Histoire universelle de l’Église (Alzog)/Introduction scientifique/chapitre 03

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CHAPITRE TROISIÈME.
SOURCES. — SCIENCES PRÉPARATOIRES ET AUXILIAIRES. – VALEUR, UTILITÉ DE L’ÉTUDE DE L’HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE.




§ 10. — Source de l’histoire ecclésiastique.

Ces sources sont divines ou humaines.

Aux premières appartiennent les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les secondes sont médiates ou immédiates. Celles-ci proviennent des auteurs, des témoins oculaires, des contemporains, de ceux qui ont vécu sur les lieux mêmes au moment des événements. Perdues pour la plupart, elles ont été la mine d’où les autres sont sorties.

En mettant les saintes Écritures à part, ces sources sont ou des documents publics, ou des témoignages privés, ou des monuments. Parmi les documents publics, on comprend ceux qui ont été rédigés ou reconnus par une autorité ecclésiastique ou civile : les actes des conciles[1], les lois de l’Église[2], les décrets des papes[3], les symboles publics[4], les liturgies[5], les règles des ordres[6], les ordonnances de l’État dans les affaires ecclésiastiques et les concordats[7].

Les témoignages privés sont ceux qui, primitivement, parurent sans autorité officielle, mais qui servent à nous donner des renseignements sur des personnages, des événements, des opinions remarquables dans l’Église. À cette série appartiennent : les actes et les biographies des martyrs et des saints[8], les écrits des saints Pères, des auteurs ecclésiastiques[9], des historiens

ecclésiastiques[10], et les écrits des païens qui s’élevèrent contre l’Église et les chrétiens.

Aux monuments appartiennent surtout les églises[11], les inscriptions[12], les peintures[13], les monnaies[14]. Il faut enfin mentionner des légendes et, des traditions populaires[15], dont l’historien peut souvent faire un usage convenable.

§ 11. — Critique et usage des sources.
Ernesti. de Fide historica recte æstimanda (opusc. philog. critic. Lugduni, 1764). Griesbach., de Fide historica ex ipsa rerum, quæ narrantur, natura judicanda. Halæ, 1768. (Opusc. acad., ed. Gabler. Jen. 1824, vol. 1, p. 267 sq.). Fessler, de arte critica (institut. Patrol. 2 t. p. 65-87).

Puisque la certitude des faits repose sur celle des sources, il ne faut s’en servir qu’avec une prudence toute particulière, en s’appuyant sur une saine critique qui doit résoudre les questions suivantes :

1o Les sources viennent-elles réellement des auteurs indiqués, et non-seulement en partie, mais intégralement ? N’y a-t-il pas interpolation (authenticité, intégrité) ? Il faut en rechercher les preuves intrinsèques et extrinsèques.

2o L’auteur, eu égard à ses fonctions, son éducation, était-il capable de juger le véritable état des choses ? Peut-on, préjuger de sa part les dispositions nécessaires pour dire la vérité (véracité de l’auteur) ? Alors même que l’auteur remplit ces conditions, sa certitude peut encore nous laisser des doutes, tant il arrive qu’un auteur est à son insu rempli de préjugés et de partialité.

Quand on ne peut prouver complétement l’authenticité, l’intégrité des sources, la véracité des auteurs, il faut néanmoins vérifier le temps probable, l’origine présumable des sources, et déterminer par là l’usage qu’on en peut faire.

§ 12. — Sciences préparatoires et auxiliaires, nécessaires à l’histoire ecclésiastique.

La critique et l’emploi des sources rendent nécessaires :

1o La connaissance des langues dans lesquelles elles sont écrites : ainsi, outre les langues classiques anciennes, la philologie ecclésiastique[16], qui familiarise avec l’idiome de l’Église et sa littérature ;

2o La diplomatique[17] ou la science des actes ou documents (διπλὠματα), l’art de lire les vieux caractères des différents originaux et de déterminer leur âge ;

3o La géographie ecclésiastique[18], qui fait connaître le théâtre des événements. 4o La chronologie[19], qui détermine le temps où ils ont eu lieu. Ces deux dernières connaissances ont été nommées, à cause de leur importance, les deux flambeaux de l’histoire.

