Lettres de Jules Laforgue/149

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Lettres. — II (1883-1887)
Texte établi par G. Jean-Aubry, Mercure de France (Œuvres complètes de Jules Laforgue. Tome Vp. 208-209).
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CXLIX

À TEODOR DE WYZEWA

Mardi [fin juillet 1887].

Je reviens de chez Robin, mon cher ami. Et je vous écris avec une demi-respiration, qui ne se trouve pas dans le Dante.

D’abord les grosses choses.

J’ai reçu 100 d’Aix-les-Bains, et ce matin 100 autres. J’ai payé un demi-terme. J’ai reçu 100 de Vienne et payé les fournisseurs alimentaires qui s’intéressent singulièrement à ma santé.

Reçu une lettre de Malherbe au nom de M. May, lequel ne veut le livre que sous certaines conditions grotesques.

La seconde partie lui paraît avoir été dite par de précédents ouvrages, — ce qui est une erreur (il s’agit des mœurs berlinoises). Je n’ai au contraire donné que du nouveau, ayant séjourné placidement 5 ans à Berlin et non passé une quinzaine dans un hôtel. J’ai même évité ce qui est trop connu, comme les mœurs des étudiants si ressassées. (Mais il n’a pas lu cette partie.) D’autre part, il voudrait que, cela supprimé, j’allonge le chapitre cour. Ce qui est impossible. Je sais tout et il n’y a pas davantage. (Il fallait voir la joie de Marcade devant mon Emp. et mon Imp. qui m’avait demandé de l’inédit.) Enfin, tout cela confectionné, il faudrait que je mette sur la couverture mon nom avec : Ancien lecteur de l’Imp. Augusta. — J’irai reprendre mon manuscrit, comme vous pensez (Dujardin veut en parler à Lévy).

Je transpire de ces 4 pages, dites-moi votre vie, je puis vous écrire tous les deux jours.

Votre
Jules Laforgue.