, le plus bas étage est mieux considéré que les étages supérieurs.
  379. Ni le sous-sacristain ni le campanier n’ont droit au logement. Il ne sont logés que comme sous-locataires du curé Vaquier. Bourchenu écrit vuide pour vide, conformément à l’usage.
  380. Cette maison appartient à la prévôté, non au prévôt personnellement.
  381. Bouge a le sens de petite pièce obscure. Le degré est l’escalier. Cet escalier situé dans une petite cour qui donne sur la rue de l’évêché, existe toujours. Il est en effet commun avec l’escalier qui permet d’accéder au clocher. On ne peut plus aller aux tribunes, aujourd’hui, en passant par là. La "salle du premier étage", c’est-à-dire du rez-de-chaussée, est sans doute la seule partie logeable de cette maison.
  382. C’est la fameuse porte de la prévôté, aujourd’hui conservée dans l’église, depuis la fin du XIXe siècle, grâce à un don du curé Bruny. Aux Temps modernes, gothique a souvent le sens d’ancien, d’étrange, d’irrégulier, de non-classique. Ici le mot convient parfaitement.
  383. Malgré ces précisions, on ignore où cette maîtrise se trouvait.
  384. Il s’agit des chapelles qui sont dans le bas-côté nord de l’église. On a vu que les chapelles de l’église ont fait l’objet de réparations (cf. § 117).
  385. Sans aucun plafond.
  386. Fèves. L’indication est précieuse, car nulle part il n’est dit que la dime porte sur les fèves. Celles-ci sont donc comprises sous le terme plus général de "légumes".
  387. On ignore où se trouvaient cave et grenier du chapitre.
  388. La maison de la sacristie : on ignore où elle se trouvait.
  389. Le chemin de Coursegoules et de Bézaudun passait par la Foux, donc assez loin de la chapelle.
  390. Cette avant-chapelle n'existe plus.
  391. Ce tableau n'existe plus.
  392. Cet enfoncement, aujourd'hui séparé du reste de la chapelle, se voit toujours.
  393. Une partie de ce pavage subsiste.
  394. La marquise de Vence : Jeanne Millot, dame de Courmettes, veuve de François-Sextius de Villeneuve, tué en 1708 dans un duel. D’après Juigné de L. , op. cit., vol. 1, p. 279.
  395. On reconnaît là les masures, c’est-à-dire les ruines, de l’ancien château de Saint-Martin, dit tardivement et sans doute abusivement, château des Templiers. Ces ruines appartiennent, aux Temps modernes, aux Villeneuve-Vence.
  396. Le terroir de Saint-Laurent de la Bastide, ou encore de la Bastide de Saint-Laurent, formait un prieuré en 1315. A la fin du XVe siècle, le seigneur de Vence, qui ne portait pas alors le titre de marquis, ni même celui de baron, prétendait en être le seul seigneur, excluant ainsi l’évêque, coseigneur de Vence. Tout renseignement sur les limites de ce terroir est précieux.
  397. Il s’agit des ruines qui sont au sommet du baou des Blancs.
  398. 416 sous la Révolution, la commune donne l’ordre au propriétaire de la chapelle d’abattre ce clocher.
  399. Une inscription en caractères gothiques : allusion à une inscription de l’époque gallo-romaine. Il y en a une toujours en place, visible sur le mur d’un bâtiment.
  400. Les fenêtres rondes existent toujours.
  401. Ce logement et une partie des voutes subsistent. La hauteur actuelle des voutes donne à penser que "le dessus" ne pouvait être que fort bas de plafond.
  402. Mgr Bourchenu a noté en marge, dix ans plus tard : "Dans la quatrième visite générale, 29 novembre 1726, on a mis des vitres à la petite fenêtre à côté de l’autel. Il faut un devant d’autel, enchâsser la pierre sacrée, ôter et arracher les petits arbustes et les épines qui sont sur la voute de l’avant-chapelle. Mme de Vence la tient couverte et le bâtiment de l’ermite". Le procès-verbal de cette quatrième visite est conservé aux Archives départementales, G 1268.
  403. On a sauté le 18 et le 19 juillet.
  404. On doit au père Tourtoureau, et non Tourtereau, l’Oraison funèbre de Me Antoine Godeau evesque de Vence, Avignon, 1678 (d’après Y. Giraud, Bibliographie de Godeau, dans Antoine Godeau (1605-1672). De la galanterie à la sainteté, Paris, 1975, p. 401).