Aux sciences préparatoires appartiennent surtout :

1o L’histoire des religions[20]. La nature et le caractère de ces religions rendaient plus ou moins facile l’introduction du Christianisme, lumière et perfection de toutes les religions. Montrez le Christianisme dans sa vérité et sa puissance en face des cultes païens, et il brillera avec d’autant plus d’éclat et de magnificence dans son éternelle beauté, et influera d’une manière d’autant plus forte et plus salutaire sur l’intelligence et le cœur de l’observateur[21].

2o L’histoire de la philosophie[22] : car le Christianisme fut souvent obligé d’entrer en lutte avec les divers systèmes philosophiques ; tantôt il les rejeta entièrement ; d’autres fois, les illuminant de sa clarté, il les transforma en philosophie chrétienne.

3o L’histoire de la littérature[23], qui nous fait connaître la situation scientifique et littéraire des nations et des époques diverses. Quelquefois l’influence du Christianisme a déterminé une époque littéraire ; toujours aussi l’état de la littérature influe sur la science théologique elle-même.

4o L’histoire universelle[24], avec laquelle souvent l’histoire ecclésiastique a des rapports si intimes qu’on ne peut comprendre ou exposer l’une sans l’autre, surtout alors que, comme dans le moyen âge, l’Église et l’État sont pour ainsi dire l’un dans l’autre.

§ 13. — Valeur de l’histoire ecclésiastique ; but, utilité de son étude.
Valois, dans la dédicace de son édition d’Eusèbe, t. I. — Griesbach. de Hist. ecclesiast. nostri sæculi usibus sapienter accommodatæ utilit. Ien., 1776. — F.-Ar. Kœthe, Influence de l’hist. ecclésiast. sur le caractère et la vie de l’homme, 3 leçons. Leipzig, 1810, in-4.

Ce qu’une science est en elle-même détermine sa valeur ; ce qu’elle réalise fait son utilité. La science qui nous occupe est, en elle-même, le développement du royaume de Dieu sur la terre, la restauration de l’humanité, libérée et sanctifiée par l’action divine. L’histoire ecclésiastique a donc pour objet le plus sublime de tous les objets dont s’occupe l’histoire, et de là toute sa valeur. Avec le Christianisme naît pour l’homme une ère nouvelle de développement et de civilisation. Dans l’histoire de l’Église, le Chrétien, membre de l’Église, trouve sa propre histoire. Il croit, il aime davantage l’Église et sa doctrine, à mesure qu’il apprend mieux à connaître la puissante influence du Christianisme pour l’amélioration des mœurs et la sanctification du genre humain. Les scandales qui, de loin en loin, peuvent affliger l'Église, n’altèrent point aux yeux du chrétien la valeur de son histoire. « Car, dit très-bien Klée, toute histoire montre l’homme dans le mal, la Providence en lutte avec le péché : si plus que partout ailleurs, la puissance du péché se montre dans l’histoire de l’Église, cela tient à la nature même des choses. »

L’étude de l’histoire ecclésiastique a donc principalement pour but de satisfaire l’intérêt légitime que nous devons prendre, comme membres du genre humain, au développement de son histoire. À ce but principal s’en peuvent joindre d’accessoires, comme de reconnaître l’état actuel de l’Église d’après la science du passé, de fonder ses convictions religieuses, etc.

Quant à son utilité, l’histoire ecclésiastique nous procure d’abord tous les avantages de l’histoire en général ; elle développe en nous le sens pratique, comme les sciences théoriques forment l’esprit à la spéculation. Rappelons-nous le texte classique de Cicéron : Historia vero testis temporum, lux veritatis, vitæ memoria, magistra vitæ, nuntia vetustatis et la parole moins connue de Diodore, qui appelle l’histoire l’auxiliaire de la Providence, la prêtresse de la vérité, la mère de la philosophie ; et enfin le mot de Camille dans Tite-Live : Si hæc monumenta vitæ te non movent, nulla te movebunt. Tout cela n’est vrai que de l’histoire ecclésiastique : celle-ci, de plus, fait naître, excite puissamment les sentiments de religion et de piété, par la certitude qu’elle donne de la divinité du Christianisme et de l’Église, et par le nombre, la beauté et la grandeur des caractères qu’elle dépeint. Quelle supériorité sur l’histoire profane ! Aussi Eusèbe a fort bien dit[25] : « Les victoires sanglantes, les trophées de la guerre, les exploits des capitaines, la bravoure des guerriers qui se souillent de sang et de meurtre pour défendre leurs enfants, leur patrie, leurs richesses ; tel est l’objet de l’historien profane. Pour nous, qui écrivons l’histoire du règne de Dieu, nous gravons sur des colonnes impérissables les noms et les pacifiques victoires de ceux qui ont vaillamment combattu pour la vérité plus que pour la patrie, pour la religion plus que pour leur famille. Nous conservons l’éternelle mémoire de l’intrépidité des défenseurs de la religion, de leur courage dans la souffrance, de leurs triomphes sur des ennemis invisibles. »

