Histoire universelle de l’Église (Alzog)/Introduction scientifique/chapitre 04

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CHAPITRE QUATRIÈME.
TRAVAUX FAITS SUR L’HISTOIRE DE L’ÉGLISE CHRÉTIENNE.

C. Sagittarii, Introductio in Hist. eccl. — Staudlin, Hist. et Littér. de l’Hist. eccl. Hanov. 1817. — Baur, Les époques de la litt. de l’Hist. eccl. Tub., 1822.

Nous pouvons suivre dans l’énumération des historiens ecclésiastiques la division indiquée en trois périodes, puisque l’histoire écrite se lie nécessairement à l’histoire réelle de l’Église, et qu’en partie elles se développent simultanément.



PREMIÈRE PÉRIODE
HISTORIENS ECCLÉSIASTIQUES GRECS ET ROMAINS JUSQU’À LA FIN
DU VIIe SIÈCLE.


§ 14. — Historiens ecclésiastiques grecs.

On n’a pu écrire l’histoire ecclésiastique proprement dite avant que l’Église chrétienne se soit propagée, qu’elle ait vécu et fait elle-même son histoire. Cependant le sentiment religieux porta de bonne heure ceux qui avaient vécu avec le divin fondateur de l’Église, à consigner la Vie de Jésus dans les quatre Évangiles. C’est au même motif que nous devons les Actes des Apôtres, de saint Luc, dans lesquels sont tracés les linéaments fondamentaux d’une histoire de l’Église ; car ils décrivent avec fidélité les premières communautés chrétiennes, leur organisation, leurs assemblées religieuses et leur propagation.

Le judeo-chrétien Hégésippe se rapproche déjà davantage du but d’une histoire ecclésiastique complète. Il vécut, d’après Eusèbe, sous Adrien (117-138), sous Marc-Aurèle d’après saint Jérôme (161-180)[1]. Eusèbe nomme son livre des Memorabilia une histoire de l’Église[2] ; cependant ce ne peut être dans un sens rigoureux, puisque dans la préface de sa propre histoire il dit qu’il est le premier qui entreprenne d’écrire l’histoire de l’Église. C’est en lui, en effet, qu’à juste titre nous révérons le père de l’histoire ecclésiastique. Évêque de Césarée et l’un des hommes les plus influents de son temps, il composa, avec les matériaux depuis longtemps préparés de sa Chronique[3], son histoire ecclésiastique divisée en dix livres, et allant jusqu’à l’année 324. La faveur de Constantin le Grand lui ouvrit l’accès des archives de l’empire ; il les consulta avec zèle, les employa avec fidélité, et fit ainsi de son livre un trésor de notices précieuses et d’éclaircissements sur toutes les branches de l’histoire ecclésiastique. On regrette seulement qu’il n’ait pas toujours fait usage d’une critique suffisante[4] et que sa biographie de Constantin le Grand ne soit, pour ainsi dire, qu’un panégyrique. Eusèbe eut pour continuateurs, au milieu du Ve siècle, Socrate, avocat (scholasticus) à Constantinople ; son ouvrage (306-439) est écrit avec soin et exactitude, et dans un grand esprit de douceur. Une seconde suite d’Eusèbe fut entreprise (vers 446) par Hermias Sozomène, également avocat à Constantinople. Son style est plus travaillé et moins coulant que celui de Socrate. Il est plus sévère dans ses jugements, sans être toujours certain de ce qu’il avance. En les comparant, il est facile de voir qu’ils écrivirent indépendamment l’un de l’autre. On a souvent prétendu que Théodoret, évêque de Cyr en Syrie, avait voulu compléter Socrate et Sozomène : il n’en est rien. Théodoret dit d’ailleurs que son dessein est de continuer Eusèbe. Son travail (320-428) est complet par lui-même et de beaucoup supérieur à celui de ses prédécesseurs[5]. L’eunomien Philostorge, de Cappadoce, composa une histoire ecclésiastique (300-423) pour faire l’apologie de l’Arianisme. Nous n’en avons plus que des fragments dans la Bibliothèque de Photius, patriarche de Constantinople. Théodore, lecteur à Constantinople, fit, au commencement du VIe siècle, un extrait de Socrate, Sozomène et Théodoret, en deux livres, et une continuation de Socrate (439-518). On n’a que quelques fragments de ce dernier ouvrage, conservés dans Nicéphore Calliste, historien grec du XIVe siècle. Evagre, avocat à Antioche, continua, au milieu du VIe siècle, Socrate et Théodoret (431-594)[6]. Il faut encore faire ici mention des historiens qui écrivirent au VIe siècle, à Constantinople, qu’on a appelés les bizantins, et dont nous parlerons au § 17.

§ 15. — Historiens ecclésiastiques latins.

L’Église d’Occident resta en arrière de l’Église grecque. Ses historiens ne firent point de recherches par eux-mêmes, point de travaux originaux ; ce ne furent que des traducteurs ou des compilateurs des historiens grecs. Nous voyons d’abord Rufin[7] prêtre d’Aquilée, traduire, outre plusieurs ouvrages du grand Origène, l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe (vers 400), dont il fondit arbitrairement les dix livres en neuf, en y ajoutant, comme continuation, en deux livres, l’histoire des Ariens (jusqu’en 395), qui est inexact. Son contemporain, Sulpice Sévère[8], prêtre de la Gaule, parla de l’histoire de l’Église dans son Histoire depuis l’origine du monde jusqu’en 393 après J.-C. Son style serré et classique lui valut le glorieux surnom de Salluste Chrétien. Paul Orose[9], qui, à la suite de l’invasion des Barbares, se réfugia d’Espagne auprès de saint Augustin et de saint Jérôme, composa, sur l’invitation du premier, une histoire générale depuis l’origine du monde jusqu’en 416 après J.-C., dans laquelle il cherche à remontrer que ce n’est point à leur adhésion au Christianisme qu’il faut attribuer les malheurs terribles dont les Romains furent accablés par les Barbares. Marc-Aurèle Casidiore[10], homme d’État distingué et qui conserve son influence sous plusieurs règnes, à Rome († vers 562), fit, après s’être retiré dans un couvent, de concert avec un certain Épiphane, un extrait en latin des histoires de Socrate, Sozomène et Théodoret (Historia tripartita) et une continuation de Socrate (jusqu’en 518), qui, avec le travail de Rufin, devint au moyen âge la source des plus anciennes histoires ecclésiastiques. Denys le Petit, moine de Scythie, élu abbé d’un monastère à Rome au VIe siècle, rendit de grands services à l’histoire ecclésiastique en introduisant la chronologie de la période dionysienne et en composant la collection des canons de l’Église et des décrétales des papes, depuis Sirice jusqu’à Anastase II (384-496).

