Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Aragon 3

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ARAGON (Isabelle d’), fille d’Alfonse, duc de Calabre, fils de Ferdinand, roi de Naples, fut femme de Jean Galeas Sforce, duc de Milan. Ce duc était sous la tutelle de Louis Sforce son oncle, avant son mariage, et n’y fut pas moins depuis qu’il eut épousé Isabelle d’Aragon, l’an 1489 [a], avec beaucoup de magnificence (A). Les conseils de cette princesse, aussi ambitieuse que belle, lui donnèrent le courage de témoigner qu’il voulait jouir pleinement de tous ses droits [b] ; mais il avait affaire à forte partie : son tuteur était l’homme du monde le plus intrigant, et le plus capable de se soutenir contre les justes prétentions de son neveu. Il était devenu amoureux de la princesse Isabelle la première fois qu’il la vit ; et comme elle n’était encore l’épouse de Jean Galeas que par procureur, il ne désespéra point de l’épouser, à l’exclusion de son neveu. Il s’ouvrit de ce dessein à cette princesse, et l’assura qu’elle commanderait plus certainement si elle l’épousait, que si elle était la femme de Jean Galeas. Cette proposition fut rejetée fièrement. Le tuteur ne se rebuta pas : il fit en sorte que son neveu ne consommât point le mariage ; et l’on dit même qu’il se servit pour cela d’une ligature magique (B). En même temps, il fit négocier à la cour de Naples son mariage avec Isabelle. Ferdinand paraissait y donner les mains ; mais le duc de Calabre ne voulut point y consentir [c]. Louis Sforce fut donc obligé de livrer la proie à Jean Galeas ; mais il ne renonça point à la vengeance, et il se destina pour principale victime Isabelle d’Aragon. Il lui retrancha diverses choses qui flattaient son goût ou son divertissement [d], et il épousa une princesse, qui lui disputa le terrain en toutes choses. La jeune Isabelle eut tant de chagrins à essuyer dans ce conflit, et dans cette espèce de faction qui vaut bien la peine d’être décrite (C), qu’elle fit savoir à son père et à son aïeul, que si l’on ne la tirait pas de cette misère, elle attenterait à sa vie [e]. Ces princes ne furent pas en état de réduire Louis Sforce à la raison, car il fut l’un des instrumens qui attirèrent les Français en Italie : ce qui abîma toute la maison d’Aragon, qui régnait à Naples. Il poussa son crime jusqu’à se défaire de son neveu [f] (D). On eut beau dire que Jean Galeas était mort de trop caresser sa femme, la tradition, qui a imputé sa mort à l’ambition de son oncle, a prévalu (E). La princesse Isabelle se retira à Naples, après que les Français eurent pris Milan, et parut la plus affligée de toutes les princesses ses parentes, qui se trouvèrent en grand nombre dans l’île d’Ischia, lorsque le roi Frédéric fut obligé de se remettre à la discrétion de Louis XII, l’an 1501 [g]. Elle ne fit que passer de deuil en deuil pendant un assez long temps : elle perdit dans l’espace de quelques années son aïeul, son mari, son père, son frère, son oncle, son fils (F). La seule consolation qui lui restait fut de voir que Louis Sforce, son persécuteur, expia ses crimes en France, dans une dure captivité, qui ne finit que par sa mort. Elle eut une autre consolation, aussi sensible peut-être, ou même plus sensible que celle-là : c’est que sa fille unique ; Bonne Sforce, fut mariée à Sigismond, roi de Pologne. Elle s’était retirée dans une ville du royaume de Naples, qui lui avait été donnée pour son douaire [h], et elle y vécut d’une manière, qui témoigna que les revers de la fortune n’avaient point abattu cet air de grandeur royale sous lequel elle avait été élevée. Elle mourut d’hydropisie ; mais elle avait eu le temps de faire un voyage de dévotion à Rome sous le pontificat de Léon X. Elle alla à pied au Vatican, suivie d’un grand nombre de dames parées comme des épousées. Toute la ville accourut à ce spectacle [i]. Il serait à souhaiter pour sa mémoire, que nous pussions finir ici son article, sans y ajouter une queue qui est un peu incommode ; mais nous ne sommes pas les maîtres de ces faits. Ses propres panégyristes se sont servis de la conclusion que l’on va voir. Cette dame qui, dans sa plus grande jeunesse, avait fait parler glorieusement de sa vertu, donna prise aux médisances quand elle fut sur le retour, et souffrit les galanteries de Prosper Colonne, avec très-peu d’égards pour la renommée (G). Sa fille, reine douairière de Pologne, s’étant retirée à la même terre du royaume de Naples, y suivit cet exemple maternel (H) : tant il est vrai que c’est l’écueil le plus ordinaire et le plus inévitable de la gloire et du mérite des femmes, lorsqu’elles vivent dans le grand monde ! Elles sont exposées à échouer là tôt ou tard. Seriùs ociùs sors exitura.