L’histoire ecclésiastique met le théologien, représentant de l’intelligence dans l’Église, à même de rendre compte à chacun de la marche et des progrès de l’Église ; comme pasteur des âmes, elle lui apprend, par les exemples plus divers, comment il pourra agir efficacement sur elles dans la situation présente de l’Église ; elle lui rend les services les plus réels dans l’étude des autres branches de la théologie, telles que le droit ecclésiastique, l’exégèse, la dogmatique et la morale.

Quant aux rapports existant entre les sciences théologiques et l’histoire de l’Église, celle-ci seule, remarquons-le bien, expose dans son origine, sa suite et son développement complet, l’œuvre de la rédemption accomplie par le Christ, et continuée par les Apôtres et leurs successeurs. Elle seule nous fait connaître l’action de la Rédemption sur l’humanité. Et comme d’ailleurs la révélation chrétienne est elle-même en grande partie de l’histoire, il en résulte jusqu’à l’évidence que l’histoire de l’Église n’est nullement une science auxiliaire de la dogmatique, mais qu’elle est la science mère, le fondement de toutes les autres sciences théologiques.

L’histoire profane, le jurisconsulte, l’homme d’État, l’historien littéraire, le philosophe ne peuvent se passer de l’histoire ecclésiastique.

À l’historien profane elle facilite l’intelligence des parties où la politique est dominée par l’influence religieuse. Elle montre au jurisconsulte, à l’homme d’État, que c’est du Christianisme que datent d’innombrables lois et maximes de droit et d’État, et que l’esprit chrétien a pénétré et vivifié la politique des temps nouveaux. Elle apprend au littérateur que, depuis la fondation de l’Église, c’est l’esprit chrétien qui a été le mobile de tous les grands mouvements littéraires. Elle révèle au philosophe l’heureuse direction imprimée à la philosophie par l’Évangile, en le mettant en rapport avec les grands penseurs du Christianisme, avec les Pères de l’Église, ces vrais et solides philosophes des temps anciens, avec les grands scolastiques du moyen âge, autres philosophes non moins vigoureux. Et de jour en jour il semble, en effet, qu’on sent davantage cette importance de l’histoire ecclésiastique, et qu’on verra bientôt se réaliser ces paroles de Kœthe : « L’avenir, et les académies surtout, démontreront les rapports intimes de l’histoire ecclésiastique avec l’ensemble de toutes les connaissances et de toutes les sciences humaines, et les barrières qui séparent les diverses facultés tomberont quand on aura reconnu l’âme et la vie qui les unit toutes. Il est déplorable que ceux-là mêmes dont elle doit illuminer l’intelligence, et dont la science n’est rien sans elle, les théologiens, la méconnaissent encore, et n’en tirent, quand la nécessité les presse, que ce qu’une étude sans amour et sans zèle en peut obtenir. »

