Essai de Sémantique/Chapitre XXVI

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Hachette (p. 266-280).



CHAPITRE XXVI

LE LANGAGE ÉDUCATEUR DU GENRE HUMAIN

Rôle du langage dans les opérations de l’intelligence. — Où réside la supériorité des langues indo-européennes. — Quelle place la Linguistique doit occuper parmi les sciences.

Il n’y a pas lieu de craindre qu’on déprécie jamais l’importance du langage dans l’éducation du genre humain. Nous pouvons nous en remettre là-dessus au sentiment des mères : leur premier mouvement est de parler à l’enfant, leur première joie de l’entendre parler. Viennent ensuite les maîtres de tous les degrés, de toutes les sortes, dont l’art à chacun suppose le langage, si tant est qu’il ne s’y confonde pas entièrement. En tout pays, dans l’antiquité comme de nos jours, en Chine et dans l’Inde comme à Athènes et à Rome, la langue fournit à la fois l’instrument et la matière du premier enseignement.

Cet accord universel a sa raison d’être : on n’a pas de peine à comprendre de quelle action est sur l’esprit le langage, si l’on réfléchit que chacun de nous ne le reçoit pas en bloc et tout d’une pièce, mais est obligé de le reconstituer à nouveau. Il y a là un apprentissage qui, bien qu’échappant aux regards et inconnu de celui même qui s’y livre, n’en est pas moins une sorte de training-school de l’humanité. S’il est vrai que les meilleurs enseignements sont ceux qui nous donnent le plus à faire par nous-mêmes, quelle étude plus profitable peut-on concevoir pour l’enfant ?

Rien que pour reconnaître le mot, que d’attention ne faut-il pas ? car il s’agit de le dégager de ce qui précède et de ce qui suit, il s’agit de distinguer l’élément permanent des éléments variables et de comprendre que l’élément permanent nous est, en quelque sorte, confié, pour le manier à notre tour et pour le soumettre aux mêmes variations. En quelles occasions, en quelles rencontres, selon quels modèles ? La plupart du temps, personne ne nous en avertit : à nous de le découvrir. La phrase la plus simple est une invitation à décomposer la pensée et à voir ce que chaque mot y apporte. L’adjectif, le verbe sont les premières abstractions comprises par l’enfant. Ces pronoms moi et toi, mon et ton, qui, en changeant de bouche, se transforment de l’un à l’autre, contiennent sa première leçon de psychologie…

À mesure qu’on avance dans cet apprentissage, l’enseignement monte d’un degré.

Représentons-nous l’effort que devaient exiger les langues anciennes, même pour les parler médiocrement. Il fallait, pour les diverses déclinaisons, établir des séries où certaines flexions se correspondaient sans se ressembler, et où d’autres, qui se ressemblaient, devaient être tenues séparées. Un classement analogue était nécessaire pour les personnes, les temps, les modes[1]. Il y a là tout un chapitre de vie intérieure qui recommençait avec chaque individu. Le peuple portait donc en lui une grammaire non écrite, dans laquelle il se glissait sans doute des erreurs et des fautes, mais qui, tout compensé, n’en avait pas moins une certaine fixité, puisque ces langues se sont transmises de génération en génération pendant des siècles.

Quand nous considérons la peine que coûtent aujourd’hui ces mêmes langues anciennes, nous sommes quelque peu surpris. Mais il faut songer que l’éducation de la langue maternelle a l’avantage de se faire à toutes les heures du jour et en tous lieux, qu’elle a le stimulant de la nécessité, qu’elle s’adresse à des intelligences fraîches et qu’enfin elle présente ce caractère unique d’associer les mots aux choses, et non les mots d’une langue aux mots d’une autre langue. Les mêmes circonstances se retrouvent pour toutes les langues maternelles ; partout l’esprit de l’enfant en triomphe. Je ne veux pas dire toutefois que le cours du temps ne puisse amener de telles difficultés que les générations nouvelles n’en soient déconcertées. Mais alors, comme on l’a vu[2], l’intelligence populaire s’en tire de la façon la plus simple : elle fait disparaître la difficulté par voie d’analogie, d’unification, de suppression. Comme le peuple, en cette matière, est à la fois l’élève et le maître, ce qu’il change, ce qu’il unifie, ce qu’il abroge, devient la règle de l’avenir.

