L’Art de se connaître soi-même/01/05

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CHAP. V.

Où l’on continüe à examiner l’étendüe de nos devoirs, en considerant la loy du Decalogue.


D E ce que nous devons aymer Dieu il s’ensuit, que nous ne le devons point confondre avec ses creatures par l’idolâtrie. La defense suit naturellement le commandement à cet égard.

Dieu en établissant l’ordre naturel que nous voyons dans le monde, a certainement pris toutes les mesures pour nous empécher de tomber dans l’idolâtrie. Car premierément pour nous défendre de l’idolâtrie de nous mêmes, il n’a point voulu que nous connûssions nos perfections, qu’en reconnoissant nôtre dépendance. Nos perfections sont nos sentimens, nos pensées & nos diverses affections. Si toutes ces perfections, ou ces qualités spirituelles naissoient de nous & se trouvoient en nous, sans qu’elles fûssent attachées à des causes exterieures, il y auroit du danger que nous ne nous applicassions à nous mêmes l’idée que nous avons de Dieu, qui est celle d’un être tout parfait. Car s’il dépendoit de nôtre volonté, independemment de la matiere & des choses du dehors, de voir telle couleur, tel mélange de lumiere qu’il nous plairoit, d’entendre par tout & en tout temps telle voix, ou telle harmonie qu’il nous sembleroit bon ; que nous peussions même avoir à l’infini des sentimens tout nouveaux, en formant simplement Ie dessein vague de les y avoir, il y auroit un danger manifeste, que nous ne nous prissions nous mêmes pour Dieu.

Il semble qu’on peut faire Ia même remarque sur ce qu’il a choisi pour causes occasioneles de nos pensées, non des creatures aussi parfaites ou plus parfaites que nous, comme les Anges, ou d’autres Intelligences d’un ordre égal, ou superieur au leur : mais Ia matiere diversifiée par fa figure, par son mouvement, par son repos & par l’arrangement de ses parties, c’est-à-dire, le sujet du monde que nous conçevons, qui est Ie moins capable de perfection.

Que si Dieu a permis, que les hommes revêtissent les choses exterieures de leurs propres perfections, ç’a été avec une précaution, qui nous empéche de les prendre pour l’objet de nôtre adoration. Car prénes garde qu’il a attaché les sentimens de l’homme les plus vifs, & ceux par conséquent, qui enferment Ie plus de perfection, aux parties de la matiere que nos sens même nous réprésentent comme les moins parfaites. Ce qui Ie chatoüille Ie plus, est ce qui l’abaisse davantage. Le vif sentiment de son excellence est joint avec les plus grandes marques de son abaissement. Car ne doutés point que le plaisir ne soit quelque chose de divin, & qu’il ne fasse au fond un trés grand caractere de l’excellence de l’homme. D’où vient donc, que ce plaisir est plus grand, à proportion qu’il est attaché a des objets plus bas, & cela d’une maniere si sensible, que les idées même confuses suffïisent pour nous le montrer ? C’est que Dieu a voulu nous empécher de prendre pour l’objet de nótre adoration les choses exterieures, voyant combien nous serions portés à les aymer par le plaislr, dont elles sont l’occasion, en nous faisant voir que celles qui nous flatent davantage, sont celles qui meritent Ie plus nôtre mépris.

Allons plus Ioin, Dieu n’a point voulu se manifester sous une forme visible. Il defend de faire aucune representation corporelle de luy. Tu ne te feras aucune image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont au ciel ou en la terre, &c. Et il apuye cette défense sur cette remarque importante. Souvien toy que lors que tu étois en Horeb ; tu entendis une voix : mais que tu ne vis point de ressemblance c’est pourquoy vous prendres garde sur vos ames, &c.