  1. Concilior. omn. collectio regia. Paris., 1641, 37 t. in-f. Sacrosancta concilia, stud. Ph. Labbei et Cosarti. Paris, 1672, 18 t. in-f. (t. I, supplem, Baluzii. Paris., 1683.) — Concilior. collectio regia maxima, stud. J. Harduini, S. J., 1715, 12 t. in-f. Sacrosancta concilia, curante Nic. Coleti. Ven., 1728, 23 t. in-f.-c. supplem. Mansi, Luc., 1748, 6 t. in-f. — Sacrosancta concilior. nova et amplissima collectio, cur. J. D. Mamsi. Flor. et Ven., 1759, 31 t. in-f. — Cabassutii Notitia ecclesiastica historiar., concilior. et canonum, ed. VII. Ven., 1722, 1 t. in-f. — Richer, Hist. conc. general.
  2. Corpus juris canonici. Chappuis. Paris., 1499 sq., 3 t. ; ed. II, 1503, edd. correctores Romani. Romæ, 1582, 3 t. in-f. ; édition critique E. rec. Pithœor., ed. Le Pelletier. Paris., 1687, 2 t. in-f. ; ed. Boehmer, Halæ, 1797, 2 t. in-4. Richter. Lipsiæ, 1833 sq., 2 t. in-4.
  3. Jaffe, Regesta romanor. Pontificium, Berol., 1851, in-4. Bullarium Roman. Luxem., 1727, 19 t. in-f. — Bullarum amplissima collectio, op. C. Cocquelines. Romæ, 1727 sq., 38 t. in-f. — Magni bullarii continuatio, summor. Pontificum Clem. XIII et XIV, Pii VI et VII, Leon. XII et Pii VIII (1758-1830) constit., litteras in forma Brevis, epp., etc., etc., collegit Andr. Advocatus Barbieri. Romæ, 1835-43, t. I-VI. (Pontificatus Pii VI.)
  4. Walch, Bibl. symbolic. vetus. — Daniel, Codex liturgic. eccles. univers. in epitomen redactus. Lips. 1847 sq. 4 t.
  5. Codex liturgicus Eccl. universæ ill. J.-A. Assemannus. Romæ, 1749 sq., 13 t. in-4. Eus Renaudot, Liturgiarum orientalium collectio. Paris., 1716, 2 t. in-4. Muratori, Liturgia Romana, vetus. Venet., 1748, 2 t. in-f.
  6. Codex regularum monasticar. ed. Luc. Holstenius, Romæ, 1661, 3 t. in-4. auxil. M. Brockie. Aug. Vind, 1759, 6 t. in-f.
  7. Codex Theodosian. ed. Ritter. 1737, 6 t. in-f. Capitularium regum Francor. collectio, ed. Steph. Baluz. Paris., 1677, cur. P. de Chinia. Paris., 1780, 2 t. in-f. Collectio constitutionum imperial., stnd. Goldasti. Francof., 1713, 4 t. in-f. Munch. Recueil de tous les concordats. Leipzig, 1830, 2 vol. Weiss, Corpus juris ecclesiastici catholicorum hodierni. Giess., 1833.
  8. Ruinart, Acta primor. Martyr. sinc. et selecta, ed. II. Amst., 1713, in-f. repet. Galura. Aug. Vind., 1802 sq., 3 t. in-8. Acta Sanctor., ed. Boll., etc.
  9. Maxima biblioth. vett. Patrum. Lugd., 1677 sq., 28 t. in-f. (avec les deux volumes de tables et les Grecs, traduits en latin). Bibtiotheca vett. Patrum antiquorumque scriptorum ecclesiast., op. Andr. Gallandii, presbyt. congreg. Orat. Ven. 1756 sq., 14 t. in-f. Angelo Mai, script. vett. nova collectio e Vatican. codicib. edita Rom., 1825 sq. Patrologia completa, ed. Migne, Paris, 1843 sq. Ellies du Pin,. Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques (Paris, 1686 sq., 47 t. in-8). Amst., 1690 sq., 19 t. in-4. Id., Biblioth. des auteurs séparés de la communion de l’Église romaine du XVIe et du XVIIe siècle. Paris, 1718 sq., 3 t. Richard Simon, Critique de la bibl. de M. du Pin. Paris, 1730, 4 t. Cave, Scriptorum ecciesiast. hist. litteraria (Lond., 1688), éd. III ; Oxon., 1740 sq., 2 t. in-f. Rémi Cellier, Hist. genérale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, etc. Paris, 1729-63, 24 vol. in-4 (jusqu’au XIIIe siècle). Casim. Oudinus, Commentarius de scriptoribus Ecclesiæ antiquis illorumque scriptis. Lipsiæ, 1722, 3 vol. in-f. (1460). J.-A. Fabricii, Biblioth. ecclesiast. Hamb., 1718, in-f. Ejusdem, Biblioth. latina mediæ et infimæ ætatis. Hamb., 1734 sq., 6 t. in-8. auxil. Mansi. Patav., 1754, 6 t. in-4. † J.-S. Assemanni Biblioth. orientalis. Romæ, 1719 sq., 4 t. in-f. Busse, Esquisse de la. littér. chrét., Munster, 1829, Mœhler, Patrologie, ou Hist. de la littér. chrét., 1 vol. Ratisb., 1840. Traduit en français, Louvain, 1844. Permaneder, Biblioth. patristica. Landish., 1841 sq., 2 t.