Nos langues modernes, moins encombrées d’appareil formel, n’en sont cependant pas affranchies. La complication s’est, en outre, portée sur un autre point. Il s’agit d’apprendre à employer des mots presque vides de sens, mots tellement abstraits et « serviles », qu’on peut toute sa vie en ignorer l’existence, tout en les mettant à la place convenable. C’est là qu’on observe une intelligence passée à l’état d’instinct, pareille à celle qui guide les doigts de l’ouvrière en dentelles, remuant, sans les regarder, ses fuseaux.

S’il fallait énumérer et expliquer tous les emplois de nos prépositions, on ferait un volume. Le dictionnaire de Littré, pour le seul mot à, n’a pas moins de douze colonnes[3]. Cependant le peuple se retrouve sans difficulté dans cet apparent chaos. Ce n’est point, nous l’avons vu, grâce à une notion plus ou moins nette de la valeur du mot : pas plus que les linguistes, il n’en saurait donner une définition qui convînt à tous les emplois. Il se laisse diriger par un certain nombre de locutions que la mémoire retient et qui servent de modèles. Ainsi se maintiennent et se propagent les tours de la langue : l’invention travaille toujours sur un fonds déjà existant.

À qui n’est-il pas arrivé d’admirer les tours imprévus de la langue populaire ? Outre le plaisir qu’on a toujours en présence d’une trouvaille, ces rencontres ont encore l’avantage de laisser voir les chemins par où l’intelligence a passé. C’est surtout dans les occasions où quelque passion échauffe l’âme et en augmente la force, qu’on peut observer ces improvisations du moment.


L’intelligence humaine tire du langage, pour les opérations de toutes les heures, les mêmes services qu’elle tire des chiffres pour le calcul. C’est une conséquence de l’infirmité de notre entendement, infirmité bien connue de tous les philosophes, qu’il nous est plus facile d’opérer sur les signes des idées que sur les idées elles-mêmes[4]. Avant l’invention de l’écriture, les hommes comptaient au moyen de cailloux. Sans doute il a fallu que l’idée précédât : mais cette idée est vacillante, fugitive, difficile à transmettre ; une fois incorporée dans un signe, nous sommes plus sûrs de la posséder, de la manier à volonté et de la communiquer à d’autres. Tel est le service rendu par le langage : il objective la pensée.

Après avoir été d’abord, et tout au commencement, associés à la conception, les mots ne tardent pas à en tenir lieu : nous comparons, nous enchaînons, nous opposons les signes, non les idées. Il est vrai que derrière ces signes subsiste un demi-souvenir, un quart de souvenir, un dixième de souvenir de l’idée qu’il représente, et nous avons intérieurement le sentiment que si nous le voulions, nous pourrions rappeler l’idée à son ancienne netteté[5]. Mais il n’en est pas moins vrai que, pour les opérations un peu compliquées, pour les opérations à faire rapidement, les signes nous suffisent. Non seulement les mots, mais ces assemblages de mots que nous avons appelés « les groupes articulés[6] », nous sont nécessaires. Le langage se compose de tout cela : il nous rend à la fois les idées maniables, et il fournit en même temps les cadres du raisonnement.