DEUXIÈME PÉRIODE
HISTORIENS ECCLÉSIASTIQUES ROMANO-GERMAINS DEPUIS LE VIIIe JUSQU’AU XVIe SIÈCLE. — HISTORIENS DE L’ÉGLISE GRECQUE DURANT CETTE PÉRIODE.


§ 16. — Historiens chez les peuples germains.

Après les historiens que nous venons de nommer, il ne parut de longtemps aucun historien ecclésiastique original. Les invasions, les dévastations des Barbares, en Occident, anéantirent pendant plusieurs siècles presque toute culture scientifique. On ne pensa guère alors à écrire l’histoire de l’Église. Néanmoins les couvents des Bénédictins conservèrent soigneusement les sources de l’histoire ecclésiastique et en multiplièrent les exemplaires, les tentatives faites plus tard pour écrire l’histoire ecclésiastique se distinguent très-nettement des travaux des Grecs et des Romains. En effet, on n’écrivit point alors l’histoire de l’Église universelle, mais celle de telle ou telle contrée ; encore ne fut-ce point, la plupart du temps, une histoire ecclésiastique spéciale, mais une histoire politique et civile où l’Église trouvait sa place. C’était le résultat de l’intime union de l’Église et de l’État au moyen âge. Saint Grégoire, évêque de Tours († 595), commence à écrire le premier l’histoire de l’Église ; mais il se borne principalement à celle de France[11]. Le vénérable Bède[12] ce moine anglais qui eut une si grande influence sur la culture scientifique des Germains († 735), fit, outre une chronique sur les six âges du monde (vers 731 après J.-C.), une précieuse histoire de l’Église d’Angleterre. Le Lombard Paul Warnefried (Paulus Diaconus), secrétaire du dernier roi, Didier, et qui figura plus tard à la cour de Charlemagne, écrivit une histoire de sa nation (799). Haymon[13], évêque d’Halberstadt, disciple d’Alcuin († 853), donna un extrait de la traduction latine d’Eusèbe par Rufin, et y ajouta des observations qu’il eut soin de distinguer du texte. Anastase[14], prêtre et, bibliothécaire à Rome, composa une histoire ecclésiastique extraite de trois chroniques grecques. De l’importante histoire des papes qui porte son nom, les dernières biographies sont seules de lui. Flodoard[15], évêque élu, si connu par sa vie active et agitée († 966), est l’auteur d’une histoire de l’Église de Reims très-estimable (vers 948). L’histoire ecclésiastique d’Adam[16], chanoine de Brême (de 788 à 1076), est précieuse par sa fidélité et comme unique source pour l’histoire ecclésiastique du Danemark, de la Suède et de la Saxe. Orderic Vital[17], Bénédictin à Saint-Évroult († après 1142), écrivit, à l’âge de soixante-sept ans, une histoire ecclésiastique en treize livres (vers 1142). Le Dominicain Ptolémée de Fiadonibus (Barthélémy, † 1327, évêque de Torcello), laissa une histoire ecclésiastique en vingt-quatre livres[18].

Outre ces ouvrages, nous retrouvons l’histoire ecclésiastique de ces temps mêlée à l’histoire politique, dans les nombreuses chroniques italiennes, françaises et allemandes, qu’on a réunies dans des collections spéciales[19]. Freher en a donné un aperçu général satisfaisant ; Fr. de Raumer, dans sa Chrestomatie, en caractérise le mode de composition. Les chroniques de Regino de Prümm (915), Hermann Contractus (1054), Lambert de Hersfeld († 1080), Otto de Freisingen († 1148), Mathieu Paris († 1259), Guillaume de Tyr († 1778), etc., méritent une mention particulière. Vers la fin du moyen âge l’esprit moins spéculatif et dialectique se dirigea davantage vers l’histoire ; et Vincent de Beauvais († 1264) fit d’énergiques efforts, dans son speculum historiale, pour porter les études sur ce terrain. Le schisme papal du XVe siècle contribua surtout à développer ce goût historique. Les accusations nombreuses dirigées contre le pape obligèrent d’étudier l’histoire des temps passés pour soutenir ou réfuter ces accusations. La propagation de la langue et de la civilisation grecques, peu avant et immédiatement après la prise de Constantinople, eut aussi une grande influence sur les études historiques. Cette influence se fait sentir déjà dans S. Antonin[20], archevêque de Florence († 1459), mais mieux encore dans Laurent Valla chanoine de Rome, († 1457) ; ses recherches sur les diverses matières historiques, et surtout son travail pour démontrer la fausseté de l’acte de donation fait par Constantin au pape Sylvestre[21], excitèrent singulièrement la critique et les travaux historiques. L’étude plus consciencieuse des sources, une laborieuse érudition placent au-dessus de ses devanciers le Bénédictin Allemand Jean de Tritenheim[22] († 1516). L’histoire de l’Église du nord de l’Allemagne (de 780 à 1504), ou la Metropolis[23] d’Albert Cranz, chanoine de Hambourg († 1517), est estimable par la sagacité des recherches ; mais le tableau qu’il fait des fautes de l’Église à la fin du moyen âge est souvent outré.

§ 17. — Historiens grecs.

L’Église grecque, à partir de sa séparation de l’Église d’Occident, présente peu d’intérêt, et n’a presque plus de vitalité. Aussi les ouvrages d’histoire ecclésiastique deviennent-ils de plus en plus rares dans son sein. L’histoire de l’Église s’y confond avec celle de l’État, à mesure que l’Église elle-même devient de plus en plus esclave du despotisme politique. C’est ce qui est évident dans les nombreux travaux des historiens de Constantinople à partir du VIe siècle et qu’on nomme les Byzantins[24]. Le plus remarquable d’entre eux est, sans contredit, Nicéphore Calliste[25], qui fut probablement ecclésiastique à Constantinople. Il ne reste de son histoire que dix-huit livres (allant jusqu’en 610) des vingt-trois qu’il composa au XIVe siècle. Elle est inexacte, mais le style est en général bon, quoique souvent affecté.

L’histoire ecclésiastique d’Eutychius, patriarche d’Alexandrie († 490), écrite sous forme de chronique, mérite aussi qu’on en fasse mention. Elle est en arabe et va depuis la création du monde jusqu’en 937[26].



TROISIÈME PÉRIODE.
HISTORIENS ECCLÉSIASTIQUES, DEPUIS LE SCHISME D’OCCIDENT, 1517, JUSQU’À NOS TEMPS..


§ 18. — Lutte historique des protestants et des catholiques.

