Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse, en 1859/12

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CHAPITRE XII.


Lacs de Zurich et de Constance. — Constance.

Me voilà donc louvoyant de station en station, de gauche à droite et de droite à gauche. Tout annonce une belle journée. En sortant du port et en tournant le dos au point du lac où est Zurich, on a en face le pont qui, de Rapperschwyl, va à la rive opposée. Sa longueur est de plus d’un kilomètre, sa largeur d’environ quatre mètres. Ce pont, si long et si léger, a quelque chose de vaporeux. En face, à droite et à gauche, des montagnes couvertes de neige forment le fond du tableau. Derrière, les monts s’abaissent en collines vertes et bien boisées. Des jardins et des vergers descendent jusqu’au bord du lac.

Nous passons à côté de la petite île d’Auffnau, qui est comme l’avant-poste de Rapperschwyl, lequel, par son port, est le Brest ou le Toulon du lac. Après beaucoup de vicissitudes, car sa jolie position et la richesse de ses campagnes excitaient bien des convoitises, Rapperschwyl fait aujourd’hui partie du canton de St-Gall. Sa population est de dix-neuf cent cinquante âmes, d’autres disent deux mille cinq cents.

Il me serait difficile de nommer toutes les stations où nous allons prendre ou débarquer des voyageurs, mais j’ai déjà dit que ces temps d’arrêt, toujours fort courts, n’ont rien d’ennuyeux, car à tout instant le spectacle change : d’autres points de vue et d’autres figures vous donnent d’autres pensées. Il n’y a point ici de monotonie, cette plaie de l’existence.

À onze heures, nous sommes à Reichterschwyl. En face, nous avons le lac dans toute sa splendeur et sa plus grande largeur. Reichterschwyl est un lieu très-commerçant, ayant son petit port, son petit môle, et une belle fabrique de tissus annoncée par des pièces d’étoffes rouges qui, étalées en longue ligne sur l’herbe, forment ainsi des champs de carmin. La position de cette petite ville, où l’on compte de trois à quatre mille habitants, est vraiment délicieuse. Les collines qui l’entourent, couvertes de vignes, d’arbres à fruits et de jolies maisons, paraissent plus fraîches encore par l’effet des monts incultes et crayeux qui les dominent.

À onze heures et demie, nous passons devant un hameau dont tous les environs sont couverts de vignes. Il y en a si près du bord, que du bateau on pourrait compter les grappes de raisin. Ces vignes n’ont guère que cinquante à soixante centimètres de hauteur, mais, toutes égales et parfaitement alignées, on croirait voir un régiment qu’on va passer en revue. Je remarque une maison sur le toit de laquelle est écrit R. W. en lettres de cinq pieds de haut.

Dans l’une des stations dont le nom m’échappe, on me montre l’endroit où, dans l’hiver de 1853 à 1854, l’eau du lac étant très-basse, on aperçut des têtes de pieux, ce qui amena la découverte dont j’ai parlé ci-dessus. La plupart des objets recueillis par M. Keller, qui s’est rendu sur les lieux, sont aujourd’hui au musée de Zurich.

Les bords de ce lac sont les plus habités que j’aie vus. Partout des villages qu’unissent des maisons à mi-côte : c’est une rue continuelle. Autour de ces maisons, des vignobles soutenus par des murailles d’un mètre de hauteur, qui s’étendent jusque dans le lac en petites jetées. Entre deux vignobles, les espaces vides forment des refuges pour les canots.

Quelques-uns de ces bourgs ou villages ont de véritables ports avec leurs quais. Des navires d’assez fort tonnage peuvent y aborder et y trouver un abri.

Une église sur la colline m’annonce encore l’approche d’une station. Là, un gazon en escalier forme dix étages de verdure.

Bientôt Zurich se développe devant nous ; nous y sommes à une heure après midi. Je prends immédiatement l’omnibus pour gagner le chemin de fer. J’y ai pour compagnie deux jeunes villageoises suisses, sœurs sans doute, grandes, bien tournées. Deux tresses énormes leur descendent jusqu’aux mollets. Sur leur tête, en manière de coiffe, est un ruban noir de quatre à cinq pouces de largeur et de douze à quatorze de longueur, placé horizontalement en ailes de moulin et formant la croix. Cette bizarre coiffure ne les empêche pas d’être fort jolies : c’est un moulin à faire tourner les têtes.

Le chemin que parcourt l’omnibus est la brillante partie de Zurich, en exceptant toutefois celle plus belle encore qui est au bord du lac. Nous passons plusieurs ponts. Des usines s’élèvent sur pilotis. À côté sont d’élégantes maisons. Sur la hauteur, à droite, est un grand édifice jaune, à croisées vertes, qui ressemble à un hôpital ou un collége. Devant la gare, une belle pelouse verte s’étale coquettement.

