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Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3581

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 423-424).

3581. — À M. LINANT[1].
À Lausanne, 12 mars.

Quand je lis vos vers séduisants,
Je ressemble aux vieilles coquettes,
Qui, n’osant plus avoir d’amants,
Baissent leurs yeux et leurs cornettes ;
Mais si quelque jeune galant

Parle d’amour en leur présence,
Adieu sagesse, adieu prudence :
La rage d’aimer leur reprend.


La rage des vers ne me reprend pas tout à fait, monsieur ; je me contente de sentir le mérite des vôtres. Il est plus aisé que vous ne le dites de faire entendre raison à mes Suisses de Lausanne : il y a Suisses et Suisses ; ceux de Lausanne diffèrent plus des Petits-Cantons que Paris des Bas-Bretons.

Je reviendrai aux Délices le plus tôt que je pourrai, pour faire ma cour à Mme d’Épinai. Ne m’oubliez pas auprès du grand philosophe, votre pupille, etc.

  1. Ce M. Linant n’est point de la famille d’un autre Linant, élève de M. de Voltaire. (K.) — C’est celui dont il est question dans les Mémoires de Mme d’Épinai, et ci-dessus, lettre 3565.