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Vive la Commune (Chatelain)

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Le Cri du peuple du 28 septembre 1886 (p. 2-4).

VIVE LA COMMUNE !



À mon fils,


Je suis franc et sans souci ;
Ma foi, je m’en flatte !
Le drapeau que j’ai choisi
Est rouge écarlate.
De mon sang, c’est la couleur
Qui circule dans mon cœur.
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !

Oui, le drapeau rouge est bien
Le plus bel emblème
De l’ouvrier citoyen ;
C’est pourquoi je l’aime.
L’étendard du travailleur
Sera toujours le meilleur. —
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !


Je n’aime point les méchants,
Ni les bastonnades ;
Mais j’aime tous les enfants,
Pour mes camarades.
Lorsque je joue avec eux,
Nous chantons, le cœur joyeux :
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !

La Commune, savez-vous,
Petits téméraires,
Ce que c’est ? Écoutez tous :
C’est de vivre en frères,
Et lorsque nous serons grands
Nous combattrons les tyrans.
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !


Afin d’affirmer les droits
De la République,
Il nous faut vaincre les rois
Et toute leur clique.
Plus de bon Dieu, de Jésus !
Des prêtres… il n’en faut plus !
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !

Quand les temps seront venus,
Aucune famille
N’aura plus d’enfants pieds-nus,
Traînant la guenille.
Tout le monde aura du pain,
Du travail et du bon vin.
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !

Eugène Chatelain.