Si les progrès qu’avaient faits, à la fin de l’époque précédente, l’art d’écrire l’histoire, furent troublés d’un côté, dans leur marche paisible, par le schisme qui affligea l’Église ; d’un autre côté, la controverse naissante leur fut favorable. Pour donner à l’œuvre de Luther et de ses partisans un fondement historique, Mathias Flacius[27], d’Illyrie, prédicateur à Magdebourg, entreprit, en société avec plusieurs savants protestants, un vaste travail embrassant, siècle par siècle, l’histoire de l’Église, et de là le nom qu’on leur donna de Centuriateurs. Il y eut dans leur travail de la sagacité et de l’ensemble, mais en même temps une partialité et un arbitraire sans exemple ; ce qui ne l’empêcha pas de passer longtemps pour une œuvre parfaite et incomparable. Le théologien Luc Osiander, pour le répandre davantage, en fit un résumé et une continuation jusqu’au XVe siècle[28]. Ce travail des centuriateurs devait nécessairement exciter une grande sensation dans l’Église catholique.

Le plus vigoureux adversaire des centuriateurs fut César Baronius († 1607), de l’Oratoire de Rome, et plus tard cardinal. Son ouvrage, fruit de trente années d’un travail non interrompu, est remarquable surtout par la richesse des sources inconnues jusqu’alors qu’il cite, et quelquefois par la sagacité de la réfutation. Il fut continué jusqu’en 1564 par le Dominicain polonais Abraham Bzovius, de Cracovie († 1637) ; jusqu’en 1640 par Spondanus, évêque de Pamiers (1643) ; jusqu’en 1566 par Orderic Raynald, Oratorien, qui, seul, se tint à la hauteur de son modèle ; enfin, un autre oratorien,. Jacques de Laderchi, en fit une continuation nouvelle, en trois volumes, de 1506 à 1571[29]. Un judicieux Franciscain, Antoine Pagi[30], fit une critique générale des annales, mais spécialement sous le rapport chronologique, qui laissa bien loin derrière elle et fit bientôt oublier tous les adversaires protestants de Baronius. Il faut toujours, en se servant de l’œuvre de Baronius, y comparer le travail de Pagi. Après cette polémique, c’est en France surtout que nous trouvons un infatigable zèle pour les progrès de l’histoire ecclésiastique.

§ 19. — Études sur l’histoire ecclésiastique en France.

Un grand nombre de membres de la congrégation de Saint-Maur, d’Oratoriens et de Jésuites de France mirent un zèle infatigable à élaborer les diverses branches de l’histoire ecclésiastique, et surtout à donner d’estimables éditions des pères de l’Église, dont les écrits sont la préparation nécessaire des études fortes et solides sur l’histoire ecclésiastique. L’Église de France citera toujours avec orgueil les noms de l’Aubespine, de Marca, Petau, Baluze, Thomassin, d’Achery, Mabillon, Ceillier, Martène, Durand, Sirmond, du Cange, de la Rue, Montfaucon, Coustant, Garnier, Lenourry, auxquels il faut ajouter, quoique avec certaines réserves, ceux de Richer, de Launoy, Dupin, Arnaud et beaucoup d’autres[31]. Les récits dans lesquels Godeau[32], évêque de Vence, a cherché à mettre presque toute l’histoire ecclésiastique, sont pleins de sève, populaires et agréables, mais malheureusement ne reposent pas toujours sur des données assez solides. Il y a, au contraire, une étude approfondie des sources, beaucoup de clarté et de sens dans l’histoire du Dominicain Noël Alexandre, docteur en Sorbonne[33]. Il est à regretter seulement que la forme scolastique en alourdisse l’exposition, et que la pureté en soit altérée par les maximes d’un gallicanisme outré, qui firent pendant quelque temps interdire l’ouvrage. Les dissertations qui précèdent et étayent les matières importantes font le principal mérite de cette histoire. Il y a bien plus de charmes dans celle du doux et pieux abbé de Fleury[34]. Son histoire, qui va jusqu’en 1414, est travaillée avec soin d’après les sources, alors même qu’elles ne sont pas indiquées. Le principal but de Fleury est d’exposer l’origine divine de l’institution de l’Église, son influence sur la restauration de l’humanité, et l’accomplissement de cette œuvre par l’Église catholique. Son continuateur, l’Oratorien Fabre, lui est inférieur sous tous les rapports ; son incapacité se montre dans sa prolixité, dans la manière dont il évite les difficultés qui se présentent, et mêle sans goût les matières les plus opposées. Bossuet, le grand évêque de Meaux[35], dans son Discours sur l’histoire universelle (jusqu’à Charlemagne), expose au jeune prince confié à ses soins l’action de la Providence divine dans la marche des affaires du monde. Cramer, le surintendant protestant, prétendit continuer l’œuvre de Bossuet, mais dans un esprit et un but tout différents. La glorieuse liste des historiens ecclésiastiques français se termine malheureusement avec Tillemont († 1698)[36]. Son grand travail historique sur les cinq premiers siècles, qui renferme principalement des monographies des plus éminents personnages de l’Église, n’est qu’une laborieuse et consciencieuse série de textes tirés des sources mêmes, auxquels l’auteur ajoute quelques observations qu’il détache soigneusement des citations originales par des parenthèses. Chaque volume renferme, de plus, sous le titre de notes, de savantes, judicieuses et riches dissertations sur les matières les plus importantes. La valeur scientifique des œuvres de Choisy[37], du janséniste et haineux abbé Bonaventure Racine[38], est bien moindre. L’histoire détaillée de Bérault-Bercastel est écrite avec facilité et a trouvé de nombreux lecteurs[39]. Le Siècles chrétiens, de Ducreux, chanoine d’Auxerre, sont plus dignes d’attention, surtout dans les dernières parties, beaucoup plus travaillées[40]. Dans ces derniers temps, le zèle des études historiques et ecclésiastiques s’est réveillé, comme le prouvent les travaux contemporains de Henrion, Blanc, Receveur, Jæger, Rohrbacher, Darras et autres[41] : ceux de Wouters, en Belgique[42].

§ 20. — Études de l’histoire ecclésiastique en Italie.

Outre Baronius, déjà cité, nous trouvons encore en Italie des historiens de valeur, tels que Paul Sarpi, Pallavicini, tous deux célèbres, mais à des titres et dans un sens fort différents, par leur Histoire générale du Concile de Trente ; le cardinal Noris, qui écrivit sur les controverses du pélagianisme ; Mamachi, Selvaggio, Pellicia, qui traitèrent des antiquités ecclésiastiques. Assemani réunit les diverses liturgies ; le Dominicain Mansi soigna les éditions les plus complètes des conciles ; Muratori réunit des fragments précieux, fit de solides recherches sur divers faits de l’histoire ecclésiastique, et facilita, par sa collection des historiens italiens, l’étude des sources. Le cardinal Orsi[43], de l’ordre des Dominicains, fit une histoire ecclésiastique des six premiers siècles, remarquable par la beauté du style ; celle de l’Oratorien Sacharelli[44] est solide et pleine de détails ; elle va jusqu’en 1185 ; celle d’Aurelius Sigonius[45] est plus forte de style que de choses ; enfin celle de Zola[46], professeur à l’académie de Pavie, qui ne traite que de l’époque de Constantin, est écrite dans un esprit si modéré et si libre que les protestants eux-mêmes l’ont souvent admise. Laurent Berti[47], Augustin, donna un bon abrégé de l’histoire ecclésiastique, auquel il ajouta de solides dissertations ; Graveson[48], quoique Français, écrivit son histoire ecclésiastique en Italie ; les Institutions historiques de Delsignore, qui parurent il y a quelques années, sont pleines de recherches profondes et sérieuses ; l’ouvrage de Palma est riche par l’importance des développements, dont nous avons profité.