  405. La visite de Mgr Crillon, en 1699, avait. donné lieu à un grave incident, les pères ayant admis qu’il visite leur chapelle mais lui ayant refusé l’entrée du séminaire proprement dit, en vertu de lettres du roi accordant aux maisons de leur ordre l’exemption des visites épiscopales. Ils avaient été contraints de faire amende honorable de cet affront (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1289). Il reste quelque chose de cela dans la visite de Bourchenu, puisque le père provincial a manifestement quitté Vence pour ne pas assister à la visite et que le père recteur est absent, sans que le motif de son absence soit indiqué.
  406. L'église veut que tous les paroissiens communient dans leur paroisse pendant la quinzaine de Pâques, non seulement pour identifier ceux qui ne rempliraient point leur devoir pascal, et qui seraient alors suspects de protestantisme, mais encore pour s'assurer qu'ils n'aillent pas se confesser auprès de prêtres étrangers.
  407. Fermé et arrêté ont ici le sens de fixé.
  408. Au nombre de quatre : On a vu qu'il y a quatre pères dans le séminaire. Ces confessionnaux donnent à penser que les pères confessent ordinairement les Vençois, conformément à l'intention de Mgr Godeau lors de leur fondation.
  409. Le bâtiment que nous connaissons est donc considéré comme inachevé. On ne possède aucun plan du bâtiment projeté. On prévoyait de construire une église au nord du bâtiment actuel, entre celui-ci et la route de Cagnes actuelle.
  410. On ne sait si Artaud et Broc sont les fondateurs de ces messes, dites à leur intention ou au contraire les chapelains chargés de les dire. Artaud est mentionné au § 25 Broc pourrait être le secondaire de Saint-Jeannet mentionné au § 131.
  411. Le procès-verbal de visite de Mgr Crillon au séminaire, en 1699, ne mentionne pas les ornements {Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1252). Mgr Crillon peut avoir visité le séminaire en 1706, ayant visité la cathédrale cette année-là, mais, dans cette hypothèse, le procès-verbal n'en est pas conservé.
  412. Le Puget, dit aussi le Pugeton et le Puget-Treize-Dames, fait partie du terroir de la Gaude. Rattaché depuis la Révolution à la commune de Saint-Laurent-du-Var. M. de Saint-Laurent est un Pisani, devenu seigneur de Saint-Laurent par la vente que Crillon lui a fait de la seigneurie épiscopale.
  413. L’autel découvert : sans nappe, et non sans toit. On est passé du 20 au 27 juillet.
  414. Bourchenu écrit "le plat fond".
  415. Ce paragraphe a été ajouté à la marge, sans renvoi dans le texte. Le procès-verbal de la visite qu’Arnoux, vicaire général de Mgr Godeau, a pu faire de cette chapelle n’est pas conservé. À la page suivante du manuscrit, Mgr Bourchenu avait commencé de rédiger l’ordonnance, qui devait la conclure . Puis après avoir en avoir rédigé vingt lignes, il les a biffées.
  416. Il y a eu deux invasions ennemies, l’une en 1704, l’autre en 1707.
  417. Ceci se rapporte à l’invasion de 1707 ou à ses suites (reprise de Nice par les armées françaises), celle de 1704 ayant été très éphémère…
  418. On ignore à quel saint cette chapelle était dédiée.
  419. Ce sous-titre n’est pas dans le document.
  420. Sans doute une allusion aux aliénations de biens d’église autorisées par le pape pendant les Guerres de religion, au bénéfice du roi de France, pour lui permettre de soutenir la guerre contre les Protestants.
  421. La visite du domaine et de la chapelle de Saint-Etienne manque aux procès-verbaux conservés de la visite d’Arnoux.
  422. Sans doute y, a-t-il lieu de lire "les prieurés…sont unis Mgr Bourchenu écrit toujours le prioré.
  423. On est passé du 27 juillet au 12 août.
  424. Dans la visite que Crillon fait de la cathédrale, en 1706, on ne le voit pas les archives, mais il en règlemente l’utilisation dans son ordonnance (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G1254)..
  425. Bourchenu écrit plassage, avec le sens d’emplacement.
  426. Le procès-verbal de visite de Crillon, en 1699, est incomplet et n'a pas conservé la partie, relative à la visite du chapitre. L'ordonnance qui le suit est conservée. Elle est muette sur la question des archives. Le procès-verbal de la visite de 1706 est également muet sur les archives, mais l'ordonnance prescrit de rechercher les pièces qui auraient été sorties des archives et qu'elles soient rendues dans quinze jours. Défense à l'économe d'en laisser sortir à l'avenir. Il en délivrera des extraits aux frais de ceux qui les demanderont. Il est noté qu'il n'y a qu'une clef des archives, entre les mains du prévôt.
  427. C'est donc sur cette date, 18 août 1716, que se termine une visite commencée le 30 juin.
  428. Le procès-verbal s'interrompt sur ce bel exemple des difficultés que les évêques de Vence ont toujours rencontrées de la part du chapitre.