C’est que les sens nous répresentent toûjours un objet sous une forme determinée, un arbre nous paroit toûjours un arbre, la terre la terre, Ie ciet Ie ciel, ce qui emporte une perfection limitée, renfermée dans une seule idée, & distinguée de toute autre. Or comme Dieu enferme toutes les perfections, & qu’il n’est pas vray de dire, qu’il soit tellement une chose, qu’il ne soit point l’autre, puis qu’il contient éminemment toute la gloire & toute la perfection qui peut estre conçüe, il s’ensuit que nos sens nous Ie répresenteroient sous une idee trés fausse, s’il leur étoit permis de nous Ie représenter.

Les objets des sens sont plus nobles qu’on ne s’imagine communément. Car ils font revetus des qualités spirituelles de nôtre ame, qui sont ses sentimens ; & quoy que nôtre imagination se trompe dans l’idée confuse qu’elle en a, cette erreur fait honneur à la matiere, & elle n’est d’aucun inconvenient : mais il n’en seroit pas de même, si Dieu dévenant l’objet de nos sens, nous venions à confondre les sentimens de nôtre ame avec les perfections de cet Estre tout parfait ; car il arriveroit alors, & que nous serions coupables d’impieté, en ayant de Dieu une idéé, qui ne convient proprément qu’à nous-mêmes, & que nous serions coupables d’idolâtrie, en transportant dans l’objet de nôtre adoration, nos propres sentimens.

Ainsi on peut dire que, lors que Dieu n’a point voulu se rendre présent à nos sens, il a eu principalement dessein de nous defendre de l’idolâtrie & de nous mettre en état de Ie glorifier par la recherche naturelle, que nôtre esprit fait de ses perfections. Ce que nous tâcherons d’expliquer ici avec un peu plus d’étendüe, à cause de l’importance de la matiere.

Nous ne sommes point du sentiment de Mr.Descartes, qui à creu que tous les hommes en venant au monde, avoient une idée de Dieu naturellement imprimée dans leur esprit. Ce sentiment à la verité nous paroîtroit bien commode & d’un grand usage dans la Morale & dans la Theologie ; mais à quoy sert-il qu’il nous paroisse commode, si nous ne pouvons nous persuader qu’il soit veritable ?

Pour dire ce que nous pensons là-dessus, il faut que nous partagions nos connoissances en quatre especes selon la division reçüe dans l’école, qui sont Ia simple Apprehension, Ie Jugement, Ie Raisonnement & Ia Methode. La methode assemble ptusieurs raisonnemens, le raisonnement plusieurs jugemens, Ie jugement plusieurs idées. Ainsi on peut dire que ces dernieres sont les premiers élemens, auxquels nos connoissances se réduisent.

Ces idées font encore de deux ordres, les unes sont simples & les autres composées. L’idée simple c’est celle qui n’est point composée de plusieurs autres. L’idéé composée, c’est celle qui enferme plusieurs idées simples. L’idée de l’être, celle de la substance, celle du corps, celle de Ia pensée sont des idées simples. L’idée d’un batiment, d’une Republique &c. font des idées composées. Ainsi comme toutes les autres connoissances se réduisent aux idées, il est vray de dire aussi que toutes les idées se réduisent aux idées simples qui font, comme les élemens & les materiaux, dont toutes les autres sont composées.

Les idées simples sont encore de deux ordres, les idées de sentiment & les idées de précision. J’expliqueray les termes. Les idées de sentiment sont les idées qui nous representent quelque sentiment de nôtre ame, ou des objets revetus de ce sentiment. L’idée du feu est une idée de sentiment. Elle me répresente un corps revetu à peu prés de ce que je sens, lors que je m’approche de luy. Les idées des choses que nous aperçevons, ou que nous avons aperçües par les sens, font manifestement de cet ordre. Les idées de précision sont les idées generales quel’ame a des choses, lors qu’elle les conçoit sous des notions communes ; ainsi l’idée de l’être est une idée de précision parce qu’elle ne répresente à nôtre ame, que l’attribut general dans lequel toutes les choses qui existent, conviennent. On doit dire la même chose de l’idée de substance, de perfection, d’être parfait &c.