Me voici en wagon. C’est à Rorschach que je vais ; Saint-Gall est sur notre route. En quittant Zurich, nous traversons la rivière de Sihl, puis celle de Limmat, sur un pont de fer. Ensuite, nous entrons dans un tunnel qui ne finit pas et qui a, me dit mon voisin, un kilomètre de longueur. Les wagons des premières sont établis sur le même système que ceux que j’ai déjà décrits, et bien supérieurs à tout ce que nous avons en France. Ces tables restant immobiles, qui séparent les voyageurs placés en face les uns des autres, sont très-commodes : on pose dessus ses livres, et dessous ses petits bagages. On peut aussi s’y appuyer.

Nous passons successivement les stations de : Oerlinkon, Wallissellen, Effrotikon, Kempthal, non loin duquel on aperçoit, sur une hauteur, les ruines du château des Kiburg, puissante famille qui commandait à soixante châtelains ses vassaux, et dont hérita Rodolphe de Hapsbourg. Qui parle aujourd’hui des Kiburg ? Le nom des grands passe donc comme celui des petits. C’est en 1264 que s’éteignirent les Kiburg.

Nous voici à Winterthur, jolie ville de cinq mille trois cent cinquante habitants, qui a son cabinet de médailles et de pierres gravées, sa galerie d’histoire naturelle, son musée, son gymnase, sa bibliothèque fondée en 1660, ses bains, etc., et dont on ne parle pas davantage.

À Winterthur, je change de train. Je retrouve M. F** et sa jeune femme.

Nous sommes bientôt à Saint-Gall, où l’on change encore une fois de train. J’ai le temps d’y faire une promenade. C’est une ville dans un jardin : maisons propres, élégantes, jaunes, vertes, blanches, séparées par des arbres. Des fabriques s’étendent au loin dans la campagne. Saint-Gall est à six cent soixante-dix mètres au-dessus du niveau de la mer, et deux cent soixante-quatorze au-dessus du lac de Constance : aussi l’air y passe pour très-sain, et ses points de vue pour les plus beaux du canton.

Nous partons pour Rorschach. Cette voie, élevée sur des murs et des terrasses, domine les plus grands arbres. Une plantation de sapins fait, de cette hauteur, un effet fort étrange : on croirait voir un champ d’asperges de belle dimension.

À cinq heures un quart, nous descendons une côte, la plus rapide que j’aie parcourue en chemin de fer, et l’on arrive à une étroite vallée dite gorge de Steinbachtobel, qu’on traverse sur deux ponts. Nous passons le bourg de Sanct-fiden. Le long de la voie est une rivière ou torrent.

À six heures, se montre, à gauche, le lac de Constance. À droite, nous avons une suite de petites vallées d’un aspect agréable.

Après Mœrschwyl, la vue devient plus belle encore : en outre du lac, on distingue au loin plusieurs villes, mais le jour commence à baisser.

Nous entrons à Rorschach où je dois passer la nuit. C’est un bourg de mille sept cent cinquante habitants, très-commerçant, dit-on, mais dont l’aspect fait d’abord un fâcheux contraste avec Saint-Gall qui est si riant.

Je descends à l’hôtel de la Poste où je ne vois qu’une vieille servante qui me rit au nez quand je lui demande quelque chose, et qui ne m’apporte rien. Enfin paraît le valet de salle, et je puis me faire servir à dîner, ce qui n’est pas toujours facile en Suisse lorsqu’on arrive après l’heure de la table d’hôte. Mais ce qui y console assez ordinairement d’un mauvais menu, c’est un vin toujours potable et souvent fort bon. Celui-ci était excellent. Quant au dîner, vu l’absence du cuisinier ou de celle de vivres, il consistait en une côtelette de veau battue et amincie, dite à la milanaise, et un poisson du lac, plus deux journaux en place de dessert.

Je passe une nuit assez agitée. Le vent soufflait, la pluie battait mes fenêtres, ce qui me contrariait fort, car je devais m’embarquer à huit heures pour gagner Constance : or, les lacs ne sont pas agréables quand il pleut et vente, et qu’il faut, tous les quarts-d’heure, mettre en panne devant une station, au risque de faire côte, désagrément qu’on peut craindre à la mer, mais beaucoup moins souvent.

Je déjeûne avec du café et du beurre excellent, plus un miel fort appétissant, qu’on sert souvent en Suisse et qu’on présente dans ses rayons, ce qui donne la certitude qu’il n’est pas sophistiqué.

Pendant que je déjeûnais, deux flâneurs du pays sont venus s’attabler près de moi pour boire une bouteille de vin. Vu l’heure matinale, je pris cela pour un prétexte afin de m’examiner à leur aise, simple curiosité de badauds, car en ce pays il n’y a pas d’espions.