§ 21. — Historiens ecclésiastiques catholiques en Allemagne.

La longue guerre qui suivit le schisme en Allemagne y entrava l’étude de l’histoire ecclésiastique comme toute autre science. L’esprit scientifique s’étant réveillé plus tard en Autriche, grâce surtout à l’impulsion de l’empereur Joseph II, on s’y remit aussi à étudier l’histoire ecclésiastique, mais dans un esprit semblable à celui de cet empereur. De là l’hostilité des auteurs, surtout contre la hiérarchie. Depuis longtemps ils avaient été devancés dans ces dispositions malveillantes par Hontheim[49], coadjuteur de Trêves, qui, sans avoir solidement étudié les maximes gallicanes, les avait défendues. C’est à peu près dans le même esprit qu’écrivit Royko[50], à Prague, et Michl[51], professeur à Landshut ; Wolf[52] est léger et d’une causticité inconvenante ; Gmeiner[53] est tout à fait superficiel ; Schmalfuss[54], Becker[55] sont plus calmes et plus sérieux ; il n’y a de science véritable que dans Dannenmayer.[56], qui cependant, de temps à autre, a des préventions contre les formes essentielles de l’Église·. PohI, Stœger, Gudenus, Alber et Molkenbuhr n’ont rien de caractéristique ni d’original, et ont été aussitôt oubliés.

Une ère plus favorable à l’histoire ecclésiastique commença avec le comte Léopold de Stolberg[57]. On sent dans son histoire l’inspiration d’une âme profondément convertie et une véritable onction religieuse. Son continuateur, Kerz, ne l’égale pas : ses infatigables efforts le rendent néanmoins estimable. Théodore Katerkamp[58], l’ami de Stolberg, professeur et doyen de la cathédrale de Münster († 1834), poussa son histoire ecclésiastique jusqu’en 1153. Penseur profond, Katerkamp discerne d’un regard sûr l’esprit et les événements de l’Église aux diverses époques, qu’il décrit d’un style plein et fort. Ses portraits des grands docteurs de l’Église sont remplis d’intérêt et de charme. Le plan est original, mais il n’est pas toujours avantageux. Malheureusement l’auteur n’a pas indiqué toutes les sources qu’il a réellement consultées. Presque en même temps apparut un ouvrage qui est bien loin de celui de Katerkamp ; c’est une histoire écrite sans un véritable esprit ecclésiastique, on peut même dire sans aucun esprit, par Locherer[59], professeur à Giessen. On attendait, au contraire, avec joie et confiance, l’histoire que devait publier le chevalier de Rauscher[60], professeur à Salzbourg, et que ses hautes fonctions de Prince-Archevêque de Vienne ont empêché de faire paraître. Il y a de l’esprit et de la grâce, mais peu de fond, dans Hortig[61] de Munich ; mais son continuateur Dœllinger[62] (depuis 1517), en réalisant les conditions les plus rigoureuses de la science, s’est acquis une reconnaissance universelle. L’ouvrage de Ritter[63], actuellement professeur et chanoine à Breslau, se recommande par une exposition agréable. Les matériaux des ouvrages latins du professeur Klein[64], à Grætz, sont riches, mais peu élaborés. Rüttenstock[65], au contraire, écrit avec pureté, d’une manière châtiée et en bon latin. En travaillant l’histoire ecclésiastique de Hortig, Dœllinger[66] lui a donné une forme entièrement scientifique, et a rétabli presque toujours avec bonheur les faits combattus par les protestants.; Malheureusement, cet ouvrage a été interrompu par un nouveau Manuel de l’Histoire ecclésiastique qui doit former trois volumes, dont plusieurs parties, déjà parues, ont trouvé un accueil moins favorable. On ne peut qu’applaudir au dessein de Berthes[67], curé du diocèse de Mayence, qui a commencé une histoire ecclésiastique dans laquelle il veut présenter les résultats de la science par d’agréables narrations, destinées aux laïques et aux prêtres employés dans le saint ministère. Ginsel et Sporshil, marchant dans cette voie, y ont mieux réussi encore que Berthes. Chérier[68], professeur au lycée archiépiscopal de Gran, s’est presque toujours rattaché à Rüttenstock et à Klein dans ses Institutions en latin. Le quatrième volume, comprenant l’histoire ecclésiastique depuis le XVIe siècle, est le moins satisfaisant. Enfin l’histoire de l’Église catholique a trouvé d’excellentes ressources dans le Dictionnaire ecclésiastique d’Aschbach et dans l’Encyclopédie théologique, publiée à Fribourg par Wetzer et Welte, qui contiennent des vues profondes et des détails complets sur les grands personnages, sur les institutions et la situation de l’Église dans tous les siècles.

§ 22. — Historiens ecclésiastiques luthériens.

