Ballade pour se conjouir avec le Petit Centre

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Chez Léon Vanier, éditeur (p. 25-26).


BALLADE
POUR SE CONJOUIR AVEC LE « PETIT CENTRE »


Tout renaît ! Le commerce des bestiaux va reprendre.
Du Petit Centre de Limoges, le 7 décembre 1888.



Tout renaît ! Sur le tympanon,
Sur l’ophicléide assassine,
Sur la peau de zèbre ou d’ânon
Et sur le hautbois qui dessine
Maints phantasmes de bécassine,
Hurlons — tel Pompignan Lefranc,
Tel un butor dans sa piscine :
Le commerce des veaux reprend.


Palmes ! Discours et gonfanon
Tricolore ! Ô la capucine
Que porte au creux de son fanon
La mairesse chère à Lucine !
Elle est bovine, elle est porcine,
Elle raffole du hareng.
Son époux la nomme « Alphonsine !
Le commerce des veaux reprend.

Babouiné comme guenon,
Ce préfet chauve nous bassine.
Il parle, je crois, de Zénon
Et déclame un vers de Racine.
Pour le guérir, quelle racine ?
Quel bézoard mal odorant ?
Dis-nous, Pasteur, quelle vaccine ?
Le commerce des veaux reprend.

ENVOI

Prince, notre soulas est grand !
Posez, devant claires fascines,
Belles spatules vervécines ;
Le commerce des veaux reprend.