Vitraux/Comme un moine amoureux de la sainte qu’il prie

La bibliothèque libre.
Léon Vanier, éditeur (p. 19-20).

Sonnet

Comme un moine amoureux de la sainte qu’il prie,
Je t’ai fait un autel en mon cœur attristé,
Où, parmi les encens, resplendit ta beauté,
Sous un dais de lampas chargé d’orfèvrerie.

Madone ! j’ai cueilli les fleurs de mon été,
Lis fauves du désir, roses d’idolâtrie
Et leur haleine fugitive se marie
Aux stériles parfums de ta virginité.


Ainsi ton front nimbé de flammes et de gloires,
Ainsi tes yeux stellés d’escarboucles et d’or
Resplendissent, pareils aux gemmes des ciboires.

L’orgue éploré dans la chapelle vibre encor,
Et, pieusement, vers tes paupières baissées
Montent le pur Amour et les bonnes Pensées.