Des penseurs lui en ont fait un reproche. « Chaque mot représente bien une portion de la réalité[7], mais une portion découpée grossièrement, comme si l’humanité avait taillé selon sa commodité et ses besoins, au lieu de suivre les articulations du réel. » Supposons pour un moment le reproche fondé. Comme il est peu de chose au prix de l’immense service rendu à la masse des hommes ! Tout imparfait qu’il est, le langage dépasse la plupart d’entre nous : il nous faut du temps pour le rejoindre. Combien peu seraient capables de procéder par eux-mêmes à ces découpures ! Nous avons vu d’ailleurs que les contours n’en sont pas si résistants qu’on ne puisse les plier ou les élargir pour les faire entrer en des classements nouveaux. Une langue philosophique, au contraire, une langue sortie d’un système, où chaque mot resterait à jamais délimité par sa définition, et où l’affinité des mots serait calquée sur l’enchaînement vrai ou supposé des idées, comme le plan en a été dressé à différentes reprises, une telle langue peut bien convenir pour quelques sciences spéciales, comme la chimie, mais appliquée à la pensée humaine, en sa variété et sa complexité, avec ses fluctuations et ses progrès, elle ne manquerait pas de devenir, au bout de quelque temps, une entrave et une camisole de force. À mesure que l’expérience du genre humain augmente, le langage, grâce à son élasticité, se remplit d’un sens nouveau.


S’il fallait dire où réside la supériorité des langues indo-européennes, je ne la chercherais pas dans le mécanisme grammatical, ni dans les composés, ni même dans la syntaxe : je crois qu’elle est ailleurs. Elle est dans la facilité qu’ont ces langues, et depuis les temps les plus anciens que nous connaissions, à créer des noms abstraits. Qu’on examine les suffixes qui servent à cet usage : on sera surpris de leur nombre et de leur variété. Ils ne sont point particuliers à telle ou telle langue, mais on les retrouve pareillement en latin, en grec, en sanscrit, en zend, dans tous les idiomes de la famille. Ils sont donc antérieurs : si bien, qu’empruntant les dénominations d’une autre science, qui marque les époques par les monuments qu’on en a gardés, nous pourrions parler d’une période des suffixes, période qui suppose de toute nécessité une certaine force d’abstraction et de réflexion. C’est la présence de ces noms en grand nombre, ainsi que la possibilité d’en faire d’autres sur le même type, qui a rendu les langues indo-européennes si propres à toutes les opérations de la pensée[8]. Encore aujourd’hui nous nous servons des mêmes moyens, auxquels les âges postérieurs ont à peine ajouté quelque chose. Si nous voulions scruter les procédés dont use la littérature la plus moderne pour renouveler les ressources et les couleurs de son style, nous constaterions qu’elle recourt à ces mêmes abstractions dont les premiers spécimens sont contemporains des védas et d’Homère.

Il n’est pas nécessaire pour cela d’imaginer des intelligences transcendantes. On peut distinguer divers degrés dans l’abstraction. Celle dont il est ici question tient plus de la mythologie que de la métaphysique. Elle est de même espèce que quand le peuple parle d’une maladie qui règne ou de l’électricité qui court le long d’un fil. Les abstractions créées par la pensée populaire prennent pour elle une sorte d’existence. Le monde a été rempli de ces entités. La forme de la phrase, où tous les sujets sont représentés comme agissants, est un témoin encore subsistant de cet état d’esprit. Le langage et la mythologie sont sortis d’une seule et même conception. Ainsi, comme on l’a déjà dit, s’explique ce fait que la plupart des noms abstraits sont du féminin : ils sont du même sexe que ces innombrables divinités qui peuplaient le ciel, la terre et l’eau. Encore aujourd’hui — tant les choses ont de continuité — ceux qui raisonnent sur la Matière, la Force, la Substance, perpétuent plus ou moins cet antique état d’esprit.


Habitués comme nous sommes au langage, nous ne nous figurons pas aisément l’accumulation de travail intellectuel qu’il représente. Mais, pour s’en convaincre, il suffit de prendre une page d’un livre quelconque, et d’en retrancher tous les mots qui, ne correspondant à aucune réalité objective, résument une opération de l’esprit. De la page ainsi raturée il ne restera à peu près rien. Le paysan qui parle du temps ou des saisons, le marchand qui vante son assortiment de denrées, l’enfant qui apporte ses notes de conduite ou de progrès se meuvent dans un monde d’abstractions. Les mots nombre, forme, distance, situation… sont autant de concepts de l’esprit. Le langage est une traduction de la réalité, une transposition où les objets figurent déjà généralisés et classifiés par le travail de la pensée.