Contre l’ordinaire, personne ne parlait français dans cet hôtel, pas même le maître, superbe homme à moustaches, très-bien mis, de fort bonnes manières, et qu’on prendrait plutôt pour un colonel que pour un hôtelier. Il paraissait d’ailleurs fort mortifié de n’avoir pu me faire mieux dîner la veille : aussi sa carte fut-elle des plus modérées. Il n’en est pas ainsi dans toute la Suisse : on y dérange beaucoup les hôtes en arrivant tard et quand tout est desservi, et ils vous font alors payer, non selon ce qu’ils vous donnent, mais d’après le dérangement que vous leur avez causé en les faisant sortir de leurs habitudes : c’est l’incomodo des Espagnols.

Le temps paraît s’éclaircir. À huit heures un quart, je suis dans le bateau allant à Constance. L’éclaircie ne se soutient pas ; je me réfugie dans la chambre. Je veux faire essuyer un carreau pour voir le lac et ses bords. Le domestique à qui je m’adresse me renvoie à un autre qui prétend que c’est la fumée qui salit les vitres, et il n’y touche pas. Je lui demande une serviette et l’essuie moi-même, et le verre, à son grand ébahissement, reprend toute sa transparence.

Parmi les personnes qui m’entourent, je remarque un personnage portant un chapeau tyrolien de couleur verte, orné d’une plume et d’une cocarde faite aussi de plume. Sa figure pâle et à moustaches, indiquant un homme de trente-six à quarante ans, a quelque chose de sympathique ; aussi faisons-nous bientôt connaissance. Un échange de cartes m’apprend que c’est le comte Anglès, fils de l’ancien préfet de ce nom. Habile tireur et chasseur intrépide, il ne voyage que pour la chasse. Ne sachant pas l’allemand, il est accompagné d’une femme âgée qui lui sert d’interprète et de domestique. La conversation intéressante du comte me fait oublier le mauvais temps. Nous causons du lac, de ses oiseaux qu’en sa qualité de chasseur il connaît parfaitement, et de ses poissons que la cuisine du pays m’a appris à distinguer. On y pêche le saumon, plusieurs espèces de truites, le lavaret bleu, le lavaret ordinaire, etc., tous fort bons.

Vers huit heures trois quarts, un joli bourg se montre à gauche. À droite, la côte a disparu dans la brume. À neuf heures, on aperçoit deux villages. Nous nous éloignons de la rive. Il pleut toujours à verse. Le salon est plein, car personne ne peut tenir sur le pont. Toutes les femmes sont bien mises et semblent bien élevées ; néanmoins, sauf le comte et moi, nul ne parle français à bord. Je le croyais, mais au moment où je m’y attendais le moins, une fort jolie personne, qu’il était facile de reconnaître à son accent pour Allemande ou Suisse, m’adresse la parole en français. Alors elle me fit place à côté d’elle et en face d’une fenêtre par laquelle je voyais parfaitement le lac dont elle se plut à m’indiquer les points les plus remarquables.

À la station de Romanshorn est un port où aboutit le chemin de fer. C’est la compagnie qui a établi ce port devant son embarcadère. L’opération a dû être bonne, car il s’y fait un grand commerce, et les marchandises y abondent. Le port est entouré de vastes hangars servant à la fois aux embarcations et aux wagons. Un de ces magasins, soutenu par des colonnes, fait, vu du lac, un effet monumental.

Comme notre vapeur est obligé de s’arrêter pour prendre des marchandises, nous allons faire un tour à terre et visiter ces hangars qui sont couverts en ardoises. J’y vois charger des fromages suisses destinés pour la Russie, fromages monstres qui ont un mètre de diamètre et trente-trois centimètres d’épaisseur. Chacun vaut deux cents francs.

Romanshorn a quatorze cents habitants. Là était la maison de plaisance de l’abbé de Saint-Gall. La masse de denrées et marchandises de toutes espèces qui remplissent les magasins est énorme.

Deux grands bateaux à vapeur, très-élégants, mais presqu’entièrement chargés de bœufs et de vaches, passent devant le port. On les salue comme d’habitude, et tous les passagers rendent le salut, sauf les bœufs pourtant. Toutes les secondes places sont occupées par ces animaux ; quelques-uns même ont gagné les premières : où l’ambition va-t-elle se nicher !

La pluie redouble. Les dames venues à terre s’empressent de retourner à bord, mais une grande et belle femme, arrêtée à l’entrée de l’escalier par sa crinoline, ne peut aller plus loin, et la circulation est interrompue. Réclamations de toutes celles restées dehors. On veut serrer la crinoline ; la dame s’y refuse. Elle se décide enfin à remonter et préfère mouiller sa personne que de briser ses ressorts, et, martyre de sa toilette, elle reçoit bravement l’ondée.

