Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/146

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sieur Goubin ? Ils se nommaient l’un Andolous, l’autre Atlantos. Ils avaient des visages de singe. Leur nom ferait croire qu’ils avaient aussi une queue, comme les singes des petites espèces. C’étaient des voleurs pleins d’astuce qui pillaient les vergers. Leur mère les avertissait sans cesse de se méfier du héros mélampyge. C’est ainsi, vous le savez, qu’on désignait familièrement Hercule qui n’avait pas la peau blanche. Les imprudents méprisèrent un avis si sage. Ayant surpris, un jour, le mélampyge endormi sur la mousse au bord d’un ruisseau, ils se glissèrent jusqu’à lui pour lui voler sa massue et sa peau de lion. Mais le héros, réveillé soudain, les empoigna, les attacha par les pieds à une branche d’arbre et, les portant sur son dos, poursuivit son chemin. Les Cercopes n’étaient pas à leur aise, sans doute, ni bien rassurés sur leur sort. Mais comme ils avaient le corps souple et l’âme légère et que tout leur était distrac-