Voyage en Italie/Pouzzoles et la Solfatara
Pouzzoles et la Solfatara
4 janvier
À Pouzzoles, j’ai examiné le temple des Nymphes, la maison de Cicéron, celle qu’il appelait la Puteolane, d’où il écrivit souvent à Atticus, et où il composa peut-être sa seconde Philippique. Cette villa était bâtie sur le plan de l’Académie d’Athènes : embellie depuis par Velus, elle devint un palais sous l’empereur Adrien, qui y mourut en disant adieu à son âme.
Animula vagula, blandula,
Hospes comesque corporis, etc.
Il voulut qu’on mît sur sa tombe qu’il avait été tué par les médecins :
Turba medicorum regem interfecit.
La science a fait des progrès.
À cette époque, tous les hommes de mérite étaient philosophes, quand ils n’étaient pas chrétiens.
Belle vue dont on jouissait du Portique : un petit verger occupe aujourd’hui la maison de Cicéron ;
Temple de Neptune et tombeaux.
La Solfatare, champ de soufre. Bruit des fontaines d’eau bouillante ; bruit du Tartare pour les poètes.
Vue du golfe de Naples en revenant : cap dessiné par la lumière du soleil couchant ; reflet de cette lumière sur le Vésuve et l’Apennin ; accord ou harmonie de ces feux et du ciel. Vapeur diaphane à fleur d’eau et à mi-montagne. Blancheur des voiles des barques rentrant au port. L’île de Caprée au loin. La montagne des Camaldules avec son couvent et son bouquet d’arbres au-dessus de Naples. Contraste de tout cela avec la Solfatare. Un Français habite sur l’île où se retira Brutus. Grotte d’Esculape. Tombeau de Virgile, d’où l’on découvre le berceau du Tasse.