À dix heures et demie, nous quittons Romanshorn. Une fois hors du goulet, nous voyons la forme de la presqu’île que la brume nous avait empêché de reconnaître lors de notre entrée. À certaine distance, l’ensemble est fort pittoresque.

Sur la rive droite, la campagne est riche et belle. À gauche, le mauvais temps nous la cache ; mais nous nous rapprochons de cette rive en allant vers Constance. La côte est plate ; un joli village se montre. La rive droite à son tour se perd dans la brume.

La pluie a cessé, mais le vent augmente et tourne à la tempête. À gauche est une grande maison qui ressemble à un hospice. Le soleil commence à se montrer. Constance est devant nous.

À midi, nous arrivons à Constance qui dépend du duché de Bade. Nous retrouvons là le bureau de police et la demande de passe-ports dont il n’avait pas été question depuis notre entrée en Suisse.

Constance, célèbre par son concile, est une ville déchue : de quarante mille habitants qu’elle avait jadis, il ne lui en reste aujourd’hui que sept mille cinq cents.

En entrant dans la ville, je me trouve dans une foire où la foule se presse, non à cause du précieux ou du fini des objets qu’on y vend, car je n’y vois que des jouets, de la quincaillerie, et une montagne de vieux habits et de friperies de toutes sortes.

De là, je gagne la cathédrale, édifice gothique du XIe siècle, riche en bonnes sculptures en bois. La chaire est soutenue par une figure qu’on dit être celle de Jean Hus. Dans une des chapelles sont un fac simile du saint sépulcre et des peintures de Holbein.

Dans la rue Saint-Paul, je visite la maison de Jean Hus, dont la façade est ornée de son buste en pierre.

J’avais vu, dans la cathédrale, la pierre sur laquelle était Jean Hus au moment où on lui fit la lecture de l’arrêt du concile qui le condamnait à être brûlé vif, pierre qui, assure-t-on, est la seule du temple qui soit toujours restée sèche depuis cette condamnation. Il fallait bien voir aussi, dans un des faubourgs, l’endroit où la sentence avait été exécutée en 1415, et où fut également brûlé à petit feu, un an après, Jérôme de Prague, son disciple, qui avait voulu le défendre. À cette époque, les mœurs étaient peu parlementaires. Il y a soixante-dix ans que, chez nous, elles ne l’étaient pas davantage. Quelle différence voyez-vous entre les juges de Constance et ceux de nos tribunaux révolutionnaires ? Les conciles eurent aussi leurs Marat et leurs Fouquier-Tinville.

Quoique la ville ne soit pas bien grande, je trouve moyen de m’y perdre. Un officier badois, à qui je m’adressai, vint poliment me conduire. Il parlait français. Arrivés tout causant sur le port, il m’invite à monter avec lui un escalier, et je me trouve dans une immense pièce soutenue par des colonnes en bois grossièrement faites, et qui sert de halle aux toiles. Cette salle précède celle où fut tenu le concile. C’est là qu’a été élu Martin V : époque féconde en papes, car il en existait deux autres, Jean XXIII et Benoît XIII. On ne peut pas dire ici : Abondance de bien ne nuit pas, car il en est résulté un grand schisme et un non moins grand scandale. Je ne sais si nous valons mieux que nos pères, mais, de notre temps, on n’oserait braver à ce point la religion et la conscience publique, et il ne se trouverait pas trois prêtres assez osés pour se disputer ainsi la tiare.

Introduit dans cette salle, j’en admirai les dimensions qui sont, au dire du gardien, de cinquante-huit mètres de longueur sur trente de largeur et six de hauteur. Elle est soutenue par quatorze colonnes de chêne. Vingt-quatre fenêtres éclairent le tout, et quarante-huit bancs de pierre sont disposés pour la commodité de ceux qui voulaient s’asseoir. Il est à croire que ces bancs n’étaient là que pour le public : les membres du concile devaient avoir des siéges moins durs et plus chauds. Dans un compartiment ménagé à cet effet, s’élève l’autel où le pape disait la messe ; on y montre aussi son Missel. Non loin de là est le coffre qui servit de prison à Jean Hus, et le trou par lequel on lui donnait à manger.

La collection contient aussi les portraits de Luther et de Catherine de Bora, sa femme ; des boucliers et autres armes des croisades ; le harnais de 1474 de Charles-le-Téméraire ; un fusil simple de chasse de Napoléon Ier ; un buste grotesque de l’empereur Albert, et quelques broutilles sentant fort le bric-à-brac.

Ce que j’admire le plus à Constance, c’est la vue du lac lui-même. Ce lac est un des plus vastes de la Suisse : traversé par le Rhin, il a soixante-cinq kilomètres de longueur sur treize de largeur. Il a ses marées : on le voit, comme la mer, monter, puis descendre, sans qu’on ait pu jusqu’ici s’en expliquer nettement la cause.