Après les centuriateurs de Magdebourg, l’histoire ecclésiastique fut négligée ; les fréquentes discussions des théologiens protestants entre eux portèrent leur activité vers un autre objet. Quelques recherches partielles furent faites par Calixt, Kortholt, Ittig, Sagittarius, Rechenberg, J.-A. Schmidt. Ce ne fut que vers la fin du XVIIe siècle que le docte, mais fanatique Arnold[69], rendit du mouvement aux études de l’histoire ecclésiastique. Son ouvrage est savant, mais partial, surtout dans sa polémique contre l’état ecclésiastique et dans son apologie de tous les hérétiques. Parmi ses nombreux adversaires se distingue le pieux Weissmann[70]. Mosheim[71], professeur à Gœttingue, eut encore plus d’influence par ses ouvrages historiques. Profondément versé dans les connaissances philologiques et historiques, Mosheim conçoit avec bonheur et expose avec goût. On trouve de précieux matériaux pour l’histoire universelle dans les nombreux traités de Walch[72] père et fils, l’un à Iéna, l’autre à Gœttingue. Le froid rationalisme de Semler[73] aplatit et travestit tous les faits. Mathias Schrœckh[74], animé d’un meilleur esprit, a un vrai mérite. Son ouvrage est riche de faits ; mais son style plat et prolixe en rend l’étude souvent fastidieuse. Malgré les efforts de Schrœckh, la direction imprimée par Semler l’emporta. L’ère de l’exégèse moderne commença ; le Christianisme fut dépouillé de ses plus beaux et de ses plus sublimes attributs. Pour les auteurs de cette école, il n’y eut plus, dans l’histoire ecclésiastique, que superstition, fanatisme et falsification. Dès lors l’histoire fut dégradée, puisqu’on en jugea les faits dans un esprit tout à fait hostile au Christianisme, et qu’on ne se servit plus envers l’Église de la mesure qu’elle seule peut donner. Car, comme nous l’avons dit, un esprit vraiment chrétien peut seul juger les faits divins du Christianisme. C’est dans cet esprit qu’écrivirent Henke[75], en partie Spittler[76], et plus sérieusement encore Chr. Schmidt[77]. Planck[78], à Gœttingue, se montra presque au-dessus de son temps par son respect pour les choses religieuses : on sent un esprit impartial dans son ouvrage, dont, d’ailleurs, l’exposition est diffuse. On retrouve le même esprit dans son collègue Saüdlin[79], Planck forma Néander[80], professeur à Berlin. Ce penseur donna à l’histoire ecclésiastique une nouvelle direction, beaucoup meilleure et plus scientifique. Il se plut à faire sentir surtout, la vie intérieuse de l’Église, ce qu’on avait négligé jusque alors. Il sait approfondir et apprécier les grands événements ; il montre un esprit juste et bienveillant dans les jugements qu’il porte contre les hérésies : il n’a de prévention que contre l’Église catholique ; mais alors il est implacable. Guéricke[81] recueillit de son grand ouvrage et de ses leçons orales un extrait complet et qui va jusqu’à Luther : à dater de cette époque il abandonne Néander et écrit en zélé luthérien. Animé du même esprit, mais d’un respect plus sincère pour le développement historique du dogme, Lindner écrivit son ouvrage à Leipzig[82], tandis qu’à Berlin et en Amérique on vit Jacobi et Schaff se rapprocher davantage de la méthode de Néander[83]. À la même époque parut l’ouvrage d’EngeIhardt[84], dont les matériaux sont riches, les pensées libres et hardies, le style vraiment historique. Danz[85], à Iéna, avait déjà commencé un ouvrage plus court, composé d’extraits des sources. Gieseler[86] réalisa complètement cette pensée. Le livre de Hase[87] est plus abrégé, d’un style plein de charme et très-scientifique dans sa forme. Dans un espace très-resserré, le digne auteur met en œuvre les plus riches matériaux ; il fait de temps à autre de brillantes concessions à l’Église catholique, et se réjouit, comme d’un heureux signe de l’esprit du temps, que ces concessions ne lui aient pas attiré de reproches de la part de quelque méchant critique de son église ; cependant l’expression est parfois encore vague dans cet auteur. Gfrœrer[88], professeur à Fribourg en Brisgau, prétend raconter l’histoire ecclésiastique dans des récits agréables, à la portée des lecteurs de tout genre. Les abrégés de Schrœckh[89], Augusti[90] et Rehm[91], l’extrait de l’ouvrage de Guerike et les tables synchronistiques de l’histoire ecclésiastique présentent des aperçus utiles et commodes.

§ 23. — Historiens ecclésiastiques de l’Église réformée.

La plupart des théologiens de cette Église n’écrivaient d’abord que des monographies sur divers points particuliers de la foi et de la constitution de l’Église, dirigées contre les luthériens et les catholiques. Blondel, Daillé (Dallœus), Aubertin et Jean Claude se distinguèrent surtout ; les deux derniers racontèrent l’Histoire de la Cène. L’évêque anglican Pearson, Cave, Bingham, Dodwell, Beveridge, Usher, Grabe et Voss firent de solides recherches sur les antiquités et la littérature chrétienne ; Beausobre traita du manichéisme, Lenfant, des conciles de Pise et de Constance, etc. ; Hottinger[92] commença une histoire ecclésiastique complète, dans laquelle il tendit sans cesse à dénigrer l’Église catholique ; Jacques Basnage[93] dirigea la sienne plus particulièrement contre Bossuet, comme Samuel Basnage[94] contre Baronius ; Venema[95], Spanheim[96] ont un ton plus mesuré ; Turretin[97], Jablonski[98], Thym[99], Münscher[100] et Hofstede de Groot[101] firent des abrégés, utiles par leurs vues pratiques. Les leçons publiées d’après les écrits posthumes du grand théologien berlinois Schleiermacher[102] ne sont, il est vrai, que des fragments, mais la plupart du temps pleins de justesse et de précision. En France Matter a publié une histoire ecclésiastique qui a trouvé un accueil favorable[103].

Il est étrange que les Anglais, qui ont traité à fond les branches spéciales de l’histoire ecclésiastique, en aient si peu et si superficiellement étudié l’ensemble. Après Priestley[104], Milner[105] est celui dont le travail est le plus développé : il écrit tout à fait dans le genre des méthodistes anglais, plus pour édifier que pour instruire. Gregory[106] et le presbytérien Haweis ont exposé, pour des lecteurs instruits, quelques parties intéressantes de l’histoire ecclésiastique.



