Les huis-clos de l’ethnographie/05

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Impr. particulière de la Société d’anthropologie et d’ethnologie comparées (p. 19-21).

Les huis-clos de l’ethnographie, Bandeau de début de chapitre
Les huis-clos de l’ethnographie, Bandeau de début de chapitre


GÉNÉRATION



L e système du docteur Pouchet, dont le langage à ce propos est autorisé en raison des recherches expérimentales dont il enrichit cet important sujet, peut se résumer en quelques mots : il assigne à la conception de la femme une précision fécondante qu’il limite, et indique, à la suite de celle-ci, une période d’interruption et de repos génésique. Pour lui, la femme n’est susceptible de concevoir que pendant l’époque menstruelle, qu’on divise en préparation, actes et suites.

Le trajet de l’œuf mûr, se séparant de la vésicule ovarienne pour descendre dans la matrice, par le pavillon de la trompe, s’opère dans un temps variant de deux à six jours. Si la copulation a lieu, pendant cet intervalle, tout œuf touché par le fluide séminal est susceptible de fécondation.

L’œuf non fécondé peut séjourner encore quelque temps dans la matrice, ou en être rejeté avec les dernières gouttes de sang ; ces quelques jours, dépassant rarement la huitaine, peuvent indiquer la fin de cette période de fécondation commencée à la veille de voir.

La conception se trouve donc principalement active au moment des règles, qui est celui des évolutions des germes dans les conduits fécondants. Il faut ajouter à cela la latitude vitale des zoospermes, pouvant encore féconder quarante-huit heures après leur séjour dans la matrice.

Dans le cas qui nous occupe, la femme arabe, peut-être très excitée et non satisfaite, vint-elle, sans perdre de temps, en sortant des bras de son mari, demander à sa compagne son complément de caresses habituelles ; celle-ci, à la fin de ses menstrues, était dans les meilleures conditions pour être fécondée ; de là, la grossesse par un frottement accentué.

Je transmets ce fait tel qu’il nous a été soumis, et, malgré les réflexions dont je l’accompagne, je ne le réédite, en m’adressant à des naturalistes et à des médecins, qu’en lui conservant toute sa forme interrogative.

Les Orientaux trouvent un excitant dans des préparations à base de haschisch ; ils y mêlent de l’ambre, du safran, du musc, de la noix muscade, et peut-être de la cantharide. Mais, l’usage le plus répandu de ce haschisch, qui n’est autre qu’un chanvre rabougri, est d’en mêler les brindilles avec du tabac. Selon les Arabes, c’est aussi un apéritif ; les deux sexes en usent, soit en le fumant seul, soit à la consistance de pâte dite roumi, mélange de haschisch grillé et pulvérisé avec de la mélasse ; cette préparation est noire et non verdâtre.

En Perse, beaucoup d’hommes prennent journellement plusieurs petites boulettes de haschisch ; on les désigne sous le nom de tériaki, ils éprouvent des extases.


Les huis-clos de l’ethnographie, Vignette de Fin de chapitre
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