Wikisource:Extraits/2012/5

La bibliothèque libre.

Nouveau Bulletin des Sciences, Tome 1 1807


GÉOLOGIE.

Précis du météore qui a paru dernièrement près Weston, ville de l’état du Connecticut, dans l’Amérique septentrionale, et des pierres météoriques qu’on y a trouvées. Communiqué à la Société philomatique, par M. Warden.

Société philom. Ce phénomène est arrivé le 14 décembre 1807. Le météore parut au nord, entre 5 et 6 heures du matin, dans une direction à-peu-près perpendiculaire à l’horison, mais s’inclinant un peu vers l’occident ; sa direction étoit curviligne, en s’écartant quelquefois de quatre ou cinq degrés du plan d’un grand cercle. Son mouvement n’étoit pas aussi rapide que celui d’un météore ordinaire. II étoit accompagné d’un corps moins lumineux, d’une forme conique, dont la longueur étoit de 10 à 12 fois le diamètre du corps, qui étoit très-visible quand il n’étoit pas obscurci par des nuages. Le météore disparut derrière un nuage au nord-est, à environ 15° du zénith et au même nombre de degrés environ à l’ouest du méridien. Il fut visible pendant 30 secondes. Environ 40 secondes après sa disparition on entendit trois fortes détonations semblables à celles qu’auroit faites un canon de quatre livres de balles placé à une petite distance. Les détonations se suivirent rapidement, l’intervalle n’étant que de trois secondes. Un bruit sourd et inégal y succéda. M. Staples, qui observa le météore, dit, que lors de sa disparition, il éprouva trois secousses successives, à chacune desquelles le météore s’obscurcissoit, il disparut à la dernière.

Les pierres tombèrent en différentes directions et à la distance de deux lieues les unes des autres ; M. Stoly, ecclésiastique, et M. Bronson de Grunfield, qui ont visité les endroits où les pierres tombèrent, ont publié un long détail des circonstances et des faits qui y sont relatifs, dont voici le précis.

Ils se transportèrent d’abord à Grunfield, où ils trouvèrent un trou dans la terre de 4 pieds de profondeur et d’autant de diamètre. La direction du trou étoit oblique, la pierre ayant tombé d’abord sur un rocher dont la surface se trouvoit brisée, et ensuite s’étoit enfoncée dans la terre. La pierre étoit cassée en plusieurs morceaux, dont le plus grand pesoit 6 ou 8 livres ; la totalité auroit rempli un boisseau anglais, ou à peu-près 4 décalitres. Ces messieurs en ramassèrent quelques-unes, le reste ayant été emporté par les habitans. La terre du trou avoit été jettée à 10 ou 15 mètres de distance, et l’on trouva au fond l’herbe qui couvroit auparavant la surface du sol. Le trou avoit été découvert par M. Sceley et sa femme, à 10 heures du matin, lorsqu’ils allèrent visiter leurs bestiaux. Ils avoient vu des éclairs et avoient entendu l’explosion. Tous les habitans du voisinage allèrent examiner le trou et les pierres le même jour.

Le second endroit que ces messieurs visitèrent, étoit la basse-cour de M. Prince, fermier, à une lieue et demie nord-est du premier endroit. Ils y virent