Notre Isabelle mourut le 11 de février 1524, comme on l’a marqué dans son épitaphe, rapportée par M. Misson, au IIe. tome [j] de son Voyage d’Italie.

  1. Corio, Histor. di Milano, parte VI, pag. 879, editione dell’ an. 1646, in-4o.
  2. Varillas, Histoire de Charles VIII, liv. II, pag. 157.
  3. Là même, liv. III, pag. 210, 211.
  4. Là même, liv. II, pag. 157.
  5. Voyez la remarque (C).
  6. Conjuge Joanne Galeacio orbata est ; eò quidem luctuosiùs ac miseriùs, quòd is veneficio sublatus crederetur. Jovius, Elogior. lib. V, pag. 422.
  7. Gratianus, de Casibus Viror. illustrium, pag. 41.
  8. À Bari. Voyez la dernière remarque.
  9. Jovius, Elogior. lib. V, pag. 422.
  10. Page 41 de la troisième édition.

(A) Elle fut mariée à Jean Galeas Sforce, duc de Milan,.... avec beaucoup de magnificence. ] Lisez Tristan Calchus, auteur de ce temps-là [1], in Nuptiarum Mediolanensium descriptione. Le père Ménétrier en cite un fort long passage, qui contient la description du magnifique souper que Bergonce Botta, gentilhomme de Lombardie, donna au duc Galeas et à sa nouvelle épouse, lorsqu’il les reçut à Tortone, dans sa maison. Chaque service fut accompagné d’une espèce d’opéra, que le rétablissement de ces actions en musique commençait à rendre agréables par la grâce de la nouveauté, plutôt que par les autres beautés qu’on leur a données depuis [2].

(B) Son mari ne consomma point le mariage, et l’on dit qu’on se servit pour cela d’une ligature magique. ] Guicciardin assure que le bruit en courut, et que toute l’Italie en demeura persuadée. È manifesto, dit-il [3], che quando Isabella figliuola d’Alfonso andò a congiugnersi col marito, Lodovico come la vidde, innamorato di lei, desiderò ottenerla per moglie dal padre : e a questo effetto operò (così fu allora creduto per tutta Italia) con incantamenti e con malie che Giovan Galeazzo fu per molti mesi impotente alla consumazione del matrimonio : alla qual cosa Ferdinando harebbe acconsentito, ma Alfonso repugnò, onde Lodovico escluso di questa speranza, presa altra moglie ed avutone figliuoli, voltò tulli i pensieri a trasferire in quegli il ducato di Milano. M. Varillas, autant que je l’ai pu remarquer, ne touche point cette particularité : il se contente de dire que Louis Sforce empêcha durant plus de trois mois la consommation du mariage [4]. Il fait assez entendre que l’empêchement ne venait que de ce que l’on ne souffrait pas que les deux parties s’approchassent ; car il dit que le père de la mariée mit son point d’honneur... à ne pas souffrir que Louis Sforce séparât plus long-temps les deux jeunes époux l’un de l’autre ; qu’il menaça de s’en plaindre à toute l’Europe, et de l’armer pour venger sa querelle [5]. C’était une grande malice, et une violence bien insupportable, que celle de ce tuteur.