Les idées de sentiment se reduisent à deux ordres, le premier comprend celles que nous avons à l’occasion des corps qui frapent l’organe de nos sentimens. On se trompe sans doute lors qu’on s’imagine que nous n’apercevons alors que des qualités corporelles, dans les choses qui nous environnent. Car ces qualités que nôtre imagination leur attribüe étant nos propres sentimens, on ne peut douter, que ce ne soient des qualités spirituelles ; & je ne sçay si l’on ne peut point dire sans avancer un trop grand paradoxe, que les sens ne nous répresentent pas moins nous-mêmes, que les choses qui sont autour de nous. Le second ordre des idées de sentiment sont les idées spirituelles que nous avons de la pensée, du doute & du raisonnement lors que nous connoissons que nous pensons, que nous doutons & que nous raisonnons &c. Car on peut dire qu’il est impossible de penser, sans s’aperçevoir que l’on pense par le sentiment même de la pensée.

Il ne faut pas s’imaginer comme sont les esprits foibles que les idées de précision, pour s’appeller abstraites & pour s’éloigner des idées de sentiment, enferment moins de realité & de verité que les autres ; & il suffit de remarquer au contraire, que sans le secours des idees nous n’aurions que l’idée de nous-mêmes ; & qu’ainsi nous ne connoîtrions point les choses qui sont hors de nous.

Aprés avoir fait toutes ces observations, je considere l’idée de Dieu, & j’examine de quoy elle est composée ; il est certain qu’elle ne l’est que des idées de sentiment, ou des idées abstraites, ou des unes & des autres confondües ensemble. S’il entre dans cette idée des idées de sentiment, & que ce soient des idees corporelles, cette idée est fausse & imparfaite, & il faut Ie corriger par l’ordre de Dieu même. A qui me feriès vous semblable ma main n’a-t-elle pas fait toutes ces choses ? Que si l’on s’arreste aux idées de sentiment spirituelles, pour les faire entrer dans l’idée de Dieu, on ne fait encore que revétir Dieu des sentimens & des qualités de son esprit, sçavoir de la pensée, de l’intelligence, de la bonté & de la sagesse qu’on a trouvées en soi. Que si l’on se represente Dieu comme un être parfait ; voila des idées abstraites, qui viennent au secours des idées de sentiment. Car l’idée de l’être tout parfait n’est pas une idée, qui enferme actuellement & distinctement toutes les perfections. On ne peut point dire toutes les perfections, là où il y a infinité de perfections. Si nous avions une idée qui nous representât particulierement & distinctement cette infinité de perfections, qui sont dans l’être supreme, nous connoîtrions Dieu, comme Dieu se connoit luy même, & nôtre entendement seroit capable de voir l’infini tout à la fois ; ce qui est extremément éloigné de sa portée & de sa condition. Qu’est-ce donc que l’idée de l’être tout parfait ? c’est une idée composée par l’intelligence, étendüe par l’esprit, accommodée par l’entendement, & composée de divers raisonnemens d’une intelligence, qui voyant que Dieu a necessairement cette perfection, & encore cet autre qu’il ne manque d’aucune, qu’il n’en sauroit manquer, se forme une idée de perfection infinie, en niant qu’elle ayt aucunes bornes.

Ainsi l’idée de Dieu est formée de certains materiaux, que nous trouvons en nous mêmes, d’être, de substance, d’esprit, d’intelligence, de sagesse, de bonté &c. ; mais pour faire une idée propre à Dieu & qui ne puisse convenir à aucun autre, il faut que cette idée reçoive toute la perfection du raisonnement.