  1. Eusèb. Hist. eccl. IV, 8. Hieronym., de Viris illustr., c. 11 et 12.
  2. Le titre complet est probablement : Υπομνήματα τῶν ἐϰϰκησιαστιϰῶν πράξεων (Hupomnêmata tôn ekklêsiastikôn proxeôn), en 5 livres ; on n’en trouve que des fragments dans Eusèbe, Hist. eccl., II, 23 ; III, 16, 19 et 20 ; IV, 8, 22 ; et dans Photius, cod. 232, cf. 893. Il a été arrangé et commenté par Routh, Reliquiæ sacræ. t. I, p. 187 sq. Gallandii, Bibl. PP., t. II, p. VII, p. 59-67. Grabe, Spicilegium SS. PP., etc., ed. II. Oxon. 1700, t. II, p. 203-214.
  3. Euseb. Παντοδαπὴ ἱστορία (Pantodapê historia), Abrégé d’Hist. depuis le commencement du monde jusqu’à l’an 324. La chronologie est le but principal de l’auteur. Le texte grec est perdu : saint Jérôme nous en a donné une traduction latine libre. En l’année 1787, le savant moine arménien Aucher trouva, à Constantinople une version arménienne d’Eusèbe. Cf. T.-J. Scaliger, Thésaur. temporum Euseb. C. Hieronymi lat. interpretatione et suis animadv. Lugd. Batav., 1606 ; Amst., 1658 ; lat. ex cod. armen, edd. Anq. Majus et S. Zohrabus Mediolani, 1818, in-4 ; armen et latine ed. J.-B. Aucher. Ven., 1818, 2 vol. in-4.
  4. Mœller, de Fide Euseb. Hafn., 1813. Kestner, de Fide Euseb. auctoritate et fide diplom. Gœtt., 1817. Baur, comparatur Euseb. Hist. eccles. parens cum parente historiar. Herodoto. Tub., 1834, in-4.
  5. Holzhausen, de Fontibus quibus Socr., Sozom. ac Theodoret. in scribenda hist. sua usi sunt. Gœtt., 1825.
  6. Eusebii, Socr., Sozom., Theodoreti et Evagr., item Philostorgii lectoris quæ exstant historiæ, eccl. græce et latine ed. H. Valesius, cum adnotat. Paris, 1659. 3 t. in-f. ; ed. II, 1677 ; Mogunt., 1672. Ed fautive, une autre plus correcte fut publiée à Amst., 1695. Scriptores græci cum notis Valesii, ed. G. Reading. Cantabr., 1720, 3 t. in-f. Zimmermann, Francf., 1822, 2 t. in-8. Heinichen. Lipsiœ, 1827-28, 3 t. in-8. Euseb., Hist. eccles., lib. X ad codd. manuscr. recens. Ed. Burton. Oxon. 1838, 2 t. in-8.
  7. Rufini, Hist. ecclesiast. lib. XI, ed. P.-Th. Cacciari. Romæ, 1740 sq., 2 t. in-4. Cf. Kimmel, de Rufino Eusebii interprete lib. II, Ger., 1838.
  8. Sulp. Severi presbyt. Hist. sacræ lib. II, a mundo cond. — 400 p. Chr. ed. Hieronym. de Prato. Veron., 1741 sq., 2 vol in-4 ; et cum commentar. Hornii. Lugd. Bat., 1647. Galland. Bibtioth. t. VIII.
  9. P. Orosii lib VII. Historiar. ad paganos, ed. Sigb. Havercamp. Lugd. (1738) 1767, in-4.
  10. Hist. tripart. lib; VII (opp. ed. T. Garetius, ord. S. Ben. Rothomagi, 1679, 2 t. in-f. Ven., 1729). Rufin, édité par Beatus Rhenanus Bas., 1523.
  11. Greg. Turon. Hist Francor., lib. X, 397-591. (Bouquet, Scriptores rer. Gallic., t. II, Biblioth. max. PP. Lugd. t. XI.)
  12. Bedœ Venerab. Hist. gentis Anglor. lib. V, jusqu’à 731 (op. ed. P.-F. Chifflet), et stud. J. Smith. Cantabr., 1722, in-f. Stevenson. Lond.,1838.
  13. Haymo, lib. X rer. Christ. memoria, ed. P. Gallesini. Romæ, 1564 ; ed. Boxhornii. Lugd. Bat., 1650, in-12 ; ed. opt. Joach. Mader. Helmst., 1671, in-4.
  14. Hist. eccl., s. Chronographia tripartita ex Nicephori, Gregorii Syncelli et Teophanis, Ed. Fabrotti. Paris, 1649, in-f.
  15. Flodoard, Hist. eccl. Rhemensis, ed. stud. Jac. Sirmondi. Paris., 1611, in-8 (Sirmond. Opp., t. IV) ; ed stud. G. Colvenarii. Duaci. 1617, in-8.
  16. Adami Bremensis Hist. eccl. præsert. Bremens. lib. IV, ed. Lindenbrog. Lugd. Bat., 1595, in-4 ; ed. Fabric. in Lindenbrogii script. rer. German. septentr. Hamb. 1706, in-f. 1825. Cf. J. Asmussen, de Fontibus Adami Bremensis. Kil., 1834, in-4.
  17. Order. Vital. Hist. eccl. lib. XIII, ed. du Chesne (Scriptor. veteris hist. Normannor. Paris, 1619, in-f.
  18. Ptolemœi de Fiadonibus, Hist. eccl. (Murat. Script. rer. Italicar., t. XI, p. 741).
  19. Directorium historicum medii potissimum ævi post Freherum et iteratas Kœleri curas rec. et emend. et auxil. Hambergerus. Gœtt., 1772, in-4, Rœssler, de Annalium medii ævi varia conditione. Tub., 1788 sq., in-4. De Raumer, Man. des passages les plus remarquables des auteurs latins du moyen âge. Breslau, 1813.
  20. Anton. Florent. Summa historialis (1459), Norimb., 1484, 3 t. ; ed Joh. de Gradibus. Lugd. (1512-27), 1587, in-f.
  21. Laur. Valla, de Falso crédita et ementita Constant, donat declamatio (Opp. Basil., 1540-1543, in-f.) Lugd., 1620, Calumnia theolologica Laur. Vallæ Neapoli intentata, quod negasset symbolum membratim articulatimque esse compositum, ipso Laur. Valla auct. (Opp. Bas.)
  22. J. Trithemii, Annal. Hirsaug. cur. J. Mabillon. S.-Gallæ, 1690, 2 t. in-f. Fabricii, Biblioth.
  23. La Metropolis contient une hist. des archiv. de Hambourg et de Brême avec celle des év. de la basse Saxe et de Westphalie, depuis 780-1504. Bâle, 1548, et Westphalie, 1576.
  24. Scriptores histor. Byzantinæ. Paris., 1648 sq., 27 vol., in-f. Ven., 1727, 22 t. in-f. Corpus scriptor. histor. Byzant. Bonnæ, 1828 sq. 46 t.
  25. Niceph. Callisti, Hist. ecccesiast., ed. Frontoducæus. Paris, 1630, 2 t. in-f.
  26. E. Pocoke, Patr. Alex. annal. Oxon., 1658.