(C) L’espèce de faction qu’elle eut à soutenir vaut bien la peine d’être décrite. ] Comme il me semble que M. Varillas a bien réussi dans ce portrait, j’ai cru que je donnerais un fragment curieux, si je rapportais ici ses propres paroles. C’est une pièce d’autant plus nécessaire à cet article, qu’elle sert à faire connaître l’humeur, l’esprit, et les qualités intérieures d’Isabelle d’Aragon. « Louis Sforce abandonna Isabelle à son neveu. et pour lui donner une rivale qui la contrôlât en toutes occasions, il rechercha la princesse Alphonsine, fille d’Hercule d’Est duc de Ferrare. Alphonsine ressemblait à Isabelle en toutes choses, excepté qu’elle n’était pas si belle. Elles étaient toutes deux entêtées mal à propos de leur naissance, puisqu’elles n’avaient rien à se reprocher en ce point, et qu’il y avait de la bâtardise dans la généalogie de l’une et de l’autre [* 1]. Elles étaient fières jusqu’à l’excès, et leur fierté tenait de la plus fine ambition. Elles étaient plus chastes par gloire que par tempérament. Isabelle s’était résolue au mariage, et Alphonsine y aspirait, plutôt pour partager le pouvoir de leurs époux que leurs lits. Elles aimaient toutes deux le luxe ; et, quoiqu’elles eussent été élevées dans des maisons où rien n’était tant en recommandation que l’épargne, elles étaient prodigues, et leur humeur allait à dépenser autant qu’elles en auraient le moyen. Le duc de Ferrare ne délibéra pas un moment s’il accorderait Alphonsine à Louis Sforce. Il n’avait point de dot à lui donner, et de plus il avait lieu d’espérer qu’elle serait duchesse de Milan. Elle fut donc promptement envoyée à Louis Sforce, qui en eut deux fils de suite. Cette fécondité lui donna lieu d’insulter à Isabelle, qui n’avait accouché la seconde fois que d’une fille ; mais la jalousie avait déjà mis de la discorde entre elles. Alphonsine ne pouvait souffrir que l’on louât en sa présence la beauté d’Isabelle, parce qu’elle s’imaginait qu’on lui reprochait ainsi sa laideur ; et Isabelle n’endurait pas plus volontiers que l’on rendît des honneurs extraordinaires à Alphonsine, parce qu’elle croyait qu’ils ne fussent dus qu’à elle. L’une et l’autre demeuraient dans un même palais, et mangeaient ensemble. Elle savaient tous les jours une infinité d’occasions d’augmenter leur aversion, et les courtisans leur en fournissaient la plus grande partie. Ils étaient fort assidus auprès d’Alphonsine, à cause que son mari distribuait les grâces ; et ils n’allaient que par manière d’acquit dans l’appartement d’Isabelle. Elle en était au désespoir ; et ce fut bien autant cette solitude, que le peu d’argent qu’on lui fournissait pour s’entretenir, qui lui fit écrire à son père et à son aïeul, qu’elle attenterait à sa propre vie, si on ne la délivrait de captivité. Alphonsine, de son côté, se lassa tellement d’Isabelle, que, pour s’en défaire, elle sollicita Louis Sforce son mari de la faire duchesse, comme il lui avait promis, et d’ajouter la qualité de duc de Milan à celle d’administrateur de ce duché [6]. » M. Villars avait dit dans cette même histoire [7], qu’Isabelle avait écrit au duc de Calabre son père, et au roi de Naples son aïeul, des lettres dont il reste encore la meilleure partie [8]. Elle s’y plaignait de son malheur dans les termes Les plus pathétiques dont on usait alors : elle en faisait une peinture si vive, qu’elle était capable d’arracher des larmes des cœurs les plus durs : elle prétendait ne s’être rendue esclave que par obéissance, et elle menaçait de se donner la mort par ses propres mains, si on ne la mettait bientôt en liberté.