Il est vray que cette idée, pour estre aquise par le raisonnement, n’en est pas moins naturelle, puis qu’il est impossible à l’homme qui fait un legitime usage de sa raison, de ne pas l’avoir dans l’idée distincte ; je ne peus considerer la dépendance qui est entre les actes de mon ame & les choses exterieures, sans reconnoître lexistence de Dieu. En effet puis que la matiere, ni son mouvement, ni l’arrangement de ses parties, ni leur dispersion ni leur choq, ni leur figure n’ont aucun raport avec les sentimens de mon esprit, & que d’ailleurs l’esprit n’a pû, ni voulu attacher ses actes à ces choses exterieures, puis que sa misere consiste dans les sentimens facheux, que ces choses existent malgré luy, il est évident qu’il faut recourir à un être plus puissant que nous, qui ayt fait cette dependance & cette union, & a l’égard de l’idée confuse elle assemble toutes les perfections du monde pour les raporter à Dieu comme à leur principe, qui les contient éminemment.

Je say bien que s’il y avoit quelqu’une de nos idées, qui fût imprimée naturellement, ce devroit être celle de l’être tout parfait : mais enfin la raison & l’experience ne nous permettent point de Ie penser. C’est Ie caractere des choses naturelles d’estre uniformes, & de se ressembler dans tous les sujets où elles se trouvent. Le plaisir, la joye, la douleur, la crainte, le desir sont des mouvemens qu’on peut concevoir comme naturels, parce qu’ils sont les mêmes dans tous les hommes du monde au lieu que l’idée de Dieu est diverse selon la diversité des sujets, où elle se trouve &c. Car en quoy l’ldolâtrie des Gentils consistoit-elle ? si ce n’est en ce que ces hommes abandonnés aux tenebres de leur corruption s’imaginoient un Jupiter qui avoit l’empire du CieI, mais on pas celuy des Enfers : qui pouvoit commander aux hommes, mais non pas au destin. Le Dieu de la guerre selon eux n’étoit point celuy de l’éloquence. Ils séparoient ces deux qualités, pour les attribuer à des sujets différens. La justice convenoit à l’un, la beauté à l’autre &c. Bien loin d’assembler toutes les perfections pour les attribuer à Dieu, leur superstition consistoit essentiellement à les separer.

Et prenés garde que si la Superstition & l’Idolâtrie consistent à n’avoir point l’idée de l’être tout parfait, ou à détruire cette idée lors qu’on l’a reçûë, les vices & la corruption de l’homme consistent essentiellement à ne rendre point à Dieu, ce que cette idée veut qu’on luy rende. Le blaspheme & l’impieté la détruisent, en attribuant à Dieu des vices trés opposés à sa nature sainte. L’incredulité doute de sa verité ; la défiance, de sa providence & de sa bonté ; l’ingratitude, de ses bienfaits ; la vengeance, de sa justice &c.

Quoy que dans l’Ecriture en general, ni dans le Decalogue en particulier Dieu ne soit point défini en termes exprés & formels, l’Etre tout parfait, on peut dire que si les termes n’y sont point, la chose y est si évidemment, qu’il n’est pas possible de pouvoir la contester. Car pourquoy est ce que l’Auteur de la Genese a fait le Catalogue de toutes les creatures, & nous fait voir que Dieu les a produites toutes par sa simple volonté ? si ce n’est pour nous convaincre que Dieu renferme toutes les perfections, puis qu’il est la source de tous les êtres ; & pourquoy Dieu s’écrie-t-il par la bouche des Prophetes : A qui me feriés vous semblable. Ma main n’a-t-elle pas fait toutes ces choses ? si ce n’est pour nous dire, qu’une essence qui a fait toutes choses, & qui renferme par conséquent toutes les perfections, ne peut estre representée par une image, ou par une forme déterminée.

Et c’est sans doute la raison pour laquelle Dieu n’a point voulu qu’on representât son essence par aucune image corporelle. Ce qu’il y a de surprenant, c’est que dans Ie même temps que Ie Legislateur défend de faire aucune representation corporelle de Dieu, l’Ecriture ne fait aucune difficulté de Ie peindre à nôtre imagination par des idées corporelles. Cherchons-en la raison.

