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Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5392

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5392. — À M. LE PRÉSIDENT DE RUFFEY[1].
30 auguste 1763, à Ferney.

Mon cher président, quand vous me mandez qu’on viendra dans mon petit pays, pourquoi ne me mandez-vous pas que vous viendrez aussi ? Je ne réponds point à monsieur le premier président[2], qui a bien voulu me faire part de son voyage. Vous m’avez mandé qu’il serait le 31 dans le pays genevois. Ma réponse est de l’attendre. Je voudrais bien aller voir le père à la Marche, mais je perds la vue, je n’ai point de santé, et je ne peux quitter ni Corneille, qui est bientôt fini, ni mes ouvrages de campagne, que je préfère infiniment à Pertharite, à Théodore, Suréna, Attila, Othon, Pulchérie, etc., qui ne valent pas un char de regain.

Je vous aime, je vous estime, je vous respecte. V.

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. Jean-Philippe Fyot de La Marche, mort en 1772, fils du contemporain de Voltaire.