(D) Louis Sforce poussa son crime jusqu’à se défaire de son neveu. ] Je me servirai encore des propres termes de M. Varillas. Voici donc ce qu’il dit sous l’année 1494, après avoir conduit son roi jusqu’à Pavie : « Louis Sforce, persuadé qu’il était temps de se défaire du duc Jean Galeas son neveu, lui avait, dit-on, fait donner un de ces poisons lents qui produit le mieux dans le corps humain les symptômes de l’épuisement, afin de rendre plus vraisemblable le bruit que l’on répandit en même temps, que le mal de ce jeune prince n’était venu que de son trop d’attachement à la beauté de sa femme. Les médecins n’espéraient déjà plus sa guérison, quand le roi, passant par Pavie où il était malade, ne put se dispenser de le visiter. Sa majesté ne lui parla point d’affaires, parce que Louis Sforce avait demandé avec tant d’instance d’être présent à cette entrevue, que l’on n’avait osé le refuser. Elle témoigna seulement du regret de voir son cousin germain [* 2] dans un si pitoyable état, et elle tâcha de le flatter de quelque espérance de guérison ; mais Jean Galeas, qui se sentait mourir, et ne doutait pas que ce ne fût par la méchanceté de son oncle, profita de cette conjoncture. Il ne pensa plus à soi ; et ne se souvenant que du fils et de la fille qu’il laissait au monde, il les recommanda au roi avec une abondance de larmes, qui marquait assez, que si sa majesté ne prenait d’eux un soin particulier, il prévoyait qu’on les empoisonnerait aussi-bien que lui. La duchesse sa femme, pour achever la tragédie, se jeta aux pieds du roi, selon les auteurs italiens, qui sont en cela plus croyables que Comines, qui veut que ce fût aux pieds de Louis Sforce. Elle était trop fière pour s’abaisser jusque-là ; et, quand elle aurait pu s’y résoudre, elle n’était que trop convaincue que sa soumission serait inutile. Elle ne parla pas de ses enfans, parce qu’elle supposa que les larmes de son mari auraient eu leur effet en ce point : elle employa les siennes pour son père, et le roi ne lui repartit autre chose, sinon que l’expédition de Naples était trop avancée pour la laisser imparfaite [9]. »

(E) On a eu beau dire que Jean Galeas était mort de trop caresser sa femme, la tradition de son empoisonnement a prévalu. ] Guicciardin avoue que l’on publia cela ; mais il ne laisse pas de donner pour l’opinion générale de toute l’Italie, que ce prince mourut du poison que Louis Sforce lui avait fait avaler : Fu publicato da molti la morte di Giovan Galeazzo essere proceduta da coito immoderato ; nondimeno si credette universalmente per tutta Italia, che e’ fusse morto, non per infermità naturale nè per incontinentia, ma di veleno : e Teodoro da Pavia, uno de’ medici regii, il quale era presente quando Carlo lo visitò, affermò averne veduto segni manifestissimi. Ne fu alcuno, che dubitasse che se era stato veleno, non gli fusse stato dato per opera del zio [10]. Jovien Pontan assure que tout le monde parlait hautement de ce crime abominable de Louis Sforce : Ludovicum Sfortiam qui pubescentem primò, dein adolescentem jam ætatem Joannis Galeatii fratris filii Mediolanensis ducis procuratione hactenùs ac patrocinio tutatus est suo, veneno illumè medio sustulisse cives, advenæ, peregrini, passìm atque impunè omnes prædicant.... Fora, porticus, plateæ, circulique infimorum cujusque generis hominum nefandi criminis accusationibus..... imprecationibus etiam maximè diris plena undiquè circumsonant [11]. La foule des historiens va là, un Bernardin Corio [12], un Pierre Bembus [13], un Vianoli [14], etc.

(F). Elle perdit dans l’espace de quelques années son aïeul, son mari, son père, son frère, son oncle, son fils. ] Paul Jove décrit éloquemment cette longue suite de malheurs ; mais il n’a pas toujours observé l’ordre : il a mis la mort du mari avant celle de l’aïeul. Quant au fils de notre princesse, il dit que les Français l’enlevèrent à sa mère, et le transportèrent en France, pour en faire un moine, et qu’une chute de cheval lui causa la mort : In venatione currentis equi lapsu in Heduis exanimatus esse nunciaretur. Hunc enim vel invita deposcentibus Gallis tradiderat, à quibus cucullati sacerdotis habitu in opulenti sacerdotii cœnobium idcircò conjectus fuerat, ne Sforziani regni legitimæ prolis hæres superesset [15]. Bernardin Corio fait une description touchante de la douleur où cette princesse fut plongée, lorsqu’elle vit tout à la fois son mari dans le tombeau, son fils exclus de la duché de Milan, et la femme de Louis Sforce sur le trône : Li suoi fautori gridando duca, visito (Ludovico) il tempio di divo Ambrosio, e le campane in segno di letitia fece sonare, il morto corpo di Giovanne Galeazo ancora essendo nel domo scoperto, e quasi universalmente da tulli pianto e condoluto il miserando e pietoso caso. Isabella sua mugliere a Pavia con li proverti figlioletti vestiti di lugubre vestimenti, come pregionera si recluse entro una camera, e gran tempo stette giacendo sopra la dura terra, che non vide aere. Doverebbe pensare ogni lettore l’acerbo caso della sconsolata duchessa, e se più duro il cuore avesse che diamante, piangerebbe a considerare qual doglia dovea essere quella de la sciagurata e infelice mugliere, in uno punto vedere la morte del giovanetto e bellissimo consorte, la perdita de tutto lo imperio suo, e li figlioletti a canto orbati de ogni bene, il patre e fratello con la casa sua expulsi dal Neapolitano Reame, e Ludovico Sforza con Beatrice sua mugliere nel modo dimostrata havergli occupata la signoria.