  27. Eccl. historia, integram eccl. Chr. ideam, quantum ad locum, propagationem, etc., complectens, congesta per aliquot studiosos et pios viros in urbe Magdeburgica. Basileæ, 1559-74, 13 t. (centur.) Lucius en a donné une nouvelle édition, en y adaptant des vues calvinistes. Bâle, 1624, 6 vol. in-fol. L’édition commencée par Baumgarten et Semler ne dépasse pas les années 1757-1765.
  28. Epitome Hist. eccl. centuriæ XVI. Tub., 1592 sq., 8 t. in-4.
  29. Baronii Annales eccl Romæ, 1588-1607, 12 t. in-f., corrigées et revues par l’auteur. Mogunt., 1601-5, 12 t. in-f. (jusqu’à 1198). L’édition de Cologne, 1609, et d’Anvers, 1610, avec les notes de Pagi, est devenue la bonne. Continuation, Abrah. Bzovii, Annal, eccl. post Baronium. Romæ, 1616, 8 t. ; ed. auct. Col., 1621 sq., 8 t. Annal. Baronii contin. p. Spondanum. Paris., 1640-41, 2 t. in-f. Ord. Raynaldi, Ann. eccl., ab a. 1198. Romæ, 1646-77, 10 t. in-f., t. XIII-XXI. Opp. Raynald. Col., 1693 sq. ; Jac. de Laderchio, Annal. eccl, t. XXII-XXIV, Romæ, 1728-37.
  30. A. Pagii Critica historico-chronologica in Annal. Baronii. Paris., 1698, 2 t. in-f. Il y ajouta 3 t., Colon., 1705, et les compléta, Antw., 1705, 4 t. in-f. La meilleure édition est celle de Baronii Annal. c. continuatione Raynaldi, critica Pagii ac not. Dom. Georgi et Dom. Mansi. Lucc., 1738-59, 38 t. in-f.
  31. Herbst. Mérites des Bénédictins de Saint-Maur dans la science. Tubingen, Revue théol. 1833. Idem, sur les Oratoriens français, 1835.
  32. Godeau, Hist. de l’Église, depuis, la naissance de J.-C. jusqu’à la fin du IXe siècle. Paris, 1663, 3 t. in-f.
  33. Nat. Alexander, Hist. eccl. N. T. Paris., 1676 sq., 23 vol in-8. Selecta historiæ V. T. capita. Paris., 1689, 6 vol. in-8. Hist. Eccl. Vet. et N. T. Paris., 1699, 8 t. in-f. Lucc., 1734, cum not. Constant. Roncaglia, 9 t. in-f. Ibid. 1749, cum not mansi ; Ven., 1759-1778, 9 t. in-f., c. II. T. supplem. 1751. 18 t. in-4 ; ed. Bingæ, 1784 sq., 18 t. in-8, c. supplement., 2 t. in-4.
  34. Fleury, Hist. ecclésiast. Paris, 1691-1720, 20 t. in-4 ; Paris, 1840, 6 t. in-4 ; continuée par Fabre. Paris, 1726-40, 16 t. in-4. Alex. la Croix. Paris, 1776-78, 6 t.
  35. Bossuet, Discours sur l’histoire universelle. Paris, 1681. Histoire des variations des églises protestantes. Paris, 1688, 2 t. in-4. 1734, 4 t.
  36. Sébastien le Nain de Tillemont, Mém. pour servir à l’Hist. eccl. des six premiers siècles. Paris, 1693-1712, 16 t. in-4. Il ne va pas au delà de 513, éd. II. Paris, 1700-13. Tillemont, Hist. des empereurs et autres princes des six premiers siècles de l’Église. Paris, 1690-1738, 6 t. in-f. ; Brux., 1707 et 1739, 16 t. in-12. Cf. Hefele, Examen de Tillemont, dans la Revue de Tubingen, 1841.
  37. Choisy, Hist. de l’Église. Paris, 1703, 2 t. in-4.
  38. Racine, Abrégé de l’Hist. eccl. Paris, 1702-67, 13 t. in-4.
  39. Bérault-Bercastel, Hist. de l’Église. Paris. 1778, 24 vol. in-12 ; continuée jusqu’à 1841 par Pélier de la Croix, chan. de Chartres. Paris, 1830.
  40. Ducreux, les Siècles chrétiens. Paris, 1785, 10 t. in-12.
  41. Henrion, édit. de Bérault-Bercastel, avec continuation jusqu’à nos jours. Blanc, Cours d’hist. ecclésiast. Paris, 1841. Receveur, professeur à la Faculté de Paris, Hist. de l’Église. Paris, 1841. Jæger, Cours d’Hist. ecclésiast. (Université catholique, 1841). Rohrbacher, Hist. univers, de l’Église catholique, depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours. Paris, 1842 sq., 29 vol. Darras, Histoire universelle de l’Église. Paris, 1863-1872.
  42. Wouters, Compendium hist. eccles. Lovani, 1837, 3 t.
  43. G.-A. Orsi, Storia eccl. Roma, 1748, 90 vol. in-4 ; — continuée jusqu’au Concile de Trente par P.-A. Becchetti. Rome, 1770, 17 vol. In-f. ; nouv. éd., 1838, 20 vol. in-8.
  44. Hist. eccl. per annos digesta, variisque observationibus illustrata. Romæ, 1771, 26 t. in-f.
  45. Sigonii, Hist. eccl. lib. XIV (usq. 311). Mediol., 1732, 2 t. in~8.
  46. Zola, Prolegomena commentarior. de reb. christian. Ticini, 1779. Comment. de rebus Christian. ante Constantinum M. Tic. 1789 sq., 3 t. in-4.
  47. Berti, Breviar. Hist. ecclesiast. post ed. Venet. Aug., 1761 et 68 ; Viennæ, 1774. 2 vol. in-8 ; noviss. ed. Aug. Vindel., 1782, 1 vol. in-4. Dissertationes histricæ, s. Hist. eccles. V prior. sæcul. Florent., 1753, in-4 ; Aug. Vindel., 1761, 4 t. in-8 ; — continuav. Corn. Stephan., ord. Cisterc. Paris, 1778, 3 t. in-8.
  48. Graveson, Hist. eeciesiast. V. et N. T. variis colloquiis digesta. Romæ, 1717 sq., 9 t, (usq. 1721). Delsignore, Institution, hist. eccl. ed. Tizanni. Romæ, 1837. Palma. Prælectiones hist. eccl. Romæ, 1838-46, 4 t.
  49. Febronius (Hontheim), de Statu Ecclesiæ et legitima, potestate rom. pontif. Bullioni (Francf.), 1763 sq., 4 t. in-4.
  50. Royko, Synopsis hist. rel. et eccl. Prag., 1785. Religion chrétienne et Hist. de l’Égl. Prague, 1789 (trois premiers siècles). Hist. Des Conc. de Constance, de Vienne, de Prague, 1782, 4-vol.
  51. Michl, Hist. de l’Égl. Munich, 1812, 2 vol.
  52. Wolf, Hist. de l’Égl. Zurich, 1792.
  53. Gmeiner, Epitome hist. eccl. N.T., ed. II. Græcii, 1803, 2 t.
  54. Schmalfuss, Hist. rel. et eccl. chr. Prag., 1792 sq., 6 t.
  55. Becker, Hist. eccl. practica, lib. VII (sæc. I-XV. Monast., 1782 ; — continuée jusqu’au XVIIe siècle. Munster, 1791-9).