  10. Voir plus bas au chap. Ier.
  11. Hospiniani libb. V de Templis, Tig., 1603, in-f. Bellermann, les tombeaux chrétiens dans les catacombes ; Hamb, 1839.
  12. J. Gruteri Thesaurus inscriptionum, cura Grævii, Amst., 1707, 2 t. L.-A. Muratori, Thésaurus vett. inscription. Mediolani, 1739 sq., 4 vol. in-f. Seb. Donati supplementa. Lucc., 1764.
  13. J. Ciampini Vett. monumenta. Romæ. 1747, 3 t. in-f. Jacutii Christian. antiquitatum specimina. Romæ, 1752, in-4. Pour les peintures du moyen âge, voy. Seroux d’Agincourt, Hist. de l’Art par les monuments. Paris et Strasb., 1823-40.
  14. F.-J. Eckhel Doctrina nummorum vett. Vien., 1792 sq., 8 v. in-4.
  15. Sur l’importance des traditions populaires pour l’histoire, voyez les Feuilles historiques de Gœrres, t. I, p. 389.
  16. Suiceri Thesaurus ecclesiast. e Patribus Græc. Amst., 1728, 2 t. in-f. Du Fresne, Glossarium médiæ et infimæ græcitatis Lugd., 1688, 2 t. in-f. Ejusdem, Glossarium mediæ et infimæ latinitatis. Paris, 1733 sq., 6 t. in-f. (Adelund), Glossarium manuale ad scriptores med. et inf. latinit. Halæ, 1772, 6 t. Voyez aussi les gloss. des langues germaine et romane.
  17. Mabillon, de Re diplomatica, ed. II. Paris., 1709, in-f. Nouveau traite de diplomatique, par deux religieux Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur (Toustain et Tassin). Paris, 1750 sq., 6 vol. in-4. B. de Montfaucon, Palæographia Græca. Paris, 1708. Schœmmann, Système complet de diplomatique. Hamb., 1801. Wailly, Éléments de paléographie. Paris, 1838, 2 t. in-f.
  18. Emman. Schelstrate, Antiquitates ecclesiar. illustr., t. II. Mirœus, Notitia episoppatuum orbis christ., Antw., 1613, in-f. Car. a Santo Paulo Geographia sacra, cura Clerici. Amst., 1703, in-f. Nic. Sansonis Atlas aptiquus sacer et profanus, collectus ex tabb. geogr. ; emend. Clericus. Amst., 1705 in-f. Spanhemii Geographia sacra et eccles. (Opp. Lugd., 1701, 1 t. in-f.) Le Quien, Ordin. Prædicator. presb., Oriens christianus, quo exhibentur ecclesiæ, patriarchæ, etc., totius Orientis, cum tabb. geogr. Paris., 1740, 3 t. in-f. Bingham, Origines, s. Antiquitat. lib. IX. Stœudlin, Géogr. et statistique ecclésiast. Tub., 1804, 2 vol. Wiltsch, Atlas sacer s. ecclesiasticus. Gothæ, 1843. Pour la géogr. politique, voy. nos meilleurs atlas anciens et modernes, d’Anville, Brué, Kruse, etc.
  19. Jos. Scaligerii Opus de emendatione temporum. Ienæ, 1629, in-f. Dion. Petavii Opus de doctrina temporum. Antw., 1703, in-f. L’Art de Vérifier les dates des faits historiques, etc., par un religieux Bénédictin. Paris (1750), IIIe éd., 1783, 3 vol. in-f. ; IVe éd., 1818-20. Ideler, Man. de Chron. mathém. et techn. Berlin, 1825, 2 vol. in-8. On doit une attention particulière aux ères suivantes : 1o æra Seleucidar., seu contractuum, datant du 1er octobre de l’année 312 avant J.-C., en Orient : elle est employée de nos jours par les chrétiens de la Syrie ; 2o æra Hispanica, 716. p. U., c., et comptant de 38 ans avant J.-C. Elle fut supprimée en Espagne dans le XIVe et en Portugal dans le XVe siècle ; 3o æra Diocletiana. s. martyrum, commençant dans l’Église de Rome au 25 août 284 après J.-C. : les Coptes s’en servent encore ; 4o Cyclus indictionum, comprenant une période de quinze ans, à partir du 1er sept. 312 après J.