(G) Elle donna prise aux médisances quand elle fut sur le retour, et souffrit les galanteries de Prosper Colonne avec très-peu d’égards pour la renommée. ] Paul Jove m’apprend cela dans l’éloge qu’il a fait de cette princesse. Il le finit par un au reste, qui contient le cas : Cæterùm, in hâc eximiæ virtutis feminâ improbæ plebis rumor non mediocriter pudoris decus perstrinxit, ob id gravior quòd quùm fiorente ætate impenetrabilem pudicitiam prætulisset, in ipso demùm ætatis flexu Prosperum Columnam sibi cultum et officium assiduè tribuentem, sæpèque procacem ad urbaniores jocos admitteret [16].

(H) Bonne Sforce, sa fille,....... suivit l’exemple maternel. ] M. de Thou dit beaucoup plus de mal de la fille, que Paul Jove de la mère. Chacun en pourra juger par la confrontation des passages : Eodem tempore, Bona Sfortia, Sigismundi Augusti Poloniæ regis parens...... filii pertæsa, Sarmatiâ relictâ, in Italiam venit, et honorificè Venetiis excepta est...... undè paratam triremem conscendens in Apuliam ad Barium navigavit, cujus urbis possessio gentilitio Aragoniæ gentis jure dotale et hæreditarium illi erat [17]. Ibi solutè et dissentiente à priore vitâ ratione posteà vixit, consuetudine cujusdam Papacaudæ non satis honestè usa, cui et omnia bona testamento præteritis liberis reliquit, et fumâ ac bonis decoctis haud multò post in summâ egestate et infamiâ decessit [18]. Voilà ce que dit M. de Thou de la reine douairière de Pologne. Il prétend qu’après avoir fait banqueroute et de biens et de réputation, elle mourut dans la pauvreté et dans l’infamie. Que saurait-on ajouter à cet éloge ?

  1. (*) Borso d’Este, trisaïeul paternel d’Alphonsine, et Ferdinand, aïeul paternel d’Isabelle, étaient bâtards.
  2. (*) Ils étaient deux fils de deux sœurs, princesses de Savoie.
  1. Konig se trompe lourdement, de le faire vivre en 1672.
  2. Ménétrier, des Représentations en musique, pag. 157.
  3. Guicciardini, lib. I, pag. 15.
  4. Varillas, Histoire de Louis XII, liv. I, pag. 47.
  5. Varillas, Histoire de Charles VIII, liv. III, pag. 211.
  6. Varillas, Histoire de Charles VII, liv. III, pag. 211.
  7. Voyez en la page 158.
  8. Il cite en marge l’Histoire de Bernardin Corio.
  9. Varillas, Histoire de Charles VIII, liv. III, pag. 253.
  10. Guicciardini, lib. I, p. 27, all’ ann. 1494.
  11. Jov. Pontan., de Prudentiâ, lib. IV, init.
  12. Corio, Historia Mediolan., part. VII.
  13. Petr. Bembus, Hist. Venet., lib. II, folio 30.
  14. Vianoli, Histor. Venet., part. II, pag. 20.
  15. Jovius, Elogior. lib. V, pag. 422.
  16. Jovius, Elogior. pag. 424.
  17. M. Varillas, dans l’Histoire de Louis XII, liv. I, pag. 47, dit que Louis Sforce, se voyant contraint de sortir de la duché de Milan, transporta à la duchesse Isabelle le duché de Barri et la principauté de Rossano, qui lui avaient été donnés pour récompense d’avoir rétabli la maison d’Aragon sur le trône de Naples.
  18. Thuanus, Histor., lib. XVI, ad ann. 1555, pag. 326.

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