Y a-t-il en Europe des langues qui soient plus favorables que d’autres au progrès intellectuel ? À de légères différences près, on peut répondre que non. Elles sont toutes (ou presque toutes) issues de la même origine, bâties sur le même plan, puisant aux mêmes sources. Elles ont été plus ou moins nourries des mêmes modèles, perfectionnées par la même éducation. Elles sont donc capables d’exprimer les mêmes choses, quoique déjà dans les limites de cette étroite parenté il soit possible d’observer des aptitudes spéciales. Mais si l’on voulait sentir l’aide que le langage prête à l’intelligence et le tour particulier qu’il lui impose, il faudrait comparer quelque idiome de l’Afrique centrale ou quelque dialecte indigène de l’Amérique. En brésilien, le seul mot tuba signifie : 1o il a un père ; 2o son père ; 3o il est père. En réalité tuba veut dire « lui père ». C’est le parler d’un enfant. Même des idiomes pourvus d’une riche littérature ne sont pas toujours un appui suffisant pour la pensée. En chinois, cette phrase : sin hi thien peut se traduire : 1o le saint aspire au ciel ; 2o il est saint d’aspirer au ciel ; 3o celui-là est saint qui aspire au ciel. Le chinois dit simplement : saint aspirer ciel[9]. Le service que nous rendent nos langues, c’est de nous imposer une forme qui nous contraigne à la précision.


On a appelé le langage un organisme, mot creux, mot trompeur, mot prodigué aujourd’hui, et employé toutes les fois qu’on veut se dispenser de chercher les vraies causes. Puisque d’illustres philologues ont déclaré que l’homme n’était pour rien dans l’évolution du langage, qu’il n’était capable d’y rien modifier, d’y rien ajouter, et qu’on pourrait aussi bien essayer de changer les lois de la circulation du sang, puisque d’autres ont comparé cette évolution à la courbe des obus ou à l’orbite des planètes, puisqu’aujourd’hui c’est devenu vérité courante et transmise de livre en livre, il m’a paru utile d’avoir enfin raison de ces affirmations et d’en finir avec cette fantasmagorie.

Nos pères de l’école de Condillac, ces idéologues qui ont servi de cible, pendant cinquante ans, à une certaine critique, étaient plus près de la vérité quand ils disaient, selon leur manière simple et honnête, que les mots sont des signes. Où ils avaient tort, c’est quand ils rapportaient tout à la raison raisonnante, et quand ils prenaient le latin pour type de tout langage. Les mots sont des signes : ils n’ont pas plus d’existence que les gestes du télégraphe aérien ou que les points et les traits (. —) du télégraphe Morse. Dire que le langage est un organisme, c’est obscurcir les choses et jeter dans les esprits une semence d’erreur. On pourrait dire aussi bien que l’écriture, elle aussi, est un organisme, car nous voyons l’écriture se modifier à travers les âges, sans qu’aucun de nous en particulier ait une action bien sensible sur son développement. On pourrait dire que le chant, la religion, que le droit, que tout ce qui compose la vie humaine forme autant d’organismes.

Si l’on prend la nature dans le sens le plus large, elle comprend évidemment l’homme et les productions de l’homme. L’histoire des mœurs, des usages, de l’habitation, du costume, des arts, l’histoire sociale aussi et l’histoire politique, feront partie, ainsi que le langage, de l’histoire naturelle. Mais si l’on admet une différence entre les sciences historiques et les sciences naturelles, si l’on considère l’homme comme fournissant la matière d’un chapitre à part dans notre étude de l’univers, le langage, qui est l’œuvre de l’homme, ne pourra pas rester sur l’autre bord, et la linguistique, par une conséquence nécessaire, fera partie des sciences historiques. Que si, à cause de la phonétique, qui étudie les sons de la langue, lesquels sont produits par le larynx et la bouche, il fallait reporter la linguistique aux sciences naturelles, rien ne pourrait empêcher d’y mettre aussi tout le reste, car les productions humaines, quelles qu’elles soient, viennent en dernière analyse des organes de l’homme et s’adressent à ses organes.