  56. Dannenmayer, Institut. hist. eccl. Viennæ (1788), 1806, 2 vol.
  57. Stolberg, Hist. de la rel. de Jésus-Christ, contin. par Kerz. Mayence, 1824-47. Tome XVI-XLIV.
  58. Katerkamp, Introduction à l’Histoire de l’Église. Munster, 1819-34, 5 vol.
  59. Locherer, Hist. de la rel. et de l’Église, 1824-34, 9 vol.
  60. Rauscher, Hist. de l’Église chrétienne. Salzb., 1829, 2 vol. (trois premiers siècles).
  61. Hortig, Man. d’Hist. eccl. Landshut. 1826, continué jusqu’à nos temps par Dœllinger.
  62. Dœllinger, Man. d’Hist. eccl. Landshut. 1833, 1 vol. Idem, Précis. Les deux non achevés. Le schisme déplorable tenté par cet auteur après le concile du Vatican doit nous mettre en garde contre les tendances des ouvrages qu’il a publiés avant cette époque.
  63. Ritter. Man. d’Hist. eccl. Elberf. et Bonn., 1826 (jusqu’à 1789).
  64. Klein, Hist. eccl. Græcii, 1828, 2 t. complets.
  65. Rüttenstock, institutiones histor. ecclesiast. Viennæ, 1823-33, 3 t. (jusq. 1517).
  66. Dœllinger, Man. de l’Hist. eccl. Landshut, 1836, in-12. 2e édit.
  67. Berthes, Hist. de l’Église chrét. Mayence, 1840-43, 2 vol. (complet), Ginzel, Hist. de l’Église. Vienne, 1846 sq., 3 t. Sporshil, Hist. populaire de l’Église Cath. Leipzig, 1846-47, 3 t. (complet).
  68. Chérier, Institutiones hist. ecclesiast. N. T. Pestini, 1848-41, 4 t. (complet).
  69. Arnold, Hist. impartiale de l’Église et des hérésies (jusqu’en 1688). Francf., 1699, 2 vol. in-f. L’édition de Schaffouse (1740, 3 vol. in-f.) plus complète.
  70. Weissmann, Introd. In memorab. ecclesiast. hist. (Tubing., 1718). Hallæ, 1745, 2 t. in-4.
  71. Mosheim, Inst. hist. eccl. antiq. et recent., lib. IV. Helmst., 1764, in-4. Vers le même temps, on en commença des traductions allemandes pour les non lettrés. Leipzig, 1769. 9 vol. J. Rud. Schlegel s’en acquitta mieux en 1770 (6 vol.), et la continua pour le XVIIIe siècle. — Comment de Reb. christianis ante Constant. M. Hemlst., 1753-4, in-4.
  72. Ch.-W.-Fr. Walch, Plan d’une histoire des hérésies et des dissensions religieuses. Leipzig, 1762. 11 vol. (jusqu’aux iconoclastes).
  73. Hist. eccl. select, capita. Hallæ, 1767 sq., 3 t. Essai d’un Précis d’hist. eccl. Halle, 1773, 3e part., etc.
  74. Schrœckh, Hist. ecclés. jusqu’à Luther, 1768-1803, 35 part.; 2e édit., 1772-1802.
  75. Henke, Hist. gén. de l’Église chrét. Brunsw., 1788, 8 vol.; 5e éd. La dernière a été continuée par Vater.
  76. Spittler, Esquisse hist. de l’Égl. chrét. Gœttingue, 1782 ; 5e éd. revue et continuée par Planck.
  77. Schmidt, Man. d’Hist. eccl. Giessen, 1801-20, jusqu’à 1216, et contin. par Rettberg, 1834.
  78. Planck, Hist. de la société chrét. Hanovre, 1803, 5 vol. — Hist. de l’origine et des changements des doctrines protestantes jusqu’à l’union. Leipzig, 1701-1800, 6 vol.
  79. Saüdlin, Hist. univ. de l’Église chrét. Hanovre, 1806, continuée par Holzhausen, 1833.
  80. Neander commença son Hist. gén. de l’Église chrét. (Hamb., 1825-45, 5 vol.) par des monographies de Julien l’Apost., du Gnosticisme, de Tertullien, de saint Bernard et de saint Jean-Chrysostome.
  81. Guericke, Man. d’Hist. eccl. Halle, 1833, 7e édit., 1849.
  82. Lindner, Man. d’Hist. ecclés. Leipzig, 1848 sq.
  83. Jacobi, Précis d’Hist. ecclés. Berl. 1850, t. I. jusqu’à 590. — Schaff, Hist. de l’Egl. Merseb. et Leipzig, 1851. Non achevée.
  84. EngeIhardt. Man. d’Hist. eccl. Erlangen, 1833-4, 4 vol. Le dernier comprend l’indication des sources, la littérature ecclésiastique, etc.
  85. Danz, Précis d’Hist. eccl. Iéna, 1818-26, 2 vol.
  86. Gieseler, Précis d’Hist. eccl. Bonn, 1823-53, 3 vol. (incomplet).
  87. Hase, Précis d’Hist. eccl. Leipzig, 1834.
  88. Gfrœrer, Hist. de l’Église chrét. des trois premiers siècles. Stuttg., 1841, 2 vol.
  89. Schrœckh, Histor. relig. et ecclesiast., Berol. 1777, cura Marheinecke, 1828.
  90. Augusti, Hist. eccl. epitome. Lipsiæ, 1834.
  91. Rehm, Plan d’une hist. eccl. Marb., 1835.
  92. Hottinger, Hist. eccl. N. T. Ganov. et Tigur., 1655 sq., 9 t.
  93. J. Basnage, Hist. de l’Église depuis Jésus-Christ. Rotterdam, 1699, 2 vol. in-f.
  94. S. Basnage, Annales politico-ecclés., 4 t. in-f.
  95. Venema, Institut, hist. eccl. N. T. Lugd. 1773 sq., 5 t. in-4 (jusqu’à la fin du XVIe siècle).
  96. Spanheim, Hist. eccl. (opp. Lugd. Batav., 1801, p. 481-1919).
  97. Turretini, Hist. ecclesiast. compend. Genov., 1734 ; ex ed Jo. Simonis. Hallæ, 1750.
  98. Jablonski, Instit. hist. eccl. Francof. ad V., 1753, 2 vol. ; le 3e vol. par Stoch et Schikedans. Halle, 1766-86.
  99. Thym, Hist. du développement de l’Église chrét. Berl., 1800, 2 v.
  100. Münscher, Précis de l’Hist. eccl. Marb.. 1804.
  101. Hofstede de Groot, Instit. hist. eccl. christ, Gron., 1835.
  102. Schleiermacher, Hist. de l’Égl. chrét., publ. par Bonnell. Berlin, 1840.
  103. Matter, Hist. du Christianisme et de la société chrét., 2e édit. Paris, 1838, 4 vol.
  104. Priestley, General history of the Christian church. Birm., 1790, 2 t. in-8.
  105. Milner, History of the Church, continuée par Stebbing. Lond., 1839, 1 vol.
  106. Gregory, History of the Christian Church. London, 1794, 2 v.