Il est certain que nos sens nous representent les objets sous une forme limitée & determinée, & que l’imagination a une espece d’infinité dans ses actes, qui luy fait assembler, quand bon luy semble, une varieté infinie d’images pour nous representer un même objet. Si donc les sens nous representoient Dieu, ils nous tromperoient ; car nous le representant sous une forme particuliere, incompatible avec toute autre, ils nous diroient qu’il a cette perfection : & non pas celle-là. S’il étoit représenté, par exemple, comme un homme, il ne le seroit point comme un astre. S’il étoit peint comme un astre, il ne le seroit point comme un homme : mais l’imagination se servant tantôt d’un homme, tantôt d’un astre, tantôt de la lumiere, tantôt des tourbillons & entassant un nombre infini d’images que le raisonnement corrige & purifie en suite, elle nous represente par cette varieté sans fin d’idées differentes un sujet qui n’a aucune perfection limitée.

C’est pour cela même que Dieu a voulu se manifester à la raison & à l’intelligence, qui n’ayant point d’idée particuliere simple, qui nous represente Dieu, peut se servir & d’une infinité d’idées, qu’elle considere successivement, & d’une infinité de raisonnemens, qui purifient & étendent ces idées, pour nous representer en quelque sorte & autant que nous en sommes capables les perfections infinies de Dieu. Et c’est pour la même raison encore, que Dieu a voulu se communiquer & se faire sentir au cœur de l’homme. Car comme celui-cy desir sans bornes, il peut chercher Ie Souverain bien par cette succession infinie de desirs & d’affections, comme l’imagination & l’esprit le cherchent par la succession infinie d’idées & de raisonnemens ; Dieu ayant mis une espece d’infinité dans l’imagination, dans l’esprit & dans le cœur de l’homme, afin que I’homme fût capable de chercher l’infinité de Dieu.

Il faut avouer que la connoissance de nôtre dignité naturelle nous sert excellement, pour nous défendre de cette basse superstition, qui confond I’objet de nos sens avec celui de nôtre adoration. Tout homme raisonnable doit avoir honte de se prosterner devant des Divinités mortes & insensibles ; mais particulierement l’homme immortel. Et il n’est pas difficile de montrer, que c’est principalement Ie sentiment de nôtre immortalité, qui nous met en état d’observer les autres preceptes du Decalogue. Il est ordinaire aux hommes qui mesurent le bien & le mal de Ieur condition par raport à la courte durée de cette vie, de s’abondonner aux murmures & aux blasphemes contre Dieu lors qu’ils esperent plus rien dans ce monde, comme cela paroît par l’exemple des Israëlites craignant de mourir dans le desert : mais il est naturel que l’homme immortel respecte cet adorable Auteur de son être, qui doit être pour lui une source de vie aprés la mort.

Un homme qui ne croit durer que quelques années, cherche à profiter du temps & de la vie, pour goûter Ie plaisir : mais l’homme qui se sent fait pour l’Eternité, croit ne pouvoir faire un meilleur usage du temps, que de l’employer dans Ie commerce de la pieté.

L’homme immortel s’aquite également bien des devoirs de sujet & de superieur. Une dependance temporelle n’afflige point son cœur, & un empire qui finit n’enfle pas aussi son ame. Exempt des mortifications de l’obeïssance & des fiertés du commandement par le sentiment de son immortalité, il porte une ame égale par tout, & rien ne l’empéche de s’élever dans l’obeïssance, qui le soûmet, & de s’humilier dans l’authorité, qui l’éleve.

Enfin il est aisé de comprendre, qu’un homme qui se regarde dans les rélations éternelles, qu’il a avec son prochain, est bien éloigné de vouloir luy faire tort en luy ôtant son bien, son honneur & sa vie ; & que les biens du monde qui perissent, ne luy paroissent point assez considerables pour être l’objet principal de ses affections.