À plus forte raison la sémantique appartiendra-t-elle à l’ordre des recherches historiques. Il n’y a pas un seul changement de sens, une seule modification de la grammaire, une seule particularité de syntaxe qui ne doive être comptée comme un petit événement de l’histoire. Dira-t-on que la liberté est absente de ce domaine, parce que je ne suis pas libre de changer le sens des mots, ni de construire une phrase selon une grammaire qui me serait propre ? Nous avons montré que cette limitation de la liberté tient au besoin d’être compris, c’est-à-dire qu’elle est de même sorte que les autres lois qui régissent notre vie sociale. C’est vouloir tout confondre que de parler ici de loi naturelle…

Je suis arrivé au terme de mon travail. Averti par l’exemple, j’ai évité les comparaisons tirées de la botanique, de la physiologie, de la géologie, avec le même soin que d’autres les recherchaient. Mon exposition en est plus abstraite, mais je crois pouvoir dire qu’elle est plus vraie.

Je ne veux pas être injuste pour la théorie qui, non sans éclat, avait classé la linguistique au rang des sciences de la nature. En un temps où ces sciences jouissent à bon droit de la faveur du public, c’était un acte d’habile politique. C’était aussi faire un devoir aux linguistes d’apporter à leurs observations un redoublement d’exactitude. Enfin cette idée contenait précisément la somme de paradoxe nécessaire pour frapper la curiosité. Si l’on avait dit : développement régulier, marche constante, personne ne s’en serait soucié. Mais lois aveugles, précision astronomique — l’attente générale était mise en éveil.

Je ne crois pas cependant me tromper en disant que l’histoire du langage, ramenée à des lois intellectuelles, est non seulement plus vraie, mais plus intéressante : il ne peut être indifférent pour nous de voir, au-dessus du hasard apparent qui règne sur la destinée des mots et des formes du langage, se montrer des lois correspondant chacune à un progrès de l’esprit. Pour le philosophe, pour l’historien, pour tout homme attentif à la marche de l’humanité, il y a plaisir à constater cette montée d’intelligence qui se fait sentir dans le lent renouvellement des langues.

FIN DE LA SÉMANTIQUE
  1. H. Paul, Principien der Sprachgeschichte, 2e édit., p. 24. Voir aussi les études de Steinthal et Lazarus, dans leur Journal.
  2. Voir ci-dessus les chapitres I, VI et VIII.
  3. « La malechance de l’ordre alphabétique voulut que, pour mon début, j’eusse à traiter la préposition à, mot laborieux entre tous et dont je ne me tirai pas à ma satisfaction. » Littré, Comment j’ai fait mon Dictionnaire.
  4. On demande pourquoi l’intelligence des animaux reste stationnaire : il n’en faut pas chercher ailleurs la raison. Ils ne sont pas arrivés jusqu’à ce point d’incorporer volontairement leur pensée dans un signe : tout leur développement ultérieur est dès lors resté arrêté aux premiers pas. L’enfant idiot ne parle point : ce n’est pas que les organes de la parole lui manquent. Le travail intérieur d’observation et de classement qui permet d’attacher l’idée au signe s’est trouvé au-dessus de ses forces.
  5. Taine, De l’Intelligence, liv. I, chap. III.
  6. Voir ci-dessus, p. 186.
  7. Bergson.
  8. On devine de quelle utilité ces suffixes ont été pour la langue philosophique. Le grec, en combinant les deux pronoms πόσος et ποῖος avec un suffixe abstrait, fait ποσότης, « la quantité », ποιότης, « la qualité ». De même, en latin, qualitas, quantitas. En sanscrit, le pronom tat, « ceci », donne, en se combinant avec le suffixe abstrait tvam, le substantif tattvam, « la réalité ».
  9. Misteli, dans le Journal de Techmer, t. II.