-C.; 5o æra Constantinopolitana qui date du commencement du monde (1er septembre 5508 avant J.-C.) : les Grecs l’ont abandonnée depuis 692, les Russes depuis 1700 ; 6o æra Dionysiana, s. christiana, depuis le VIe siècle : Denys le Petit dit en parlant d’elle (ep. I) : Quia vero S. Cyrillus I. Cyclum ab a. Diocletani 153, cœpit, et ultimum in 247 terminavit ; nos ab 248 anno ejusdem tyranni potius quam principis inchoantes noluimus circulis nostris (paschalibus) memoriam impii et persecutoris innectere, sed magis elegimus ab Incarnatione Domini nostri J.-Chr. annorum tempora prænotare, quatenus exordium spei nostræ potius nobis existeret, et causa reparationis humanæ, id est Passio Redemptoris nostri, evidentius luceret.
  20. Voy. Meiner, Hist. crit. des religions. Hamb., 1806. Benj. Constant, de la Religion considérée dans sa source et dans ses formes. 5 vol. 1824. Sepp, du Paganisme et de son importance au point de vue chrétien. Ratisb., 1853, 3 vol.
  21. Voy. Gaume, Hist. de la société domestique.
  22. Tennemann, Hist. de la philosophie. Leipzig, 1798, 2 vol., 2e édit. Buhle, Manuel de l’Hist. de la philosophie. Gœttingen, 1796, 8 t. Rixner, Manuel de l’Hist. de la philosophie, 2e édit. Salzb. 1829, 3 vol. Windischmann, Hist. de la philos, à travers l’hist. du monde. Bonn. 1827-34, 1re partie (la Chine et les Indes). Ritter, Hist. de la philos. Hamb. 2e édit. ; 1837, 4 vol. et Hist. de la philos. chrét. Hamb., 1841, 3 vol. Sigwart, Hist. de la philos. Stutg., 1844, 3 vol. Bonelli, Disquisitio historica præcipuor. phisosophiæ systematum. Romæ, 1829. Bourgeat, Cours sur l’hist. de la philos. (Université catholique). Paris, 1843, t. XV, livraisons mars et juin. De Ram, Historia philosophiæ a mundi incunabulis : usque ad Salvatoris adventum, hodierno discentium usui accommodata. Lovanii, 1832.
  23. Eichhorn, Hist. de la littér. depuis son orig. jusqu’à nos jours, Gœtting, 1805, 6 vol. — Idem, Hist. littér. 1812-14. — Wachler, Man. d’Hist. littér. Leips., 1827 IIIe éd. 1833. — Grasse, Man. de l’Hist. littér. chez tous les peuples connus dans l’antiquité ou de nos jours. Dresde, 1837 ; en plusieurs volumes. — Résumé du même Ouvrage. Dresde, 1844.
  24. J. Muller, Disc, sur l’hist. univ. — Fred. Schlegel, Phil. de l’hist. — Herder, Idées sur la philos. de l’hist. — Schlosser, Hist. univ. Francf., 1815, 5 vol. in-8 ; édit. par Criegh. Francf., 1841. — Léo, Précis d’hist. univ. Halle, 1835. — Chateaubriand, Études historiques. Hist. univ. considérée surtout par rapport à l’Église et l’État. Ratisb. 1840, 6 vol. — Bumuler, Hist. univ. IIIe édit. Fribourg, 1854, 6 vol. — Cesare Cantu, Storia universale. Paris 1844, 20 vol.
  25. Euseb. Hist. ecclesiast. lib. V. Massillon, Pensées sur différents sujets : « Dans les histoires que les hommes nous ont laissées, on n’y voit agir que les hommes. Ce sont les hommes qui prennent des villes, subjuguent les empires, qui détrônent les souverains, qui s’élèvent eux-mêmes à la suprême puissance : Dieu n’y paraît nulle part, les hommes en sont les seuls acteurs. Mais dans l’histoire des livres saints, c’est Dieu seul qui fait tout : Dieu seul qui fait régner les rois, qui les place sur le trône ou qui les en dégrade ; Dieu seul qui combat les ennemis, qui renverse les villes, qui dispose des États et des empires, qui donne la paix et qui suscite les guerres. Dieu seul paraît dans cette histoire divine ; il en est, si je l’ose ainsi dire, le seul héros ; les conquérants n’y paraissent que comme les ministres de ses volontés. Enfin ces livres divins tirent le voile de la Providence, etc. » (Œuvres, nouv. édit. Paris, 1838, t. III, p. 752.)